THIRY René 1886-1968
René Paul Eugène THIRY naît le 26 juin 1886 à Langres (Haute-Marne). Il meurt le 5 octobre 1968 à Mar-Vivo, près La Seyne-sur-Mer (Var). Obsèques le 7, en la chapelle de Mar-Vivo.
Fils d’Eugène THIRY et d’Angèle Célestine FRINGNET, son épouse. Le père est né le 6 avril 1854 à Metz. Employé des chemins de fer de l’Est, comme son père, en 1886. Décédé alors que René n’a pas 5 ans. La mère est née le 6 septembre 1859 à Langres, où son père est coutelier. Elle est couturière en 1882, sans profession en 1886. En 1906, elle est coupeuse à Joinville (Haute-Marne). Décédée quelques semaines après la sortie d’Yves de l’ENS. Ils se sont mariés le 15 juillet 1882 à Langres.
Un frère. Paul Eugène, né le 20 avril 1883 à Langres. Décédé le 22 janvier 1885 à Langres.
Mariage avec Germaine Marthe Henriette HAIMART le 19 août 1912 à Reims. L’épouse est née le 4 avril 1889 à Attigny (Ardennes). Fille de Hector François-Xavier HAIMART et de Marie-Victorine Théodosie DOURLET, son épouse. Institutrice (quand ?).
Quatre enfants. Tous vivants en 1968. Jean Raymond Paul, né le 30 mai 1913 à Reims Lycée Fustel-de-Coulanges (Strasbourg). X 1933 (166e), aviation. Épouse Simone Ardurat le 24 octobre 1941. Cinq enfants : Hélène, Pierre, Nicole (épouse Bertrand Donnadieu), Claude, Dominique. Général d’armée aérienne (1967). Décédé le 14 décembre 1997. Grand Officier de la légion d’honneur. Yves René, né le 30 décembre 1915 à Quiberon. Épouse Suzanne Foëx. Agrégé de maths (1944). Docteur ès sciences (Étude mathématique des équations d’une théorie mathématique unitaire à quinze variables de champ, Paris, 1951). Professeur au lycée Kléber, puis assistant à la faculté des sciences de Strasbourg. Maître de conférences à l’Institut des hautes études de Tunis. Professeur de mécanique à la faculté des sciences de Besançon puis à l’université de Paris VI. Voir Répertoire des scientifiques, Documentation française, 1962-1967, 5 tomes. Françoise Marthe, née le 9 juin 1921 à Strasbourg. Épouse Albert Max Taillardat. Professeur de lettres classiques. L’époux est administrateur de la France d’Outre-Mer. Au moins un fils. Jean, né en 1945. Navale 1965. Notice sur le site Espaces traditions des anciens de Navale. Denise Michelle, née le 26 mars 1927 à Strasbourg.
Études secondaires jusqu’en 1904 au lycée de Langres. Bac lettres-maths en 1904 à Dijon.
Élève de spéciales en 1905-06 au lycée de Dijon. Classe de Ch. Michel (ENS 1895). Probablement dans la math élém sup de Richard (ENS 1884) en 04-05.
Admis à l’ENS en 1906 (classé 22e, entré 18e sur 22). Entré en 1907 après une première année de service militaire (octobre 1906 à octobre 1907). Il fera une 2e année de service militaire d’octobre 1910 à octobre 1911, comme sous-lieutenant dans l’infanterie.
Agrégé de mathématiques en 1910 (2e sur 16, 2e admissible sur 26, 70 candidats). Docteur ès sciences mathématiques le 6 juillet 1921 à Strasbourg : Sur les solutions multiples des travaux d’hydrodynamique relatifs aux mouvements glissants. Jury : Brillouin (président), Esclangon, Villat.
Carrière. Élève de l’ENS.
1907
Service militaire en1906-07 et 1910-11.
À titre provisoire, prof. de math spé au lycée de Reims.
20-07-1911 (succède à Lery).
Effectif : 23 (13 vétérans), 21, 21. Très bien noté par le proviseur et les IG.
Guerre. Mobilisé comme lieutenant le 2 août 1914. Promu capitaine le 20-10-15. Blessé à la bataille de la Marne. Il retourne ensuite au front, où il est fait capitaine. Blessé devant Verdun et fait prisonnier le 23-06-16. Emprisonné près de Stuttgart. Retour en France le 10-01-19. Démobilisé le 30-04-1919. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 novembre 2016
Congé du 01-06 au 04-08-19 (13-05-19). Croix de guerre. Chevalier de la légion d’honneur le 03-10-15.
Professeur de math spé au lycée de Strasbourg.
22-09-1919
Selon Villat, au centre de préparation aux concours d’entrée aux grandes écoles, ouvert début 1919 au lycée Kléber pour les mobilisés n’ayant pu terminer leurs études.
Chargé d’un cours de maths à la faculté des sciences de Strasbourg.
08-11-1919
« Pendant la durée du congé accordé à M. Denjoy », en mission à l’université d’Utrecht. Renouvelé pour 20-21 le 10-07-20, pour 21-22 le 01-06-21.
Maître de conf de math géné à la fac des sciences de Strasbourg.
30-07-1921
À partir du 01-11-21. Il succède à Pérès. Chargé du cours de la fondation Peccot, au Collège de France, pour le 1er semestre 1922. Examinateur au concours d’entrée à l’ENS en 1921 et 1922, puis au concours de Navale, de Centrale et de l’X.
Professeur de math géné à la fac des sciences de Strasbourg.
08-12-1925
À partir du 01-11-25. Chaire vacante ; le dernier titulaire est Denjoy.
Professeur de mécanique rationnelle à la fac des sciences de Strasbourg.
27-06-1927
À partir du 01-10-27. Il succède à Villat. Il y crée vers 1930 un laboratoire de mécanique des fluides. Directeur de l’institut de mathématiques de 19031 à 1939.
Transféré dans la chaire de mécanique rationnelle et appliquée à la fac des sciences de Marseille. 03-03-1939 À partir du 01-10-39. Dernier titulaire : Marchand. À partir du 01-10-39, il dirige l’Institut de mécanique des fluides de Marseille.
Professeur titulaire de mécanique appliquée à la fac des sciences de Paris.
25-01-1949
À partir du 01-10-48. Dernier titulaire : Villey. Il enseigne aussi la mécanique des fluides à l’ENSET et à Sup Aero.
Admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite à partir du 26 juin 1957 (décret du 8 avril 1957). Académie des sciences. Prix Monthyon de mécanique 1933., « pour ses travaux sur la mécanique des fluides », décerné le 11 décembre 1933. Obtient 1 voix le 3 avril 1933, à l’élection du successeur de Villat (élu membre) comme correspondant pour la section de mécanique. Jules Haag est élu avec 38 voix. J. Le Roux obtient 3 voix.
Élu correspondant pour la section de mécanique le 4 décembre 1933. 23 suffrages, contre 9 à Le Roux, 3 à Robert d’Adhémar, 3 à Thuloup. À la différence de Thiry, Le Roux (voir sa notice dans ce Dictionnaire) est très hostile à la théorie de la relativité.
Publications. Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences. « Sur un problème d’hydrodynamique admettant une infinité de solutions », t.170, 1920-1, p.656. « Sur la représentation conforme des domaines doublement connexes à contours rectilignes », t.170, 1920-1, p.1366. « Le déplacement parallèle dans la géométrie de Weyl », t.179, 1924-2, p.1390. « Sur une décomposition particulière des lignes de courant à l’avant d’un obstacle, t.195, 1932-2, p.759. Avec L. Sackmann. « Sur le sens de la vitesse moyenne de précession du gyroscope », t.223, 1946-2, p.1081.
AFAS (Association française pour l’avancement des sciences). « Sur un point particulier de la théorie des tourbillons », Strasbourg, 1920 (juillet), p.63-65. La thèse. Gauthier-Villars, 1921, 111 p., et Ann. sc. de l’ENS, 1921, p.229-339. Revue générale des sciences pures et appliquées. « Sur la possibilité de se représenter l’espace fini et sans bornes de la théorie de la relativité », t.33, 1922, p.202-205. Recensions de : Du Pasquier, Le principe de la relativité et les théories d’Einstein ; t.34, 1923, p.84-85. Galbrun, Introduction à la théorie de la relativité ; t.34, 1923, p.314-315. Lecat, Bibliographie de la relativité ; t.36, 1925, p.184. Von Laue, La théorie de la relativité, tome I ; t.36, 1925, p.215. Appell, Sur une forme générale des équations de la dynamique ; t.36, 1925, p.681. Bouligand, Précis de mécanique rationnelle, tome I ; t.37, 1926, p.21-22. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 novembre 2016
Von Laue, La théorie de la relativité, tome II ; t.37, 1926, p.647.
Éléments de calcul tensoriel ; applications géométriques et mécaniques. Tome V du Traité de mécanique rationnelle, de Paul Appell. 1ère éd., Gauthier-Villars, 1926, 198 p. 2e éd., Gauthier-Villars, 1955. En couverture de la 1ère édition, l’ouvrage est présenté comme le tome cinquième du Traité de Appell, tome écrit « avec la collaboration de René Thiry, professeur à l’Université de Strasbourg ». La préface de Appell indique : « À part quelques additions et modifications, les matières traitées ici ont fait l’objet d’un cours professé par M. Thiry à l’université de Strasbourg en 1922, à l’exception du premier et du dernier chapitre. Ceux-ci, qui encadrent en quelque sorte le reste, sont « inspirés d’une rédaction d’un cours de M. Émile Borel, faite par l’un de ses auditeurs M. H. Mineur. / Je veux, en terminant, remercier M. Thiry dont la collaboration m’a été très précieuse pour l’établissement de ce volume. » La 2e édition est attribuée en couverture à « M. Thiry, professeur à la Sorbonne ». Elle reproduit la préface d’Appell, suivie d’une préface de Borel : « Lorsque parut la première édition de ce tome V, M. Appell était déjà gravement malade et il n’a pas pu, comme il en avait eu l’intention, assurer une partie de la rédaction de ce volume. Il a dû se contenter d’en donner les directives générales et c’est M. Thiry qui s’est chargé de la rédaction et de la mise au point de l’ensemble de l’Ouvrage. C’est avec plaisir que je saisis cette occasion de préciser la contribution très importante apportée par M. Thiry à ce volume. »
Nouvelles Annales de mathématiques. « Remarques au sujet d’un des problèmes de mécanique donné au concours d’agrégation en 1921 », 1922, p.165-172. « Étude d’un problème particulier où intervient le frottement de glissement », 1923, p.208-216. « Une première leçon sur les nombres complexes », 1923, p.17-25. « Étude d’un problème sur le pendule à longueur variable (agrég., 1922) », 1923, p.335-349.
L’enseignement scientifique. « Sur le minimum de déviation du prisme », 1928.
L’enseignement mathématique. « Sur le lancement du pendule par modification de sa longueur », t.29, 1930, p.75-80.
« Sur la courbure de l’espace et la possibilité de la concevoir par des moyens élémentaires ». Le Lionnais (dir.), Les grands courants de la pensée mathématique, Cahiers du Sud, 1948, 533p. Pages 146-153 de la 2e éd., Blanchard, 1962.
Deux autres textes, de 1934 et 1946, sont mentionnés dans la Notice de 1946. Sources Dossier de carrière, F/17/26938, aux Archives nationales. Dossier René Thiry (chevalier) aux Archives de l’Académie des sciences. Notice sur les titres et travaux de M. Thiry, […], 1946, 11 p. Se trouve aussi dans le dossier F/17. Faire-part de décès.
Nécrologie normalienne par son camarade de promotion G. Cerf, 1970. Georges Cerf, 1888-1979. ENS 1907 (reçu en 1906). Directeur de l’Institut de mathématiques et doyen de la faculté des sciences de Strasbourg.
Henri Villat, « Notice nécrologique sur René-Paul-Eugène Thiry », Comptes-rendus de l’Académie des sciences, t.267, 28 octobre 1868, p. 64-68. Sur Henri Villat, voir la notice qui lui est consacrée dans ce Dictionnaire.
Le dossier Légion d’honneur n’est pas accessible aux Archives nationales. Chevalier en octobre 1915, à titre militaire. Officier en juillet 1934.
Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 novembre 2016