PUJET Alphonse 1840-1925

Alphonse Christophe PUJET naît le 24 janvier 1840 à Saint-Martin-de-Connée (Mayenne). Il meurt le 13 mars 1925 à Rennes, 95 rue d’Antrain. Obsèques le 16 en l’église de Saint-Aubin (N.D. de Bonne Nouvelle). Inhumé au cimetière de l’Est, à Rennes.

Fils d’Eugène PUJET et de Rosalie JARRY, son épouse. Le père est né le 9 avril 1806 à Pontivy. Il est instituteur à Saint-Martin-de-Connée (abr. St-Martin). Il meurt le 1er septembre 1856 à Ruillé-en-Champagne (Sarthe). La mère est née le 15 novembre 1809 à St-Martin. Elle meurt le 20 avril 1866 à Ruillé-en-Champagne. Ils se sont mariés le 5 mai 1837 à St-Martin. L’épouse est alors cultivatrice à St-Martin.

Quatre frères. Anatole Eugène Pierre, né le 5 mai 1838 à St-Martin. Candidat à l’ENS lettres en 1858. Célibataire. Professeur au lycée de Tours en 1865. Décédé le 23 février 1871 à Poitiers ; il est alors professeur de l’enseignement spécial au lycée de Poitiers. Léon Julien, né le 2 juin 1842 à St-Martin. Alexandre, né le 4 mars 1844 à St-Martin. Directeur de l’école communale de Bruz (Ille-et-Vilaine). Eugène Martin François, né le 13 octobre et décédé le 13 novembre 1845, à St-Martin.

Épouse Anne Catherine Amélie CHAMPION le 31 mai 1865 à Vesoul (Haute-Saône). Elle est née le 30 septembre 1845 à Bitche (Moselle). Fille de Jean Baptiste Xavier Champion, receveur principal des contributions indirectes à Vesoul, et de Catherine Simon, son épouse. Décédée le 12 décembre 1915 à La Trinité-sur-Mer (Morbihan).

Deux enfants. Eugène Albert, né le 29 avril 1872 à Poitiers. Étudiant en médecine à Paris. Célibataire. Décédé le 15 décembre 1902 à Rennes. André Alexandre, né le 30 janvier 1874 et décédé le 12 juillet 1874, à Rennes.

Élève de spéciales au lycée de Caen. Classe de Toussaint (ENS 1837). 1859. Admissible à l’ENS (28e sur 36). Classé 23e. Le dernier des 12 entrants est le 19e.

Admis à l’ENS en 1860 (9e admissible sur 33, classé 4e, 3e entrant sur 12). Reçu à l’agrégation de mathématiques en 1863 (6e admissible sur 20, 7e sur 7). Il est « reconnu apte à l’agrégation des lycées dans l’ordre des sciences mathématiques ». Il sera nommé agrégé à dater du 24 janvier 1865, jour de ses 25 ans (arrêté du 10 avril 1865).

Docteur ès sciences mathématiques le 10 juillet 1868 à Paris. Première thèse : Des quadratures. Deuxième thèse : Mémoire de mécanique analytique (une généralisation du problème des trois corps). Jury : Serret (président), Briot, Bouquet.

Carrière Élève de l’ENS. Chargé de cours de maths pures et appliquées au lycée de Vesoul.

01-11-1860 07-10-1863

« Il est à regretter qu’à peine sorti de l’école, il se trouve déjà atteint de cette maladie si commune dont l’effet est de lui faire croire que le lycée de Vesoul n’est pas digne de son mérite » (proviseur).

Professeur de maths pures et appliquées au lycée de Vesoul. 21-04-1865 Professeur de math élém au lycée de Rennes. 08-09-1866 Professeur de math spé au lycée de Poitiers. 06-09-1869 (succède à Larocque) 4 élèves en 1869-70, 6 en 1870-71. Les IG s’affirment favorables à une nomination en faculté. Il avait demandé à être chargé de la chaire de maths de la faculté de Rennes, dont le titulaire, le doyen Athanase Dupré (ENS1826), était mort en août 1869. En juillet 1872, il demande à succéder à François Didon (ENS 1864), chargé de cours à la faculté de Besançon, mort à 27 ans. Il est enfin nommé le 1er novembre 1872 chargé du cours de maths pures à la faculté de Rennes, en remplacement du titulaire Morin, lequel fait savoir « qu’il ne veut pas quitter son poste, prétendant que son changement est dû à un malentendu ». Le remplacement se fera.

Chargé du cours de maths pures à la faculté des sciences de Rennes. Professeur de maths pures à ladite faculté.

01-11-1872 01-07-1874

Professeur apprécié. « Mais les soucis d’une santé inégale […] l’empêchent de se livrer à des travaux suivis qui profiteraient à sa notoriété scientifique » (recteur Jarry, 1879). Jarry, recteur de l’académie de Rennes de 1873 à 1900, mentionne souvent cette absence de travaux. « Soit à cause de sa santé qui exige des ménagements, soit par suite de quelque laisser-aller naturel, il a peu Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 août 2016

produit, peu publié, et je ne pense pas qu’il publie beaucoup désormais » (mai 1887). « Est-ce modestie ? Je dois le croire » (juin 1889). En 1899, Jarry ajoute à ces raisons « des préoccupations de famille (santé de son fils unique) qui l’ont souvent assombri ». Le service de Pujet est alors de deux cours (vendredi matin et après-midi) et une conférence (samedi matin), devant 4 à 6 auditeurs.

Admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite « pour cause d’ancienneté d’âge et de services », à partir du 1er novembre 1903 (décret du 4 janvier 1904). Services : 43 ans. Adjoint au maire de Rennes. Edgar Le Bastard, républicain, est élu sénateur d’Ille-Vilaine en 1879 et maire de Rennes en 1880. Favorable au général Boulanger, il ne se présente pas au Sénat en 1888. Le 29 juillet 1889, il est révoqué de ses fonctions de maire, en même temps que deux députés-maires du département, pour avoir publié des propos outrageux pour le gouvernement. Peu après, le conseil municipal est dissous. Pujet, adjoint au maire, accepte la présidence de la commission spéciale qui remplace le conseil municipal jusqu’à ce que, en novembre 1889, le boulangiste Auguste Bébin soit élu maire. Pujet démissionne en juillet 1890 pour permettre à Le Bastard (qui mourra en juin 1891) de retrouver son fauteuil.

Membre de la Société scientifique et médicale de l’Ouest. Élu en 1892, ou avant.

Publications. Nouvelles Annales de mathématiques. « Solution de la question 476 » (le cercle des 9 points), 1859, p.359-362. Par Alphonse Pujet et Émile Françoise, élèves du lycée de Caen. Autres solutions signalées, p.150 et 245. Thèse, Gauthier-Villars, 1868, 54 + 28 pages. Comptes-rendus des séances de l’Académie des sciences. « Sur les conditions d’intégrabilité immédiate d’une expression aux différentielles ordinaires d’ordre quelconque », 27 mars 1876, t.82, p.740. « Expression nouvelle et généralisation de la méthode de Gauss pour calculer approximativement une intégrale définie », 14 mai 1877, t.84, p.1071. Mémoire (extrait). « Sur la fonction résolvante de l’équation xm + px + q = 0 », 11 octobre 1880, t.91, p.611. Travaux scientifiques de l’Université de Rennes. « Évaluation des aires paraboliques et des volumes analogues. Méthode approchée de Gauss », t.1, 1901-02, p.295-307.

Bulletin de la Société scientifique et médicale de l’Ouest.

« Évaluation des aires paraboliques et des volumes analogues. Méthode approchée de Gauss », 11e année, 19023, t.11. Même texte que le précédent.

Sources Dossier Alphonse Pujet, F/17/21958/B, aux Archives nationales. Dossier Légion d’honneur (chevalier 1893) aux Archives nationales.

L’Ouest Éclair, édition de Rennes, 14 mars 1925, p.4 et p.8 Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 août 2016