MANUEL DE

CINQUIÈME – PAR YANN HOURY –

LE NOUVEAU MANUEL DE FRANÇAIS QUE L U I G I T. B E R R E T TA A U R A I T A I M É P U B L I E R

1

LE CHEVALIER

2

La bataille de Ronceveaux (15 août 778)

LA CHANSON DE ROLAND Le neveu de Charlemagne, Roland, et son ami Olivier sont à la tête de l’arrière-garde pendant que le reste de l’armée quitte l’Espagne par les Pyrénées. C’est alors que les Sarrasins attaquent. CV

L

e comte Roland chevauche par le champ. Il tient Durendal, qui bien tranche et bien taille. Des Sarrasins il fait grand carnage. Si vous eussiez vu comme il jette le mort sur le mort, et le sang clair s'étaler par flaques ! Il en a son haubert ensanglanté,

et ses deux bras et son bon cheval, de l'encolure jusqu'aux épaules. Et Olivier n'est pas en reste, ni les douze pairs, ni les Français, qui frappent et redoublent. Les païens meurent, d'autres défaillent. L'archevêque dit : « Béni soit notre baronnage ! Montjoie ! » crie-t-il, c'est le cri d'armes de Charles. CVI Et Olivier chevauche à travers la mêlée. Sa hampe s'est brisée, il n'en a plus qu'un tronçon. Il va frapper un païen, Malon. Il lui brise 3

son écu, couvert d'or et de fleurons, hors de la tête fait sauter ses deux yeux, et la cervelle coule jusqu'à ses pieds. Parmi les autres qui gisent sans nombre, il l'abat mort. Puis il a tué Turgis et Esturgoz. Mais la hampe se brise et se fend jusqu’à ses poings. Roland lui dit : « Compagnon, que faites-vous ! En une telle bataille, je n'ai cure d'un bâton. Il n'y a que le fer qui vaille, et l'acier. Où donc est votre épée, qui a nom Hauteclaire ? La garde en est d'or, le pommeau de cristal. - Je n'ai pu la tirer, » lui répond Olivier, « j'avais tant de besogne ! » CVII Mon seigneur Olivier a tiré sa bonne épée, celle qu'a tant réclamée son compagnon Roland, et il lui montre, en vrai chevalier, comme il s'en sert. Il frappe un païen, Justin de Val Ferrée. Il lui fend par le milieu toute la tête et tranche le corps et la brogne safrée, et la bonne selle, dont les gemmes sont serties d'or, et à son cheval il a fendu l'échine. Il abat le tout devant lui sur le pré. Roland dit : « Je vous reconnais, frère ! Si l'empereur nous aime, c'est pour de tels coups ! » De toutes parts « Montjoie ! » retentit. La Chanson de Roland (traduction de Joseph Bédier)

QUESTIONS 1. Quels sont les personnages principaux de cet extrait ? À quoi le voyez-vous ? 2. Relevez plusieurs termes montrant que ce sont des chevaliers. Contre qui luttent-ils ? Citez deux termes qui désignent l’ennemi. 3. Relevez les termes en rapport avec le combat. 4. Relevez, à présent, tous les termes qui montrent que ce combat est un carnage. 5. Trouvez quelques exemples qui révèlent que le récit est fait avec quelque exagération. 6. À quel genre littéraire étudié en sixième ce texte vous fait-il penser ? Justifiez votre réponse. 7. Quel objectif vise ce texte ? S’agit-il, par exemple, de montrer les horreurs de la guerre ? Justifiez votre réponse.

VIDÉO 1.1 L’hyperbole

Explications en vidéo

4

EXERCICE

f - Le comte Roland, très douloureusement, sonne son olifant. Par sa bouche le sang jaillit. Sa tempe se rompt.

Soulignez les exagérations.



a - L’archevêque frappe plus de mille coups.

g - Les fleurs sont rouges du sang des barons qui coule comme un ruisseau.


 b - Mille Sarrasins mettent pied à terre ; à cheval, ils sont quarante milliers. 
 c - À pleines mains, le roi Charles arrache ses cheveux. Cent mille Français ont une douleur si grande qu’il n’en est aucun qui ne fonde en larmes. 


RÉDIGEZ À votre tour, racontez un combat de chevaliers. Utilisez le vocabulaire utilisé dans le texte précédent, et ajoutez toutes sortes d’exagérations afin de créer un récit épique.

d - Il lui perce le cœur, le foie et le poumon, et l’abat mort. 
 e - Il lui brise le heaume, tranche la coiffe avec le cuir du crâne, la face entre les yeux et tout le corps. À travers la selle, qui est incrustée d’or, l’épée atteint le cheval et s’enfonce.

5

Le peintre Charles de Steuben représente ici la célèbre bataille de Poitiers qui eut lieu en 732. Cette bataille symbolise la victoire des chrétiens sur les musulmans. En revanche, la bataille de Roncevaux, contrairement à ce qu’a retenu la littérature, oppose les Carolingiens, non aux musulmans, mais aux Basques.

6

7

L’ANCIEN FRANÇAIS

COMPAREZ 1. Lisez les cinq premiers vers du texte en ancien français (aidezvous de la traduction en français moderne). 2. Relevez les mots que vous reconnaissez, et dites quelles différences vous remarquez, quels mots de la même famille vous connaissez. 3. Ce texte est-il écrit en prose ou en vers ? Justifiez votre réponse.

En ancien français 8

TRADUISEZ Lisez la laisse (LXXXIV) ci-dessous en ancien français, puis complétez le texte traduit en français moderne.

ANCIEN FRANÇAIS

FRANÇAIS MODERNE

« Cumpainz Rollant, l’olifan car sunez :
 Si l’orrat Carles, ferat l’ost returner,
 Succurrat nos li reis od tut sun barnet. »
 Respont Rollant : « Ne placet Damnedeu
 Que mi parent pur mei seient blasmet
 Ne France dulce ja cheet en viltet !
 Einz i ferrai de Durendal asez,
 Ma bone espee que ai ceint al costet :
 Tut en verrez le brant ensanglentet.
 Felun paien mar i sunt asemblez :
 Jo vos plevis, tuz sunt a mort livrez. »

« Roland mon ... , sonnez l’olifant :
 Ainsi ... l’entendra, il ... revenir l’armée,
 Il nous ... avec tous ses barons. »
 Roland ... : « Ne plaise à Dieu
 Que mes ... ... ... soient blâmés
 Et que ... France tombe dans le mépris !
 Mais je frapperai de Durendal avec force,
 Ma ... ... que j’ai ceinte au ... :
 Vous en verrez la lame tout ... .
 Les félons ... se ... ... pour leur malheur.
 Je vous le jure, ... ... livrés à la mort. »

9

LA CHANSON DE GESTE (LEÇON I)

LE MOYEN ÂGE

LA CHANSON DE GESTE

Le Moyen Âge est une période de mille ans qui commence avec la chute de l'Empire romain au Ve siècle (en 476) et se termine au XVe siècle avec la découverte de l’Amérique en 1492 ou la prise de Constantinople par les Turcs en 1453. Durant le Moyen Âge, on distingue trois grandes périodes :

On appelle chanson de geste un long poème épique qui célèbre les exploits guerriers de chevaliers français devenus des personnages légendaires. Elle apparaît vers la fin du XIe siècle avec la Chanson de Roland.

• le haut Moyen Âge (une époque chaotique qui connaît deux dynasties de rois francs, les Mérovingiens et les Carolingiens) ; • une période plus stable, du XIe au XIII siècle, marquée cependant par les Croisades ; • le bas Moyen Âge (cette époque a connu les guerres et les épidémies).

La chanson de geste est un récit chanté : un jongleur s’accompagnant à la vielle raconte les exploits guerriers. Le mot geste signifie ce qui a été fait ; ce sont donc les actions, les exploits. Une chanson est composée de laisses numérotées en chiffres romains. Une laisse est une série de vers, généralement des décasyllabes.

10

Le thème principal de la Chanson de Roland est celui de la lutte des représentants des forces du bien contre les forces du mal, c’est-àdire les chevaliers chrétiens contre les païens.

RÉVISION 1.1 Avez-vous retenu ?

Question 1 sur 9 Combien de temps dure le Moyen Âge ?

L’ÉPOPÉE La Chanson de Roland est un poème épique, c’est-à-dire une épopée. On y célèbre des exploits guerriers en un style particulier : l’exagération (par l’emploi des hyperboles) révèle l’incroyable valeur des combattants, les phrases courtes donnent du rythme au récit en accumulant les actions guerrières.

A. Cent ans B. Cinq cents ans C. Mille ans

Répondre

La mort de Roland

11

RÉCITATION CHARLEMAGNE, EMPEREUR À LA BARBE FLEURIE

Charlemagne, empereur à la barbe fleurie, 
 Revient d'Espagne ; il a le cœur triste, il s'écrie : 
 « Roncevaux ! Roncevaux ! ô traître Ganelon ! » 
 Car son neveu Roland est mort dans ce vallon 
 Avec les douze pairs et toute son armée. 
 Le laboureur des monts qui vit sous la ramée 
 Est rentré chez lui, grave et calme, avec son chien ; 
 Il a baisé sa femme au front, et dit : C'est bien.
 Il a lavé sa trompe et son arc aux fontaines ; 
 Et les os des héros blanchissent dans les plaines. 
 Le bon roi Charle est plein de douleur et d'ennui ; 
 Son cheval syrien est triste comme lui. 
 Il pleure ; l'empereur pleure de la souffrance 
 D'avoir perdu ses preux, ses douze pairs de France, 
 Ses meilleurs chevaliers qui n'étaient jamais las, 
 Et son neveu Roland, et la bataille, hélas ! 
 Et surtout de songer, lui, vainqueur des Espagnes, 
 Qu'on fera des chansons dans toutes ces montagnes 
 Sur ses guerriers tombés devant des paysans, 
 Et qu'on en parlera plus de quatre cents ans ! Victor Hugo, La Légende des siècles

Portrait imaginaire de Charlemagne 12

DICTÉES DICTÉE 1 ROLAND REFUSE D’APPELER

AUDIO 1.1 Écoutez le texte

Les mots suivants vous sont donnés : • • • •

Olivier, Charles, Roland renom Durendal félons

DICTÉE 2 ROLAND APPELLE

AUDIO 1.2 Écrivez le texte

AUDIO 1.3 Écoutez le texte

Les mots suivants vous sont donnés : • cor • tempe • olifant

AUDIO 1.4 Écrivez le texte

Roland à Roncevaux

13

« Je suis un chevalier qui cherche ce que je ne puis trouver ; ma quête a été longue et vaine. »

LE CHEVALIER ERRANT

A

rthur, le bon roi de Bretagne, qui, par sa vaillance, nous enseigne à être preux et courtois, tenait sa magnifique cour lors de cette fête qu’on appelle la Pentecôte. Le roi était à Carduel, au pays de Galle. Après le repas, dans toutes les salles du château, les chevaliers se réunirent là où les dames ou les demoiselles les appelaient. Les uns racontaient des histoires, les autres parlaient d’Amour et des douleurs ou des grandes joies qu’il procure. C’est pourquoi il me plaît de raconter une histoire digne d’être écoutée, une histoire au sujet du roi dont la réputation est telle qu’on en

parle encore aujourd’hui. À ce sujet, je suis d’accord avec les Bretons : la renommée de ce roi sera éternelle et, grâce à lui, on se souviendra du nom de nombreux vaillants chevaliers. Mais, ce jour-là, on s’étonna beaucoup de voir le roi se lever et quitter l’assemblée. Plusieurs exprimèrent leur mécontentement, car on n’avait jamais vu le roi, lors d’une telle fête, se retirer dans sa chambre pour dormir ou se reposer. Pourtant, c’est ce qui advint ce jourlà : la reine le retint auprès d’elle, si bien qu’il s’oublia et s’endormit.

14

À la porte de la chambre, se trouvaient Dodinel, Sagremor, Keu, mon seigneur Gauvain, ainsi que mon seigneur Yvain. Et avec eux, Calogrenant, un chevalier fort avenant, lequel avait commencé un conte moins à son honneur qu’à sa honte.

guës et jaunes, la barbe rousse, le menton soudé à la poitrine, et l’échine longue, torse et bossue. Appuyé sur sa massue, il était vêtu étrangement. À son cou étaient attachées deux peaux fraîchement écorchées de deux taureaux ou de deux bœufs.

« Il y a près de six ans, j’allais seul en quête d’aventures, armé de pied en cap, comme un chevalier doit l’être. Je trouvai un chemin à ma droite, dans une épaisse forêt. C’était un méchant sentier, plein de ronces et d’épines. Avec quelles difficultés et peines, je le suivis ! Près d’un jour entier, j’allai chevauchant ainsi jusqu’à la sortie de la forêt ; c’était celle de Brocéliande. J’entrai dans une lande et vis une bretèche. Le fossé qui l’entourait était profond et large. Debout sur le pont, se tenait le maître de cette forteresse, un autour sur le poing : « Béni soit le chemin qui vous a mené ici », me dit-il.

Le paysan bondit quand il me vit m’approcher de lui. Je ne sais s’il voulait me toucher ni ce qu’il voulait faire, mais je me mis en position de défense jusqu’au moment où je vis qu’il restait debout, immobile, monté sur un tronc. Il avait bien dix-sept pieds de haut. Il me regarda sans mot dire comme le ferait une bête. Je pensais qu’il ne savait parler, et qu’il était dépourvu d’intelligence. Toutefois, je m’enhardis assez pour lui dire :

Cette nuit-là, je fus bien logé, et on sella mon cheval au point du jour. Je n’étais guère éloigné du logis quand je trouvai dans un essart des taureaux sauvages qui s’affrontaient et se démenaient avec un tel bruit que je reculai de peur, car nulle bête n’est plus féroce qu’un taureau. Un paysan qui ressemblait à un Maure, démesurément laid et hideux - nul ne pourrait décrire une telle laideur ! - était assis sur une souche, une grande massue dans la main. Je m’approchai du vilain, et vis qu’il avait la tête plus grosse qu’un roncin ou tout autre bête, les cheveux ébouriffés, le front pelé et large de deux empans, les oreilles velues et aussi grandes que celles d’un éléphant, les sourcils énormes, la face plate, des yeux de chouette, un nez de chat, la bouche fendue comme celle d’un loup, des dents de sanglier ai-

« Eh ! dis-moi donc si tu es ou non une bonne créature de Dieu ! - Je suis un homme, me répondit-il. - Quelle sorte d’homme ? dis-je. - Tel que tu vois ; je ne change jamais. - Que fais-tu ici ? - Je garde les bêtes de ce bois. - Comment ? Par saint Pierre de Rome, elles n’obéissent pas à l’homme ! Je ne pense pas qu’on puisse garder des bêtes sauvages dans une plaine ou un bois. - Je les garde pourtant. Jamais elles ne sortiront de cet enclos. - Toi ? Et comment donc ? Dis-le-moi. - Aucune n’ose bouger quand elles me voient venir, car, quand je puis en tenir une, je l’empoigne fortement par les cornes ; alors toutes les autres tremblent de peur et s’assemblent autour de moi comme pour crier grâce. Nul autre que moi ne pourrait éviter une mort immédiate s’il se trouvait au milieu d’elles. Ainsi, je suis le seigneur de mes bêtes. Mais dis-moi, à présent, quel homme tu es, et ce que tu cherches. 15

- Je suis un chevalier qui cherche ce que je ne puis trouver ; ma quête a été longue et vaine. - Et que voudrais-tu trouver ? - Des aventures pour éprouver ma vaillance et mon courage. Je te demande donc, je te prie, je t’implore de m’indiquer, si tu le peux, quelque aventure ou merveille. »

6. Calogrenant a-t-il intérêt à raconter l’histoire qui est la sienne ? Pourquoi ? 7. Quelle qualité révèle ainsi le comportement de Calogrenant ? Trouvez un autre exemple de cette qualité dans le texte, qui confirmera votre réponse. 8. À quoi voit-on que Calogrenant est un chevalier errant ?

D’après Yvain ou Le chevalier au lion de Chrétien de Troyes 9. Que recherche-t-il dans sa quête ?

QUESTIONS I - LA NARRATION

10. Quelles difficultés rencontrent-ils sur sa route ?

III - LE PAYSAN

1. Qui le pronom « je » désigne-t-il dans le premier paragraphe ? 2. À quel moment Calogrenant devient-il le narrateur du récit ? À quoi le remarquez-vous ?

11. Qu’est-ce qui rend le paysan si effrayant ? Quels sont les pouvoirs du paysan ?

3. Quel temps est essentiellement utilisé ?

RÉDIGEZ

4. Quel autre temps trouve-t-on beaucoup également ? Pourquoi ?

1. Écrivez des phrases employant chacun des mots suivants : preux, avenant, armé de

II - LE CHEVALIER CALOGRENANT

pied en cap, s’enhardir.

5. Quelles sont les qualités d’un bon chevalier ?

2. Imaginez l’aventure que propose le paysan à Calogrenant. 16

LE ROMAN (LEÇON 2)

LE ROMAN

CHRÉTIEN DE TROYES (NÉ EN 1135)

À l’origine, le mot « roman » désigne la langue que l’on parlait au XIIe siècle dans le nord de la France. Le mot roman est donc synonyme d’ancien français.

On ne sait pas grand-chose de cet écrivain sinon qu’il est l’auteur de cinq romans dont Lancelot ou Le chevalier de la charrette, Perceval ou le Conte du Graal. Ce clerc originaire de la ville de Troyes a puisé son inspiration dans la matière de Bretagne.


 Un roman désigne un ouvrage écrit en langue romane (et non en latin). Yvain ou Le chevalier au lion de Chrétien de Troyes est donc un roman puisqu'il est écrit en roman. À cette époque, le roman est écrit en couplets d’octosyllabes à rimes plates (aa, bb, cc, etc.). 


LA MATIÈRE DE BRETAGNE

Contrairement à la chanson de geste, le roman est un texte destiné à être lu à voix haute, et non au chant.

La matière de Bretagne désigne les récits dont les héros sont Arthur, Guenièvre, Merlin et de nombreux chevaliers (Yvain, Gauvain, Lancelot...). 


À cette époque, seuls les clercs (hommes d’église) savent lire.

Chrétien de Troyes invente le héros quittant la cour du roi Arthur et ses chevaliers (regroupés autour de la Table ronde) pour partir à l’aventure dans des lieux périlleux (forêts, châteaux merveilleux). L'aventure permet au chevalier de prouver sa valeur et de conquérir la femme qu'il aime.

17

RÉVISION 1.2 Avez-vous retenu ?

Question 1 sur 8 Que signifie le mot « roman » ?

A. C’est un livre. B. C’est une langue parlée au XIIe siècle. C. C’est une histoire d’amour.

Répondre

18

L’ADOUBEMENT

Perceval est un jeune homme qui vit dans la forêt. Il est élevé par sa mère qui le maintient dans l’ignorance du monde extérieur. Mais un jour, il voit des chevaliers et, émerveillé, décide de partir à l’aventure. Le seigneur Gornemant de Goort le prend alors sous sa protection et fait de lui un chevalier.

P

erceval abandonna les vêtements donnés par sa mère. Alors le seigneur se baissa, et lui chaussa l'éperon droit. La coutume était en effet la suivante : celui qui faisait chevalier devait lui chausser l'éperon. Il y avait beaucoup d’autres serviteurs. Ceux qui purent l’approcher l’aidèrent à s’armer. Le noble seigneur prit ensuite l'épée, la lui ceignit, lui donna l'accolade, et lui déclara qu'avec cette épée il lui conférait l'ordre le plus élevé que Dieu ait créé et établi, c’était l'ordre de chevalerie qui n'admet aucune bassesse. Puis il ajouta : « Mon ami, s’il arrive que vous deviez combattre quelque chevalier, souvenez-vous des instructions que je vais vous donner : si vous avez le dessus et que votre adversaire ne peut plus se défendre ni résister et qu'il lui faille demander grâce, ne le tuez pas délibérément. 19

Et gardez-vous d’être trop bavard ni médisant. Nul ne peut trop parler sans qu’il ne dise quelque chose qu'on lui impute à bassesse. L’homme sage dit et répète : « Qui parle trop commet un péché. » Voilà pourquoi, mon ami, je vous déconseille de trop parler. Et je vous prie également, si vous rencontrez une jeune fille ou une femme qui se trouve privée d'appui, secourez-la, si vous pouvez le faire. Vous agirez honorablement. J'ai encore une autre chose à vous apprendre (ne la négligez point, car elle n'est pas à dédaigner) : ne manquez pas de vous rendre à l'église y prier le Créateur de toutes choses d'avoir pitié de votre âme. »

QUESTIONS 1. Chercher dans le dictionnaire la définition du mot « adoubement ». 2. Que doit faire Perceval avant que l’adoubement commence ? 3. Quelles sont les différentes étapes de l’adoubement ? 4. À quoi voyez-vous qu’un personnage parle dans cet extrait ? 5. Quel est ce personnage qui parle ?

D’après Le Conte du Graal (Perceval) de Chrétien de Troyes

6. Relevez les formules employées par ce personnage pour donner des conseils à Perceval. Quels sont les temps et les modes des verbes ?

VIDÉO 1.2 L’anecdote 7. Quelles sont les qualités que l’on attend d’un chevalier ?

RÉDIGEZ Comme Gornemant de Goort, donnez des conseils à une personne en utilisant l’impératif présent. Un chevalier vous parle

Vous pouvez la conseiller sur le sujet de votre choix : la musique, le sport, la lecture, etc.

20

LE DRAGON D'IRLANDE Le roi Marc désire épouser celle à qui appartient le cheveu d’or que deux hirondelles lui ont apporté. Pour lui plaire, son neveu Tristan part à la recherche de la jeune fille en Irlande, une terre ennemie. Pour ne pas être reconnu, il est déguisé en marchand.

O

r, un matin, au point du jour, il ouït une voix si épouvantable qu’on eût dit le cri d’un démon. Jamais il n’avait entendu bête glapir en telle guise, si horrible et si merveilleuse. Il appela une femme qui passait sur le port : 


Tristan quitte la femme et retourne vers sa nef. Il s’arme en secret, et il eût fait beau voir sortir de la nef de ces marchands si riche destrier de guerre et si fier chevalier. Mais le port était désert, car l’aube venait à peine de poindre, et nul ne vit le preux chevaucher jusqu’à la porte que la femme lui avait montrée. Soudain, sur la route, cinq hommes dévalèrent, qui éperonnaient leurs chevaux, les freins abandonnés, et fuyaient vers la ville. Tristan saisit au passage l’un d’entre eux par ses rouges cheveux tressés, si fortement qu’il le renversa sur la croupe de son cheval et le maintint arrêté :

« Dites-moi, fait-il, dame, d’où vient cette voix que j’ai ouïe ? ne me le cachez pas.
 - Certes, sire, je vous le dirai sans mensonge. Elle vient d’une bête fière et la plus hideuse qui soit au monde. Chaque jour, elle descend de sa caverne et s’arrête à l’une des portes de la ville. Nul n’en peut sortir, nul n’y peut entrer, qu’on n’ait livré au dragon une jeune fille ; et, dès qu’il la tient entre ses griffes, il la dévore en moins de temps qu’il n’en faut pour dire une patenôtre.
 - Dame, dit Tristan, ne vous raillez pas de moi, mais dites-moi s’il serait possible à un homme né de mère de l’occire en bataille.
 - Certes, beau doux sire, je ne sais. Ce qui est assuré, c’est que vingt chevaliers éprouvés ont déjà tenté l’aventure ; car le roi d’Irlande a proclamé par voix de héraut qu’il donnerait sa fille Iseut la Blonde à qui tuerait le monstre ; mais le monstre les a tous dévorés. »
 


« Dieu vous sauve, beau sire ! dit Tristan. Par quelle route vient le dragon ? » 
 Et quand le fuyard lui eut montré la route, Tristan le relâcha. 
 Le monstre approchait. Il avait la tête d’une guivre, les yeux rouges et tels que des charbons embrasés, deux cornes au front, les oreilles longues et velues, des griffes de lion, une queue de serpent, le corps écailleux d’un griffon. 21

« Saint Georges terrassant le dragon » de Paolo Uccello

22

Tristan lança contre lui son destrier d’une telle force que, tout hérissé de peur, il bondit pourtant contre le monstre. La lance de Tristan heurta les écailles et vola en éclats. Aussitôt le preux tire son épée, la lève et l’assène sur la tête du dragon, mais sans même entamer le cuir. Le monstre a senti l’atteinte, pourtant ; il lance ses griffes contre l’écu, les y enfonce, et en fait voler les attaches. La poitrine découverte, Tristan le requiert encore de l’épée, et le frappe sur les flancs d’un coup si violent que l’air en retentit. Vainement. Il ne peut le blesser. Alors, le dragon vomit par les naseaux un double jet de flammes venimeuses : le haubert de Tristan noircit comme un charbon éteint, son cheval s’abat et meurt. Mais, aussitôt relevé, Tristan enfonce sa bonne épée dans la gueule du monstre : elle y pénètre toute et lui fend le cœur en deux parts. Le dragon pousse une dernière fois son cri horrible et meurt.

QUESTIONS



L’APPARITION DU DRAGON

Tristan lui coupa la langue et la mit dans sa chausse. Puis, tout étourdi par la fumée âcre, il marcha, pour y boire, vers une eau stagnante qu’il voyait briller à quelque distance. Mais le venin distillé par la langue du dragon s’échauffa contre son corps, et, dans les hautes herbes qui bordaient le marécage, le héros tomba inanimé.

LE DRAGON 1. Relevez, dans le premier paragraphe, deux termes montrant l’effroi de ceux qui entendent le monstre. 2. Quelle expression souligne que ce monstre est exceptionnel ? 3. Dans le premier paragraphe, à quoi est-il comparé ? 4. Pourquoi veut-on absolument le tuer ?

5. À partir de « Le monstre approchait » jusqu’à « un griffon », relevez tous les groupes nominaux qui décrivent le dragon. Soulignez les adjectifs qualificatifs épithètes et les compléments du nom. 6. Dans quelles histoire avez-vous déjà rencontré un tel monstre ? Citez les autres monstres évoqués dans ce texte.

Extrait de Tristan et Iseut adapté par Joseph Bédier

LE COMBAT 7. Quels termes montrent la violence du combat ? 8. Dans l’avant-dernier paragraphe, quel est le temps principalement utilisé ? Quel effet produit l’utilisation de ce temps ? 23

LE DIALOGUE

13. Donnez le sens du mot « dragon » dans chacune de ces phrases :

9. Qu’est-ce qu’un dialogue ? Quel est le contraire du mot « dialogue » ? 10. Qui parle dans ce dialogue ? Relevez tous les termes qui l’indiquent. 11. Dites à quels éléments on reconnaît un dialogue (on peut en trouver au moins quatre).

• En entrant dans la boutique, j’ai dû affronter le regard du dragon derrière le comptoir. • En visitant l’île de Komodo, j’ai découvert de superbes dragons. • Un dragon garde les pommes d’or du jardin des Hespérides. • Saint Michel a terrassé le dragon. • Le 4e régiment de dragons se trouvait à la tête de l’armée. 14. Qu’est-ce qu’une « dragonne » ?

VOCABULAIRE 12. Rédigez des phrases contenant chacun des mots suivants : « ouïr », « occire », « destrier », « requérir » et « vainement ». INTERACTIF 1.2 Comment combattaient les chevaliers ? INTERACTIF 1.1 Mots croisés

Combat en armure au musée de Cluny à Paris

Vérifiez que vous avez acquis le vocabulaire des séances précédentes.

24

DÉCOUVRIR LE MERVEILLEUX Lisez ces extraits et relevez les passages merveilleux.

EXTRAIT 1

EXTRAIT 2

Poursuivant le chevalier gardien de la fontaine, Yvain pénètre dans le château de son ennemi. Malheureusement, la porte tombe au moment où il passe et tranche son cheval en deux. Sain et sauf, Yvain est prisonnier du château. Une jeune fille, Laudine, propose de l’aider.

L’empereur Charles décide de poursuivre les Sarrasins responsables de la mort de Roland et de toute l’arrière-garde. La nuit commence à tomber.

E

lle lui donna l’anneau, et lui dit que celui qui le porte est invisible comme le bois sous l’écorce, mais à condition que la pierre soit cachée dans le poing fermé. Ainsi, celui qui porte l’anneau à son doigt n’a plus rien à craindre. Même en ayant les yeux grands ouverts, on ne pourrait pas l’apercevoir, pas plus qu’on ne voit le bois recouvert par l’écorce. Cela plut beaucoup à mon seigneur Yvain.

L

’empereur fait sonner ses clairons ; puis il chevauche, le preux, avec sa grande armée. Ils ont forcé ceux d’Espagne à tourner le dos ; ils tiennent la poursuite d’un même cœur, tous ensemble. Quand l’empereur voit décliner la vêprée, il descend de cheval sur l’herbe verte, dans un pré : il se prosterne contre terre et prie le Seigneur Dieu de faire que pour lui le soleil s’arrête, que la nuit tarde et que le jour dure. Alors vient à lui un ange, celui qui a coutume de lui parler. Rapide, il lui donne ce commandement : « Charles, chevauche ; la clarté ne te manque pas. C’est la fleur de France que tu as perdue, Dieu le sait. Tu peux te venger de l’engeance criminelle ! » Il dit, et l’empereur remonte à cheval.

Le Chevalier au lion (Yvain) de Chrétien de Troyes

25

Pour Charlemagne Dieu fit un grand miracle, car le soleil s’arrête, immobile. Les païens fuient, Les Francs leur donnent fortement la chasse. La Chanson de Roland (laisses CLXXIX et CLXXX, traduction de Joseph Bédier)

EXTRAIT 3

U

ter Pendragon mourut seize ans plus tard, à la Saint-Martin. Comme il ne laissait pas d’enfant, les barons s’assemblèrent et prièrent Merlin de leur désigner l’homme qu’ils devaient élire afin qu’il gouverne le royaume. Mais il se contenta de leur dire d’attendre le jour de la naissance de Notre Seigneur, et jusquelà d’implorer Dieu pour qu’il les éclaire.

comme la foule sortait de l’église, des cris d’étonnement retentirent : une grande pierre taillée se trouvait au milieu de la place naguère vide. Sur cette pierre, on voyait une enclume de fer, où une épée était fichée jusqu’à la garde. On avertit aussitôt l’archevêque qui vint avec de l’eau bénite. En se baissant pour asperger la pierre, il déchiffra à haute voix cette phrase gravée en lettres d’or : « Celui qui sera capable de retirer cette épée sera le roi élu par Jésus-Christ ». Déjà les hommes les plus puissants et les plus riches se disputaient pour savoir qui tenterait l’épreuve le premier. Mais l’archevêque leur dit : « Sei-

La veille de Noël, donc, tous les barons du royaume de Logres vinrent à Londres. Parmi eux, étaient Antor et ses deux enfants, Keu et Arthur, dont il ne savait lequel il préférait. Chacun assista à la messe de minuit, puis à la messe du jour. Et

26

gneurs, quelle manque de sagesse ! Ne savez-vous pas que Notre Seigneur n’a souci de richesse, ni de noblesse, ni de force ? Seul, celui qu’il a désigné réussira, et, s’il était encore à naître, l’épée ne serait jamais ôtée avant qu’il vienne ». Alors, il choisit lui-même deux cent cinquante prud’hommes pour tenter l’aventure. Mais aucun ne parvint à faire bouger l’épée. Après eux, et dans la semaine qui suivit, tous ceux qui le voulurent s’y efforcèrent, mais vainement. Et l’on atteignit ainsi le Jour de l’An. Ce jour-là, on donnait chaque année un grand tournoi aux portes de la cité. Quand les chevaliers eurent assez jouté, il y eut une telle mêlée, que toute la ville accourut voir le spectacle. Keu, le fils d’Antor, qui venait d’être fait chevalier à la Toussaint, appela son jeune frère, et lui dit : « Va chercher mon épée à notre hôtel ». Arthur était un bel et grand adolescent de seize ans, fort aimable et serviable. Aussitôt, il piqua des deux vers leur logis, mais il ne put trouver l’épée de son frère ni aucune autre. Il revenait, lorsqu’en passant devant l’église, il pensa qu’il n’avait pas encore tenté l’épreuve : il s’approcha du perron et, sans même descendre de cheval, prend l’épée par la poignée, la tire sans la moindre peine, et l’apporte à son frère, à qui il dit : « Je n’ai pu trouver ton épée, mais je t’apporte celle de l’enclume ». D’après Merlin de Robert de Boron

Tournoi de chevaliers

27

LIRE UN CONTE ENTIER Lisez La Légende de saint Julien l'Hospitalier de Gustave Flaubert, et relevez au moins cinq exemples de merveilleux.

1 sur 11 28

LE MERVEILLEUX (LEÇON 3)

Le merveilleux est la manifestation du surnaturel dans la réalité. Ce qui est inexplicable de façon naturelle suscite alors l’étonnement. Le mot merveilleux vient du mot merveille, en latin mirabilia (signifiant choses étonnantes, admirables).

LES ÉLÉMENTS OU ÉVÉNEMENTS SURNATURELS La forêt, aussi effrayante qu’attirante, cache nombre d’éléments merveilleux, comme la fontaine de Barenton. C’est une fontaine bouillonnante qui déchaîne la tempête si l’on accomplit certain geste. Charlemagne, voulant poursuivre ses ennemis, demande à Dieu d’arrêter le soleil afin que le nuit ne tombe pas et que le jour dure. Un ange survient pour l’assurer de sa victoire.

Le merveilleux médiéval se caractérise par la présence d’éléments ou événements surnaturels, d’objets magiques et de créatures en tout genre.

29

LES OBJETS MAGIQUES

LES CRÉATURES MERVEILLEUSES

Les romans de la table ronde abondent en objets magiques. Le plus célèbre d’entre tous est l’épée Excalibur, fichée jusqu’à la garde dans une enclume, que seul le roi pourra retirer.

La licorne, le griffon, le phénix ou le dragon sont quelques exemples de créatures merveilleuses.

Divers objets peuvent aider les chevaliers, tel l’anneau qu’une jeune fille nommée Laudine prête à Yvain afin qu’il échappe à ses poursuivants en le rendant invisible.

Parfois certains personnages tiennent à la fois de l’animal et de l’homme, comme le paysan que rencontre Calogrenant, mais on peut penser aussi à Mélusine, qui chaque samedi retrouve une queue de serpent.

30

DÉCRIRE Relisez le portrait du paysan, et répondez aux questions.

1. À quoi voit-on que le paysan est décrit ? Justifiez votre réponse. 2. Sur quelle partie du corps Calogrenant insiste-t-il ? 3. Qu’est-ce qui, outre son aspect physique, révèle le caractère sauvage du paysan ? 4. Relevez dans un tableau les comparaisons d’une part et les métaphores d’autre part qui caractérisent le paysan. À quel champ lexical appartiennent-elles ? 5. À votre avis, pourquoi Calogrenant utilise-t-il ces figures de style pour décrire le paysan ? 6. Par quel terme Calogrenant signale-t-il la très grande laideur du paysan ? Quelle est la nature de ce mot ? 7. a) Relevez trois groupes nominaux décrivant le paysan.
 b) Soulignez le déterminant puis le nom.
 c) Que trouve-t-on encore dans ces groupes nominaux ? 31

EXERCICE 1

Placez les mots au bon endroit.

L’équipement du chevalier

a - Faites l’exercice ci-contre. b - En quelques phrases, décrivez l’équipement du chevalier en réutilisant chacun des mots ci-contre.

Heaume Haubert

Baudrier

Épée

Éperon

Chausse

Heaume

Baudrier

Épée

Éperon

Haubert

Chausse

Répondre

32

EXERCICE 2 L’épée Décrivez cette épée en commençant par « Une épée est composée de... ». 
 N'utilisez pas tous les mots de la légende mais seulement quelquesuns (pour cela, aidez-vous de Wikipédia) et expliquez à quoi servent les différentes parties de l'épée. 
 Évitez les auxiliaires « être » et « avoir ». Choisissez plutôt des expressions comme « Une épée possède », « Elle présente », « On distingue », etc.

INTERACTIF 1.3 Rédigez et envoyez votre travail

I. Poignée II. Lame III. Fourreau

1. Pommeau 2. Fusée 3. Garde 4. Chappe (Protège-pluie) 5. Fort 6. Gouttière 7. Tranchant 8. Faible 9. Arête centrale 10. Pointe

33

EXERCICE 3

EXERCICE 4

Le visage

Décrire un personnage

Sa face maigre et allongée, semblait creusée par le coup de pouce d’un sculpteur puissant ; le front montueux, les arcades sourcilières proéminentes, le nez en bec d’aigle, le menton fait d’un large méplat, les joues accusant les pommettes et coupées de plans fuyants, donnaient à la tête un relief d’une vigueur singulière. Avec l’âge, cette tête devait prendre un caractère osseux trop prononcé, une maigreur de chevalier errant.

L’âge de notre hidalgo frisait la cinquantaine. Il était de complexion robuste, maigre de corps, sec de visage, fort matineux et grand ami de la chasse. On a dit qu’il avait le surnom de Quixada ou Quesada, car il y a sur ce point quelque divergence entre les auteurs qui en ont écrit, bien que les conjectures les plus vraisemblables fassent entendre qu’il s’appelait Quijana. Mais cela importe peu à notre histoire ; il suffit que, dans le récit des faits, on ne s’écarte pas d’un atome de la vérité.

La Fortune des Rougon d’Émile Zola Don Quichotte de Miguel de Cervantes a - Relevez les verbes. b - Quelle partie du corps est-elle décrite ? Citez les termes qui vous ont permis de le dire.

a - Cherchez dans un dictionnaire les mots que vous ne connaissez pas (« complexion », « matineux », « divergence », « conjectures »...).




 c - L’auteur ne fait-il que décrire le physique de son personnage ? Justifiez votre réponse.

b - Que signifie l’expression « frisait la cinquantaine » ?


 d - Dans la première phrase, relevez les adjectifs qualificatifs.

c - Dans la deuxième phrase, relevez un complément du nom et un complément de l’adjectif.




 e - Donnez une comparaison et une métaphore.

d - Quelles informations cette description nous apporte-t-elle sur ce personnage ?







f - Relevez une phrase qui montre que l’auteur connaît l’avenir de son personnage.

e - Sur quel détail cet extrait insiste-t-il ? 
 f - Quelle phrase montre que l’auteur se moque de son lecteur ? 34

EXERCICE 5

EXERCICE 6

Rédigez

Rédigez

Décrivez ce visage en utilisant les adjectifs qualificatifs qui vous paraîtront adaptés. Vous pouvez en trouver d’autres.

Décrivez le visage de ce personnage en utilisant le vocabulaire de l’exercice précédent. 


• Le visage : maigre, émacié, joufflu, poupin, allongé, carré, rond, ridé, flétri, hâlé, pâle... • Les cheveux : longs, courts, abondants, rares, épais, fins, soyeux, blancs... • Les yeux : petits, perçants, enfoncés (dans leur orbite), clairs, vairons, globuleux... • Le regard : éteint, brillant, malicieux, narquois, moqueur, matois, froid, perçant... • Le nez : gros, petit, épaté, aquilin, camus, camard, busqué, étroit... • Les lèvres : charnues, épaisses, proéminentes, lippues, minces, fines... • Les joues : creuses, flasques, pendantes, rondes, rebondies... • La moustache : fournie, grosse, proéminente, effilée, lonOphélie gue, petite...

Enrichissez votre description de comparaisons en utilisant les verbes paraître, sembler, ressembler à, avoir l’air, être pareil à, etc.

Don Quichotte 35

EXERCICE 7 Rédaction Décrivez le tableau ci-dessous. 1. Décrivez tout d’abord les lieux et l’atmosphère qui s’en dégage (évoquez les rochers, la végétation, le château à l’arrière-plan, les différents personnages). 2. Décrivez ensuite le chevalier (évoquez son allure, son équipement en utilisant le vocabulaire de la chevalerie, puis son visage). 3. Utilisez tous les outils de la description (adjectifs qualificatifs, compléments du nom, comparaisons, métaphores, verbes variés).

Le Chevalier, la Mort et le Diable

36

RÉDACTION

Barème

Rédigez le portrait d’un être merveilleux et monstrueux, tel le paysan du roman de Chrétien de Troyes, Yvain ou Le chevalier au lion.

• la copie est propre sans ratures ou taches (1 point) • l’écriture est lisible et correspond aux règles habituelles (1 point)

Vous devez d’abord raconter la traversée du chevalier errant dans la forêt. Dites ensuite sa stupeur face à la monstruosité de celui qu’il rencontre. Enfin faites le portrait de l’être rencontré.

• le texte est composé des 3 paragraphes demandés (alinéas et sauts de lignes) (3 points) • le texte est convenablement ponctué (1 point) • l’orthographe lexicale et l’orthographe grammaticale ont été soignées (4 points) • les temps du récit (imparfait, plus-que-parfait, passé simple...) sont correctement utilisés (2 points)

Pour mieux bâtir votre texte, songez à faire des paragraphes • premier paragraphe : la traversée du chevalier dans une épaisse forêt • deuxième paragraphe : la stupeur du chevalier face à l’individu qu’il rencontre • troisième paragraphe : le portrait de l’individu monstrueux

• le vocabulaire demandé est utilisé (1 point) • la stupeur du chevalier est exprimée grâce à un vocabulaire varié (1 point) • les groupes nominaux, les comparaisons INTERACTIF 1.4 Rédiet les métaphores ainsi que le champ gez et envoyez volexical de l’animalité ont permis de comtre travail poser le portrait du monstre (3 points)

Utilisez tout ce que vous avez appris en classe

• la rédaction a été rédigée avec le souci d’utiliser un vocabulaire riche, un style écrit correct, de l’originalité dans le traitement du sujet (3 points)

• le vocabulaire (le haubert, la hampe, le fleuron, preux, courtois, armé de pied en cap, s'enhardir, seoir...) • l’imparfait et le passé simple • les groupes nominaux et leurs expansions (les adjectifs qualificatifs épithètes et les compléments du nom) • les comparaisons et les métaphores • le champ lexical de l’animalité

37

LE GROUPE NOMINAL

VIDÉO 1.3 Le groupe nominal

I - SOULIGNEZ LES GROUPES NOMINAUX. a - Roland refuse de sonner l’olifant. b - Les Francs mettent pied à terre. c - La princesse donne au chevalier un magnifique heaume. d - Calogrenant s’est engagé dans une épaisse forêt. e - La cour du roi Arthur est la plus belle de toutes. f - L’écuyer suit son maître. g -  Le géant amène les chevaliers prisonniers.

Révisons : qu’est-ce qu’un groupe nominal ?

II - COMMENT APPELLE-T-ON LES DÉTERMINANTS EN GRAS ? Exemple : Le destrier du comte ➝ Article défini a - Un baron et son vassal. 38

b - Des châteaux forts. c - Cette jeune suivante. d - Nos plus plus féroces ennemis. e - Ces oriflammes et ces gonfanons. f - Sonner du cor. g - L’empereur des Francs.

III - SOULIGNEZ LES ADJECTIFS QUALIFICATIFS ÉPITHÈTES OU LES COMPLÉMENTS DU NOM. a - Les heaumes ornés d’or sont magnifiques. b - Le château de Carduel est en Bretagne. c - Le palefroi de la reine est richement paré. d - Marsile est un souverain orgueilleux et farouche. e - Les sages vassaux du roi Charles se sont avancés. f - Le roi lui offre quatre cents mulets chargés d’or d’Arabie.

IV - REPÉREZ LES GROUPES NOMINAUX, ET TROUVEZ LES ADJECTIFS QUALIFICATIFS ÉPITHÈTES AINSI QUE LES COMPLÉMENTS DU NOM. a - L’empereur garde la tête baissée. b - Ganelon enlève son bliaut de soie. c - C’est un bel homme à la poitrine large. d - Ses yeux vifs et fiers laissent deviner sa noire colère. e - La vaillance et le courage de Lancelot suscitent l’admiration de la cour du roi Arthur.

V - ENRICHISSEZ LES GROUPES NOMINAUX EN AJOUTANT UNE OU PLUSIEURS ÉPITHÈTES ET UN COMPLÉMENT DU NOM. Exemple : Le destrier galope. ➝ Le splendide destrier du roi galope. a - Cette armure lui convient. b - Les chevaliers approchent. c - L’adversaire s’élance. d - La lance vole en éclats. e - L’écu est brisé. 39

VI - RÉÉCRIVEZ LES PHRASES CI-DESSOUS AU PLURIEL. a - Un chevalier est un jeune noble qui a reçu l’adoubement. b - Le spectacle merveilleux de la tempête me plut. c - Aussitôt armé, le combattant s’élance.

Le complément du nom ne doit pas être confondu avec d’autres compléments comme le complément d’objet indirect, le complément de l’adjectif ou le complément circonstanciel. Faites l’exercice suivant pour vérifier que vous savez identifier le complément du nom sans erreur.

d - Le chevalier qui le cherche veut venger son seigneur. RÉVISION 1.3 Identifiez les compléments soulignés INTERACTIF 1.5 Les prépositions

INTERACTIF 1.6 Les prépositions

Question 1 sur 10 Sans armure, un chevalier n’est pas protégé.

A. Complément d’objet indirect Trouvez les bonnes prépositions dans les compléments du nom

Trouvez les bonnes prépositions dans les compléments du nom

B. Complément du nom C. Complément de l’adjectif D. Complément circonstanciel

Répondre

40

I - SOULIGNEZ LES GROUPES NOMINAUX. (4 POINTS)

III - DANS CHAQUE GROUPE NOMINAL SOULIGNÉ, RELEVEZ LES ADJECTIFS QUALIFICATIFS ÉPITHÈTES OU LES COMPLÉMENTS DU NOM. (4 POINTS)

a - Le champion de la reine est Lancelot.

a - Le château d’Uter a été attaqué par les Saxons.

b - L’adversaire du roi Arthur est Mordret.

b - Merlin a pris l’apparence d’un bûcheron hideux et difforme.

c - Arthur est un grand seigneur breton luttant contre l’envahisseur saxon.

c - Ce bon et généreux souverain s’adresse à ses sujets.

ÉVALUATION

d - Le noble écuyer fait l’apprentissage de chevalier.

II - COMMENT APPELLE-T-ON LES DÉTERMINANTS EN GRAS ? (4 POINTS) a - Le jeune Perceval observe des chevaliers qui combattent. b - Cet homme est un enchanteur. c - Mon seigneur se nomme Gornemant de Goort. d - Tous se rendent au château de Carduel. e - Vos armes sont les plus belles que ces chevaliers aient jamais vues.

IV - REPÉREZ LES GROUPES NOMINAUX, ET TROUVEZ LES ADJECTIFS QUALIFICATIFS ÉPITHÈTES AINSI QUE LES COMPLÉMENTS DU NOM. (4 POINTS) a - Le royaume de Bretagne est envahi par les Saxons. b - La belle jeune fille s’appelle Iseult. c - Le venin du dragon a empoisonné Tristan.

V - RÉÉCRIVEZ LES PHRASES CI-DESSOUS AU PLURIEL. (4 POINTS) a - Le chevalier affronte un adversaire cruel. b - Ce cheval est un magnifique destrier.

41

U « Tous ceux qui s’y devront asseoir n’y auront nulle préséance »

LA TABLE RONDE

M

erlin se mit debout, et dit à haute voix afin que tous l’entendirent dans la salle :

« Seigneurs, sachez que le très Saint Graal - ce vase sacré dans lequel Joseph d’Arimathie a recueilli le précieux sang qui coulait des plaies de Jésus-Christ - a été transporté en Bretagne. Mais il ne sera trouvé que par le meilleur chevalier du monde.

Graal, et qu’il en adviendra de grands biens et de grandes merveilles dans ce royaume. Cette table sera ronde pour signifier que tous ceux qui s’y devront asseoir n’y auront nulle préséance, et à la droite du roi demeurera toujours un siège vide en mémoire de Notre Seigneur Jésus-Christ : personne ne s’y pourra placer sans risquer le sort de Moïse qui fut englouti en terre, hormis le meilleur chevalier du monde qui conquerra le Saint Graal et en connaîtra le sens et la vérité. »

Et il est dit qu’au nom de la très Sainte Trinité, le roi Arthur doit établir la table qui sera la troisième après celle de la Cène et celle du 42

Il n’avait pas achevé ces mots que parut soudain au milieu de la salle une table ronde autour de laquelle se trouvaient cent cinquante sièges de bois. Et sur beaucoup d’entre eux, on lisait, en lettres d’or : Ici doit s’asseoir Un Tel. Pourtant, sur celui qui se trouvait en face du fauteuil du roi, nul nom n’était inscrit.

Le roi fit apporter les meilleures reliques qu’on put trouver et tous les compagnons de la Table ronde jurèrent sur les saints de tenir le serment qu’avait fait en leur nom messire Gauvain. Et la reine dit à celui-ci :

« Seigneurs, dit Merlin, voyez les noms de ceux que Dieu a choisis pour siéger à la Table ronde et pour se mettre en quête du Graal quand le temps sera venu. »

« Cher Gauvain, je veux avec la permission de mon seigneur le roi, que quatre clercs demeurent ici, lesquels mettront par écrit toutes vos aventures et celles de vos compagnons, afin qu’après notre mort on garde la mémoire de vos prouesses. »

Alors le roi et les chevaliers désignés vinrent prendre place, en veillant à laisser libre le siège périlleux.

D’après Merlin de Robert de Boron

« Seigneurs, reprit Merlin, lorsque vous entendrez parler d’un bon chevalier, vous l’amènerez à cette cour où, s’il témoigne qu’il est preux, vous le recevrez parmi vous, car il est dit que le nombre des compagnons de la Table ronde s’élèvera à cent cinquante avant que la quête du Saint Graal soit entreprise. Mais il vous faudra le bien choisir : un seul mauvais homme honnirait toute la compagnie. Et veillez à ce que nul d'entre vous ne s’asseye sur le siège périlleux, car il lui en adviendrait grand mal. » Messire Gauvain, après avoir consulté ses compagnons, parla ainsi : « Par les chevaliers de la Table ronde, dit-il, je fais le vœu que jamais demoiselle ou dame ne viendra en cette cour chercher secours sans le trouver. Et jamais un homme ne viendra nous demander aide sans l’obtenir. Et s’il arrivait que l’un de nous disparaisse, tour à tour ses compagnons se mettraient à sa recherche ; et chaque quête durerait un an et un jour. »

LES CHEVALIERS • Les chevaliers (2000 ans d’histoire) • Les chevaliers de la table ronde (2000 ans d’histoire) • La légende du roi Arthur (2000 ans d’histoire) • La légende du roi Arthur (Exposition BNF) • Une scène d’adoubement (Excalibur)

LES TOURNOIS • Joutes et tournois au Moyen Âge (2000 ans d’histoire) • Joutes médiévales (château d’Harcourt) • Tournoi du Moyen Âge • Grand tournoi de chevalerie • Combats à armes réelles

43

QUESTIONS

VOCABULAIRE

LA TABLE RONDE

11. Quels pouvoirs attribue-t-on généralement au Graal ? Faites des recherches et énumérez-en quelques-uns.

1. Combien de tables ont-elles été construites avant la table ronde d’Arthur ? 2. Au nom de qui la nouvelle table doit-elle être construite ?

12. Vous avez découvert le sens premier du mot « graal », mais quelle peut être sa signification dans cette phrase : « Ce timbre extrêmement rare est le Graal de tout collectionneur » ?

3. Relevez le champ lexical de la religion.

13. Que signifie l’expression « boire le calice jusqu’à la lie » ?

4. Pourquoi cette table doit-elle être ronde ? 5. Pour quelles raisons construit-on cette table ?

LES CHEVALIERS

RÉDIGEZ • Comme Robert de Boron, rédigez des phrases (au moins deux) commençant par « Il n’avait pas achevé ces mots que... » suivi d’un verbe au passé simple et d’une proposition subordonnée.

6. Qui pourra s’asseoir à cette table ? Sur quel siège ne faut-il cependant pas s’asseoir ? Pourquoi ?

Exemple : Il n’avait pas achevé ces mots que tomba une pluie abondante qui les trempa jusqu’aux os.

7. Selon Gauvain, quelles seront les qualités des chevaliers siégeant à cette table ?

• Imaginez les aventures et les exploits d’un chevalier parti à la recherche du Graal.

8. Que demande la reine ? Pourquoi ?

Comme Calogrenant, Yvain ou Perceval, il affronte de nombreux dangers, traverse des forêts impénétrables, parvient dans d’étonnants châteaux durant sa quête, etc.

9. Selon Merlin, que devront trouver les chevaliers ? Quel chevalier le trouvera ?

44

À LA DOUCEUR DU TEMPS NOUVEAU

À la douceur du temps nouveau, Feuillissent les bois, et les oiseaux Chantent, chacun en leur latin, Selon les vers du nouveau chant. Il est donc temps de prendre Ce dont l’homme a le plus envie.

Maintenant, je me souviens d’un matin Où nous mîmes fin à la guerre, Et elle me fit un don si grand : Son amour et son anneau. Que Dieu me laisse vivre encore, Tant que j’aurai mes mains sous son manteau.

De là où tout m’est bon et beau, Je ne vois ni messager ni lettre. C’est pourquoi mon cœur ne dort ni ne rit plus. Je n’ose m’avancer, Ne sachant si la fin Sera celle que je désire.

Guillaume IX d’Aquitaine

Notre amour va ainsi Que la branche de l’aubépine Qui est sur l’arbre en craignant, Durant la nuit, la pluie et le gel ; Mais qui, le lendemain, s’épanouit sous le soleil En feuilles vertes et rameaux.

QUESTIONS 1. Quelle saison est évoquée dans ce poème ? Justifiez votre réponse. 2. Qu’est-ce qui montre que ce n’est que le début de cette saison ? 3. À quoi est comparée la branche de l’aubépine ? Pourquoi ? 45

4. Quels sont précisément les sentiments du poète ?

LE POÈME EN OCCITAN

5. Lisez le poème en occitan et dites à quoi l’on voit que c’est un poème.

Ab la dolchor del temps novel
 Foillo li bosc e li aucel
 Chanton chascus en lot lati
 Segon lo vers del novel chan
 Adonc esta ben c’om s’aisi
 D’acho dont hom a plus talan

LE PRINTEMPS C’est la première des quatre saisons. En latin, « printemps » signifie le « premier temps » (primus tempus). C’est une période d’environ trois mois s’étendant de l’équinoxe jusqu’au solstice.

1. Cherchez dans le dictionnaire le sens des mots « équinoxe » et « solstice ». 2. Que signifie l’expression « le printemps de la vie » ? 3. Trouvez le sens du proverbe « Une hirondelle ne fait pas le printemps ».

De lai don plus m’es bon e bel
 No vei mesager ni sagel
 Per que mos cors non dorm ni ri
 Ni no m’aus traire adenan
 Tro qu’eu sacha ben de la fi
 S’el’es aissi com eu deman La nostr’amor vai enaissi
 Com la brancha de l’albespi
 Qu’esta sobre l’arbre’en creman
 La nuoit ab la ploi’ez al gel
 Tro l’endeman que-l sols s’espan
 Per la fueilla vert el ramel Enquer me membra d’un mati
 Que nos fesem de guerra fi
 E que-m donet un don tan gran
 Sa drudari’e son anel
 Enquer me fais Dieus viure tan
 Qu’aia mas mans soz son mantel

46

LES TROUBADOURS (LEÇON 4)

Pour être digne de cet amour, il faut posséder les qualités de la courtoisie : la mesure, la maîtrise du comportement et du langage, la générosité à la fois matérielle et morale, ainsi qu'une jeunesse synonyme d’ouverture d’esprit et de disponibilité. La poésie des troubadours est la canso (chanson). La canso est composée de strophes appelées des coblas.

CHEVALIER, POÈTE ET MUSICIEN Les troubadours sont des poètes à la fois musiciens, qui écrivaient en langue d’oc (la langue parlée dans le sud de la France) au XII et XIIIe siècles. Le terme troubadour vient du verbe trobar qui signifie trouver. Les troubadours sont donc ceux qui trouvent, inventent la poésie et la musique. Le premier troubadour est Guillaume IX, duc d’Aquitaine et comte de Poitiers. Sa biographie précise qu’il « fut un des plus courtois du monde et des plus grands tricheurs de dames et bon chevalier d’armes ».

LA POÉSIE DES TROUBADOURS Le chant des troubadours est un chant d’amour exprimant l’attente, le désir pour la dame (la domna). C’est l’amour de loin, qui célèbre la fin’amor ou l’amour courtois. Le chevalier et sa dame 47

LES ADJECTIFS DE COULEUR

I - L’ADJECTIF EMPLOYÉ SEUL

II - L’ADJECTIF EMPLOYÉ AVEC UN AUTRE MOT

Employé seul, un adjectif de couleur s’accorde normalement avec le nom auquel il se rapporte :

De manière générale, les adjectifs de couleur sont invariables.

Une chemise blanche
 Des voitures bleues
 Les cheveux bruns

1. L’ADJECTIF MODIFIÉ PAR UN AUTRE ADJECTIF

Cependant, si l’adjectif de couleur provient d’un nom (noisette, orange, marron, turquoise, etc. ), il est invariable : Des yeux noisette
 Des chaussures marron
 Des serviettes orange Ecarlate, mauve, pourpre ou rose font exception à la règle : Des robes roses
 Des tissus pourpres

Quand l’adjectif est suivi par un autre adjectif qui le modifie, ils sont invariables : Des cheveux châtain clair
 Des nappes rouge foncé

2. LES ADJECTIFS RÉUNIS PAR DEUX Quand ils sont réunis par deux voire trois (soit par un trait d’union, soit par une virgule, soit par une conjonction de coordination), les adjectifs sont invariables :

48

Des pantalons bleu-noir
 Des drapeaux bleu, blanc, rouge Des volets vert et jaune

RÉVISION 1.4 Accordez les adjectifs de couleur

Question 1 sur 8 La dame salue le chevalier aux cheveux...

ATTENTION ! Cela peut paraître étonnant, mais on dit des robes blanc et noir (c’est-à-dire avec du blanc et du noir). Si l’on écrivait des robes blanches et noires, cela voudrait dire que certaines robes sont blanches et d’autres noires, ce qui n’est pas la même chose.

A. blonds B. blond

Répondre

49

LE RETOUR AU CHÂTEAU RÉDACTION

C

e chevalier s’apprête à rentrer chez lui.

Tout d’abord, décrivez-le (ses vêtements, ses armes, son apparence physique…), puis racontez son entrée au château. Enfin, ses allées et venues (faites passer le chevalier par différents endroits de son château) seront l’occasion de décrire sa demeure.

Ne manquez pas d’utiliser le vocabulaire que vous avez appris dans ce chapitre (« heaume », « haubert », « destrier », etc.). Pensez également, pour décrire le château, à consulter les sites conseillés (voir page suivante). Vous y apprendrez des termes comme « barbacane », « pont-levis », « herse », « remparts », « meurtrière », « donjon », etc.

50

GALERIE 1.1 Besoin d’aide pour décrire le chevalier ? INTERACTIF 1.7 Les châteaux forts

Émission « C’est pas sorcier »

SUR LES CHÂTEAUX • Les châteaux au Moyen Âge • Le château de Guédelon • Châteaux forts sur Vikidia • Châteaux forts sur Wikipédia • Châteaux médiévaux • Châteaux et Moyen Âge

51

LE CHÂTEAU DE CASTELNAUD

52

53

2

LE ROMAN DE RENART

55

LE PROLOGUE

Où l’on voit comment le Goupil et le Loup vinrent au monde, et pourquoi le premier s’appellera Renart, le second Ysengrin.

S

miers parents comme ils le méritaient, et dès qu’ils furent chassés du Paradis, eut pitié de leur sort. Il mit une baguette entre les mains d’Adam et lui dit que, pour obtenir ce qui lui conviendrait le mieux, il suffisait d’en frapper la mer. Adam ne tarda pas à faire l’épreuve : il étendit la baguette sur la grande eau salée. Soudain, il en vit sortir une brebis. « Voilà, se dit-il, qui est bien ! La brebis restera près de nous, nous en aurons de la laine, des fromages et du lait. »

eigneurs, vous avez assurément entendu conter bien des histoires : on vous a dit de Pâris comment il ravit Hélène, et de Tristan comme il fit le lai du Chèvrefeuille ; vous savez le dit du Lin et de la Brebis, nombre de fables et chansons de geste : mais vous ne connaissez pas la grande guerre, qui ne finira jamais, de Renart et de son compère Ysengrin. Si vous voulez, je vous dirai comment la querelle prit naissance et avant tout, comment vinrent au monde les deux barons. 
 Un jour, j’ouvris une armoire secrète, et j’eus le bonheur d’y trouver un livre qui traitait de la chasse. Une grande lettre vermeille arrêta mes yeux. C’était le commencement de la vie de Renart. Si je ne l’avais pas lue, j’aurais pris pour un homme ivre celui qui me l’eût contée, mais on doit du respect à l’écriture et, vous le savez, celui qui n’a pas confiance aux livres est en danger de mauvaise fin.
 Le Livre nous dit donc que le bon Dieu, après avoir puni nos pre-


 Ève, à l’aspect de la brebis, souhaita quelque chose de mieux. « Deux brebis, pensa-t-elle, vaudront mieux qu’une. » Elle pria donc son époux de la laisser frapper à son tour. Adam (nous le savons pour notre malheur) ne pouvait rien refuser à sa femme : Ève reçut 56

de lui la baguette et l’étendit sur les flots. Aussitôt parut un méchant animal, un loup, qui, s’élançant sur la brebis, l’emporta vers la forêt voisine. Aux cris douloureux d’Ève, Adam reprit la baguette. Il frappe ; un chien s’élance à la poursuite du loup, puis revient ramenant la brebis déjà sanglante. 
 Grande alors fut la joie de nos premiers parents. Chien et brebis, dit le Livre, ne peuvent vivre sans la compagnie de l’homme. Et toutes les fois qu’Adam et Ève firent usage de la baguette, de nouveaux animaux sortirent de la mer, mais avec cette différence qu’Adam faisait naître les bêtes apprivoisées, Ève les animaux sauvages qui tous, comme le loup, prenaient le chemin des bois. Au nombre des derniers se trouva le goupil, au poil roux, au naturel malfaisant, à l’intelligence assez subtile pour décevoir toutes les bêtes du monde. Le goupil ressemblait singulièrement à ce « maître » passé dans tous les genres de fourberies, qu’on appelait Renart, et qui donne encore aujourd’hui son nom à tous ceux qui font leur étude de tromper et mentir. Renart est aux hommes ce que le goupil est aux bêtes : ils sont de la même nature. Mêmes inclinations, mêmes habitudes ; ils peuvent donc prendre le nom l’un de l’autre. 
 Or Renart avait pour oncle sire Ysengrin, homme de sang et de violence, patron de tous ceux qui vivent de meurtre et de rapine. Voilà pourquoi, dans nos récits, le nom du loup va se confondre avec celui d’Ysengrin.

parenté véritable entre le loup et le goupil. Seulement, quand ils se visitaient et qu’il y avait entre eux communauté d’intérêts et d’entreprises, le loup traitait souvent le goupil de beau neveu ; l’autre le nommait son oncle et son compère. Quant à la femme de Renart, dame Richeut, on peut dire qu’elle ne cède pas en fourbe à la goupille, et que si l’une est chatte, l’autre est mitte. Jamais on ne vit deux couples mieux assortis : même penchant à la ruse dans Renart et dans le goupil ; même rapacité dans la goupille et dans Richeut. Et maintenant, Seigneurs, que vous connaissez Ysengrin le loup et Renart le goupil, n’allez pas vous émerveiller de voir ici parler le goupil et le loup, comme pouvaient le faire Ysengrin et Renart. Les bons frères qui demeurent à notre porte, racontent que la même chose arriva jadis à l’ânesse d’un prophète que j’ai entendu nommer Balaam. Le roi Balaac lui avait fait promettre de maudire les enfants d’Israël. Notre Seigneur, qui ne le voulut souffrir, plaça devant l’ânesse son ange armé d’un glaive étincelant. Balaam eut beau frapper la pauvre bête, le fouet, le licou, les talons n’y faisaient rien. Enfin, l’ânesse, avec la permission de Dieu, se mit à dire : « Laissezmoi, Balaam, ne me frappez pas ; ne voyez-vous pas Dieu qui m’empêche d’avancer ? » Assurément Dieu peut, et vous n’en doutez pas, donner également la parole à toutes les autres bêtes. Il ferait même plus encore : il déciderait un usurier à ouvrir par charité son escarcelle. Cela bien entendu, écoutez tout ce que je sais de la vie de Renart et d’Ysengrin.


 Dame Hersent, digne épouse du larron Ysengrin, cœur rempli de félonie, visage rude et couperosé, sera, par une raison pareille, la marraine de la louve. L’une fut insatiable autant que l’autre est gloutonne : mêmes dispositions, même caractère ; filles, par conséquent, de la même mère. Il faut pourtant l’avouer : il n’y a pas eu de 57

QUESTIONS LE PROLOGUE

7. Pourquoi faire remonter la naissance des héros de cette histoire à l’origine du monde racontée par la bible ?

1. Cherchez dans un dictionnaire ce qu’est un prologue, et notez la définition.

8. Ce prologue est-il sérieux ? Justifiez votre réponse.

2. Quelle phrase révèle l’objectif de ce prologue ? Comment est-elle écrite ?

LA NAISSANCE DU GOUPIL ET DU LOUP

3. Qu’est-ce qu’un clerc ? À quoi voit-on que l’auteur de ce prologue en est un ? 4. De quelles manières l’auteur nous fait-il comprendre que l’histoire qu’il va nous raconter est une grande histoire ?

9. Qu’est-ce que « la grande eau salée » ? Quel est le nom de la figure de style utilisée ? 10. Qui crée les animaux sauvages ? De quoi ce personnage s’est-il déjà rendu coupable ? 11. Qu’est-ce qu’un goupil ? Comment dit-on aujourd’hui ?

5. « Une grande lettre vermeille arrêta mes yeux » Comment appelle-t-on cette grande lettre qui commence un texte ?

12. Comment appelle-t-on la figure de style consistant à faire parler un animal ou un objet ?

RÉDIGEZ UNE ORIGINE BIBLIQUE 6. « Le Livre nous dit donc que le bon Dieu, après avoir puni nos premiers parents comme ils le méritaient, et dès qu’ils furent chassés du Paradis, eut pitié de leur sort. »

Choisissez un épisode biblique pour raconter la naissance d’un personnage (Superman, Tintin, Ulysse... qui vous voulez).

À quelle partie de la Bible le texte fait-il référence  ? 58

Adam et Ève dans le jardin d’Éden par Lucas Cranach l’Ancien (14721553)

59

LE ROMAN DE RENART (LEÇON I)

ROMAN ET ROMAN Le roman de Renart est une œuvre rédigée en langue romane, c’est-à-dire en ancien français. Le roman de Renart n’est donc pas un « roman » au sens moderne du terme, mais un ensemble de récits très variés écrits dans la langue parlée au Moyen Âge. 
 Les premiers récits ont été rédigés vers 1174 et sans cesse complétés, modifiés, enrichis par divers trouvères ou copistes jusqu’au XIIIe siècle. De nombreux auteurs - dont beaucoup de clercs - ont donc participé à la création de ce roman, sans que l’on sache tout à fait qui a écrit quoi. Le Roman de Renart est composé d’une trentaine de récits que l’on appelle des branches écrites en octosyllabes, ce qui représente plus de 100 000 vers ! Le Roman de Renart (manuscrit du XIVe siècle) 1 sur 12

60

DES ANIMAUX ET DES HOMMES 


Nombre d’entre ces branches content les aventures d’animaux personnifiés. Le principal ressort de ces histoires est la faim et la recherche de nourriture, quelquefois la vengeance et toujours la ruse. Les animaux parlent comme les hommes, et les hommes agissent parfois comme des bêtes. Le Roman de Renart trouve son inspiration dans les fables du poète grec Ésope (qui inspirera Jean de La Fontaine, au XVIIe siècle) ou encore dans une œuvre rédigée en latin par le moine Nivard de Gand intitulée Ysengrimus. Comme chez La Fontaine, les animaux nous parlent des hommes.

VIDÉO 2.1 L’anecdote

Renart vous parle

61

QU’EST-CE QU’UN MANUSCRIT ?

Placez les mots au bon endroit.

Le mot manuscrit vient du latin « manus » (main) et « scribere » (écrire). C'est donc un texte écrit à la main.

Miniature

Le manuscrit est écrit par un scribe. Au XIIe siècle, il est réalisé, la plupart du temps, dans une abbaye. On écrit alors sur une peau de bête (veau, mouton ou chèvre) appelée parchemin. Le parchemin est découpé en feuilles (ce sont les folios) qui sont regroupées. Parfois, l’ensemble est relié, pour former ce qu’on appelle une reliure.

Lettrine

Réglure

Parcourez ces sites puis faites l’exercice ci-contre. • • • • •

Les manuscrits enluminés Le livre manuscrit au Moyen Âge Le livre médiéval Le livre au Moyen Âge L’enluminure

Parchemin

Miniature

Réglure

Lettrine

Parchemin

Répondre

62

RENART ET TIÉCELIN Comment Tiécelin le corbeau prit un fromage à la vieille, et comment Renart le prit à Tiécelin.

D

ans une plaine fleurie que bornaient deux montagnes et qu’une eau limpide arrosait, Renart, un jour, aperçut de la rive opposée, un fau solitaire planté loin de tout chemin frayé, à la naissance de la montée. Il franchit le ruisseau, gagne l’arbre, fait autour du tronc ses passes ordinaires, puis se vautre délicieusement sur l’herbe fraîche, en soufflant pour se bien refroidir. Tout dans ce lieu le charmait. Tout, je me trompe, car il sentait un premier aiguillon de faim, et rien ne lui donnait l’espoir de l’apaiser. Pendant qu’il hésitait sur ce qu’il avait à faire, damp Tiécelin, le corbeau, sortait du bois voisin, planait dans la prairie et allait s’abattre dans un plessis qui semblait lui promettre bonne aventure. 
 Là se trouvait un millier de fromages qu’on avait exposés, pour les sécher, à un tour de soleil. La gardienne était rentrée pour un moment au logis, et Tiécelin saisissant l’occasion, s’arrêta sur un des plus beaux et reprit son vol au moment où la vieille reparais63

sait. « Ah ! mon beau monsieur, c’est pour vous que séchaient mes fromages ! » Disant cela, la vieille jetait pierres et cailloux.

« Est-ce bien, cela, damp Renart ? - Oui, dit l’autre, cela n’est pas mal, mais si vous vouliez, vous monteriez encore plus haut. - Écoutez-moi donc. »

« Tais-toi, tais-toi, la vieille, répond Tiécelin, quand on demandera qui l’a pris, tu diras : c’est moi, c’est moi ! car la mauvaise garde nourrit le loup. »

Il fait alors un plus grand effort de gosier.



« Votre voix est belle, dit Renart, mais elle serait plus belle encore si vous ne mangiez pas tant de noix. Continuez pourtant, je vous prie. »

Tiécelin s’éloigne et s’en vient percher sur le fau qui couvrait damp Renart de son frais ombrage. Réunis par le même arbre, leur situation était loin d’être pareille. Tiécelin savourait ce qu’il aimait le mieux ; Renart, également friand du fromage et de celui qui en était le maître, les regardait sans espoir de les atteindre. Le fromage à demi-séché donnait une entrée facile aux coups de bec : Tiécelin en tire le plus jaune et le plus tendre ; puis il attaque la croûte dont une parcelle lui échappe et va tomber aux pieds de l’arbre. Renart lève la tête et salue Tiécelin qu’il voit fièrement campé, le fromage dressé dans les pattes. « Oui, je ne me trompe pas ; oui, c’est damp Tiécelin. Que le bon Dieu vous protège compère, vous et l’âme de votre père, le fameux chanteur ! Personne autrefois, dit-on, ne chantait mieux que lui en France. Vous-même, si je m’en souviens, vous faisiez aussi de la musique : ai-je rêvé que vous avez longtemps appris à jouer de l’orgue ? Par ma foi, puisque j’ai le plaisir de vous rencontrer, vous consentirez bien, n’est-ce pas, à me dire une petite ritournelle. » Ces paroles furent pour Tiécelin d’une grande douceur, car il avait la prétention d’être le plus agréable musicien du monde. Il ouvre donc aussitôt la bouche et fait entendre un cri prolongé.

L’autre, qui veut absolument emporter le prix du chant, s’oublie tellement que, pour mieux filer le son, il ouvre peu à peu les ongles et les doigts qui retenaient le fromage et le laisse tomber justement aux pieds de Renart. Le glouton frémit alors de plaisir ; mais il se contient, dans l’espoir de réunir au fromage le vaniteux chanteur. « Ah ! Dieu, dit-il en paraissant faire un effort pour se lever, que de maux le Seigneur m’a envoyés en ce monde ! Voilà que je ne puis changer de place, tant je souffre du genou ; et ce fromage qui vient de tomber m’apporte une odeur infecte et insupportable. Rien de plus dangereux que cette odeur pour les blessures des jambes ; les médecins me l’avaient bien dit, en me recommandant de ne jamais en goûter. Descendez, je vous prie, mon cher Tiécelin, venez m’ôter cette abomination. Je ne vous demanderais pas ce petit service, si je ne m’étais l’autre jour rompu la jambe dans un maudit piège tendu à quelques pas d’ici. Je suis condamné à demeurer à cette place jusqu’à ce qu’une bonne emplâtre vienne commencer ma guérison. » 
 Comment se méfier de telles paroles accompagnées de toutes sor64

tes de grimaces

douloureuses ? Tiécelin, d’ailleurs, était dans les meilleures dispositions pour celui qui venait enfin de reconnaître l’agrément de sa voix. Il descendit donc de l’arbre ; mais une fois à terre le voisinage de Renart le fit réfléchir. Il avança pas à pas, l’œil au guet, et en se traînant sur le croupion. « Mon Dieu ! disait Renart, hâtez-vous donc, avancez ; que pouvez-vous craindre de moi, pauvre impotent ? » Tiécelin s’approcha davantage, mais Renart, trop impatient, s’élance et le manque, ne retenant en gage que trois ou quatre plumes. « Ah ! traitre Renart ! dit alors Tiécelin, je devais bien savoir que vous me tromperiez ! J’en suis pour quatre de mes plus beaux tuyaux ; mais c’est là tout ce que vous aurez, méchant et puant larron, que Dieu maudisse ! » 
 Renart, un peu confus, voulut se justifier. C’était une attaque de goutte qui l’avait fait malgré lui sauter. Tiécelin ne l’écouta pas : « Garde le fromage, je te l’abandonne. Quant à ma peau, tu ne l’auras pas. Pleure et gémis maintenant à ton aise, je ne viendrai pas à ton secours.

- Eh bien va-t-en, braillard de mauvais augure, dit Renart en reprenant son naturel, cela me consolera de n’avoir pu te clore le bec. Par Dieu ! reprit-il ensuite, voilà vraiment un excellent fromage ; je n’en ai jamais mangé de meilleur. C’est juste le remède qu’il me fallait pour le mal de jambes. » Et, le repas achevé, il reprit lestement le chemin des bois.

QUESTIONS DEUX PERSONNAGES, UNE MÊME PRÉOCCUPATION 1. Dans le premier paragraphe, quel sentiment éprouve Renart dans la « plaine fleurie » ? Relevez deux mots qui le montrent. 2. Qu’est-ce qui vient cependant déranger Renart ? Relevez l’expression qui le souligne. 3. Quel personnage trouve une solution au problème qui se pose également à Renart ? De quelle façon ? 4. Comment se comporte-t-il avec la vieille ? 5. Dans le troisième paragraphe, montrez que la situation de Renart et de Tiécelin est diamétralement opposée. 6. Toujours dans le même paragraphe, que veut Renart ?

65

LE CORBEAU ET LE RENARD

ÉCRIRE

7. Quel défaut de Tiécelin Renart exploite-t-il pour obtenir ce qu’il convoite ? Citez quelques passages du texte qui le prouvent.

Dans cette description, les verbes « être » et « avoir » sont sans cesse répétés.

8. Renart mange-t-il immédiatement le fromage ? Pourquoi ?

Réécrivez ce texte en trouvant d’autres verbes, plus variés. Vous pouvez modifier la construction ou l’ordre des phrases.

9. Comment Renart réagit-il lorsque le corbeau s’aperçoit du mauvais tour qu’il s’apprêtait à lui jouer  ? 10. D’où vient le comique de cette histoire ? 11. Quel fabuliste du XVIIe siècle raconte une histoire à peu près similaire ? Quelles différences observez-vous entre les deux textes ?

INTERACTIF 2.1 Le roman de Renard

Un village était au milieu des bois. Dans ce village, il y avait des coqs, des gelines, des jars, des oisons et des canards. Messire Constant Desnois était un vilain fort à l’aise. Il était dans le plessis. Il avait les meilleures provisions de viandes fraîches et salées. Des pommes et des poires étaient d’un côté ; de l’autre était le parc aux bestiaux, formé d’une enceinte de pieux de chêne. Les pieux étaient recouverts d’aubépines touffues. C’est là que Constant Desnois avait ses gelines à l’abri de toute surprise.

Adapté par Ladislas et Irène Starevitch

66

L’EMPLOI DES TEMPS (LEÇON)

Dans les extraits que nous avons lus, nous avons rencontré essentiellement de l’imparfait, du plus-que-parfait, du passé simple et même parfois du présent.

bles à la compréhension de l’histoire : « Au bout de la plaine était une haie. » On parle alors d’imparfait de description.

Dans un récit au passé, il est normal de trouver l’imparfait ou le passé simple, mais l’on verra que l’on peut aussi utiliser le présent parmi ces temps.

2. LE PASSÉ SIMPLE



Le passé simple est le temps du premier plan. Il est utilisé pour évoquer tous les éléments, les actions importants d’une histoire : « il était à la fin de ses ressources [...] Il se résigna donc à quitter cette retraite. »

Enfin, on étudiera tous les emplois du présent. 


I - LES TEMPS DU PASSÉ

Le passé simple apporte généralement une information nouvelle qui construit le récit, nous mène de péripéties en péripéties.

1. L’IMPARFAIT Ce temps, par opposition au passé simple, est le temps de l’arrièreplan. Est à l’arrière-plan tout ce que le narrateur considère comme peu important pour la compréhension de l’histoire (« C’était le mois de mai »). 
 La description fait partie des passages qui ne sont pas indispensa-

3. LE PLUS-QUE-PARFAIT Ce temps est utilisé pour évoquer une action antérieure à une autre (souvent à l’imparfait). Pour cette raison, le plus-que-parfait marque l’antériorité : « Au bout de la plaine était une haie : le prêtre en la traversant avait laissé tomber la boîte aux oublies. » 67

4 LE PRÉSENT DE NARRATION C’est un présent qui est utilisé parmi les temps du passé (imparfait, plus-que-parfait, passé simple, etc.). Son emploi permet de rendre le récit plus vivant en donnant l’impression que les événements se déroulent au moment de la lecture. Il accentue l’effet dramatique : « Constant Desnois lâche Mauvoisin, son gros dogue. On retrouve la piste, on l’approche, on va l’atteindre. Le goupil ! le goupil ! Renart n’en courait que plus vite. »

II - LES EMPLOIS DU PRÉSENT On distinguera principalement trois emplois du présent : le présent d’actualité, le présent de narration et, on l’a vu, le présent de vérité générale.

En voici d’autres exemples : « Qui va à la chasse perd sa place »
 « La raison du plus fort est toujours la meilleure »
 « Le chien aboie », « le chat miaule », etc.

3. LE PRÉSENT DE NARRATION On l’a vu, c’est un faux présent, un présent qui se trouve parmi d’autres temps du passé afin de donner l’illusion du présent et ainsi accentuer l’effet dramatique : « Mais Chantecler, dès qu’il ne sent plus l’étreinte des dents, fait un effort, échappe, bat des ailes, et le voilà sur les hautes branches d’un pommier voisin.
 Dépité et surpris, Renart revint sur ses pas. Il comprit la sottise irréparable qu’il avait faite. »

1 LE PRÉSENT D’ACTUALITÉ C’est le présent que l’on utilise quand on parle, quand on produit un énoncé (une phrase à l’écrit ou à l’oral) : « Il prit plaisir à lui répondre : « Oui, vilains, je prends votre coq, et malgré vous ». »

Ce présent est toujours précédé ou suivi de verbes au passé (« Il comprit la sottise irréparable qu’il avait faite. »).

2. LE PRÉSENT DE VÉRITÉ GÉNÉRALE On l’emploie pour dire une chose qui a toujours été vraie et qui le sera toujours. C’est le présent des proverbes, des moralités : « On l’a dit bien souvent ; il n’est sage qui parfois ne fait folie. »

68

EXERCICES I - LES VERBES ET LEUR EMPLOI Chaque texte ci-dessous utilise un temps particulier. Lisez ces textes, soulignez les verbes et expliquez quand on utilise l’imparfait, le plus-que-parfait ou le passé simple.

TEXTE 3 Le vilain, en voyant Renart traîner les reins et tomber ainsi dans le chemin, le crut mortellement blessé, et pensa qu’il serait aisé de le prendre. Il avança donc, et sans quitter son fardeau, il se baissa comme pour lever Renart de terre. Celui-ci fit un petit saut de côté. Le vilain ne se découragea pas. Il laissa tomber le bâton sur son échine, et Renart dont les douleurs se renouvelèrent fit un cri, et s’éloigna.

TEXTE 1 [...] il se trouvait en présence d’un de ces demi-vilains, demi-valets qui, par charité ou pour quelque redevance, obtenaient la faveur de vivre de la vie des moines, qu’ils servaient ou dont ils gardaient les terres et les courtils. On les désignait sous le nom de Frères convers ou convertis à la vie monacale ; gens peu considérés, et qui méritaient rarement de l’être davantage.

TEXTE 2 Certain prêtre, un jour, traversait la plaine, portant devant lui sur sa poitrine une boîte remplie de ces gâteaux légers connus sous le nom d’oublies, que l’on découpait plus tard pour en faire des pains à chanter. Au bout de la plaine était une haie : le prêtre en la traversant avait laissé tomber la boîte aux oublies, et ne s’en était pas aperçu.

II - IMPARFAIT, PLUS-QUE-PARFAIT, PASSÉ SIMPLE, PRÉSENT TEXTE 1 Relevez les verbes et expliquez leur emploi. C’était au mois de mai, temps où monte la fleur sur l’aubépine, où les bois, les prés reverdissent, où les oiseaux disent, nuit et jour, chansons nouvelles. Renart seul n’avait pas toutes ses joies, même dans son château de Maupertuis. Il était à la fin de ses ressources ; déjà sa famille, n’ayant plus rien à mettre sous la dent, poussait des cris lamentables, et sa chère Hermeline, nouvellement relevée, était surtout épuisée de besoin. Il se résigna donc à quitter cette retraite ; il partit, en jurant sur les saintes reliques de ne pas revenir sans rapporter au logis d’abondantes provisions.

69

TEXTE 2 Expliquez l’emploi du temps des verbes soulignés. Renart franchissait alors les haies ; mais les vilains l’entendirent tomber de l’autre côté et tout le monde se mit à sa poursuite. Constant Desnois lâche Mauvoisin, son gros dogue. On retrouve la piste, on l’approche, on va l’atteindre. Le goupil ! le goupil ! Renart n’en courait que plus vite. « Sire Renart, dit alors le pauvre Chantecler d’une voix entrecoupée, laisserez-vous ainsi maugréer ces vilains ? À votre place, je m’en vengerais, et je les gaberais à mon tour. Quand Constant Desnois dira à ses valets : Renart l’emporte ; répondez : Oui, à votre nez, et malgré vous. Cela seul les fera taire. » 
 On l’a dit bien souvent ; il n’est sage qui parfois ne fait folie. Renart, le trompeur universel, fut ici trompé lui-même, et quand il entendit la voix de Constant Desnois, il prit plaisir à lui répondre : Oui, vilains, je prends votre coq, et malgré vous. Mais Chantecler, dès qu’il ne sent plus l’étreinte des dents, fait un effort, échappe, bat des ailes, et le voilà sur les hautes branches d’un pommier voisin.
 Dépité et surpris, Renart revint sur ses pas. Il comprit la sottise irréparable qu’il avait faite.

70

LA PÊCHE AUX ANGUILLES

Comment Renart fit rencontre des Marchands de poisson, et comment il eut sa part des harengs et des anguilles.

U

n de ces tristes jours de profonde disette, Renart sortit de Maupertuis, déterminé à n’y rentrer que les poches gonflées. D’abord il se glisse entre la rivière et le bois dans une jonchère, et quand il est las de ses vaines recherches, il approche du chemin ferré, s’accroupit dans l’ornière, tendant le cou d’un et d’autre côté. Rien encore ne se présente. Dans l’espoir de quelque chance meilleure, il va se placer devant une haie, sur le versant du chemin. Enfin, il

entend un mouvement de roues. C’était des marchands qui revenaient des bords de la mer, ramenant des harengs frais, dont, grâce au vent de bise qui avait soufflé toute la semaine, on avait fait pêche abondante. Leurs paniers crevaient sous le poids des anguilles et des lamproies qu’ils avaient encore achetées, chemin faisant. 
 À la distance d’une portée d’arc, Renart reconnut aisément les lamproies et les anguilles. Son plan est bientôt fait : il rampe sans être aperçu jusqu’au milieu du chemin. Il s’étend et se vautre, jambes écartées, dents rechignées, la langue pantelante, sans mouvement et sans haleine. La voiture avance ; un des marchands regarde, voit un corps immobile, et appelant son compagnon : « Je ne me trompe pas, c’est un goupil ou un blaireau. - C’est un goupil, dit l’autre, descendons emparons-nous-en, et surtout qu’il ne nous échappe. » Alors ils arrêtent le cheval, vont à Renart, le poussent du pied, le pincent et le tirent ; et comme ils le voient immobile, ils ne doutent pas qu’il ne soit mort. 71

« Nous n’avions pas besoin d’user de grande adresse, mais que peut valoir sa pelisse ? - Quatre livres, dit l’un. - Dites cinq, reprend l’autre, et pour le moins : voyez sa gorge, comme elle est blanche et fournie ! C’est la bonne saison. Jetons-le sur la charrette. » Ainsi dit, ainsi fait. On le saisit par les pieds, on le lance entre les paniers, et la voiture se remet en mouvement. Pendant qu’ils se félicitent de l’aventure et qu’ils se promettent de découdre, en arrivant, la robe de Renart, celui-ci ne s’en inquiète guère. Il sait qu’entre faire et dire, il y a souvent un long trajet. Sans perdre de temps, il étend la patte sur le bord d’un panier, se dresse doucement, dérange la couverture, et tire à lui deux douzaines des plus beaux harengs. Ce fut pour aviser avant tout à la grosse faim qui le travaillait. D’ailleurs il ne se pressa pas, peut-être même eut-il le loisir de regretter l’absence de sel ; mais il n’avait pas intention de se contenter de si peu. Dans le panier voisin frétillaient les anguilles : il en attira vers lui cinq à six des plus belles. La difficulté était de les emporter, car il n’avait plus faim. Que fait-il ? Il aperçoit dans la charrette une botte de ces ardillons d’osier qui servent à embrocher les poissons. Il en prend deux ou trois, les passe dans la tête des anguilles, puis se roule de façon à former de ces ardillons une triple ceinture, dont il rapproche les extrémités en tresse. Il s’agissait maintenant de quitter la voiture. Ce fut un jeu pour lui, seulement il attendit que l’ornière vînt trancher sur le vert gazon, pour se couler sans bruit et sans risque de laisser après lui les anguilles. 
 Et cela fait, il aurait eu regret d’épargner un brocard aux voituriers. « Dieu vous maintienne en joie, beaux vendeurs de poisson ! leur cria-t-il. J’ai fait avec vous un partage de frère : j’ai mangé vos plus gros harengs et j’emporte vos meilleures anguilles, mais je laisse le plus grand nombre. »

72



QUESTIONS

Quelle ne fut pas alors la surprise des marchands ! Ils crient : « Au Goupil, au Goupil ! »

UN DE CES TRISTES JOURS DE PROFONDE DISETTE

Mais le goupil ne les redoutait guère : il avait les meilleures jambes.

1. Qu’est-ce qui pousse Renart à sortir de son repaire ? 


« Fâcheux contre-temps ! disent-ils, et quelle perte pour nous, au lieu du profit que nous pensions tirer de ce maudit animal ! Voyez comme il a dégagé nos paniers. Puisse-t-il en crever au moins d’indigestion ! »

2. Dans le premier paragraphe, quels temps dominent ? Expliquez leur emploi. 




3. Toujours dans le premier paragraphe, quel verbe montre que les pêcheurs ont pêché énormément de poissons ?


« Tant qu’il vous plaira, dit Renart, je ne crains ni vous ni vos souhaits. » Puis il reprit tranquillement le chemin de Maupertuis. Hermeline, la bonne et sage dame, l’attendait à l’entrée. Ses deux fils, Malebranche et Percehaye, le reçurent avec tout le respect qui lui était dû, et quand on vit ce qu’il rapportait, ce fut une joie et des embrassements sans fin.

Le mot doit-il être compris au sens propre ? Quel est le temps du verbe ?

LA RUSE DE RENART

« À table ! s’écria-t-il, que l’on ait soin de bien fermer les portes, et que personne ne s’avise de nous déranger. »

4. Dans le deuxième paragraphe, relevez un passage décrivant Renart. Soulignez les adjectifs.
 Que pensez-vous de ce bref portrait ? 5. Pourquoi Renart fait-il le mort ? 6. Pourquoi ne craint-il pas que les pêcheurs le dépècent ? 
 7. Trouvez deux façons de désigner la fourrure du goupil.

73

8. Relevez une phrase qui révèle l’humour de l’auteur dans le texte. 
 9. Renart se contente-t-il de dévorer les poissons des pêcheurs ?

VOCABULAIRE Rédigez des phrases contenant les mots « disette », « las » et « vain ».

RÉÉCRITURE Le dialogue du second paragraphe est disposé selon des règles qui n’ont plus vraiment cours. Réécrivez-le selon les règles actuelles. Renart, un matin, entra chez son oncle, les yeux troubles, la pelisse hérissée. « Qu’est-ce, beau neveu ? Tu parais en mauvais point, dit le maître du logis, serais-tu malade ? - Oui, je ne me sens pas bien. - Tu n’as pas déjeuné ? - Non, et même je n’en ai pas envie. - Allons donc ! Çà, dame Hersent, levez-vous tout de suite, préparez à ce cher neveu une brochette de rognons et de rate ; il ne la refusera pas. »

74

EXERCICES SUR LE DIALOGUE

toute ma vie. — Laissez-moi faire, et vous allez être content, je le promets sur ma tête. Marchez devant, je suivrai. »

EXERCICE 1 Réécrivez le texte ci-dessous en respectant les règles de construction du dialogue. Pensez, si c’est nécessaire, à ajouter des verbes de paroles afin d’indiquer quel personnage parle. Il n’eut pas fait vingt pas qu’il aperçut damp Primaut venant à lui d’un pas rapide, comme s’il le reconnaissait. « Renart, dit-il, sois le bienvenu  ! — Et vous, damp Primaut, Dieu vous garde et vous donne bon jour ! Peut-on savoir d’où votre seigneurie accourt si vite ? — Je viens du bois où j’ai chassé longtemps sans rien trouver. Mais que portes-tu donc là ?
 RENART. De bons et beaux gâteaux d’église : des oublies.
 PRIMAUT. Des gâteaux ! où les as-tu découverts ?
 RENART. Mais apparemment où ils étaient ; ils m’y attendaient, je suppose.
 PRIMAUT. Ah ! cher ami, partageons, je te prie.
 RENART. Je vous les donne, et je vous les donnerais quand même ils vaudraient cinq cents livres. »
 Primaut ayant mangé les oublies de grand cœur : « Renart, sais-tu que ces gâteaux sont fort bons ? En as-tu d’autres ? — Non, pour le moment. — Eh bien, j’en ai regret ; car, par saint Germain et l’âme de mon père, je sens une faim horrible. Je n’avais rien mangé d’aujourd’hui, et malgré tes oublies, je me sens prêt à défaillir. — Prenez, dit Renart, un peu de courage. Vous voyez là-bas ce moutier ? Allons-y, nous y trouverons autant d’oublies que nous voudrons. — Ah ! cher ami Renart, s’il en était ainsi, j’en serais reconnaissant

INTERACTIF 2.2 Construire un dialogue

Révisez les règles de construction du dialogue

75

EXERCICE 2

EXERCICE 3

Recopiez le dialogue ci-dessous en ajoutant les verbes de paroles qui manquent.

Recopiez le dialogue ci-dessous en trouvant les verbes de paroles qui manquent.


 Aidez-vous de cette liste : « rétorquer », « dire », « saluer », « demander », « suggérer », « consentir », « s’écrier », « répondre », « répliquer ».

Cependant l’oiseau avait garni sa patte d’un petit flocon de mousse qu’il vint déposer sur les barbes de Renart. À peine celui-ci a-t-il senti l’attouchement qu’il fait un bond pour saisir la Mésange, mais ce n’était pas elle, il en fut pour sa honte.

Renart ... la Mésange :
 « J’arrive bien à propos, commère ; descendez, je vous prie ; j’attends de vous le baiser de paix, et j’ai promis que vous ne le refuseriez pas.
 - À vous, Renart ? ... la Mésange. Bon, si vous n’étiez pas ce que vous êtes, si l’on ne connaissait vos tours et vos malices !
 - Que vous êtes peu charitable ! ... Renart. Écoutez-bien : sire Noble, notre roi, vient de proclamer la paix générale ; plaise à Dieu qu’elle soit de longue durée ! Le temps est passé des disputes, des procès et des meurtres ; chacun aimera son voisin, et chacun pourra dormir tranquille.
 - Savez-vous, damp Renart, ... la Mésange, que vous dites là de belles choses ? Je veux bien les croire à demi ; mais cherchez ailleurs qui vous baise, ce n’est pas moi qui donnerai l’exemple.
 - En vérité, commère, vous poussez la défiance un peu loin. Tenez, je fermerai les yeux pendant que vous descendrez m’embrasser, ... Renart.
 - S’il est ainsi, je le veux bien, ... la Mésange.
 - Voyons vos yeux. Sont-ils bien fermés ?... Renart.
 - Oui, ... Renart.
 - J’arrive. », ... la Mésange.


 « Ah ! Voilà donc votre paix, votre baiser ! Il ne tient pas à vous que le traité ne soit déjà rompu, ... la Mésange.
 - Eh ! ... Renart, ne voyez-vous pas que je plaisante ? Je voulais voir si vous étiez peureuse. Allons ! recommençons ; tenez, me voici les yeux fermés. »
 La Mésange, que le jeu commençait à amuser, vole et sautille, mais avec précaution. Renart montrant une seconde fois les dents :
 « Voyez-vous,  lui ...-elle, vous n’y réussirez pas. Je me jetterais plutôt dans le feu que dans vos bras.
 - Mon Dieu ! ... Renart, pouvez-vous ainsi trembler au moindre mouvement ! Vous supposez toujours un piège caché : c’était bon avant la paix jurée. Allons ! une troisième fois, c’est le vrai compte, en l’honneur de Sainte Trinité. »

76

DE LA PHRASE SIMPLE À LA PHRASE COMPLEXE (LEÇON)

Une phrase complexe contient plusieurs verbes conjugués. Chaque verbe est le noyau d'une partie de la phrase appelée proposition. « Le coq fait un rêve ; il demande à Pinte sa signification. »
 Première proposition

LES PROPOSITIONS COORDONNÉES Elles sont reliées par une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car) :

Deuxième proposition

« Il passait pour riche, mais il était pauvre en réalité. » Quand deux propositions sont reliées par un signe de ponctuation, elles sont juxtaposées. Quand elles sont reliées par un mot coordonnant, elles sont coordonnées.

On peut également relier ces deux propositions par un adverbe (un mot invariable) : « Il passait pour riche, pourtant il était pauvre en réalité. »

LES PROPOSITIONS JUXTAPOSÉES Elles sont reliées par un signe de ponctuation (une virgule, un pointvirgule, deux points) : « Il passait pour riche, il était pauvre en réalité. »

77

EXERCICES LA PHRASE ET LES VERBES 1. RELEVEZ LES VERBES DES PHRASES CI-DESSOUS. PRÉCISEZ LEUR TEMPS ET LEUR MODE.

2. LES PHRASES CI-DESSOUS SONT-ELLES VERBALES OU NON VERBALES ? JUSTIFIEZ VOS RÉPONSES. a - Toutes ces poules ! Quelle tentation ! b - Or se glisser dedans, sauter par-dessus semble impossible. c - L’échine basse, sans bruit, Renart s’élance.

a - Renart, le trompeur aux mille tours, prit un beau jour le chemin d’un village. b - On y trouvait en abondance poules et coqs, canes et canards, jars et oies.

d - Impossible de renoncer aux poules ! e - Il se dit qu’il se fera prendre avant d’avoir pris quoi que ce soit. f - Cruelle incertitude !

c - Constant, un paysan qui avait du foin dans ses bottes, habitait tout contre la palissade qui entourait le village. d - Des pieux de chêne bien pointus avaient été dressés pour en défendre l’accès.

g - Mais Renart découvre un pieu brisé par lequel il se faufile. h - Quelle joie ! i - Ah ! ce festin qui s’annonce !

e - Maître Constant avait construit ce fort pour abriter ses poules. f - Il pouvait être content de ses vergers, qui portaient d’excellents fruits. g - Renart se promet bien du plaisir à lui rendre visite.

78

LA PHRASE SIMPLE ET LA PHRASE COMPLEXE

2. DITES SI LES PROPOSITIONS SONT JUXTAPOSÉES OU COORDONNÉES. JUSTIFIEZ VOS RÉPONSES.

1. LES PHRASES SUIVANTES SONT-ELLES SIMPLES OU COMPLEXES ? JUSTIFIEZ VOS RÉPONSES.

a - Le coq fait un rêve ; il demande à Pinte sa signification. b - Le coq retourne à son fumier, et se remet à somnoler.

a - Les poules ne sont pas dupes, car elles voient Renart. c - Renart s’élance mais, dans sa précipitation, manque sa proie. b - Chantecler le coq vient vers les poules et leur demande pourquoi elles s’enfuient. c - Pinte, qui pond de gros œufs, lui répond qu’elles ont peur.

d - Chantecler aperçoit Renart ; il va se percher sur le fumier. e - Le goupil réfléchit au moyen de berner le coq, car il veut assouvir sa faim.

d - Chantecler les rassure aussitôt. f - L’oiseau est méfiant, or Renart va lui jouer un tour de sa façon. e - « Restez ici bien tranquilles ». f - Le coq revient à son fumier ; il ne craint pas Renart.

g - Chantecler pousse un cocorico, cependant il garde un œil ouvert, car il se méfie de Renart, et ne cesse de le surveiller.

g - L’imbécile ne redoute rien, ne sait pas ce qui lui pend au nez. h - Sur son fumier, Chantecler s’endort.

79

3. TRANSFORMEZ CES PROPOSITIONS JUXTAPOSÉES EN PROPOSITIONS COORDONNÉES. UTILISEZ DES CONJONCTIONS DE COORDINATION OU DES ADVERBES VARIÉS.

LA PROPOSITION SUBORDONNÉE VIDÉO 2.2 Comprendre la proposition subordonnée

a - Renart se décide à sortir de Maupertuis, il a faim. b - Il traverse les bois, il approche d’un chemin. c - Renart tend le cou d’un côté et de l’autre, rien ne se présente. d - Le goupil va se placer sur le chemin, il entend un mouvement de roues. e - C’étaient des marchands emportant plein de poissons ; Renart va pouvoir se régaler. f - Celui-ci va-t-il dévorer les anguilles, va-t-il dévorer les lamproies ? g - Il a extrêmement faim, il doit trouver un moyen d’attraper les poissons sans éveiller l’attention des marchands.

UN PROBLÈME DE RÉPÉTITION En lisant ces deux phrases, impossible de ne pas remarquer la répétition : « Le renard avance vers le poulailler. Le poulailler est rempli de poules. »

80

Afin d'éviter cette répétition, on peut remplacer le groupe nominal « Le poulailler » par un pronom personnel :

bordination (si, quand, comme, que, parce que, puisque, alors que, pour que…). Pour cette raison, on les appelle propositions subordonnées conjonctives.

« Le renard avance vers le poulailler. Il est rempli de poules. » On peut également remplacer « Le poulailler » par un pronom relatif. Cela présente un double avantage (on n’a plus de répétition, on a une seule phrase au lieu de deux) : « Le renard avance vers le poulailler qui est rempli de poules. »

UNE PHRASE COMPLEXE On obtient une phrase complexe constituée de deux propositions : Première proposition : Le renard avance vers le poulailler
 Deuxième proposition : qui est rempli de poules.

PROPOSITION SUBORDONNÉE RELATIVE OU CONJONCTIVE ? Problème ! « que » est à la fois pronom relatif et conjonction de subordination. Comment, en ce cas, faire la différence ? • S'il est pronom relatif, « que » remplace un nom : La vache que j'ai perdue est chez le prévôt.
 « que » remplace « la vache ». • S'il est conjonction de subordination, « que » se trouve le plus souvent après un verbe : Je pense que la vache est chez le prévôt. VIDÉO 2.3 Comprendre le pronom relatif

La première proposition est appelée proposition principale (elle peut exister seule, comme une proposition indépendante), la seconde proposition dépend de la première (elle ne peut pas exister toute seule). On l'appelle proposition subordonnée. Comme elle commence par un pronom relatif (« qui »), on dit que c'est une proposition subordonnée relative. Toutes les propositions subordonnées ne sont pas relatives, c'est-àdire qu'elles ne commencent pas toutes par un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, lequel, laquelle, lesquels…). En effet, certaines propositions subordonnées commencent par une conjonction de su81

1. DITES SI LES PROPOSITIONS SONT JUXTAPOSÉES, COORDONNÉES OU SUBORDONNÉES.

EXERCICES RÉVISION 2.1 Donnez la nature des mots soulignés.

a - Chantecler pense que Renart dit vrai. b - Le coq est convaincu, alors, les yeux fermés, il entame une mélodie.

Question 1 sur 12 Le chat Tybert se promenait au soleil et paraissait fort satisfait.

c - Renart saisit le coq par le cou, et se sauve tout joyeux de cette aubaine. d - Pinte, qui a été témoin de la scène, se lamente. e - La fermière voit Renart qui emporte son coq.

A. Conjonction de coordination f - Elle se met à crier. Les paysans accourent.

B. Conjonction de subordination g - Tous assurent qu’elle aurait dû arrêter Renart.

C. Adverbe D. Pronom relatif

2. COMPLÉTEZ CES PHRASES AVEC UNE PROPOSITION SUBORDONNÉE RELATIVE. UTILISEZ AU MOINS UNE FOIS CHAQUE PRONOM RELATIF (QUI, QUE, QUOI, DONT, OÙ, LEQUEL...) a - Chantecler monte sur un tas de fumier.

Répondre

b - Le coq repense aux paroles de Pinte. c - Il monte sur la pointe d’un toit.

82

d - Il observe et regarde.

INTERACTIF 2.3 Pour s’y retrouver

e - Mais l’animal se laisse aller au sommeil.

3. RÉÉCRIVEZ CES PHRASES COMPLEXES DE FAÇON À OBTENIR DEUX PHRASES SIMPLES. POUR CELA, REMPLACEZ LE PRONOM RELATIF PAR SON ANTÉCÉDENT. Exemple : L’oiseau dont je te parle s’appelle Tiecelin. → L’oiseau s’appelle Tiecelin. Je te parle de Tiecelin. a - Renart qui court vite arrive près de sa proie. b - Le vilain dont le sommeil est très profond dort tranquillement. c - Renart, qui cherche un moyen de se débarrasser du vilain, monte sur l’arbre.

Juxtaposées, coordonnées ou subordonnées ?

d - Le vilain sent alors une grasse humidité dont la puanteur est insupportable. e - La grasse humidité que sent le vilain est la fiente de Renart.

83

ÉVALUATION

" c - Là se trouvait un millier de fromages ; on les avait exposés pour les sécher au soleil. 


I - PHRASE SIMPLE OU PHRASE COMPLEXE

" d - Tiecelin s’arrêta sur un des plus beaux, car la gardienne était rentrée pour un moment au logis.

1. Relevez les verbes et dites si les phrases sont simples ou complexes. (3 points)



" a - Renart aperçut un hêtre solitaire planté loin de tout chemin.
 " " b - Il franchit le ruisseau, gagne l’arbre, fait autour du tronc ses passes ordinaires.
 " " c - Il se vautre délicieusement sur l’herbe fraîche.

" e - La vieille vit le corbeau puis jeta pierres et cailloux sur l’animal.

III - PROPOSITIONS SUBORDONNÉES 4. Citez au moins cinq pronoms relatifs. (2 points) 5. Citez au moins six conjonctions de subordination. (3 points)

II - PROPOSITIONS JUXTAPOSÉES ET COORDONNÉES

6. Relevez les propositions subordonnées et dites si elles sont relatives ou conjonctives. (5 points)

2. Citez les conjonctions de coordination. (2 points)

" a - Le prêtre dit que donner au bon Dieu est un acte raisonnable.

3. Dites si les propositions sont juxtaposées ou coordonnées. Justifiez vos réponses. (5 points)


 "

b - Le vilain, qui sort de son étable, prend la vache par le licou.


 " a - Tiecelin sentait un premier aiguillon de faim, rien ne lui donnait l’espoir de l’apaiser.
 " " b - Le corbeau sortit du bois voisin, et alla s’abattre dans un plessis.

" c - Cette vache que personne ne voudrait acheter ne produit plus de lait.
 " " d - Le vilain dont la bêtise est connue de tous croit qu’il aura deux vaches.

84

RENART CHEZ DAME HERSENT

De l'arrivée de Renart chez dame Hersent durant l'absence d'Ysengrin, et comment la guerre prit commencement entre les deux barons.

quelque temps de là, Renart se trouva devant un amas de branches entrelacées qui formaient une haie et dissimulaient l'entrée d'un souterrain. Il franchit la haie, découvrit l'ouverture et, soit par un mouvement de curiosité soit dans l'espoir d'y trouver à prendre, il descendit et n'eut pas de peine à reconnaître la demeure de son bel oncle Ysengrin. Le maître était sorti, dame Hersent, nouvellement relevée de couches, allaitait et léchait ses louveteaux. Comme elle avait déposé son chaperon, le soleil vint la frapper au visage quand Renart ouvrit la porte. Cela lui fit regarder qui venait ainsi lui rendre visite.

À 


Pour Renart, la crainte d'un mauvais accueil le décidait à demeurer immobile derrière la porte ; mais Hersent l'avait reconnu tout de suite à sa robe rousse.

« Ah ! dit-elle en riant, c'est donc ainsi, damp Renart, que vous venez épier les gens ? » L'autre se tait et ne fait pas un geste. Sans doute il comptait sur l'obscurité de la salle pour donner le change à la dame. Hersent l'appelle une seconde fois par son nom et lui fait même du petit doigt signe d'approcher. « J'aurais bien des reproches à vous adresser, damp Renart ; mais je vois que vous ne voulez rien faire pour m'être agréable. En vérité, jamais on n'a traité sa commère aussi mal que vous faites. » Ces paroles dites d'un ton caressant rendirent confiance à Renart. « Madame, dit-il, j'en prends Dieu à témoin, ce n'est pas de mon gré que j'ai cru devoir éviter de vous rendre visite pendant vos couches. Bien au contraire, mais Ysengrin, vous le savez, me cherche noise et m'épie constamment par monts et par vaux. Pourquoi m'a-t-il ainsi pris en haine ? je l'ignore, ne lui en ayant jamais donné la moindre occasion. Ne prétend-il pas que je vous aime et que je cherche à 85

prendre sa place ici ? Il n'est pas un de vos voisins qui ne lui ait entendu raconter que vous aviez de l'amour pour moi, et qu'il s'en vengerait un jour ou l'autre. Et pourtant, vous savez si je vous ai jamais dit un seul mot qui ne fût pas convenable. À quoi pourrait-il servir de prier d'amour une grande dame qui ne manquerait pas d'en rire à nos dépens ? »

« Mes enfants, leur dit-elle, au moins ne direz-vous pas au père que Renart soit venu et qu'il vous ait maltraités. - Comment ! répondent-ils, ne pas nous plaindre du méchant roux que vous avez accueilli et qui honnit notre cher père ? À Dieu ne plaise ! il faut que justice en soit prise. »

Ces paroles, Hersent les écoute avec une colère mêlée de dépit :

Renart, à la porte, entendit quelque chose de la querelle, mais il ne s’en inquiéta pas et se remit à la voie. 


« Vraiment, on parle de moi chez nos voisins ! Le vilain dit : Tel appelle sa honte qui pense à la venger. Je puis le dire hautement : jusqu'à présent, je n'ai pas eu de pensée mauvaise, mais puisque Ysengrin m'accuse, je veux lui donner raison, et dès aujourd'hui, Renart, j'entends que vous soyez mon ami. Comptez toujours sur mon bon accueil, j'engage ma foi d'être entièrement à vous. » Renart, charmé de si bonnes paroles, ne se les fit pas répéter. Il s'approcha de dame Hersent, la pressa dans ses bras, et les nouveaux amants firent échange des promesses les plus tendres. Mais les longs propos d'amour n'étaient pas au goût de damp Renart. Il parla bientôt de séparation et de la nécessité de prévenir le retour d'Ysengrin. Avant de sortir de la maison, il a soin de passer sur les louveteaux et de les souiller de ses ordures. Toutes les provisions qu’il rencontre il s'en empare, puis il revient une seconde fois aux louveteaux qu'il bat comme s’il eût voulu les faire taire, mais en réalité pour mieux les obliger à parler. Il les traite d’enfants trouvés, sans craindre la honte qui devait en retomber sur Hersent. La dame, dès qu'il est parti, prend les louveteaux, essuie leurs larmes, les flatte et les caresse.

QUESTIONS UNE SCÈNE DE GALANTERIE 1. « Ces paroles dites d'un ton caressant rendirent confiance à Renart »
 Cherchez dans ce passage tout ce qui révèle (gestes, paroles, attitude... ) ce ton caressant dont fait preuve dame Hersent. 2. Quel effet cette attitude et ces paroles ont-elles sur Renart ? 3. Quelle raison Renart donne-t-il à Hersent pour n’être pas venu la voir plus tôt ? 4. Quel est le vrai sujet du discours de Renart ? Trouvez la réponse en cherchant un mot qu’il répète à deux reprises. 5. Chercher quelques sens du mot « galanterie ». Dans quel genre littéraire du Moyen Âge trouverait-on cette galanterie ?

86

LA RUSE

UNE AUTRE FOURBERIE DE RENART

6. De quelle façon réagit dame Hersent après avoir écouté Renart ? 7. Quel proverbe cite-t-elle qui annonce ses intentions ? Quel est l’emploi du présent utilisé ?

Renart rencontre Noble le Roi et Ysengrin. Ils vont alors chercher ensemble de quoi déjeuner convenablement.

8. Quelle phrase raconte brièvement les amours de Renart et d’Hersent ?

A

9. Que fait Renart avant de quitter dame Hersent ?

« Nous sommes en bonne voie, sire, dit-il, je distingue là-bas un taureau, une vache et son veau. Il ne faut pas qu'ils nous échappent. Mais il serait bon d'envoyer Renart en avant, pour éprouver s'il n'y aurait pas de mâtin ou de vilain à craindre : on ne saurait prendre trop de précautions. - Vous parlez bien, dit le Roi, Renart est fin et rusé, il reconnaîtra mieux que personne les lieux. Allez donc en avant, Renart, et quand vous aurez vu, vous reviendrez nous avertir. - Volontiers, sire. »

10. Que signifie cette phrase : « il bat [les louveteaux] comme s’il eût voulu les faire taire, mais en réalité pour mieux les obliger à parler » ? 11. D’où vient le comique de cette scène ?

RÉÉCRITURE

rrivés dans la prairie, Ysengrin aperçoit le premier, vers l'autre extrémité, une proie superbe. Alors tout joyeux :

Réécrivez ces lignes en remplaçant Renart par « ils » et en conjuguant les verbes au passé composé. À quelque temps de là, Renart se trouva devant un amas de branches entrelacées qui formaient une haie et dissimulaient l'entrée d'un souterrain. Il franchit la haie, découvrit l'ouverture et, soit par un mouvement de curiosité soit dans l'espoir d'y trouver à prendre, il descendit et n'eut pas de peine à reconnaître la demeure de son bel oncle Ysengrin. 87

Aussitôt de courir à travers champs. Il arrive à portée de la proie. Le vilain, gardien du bétail, dormait tranquillement sous un orme. Renart se coule tout auprès de lui, cherchant dans sa tête un moyen de s'en défaire. Sans le réveiller, il saisit une branche de l'arbre et saute rapidement plus haut. Il va de branche en branche, et s'arrête enfin précisément au-dessus de la tête du berger. Me sera-t-il permis de continuer ? Renart, comme un vrai salaud, se tourne, pousse et laisse tomber sur le vilain une large écuelle de fiente infecte. Le berger, sentant couler sur lui un pareil brouet, s'éveille en sursaut, porte la main à son visage humide, et ne devine pas comment pareille chose a pu tomber de l'arbre. Il lève les yeux et ne voit que des rameaux du plus beau vert du monde, car Renart s'était dérobé sous le plus épais du feuillage. La surprise du vilain est extrême ; il se croit le jouet d'un fantôme, il touche de sa main, il sent une grasse humidité dont la puanteur est insupportable ; puis il se lève et court droit au fossé qui fermait la prairie et qui portait une profondeur de vingt pieds d'eau.

Comme il arrivait au fossé et qu'il commençait à se pencher accroupi pour se laver, Renart, qui ne l'avait pas perdu de vue, s'était laissé glisser à terre et l'avait rejoint. Quand il l'avait vu dos courbé, tête penchée sur l'eau, il avait sauté vivement sur son échine, et de son poids avait décidé la chute du vilain au fond du fossé. Pour Renart, il n'avait pas même touché la surface de l'eau. Le pauvre homme, transi d'effroi, étendait les bras et jouait des pieds pour échapper au danger ; mais Renart est là, qui avise à quelque distance une large pierre plate et carrée. Il la pousse, la soulève, la fait tomber enfin de telle force sur le dos du vilain que celui-ci descend avec elle dans la bourbe du fossé.

INTERACTIF 2.4 Le Roman de Renart

Les jambons d’Ysengrin (1974)

« Lavons-nous d'abord, se dit-il, puis je tâcherai de découvrir à qui je dois cette male aventure. » 88

Renart convainc son compère Ysengrin d’attacher un seau à sa queue et de la plonger dans la glace.

DICTÉES DICTÉE 1

DICTÉE 2

LA PÊCHE AUX ANGUILLES

YSENGRIN CHASSÉ

AUDIO 2.1 Écoutez le texte

AUDIO 2.2 Écrivez le texte

AUDIO 2.3 Écoutez le texte

AUDIO 2.4 Écrivez le texte

Mots qui vous sont donnés : • Constant • Maupertuis • Lévriers

89

LE PUITS Affamé, Renart pénètre dans l’abbaye des moines aux Blancs manteaux, et y trouve des poules à dévorer. Avant de partir, il souhaite se désaltérer.

L

a campagne avait été heureuse ; Renart quitta sans encombre cette bienheureuse grange de moines. Mais la soif venait succéder à la faim, et comment l'apaiser ? Devant la maison se trouvait un puits auquel il ne manqua pas de courir. L'eau par malheur n'était pas à sa portée. Il frémit d'impatience, lèche ses barbes desséchées et n'imaginait pas d'expédient quand, au-dessus de sa tête, il voit un treuil ou cylindre auquel tenait une double corde. L'une descendait dans le puits, l'autre soutenait un seau vide à fleur de terre. Renart devine l'usage qu’on peut en faire, et déposant la geline qu'il avait rapportée de la grange, il se rapproche de l'ouverture du puits, s'attache à la corde et la tire de toutes ses forces dans l'espoir de ramener le seau qui reposait au fond. Mais soit que le vaisseau ne fût pas rempli, soit que la corde tournée sur le treuil eût échappé à la cheville qui la retenait, Renart fut quand il s'y attendait le moins entraîné lui-même dans le gouffre. 90

Il a maintenant toute liberté de boire ; il aurait même le temps de pêcher à son aise. Mais je doute qu'il s'en soit avisé ; la soif ne le tourmentait plus, elle avait fait place à la crainte, à la terreur. Le voilà donc attrapé, le grand attrapeur des autres ! Que va-t-il devenir, ô mon Dieu ! il faudrait des ailes pour sortir d’ici. À quoi lui sert une sagesse prétendue ? Il restera dans ce lieu jusqu'au jour du Jugement, à moins qu'un autre ne vienne l'en tirer. Et dans ce cas-là même que n'aura-t-il pas à craindre de ces moines, ennemis de sa race et si convoiteux du collier blanc de sa fourrure ?

« Que vois-je là ! dit tout à coup Ysengrin, au fond de ce puits damp Renart ! Est-il possible ? » Il regarde encore, et cette fois son image reproduite à côté du corps de Renart lui donne les idées les plus étranges. Il croit voir de ses propres yeux Renart en compagnie de dame Hersent, il suppose entre eux un rendez-vous convenu.



« C'est bien lui ! c'est bien elle ! Ah ! traîtresse, diras-tu maintenant que tu n'as pas été surprise avec le méchant Renart ? »

Tout en faisant ces douloureuses réflexions, il se tenait d'une patte à la corde du puits, de l'autre à l'anse du seau qui flottait au-dessus de l'eau. Or le hasard voulut qu’Ysengrin fût sorti du bois à peu près en même temps que lui et que dans une intention pareille, il arrivât dans ces parages, souffrant de la faim et de la soif. Trop maladroit pour découvrir le défaut du guichet :

Le puits sonore répond Renart ! Il répète ses injures et l'écho lui apporte la confirmation de sa honte et de son malheur. 
 Renart avait aisément reconnu son compère, il le laissait maugréer et crier. Cependant au bout de quelques minutes :

« Voilà, disait-il en revenant sur ses pas, une terre du démon, non du Dieu vivant. On n'y trouve rien à manger, rien à boire ; je vois bien là ce qu'ils appellent un puits, mais le moyen d'en tirer une seule goutte d’eau ? » 
 Ysengrin s'en était pourtant approché ; il avait mis ses pieds sur la pierre circulaire et mesuré des yeux la profondeur. Damp Renart, tranquille comme une ombre, conservait à l'eau dans laquelle il était à demi plongé toute sa transparence.

« Qui va là-haut ? dit-il, et qui se permet de parler ? - Va ! dit Ysengrin, je te reconnais. - Je vous reconnais aussi ; oui, je fus autrefois votre bon voisin, votre compère, et je vous aimais comme votre neveu ; mais aujourd'hui je suis feu Renart ; j'étais assez sage durant ma vie, aujourd'hui je suis, Dieu merci, trépassé, et je me trouve dans un lieu de délices. - S'il est vrai que tu sois mort, répond Ysengrin, je n'en suis pas autrement fâché ; mais depuis quand ? 91

- Depuis deux jours. Ne vous en étonnez pas, sire Ysengrin : tous ceux-là mourront qui sont encore en vie ; tous passeront le guichet de la mort. Notre Seigneur, dans sa bonté, m'a tiré de la vallée de misère, du siècle puant dans lequel j'étais embourbé, puisse-t-il aussi vous visiter, Ysengrin, à l'heure de la mort ! Mais d'abord, je vous engage, et dans votre intérêt seul, à changer de dispositions envers moi. - Je le veux bien, répond Ysengrin, puisque te voilà mort, je prends Dieu à témoin que je n'ai plus de haine : je commence même à regretter que tu ne sois plus du monde. - Et moi j'en ai grande joie. - Comment ? Tu parles sérieusement ? - En pure vérité. - Mais explique-toi. - Volontiers. D'un côté mon corps repose dans la maison de ma chère Hermeline, de l'autre mon âme est en Paradis, placée devant les pieds de Notre Seigneur. Comprenez-vous maintenant que j'aie sujet d'être joyeux et satisfait ? J'ai tout ce que je puis désirer. Ah ! sire Ysengrin, je ne veux pas faire mon éloge, mais vous auriez dû me tenir plus cher que vous ne faisiez, car je ne vous ai jamais voulu de mal et je vous ai souvent procuré du bien. Non pas que je m'en repente, mes vertus sont aujourd'hui trop bien récompensées ; et si vous êtes un des grands de la terre, je suis encore mieux placé dans l'autre monde. Je ne vois ici que riches campagnes, belles prairies, plaines riantes, forêts toujours vertes. Ici, les grasses brebis, des chèvres, des agneaux comme on n'en voit pas chez vous. Ici, vingt fois plus de lapins, de lièvres et d'oisons que vous n'en pourriez compter. En un mot, j'ai tout ce que je désire, comme tous ceux qui vivent à peu de distance de moi. Autant de gelines que nous voulons. En voulez-vous la preuve ? Sur le bord de

cette ouverture doit s'en trouver une que j'ai jetée comme superflue, en sortant de notre dernier festin. Regardez, vous la trouverez. » 
 Ysengrin détourne un peu la tête et trouve en effet la geline dont Renart lui parlait. « Il dit ma foi vrai, pensa-t-il, mais quel bon Paradis que celui où l’on a telle viande à foison ! Je n'en voudrais jamais d’autre. » En même temps, il jetait les dents sur la geline et la dévorait sans y rien laisser que les plumes. Puis revenant au puits : « Feu Renart, dit-il, aie compassion de ton compère ; apprendsmoi, par la grâce de Dieu, comment à ton exemple je pourrai gagner Paradis. - Ah ! répond Renart, vous demandez là quelque chose de bien difficile. Voyez-vous, le Paradis, c'est la maison du ciel, on n'y entre pas quand et comme on veut. Vous conviendrez que vous avez toujours été violent, larron et déloyal. Vous m'avez toujours poursuivi d'injustes soupçons, quand vous aviez une femme remplie de vertus, un vrai modèle de pudicité. - Oui, oui, j'en conviens, dit Ysengrin, mais à cette heure je suis repentant. - Eh bien ! si vous êtes dans les bonnes dispositions que vous dites, regardez les deux vaisseaux qui sont l'un près de vous, l'autre près de moi. Ils servent à peser le bien et le mal des âmes. Quand on se croit en état d'espérer les joies de Paradis, on entre dans la corbeille supérieure, et si l'on est en effet repentant, on descend facilement ; mais on reste en haut si la confession n'a pas été bonne et complète. - Confession ? dit Ysengrin, est-ce que tu as confessé tes péchés ? 92

- Assurément ! Avant de mourir j'ai vu passer un vieux lièvre et une chèvre barbue, je les ai priés de m'écouter et j'en ai reçu l'absolution. Il faut donc, si vous voulez descendre près de moi, commencer par vous confesser et vous repentir de vos méfaits. - Oh ! s'il ne faut que cela, dit Ysengrin fort joyeux, je suis en bon point : hier justement j'ai rencontré sur mon chemin damp Hubert l'épervier, je l'ai appelé, l'ai prié d'entendre ma confession générale et de m'absoudre, ce qu'il a fait sans hésiter. - S'il en est ainsi, dit Renart, je veux bien prier le roi des cieux de vous ménager une place auprès de moi. - Je t'en prie, compère, et je prends à témoin sainte Appetite que j'ai dit la vérité. - Mettez-vous donc à genoux et demandez à Dieu qu'il vous accorde l'entrée de son paradis. »

tenir à la corde avec les pieds de devant, en posant les deux autres dans le seau. La corde alors se dévide et cède au nouveau contrepoids de son corps. Il descend, Renart beaucoup plus léger s'élève dans la même mesure. Voilà pour Ysengrin un nouveau sujet de surprise : au milieu de la route il se sent heurté par Renart.



« Où vas-tu, cher compain, dis-moi ? Suis-je dans la bonne voie ? - Oui, vous y êtes et je vous la quitte entière. La coutume est telle ici : quand vient l'un s'en va l'autre. À ton tour, beau compain, à demeurer dans la compagnie des moines aux Blancs manteaux. Belle occasion pour toi d'apprendre à mieux chanter. »

Ysengrin tourna vers l'Orient son postérieur, et sa tête vers le soleil couchant. Il marmotta, il hurla à rompre les oreilles.

En prononçant ces derniers mots, il touchait au bord du puits ; il saute à pieds joints, sans demander son reste et ne cesse de courir jusqu'à ce qu'il ait perdu de vue l'abbaye des Blancs-moines.

« Renart, dit-il ensuite, j’ai fini ma prière. - Et moi j'ai obtenu votre grâce. Entrez dans la corbeille, je pense que vous descendrez facilement. » 
 On était alors en pleine nuit : le ciel était inondé d'étoiles dont le puits renvoyait la lumière. « Voyez le miracle, Ysengrin, dit alors Renart, mille chandelles sont allumées autour de moi, signe assuré que Jésus vous a fait pardon. » 
 Ysengrin rempli de confiance et d'espoir essaie longtemps sans succès ; mais enfin, aidé des conseils de son compère, il parvient à se


 La surprise, la honte et la rage ne permirent pas au pauvre Ysengrin d'essayer une réponse. Il eût été de ceux qui furent pris devant la cité d'Alep qu'il n'eût pas été plus confus et plus désespéré. Vainement essaie-t-il de remonter, la corde glisse entre ses bras, et tout ce qu'il peut faire c'est, grâce au seau qui l'a descendu, de conserver la tête au-dessus de l’eau glacée dans laquelle le reste de son corps est plongé. 93

QUESTIONS

9. Relevez quatre façons de dire que Renart est mort.

L’ATTRAPEUR ATTRAPÉ

10. Par quel moyen Renart parvient-il à donner envie à son compère d’être mort ?



1. Comment Renart assouvit-il sa soif ? 


QUAND VIENT L'UN S'EN VA L'AUTRE

2. Que lui arrive-t-il au moment où il pense ramener de l’eau ? 
 3. Quelle phrase du narrateur révèle de la moquerie à l’égard de Renart ?

11. De quelle façon le loup doit-il rejoindre Renart au paradis ? Comment Renart le convainc-t-il de le faire ?




 4. Qu’y a-t-il de drôle dans la situation de Renart ?

12. Que doit-il faire avant de monter dans un seau ? 
 13. Pourquoi la prière du loup est-elle ridicule ?

UNE ARRIVÉE INESPÉRÉE 5. Quel personnage arrive à ce moment ? Citez la phrase qui vous a permis de répondre à cette question.


 14. Que se passe-t-il quand le loup descend ? Citez deux phrases qui le montrent. Pourquoi est-ce comique ?


 6. Par quel mot cette phrase commence-t-elle ? Donnez sa classe grammaticale, et dites ce qu’il signifie.

RÉDIGEZ



Comme Renart, essayez de convaincre quelqu’un d’une chose complètement absurde voire idiote.

7. Pourquoi le nouveau venu croit-il voir Renart et Dame Hersent au fond du puits ?

Pour cela, faites un dialogue commençant par « apprends-moi comment à ton exemple je pourrai ».

LA RUSE DE RENART 8. Que fait croire Renart à ce personnage ?

94

LE RENARD ET LE BOUC Capitaine Renard allait de compagnie
 Avec son ami Bouc des plus haut encornés.
 Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez ;
 L'autre était passé maître en fait de tromperie.
 La soif les obligea de descendre en un puits.
 Là, chacun d'eux se désaltère.
 Après qu'abondamment tous deux en eurent pris,
 Le Renard dit au Bouc : « Que ferons-nous, Compère ?
 Ce n'est pas tout de boire ; il faut sortir d'ici.
 Lève tes pieds en haut et tes cornes aussi ;
 Mets-les contre le mur : le long de ton échine
 Je grimperai premièrement ;
 Puis sur tes cornes m'élevant,
 À l'aide de cette machine,
 De ce lieu-ci je sortirai,
 Après quoi je t'en tirerai.
 - Par ma barbe, dit l'autre, il est bon ; et je loue
 Les gens bien sensés comme toi.
 Je n'aurais jamais, quant à moi,
 Trouvé ce secret, je l'avoue. »
 Le Renard sort du puits, laisse son Compagnon,
 Et vous lui fait un beau sermon
 Pour l'exhorter à patience.
 « Si le ciel t'eût, dit-il, donné par excellence,
 Autant de jugement que de barbe au menton,
 Tu n'aurais pas à la légère
 Descendu dans ce puits. Or adieu, j'en suis hors ;
 Tâche de t'en tirer, et fais tous tes efforts ;
 Car, pour moi, j'ai certaine affaire
 Qui ne me permet pas d'arrêter en chemin. » En toute chose il faut considérer la fin. (Jean de La Fontaine, Livre troisième, fable V)

95

LE COMBAT DE RENART ET D'YSENGRIN

Du grand et mémorable combat de damp Renart et de messire Ysengrin ; et comment le jugement de Dieu donna gain de cause à qui avait le meilleur droit.

R

- Faites mieux, sire Ysengrin ; prenez l'amende que je vous offre. Les chevaliers de ma parenté vous feront hommage, je quitterai le pays, j'irai outre mer. - Il s'agit bien de ce que tu feras en sortant de mes mains ! Va ! tu ne seras pas alors en état de voyager. - Rien n'est moins prouvé. On verra qui demain sera le mieux en point. - J'aurai vécu plus d'un jour, si tu vois la fin de celui-ci. - Mon Dieu, moins de menaces et plus d'effets ! »

enart ne se vit pas en face d'Ysengrin sans inquiétude. Il avait bien été mis aux lettres, il savait même assez de nigromancie ; mais au moment de dire les mots qui servent pour les combats singuliers, il les avait oubliés. Cependant, persuadé que l’escrime avait une vertu suffisante, il empoigne son bâton, le fait deux ou trois fois brandir, tourne la courroie sur son avantbras, embrasse son écu et paraît aussi ferme qu'un château défendu par de hautes murailles. Voyons maintenant ce qu'il saura faire.
 Ysengrin attaque le premier : c'était le droit de l'offensé. Renart s'incline et le reçoit, l'écu sur la tête. Ysengrin frappait et injuriait en même temps : « Méchant nain ! que je sois pendu si je ne venge ici ma femme épousée !


 Ysengrin se précipite ; l'autre l’attend l'écu sur le front, le pied avancé, la tête bien couverte. Ysengrin pousse, Renart résiste et d'un coup de bâton adroitement lancé près de l'oreille, il étourdit son adversaire et le fait chanceler. Le sang jaillit de la tête, Ysengrin se signe en priant le Dieu qui ne ment de le protéger. Est-ce que, d'aventure, sa femme épousée serait complice de Renart ? Il voyait cependant trouble : à qui lui eût demandé s'il était tierce ou none et quel temps il faisait, il aurait eu grand peine à répondre. Renart le suivait des yeux, et s'il hésitait à prendre l'offensive, au moins se préparait-il à bien soutenir une deuxième attaque. 96

Excédé par les forfaits de Renart, Ysengrin réclame justice au roi Noble. Les deux compères s’en remettent au jugement de Dieu.

97

« Eh ! que tardez-vous, Ysengrin ? pensez-vous la bataille finie ? » Ces mots réveillent l'époux d’Hersent ; il avance, de nouveau ; le pied tendu, il brandit son bâton et le lance d'une main sûre. Renart l'esquive à temps et le coup ne frappe que l'air.

folie de vous être soucié de si peu de chose, et comment peut-on mettre confiance dans une femme ! Il n'en est pas une qui le mérite ; d'elles sortent toutes les querelles, par elles la haine entre les parents et les vieux amis ; par elles les compères en viennent aux mains ; c'est la source empoisonnée de tous désordres. On me dirait d'Hermeline tout ce qu'on voudrait, je n'en croirais pas un mot, et je ne mettrais pas assurément ma vie en danger pour elle. »

« Vous le voyez, sire Ysengrin, Dieu est pour mon droit, vous aviez jeté juste et pourtant vous avez donné à faux. Croyez-moi, faisons la paix, si toutefois vous tenez à votre honneur. - Je tiens à t'arracher le cœur, et je veux être moine si je n'y parviens. » 
 Ysengrin retourne à la charge le bâton dissimulé sous l'écu, puis tout à coup il le dresse et va frapper Renart à la tête. L’autre avait amorti le coup en se baissant ; et profitant du moment où l'ennemi se découvre, il l'atteint de son bâton assez fortement pour lui casser le bras gauche. On les voit alors jeter leurs écus de concert, se prendre corps à corps, se déchirer à qui mieux mieux, faire jaillir le sang de leur poitrine, de leur gorge, de leurs flancs. Le combat redevient égal par la perte qu'Ysengrin a faite de son bras. Combien de passes et de tours l'un sur l'autre, avant qu'on puisse deviner qui l'emportera ! Ysengrin a pourtant les dents les plus aiguës ; les ouvertures qu'il pratique dans la pelisse de son ennemi sont plus larges et plus profondes. Renart a recours au tour anglais : il serre Ysengrin en lui donnant le jambet ou croc-en-jambe qui le renverse à terre. Sautant alors sur lui, il lui brise les dents, lui crache entre les lèvres, lui arrache les grenons avec ses ongles et lui poche les yeux de son bâton. C'en était fait d'Ysengrin : « Compère, lui dit Renart, nous allons voir qui de nous deux a droit. Vous m'avez cherché querelle à propos de dame Hersent : quelle


 Ainsi raillait le faux Renart, tout en faisant pleuvoir les coups sur les yeux, le visage d'Ysengrin, tout en lui arrachant le cuir avec le poil. Mais par un faux mouvement, le bâton dont il joue si bien sur le corps de son ennemi lui échappe ; Ysengrin met le moment à profit, il allait se relever, son bras cassé l'en empêche. Renart conservait donc l'avantage, quand, pour son malheur, il avance les doigts dans la mâchoire d'Ysengrin qui les serre avec ses dents de reste, et pendant que la douleur fait jeter un cri à Renart, l'autre débarrasse son bras droit, le passe au dos de son adversaire, le fait descendre, et lui monte à son tour sur le ventre. Voilà les rôles changés : Renart, entre les genoux d'Ysengrin, implore non pas son ennemi, mais tous les saints de Rome, pour éviter le salaire du faux serment qu'il a prêté. Et comme Ysengrin ne lui épargne pas les coups, il s'évanouit, devient froid comme glace, en déclarant vouloir mourir avant de se démentir et se reconnaître vaincu. Après l’avoir battu, frappé, laissé pour mort, Ysengrin se relève ; il est proclamé vainqueur. Les barons accourent de tous côtés pour le féliciter et lui faire cortège. Jadis les Troyens n'eurent pas autant de joie quand ils firent entrer Hélène dans leur ville, que n'en témoignent Brun l'ours, Tiécelin le corbeau, Tybert le chat, Chantecler le coq et Rooniaus le mâtin quand ils virent la défaite de Renart. Vainement les parents du vaincu s’interposent près du Roi ; Noble ne veut rien entendre, il ordonne que le traître soit pendu sur le champ. Tybert se met en mesure de lui 98

bander les yeux ; Rooniaus lui liait les poings, quand le malheureux Renart exhala un soupir annonçant qu'il vivait encore, et ses premiers regards se portèrent sur les apprêts de son supplice.

7. Relevez des termes ou des phrases montrant la violence du combat. 
 8. Relevez deux exagérations.


QUESTIONS

9. De quel genre littéraire, ce combat, ces hyperboles, etc. sont-ils caractéristiques ?

I - LE JUGEMENT DE DIEU 1. Qu’est-ce que le jugement de Dieu ? Pour répondre à cette question, vous pouvez faire des recherches ou simplement lire ce texte.


III - UN COMBAT POUR RIRE 10. Quels éléments soulignent l’aspect comique de ce texte ?


2. Qu’arrive-t-il au perdant d’un tel jugement ? Répondez en relisant le dernier paragraphe.


11. Cherchez dans un dictionnaire ce qu’est une parodie, et expliquez pourquoi ce texte est une parodie.

3. Relisez le texte s’il le faut, et dites ce qu’est, dans le deuxième paragraphe, « le droit de l’offensé » ? INTERACTIF 2.5 Un combat parodique

II - LE COMBAT D’YSENGRIN ET RENART 4. Dans le premier paragraphe, relevez une comparaison. Que révèle-t-elle des intentions de Renart ? 
 5. Quels passages montrent que Renart pense que le combat tourne à son avantage puis à son désavantage ? 
 6. Les combattants ne font-ils que combattre ? Que font-ils d’autre ?

Monty Python : Sacré Graal ! (1975)

99

RÉDACTION CONSIGNES Racontez un combat épique de façon parodique.

POUR MIEUX BÂTIR VOTRE TEXTE, SONGEZ À FAIRE DES PARTIES • Première partie : rencontre et dialogue des combattants • Deuxième partie : combat des chevaliers • Troisième partie : victoire de l’un des chevaliers

UTILISEZ TOUT CE QUE VOUS AVEZ APPRIS EN CLASSE

À la façon du combat de Renart et d’Ysengrin ou encore de Sacré Graal, racontez un combat entre deux chevaliers qui s’affrontent en duel. Avant de faire le récit de ce combat, dites comment se rencontrent les deux adversaires et rédigez leur dialogue. Utilisez les temps du récit (imparfait, plus-que-parfait, passé simple... ), le présent d’actualité pour le dialogue et le présent de narration pour le combat.

• utilisez le vocabulaire du Moyen Âge (l’écuyer, le gonfanon, l’oriflamme, le destrier, le haubert, la hampe, l’épieu, l’écu, le fleuron, preux, courtois, armé de pied en cap...). • donnez du rythme en faisant des phrases courtes pour que les actions s’enchaînent. • utilisez des verbes d’action en rapport avec le combat (asséner, frapper, abattre, riposter, traverser, s’enfoncer, pénétrer, (se) briser, voler en éclats, heurter, trancher, se ruer à bride abattue, s’élancer, piquer des deux, défier, éperonner, parer...). • rédigez votre texte en utilisant les temps étudiés en classe (temps du premier plan, de l’arrière-plan, présent de narration, présent d’actualité... ). • placez quelques hyperboles (exagérations) montrant l’incroyable force des chevaliers. • révisez les règles de construction du dialogue.

N’oubliez pas qu’il s’agit d’écrire une parodie, c’est-à-dire d’imiter les combats de chevaliers pour s’en moquer. Faites donc preuve d’humour. Ce n’est pas un texte sérieux. 100

BARÈME • la copie est propre, sans ratures ou taches (1 point) • l’écriture est lisible et correspond aux règles habituelles (1 point) • le texte est composé des 3 paragraphes demandés (alinéas et saut de lignes) (1,5 point) • le dialogue est construit selon les règles (1,5 point) • le texte est convenablement ponctué (1 point) • l’orthographe lexicale et l’orthographe grammaticale ont été soignées (4 points)

• les phrases sont courtes (1 point) • des hyperboles sont utilisées (1 point) • les temps demandés sont utilisés et correctement conjugués (2 points) • le texte est une parodie et révèle un humour en rapport avec le sujet (3 points) • la rédaction a été rédigée avec le souci d’utiliser un vocabulaire riche, un style écrit correct, de l’originalité dans le traitement du sujet (1 point)

INTERACTIF 2.6 Rédigez et envoyez votre travail

• le vocabulaire du Moyen Âge est utilisé (1 point) • le vocabulaire du combat est utilisé (1 point) 101

LES FIGURES DE STYLE

Une figure de style est une façon de jouer sur les mots, de les utiliser afin d’exprimer une idée ou une réalité pour que celles-ci nous paraissent plus évidentes, plus compréhensibles voire plus belles.

VIDÉO 2.4 Qu’est-ce qu’une figure de style ?


 Ainsi, par exemple, l’hyperbole (figure de l’exagération) impose avec force l’idée d’un travail long et pénible : « J’ai mis 50 ans à faire mon travail. » Dans le Roman de Renart, nous avons relevé différentes figures de style telles que l’hyperbole, l’euphémisme, la comparaison, la métaphore, la périphrase, la personnification, l’énumération et l’antithèse. Introduction à la notion de figure

102

1. L’HYPERBOLE

4. LA MÉTAPHORE

C’est une exagération.

C’est une comparaison dans laquelle l’outil de comparaison aurait disparu.

Exemples : • Une « grande guerre, qui ne finira jamais » • « Jadis les Troyens n'eurent pas autant de joie quand ils firent entrer Hélène dans leur ville, que n'en témoignent Brun l'ours, Tiécelin le corbeau, Tybert le chat, Chantecler le coq et Rooniaus le mâtin quand ils virent la défaite de Renart. »

2. L’EUPHÉMISME

Exemple : Les poissons qui « crèvent » les paniers ; « la robe de Renart » (le mot robe ne désigne pas ici un vêtement féminin, mais la fourrure de l’animal).

5. LA PÉRIPHRASE Cette figure consiste à désigner en plusieurs mots ce qu’on pourrait dire en un mot.

Cette figure consiste à retirer d’une idée ce qu’elle peut avoir de choquant. Ainsi on dira « Il est parti » ou « Il nous a quittés » pour « Il est mort ».

« la grande eau salée » est un groupe nominal qui désigne la mer. C’est donc une périphrase.


Exemple : Renart « la pressa dans ses bras » (l’expression désigne en fait un adultère).


6. LA PERSONNIFICATION Ce procédé consiste à attribuer aux animaux ou aux choses un comportement, des pensées ou des sentiments humains.

3. LA COMPARAISON C’est un rapprochement entre deux choses effectué par un mot de comparaison (« comme », « pareil à », « tel que », etc.).

Exemple : « L’autre [le corbeau], qui veut absolument emporter le prix du chant, s’oublie tellement que, pour mieux filer le son, il ouvre peu à peu les ongles et les doigts qui retenaient le fromage et le laisse tomber justement aux pieds de Renart.»

Exemple : Renart « paraît aussi ferme qu'un château défendu par de hautes murailles » 103

7. L’ÉNUMÉRATION

EXERCICES

Cette figure consiste à énumérer des mots ou des groupes de mots. On parle également d’accumulation.

Retrouvez dans chacun des exercices les figures de style suivantes : l’hyperbole, l’euphémisme, la comparaison, la métaphore, la périphrase, la personnification, l’énumération ou l’antithèse.

Exemple : « Je ne vois ici que riches campagnes, belles prairies, plaines riantes, forêts toujours vertes ; ici, les grasses brebis, des chèvres, des agneaux comme on n'en voit pas chez vous ; ici, vingt fois plus de lapins, de lièvres et d'oisons que vous n'en pourriez compter. »

EXERCICE 1 a - De sa chambre sortit alors Hélène, semblable à Artémis aux-flèches-d’or. (L’Odyssée d’Homère)


8. L’ANTITHÈSE

Exemples :

b - Quel dieu, quel moissonneur de l’éternel été, Avait, en s’en allant, négligemment jeté Cette faucille d’or dans le champ des étoiles. (« Booz endormi » de Victor Hugo)


• « Il descend, Renart beaucoup plus léger s'élève dans la même mesure », • « quand vient l'un s'en va l'autre ».

c - Le crapaud, sans effroi, sans honte, sans colère, Doux, regardait la grande auréole solaire ; (« Le crapaud » de Victor Hugo)


Cette figure rapproche deux termes opposés.

d - L’envie, la jalousie, le dépit, la rage, me préparent les châtiments les plus cruels auxquels puisse être soumis un être de mon espèce. (Le Diable amoureux de Jacques Cazotte)
 e - À force de frapper à toute volée, nombre de leurs épieux se brisent ; alors ils dégainent plus de cent mille épées. (La Chanson de Roland)


104

f - Le loup lui cria en adoucissant un peu sa voix : « Tire la chevillette et la bobinette cherra. » (« Le Petit Chaperon rouge » de Charles Perrault )


f - Devant les cafés, un peuple d’hommes buvait des boissons brillantes et colorées qu’on aurait prises pour des pierres précieuses fondues dans le cristal. (« Tombouctou », Les Contes du jour et de la nuit de Guy de Maupassant)

g - C’étaient des poulpes effroyables entrelaçant leur tentacules comme une broussaille vivante de serpents. (Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne)


 g - Entre les pattes d’un Lion, Un Rat sortit de terre assez à l’étourdie : Le Roi des Animaux, en cette occasion, Montra ce qu’il était, et lui donna la vie. (« Le Lion et le Rat » de Jean de La Fontaine)

EXERCICE 2 a - Le ciel est dans ses yeux, l’enfer est dans son cœur. (Henriade de Voltaire) 


EXERCICE 3

b - Un crapaud regardait le ciel, bête éblouie ; Grave, il songeait ; l'horreur contemplait la splendeur. (« Le crapaud » de Victor Hugo)

a - Être éloquent en son absence et muet en sa présence (Melmoth de Charles Robert Maturin)



b - Elle ne put résister au torrent de bonheur qui inondait son âme après tant de jours de désespoir. (Le Rouge et le Noir de Stendhal)

c - Si je sortais, tout le monde se mettait aux fenêtres ; si j’étais aux Tuileries, je voyais aussitôt un cercle se former autour de moi : les femmes mêmes faisaient un arc-en-ciel, nuancé de mille couleurs qui m’entourait. (Lettres persanes de Montesquieu)







c - Le taudis où son regard plongeait en ce moment était abject, sale, fétide, infect, ténébreux, sordide (Les Misérables de Victor Hugo) 


d - La perte de son fils unique a plongé ce cher homme dans un chagrin qui reparaît quelque fois. (L’Auberge rouge de Balzac) 


d - Elle a vécu, Myrto, la jeune tarentine. (« La jeune Tarantine » d’André Chénier)

e - Il récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu’à en éclater (Les Caractères de La Bruyère)


 e - Il dégaine Almace, son épée d’acier brun ; au plus fort de la presse, il frappe mille coups et plus. (La Chanson de Roland) 105

f - L’océan semblait une immense chaîne de montagnes mouvantes, aux sommets confondus avec les nuages, et aux vallées profondes comme des abîmes [...] (Pauline d’Alexandre Dumas) 
 g - Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au Ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts. (« Le Chêne et le Roseau » de Jean de La Fontaine)

RÉVISION 2.2 Les figures de style

Question 1 sur 14 Je suis deux jours sans la voir, qui sont pour moi des siècles effroyables. (Le Bourgeois gentilhomme de Molière)

A. Euphémisme B. Hyperbole C. Périphrase D. Comparaison

Répondre

106

VIDÉO 2.5 Les figures dans les expressions quotidiennes

107

3

LES FABLIAUX

109

BRUNAIN ET BLÉRAIN

J

e vais vous raconter l’histoire d’un vilain et de sa femme.

lui-ci était fin et madré :


 


Pour la fête de Notre-Dame, ils allèrent prier à l’église. Avant de commencer l’office, le curé vint faire son sermon. Il dit qu’il était bon de donner au Bon Dieu et que celui-ci rendait le double à qui donnait de bon cœur. 
 « Entends-tu, ma chère, ce qu’a dit le curé ? fait le vilain à sa femme. Qui pour Dieu donne de bon cœur recevra de Dieu deux fois plus. Nous ne pourrions pas mieux employer notre vache, si bon te semble, que de la donner au curé. Elle a d’ailleurs bien peu de lait.
 - Oui, à cette condition, je veux bien qu’il l’ait, dit-elle. »
 Ils regagnent donc leur maison, sans en dire davantage. Le vilain va dans son étable, et prend la vache par la corde. Il la présente à son curé. Ce-

« Cher sire, dit l’autre les mains jointes, en jurant qu’il n’a pas d’autres biens. Pour l’amour de Dieu, je vous donne Blérain. »
 Il lui a mis la corde au poing, et jure qu’elle n’est plus sienne.
 « Ami, tu viens d’agir sagement, répond le curé dom Constant qui toujours est d’humeur à prendre. Retourne en paix, tu as bien fait ton devoir. Si tous mes paroissiens étaient aussi sages que toi, j’aurais du bétail en abondance. » Le vilain quitte le prêtre qui commande aussitôt qu’on fasse, pour l’apprivoiser, lier Blérain avec Brunain, sa propre vache.
 
 Le curé les mène en son jardin, trouve sa vache, puis les attache l’une à l’autre. La vache du prêtre se baisse, car elle voulait paître. Mais Blérain ne le veut pas, et tire la corde si fort qu’elle entraîne l’autre dehors, et la mène à travers maisons, champs et prés si bien qu’elle revient enfin chez elle, avec la vache du curé qu’elle avait 110

bien de la peine à tirer.
 Le vilain regarde, la voit, et en a grande joie au cœur. « Ah ! dit-il alors, ma chère, il est vrai que Dieu donne au double. Blérain revient avec une autre. C’est une belle vache brune. Nous en avons donc deux au lieu d’une. Notre étable sera petite ! »
 
 Par cet exemple, ce fabliau nous montre que fou est celui qui ne se résigne pas. Le bien est à celui qui Dieu le donne et non à celui qui

« Entends-tu, ma chère, ce qu’a dit le curé ? fait le vilain à sa femme. Qui pour Dieu donne de bon cœur recevra de Dieu deux fois plus. »

111

le cache et l’enfouit. Nul ne doublera son avoir sans grande chance. C’est par chance que le vilain eut deux vaches, et le prêtre aucune. Tel croit avancer qui recule.

QUESTIONS

VOCABULAIRE

LE VILAIN DONNE SA VACHE

1. Donnez le sens que les mots « vilain », « bourgeois » et « clerc » avaient au Moyen Âge.

1. Qu’est-ce qu’un « vilain » ? 2. Donnez le sens actuel de ces mots. 2. Pour quelle raison le vilain veut-il donner sa vache au prêtre ? Estce vraiment par générosité ?

3. Faites deux phrases contenant chacun des sens (médiéval et actuel) des mots « vilain », « bourgeois » et « clerc ».

3. Pourquoi la vache revient-elle ? 4. Que croit alors le vilain ?

DE QUI SE MOQUE-T-ON ? 5. De quel défaut le vilain fait-il preuve ? 6. Est-il le seul personnage ayant ce défaut ? Justifiez précisément votre réponse en vous appuyant sur le texte. 7. Quel objectif vise ce texte ? À nouveau, justifiez votre réponse en citant le texte. 8. À quel genre littéraire le dernier paragraphe fait-il penser ? Pourquoi ? Au Moyen Âge, la société est répartie en trois ordres  : ceux qui prient (les ecclésiastiques), ceux qui combattent (les chevaliers) et ceux qui travaillent (les paysans).

112

LA VIEILLE QUI OINT LA PAUME AU CHEVALIER

our vous réjouir, je veux vous conter l’histoire d’une vieille. Celle-ci avait deux vaches, dont elle tirait sa subsistance. Un jour, les vaches s’échappèrent. Le prévôt, les ayant trouvées, les fait mener en sa maison. Quand la femme l’apprend, elle y va sans plus attendre, prie le prévôt de les lui rendre. Mais elle a beau le prier, le prévôt félon n’a cure de ce que dit la vieille :

P

« Ma foi, chère vieille, payez d’abord l’écot de vos beaux deniers moisis. » La bonne femme s’en retourne, triste et marrie. Elle rencontre Hersant sa voisine, et lui conte sa mésaventure. Hersant lui conseille d’aller trouver un chevalier, et de lui parler de ses ennuis. Si elle lui graisse la patte, il lui fera retrouver ses vaches. 
 La bonne femme, qui n’y comprend rien, est allée chercher du lard, va tout droit chez le chevalier, qui se tenait devant sa maison, et avait disposé ses mains sur ses reins. La femme arrive par-derrière, lui frotte la paume avec le lard. Quand il sent sa paume graissée, il regarde la vieille :

« Bonne femme, que fais-tu ?
 - Seigneur, pour l’amour de Dieu, pitié ! On m’a dit de venir à vous, de vous graisser la patte, et qu’ainsi je serais quitte et récupérerais mes vaches.
 - Celle qui t’a dit de le faire entendait la chose autrement, mais tu n’es pas venue pour rien. Je te ferai rendre tes vaches, et tu auras et l’herbe et le pré. » Cette histoire vise les hommes riches, déloyaux et menteurs : ils n’ont aucune honnêteté. Ils ne pensent qu’à prendre. On n’accorde le droit au pauvre que s’il donne.

QUESTIONS
 UNE HISTOIRE DE VACHES (ENCORE) 1. Comment la vieille perd-elle ses vaches ?
 2. Qui les retrouve ? Comment ce personnage se comporte-t-il avec la vieille ? Appuyez-vous sur le texte pour répondre.
 113

3. De quelle façon la vieille peut-elle récupérer ses vaches ? Qui lui donne ce conseil ? 4. Que signifie l’expression « graisser la patte » ? Que comprend la vieille ? Quelle confusion commet-elle ? Expliquez précisément en vous appuyant sur le texte.

LE COMIQUE 5. Faites des recherches et dites qui, au Moyen Âge, racontait des fabliaux. Citez deux passages, dans ce texte, où le narrateur intervient directement dans l’histoire. 6. Par quelle partie se termine un fabliau ? À quoi le voyez-vous ?
 7. De quels personnages rit-on dans ce fabliau ? Pour quelles raisons précisément ?
 8. Qu’est-ce qu’une satire ? Quelles phrases, à la fin du texte, montrent que le fabliau est satirique ? Justifiez votre réponse. 9. En somme, pour quelles raisons racontait-on des fabliaux ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur vos réponses précédentes.

Illustration du codex Manesse (un manuscrit de poésie lyrique richement illustré). 114

« La Parabole des aveugles » de Pieter Brueghel l'Ancien (1568)

LES DÉBUTS DE FABLIAUX Lisez ces extraits et remplissez le tableau (page suivante). Enfin rédigez une définition du fabliau.

2. Ce fabliau - c’est la vérité - raconte l’histoire d’un prêtre qui avait une vieille mère, très hypocrite et très grincheuse, bossue, laide et hideuse, contrariante en toutes choses. 


1. J’ai ouï conter qu’un vilain, accompagné de deux bourgeois, s’en allait en pèlerinage. Ils faisaient dépense commune. 


(Les Deux Bourgeois et le vilain)

(Le Prêtre qui eut mère par force) 3. Il m’est venu l’idée de conter l’histoire d’un riche vilain qui n’était pas très malin et qui fréquentait les marchés d’Arras et d’Abbeville. Voulez-vous l’ouïr ? La voici. Mais je veux qu’on m’écoute bien.
 (Brifaut) 115

4. Je voudrais vous conter l’histoire d’une vieille pour vous réjouir. Elle avait deux vaches.


9. Je conterai à celui qui veut m’écouter une jolie aventure arrivée dernièrement à Compiègne, et que j’ai entrepris de mettre en rime.

(La Vieille qui oint la paume au chevalier)

(Auberée)

5. Je dirai ici la matière d’un fabliau que je vais vous conter. On tient le ménestrel pour sage s’il s’ingénie à composer de beaux récits et de belles histoires qu’on dit devant ducs, devant comtes. Les fabliaux sont bons à écouter : ils font oublier mainte douleur, maint malheur et maint ennui. 


(Les Trois Aveugles de Compiègne) 6. Au lieu d’un récit inventé, je vous dirai l’histoire vraie - que j’ai entendu raconter - d’un prêtre habitant près d’Anvers.

Personnages Narrateur Lieux Histoire



(La Vessie au prêtre) 7. Seigneur, si vous voulez prêter l’oreille et m’écouter un petit peu, je ne mentirai pas d’un mot, et vous conterai une histoire mise en vers dans ce fabliau.

Objectif de l’histoire Genre littéraire



(Les Trois bossus ménestrels) 8. Jadis, Colin, Hauvis, Jetrut et Hersent avaient l’habitude de conter de belles histoires durant les fêtes et les veillées. Aujourd’hui, partout dans Paris, les maisons et les rues sont pleines des aventures advenues il n’y a pas longtemps à trois femmes. Je les dirai en quelques mots, si vous voulez bien m’écouter. Je ne ferai pas de mensonge : cette histoire est la pure vérité. Jamais en nul pays n’arriva pareille aventure. 


(Les Trois dames de Paris)

LIRE D’AUTRES FABLIAUX • Fabliaux ou contes, fables et romans du XIIe et du XIIIe siècle. Tome 1 • Fabliaux ou contes, fables et romans du XIIe et du XIIIe siècle. Tome 2 • Fabliaux ou contes, fables et romans du XIIe et du XIIIe 116

LES FABLIAUX, DES « CONTES À RIRE EN VERS »

L’APPARITION DU FABLIAU On compte environ cent soixante fabliaux, composés de la fin du XIIe au milieu du XIVe siècle. Beaucoup de ces textes se situent dans la France du Nord (la Picardie), mais aussi le Centre (Champagne, Orléanais) et la Normandie. 
 Les fabliaux apparaissent à un moment où les villes se développent. La population y est très variée (artisans, marchands, bourgeois, paysans... ). C’est une période de paix et de prospérité. 
 La multiplication des foires favorise la diffusion de ces récits racontés en public par des jongleurs qui allaient de foire en foire ou de château en château. 
 Le jongleur a pour objectif de divertir. Le mot « jongleur » est issu du latin joculator, de jocus signifiant « plaisanterie ».

Foire de Champagne au XIIIe siècle

117

DÉFINITION DU FABLIAU

LE COMIQUE DU FABLIAU

Le fabliau est un diminutif picard du mot fable (du latin fabula « récit », « histoire »).

On trouve dans le fabliau un comique satirique.

Malgré la grande diversité des textes, on peut ainsi définir le fabliau :

Comique parce que le texte provoque le rire, satirique parce que le fabliau dénonce par le ridicule les travers, les défauts attribués à des types sociaux (les gens d'Église ou Usages est en Normandie
 les bourgeois accusés de cupidité, les Que qui herbergiez est, qu’il die
 Fablel, ou chançon die à l’oste paysans accusés de bêtise ou de naïveté, etc.).

• Le récit a généralement pour cadre un quotidien représenté de manière réaliste. C'est la vie de tous les jours - celle du Moyen Âge qui est mise en récit.



• Les personnages sont des types rapidement esquissés et peu caractérisés. Ils représentent un statut social (le bourgeois, le vilain, la femme, le prêtre, le riche commerçant...). • Le fabliau se termine par une moralité, ce qui le rapproche d'un autre genre voisin, la fable. • Enfin, le fabliau est en vers (octosyllabes à rimes plates).

Brunain et Blérain en ancien français D’un vilain conte et de sa fame,
 C’un jor de feste Nostre Dame
 Aloient ourer à l’yglise.
 Li prestres, devant le servise,
 Vint à son proisne sermoner,
 Et dist qu’il fesoit bon doner
 Por Dieu, qui reson entendoit ;
 Que Diex au double li rendoit
 Celui qui le fesoit de cuer.
 « Os, fet li vilains, bele suer,
 Que noz prestres a en couvent :
 Qui por Dieu done à escient,
 Que Diex li fet mouteploier ;



 Le fabliau provoque un rire libérateur, qui évoque les difficultés de la vie quotidienne (l’argent, la relation homme-femme ou vilain-bourgeois...). On peut alors librement, dans une société très inégalitaire, se moquer des prêtres, des seigneurs, des chevaliers... Enfin, tous les sujets sont abordés, sans retenue aucune.

118

RÉVISION 3.1 Avez-vous bien retenu ?

Question 1 sur 12 Combien compte-t-on de fabliaux environ ?

A. 160 B. 260 C. 360

Répondre

119

LA FONCTION DU PRONOM RELATIF

Un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, etc.) a une fonction, c’est-à-dire qu’il peut être sujet, COD, COI, complément du nom, etc.

VIDÉO 3.1 Trouver la fonction du pronom relatif


 Quelle que soit sa fonction, le pronom relatif est toujours placé au début de la proposition. Qu’il soit sujet ou COD, il se trouve donc au début de la proposition subordonnée, ce qui ne rend pas facile l’identification de cette fonction. Voici comment trouver la fonction des pronoms qui et que. La méthode est évidemment la même pour les autres pronoms relatifs.

120

LA FONCTION DU PRONOM RELATIF QUI

les perdrix j’ai mangées

« qui » employé seul est toujours sujet :

d - Procéder à quelques petits changements : La proposition obtenue ne veut évidemment rien dire ! Il va alors falloir faire subir à notre proposition une petite transformation. En effet, on ne dit pas :

Le vilain, qui est parti chercher le prêtre, a laissé sa femme seule.
 sujet

Cette fonction est assez facile à trouver. En effet, « qui » se trouve devant le verbe « est parti », il est donc sujet de ce verbe. Bien sûr, c’est « Le vilain » qui est parti, mais le pronom relatif « qui » remplace le groupe nominal « Le vilain ».

LA FONCTION DU PRONOM RELATIF QUE Pour chercher la fonction du pronom « que », les choses sont un peu plus compliquées. Prenons une phrase qui nous servira d’exemple :

les perdrix j’ai mangées mais j’ai mangé(es) les perdrix. e - Trouver la fonction de « les perdrix » Dans « j’ai mangé(es) les perdrix », « les perdrix » est COD (vous pouvez vous poser la question « quoi ? » : « j’ai mangé(es) quoi ? » = « j’ai mangé(es) les perdrix »). f - Trouver la fonction de « que ». Si « les perdrix » est COD, alors le pronom « que » également.

Les perdrix que j’ai mangées étaient excellentes. Voici comment trouver la fonction du pronom relatif : a - Trouver la proposition subordonnée relative : Les perdrix que j’ai mangées étaient excellentes. b - Extraire cette proposition : que j’ai mangées c - Retirer le pronom relatif « que » et le remplacer par son antécédent :

Résumons : • On trouve la proposition subordonnée. • On recherche le pronom et on donne son antécédent. • On extrait cette proposition de la phrase principale. • Dans cette proposition, on remplace le pronom par son antécédent. • On modifie la proposition obtenue pour que cela veuille dire quelque chose. • On donne la fonction de «l'antécédent» mis à la place du pronom. 121

LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELATIVES (EXERCICES)

I - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES.

II - RELEVEZ LE PRONOM RELATIF ET DONNEZ SON ANTÉCÉDENT.

a - Une bourgeoise dont le mari était d’Amiens était née à Orléans. a - Il y avait chez lui une nièce qu’il hébergeait depuis longtemps. b - Le bourgeois qui était très riche connaissait de nombreux tours et ruses. c - Un jour, quatre clercs qui portaient leurs livres et leur linge dans un gros sac arrivèrent à la ville.

b - La jeune fille qui doit épier les deux amants recevra un cotillon en récompense. c - Elle comprend rapidement le plan qu’ils ont imaginé : la dame avertira le clerc si le mari part en voyage.

d - Ils étaient bien vus dans la rue où ils avaient trouvé un gîte. d - Le clerc ira alors la rejoindre là où elle le lui indiquera. e - L’un d’eux allait souvent chez ces bourgeois, lesquels l’appréciaient pour ses bonnes manières. f - Le mari, dont la bourgeoise se plaisait en la compagnie de ce clerc, décida de donner une leçon au jeune homme.

e - Le bourgeois dont le piège fonctionne fait mine de partir pour son commerce. f - À la nuit tombée, le mari, qui veut duper les amants, passe par la porte que lui ouvre sa femme !

122

III - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES. DONNEZ LE PRONOM RELATIF PUIS SON ANTÉCÉDENT.

b - Et les gens saisissent le bonhomme qu’on roue aussitôt de coups.

a - La bourgeoise qui regarde sous le chaperon découvre la fourberie de son mari.

c - Le pauvre homme qu’on prend à la gorge peine à crier merci. d - Enfin, on le jette sur un fumier où il reste comme un chien crevé.

b - Elle lui propose de lui donner de sa bourse s’il tait cette affaire, et lui offre une cachette dans un grenier dont elle a la clef. c - La femme enferme son mari et retrouve le clerc qui l’accueille à bras ouverts.

e - Les gens sont traités comme des rois à qui on donne les meilleurs vins qui fussent en cave. f - Les gâteaux, le vin, la nappe de lin et la chandelle dont la femme s’empare réjouissent les deux amants qui se sont retrouvés.

d - Ils ont traversé le courtil et sont arrivés à la chambre où les draps sont prêts dans le lit. e - Longtemps ils se sont amusés, et la bourgeoise, qui prétend aller faire manger ses gens, laisse son amant. f - Dans la salle où ses gens mangent, la bourgeoise explique : « Un clerc qui me courtise et ne peut me laisser en paix m’attend au grenier là-haut. »

V - RÉÉCRIVEZ ENTIÈREMENT LES PHRASES AU PLURIEL. a - Le mari qui est rentré chez lui se fait préparer un bain par sa femme. b - Elle lui raconte comment on a traité le clerc qu’elle avait livré. c - Le bourgeois, qui croit tout ce qu’on lui dit, n’ose plus la soupçonner.

IV - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES. DONNEZ LE PRONOM RELATIF, SON ANTÉCÉDENT, PUIS SA FONCTION. a - Elle ajoute : « Rouez de coups cet homme que je ne veux plus voir. Je vous donnerai un gallon de vin qui sera votre récompense. »

d - Mais la bourgeoise qui aimait tant le clerc continua de le voir. e - La dame qui fit battre son mari s’en tira comme une femme honnête et sage.

123

ÉVALUATION I - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELATIVES. (6 POINTS)

b - Le goupil dont la fourrure est très belle doit valoir une belle somme. c - Renart que les marchands prennent par les pattes est jeté dans la charrette avec les poissons.

a - Des marchands, qui revenaient du bord de mer, ramenaient toutes sortes de poissons. b - Grâce au vent qui avait soufflé toute la semaine, ils avaient fait une pêche abondante dont ils espéraient tirer un large profit. c - Les paniers qu’ils avaient achetés pour cette occasion crevaient sous le poids des anguilles et des lamproies. d - En cette époque froide où la nourriture était rare, Renart comptait bien ne pas rentrer les poches vides, lesquelles étaient pour le moment, hélas ! bien vides.

II - POUR CHAQUE PHRASE CI-DESSOUS, FAITES DEUX PHRASES SIMPLES. (6 POINTS)

III - RELEVEZ LES PRONOMS RELATIFS ET LEUR ANTÉCÉDENT PUIS DONNEZ LEUR FONCTION. (4,5 POINTS) a - Pour satisfaire la grosse faim qui le tiraillait, Renart saisit deux douzaines des plus beaux harengs. b - Ce gourmand que vous connaissez regrette même qu’il n’y ait pas de sel. c - Les poissons dont Renart se goinfre sont délicieux.

IV - METTEZ CETTE PHRASE AU PLURIEL. (4 POINTS) L’animal qui apprécie ce plat inespéré est rassasié.

Exemple : Renart qui aperçoit les marchands s’étend sur le chemin et fait le mort.
 Renart aperçoit les marchands. Il s’étend sur le chemin et fait le mort. a - L’un des marchands qui espère vendre sa fourrure s’arrête aussitôt.

124

LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES (RELATIVES ET CONJONCTIVES)

I - SOULIGNEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES. a - Les deux frères dont je vous parle partageaient le même logis. b - Un homme qu’on disait très riche habitait près de leur maison. c - C’est chez lui qu’iront les deux frères. d - On entendit le bruit de la porte que les deux frères avaient ouverte.

II - SOULIGNEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES. RELEVEZ LE MOT SUBORDONNANT ET DONNEZ SA NATURE (PRONOM RELATIF OU CONJONCTION DE SUBORDINATION). a - Je dirai ici la matière d’un fabliau que je veux conter. b - Courtebarbe a fait ce fabliau ; je crois qu’il s’en souvient encore. c - Il advint que près de Compiègne suivaient leur chemin trois aveugles.

e - Le chien, qui avait pour nom Estula, est appelé par le fils du bourgeois.

d - Un clerc qui venait de Paris était suivi d’un écuyer à cheval.

f - Le voleur dont l’intelligence était limitée répondit qu’il était là.

e - Le clerc, qui montait un beau palefroi, s’aperçoit que nul ne guide les aveugles.

g - Le fils fut convaincu que c’était le chien qui parlait.

f - Il leur dit qu’il va leur donner un besant pour tous les trois.

h - Il revient droit à la maison où il arrive tout tremblant.

125

III - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELATIVES ; ENTOUREZ LE PRONOM RELATIF, SOULIGNEZ SON ANTÉCÉDENT. a - Je vais vous raconter l’histoire d’une vieille qui avait deux vaches. b - Un jour, les deux vaches s’échappèrent, et le prévôt, qui les avait trouvées, les fait mener sans son étable. c - Ce prévôt, dont la méchanceté était connue de tous, refusa de les rendre à la vieille. d - La vieille femme, que cette histoire navrait, rencontre Hersant, laquelle lui conseille d’aller voir un chevalier. e - L’histoire que j’ai racontée vise les riches haut placés qui sont menteurs et déloyaux.

IV - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELATIVES ; ENTOUREZ LE PRONOM RELATIF, DONNEZ SON ANTÉCÉDENT PUIS LA FONCTION DU PRONOM RELATIF. a - Un homme qu’un pêcheur avait sauvé de la noyade va se plaindre au maire qui lui fixe un jour pour l’affaire.

d - L’autre répond qu’en voulant le sauver, il l’avait frappé d’un ustensile qu’on appelle un grappin. e - Les juges, dont l’intelligence était pourtant vive, demeuraient perplexes. f - Un bouffon passant par là leur dit : « Celui qui parla le premier, qu’on le remette à la mer, là où le grappin l’a frappé et s’il arrive à s’en tirer, l’autre devra l’indemniser. »

V - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CONJONCTIVES UNIQUEMENT. a - Jean le Galois nous raconte que dans le comté de Nevers demeurait un riche bourgeois. b - Ce bourgeois, un marchand qui était très chanceux, pensait que sa femme était la plus belle de tout le pays. c - La dame aimait fort son mari, mais il advint que le bourgeois prit une amie qu’il chérit et combla de robes. d - La dame s’en aperçut et dit à son mari que c’était un grand déshonneur pour eux, qu’il entretenait une garce.

b - Cet homme, qui avait perdu un œil par la faute du pêcheur, voulait obtenir réparation. c - Le jour venu, celui qu’on avait éborgné, parla le premier. 126

LE PET DU VILAIN

e paradis est grand ouvert aux gens charitables, mais ceux qui n’ont en eux ni charité, ni bonté, ni foi, ni loyauté n’auront pas la joie d’y aller. Et je ne pense pas que personne ne puisse l’avoir, s’il n’éprouve quelque pitié pour l’humanité. Je dis ça à propos des vilains que les prêtres et les clercs détestent depuis toujours ; et je ne pense pas que Dieu leur offre de place au paradis. Que jamais Jésus-Christ n’accepte qu’un vilain soit logé avec le fils de la Vierge Marie, car, nous disent les Écritures, ce n’est ni juste ni bon. Les vilains ne peuvent accéder au paradis, ni contre de l’argent ni quoi que ce soit d’autre ; et l’enfer leur échappe également, pour le grand malheur des diables. Vous allez entendre par quelle mé-

L

prise, ils ont perdu l’accès à cette prison. Jadis, un vilain était malade. L’enfer, je puis bien vous l’affirmer, était tout prêt à recevoir son âme. Un diable, préservant les droits de l’enfer, est descendu. Parvenu chez le vilain, il lui suspend au cul un sac de cuir, persuadé que l’âme sort par le cul. Mais le vilain, pour se soigner, avait pris ce soir une potion. Il avait tant mangé de bon bœuf à l’ail et de bouillon gras bien chaud que sa panse n’était pas molle, mais tendue comme une corde de cithare. Il ne redoute plus de périr : s’il peut péter, il est guéri. À cet effort, fortement, il s’efforce ; à cet effort, il met toute sa force. Il s’efforce tant, il s’évertue tant, se retourne tant, et se remue tant, qu’un pet jaillit de sa raie et emplit le sac. Le diable l’attache, car, pour sa pénitence, il lui avait piétiné la panse. Le proverbe dit bien que trop compresser fait chier. Le diable s’en va et parvient jusqu’à la porte avec le pet qu’il emporte dans son sac. En enfer, il jette le tout : le sac, et le pet qui en jaillit d’un coup. Et tous les diables, bouillants de colère, de maudire l’âme du vilain ! Ils tiennent conseil le lendemain, et tombent d’accord pour que jamais plus on apporte l’âme sortie d’un vilain : elle pue, cela ne peut être autrement. 127

Ainsi, ils s’accordèrent jadis sur ce point : un vilain ne peut entrer ni en enfer, ni au paradis. Vous en avez entendu la raison. Rutebeuf ne sait où l’on peut mettre l’âme d’un vilain, qui s’est fermé ces deux royaumes. Qu’elle aille chanter avec les grenouilles ! C’est le mieux qu’elle puisse faire à ce qui lui semble. Ou qu’elle aille tout droit, pour alléger sa pénitence, sur les terres du père Audigier, c’est-à-dire le pays de Cocuce où Audigier chie dans son chapeau. Rutebeuf

QUESTIONS UN VILAIN MORIBOND 1. Pourquoi le vilain est-il sur le point de mourir ? 2. Qui vient chercher son âme ? Pourquoi lui ? 3. Selon ce personnage, par où sort l’âme du vilain ? D’où peut bien venir une telle méprise ? 4. Relevez le champ lexical du corps. 5. Relevez, dans ce passage, la répétition d’une consonne. Comment appelle-t-on ce procédé ? Pourquoi est-il utilisé dans ce texte ? 6. Qu’est-ce qui provoque le comique de ce passage ?

LE REJET DIABOLIQUE 7. Comment réagissent les autres diables lorsque le diable revient en enfer ? Pourquoi ? Quelle décision prennent-ils ? 8. Quelle conséquence cette décision a-t-elle pour les vilains ? 9. En fin de compte, ce texte est-il vraiment comique ? Justifiez votre réponse.

128

« Le triomphe de la mort » de Pieter Brueghel l'Ancien (détail), 1562

129

Pierre Pathelin veut acquérir de l’étoffe pour se faire des vêtements à lui et à sa femme Guillemette. Or cet avocat désormais sans emploi est sans le sou. Pour obtenir ce qu’il désire, il va tromper Guillaume Joceaulme le drapier. L’extrait ci-contre montre comment Pathelin accueille le drapier venu réclamer son argent. 
 Plus tard, le drapier assigne en justice son berger Thibault l’Agnelet. Celui-ci sera défendu par Maître Pathelin qui a bien l’intention, une fois encore, de se moquer du drapier.

UN EXTRAIT DE LA FARCE DE MAÎTRE PATHELIN 


Pathelin feint d’être à l’agonie lorsque le drapier vient réclamer l’argent pour les draps dont il lui a fait crédit. Guillemette : Hélas ! Venez le voir, cher monsieur : il est si souffrant !
 Le drapier : Est-il malade pour de bon, depuis tout à l’heure qu’il est revenu de la foire ?
 Guillemette : De la foire ?
 Le drapier : Par saint Jean, oui. Je crois qu’il y est allé. Il me faut l’argent du drap dont je vous ai fait crédit, maître Pierre.
 Pathelin : Ah ! Maître Jean, j’ai chié deux petites crottes plus dures que la pierre, noires, et rondes comme des pelotes. Prendrai-je un autre clystère ?
 Le drapier : Et qu’est-ce que j’en sais ? Qu’est-ce que j’en ai à faire ? Il me faut neuf francs ou six écus.
 Pathelin : Ces trois morceaux noirs et pointus, les appelez-vous des pilules ? Ils m’ont abîmé les mâchoires ! De grâce, ne m’en faites plus prendre, maître Jean ! Ils m’ont fait tout rendre. Ah ! Il n’y a pas de chose plus amère.
 Le drapier : Non point, par l’âme de mon père : mes neuf francs ne me sont point rendus.
 Guillemette : Par le cou soient pendus de tels gens si pénibles ! Allez-vous-en, par tous les diables, puisque ce n’est par Dieu !
 Le drapier : Par le Dieu qui me fit naître, j’aurai mon drap avant de finir ou mes neuf francs !
 Pathelin : Et mon urine, ne vous dit-elle point que je meurs ? Hélas ! Par Dieu, faites que quoi qu’il arrive je ne trépasse pas !
 Guillemette : Allez-vous-en ! Et n’est-ce pas honteux de lui casser la tête ?
 Le drapier : Dame ! Dieu en soit fâché ! Six aunes de drap... maintenant ! Dites, est-ce concevable, sur votre foi, que je les perde ?
 Pathelin : Si vous pouviez amollir ma merde, maître Jean ! Elle est si dure que je ne sais comment je résiste quand elle me sort du fondement.
 Le drapier : Il me faut neuf francs tout ronds, car, par saint Pierre de Rome...
 Guillemette : Hélas ! Vous tourmentez tellement cet homme ! Comment êtes-vous si dur ? 130

Vous voyez clairement qu’il pense que vous êtes médecin. Hélas ! Le pauvre chrétien a assez de malheur : onze semaines sans relâche, il est resté là, le pauvre homme !

PETITE HISTOIRE DU THÉÂTRE Au Moyen Âge, le théâtre est religieux. On y représente l’histoire sainte, on en « joue » les passages célèbres. D’abord joué dans une église (le drame liturgique ou le jeu), puis sur le parvis d’une église (le miracle), le théâtre apparaît sur la place publique (le mystère).

ORIGINE DE LA FARCE À l’origine, la farce est une petite pièce incorporée à un spectacle édifiant (un mystère) pour détendre un public amassé autour de planches disposées sur des tréteaux. En effet, il n’existe pas à cette époque de bâtiment qu’on appellera plus tard un théâtre. Plus tard, la farce sera jouée de façon autonome dans les foires et les marchés.

DÉFINITION DE LA FARCE Constituée de 300 à 400 vers environ, la farce met en scène trois ou quatre personnages, essentiellement des « types » de la vie quotidienne. Il s’agit du mari trompé, de la femme rusée, du prêtre... Défilent également toutes les professions du Moyen Âge : le chaudronnier, le meunier, le pâtissier, le savetier, le juge, le sergent, le berger... Un personnage important apparaît : le badin. Ce faux niais, ce vrai naïf, cet innocent plaisant fait éclater le rire.

Progressivement, le théâtre quitte donc l’église pour se dérouler dans les villes, les foires, les campagnes, etc.

Les thèmes essentiels de la farce sont la ruse et l’autorité : qui du mari ou de la femme, du maître ou du valet aura l’autorité, le droit de commander l’autre, par quelle ruse ? Représentation d’un mystère

Très proche du fabliau, la farce est l’ancêtre de la comédie, genre théâtral qui se développera avec succès au XVIIe siècle avec Molière.

131

« Perdrix peintes » par Archibald Thorburn

DICTÉES DICTÉE 1

DICTÉE 2

Mots qui vous sont donnés :

Mots qui vous sont donnés :

• fût • eussiez

• chère

AUDIO 3.1 Écoutez le texte

AUDIO 3.2 Écrivez le texte

AUDIO 3.3 Écoutez le texte

AUDIO 3.4 Écrivez le texte

132

LE VILAIN QUI GAGNA LE PARADIS EN PLAIDANT

U

n vilain mourut et, ce qui peut-être jamais n’arriva qu’à lui seul, personne au ciel ni aux enfers n’en fut averti. Vous dire comment cela se fit, je ne le saurais. Ce que je sais, c’est que par un hasard singulier, ni anges ni diables, au moment qu’il rendit son âme, ne se trouvèrent là pour la réclamer. Seul donc et tout tremblant, le villageois partit sans guide ; et, puisque personne ne s’y opposait, il prit son chemin vers le paradis. Cependant, comme il n’en connaissait pas trop bien la route, il craignait de s’égarer ; mais heureusement, ayant aperçu l’archange Michel qui y conduisait un élu, il le suivit de loin sans rien dire, et le suivit si bien qu’il arriva en même temps que lui à la porte. Saint Pierre, dès qu’il entendit frapper, ouvrit au bel ange et à son compagnon, mais quand il vit le manant tout seul : « Passez, passez, lui dit-il, on n’entre point ici sans conducteur, et l’on n’y veut pas de vilains. - Vilain vous-même, répondit le paysan. Il vous convient bien à vous qui avez renié par trois fois notre Seigneur de vouloir chasser d’un lieu où vous ne devriez pas être, d’honnêtes gens qui peut-être y ont droit. Vraiment, voilà une belle conduite pour un apôtre, et Dieu s’est fait un grand honneur en lui confiant les clefs de son paradis. » 133

Pierre, peu accoutumé à de pareils discours, fut tellement étourdi de celui-ci qu’il se retira sans pouvoir répondre. Il rencontra saint Thomas auquel il conta naïvement la honte qu’il venait d’essuyer.

tant était votre chef. Vieux chauve, rentrez, croyez-moi ; et quoique je ne sois parent ni de ce bon saint Étienne ni de tous ces honnêtes gens que vous avez si vilainement fait massacrer, sachez que je vous connais bien. »

« Laissez-moi faire, dit Thomas, je vais trouver le manant et saurai bien le faire déguerpir. » Il y alla, en effet, traita assez rudement le malheureux, et lui demanda de quel droit il osait se présenter au séjour des élus où n’entrèrent jamais que des martyrs et des confesseurs.

GALERIE 3.1 Trois tableaux de Caravage

« Eh ! pourquoi donc y êtes-vous, repartit le vilain, vous qui avez manqué de foi, vous n’avez pas voulu croire à la résurrection, qu’on vous avait pourtant bien annoncée, et auquel il a fallu faire toucher au doigt les plaies du ressuscité ? Puisque les mécréants entrent ici, je puis bien y entrer, moi, qui ai toujours cru comme un bon fidèle. » Thomas baissa la tête à ce reproche, et sans attendre davantage, il alla tout honteux retrouver Pierre. Saint Paul, venu là par hasard, ayant entendu leurs plaintes, se moqua d’eux. « Vous ne savez point parler », leur dit-il. Et, jurant par son chef qu’il allait les venger et les débarrasser du vilain, il s’avance d’un air fier et le prend par le bras pour le chasser. « Ces façons-là ne me surprennent point, répond le villageois. Persécuteur ou espion des chrétiens, vous avez toujours été un tyran. Pour vous changer, il a fallu que Dieu ait déployé tout ce qu’il sait en fait de miracles. Encore n’a-t-il pas pu vous guérir d’être un brouillon, ni vous empêcher de vous quereller avec Pierre, qui pour-

Le reniement de saint Pierre

134

Malgré toute l’assurance qu’il avait promise, Paul fut déconcerté. Il retourna auprès des deux apôtres qui, le voyant aussi mécontent qu’eux, prirent le parti d’aller se plaindre à Dieu. Pierre, comme chef, porta la parole. Il demanda justice, et finit par dire que l’insolence du vilain lui avait fait tant de honte qu’il n’oserait plus retourner à son poste, s’il croyait l’y retrouver encore.

trer vous-même en m’appelant pour vous répondre, m’y voilà, j’y resterai, car vous avez dit dans votre Évangile, souvenez-vous en : il est entré, qu’on l’y laisse ; et vous n’êtes pas capable de manquer à votre parole. - Tu l’as gagné par ta plaidoirie, dit Dieu, restes-y, puisque tu as si bien su parler. Voilà ce que c’est d’avoir été à bonne école. »

« Eh bien ! je veux aller moi-même lui parler », dit Dieu. Il se rend aussitôt avec eux à la porte ; il appelle le manant qui attendait toujours, et lui demande comme il est venu là sans conducteur, et comment il a l’assurance d’y rester après avoir insulté ses apôtres. « Sire, ils ont voulu me chasser, et j’ai cru avoir droit d’entrer aussi bien qu’eux, car enfin je ne vous ai pas renié, je n’ai pas manqué de foi envers votre sainte parole, et n’ai fait emprisonner ni lapider personne. On n’est pas reçu ici sans jugement, je le sais. Eh bien ! je m’y soumets. Sire Dieu, jugez-moi. Vous m’avez fait naître dans la misère, j’ai supporté mes peines sans me plaindre et travaillé toute ma vie. On m’a dit de croire à votre Évangile, j’y ai cru. On m’a prêché je ne sais combien de choses, je les ai faites. Bref, tant que vous m’avez laissé des jours, j’ai tâché de bien vivre et n’ai rien à me reprocher. Venait-il chez moi des pauvres ? je les logeais, je les faisais asseoir au coin de mon feu, et je partageais avec eux le pain gagné à la sueur de mon front. Vous savez, Sire, si je vous ment en la moindre chose. Dès que je me suis vu malade, je me suis confessé et j’ai reçu les sacrements. Notre pasteur nous a toujours annoncé que, qui vivrait et mourrait ainsi, paradis lui serait donné. Je viens en conséquence vous le demander. Au reste, vous m’y avez fait en-

PIERRE, THOMAS ET PAUL Pierre a renié Jésus trois fois : Une servante le [Pierre] vit assis près de la flambée et, fixant les yeux sur lui, elle dit : « Celui-là aussi était avec lui [Jésus] ! » Mais lui nia en disant : « Femme, je ne le connais pas. » Peu après, un autre, l’ayant vu, déclara : « Toi aussi, tu en es ! » Mais Pierre déclara : « Homme, je n’en suis pas. » Environ, une heure plus tard, un autre soutenait avec insistance : « Sûrement, celui-là aussi était avec lui et d’ailleurs il est Galiléen ! » Mais Pierre dit : « Homme, je ne sais ce que tu dis. » Et à l’instant même, comme il parlait encore, un coq chanta, et le Seigneur, se retournant, fixa son regard sur Pierre. Et Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur, qui lui avait dit : « Avant que le coq ait chanté aujourd’hui, tu m’auras renié trois fois. » (L’Évangile selon saint Luc)

135

QUESTIONS

RÉDIGEZ

UN VILAIN AU PARADIS

Vous aussi, plaidez votre cause afin d’accéder à un lieu qui vous est interdit ou pour faire une chose qui vous est défendue.

1. Comment le vilain parvient-il au paradis ? Un vilain a-t-il le droit d’y accéder ? Pourquoi ?

Donnez, au moins, trois arguments à votre interlocuteur afin de convaincre celui qui vous écoute d’accepter ce que vous lui demandez.

2. Quels sont les personnages rencontrés par le vilain ? Quelle réaction ces personnages ont-ils en voyant le vilain ? 3. Dans quel ordre apparaissent-ils ? Pourquoi ?

VOCABULAIRE a - Donnez au moins quatre mots de la même famille que « ange ».

4. Que signifie le verbe « plaider » ? Que plaide le vilain ? b - Que signifie le mot « ange » dans les expressions : 5. Relevez chaque argument donné par le vilain à chacun de ces personnages. 6. Que répondent ces personnages ?

« ange déchu », « ange exterminateur », « ange gardien », « saut de l’ange », « sourire aux anges », « un ange passe », « être aux anges », « une faiseuse d’ange ».

UN FABLIAU MERVEILLEUX

CONJUGAISON

7. Ce fabliau correspond-il à la définition que nous en avons donnée ? Pourquoi ?

« je les faisais asseoir au coin de mon feu »

8. Le vilain présente-t-il les caractéristiques habituelles du vilain, tel que nous l’avons rencontré dans les précédents fabliaux ?

a - Relevez les deux verbes que contient cette phrase. b - Qu’est-ce qui peut vous surprendre dans leur prononciation ?

9. Formulez, avec vos propres mots, la moralité de cette histoire.

136

LES VERBES IRRÉGULIERS

Les verbes « aller », « asseoir », « dire », « faire », « savoir », « vouloir », « voir », etc. sont des verbes irréguliers, c’est-à-dire que leur radical subit de nombreuses transformations. Ainsi, le verbe « aller » a quatre formes différentes, ce qui justifie, d’ailleurs, son classement parmi les verbes du 3e groupe : • • • •

je vais (présent de l’indicatif) nous allons (présent de l’indicatif) nous irons (futur simple de l’indicatif) qu’il aille (présent du subjonctif)

Voici la conjugaison (les formes simples) de quelques verbes fréquents dont l’irrégularité peut vous faire commettre quelques fautes.

LE VERBE « ALLER » Présent

Présent

Imparfait

Futur simple

je vais

j’allais

j’irai

que j’aille

tu vas

tu allais

tu iras

que tu ailles

il va

il allait

il ira

qu’il aille

nous allons

nous allions

nous irons

que nous allions

vous allez

vous alliez

vous irez

que vous alliez

ils vont

ils allaient

ils iront

qu’ils aillent

(subjonctif)

137

LE VERBE « ASSEOIR » Ce verbe possède une double conjugaison, l’une ancienne (plutôt soutenue), l’autre refaite et simplifiée. Choisissez celle que vous voulez, mais ne mélangez pas les deux. Remarquez que le verbe « asseoir » s’emploie généralement à la forme pronominale (« s’asseoir »).

Présent

Imparfait

Futur simple

Présent (subjonctif)

j’assieds / j’assois

j’asseyais / j’assoyais

j’assiérai / j’assoirai

que j’asseye / que j’assoie

tu assieds / tu assois

tu asseyais / tu assoyais

tu assiéras / tu assoiras

que tu asseyes / que tu assoies

il assied / il assoit

il asseyait / il assoyait

il assiéra / il assoira

qu’il asseye / qu’il assoie

nous asseyons / nous assoyons

nous asseyions / nous assoyions

nous assiérons / nous assoirons

que nous asseyions / que nous assoyions

vous asseyez / vous assoyez

vous asseyiez / vous assoyiez

vous assiérez / vous assoirez

que vous asseyiez / que vous assoyiez

ils asseyent / ils assoient

ils asseyaient / ils assoyaient

ils assiéront / ils assoiront

qu’ils asseyent / qu’ils assoient

138

LE VERBE « DIRE »

Présent

Imparfait

Futur simple

Présent (subjonctif)

je dis

je disais

je dirai

que je dise

tu dis

tu disais

tu diras

que tu dises

il dit

il disait

il dira

qu’il dise

nous disons

nous disions

nous dirons

que nous disions

vous dites

vous disiez

vous direz

que vous disiez

ils disent

ils disaient

ils diront

qu’ils disent

139

LE VERBE « FAIRE »

Présent

Imparfait

Futur simple

Présent (subjonctif)

je fais

je faisais

je ferai

que je fasse

tu fais

tu faisais

tu feras

que tu fasses

il fait

il faisait

il fera

qu’il fasse

nous faisons

nous faisions

nous ferons

que nous fassions

vous faites

vous faisiez

vous ferez

que vous fassiez

ils font

ils faisaient

ils feront

qu’ils fassent

140

LE VERBE « SAVOIR »

Présent

Imparfait

Futur simple

Présent (subjonctif)

je sais

je savais

je saurai

que je sache

tu sais

tu savais

tu sauras

que tu saches

il sait

il savait

il saura

qu’il sache

nous savons

nous savions

nous saurons

que nous sachions

vous savez

vous saviez

vous saurez

que vous sachiez

ils savent

ils savaient

ils sauront

qu’ils sachent

141

LE VERBE « VOULOIR »

Présent

Imparfait

Futur simple

Présent (subjonctif)

je veux

je voulais

je voudrai

que je veuille

tu veux

tu voulais

tu voudras

que tu veuilles

il veut

il voulait

il voudra

qu’il veuille

nous voulons

nous voulions

nous voudrons

que nous voulions

vous voulez

vous vouliez

vous voudrez

que vous vouliez

ils veulent

ils voulaient

ils voudront

qu’ils veuillent

142

LE VERBE « VOIR »

Présent

Imparfait

Futur simple

Présent (subjonctif)

je vois

je voyais

je verrai

que je voie

tu vois

tu voyais

tu verras

que tu voies

il voit

il voyait

il verra

qu’il voie

nous voyons

nous voyions

nous verrons

que nous voyions

vous voyez

vous voyiez

vous verrez

que vous voyiez

ils voient

ils voyaient

ils verront

qu’ils voient

143

EXERCICES

INTERACTIF 3.1 Conjuguez les verbes au présent de l’indicatif

INTERACTIF 3.3 Conjuguez les verbes au futur simple de l’indicatif

INTERACTIF 3.2 Conjuguez les verbes à l’imparfait de l’indicatif

INTERACTIF 3.4 Conjuguez les verbes au présent du subjonctif

INTERACTIF 3.5 Conjuguez les verbes au temps et au mode demandés

144

LE VILAIN ET L’OISEAU

U

n vilain avait pris un des oiseaux les plus petits (on l’appelle un rossignol), et il allait le tuer avec son couteau, mais l’oiseau reçut la faculté de parler et lui dit :

« À quoi te servira-t-il de m’ôter la vie ? Tu ne pourras apaiser ta faim avec mon corps ; mais si tu voulais me relâcher, je te donnerais trois conseils qui, si tu les suis bien, pourront t’être d’un grand avantage. » Le vilain, surpris d’entendre l’oiseau parler, promit de le relâcher s’il lui communiquait ces trois utiles préceptes. « Écoute donc, dit l’oiseau. Voici le premier : N’essaie jamais d’atteindre une chose qui ne peut être atteinte. Voici le second : Ne te chagrine pas pour une chose perdue et impossible à recouvrer. Voici le troisième : Ne crois jamais à une parole incroyable. Observe ces trois recommandations, et tu t’en trouveras bien. » Le vilain laissa donc l’oiseau s’envoler, comme il le lui avait promis. Et le rossignol, en voltigeant au-dessus de sa tête, se mit à chanter

doucement. Puis, sa chanson finie, voulant savoir si l’homme avait compris la valeur de ses préceptes et en avait retiré quelque utilité, il lui dit : « Que tu as été déraisonnable ! tu as perdu par ta faute un grand trésor : j’ai dans mes entrailles une perle plus grosse qu’un œuf d’autruche. » L’homme, en entendant ces mots, fut plein de douleur. Il tendit son filet et s’efforça de reprendre l’oiseau. Il lui disait : « Viens dans ma maison, j’aurai tous les soins de toi, je te nourrirai de mes mains et je te laisserai voler à ton aise. » Mais le rossignol lui répondit : « Maintenant, je vois que tu es vraiment déraisonnable. Tu n’as retiré aucun fruit des préceptes que je t’ai donnés : tu te chagrines de m’avoir perdu quand tu ne peux me recouvrer ; tu as essayé de me prendre quand il t’est impossible de m’atteindre ; et tu crois qu’il y a dans mes entrailles une perle plus grosse qu’un œuf d’autruche, quand mon corps tout entier n’atteint pas cette grosseur. » 145

QUESTIONS

9. Que signifie le mot « absurde » ? Pourquoi peut-on dire que cette histoire est absurde ?

UN FABLIAU MERVEILLEUX 1. Quelle figure de style a-t-on lorsqu’un animal parle ?

RÉDIGEZ

2. À quel genre littéraire peut-on penser lorsqu’un animal parle ? Citez-en au moins deux.

Formulez, comme l’oiseau, quelques conseils (sur le sujet de votre choix : pour pratiquer un sport, pour bien commencer au collège, etc.).

3. Trouve-t-on habituellement ce genre de personnage dans le fabliau ?

Utilisez le même mode, et classez vos conseils par ordre en utilisant des déterminants numéraux ordinaux (le premier, le deuxième, etc.).

L’HOMME BÊTE, LA BÊTE INTELLIGENTE 4. Encore une fois, à quoi sert-il de savoir (bien) parler ?

VOCABULAIRE Expliquez la formation du mot « déraisonnable ».

5. Quels sont les conseils donnés par l’oiseau ? 6. Quel temps et quel mode est utilisé pour formuler un conseil ? Relevez des exemples. 7. Que signifie l’expression « avoir une cervelle d’oiseau » ?

• Quelle partie du mot faut-il retirer pour obtenir son contraire ? Comment appelle-t-on cette partie ? • Quel est le radical de ce mot ? • Quelle partie trouve-t-on à la fin de ce mot ? Comment l’appelle-t-on ? Connaissez-vous d’autres mots se terminant par cette partie ? Lesquels ?

8. Que penser du vilain : a-t-il raison ou a-t-il tort de croire à ces conseils ? Justifiez votre réponse.

146

RÉDACTION

SUJET

II - UN FABLIAU (5 POINTS)

Racontez un fabliau.

• Le texte est un fabliau relativement court d'une page ou deux, proprement écrit (lisible et sans ratures) (1 point) • L'histoire se passe au Moyen Âge (sans anachronismes) et les personnages sont typiques de cette époque (vilain, curé, chevalier, etc.) (2 points) • L'histoire se déroule dans un cadre réaliste (c'est la vie quotidienne du Moyen Âge qui est racontée) (1 point) • Le texte s'achève par une moralité (1 point)

BARÈME I - LE TEXTE (11 POINTS) • Le texte est composé de plusieurs parties ou paragraphes clairement distincts (2 points) • Le texte ne contient pas plus de cinq fautes d'orthographe (4 points) • La ponctuation (notamment celle du dialogue s'il y en a un) est correcte (2 points) • La rédaction est bien écrite : les phrases sont bien construites, le vocabulaire est recherché, etc. (3 points)

III - LE COMIQUE (4 POINTS)

INTERACTIF 3.6 Rédigez et envoyez votre travail

• Le fabliau est comique. L'intention de divertir apparaît donc clairement (2 points) • Le fabliau est satirique. C'est donc une moquerie de quelqu'un ou de quelque chose (2 points) 147

4

LES GÉANTS GARGANTUA ET PANTAGRUEL

149

PETITE BIOGRAPHIE DE FRANÇOIS RABELAIS

En 1532 paraissent Les Horribles et Épouvantables Faits et prouesses du très renommé Pantagruel, Roi des Dipsodes, fils du grand géant Gargantua. Son auteur est un certain Alcofribas Nasier, anagramme de François Rabelais. C’est l’œuvre d’un homme entre quarante et cinquante ans qui, s’il ne veut pas périr sur le bûcher (tel l’humaniste Étienne Dolet), ne peut pas révéler son vrai nom. 
 Nous ne savons pas précisément en quelle année Rabelais est né (en 1483 ? Peut-être en 1494 ?) ni en quel lieu (à la métairie de la Devinière non loin de Chinon ?). En revanche, on peut avoir le sentiment qu’il a mené plusieurs vies : tour à tour, moine, médecin et écrivain, il voyage aux quatre coins de la France et de l'Italie. Il meurt en 1553, après avoir été jeté en prison, suite à une condamnation de la Sorbonne.

150

Rabelais sera mêlé de près aux relations diplomatiques. Il assiste même à l’entrevue d’Aigues-Mortes entre Charles Quint et François 1er en 1538 !

151

INTERACTIF 4.1 Des chefs-d’œuvre

Découvrez une famille de géants 152

MOINE À 26 ans, Rabelais est un moine franciscain qui se prend de passion pour les textes de l’Antiquité et notamment pour le grec. Quand la faculté de théologie de Paris interdit l’étude du grec en France, les Franciscains s’emparent de ses livres. Il rejoint alors les Bénédictins, ordre créé par saint Benoît, plus favorables à l’étude des auteurs de l’Antiquité.

MÉDECIN Rabelais renonce finalement à la vie de moine. En 1530, il étudie à la Faculté de médecine de Montpellier. À cette époque, on étudie la médecine non pas en pratiquant mais en lisant les livres (Hippocrate, Galien...). Un humaniste comme Rabelais va pouvoir travailler directement sur les textes en grec, et non sur des traductions latines pleines d’erreurs. 
 En 1537, il pratiquera même cette méthode nouvelle d’observation directe du corps, la dissection du cadavre d’un pendu. Cette pratique est évidemment vue d’un mauvais œil par l’Église.

Illustration montrant les connaissances en anatomie au XVIe siècle

153

En 1535, le cardinal Jean du Bellay le prend sous sa protection. Il se rend à Rome en qualité de médecin du cardinal.

ÉCRIVAIN Son premier livre raconte l’histoire du géant Pantagruel. Devant le succès de cette œuvre inspirée des Grandes Chroniques, Rabelais publie en 1534 La Vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel, puis Le Tiers Livre (1546), Le Quart Livre (1548 puis 1552) et enfin Le Cinquième Livre (publié neuf ans après la mort de l’auteur, en 1564). 
 Son œuvre est complexe : elle tient de la fable, de la farce, du fabliau, du roman de chevalerie, de l’Antiquité grecque et latine, etc. Mêlant combats, explorations, découvertes, obscénités et idéaux humanistes, c’est une œuvre au croisement du Moyen Âge et de la Renaissance.

L’ANAGRAMME 1. Alcofribas Nasier et François Rabelais désignent la même personne.
 Observez chacune des lettres qui composent ces noms. Que remarquez-vous ? 2. Cherchez dans un dictionnaire la définition du mot anagramme et notez-la. 3. Le mot « chien » peut former deux anagrammes. Lesquelles ? 4. Avida dollars est l’anagramme d’un célèbre peintre du XXe siècle. Qui est-il ? Pourquoi, à votre avis, l’appeler ainsi ?

INTERACTIF 4.2 Les anagrammes

Trouvez les anagrammes des mots proposés.

154

LA NAISSANCE DE GARGANTUA

P

eu de temps après, elle commença à soupirer, à se lamenter et à crier. Soudain, une foule de sages-femmes vinrent de tous côtés. En la tâtant par le bas, elles trouvèrent quelques morceaux de peau d’assez mauvais goût, et pensèrent que c’était l’enfant. Mais c’était le fondement qui lui échappait, à cause du relâchement du gros intestin (lequel vous appelez le boyau du cul), car elle avait trop mangé de tripes, comme nous avons déclaré ci-dessus. Alors une repoussante vieille de la compagnie, qui était venue de Brisepaille près de Saint-Genou il y a plus de soixante ans et qui avait la réputation d’être un grand médecin, lui fit un astringent si horrible que tous ses sphincters en furent tellement obstrués et resserrés que vous les eussiez élargis à grande peine avec les dents, ce qui est une chose bien horrible à penser. C’est de la même façon que le diable, à la messe de Saint-Martin écrivant le caquetage de deux commères, allongea à belles dents son parchemin. 
 Suite à cet inconvénient, les cotylédons se relâchèrent, et l’enfant sauta, entra dans la veine cave, et, montant par le diaphragme jus155

qu’au-dessus des épaules (où ladite veine se partage en deux), il prit son chemin à gauche, et sortit par l’oreille gauche. 
 Dès qu’il fut né, il ne cria pas comme les autres enfants : « Mies ! mies », mais il s’écriait à haute voix : « À boire ! à boire ! à boire ! », comme s’il invitait tout le monde à boire, si bien qu’il fut entendu de tout le pays de Busse et de Bibarois. 
 Je me doute que vous ne croyez sûrement pas cette étrange nativité. Si vous n’y croyez pas, je ne m’en soucie guère, mais un homme de bien, un homme de bon sens croit toujours ce qu’on lui dit et qu’il trouve dans les livres. Est-ce contraire à notre loi, à notre foi, à la raison, aux Saintes Écritures ? Pour ma part, je ne trouve rien écrit dans la Sainte Bible qui soit contre cela. Mais, si telle eût été la volonté de Dieu, diriez-vous qu’il ne l’eût pu faire ? Ah ! de grâce, ne vous encombrez jamais l’esprit de ces vaines pensées, car je vous dis qu’à Dieu rien n’est impossible, et, s’il le voulait, les femmes auraient dorénavant ainsi leurs enfants par l’oreille.

Bacchus ne fut-il pas engendré par la cuisse de Jupiter ?
 Roquetaillade ne naquit-il pas du talon de sa mère ?
 Croquemouche de la pantoufle de sa nourrice ?
 Minerve ne naquit-elle pas du cerveau par l’oreille de Jupiter ?
 Adonis par l’écorce d’un arbre à myrrhe ?
 Castor et Pollux de la coque d’un œuf pondu et couvé par Léda ?
 Mais vous seriez bien davantage ébahis et étonnés si je vous exposais à présent tout le chapitre de Pline où il VIDÉO 4.1 L’anecdote parle des enfantements étranges et contre nature ; et toutefois je ne suis point un menteur aussi effronté qu’il l’a été. Lisez le septième livre de son Histoire naturelle, chap. III, et ne me tarabustez plus l’esprit avec ça.

Gargantua, Chapitre VI Comment Gargantua naquit de façon bien étrange

Rabelais vous parle

156

QUESTIONS

QUELQUES NAISSANCES FABULEUSES

UNE NAISSANCE BIEN ÉTRANGE

LES NAISSANCES BIBLIQUES

1. Quel est l’infinitif du verbe « naquit » ? Quel est son temps ? Trouvez, dans le 5e paragraphe, un mot de la même famille.

La naissance d’Adam et Ève ou même de Jésus ne sont pas moins étonnantes que celle de Gargantua. 


2. Comment Grangousier accouche-t-elle de Gargantua ? Est-ce une naissance vraisemblable ? Pourquoi ? 3. En quoi le comportement de l’enfant à la naissance est-il tout aussi invraisemblable ?

UNE PLAISANTERIE HUMANISTE 4. Quelles preuves l’auteur utilise-t-il pour nous convaincre de la possibilité de cette naissance ? 5. À quoi voit-on que ce texte est l’œuvre d’un homme érudit ? Citez des passages précis. 6. Cet homme savant se prend-il au sérieux ? Justifiez votre réponse. 7. À quel texte étudié, lors d’un chapitre précédent, cette phrase fait-elle penser : « un homme de bon sens croit toujours ce qu’on lui dit et qu’il trouve dans les livres » ? Que peut-on en conclure des intentions de l’auteur ?

Le premier homme est né d’un mélange de terre et d’eau auquel Dieu a insufflé la vie. Se sentant seul, Adam lui demande une compagne qui serait née d’une côte surnuméraire. On a souvent dit que cette histoire provenait d’une mauvaise traduction et qu’en fait Ève serait née pendant le sommeil d’Adam, à ses côtés. Ce qui faisait dire à Gaston Bachelard : « Adam a trouvé Ève en sortant d’un rêve : c’est pourquoi la femme est si belle » (L’Eau et les rêves, p.25). La naissance de Jésus est tout aussi étrange, puisqu’il est né (comme Dark Vador) d’une vierge. La première scène de L’évangile selon saint Mathieu du réalisateur italien Pier Paolo Pasolini montre la sidération de Joseph lorsqu’il découvre Marie enceinte. Puis Rabelais évoque, entre autres, la naissance de Bacchus, de Minerve, d’Adonis et des jumeaux Castor et Pollux.

157

LES NAISSANCES MYTHOLOGIQUES BACCHUS Bacchus est né de la cuisse de Jupiter.
 Sur les conseils perfides d’Héra, Sémélé demande à voir Jupiter dans toute sa splendeur divine. Celui-ci, obligé de s’exécuter après avoir prêté serment, foudroie immédiatement la pauvre jeune fille, consumée par la splendeur divine. Comme elle était enceinte, Jupiter a juste le temps de se saisir de l’enfant qui finira sa gestation dans la cuisse de Jupiter, et sera né deux fois.

MINERVE Minerve est née de la tête de Jupiter.
 Craignant que Métis, la déesse de la ruse, ne lui donne un fils qui le détrônerait, le roi des dieux imagine un étrange stratagème. Il lui propose un concours qui met chacun d’eux au défi de se métamorphoser mieux que ne le ferait l’autre. À la fin, Métis se transformant en mouche puis en goutte d’eau, Jupiter l’engloutit. Le roi des dieux est aussitôt pris d’un mal de tête qu'Héphaïstos soulage d’un grand coup de massue. De son crâne fracassé sortit l’enfant que portait Métis, une fille armée et portant un casque : Minerve.

Léda et le cygne copie par Giovanni Francesco Melzi d'après l'original perdu de Léonard de Vinci. 158

ADONIS

LES NAISSANCES DANS L'HISTOIRE DE PLINE

Adonis naquit des amours incestueuses d’un père et de sa fille. Myrrha prétendait être si belle qu’elle refusait le culte de Vénus. Pour se venger, la déesse de l’amour lui inspira pour son père une passion dévorante. Une nuit, Myrrha entra dans le lit de son père sans que celui-ci la reconnût. Quand son père s’aperçut de ce qui s’était passé, il voulut tuer sa fille puis se suicider afin d’épargner à sa maison un déshonneur inévitable. Affolée, Myrrha s’enfuit dans la forêt. Mais sachant que son père la retrouverait et se sentant perdue, elle demanda aux dieux de lui épargner d’être égorgée par son propre père qu’elle aimait tant. Émus, les dieux la changèrent en un arbre, mais ils ne purent cacher ses larmes si abondantes. Aujourd’hui encore coulent ces gouttes chaudes devenues précieuses, la myrrhe.
 Neuf mois plus tard, l’arbre se fendit en deux et un enfant splendide en sortit, Adonis.

L’auteur de Gargantua évoque enfin l’auteur romain Pline l’ancien et son Histoire naturelle, dont l’autorité est ou a été incontestable. Pline rapporte qu’« une femme accoucha quatre fois de deux jumeaux » ou encore qu’« il y a des accouchements de sept enfants à la fois », « Il naît aussi des enfants qui ont les deux sexes : nous les appelons Hermaphrodites » (Wikipédia). Mieux encore, il prétend qu’« une esclave mit au monde un serpent » ; il cite même le cas « d’un enfant qui rentra aussitôt dans l’utérus » (Wikipédia) ! Comment s’en étonner puisque quelques pages auparavant, Pline évoque Mégasthène qui « mentionne une nation d’entre les Nomades de l’Inde qui n’a que des trous pour narine, et des pieds flexibles comme le corps des serpents ; on la nomme les Scyrites » (Wikipédia).

VIDÉO 4.2 Un autre géant

CASTOR ET POLLUX Enfin, Castor et Pollux sont les enfants de Léda séduite par Zeus qui lui était apparue sous la forme d’un splendide cygne. Les jumeaux naissent alors dans des œufs.

Extrait des Voyages de Gulliver (1939) adapté du roman de Jonathan Swift (1726) 159

LA RENAISSANCE

LA FIN DU MOYEN ÂGE Il n’y a pas de coupure nette entre le Moyen Âge et la Renaissance. Cependant, à partir du XVe siècle, de nombreux événements sont la manifestation de changements profonds :

Christophe Colomb, croyant arriver en Inde, découvre l’Amérique

• l’invention de l’imprimerie vers 1450 qui permet une large diffusion des idées ; • la prise de Constantinople par les Turcs en 1453 qui marque la fin de l’empire byzantin ; • le début des guerres d’Italie en 1494, où on découvre le raffinement et la culture italiens ; • les grandes expéditions maritimes (Christophe Colomb, Vasco de Gama, Magellan) qui élargissent le monde en ouvrant de nouveaux horizons ; • la découverte de Copernic (1473-1543) qui démontre que la terre tourne autour du soleil et non l’inverse (l’homme n’est plus au centre de l’univers).

160

LA RENAISSANCE Le XVIe siècle français est le siècle de la Renaissance. C’est une période qui voit renaître le goût des textes antiques grecs ou latins. Les savants souhaitant ce retour aux grands auteurs oubliés de l’Antiquité sont les humanistes (humanitas désignant en latin la culture). Ils veulent une renaissance de la culture et rompre avec un enseignement dominé par la religion dans les universités.
 Les humanistes leur reprochent d’avoir réduit le savoir à une érudition inutile, d’encombrer les mémoires sans vraiment développer l’intelligence et la réflexion, de lire les commentaires des textes et non de lire les textes, etc.

En outre, l’humanisme appelle de ses vœux une société hautement civilisée : « Je vois les brigands, les bourreaux, les soldats, les palefreniers de maintenant plus savants que les docteurs et les prêcheurs de mon temps », écrit Rabelais - non sans humour - dans Pantagruel (chapitre 8) En 1530, François Ier fonde le Collège des lecteurs royaux (l’actuel Collège de France). Des professeurs payés et protégés par le roi échappent au pouvoir de la Sorbonne (la Faculté de théologie de Paris) et y enseignent le latin, le grec et l’hébreu...

161

La cour de France gagne en prestige tant les chefs-d’œuvre abondent en cette période. François Ier fait venir en France de grands peintres italiens (Léonard de Vinci, Le Titien, Le Primatice... ). À l’exemple italien, on fait construire de somptueux châteaux (Chambord, Chenonceaux... ).

Le massacre de la Saint-Barthélemy est le massacre de protestants déclenché à Paris, le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy.

162

Toutefois, gardons à l’esprit que la Renaissance est aussi l’époque où l’on allume des bûchers pour tous ceux qui contrediraient la Sorbonne (Étienne Dolet est torturé et brûlé avec ses livres), que la France est ensanglantée par les guerres de religion (les catholiques s’opposent aux protestants), et que toute l’Europe est en guerre (L’empereur Charles Quint possède l’Espagne, l’Allemagne et une grande partie de l’Italie).

RÉVISION 4.1 Avez-vous bien retenu ?

Question 1 sur 5 À quel siècle, le Moyen-Âge s’arrête-t-il ?

A. XIVe B. XVe C. XVIe

Répondre

LE TORCHECUL

S

us la fin de la quinte année, Grandgousier, retournant de la défaicte des Canarriens, visita son filz Gargantua. Là fut resjouy comme un tel père povoit estre voyant un sien tel enfant, et, le baisant et accollant, l’interrogeoyt de petitz propos puériles en diverses sortes. Et beut d’autant avecques luy et ses gouvernantes, èsquelles par grand soing demandoit, entre aultres cas, si elles l’avoyent tenu blanc et nect. A ce Gargantua feist response qu’il y avoit donné tel ordre qu’en tout le pays n’estoit guarson plus nect que luy. 
 « Comment cela ? dist Grandgousier.
 - J’ay (respondit Gargantua) par longue et curieuse expérience inventé un moyen de me torcher le cul, le plus seigneurial, le plus excellent, le plus expédient que jamais feut veu.
 - Quel ? dict Grandgousier.
 - Comme vous le raconteray (dist Gargantua) présentement.
 « Je me torchay une foys d’un cachelet de velours de une damoiselle, et le trouvay bon, car la mollice de sa soye me causoit au fondement une volupté bien grande ; une autre foys d’un chapron d’ycelles, et feut de mesmes. [...]
 Puis, fiantant derriere un buisson, trouvay un chat de Mars ; d’iceluy me torchay, mais ses gryphes me exulcérèrent tout le perinée.
 164

De ce me gueryz au lendemain, me torchant des guands de ma mère [...]. »

Gargantua, Chapitre XIII Comment Grandgousier cogneut l’esperit merveilleux de Gargantua à l’invention d’un torchecul.

QUESTIONS 1. « Sus la fin de la quinte année »
 Que signifie le mot « quinte » ? Donnez deux mots de la même famille. 2. Le verbe « estre » s’écrit aujourd’hui « être ».
 Trouvez des mots de la même famille que « forêt », « hôpital » et « bête » qui contiennent encore un « s » à la place de l’accent circonflexe. 3. « baisant et accollant »
 Quel est le premier sens du mot « baiser » ? Donnez un synonyme.
 Le participe présent « accollant » s’écrit aujourd’hui un peu différemment. Cherchez son orthographe actuelle, et donnez sa signification. 4. « de une damoiselle »
 Réécrivez ces mots en français moderne. Que remarquez-vous ? 5. Comment écrit-on actuellement les mots « gryphe » et le mot « guand » ? 6. Réécrivez la première phrase en français moderne.

165

UNE ÉDITION DE 1542 1. Qu’est-ce qui rend, selon vous, le texte difficile à lire ? 2. Quels signes, fréquemment utilisés quand on écrit, sont absents de ce texte ? 3. Comparez la reproduction ci-contre avec le texte reproduit page 164. Quelle faute trouve-t-on à la première ligne ? 4. Lisez la dernière ligne. Comment fait-on la lettre « s » ?

166

VOCABULAIRE Au XVIe siècle, on ne lisait pas Rabelais plus facilement que nous ne le lisons aujourd’hui. En effet, on n’était pas habitué à des mots déjà vieillis, aux régionalismes, aux emprunts à l’italien, aux nouveaux mots latins et grecs (dont beaucoup sont restés). De plus, il n’y avait pas encore de dictionnaire !

François Rabelais, comme nombre d’écrivains de la Renaissance (Du Bellay, par exemple), a contribué à enrichir la langue française. En forgeant ou empruntant des mots nouveaux (qu’on appelle des néologismes), il a apporté ou popularisé des termes comme « automate », « célèbre », « gymnaste », « génie ». On utilise, d’ailleurs, beaucoup de mots formés à partir du grec : « lycée », « pharmacie », « hémorragie », « hippopotame », etc.

TROUVEZ LE PRÉFIXE

DES PRÉFIXES LATINS ET GRECS On trouve de nombreux mots contenant un préfixe grec ou latin. En voici quelques exemples. Complétez chaque liste de deux mots que vous aurez trouvés (dans un dictionnaire par exemple). • anti- : antidote, antibruit… (contraire, opposé) • auto- : automobile, autodidacte… (soi-même) • co- (con-, com-, col-, cor-, co-) : cohabiter, confrère, colocataire… (avec) • dys- : dysfonctionnement, dysorthographie… (idée de difficulté, de manque) • hyper- : hyperactif, hypersensible… (au-dessus) • in- (im-, il-, ir-…) inacceptable, impossible, illisible… (dans, contre) • inter- : interchangeable, interclasse… (entre) • mono- : monosyllabe, monoplace… (seul) • ortho- : orthophonie, orthodontie… (droit) • pan- : pandémie, panthéon… (tout) • para- : parachute, paratonnerre… (protection contre) • péri- : périphérie, périmètre… (autour) • post- : postdater, post mortem… (après) • pro- : pronom, proaméricain… (pour) • sym- syn- : sympathie, synonyme… (avec)

À votre avis, quel animal tous ces mots ont-ils en commun ? Lesquels sont formés d’un préfixe ? cavalier, hippodrome, équitation, hippique, chevalier, équestre

167

DES PRÉFIXES LATINS ET GRECS (DE MÊME SENS)

DES FIGURES

Parfois, on utilise soit un préfixe latin, soit un préfixe grec pour former des mots, mais dans tous les cas, ces préfixes ont le même sens.

En mathématiques, vous utilisez de nombreux mots désignant des figures géométriques à plusieurs angles (ou côtés). Ce sont des polygones. « poly » signifie « plusieurs », et « -gone » (du grec « gônia ») signifie « angle ».

Complétez chaque liste de deux mots que vous aurez trouvés (dans un dictionnaire par exemple). RÉVISION 4.2 Les polygones • • • • • • • •

anté- : antéposer, antécédent… (avant) pré- : préhistoire, préchauffer… (avant) hémi- : hémicycle, hémiplégique… (moitié) mi- : mi-temps… (moitié, du latin « medius » = qui est au milieu) hydra- : hydrater, hydraulique… (eau) aqua- : aquarium, aqueduc… hypo- : hypoderme, hypothermie… (au-dessous) sub- : subaquatique, subordonné…

DES PRÉFIXES LATINS ET GRECS (DE SENS DIFFÉRENT)

Retrouver les figures et leur nombre d’angles.

Pentagone

Heptagone

Décagone

Hexagone

Tétragone

Octogone

Certains préfixes ont un sens différent selon qu’ils viennent du latin ou du grec. C’est le cas de « a » qui, en grec, est une négation, mais qui, en latin, signifie « vers » (le but à atteindre) : • a- : anormal, asymétrique… • a- : atterrir, adoucir…

Pentagone

Heptagone

Décagone

Hexagone

Tétragone

Octogone

Trouvez d’autres mots formés à partir du préfixe grec et du préfixe latin. Répondre

168

LA SUITE DU TORCHECUL [...] - D’accord, dit Grandgousier, mais quel torche-cul as-tu trouvé le meilleur ?
 - J’y arrivais, dit Gargantua, et bientôt vous le saurez vous aussi. Je me torchai avec du foin, de la paille, de l’étoupe, de la bourre, de la laine, du papier. Mais Toujours laisse aux couillons l’esmorche
 Qui son hord cul de papier torche. - Quoi ? dit Grandgousier, mon petit couillon, as-tu bu au pot, vu que tu rimes déjà ?
 - Oui, absolument, mon roi, répondit Gargantua, je rime tant et plus, et en rimant souvent je m’enrime. Écoutez ce que disent aux fienteurs nos lieux d’aisance : Chieur,
 Foireux,
 Péteur,
 Breneux,
 Ton lard
 Qui s’échappe
 Se répand
 Sur nous.
 Sale,
 Merdeux,
 S’égoûtant,


Le feu de saint-Antoine te brûle !
 Si tous
 Tes trous
 Béants
 Tu ne torches avant ton départ ! [...] - Revenons, dit Grandgousier, à notre propos.
 - Lequel ? dit Gargantua. Chier ?
 - Non, dit Grandgousier, mais torcher le cul.
 - Mais, dit Gargantua, voulez-vous me payer un tonnelet de vin Breton si je vous réduis à quia à ce propos ?
 LE SYLLOGISME - Oui, bien sûr, dit Grandgousier.
 - Il n’est, dit Gargantua, pas beGargantua se livre à de curieux raisonnements : soin de se torcher le cul s’il n’y a pas de saleté. Or la saleté n’y « Il n’est, dit Gargantua, pas peut être si on n’a pas chié. Il besoin de se torcher le cul nous faut donc chier avant de se s’il n’y a pas de saleté. Or torcher le cul.
 la saleté n’y peut être si on - Oh ! dit Grandgousier, que tu n’a pas chié. Il nous faut as de bon sens, mon garçondonc chier avant de se tornet ! Un de ces jours, je te ferai cher le cul. » passer docteur en gai savoir, par Dieu ! car tu as plus de raison Ce raisonnement, constitué que d’années. Poursuis donc ce de trois phrases, est un syllopropos torcheculatif, je t’en prie. gisme. En voici un autre exemple, peut-être plus facile à comprendre : 169

L’ÉDUCATION DE GARGANTUA SELON LES PRÉCEPTEURS SOPHISTES Après l’épisode du torchecul, Grandgousier, convaincu de la merveilleuse intelligence de son fils, décide de lui donner une éducation à la hauteur de ses capacités. On lui indique alors « un grand docteur sophiste nommé maître Tubal Holoferne », bientôt remplacé par Ponocrates. Ce dernier observe les fruits de cette éducation.

I

l employait donc son temps de telle façon qu’ordinairement il s’éveillait entre huit et neuf heures, qu’il fît jour ou non. Ainsi l’avaient ordonné ses anciens régents, alléguant ce que dit David : Vanum est vobis ante lucem surgere. 
 Puis il gambadait, sautait et se vautrait dans le lit quelque temps pour mieux réveiller ses esprits animaux. Il s’habillait selon la saison, mais portait volontiers une grande et longue robe de grosse étoffe frisée fourrée de renards. Après, il se peignait du peigne d’Almain, c’est-à-dire des quatre doigts et du pouce, car ses précepteurs disaient que se peigner autrement, se laver et se nettoyer était perdre du temps en ce monde. 
 Puis il fientait, pissait, se raclait la gorge, rotait, pétait, bâillait, crachait, toussait, sanglotait, éternuait et morvait comme un archidiacre et, pour abattre la rosée et le mauvais air, déjeunait de belles tripes frites, de belles grillades, de beaux jambons, de belles côtelettes de chevreau et force soupes de prime. 
 Ponocrates lui faisait observer qu’il ne devait pas tant se repaître

au sortir du lit sans avoir premièrement fait quelque exercice. Gargantua répondit : 
 « Quoi ! n’ai-je pas fait suffisamment d’exercice ? Je me suis vautré six ou sept fois dans le lit avant de me lever. N’est-ce pas assez ? Le pape Alexandre faisait ainsi, sur le conseil de son médecin juif, et il vécut jusqu’à la mort en dépit des envieux. Mes premiers maîtres m’y ont accoutumé, en disant que le déjeuner donnait bonne mémoire : c’est pourquoi ils buvaient les premiers. Je m’en trouve fort bien et n’en dîne que mieux. Et Maître Tubal (qui fut le premier de sa licence à Paris) me disait que ce n’est pas tout de courir bien vite, mais qu’il faut partir de bonne heure. Aussi la pleine santé de notre humanité n’est pas de boire des tas, des tas, des tas, comme des canes, mais bien de boire le matin, d’où la formule : Lever matin n’est point bonheur ;
 Boire matin est le meilleur. » Après avoir bien déjeuné comme il faut, il allait à l’église, et on lui portait dans un grand panier un gros bréviaire emmitouflé, pesant, 170

tant en graisse qu’en fermoirs et parchemins, onze quintaux et six livres à peu près. Là, il entendait vingt-six ou trente messes. Dans le même temps venait son diseur d’heures, encapuchonné comme une huppe, et qui avait très bien dissimulé son haleine avec force sirop de vigne. Avec celui-ci, Gargantua marmonnait toutes ces kyrielles, et il les épluchait si soigneusement qu’il n’en tombait pas un seul grain en terre. 
 Au sortir de l’église, on lui amenait sur un char à bœufs un tas de chapelets de Saint-Claude, dont chaque grain était aussi gros qu’est la coiffe d’un bonnet ; et, se promenant par les cloîtres, galeries ou jardin, il en disait plus que seize ermites. 
 Puis il étudiait quelque méchante demi-heure, les yeux posés sur son livre mais, comme dit le poète comique, son âme était dans la cuisine. 
 Pissant donc un plein urinoir, il s’asseyait à table, et, parce qu’il était naturellement flegmatique, il commençait son repas par quelques douzaines de jambons, de langues de bœuf fumées, de boutargues, d’andouilles, et d’autres avant-coureurs de vin. Pendant ce temps, quatre de ses gens lui jetaient en la bouche, l’un après l’autre, continûment, de la moutarde à pleines pelletées. Puis il buvait un horrifique trait de vin blanc pour se soula-

Son âme était dans la cuisine.

171

ger les reins. Après, il mangeait selon la saison, des viandes selon son appétit, et cessait quand le ventre lui tirait.

3. Comment fait-il sa toilette ?



5. Cette phrase révèle-t-elle une bonne éducation ? Quelle figure de style a-t-on ?

Pour boire, il n’avait ni fin ni règle, car il disait que les bornes et les limites étaient quand, la personne buvant, le liège des pantoufles enflait en hauteur d’un demi-pied.

UNE CURIEUSE ÉDUCATION Gargantua, Chapitre XXI L’étude de Gargantua selon la discipline de ses précepteurs sophistes

5. Comment Gargantua étudie-t-il ? Pendant combien de temps ? 6. Auparavant, où était-il et qu’y faisait-il ?

Au Moyen Âge, l’école est essentiellement faite par les religieux (moines, curés, clercs...). On n’y étudie pas vraiment les livres, mais plutôt les commentaires des livres ; on exerce sa mémoire plutôt qu’on ne s’exerce à réfléchir.

7. À quoi Gargantua consacre-t-il essentiellement son temps ? 8. Citez au moins deux hommes ayant servi de modèle à l’éducation de Gargantua.

On y apprend les arts libéraux : • Le trivium (la grammaire, l’art de parler et d’écrire, et

QUESTIONS

• Le quadrivium (l’arithmétique, la géométrie, l’astronomie

AU LEVER 1. À quelle heure Gargantua se lève-t-il ? Pourquoi ? Est-ce une raison valable ?

9. Selon vous, de quel modèle éducatif Rabelais se moque-t-il ? Trouvez, dans le texte, des indices prouvant votre réponse.

2. Se lève-t-il immédiatement ? 172

L’éducation dispensée par maître Tubal ne fait pas progresser Gargantua qui devient « idiot, niais et ignorant ». Grandgousier décide donc de confier son fils à un nouveau précepteur, Ponocrates.

L'ÉDUCATION DE GARGANTUA SELON PONOCRATES

Q

uand Ponocrates découvrit la fâcheuse manière de vivre de Gargantua, il décida de le former aux belles-lettres d’une autre manière. Mais, pour les premiers jours, il la toléra, considérant que la nature ne subit pas de mutations soudaines sans grande violence.
 Pour mieux commencer sa tâche, il pria un savant médecin de ce temps-là, nommé Maître Théodore, de remettre s’il était possible Gargantua en meilleure voie. Le médecin le purgea selon les règles avec de l’ellébore d’Anticyre et grâce à ce médicament il lui net-

toya le cerveau de tout vice et de toute mauvaise habitude. Par ce moyen, Ponocrates lui fit aussi oublier tout ce qu’il avait appris avec ses anciens précepteurs, comme le faisait Timothée avec ses disciples qui avaient été formés par d’autres musiciens.
 Pour mieux y parvenir, il l’introduisait dans les cercles de gens savants qui se trouvaient là. Par émulation, son esprit se développa, le désir d’étudier autrement et de se montrer à son avantage lui vinrent.
 173

Puis il le soumit à un tel rythme de travail qu’il ne perdait pas une heure de la journée. Au contraire, il consacrait tout son temps aux lettres et au noble savoir. Gargantua s’éveillait donc vers quatre heures du matin. Pendant qu’on le frictionnait, on lui lisait quelque page des Saintes Écritures à voix haute et claire, avec la prononciation requise. Cette tâche était confiée à un jeune page, natif de Basché, nommé Anagnostes. Selon le thème et le sujet du passage, il se mettait à révérer, adorer, prier et supplier le bon Dieu, dont la lecture prouvait la majesté et les merveilleux jugements.
 Puis il allait aux lieux secrets excréter le produit des digestions naturelles. Là, son précepteur répétait ce qui avait été lu, lui exposant les points les plus obscurs et les plus difficiles.
 En revenant, ils considéraient l’état du ciel, observant s’il était comme ils l’avaient remarqué le soir précédent, et en quels signes entrait le soleil et la lune, pour ce jour-là. 
 Cela fait, il était habillé, peigné, coiffé, apprêté et parfumé. Pendant ce temps, on lui répétait les leçons du jour précédent. Lui-même les récitait par cœur, et y mêlait quelques cas pratiques concernant la vie des hommes. Ils discutaient quelque fois pendant deux ou trois heures, mais cessaient habituellement lorsqu’il était complètement habillé.
 Ensuite, pendant trois bonnes heures, la lecture lui était faite.
 Cela fait, ils sortaient, toujours en discutant du sujet de la lecture, et allaient se divertir au Grand Braque ou dans les prés, et jouaient à la balle, à la paume, à la pile en triangle, s’exerçant élégamment le corps comme ils s’étaient auparavant exercé l’esprit.

Tous leurs jeux se faisaient librement, car ils abandonnaient la partie quand cela leur plaisait, et ils cessaient d’ordinaire lorsque la sueur leur coulait par le corps ou qu’ils étaient las. Ils étaient alors très bien essuyés et frottés. Ils changeaient de chemise et, en se promenant doucement, allaient voir si le dîner était prêt. Là, en attendant, ils récitaient clairement et éloquemment quelques sentences retenues de la leçon. 
 Cependant, Monsieur l’Appétit venait, et ils s’asseyaient à table au bon moment.
 Au début du repas, on lisait quelque histoire plaisante des anciennes prouesses, jusqu’à ce qu’il eût pris son vin. Alors, si on le jugeait bon, on continuait la lecture ou ils commençaient à deviser joyeusement ensemble, parlant, pendant les premiers mois, de la vertu, de la propriété, de l’efficacité et de la nature de tout ce qui leur était servi à table : du pain, du vin, de l’eau, du sel, des viandes, des poissons, des fruits, des herbes, des racines et de leur préparation. Ce faisant, Gargantua apprit en peu de temps tous les passages relatifs à ce sujet dans Pline, Athénée, Dioscorides, Julius Pollux, Galien, Porphyre, Oppien, Polybe, Héliodore, Aristote, Ælian et d’autres. Sur les propos tenus, ils faisaient souvent, pour être certains, apporter à table les livres cités. Et Gargantua retint en sa mémoire si bien si et entièrement les choses dites, qu’il n’y avait alors pas un médecin qui sût la moitié de ce qu’il savait.
 Après, ils parlaient des leçons lues le matin, et, achevant leur repas par quelque confiture de coings, Gargantua se curait les dents avec un tronc de lentisque, se lavait les mains et les yeux de belle eau 174

fraîche, et tous rendaient grâce à Dieu par quelques beaux cantiques la louange de la munificence et de la bonté divines. Sur ce, on apportait des cartes, non pour jouer, mais pour y apprendre mille petits amusements et inventions nouvelles, lesquels découlaient tous de l’arithmétique.
 Par ce moyen, il prit goût à cette science des nombres, et tous les jours, après le dîner et le souper, il y passait son temps avec autant de plaisir qu’il en prenait d’habitude aux dés ou aux cartes. Il en connut si bien la théorie et la pratique, que Tunstal l’Anglais, qui avait

Ils commençaient à deviser joyeusement ensemble.

175

amplement écrit sur le sujet, confessa que vraiment, en comparaison de Gargantua, il n’y entendait que le haut-allemand.
 Et non seulement il prit goût à cette science, mais aussi aux autres sciences mathématiques, comme la géométrie, l’astronomie et la musique ; car, en attendant la digestion de son repas, ils faisaient mille joyeux instruments et figures géométriques et, de même, ils pratiquaient les lois de l’astronomie.


Après, ils s’amusaient à chanter sur une musique à quatre et cinq parties ou à faire des variations vocales sur un thème.


une selle d’armes, un haubert, un gantelet. Tout cela, il le faisait armé de pied en cap.

Pour ce qui est des instruments de musique, il apprit à jouer du luth, de l’épinette, de la harpe, de la flûte traversière et de la flûte à neuf trous, de la viole et du trombone.


En ce qui concerne les fanfares et faire les petits claquements de langue, sur un cheval, nul ne le faisait mieux que lui. Le voltigeur de Ferrare n’était qu’un singe en comparaison. En particulier, on lui apprenait à sauter rapidement d’un cheval sur l’autre sans mettre pied à terre (ces chevaux étaient dits de voltige), à monter de chaque côté, sans étriers, la lance au poing, et à guider selon sa volonté le cheval sans bride, car de telles choses servent à la discipline militaire.


Cette heure ainsi employée, la digestion achevée, il se purgeait de ses excréments naturels, puis se remettait à son principal objet d’étude pour trois heures ou davantage, tant pour répéter la lecture du matin que pour poursuivre le livre entrepris, mais aussi écrire, bien tracer et former les anciennes lettres romaines.
 Cela fait, ils sortaient de leur demeure, accompagnés d’un jeune gentilhomme de Touraine, écuyer nommé Gymnaste, lequel enseignait à Gargantua l’art de chevalerie.


Un autre jour, il s’exerçait à la hache, laquelle coulait si bien, multipliait tant les coups de pointe, portait tant de coups en taille ronde, qu’il aurait pu passer chevalier d’armes en campagne et en toutes épreuves.

Changeant alors de vêtements, il montait un cheval de bataille, un roussin, un genet, un cheval barbe, cheval léger, et lui faisait faire cent tours de manège, le faisait sauter en l’air, franchir le fossé, sauter la palissade, tourner court en un cercle, tant à droite qu’à gauche.
 Là, il ne rompait pas la lance, car c’est la plus grande sottise du monde que de dire : « J’ai rompu dix lances dans un tournoi ou une bataille » Un charpentier en ferait autant ! En revanche, c’est une louable gloire d’avoir rompu dix de ses ennemis d’une seule lance. De sa lance acérée, solide et rigide donc, il rompait une porte, enfonçait une armure, renversait un arbre, enfilait un anneau, enlevait

176

Puis il brandissait la pique, assenait de l’épée à deux mains, de l’épée bâtarde, de la rapière, de la dague et du poignard, avec armure, sans armure, au bouclier, à la cape, à la rondache. Il courait le cerf, le chevreuil, l’ours, le daim, le sanglier, le lièvre, la perdrix, le faisan, l’outarde. Il jouait au ballon et le faisait rebondir en l’air, autant du pied que du poing. Il luttait, courait, sautait non avec trois pas d’élan, non à cloche-pied, non à l’Allemande car, disait Gymnaste, de tels sauts sont inutiles et ne servent à rien à la guerre, mais d’un saut, il franchissait un fossé, volait par-dessus d’une haie, montait six pas contre une muraille et parvenait de cette façon à une fenêtre de la hauteur d’une lance.


telle façon que ses membres ne souffraient aucunement de la chute.


Il nageait en eau profonde, à l’endroit, à l’envers, sur le côté, de tout le corps, des seuls pieds, une main en l’air, laquelle tenant un livre, traversait toute la Seine sans le mouiller, et tirant son manteau par les dents, comme faisait Jules César. Puis, à la seule force du poignet, il montait dans un bateau. De celui-ci, il se jetait derechef à l’eau, la tête la première, sondait le fond, creusait les rochers, plongeait dans les abîmes et les gouffres. Puis il manœuvrait le bateau, le dirigeait, le menait rapidement, lentement, au fil de l’eau, à contrecourant, le retenait en pleine écluse, le guidait d’une main, de l’autre s’escrimant avec un grand aviron, hissait la voile, montait au mât par les cordages, courait sur les vergues, ajustait la boussole, tendait l’écoute, tenait ferme le gouvernail.


On lui mettait une grosse perche soutenue par deux arbres ; il s’y pendait par les mains, allait et venait sans rien toucher des pieds, si bien qu’à grande vitesse, on n’eût pu l’attraper.

Sortant de l’eau, il gravissait la montagne et la dévalait aussitôt. Il grimpait aux arbres comme un chat, sautait de l’un à l’autre comme un écureuil, abattait les grosses branches comme un autre Milon. Avec deux poignards acérés et deux poinçons à toute épreuve, il montait en haut d’une maison comme un rat, puis en descendait de



Il lançait le dard, la barre, la pierre, la javeline, l’épieu, la hallebarde, bandait l’arc, tendait à coups de reins les fortes arbalètes de siège, visait de l’arquebuse à l’œil, affûtait le canon, tirait à la butte, au perroquet, de bas en haut, de haut en bas, devant, de côté, en arrière comme les Parthes. On lui attachait à quelque haute tour un câble pendant à terre. Il y montait avec deux mains, puis dévalait si rapidement et avec tant d’assurance que vous ne feriez pas mieux dans un pré bien plat.


Et, pour s’exercer le thorax et les poumons, il criait comme tous les diables. 177

Une fois, je l’ai entendu appelant Eudémon, depuis la porte SaintVictor jusqu’à Montmartre. Stentor n’eut jamais une telle voix à la bataille de Troie.


et abondant, car il prenait autant qu’il lui était nécessaire pour s’entretenir et se nourrir. Voilà ce qu’est la vraie diète prescrite par l’art de la bonne et sûre médecine, bien qu’un tas de médicastres, abêtis dans l’officine des sophistes, conseillent le contraire.

Et, pour fortifier ses nerfs, on lui avait fait deux gros saumons de plomb, pesant chacun huit mille sept cents quintaux, lesquels il appelait haltères. Il les soulevait de chaque main, les élevait en l’air audessus de la tête, et les tenait ainsi, sans bouger trois quarts d’heure et davantage, ce qui révélait une force sans pareille.




Il jouait aux barres avec les plus forts, et, quand le point arrivait, il se tenait sur les pieds si solidement qu’il s’abandonnait aux plus aventureux parvenant à le faire bouger de sa place, comme faisait jadis Milon, à l’imitation duquel il tenait aussi une pomme de grenade dans sa main et la donnait à qui pourrait la lui ôter.


Durant ce repas, la leçon du dîner était continuée autant que bon semblait ; le reste se poursuivait en bons propos, tous instructifs et utiles. Après que les grâces étaient rendues, ils s’adonnaient au chant, jouaient d’instruments harmonieux ou se livraient à ces petits passetemps qu’on fait avec les cartes, les dés et les gobelets. Ils demeuraient là, faisant grande chère et s’amusant parfois jusqu’à l’heure

Le temps ayant été ainsi employé, Garagantua - frotté, nettoyé, les vêtements changés - revenait tout doucement. En passant par quelques prés ou autres lieux herbeux, ils examinaient les arbres, les plantes, et les commentaient à l’aide des livres des anciens qui ont écrit à leur sujet, comme Théophraste, Discorides, Marinus, Pline, Nicandre, Macer et Galien. Ils en emportaient à pleines mains au logis. Un jeune page, nommé Rhizotome, en avait la charge, ainsi que des binettes, des pioches, des serfouettes, des bêches, des sarcloirs et d’autres instruments requis pour bien herboriser. Arrivés au logis, pendant qu’on préparait le souper, ils répétaient quelques passages de ce qui avait été lu et s’asseyaient à table.
 Notez que son dîner était sobre et frugal, car il mangeait seulement pour réfréner les abois de son estomac. Mais le souper était copieux 178

de dormir. Quelquefois ils allaient trouver la compagnie de gens savants ou de gens qui avaient vu des pays étranges.
 En pleine nuit, avant de se retirer, ils allaient à l’endroit de leur logis le plus découvert voir la face du ciel, et là ils observaient les comètes (s’il y en avait), les figures, les situations, les positions, les oppositions et les conjonctions des astres. 
 Puis avec son précepteur, il récapitulait brièvement, à la mode des Pythagoriciens, tout ce qu’il avait lu, vu, su, fait et entendu au cours de toute la journée.
 Ils priaient Dieu le créateur, l’adorant et confirmant leur foi envers lui, le glorifiant de sa bonté immense et lui rendant grâce de tout le temps passé. Ils se recommandaient à sa divine clémence pour tout l’avenir.


QUESTIONS ON RECOMMENCE TOUT 1. Pourquoi Ponocrates tolère-t-il, au début, les mauvaises manières de Gargantua ? 2. Relisez la séance précédente, et dites quelles sont ces mauvaises manières. 3. Comment Ponocrates parvient-il à lui faire oublier ses anciennes habitudes ? Que pensez-vous de ce procédé ?

UN PROGRAMME DE GÉANT

Cela fait, ils allaient se reposer.

4. Faites la liste des activités de Gargantua dans la nouvelle éducation dispensée par Ponocrates.

Gargantua, Chapitre XXIII Comment Gargantua fut éduqué par Ponocrates de telle façon qu’il ne perdait pas une heure de la journée

5. L’enseignement de Ponocrates s’appuie-t-il seulement sur les livres ? Justifiez votre réponse en donnant quelques exemples des méthodes utilisées par le nouveau précepteur de Gargantua. 6. Quelle place occupe l’éducation physique ? Justifiez votre réponse. 7. Citez quelques termes montrant que le plaisir fait partie intégrante du programme éducatif.

179

8. Trouvez au moins trois exemples qui montrent que cette nouvelle éducation s’oppose à celle que donnait Tubal Holoferne. 9. Une telle éducation est-elle réalisable ? Pourquoi ? Par qui pourrait-elle l’être cependant ? 10. Cherchez le sens de l’adjectif « gargantuesque ».

« Un esprit sain dans un corps sain » Cette citation du poète latin Juvénal (« Mens sana in corpore sano ») illustre l’idée qu’on ne peut séparer le corps et l’esprit, qu’une bonne éducation s’occupe et du moral et du physique à la fois par l’étude et le sport. Elle reflète l’idéal humaniste qui place l’homme au centre de ses préoccupations.

EXPRIMER DES HABITUDES I - RELEVEZ LES VERBES ET DITES QUELS SONT LES TEMPS EMPLOYÉS. Puis il le soumit à un tel rythme de travail qu’il ne perdait pas une heure de la journée. Au contraire, il consacrait tout son temps aux lettres et au noble savoir. Gargantua s’éveillait donc vers quatre heures du matin. Pendant qu’on le frictionnait, on lui lisait quelque page des Saintes Écritures à voix haute et claire, avec la prononciation re-

quise. Cette tâche était confiée à un jeune page, natif de Basché, nommé Anagnostes. Selon le thème et le sujet du passage, il se mettait à révérer, adorer, prier et supplier le bon Dieu, dont la lecture prouvait la majesté et les merveilleux jugements.

II - RELEVEZ LES COMPLÉMENTS CIRCONSTANCIELS DE TEMPS. Durant ce repas, la leçon du dîner était continuée autant que bon semblait ; le reste se poursuivait en bons propos, tous instructifs et utiles. Après que les grâces étaient rendues, ils s’adonnaient au chant, jouaient d’instruments harmonieux ou se livraient à ces petits passetemps qu’on fait avec les cartes, les dés et les gobelets. Ils demeuraient là, faisant grande chère et s’amusant parfois jusqu’à l’heure de dormir. Quelquefois ils allaient trouver la compagnie de gens savants ou de gens qui avaient vu des pays étranges. En pleine nuit, avant de se retirer, ils allaient à l’endroit de leur logis le plus découvert voir la face du ciel, et là ils observaient les comètes (s’il y en avait), les figures, les situations, les positions, les oppositions et les conjonctions des astres.

III - RÉDIGEZ Faites le récit de certaines de vos habitudes en utilisant l’imparfait de l’indicatif et des compléments circonstanciels de temps.

180

GALERIE 4.1 Nature morte avec une tarte à la dinde (de Pieter Claesz)

Comme dans Gargantua, énumérez ce qui se trouve sur la table. Commencez votre phrase par « On trouvait sur cette table... ».

181

LA PROPOSITION SUBORDONNÉE CONJONCTIVE (LEÇON)

UNE PROPOSITION INTRODUITE PAR « QUE » Une proposition subordonnée conjonctive est généralement introduite par la conjonction de subordination « que » :

UNE PROPOSITION ÉQUIVALANT À UN GROUPE NOMINAL COMPLÉMENT Dans la plupart des cas, la proposition subordonnée conjonctive remplace un groupe nominal :

Je sentis que le cheval soufflait sur ma nuque. La conjonction « que » est un mot qui n’a aucune fonction dans la subordonnée. C’est juste un « outil » qui rattache la proposition subordonnée à la phrase principale : Je sentis que le cheval soufflait sur ma nuque. phrase principale

Je sentis que le cheval soufflait sur ma nuque. → Je sentis le souffle du cheval sur ma nuque. Beaucoup de verbes ont la propriété de se construire avec une proposition subordonnée conjonctive : dire, raconter, déclarer, craindre, vouloir, etc.

proposition subordonnée

En ce cas, la proposition subordonnée conjonctive joue le rôle d’un COD : Il pense que l’ennemi va attaquer (Il pense quoi ? → Que l’ennemi va attaquer).

182

UNE PROPOSITION APRÈS LE VERBE ?

EXERCICES

Certaines propositions subordonnées conjonctives dépendent de verbes impersonnels comme il arrive, il semble, il faut...

1. SOULIGNEZ EN VERT LES PROPOSITIONS PRINCIPALES ET EN ROUGE LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CONJONCTIVES.

Il faut que notre rencontre reste un secret pour tout le monde. a - Rabelais raconte que Gargantua est né par l’oreille de sa mère. D’autres ont un fonctionnement plus complexe. On distingue les propositions subordonnées conjonctives :

b - Les sages-femmes pensèrent que c’était l’enfant. c - Loup Garou croit qu’il va occire Pantagruel.

• dépendant d’une construction verbale attributive (Il est vrai que, Il est dommage que, Il est probable que...) : Il est vrai que c’était la

d - Les géants voient que Pantagruel est désarmé.

nuit. • dépendant d’un présentatif : C’est que Max est un véritable bandit. • placées en tête de phrase : Qu’il vienne m’étonnerait beaucoup (= cela m’étonnerait qu’il vienne).

e - Le marchand souhaite que Panurge lui paye au prix fort son mouton. f - Aristote affirme que le mouton est l’animal le plus sot du monde. g - Qu’il ait tort serait surprenant !

183

2. RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CONJONCTIVES.

3. REMPLACEZ LE COMPLÉMENT D’OBJET DIRECT PAR UNE PROPOSITION SUBORDONNÉE CONJONCTIVE.

a - Le fils de Gargantua se doutait, sans en être sûr, qu’il gagnerait le combat.

Exemple : Je vois ton étonnement → Je vois que tu es étonné.

b - Panurge prétend qu’il lui achètera son plus beau mouton.

a - J’attends l’arrivée du médecin.


c - Il arrive qu’on ait besoin du conseil d’un fou.

b - Je veux le meilleur médecin pour toi.


d - Il est possible que son jugement soit le meilleur que l’on puisse trouver.

c - J’ai remarqué le temps pluvieux.
 d - Le médecin redoute l’affaiblissement de son patient.


e - Que Panurge ne l’écoute pas m’étonnerait beaucoup. e - Trois cents spectateurs attendent le début du spectacle.
 f - Je garde l’espoir qu’il trouve une épouse qui ne le fasse pas cocu. g - Il ne s’attendait pas à ce que tout le monde lui déconseille le mariage.

f - Je vois Gargantua marcher vers nous.
 g - Grandgousier souhaite sa réussite.

184

4. CONJUGUEZ LES VERBES DES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CONJONCTIVES À UN TEMPS DE L'INDICATIF OU DU SUBJONCTIF.

5. EN UN TABLEAU À DEUX COLONNES, PLACEZ D’UN CÔTÉ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELATIVES, ET D’UN AUTRE LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CONJONCTIVES.

a - Il se peut que la bataille (être) perdue. a - À la naissance, il cria qu’il voulait boire. b - Il espère qu’il (remporter) la victoire. b - Je me doute que vous ne croyez pas cette étrange nativité. c - Pour gagner l’estime de tous, il faut qu’il (faire) de grands exploits. d - Le chevalier souhaite que (venir) les renforts.

c - Castor et Pollux sont nés d’un œuf que Léda a couvé. d - Le livre que Pline a écrit est plein d’histoires que l’on a peine à croire.

e - Je crois qu’ils (venir) à temps. e - Voilà la preuve que cette naissance n’est pas impossible. f - Sans cela, il est à craindre qu’il (mourir). f - Que cet enfant est exceptionnel, nous le savons désormais tous.

185

DICTÉES

DICTÉE 1

DICTÉE 2

DE LA NATIVITÉ DU TRÈS REDOUTÉ PANTAGRUEL

DU DEUIL QUE MENA GARGANTUA À LA MORT DE SA FEMME BADEBEC

Mots qui vous sont donnés : • • • • • •

Pantagruel Badebec Amaurotes Utopie Maures Altéré

AUDIO 4.1 Écoutez le texte

AUDIO 4.3 Écoutez le texte

AUDIO 4.4 Écrivez le texte

AUDIO 4.2 Écrivez le texte

186

L’enfance de Pantagruel

LES 300 GÉANTS Peu après la mort de son père Gargantua, Pantagruel apprend que les Dipsodes ont envahi le royaume d’Utopie. Accompagné, entre autres, de Panurge, d’Épisthémon et d’Eustènes, il part en guerre contre les envahisseurs dont un grand nombre périssent noyés dans un flot d’urine. Après ce « déluge urinaire » provoqué par le géant Pantagruel, la bataille reprend avec les survivants.

es géants, voyant que tout leur camp était submergé, emportèrent hors du fort leur roi Anarche sur leurs épaules du mieux qu'ils purent, comme le fit Énée avec son père Anchise lors de l’incendie de Troie. Quand Panurge les aperçut, il dit à Pantagruel :

L

« Seigneur, voilà les géants qui sont sortis : frappez-les avec votre mât, vigoureusement selon la vieille escrime, car c'est à cette heure qu'il faut se montrer homme de bien. Et de notre côté, nous ne vous abandonnerons pas. Et hardiment que je vous en tuerai beaucoup ! Car quoi ? David tua bien Goliath facilement. Et puis ce gros paillard d’Eusthènes, qui est fort comme quatre bœufs, ne s’épargnera pas. Prenez courage, frappez-les d'estoc et de taille. »

sens au cul que n’en eut jamais Hercule dans tout son corps et son âme. L'homme vaut autant qu’il s'estime. » Pendant qu’ils disaient ces paroles, voici qu’arrive Loup Garou avec tous ses géants. Voyant Pantagruel seul, il fut pris de témérité et d’outrecuidance, dans espoir qu'il avait de tuer le pauvre petit bonhomme. Il dit donc à ses compagnons géants : « Paillards de campagne, par Mahomet, si l’un de vous entreprend de combattre contre ceux-ci, je vous ferai mourir cruellement. Je veux que vous me laissiez combattre seul. Pendant ce temps, vous vous amuserez à nous regarder. » […]

Or Pantagruel dit : « Du courage, j’en ai à revendre. Mais quoi ! Hercule n’osa jamais s’en prendre à deux à la fois. - C'est, dit Panurge, bien chié dans mon nez. Vous comparez-vous à Hercule ? Vous avez, par Dieu, plus de force aux dents et plus de

Loup Garou se dirigea donc vers Pantagruel avec une massue toute d'acier pesant neuf mille sept cents quintaux et deux quarterons d'acier de Chalybes, au bout de laquelle étaient treize pointes de diamants, dont la moindre était aussi grosse que la plus grande cloche de Notre-Dame de Paris. […] Elle était fée, de manière que ja188

mais elle ne pouvait se briser, mais, au contraire, tout ce qui la touchait rompait aussitôt. Ainsi donc, comme il approchait avec une grande férocité, Pantagruel, levant les yeux au ciel, se recommanda à Dieu de tout son cœur, en faisant le vœu qui s'ensuit : « Seigneur Dieu, qui toujours as été mon protecteur et mon sauveur, tu vois la détresse dans laquelle je suis maintenant. Rien ne m’amène ici, sinon le zèle naturel, puisque tu as octroyé aux hommes de se protéger et de se défendre, eux, leurs femmes, leurs enfants, leur pays et leur famille [...] Donc, s'il te plaît à cette heure de me venir en aide, comme en toi seul sont ma totale confiance et mon espoir, je te fais le vœu que, par toutes les contrées de ce pays d’Utopie et d'ailleurs où j’aurai puissance et autorité, je ferai prêcher ton saint Évangile purement, simplement et entièrement [...]. » Alors fut ouïe une voix du ciel, disant : « Hoc fac et vinces », c’est-à-dire : Fais ainsi, et tu auras victoire. Puis, Pantagruel voyant que Loup Garou approchait la gueule ouverte, s’élança contre lui hardiment et s'écria tant qu'il put : « À mort ribaud ! À mort ! » pour lui faire peur, selon la

méthode des Lacédémoniens, par son horrible cri. Puis il lui jeta plus de dix-huit caques et une mine de sel du baril qu'il portait à sa ceinture, et lui remplit la gorge et le gosier, le nez et les yeux. De colère, voulant lui rompre la cervelle, Loup Garou lui lança un coup de sa massue. Mais Pantagruel fut habile, et eut toujours bon pied bon œil. Il recula du pied gauche d’un pas en arrière, mais il ne sut si bien faire que le coup ne tombât sur le baril, lequel se rompit en quatre mille quatre-vingt six pièces, et renversa le reste du sel par terre. Voyant cela, Pantagruel déplie énergiquement les bras et, selon l'art de la hache, le frappa du gros bout de son mât, d’estoc, au dessus de la poitrine, et retirant le coup à gauche, le frappa en taillade entre le cou et le col. Puis avançant le pied droit, il lui donna sur les couillons un coup de pointe du haut bout de son mât. La hune se brisa et versa trois ou quatre tonneaux de vin qui étaient de reste. Loup Garou pensa qu'il lui avait incisé la vessie, et que le vin était son urine qui en sortait. Non content de cela, Pantagruel voulait redou189

bler de coups, mais Loup Garou, levant sa masse, avança sur lui, et de toutes ses forces voulait l’enfoncer sur Pantagruel. De fait, il en donna si vertement que, si Dieu n'eut secouru le bon Pantagruel, il l'eut fendu depuis le sommet de la tête jusqu’au fond de la rate ; mais le coup dévia à droite par la brusque célérité de Pantagruel, et la masse entra plus de soixante et treize pieds en terre à travers un gros rocher dont elle fit sortir une flamme plus grosse que neuf mille six tonneaux. Pantagruel, voyant que Loup Garou était occupé à tirer ladite masse qui tenait en terre entre le roc, court sur lui, et voulait lui trancher la tête tout net ; mais son mât, par malchance, toucha un peu le bois de la masse de Loup Garou qui était fée (comme nous l’avons dit auparavant). Ainsi, son mât se rompit à trois doigts de la poignée, ce dont il fut plus étonné qu'un fondeur de cloches. Il s’écria : « Ah ! Panurge, où es-tu ? » Entendant cela, Panurge dit au roi et aux géants : « Par dieu ! ils se feront mal, si on ne les sépare. » Mais les géants en étaient bien aises, comme s'ils étaient à des noces. Alors, Carpalim voulut se lever de là pour secourir son maître, mais un géant lui dit : « Par Golfarin, neveu de Mahomet, si tu bouges d'ici, je te mettrai au fond de mes chausses comme on fait d'un suppositoire ! Car je suis

constipé, et ne peux guère bien caguer, sinon à force de grincer des dents. » Puis Pantagruel, ainsi privé d’arme, reprit le bout de son mât, en frappant à tort et à travers sur le géant, mais il ne lui faisait pas plus mal que vous n’en feriez en donnant une chiquenaude sur une enclume de forgeron. Cependant, Loup Garou tirait de terre sa masse, et l'avait déjà tirée, et s’apprêtait à en frapper Pantagruel, qui soudain se déplaça et esquiva tous ses coups, jusqu’à ce qu’au moment où, voyant que Loup Garou le menaçait, il dit : « Misérable, à cette heure je te hacherai comme chair à pâté. Jamais tu n’altéreras les pauvres gens ! » Pantagruel le frappa du pied un si grand coup sur le ventre qu'il le projeta en arrière les jambes en l’air. Il vous le traînait ainsi à l’écorche-cul sur plus d’une portée de flèche d'arc. Et Loup Garou s'écriait, rendant le sang par la gorge : « Mahomet ! Mahomet ! Mahomet ! » À ce cri, tous les géants se levèrent pour le secourir, mais Panurge leur dit : « Messieurs, n'y allez pas si vous m'en croyez, car notre maître est fou, frappe à tort et à travers, et ne regarde point. Il vous donnera un mauvais coup. »

190

Mais les géants, voyant que Pantagruel était sans bâton, n'en tinrent pas compte. Lorsque il les vit approcher, Pantagruel prit Loup Garou par les deux pieds, leva son corps en l’air comme une pique et, s’en servant comme d’une d’enclume, frappait parmi ces géants armés de pierres de taille. Il les abattait comme un maçon fait des éclats de pierre, si bien que nul ne s’arrêtait devant lui sans qu'il ne soit projeté à terre. [...] Panurge, avec Carpalim et Eusthènes, pendant ce temps, égorgetaient ceux qui étaient à terre. Faites vos comptes : il n'en échappa pas un seul et, à voir Pantagruel, il ressemblait à un faucheur, qui de sa faux (c'était Loup Garou), abattait l'herbe d'un pré (c’étaient les géants). Mais à cette escrime, Loup Garou perdit la tête. Ce fut quand Pantagruel en abattit un qui se nommait Riflandouille, qui était grandement armé de pierres de grès, dont un éclat coupa la gorge tout entière d’Épistémon [...].

Pantagruel prit Loup Garou par les deux pieds, leva son corps en l’air comme une pique et, s’en servant comme d’une d’enclume, frappait parmi ces géants armés de pierres de taille. 191

Finalement, voyant que tous étaient morts, il jeta le corps de Loup Garou tant qu'il put contre la ville. Celui-ci tomba comme une grenouille sur le ventre au milieu de la grand-place de ladite ville, et en tombant, du coup, tua un chat brûlé, une chatte mouillée, une canepetière et un oison bridé.

Pantagruel, Chapitre XXIX Comment Pantagruel défit les trois cents géants armés de pierres de taille et Loup Garou leur capitaine

3. À quoi voit-on que ce texte reprend de nombreux motifs de l’épopée ? Trouvez, au moins, deux exemples. 4. En vous appuyant sur le comportement de Pantagruel, faites le portrait du parfait chevalier. 5. Quels éléments transforment le texte en histoire comique ? Inversement, quels sont ceux qui inspirent la terreur ?

RÉDIGEZ Le burlesque (de l'italien burlesco, venant de burla, « farce, plaisanterie ») est caractérisé par l'emploi de mots comiques, familiers voire vulgaires pour évoquer et rabaisser des choses nobles et sérieuses.

Racontez, dans un style burlesque, une situation sérieuse (une explication avec vos parents, le récit d’un incident à un policier, une déclaration d’amour...).

Quels exemples en pourriez-vous trouver dans le combat de Pantagruel contre Loup Garou ?

Évitez, tout de même, une trop grande vulgarité. Un simple mot peut donner à un texte un style burlesque.

QUESTIONS 1. Quels sont les adversaires de Pantagruel ? À quel peuple peut-on les identifier ? Justifiez votre réponse. 2. Dans les deux premiers paragraphes, quels grands combats de l’Antiquité et de la Bible sont-ils évoqués ?

RÉÉCRITURE Remplacez « il » par « ils ». Ainsi donc, comme il approchait avec une grande férocité, Pantagruel, levant les yeux au ciel, se recommanda à Dieu de tout son cœur, en faisant le vœu qui s'ensuit

192

LE PARTICIPE PRÉSENT

Le participe, comme l’infinitif, est un mode impersonnel, c’est-à-dire que le verbe au participe n’a pas de pronom personnel. Ce mode possède deux temps : le présent (aimant) et le passé (aimé). Le participe présent se termine par -ant. • • • •

charmer → charmant, intéresser → intéressant, manger → mangeant, tenir → tenant

ADJECTIF QUALIFICATIF On peut l’employer comme un adjectif qualificatif (on l’appelle alors l’adjectif verbal) : J’ai rencontré le prince charmant. En tant qu’adjectif, il s’accorde : J’ai rencontré la princesse charmante.

VERBE On peut l’employer comme un verbe. On l’appelle alors tout simplement le participe présent :

Le participe présent « participe » à la fois de l’adjectif et du verbe. Il peut donc s'employer soit comme un adjectif qualificatif (intéressant) soit comme un verbe (mangeant). Employé comme un verbe, il peut être précédé de « en » et devenir gérondif (en mangeant).

Le prince, tenant la princesse dans ses bras, s’apprête à lui demander sa main. En tant que verbe, il peut avoir un complément d’objet (tenant la princesse).

193

Contrairement à l’adjectif verbal, il est toujours invariable : Les princes, tenant la princesse dans leurs bras, s’apprêtent à lui demander sa main.

RÉVISION 4.3 Adjectif verbal, participe présent ou gérondif ?

Question 1 sur 5 Il travaille en chantant.

Comment distinguer l’adjectif verbal du participe présent ? • Seul l’adjectif verbal peut être attribut du sujet : « Ce prince est charmant ». • « tenant » ne peut pas être pris pour un adjectif verbal, car on ne peut dire « Ce prince est tenant ». Donc « tenant » est bien un participe présent (et donc un verbe).

A. Adjectif verbal B. Participe présent

GÉRONDIF

C. Gérondif

Si le participe présent est précédé de la préposition « en », on dit que c’est un gérondif : Le prince, en charmant la princesse, a ravi son cœur. Comme le participe présent, le gérondif est invariable, et peut recevoir un complément d’objet (en charmant la princesse). Répondre

194

PARTICIPE PRÉSENT ET ADJECTIF VERBAL

EXERCICES

Le participe présent des verbes en -quer et -guer a une orthographe différente de celle de l’adjectif verbal.

I - DITES SI CES PARTICIPES PRÉSENTS SONT EMPLOYÉS COMME ADJECTIF OU COMME VERBE.

Le participe présent conserve la même orthographe (fatiguer → fatiguant) ; l’adjectif verbal a une orthographe différente (fatiguer → fatigant).

a - Mon café était brûlant.

De plus, le participe présent se termine toujours par -ant (adhérer → adhérant). Cependant quelques adjectifs se terminent par -ent (adhérer → adhérent).

c - Refusant toute nourriture, le malade s’est affaibli.

b - La tempête, rompant les amarres, a emporté la barque.

d - Voilà une histoire amusante ! e - Le conducteur, voyant un tel embouteillage, rebroussa chemin.

Participe présent

Adjectif verbal

provoquant

provocant

communiquant

communicant

intriguant

intrigant

différant

différent

équivalant

équivalent

excellant

excellent

négligeant

négligent

II - QUELS PARTICIPES PRÉSENTS SONT EMPLOYÉS COMME ADJECTIF OU COMME VERBE ? RÉPONDEZ EN CLASSANT CES MOTS DANS UN TABLEAU EN DEUX PARTIES. convaincant - convainquant - fabricant - fabriquant - fatiguant - fatigant - naviguant - navigant - précédent - précédant.

195

PRENDRE CONSEIL D’UN FOU Panurge, le compagnon de Pantagruel, se demande s’il doit se marier. Il le voudrait bien, mais il a peur d’être cocu. Il consulte donc diverses personnes qui toutes lui répondent la même chose : s’il se marie, il sera cocu, battu et volé. Panurge ne peut les croire, si bien que Pantagruel lui propose de prendre l’avis d’un fou. À cet effet, il lui raconte comment Joan le fou a résolu un problème épineux entre un rôtisseur et un portefaix.

« À Paris, à la devanture de la boutique d'un rôtisseur du Petit Châtelet, un portefaix mangeait son pain à la fumée du rôt et le trouvait, ainsi parfumé, grandement savoureux. Le rôtisseur le laissait faire. Enfin, quand tout le pain fut avalé, le rôtisseur saisit le portefaix au collet, et voulait qu'il lui payât la fumée de son rôt. Le portefaix disait n'avoir en rien endommagé ses victuailles, n’avoir rien pris qui lui appartienne, ne lui être en rien débiteur. La fumée dont il était question s’échappait au dehors, et que d’une façon ou d’une autre elle se perdait. On n'avait jamais entendu dire que, dans Paris, on eût vendu de la fumée de rôt dans la rue. Le rôtisseur répliquait qu’il n'était pas tenu de nourrir les portefaix de la fumée de son rôt, et jurait que, dans le cas où il ne le payât pas, il lui ôterait ses crochets. 
 Le portefaix tire son gourdin, et se mettait en défense. L'altercation prit de l’importance. Le badaud peuple de Paris accourut de toutes parts à la dispute. Là se trouva à propos Sire Joan le fou, citoyen de Paris. L'ayant aperçu, le rôtisseur demanda au portefaix : « Veux-tu, à propos de notre différend, croire ce noble Sire Joan ? - Oui palsambleu », répondit le portefaix.

Alors Sire Joan, après avoir entendu leur désaccord, demanda au portefaix qu'il lui tirât de son baudrier quelque pièce d'argent. Le portefaix lui mit dans la main un tournois-de-Philippe. Sire Joan le prit, et le mit sur son épaule gauche, comme pour vérifier s'il faisait le poids ; puis le fit sonner sur la paume de sa main gauche, comme pour entendre s'il était de bon aloi. Il le posa sur la prunelle de son œil droit, comme pour voir s'il était bien frappé. Tout cela fut fait dans le grand silence de tout le peuple badaud, dans l’attente ferme du rôtisseur, et au désespoir du portefaix. Il le fit sonner sur le comptoir à plusieurs reprises. Enfin, avec une majesté présidentielle, tenant sa marotte au poing, comme si ce fut un sceptre, et ajustant sur sa tête son chaperon de martres de singe à oreilles de papier fraisé à points d'orgue, toussant préalablement deux ou trois bonnes fois, il dit à haute voix : « La Cour vous dit que le portefaix qui a mangé son pain à la fumée du rôt a payé civilement le rôtisseur au son de son argent. Ladite Cour ordonne que chacun se retire en sa chacunière, sans dépens, et pour cause. »

196

Cette sentence du fou parisien a semblé si équitable, voire admirable aux docteurs susdits qu'ils doutent, au cas où la matière eût été discutée au Parlement dudit lieu ou à la Rotta de Rome, voire tranchée par les Aréopagites, que la sentence eût été mieux prononcée par eux. Voyez donc si vous voulez prendre conseil d'un fou. »

Le Tiers livre, Chapitre XXXVII Comment Pantagruel persuade Panurge de prendre conseil d'un fou

QUESTIONS UNE ALTERCATION 1. Où le portefaix mange-t-il son pain ? 2. Que lui réclame le rôtisseur ? Pour quelle raison ? 3. Quelles raisons le portefaix donne-t-il pour justifier son refus  ? 4. Qui, du portefaix ou du rôtisseur, vous semble avoir raison ?

Le portefaix tire son gourdin, et se mettait en défense. L'altercation prit de l’importance. Le badaud peuple de Paris accourut de toutes parts à la dispute. 197

LA FOLIE À LA RESCOUSSE 5. Qu’est-ce qu’un « différend » ? Avec quel mot ne faut-il pas le confondre ? Quel synonyme trouve-t-on dans le paragraphe suivant ?

8. Quelle décision prend-il ? À qui donne-t-il raison, au portefaix ou au rôtisseur ? 9. Faites des recherches, et dites quel juge célèbre de l’Ancien Testament prononce un jugement juste dans une situation difficile ?

6. Qui intervient pour mettre d’accord les deux adversaires ? 10. Qui, au XVIe siècle, possède un fou ? Pourquoi ? 7. Quel mot, répété à plusieurs reprises dans le quatrième paragraphe, montre que ce personnage fait semblant, joue un rôle ?

Le fou facilement identifiable à son capuchon orné de grelots, à ses couleurs (jaune, rouge et vert) ainsi qu’à sa marotte.

198

LES MOUTONS DE PANURGE Dans le Quart livre, Pantagruel et ses compagnons sont partis à la recherche de la dive bouteille. Au cinquième jour de leur périple, ils croisent un navire marchand. La rencontre se passe bien, mais Panurge se dispute avec un marchand nommé Dindonnault. Ils se réconcilient, et Panurge - malgré les moqueries du marchand - lui achète un mouton, qu’il paye excessivement cher.

S

oudain, je ne sais comment la chose arriva si vite, je n’eus le loisir de le considérer, Panurge, sans dire autre chose, jette en pleine mer son mouton criant et bêlant. Tous les autres moutons, criant et bêlant avec la même intonation, commencèrent à se jeter et sauter en mer à sa suite, à la file. C’était à qui sauterait le premier après leur compagnon. Il n’était pas possible de les en empêcher, comme vous connaissez le naturel du mouton, qui est de

toujours suivre le premier, en quelque endroit qu'il aille. Aristote le dit aussi au livre 9 de L’Histoire des animaux, c’est l’animal le plus sot et inepte du monde. 
 Le marchand, tout effrayé de ce que devant ses yeux il voyait périr et noyer ses moutons, s'efforçait de les en empêcher et de les retenir autant qu’il le pouvait. Mais c'était en vain. Tous à la file sautaient dans la mer, et périssaient. Finalement, il en prit un grand et fort par la toison sur le tillac du navire, pensant ainsi le retenir, et conséquemment sauver le reste aussi. Le mouton fut si puissant qu'il emporta dans la mer avec lui le marchand qui se noya, de la même façon que les moutons de Polyphème le Cyclope borgne emportèrent Ulysse et ses compagnons hors de la caverne. Les autres bergers et gardiens en firent autant, les prenant les uns par les cornes, les autres par les pattes, les derniers par la toison. Tous furent pareillement emportés et noyés misérablement en mer. 
 Panurge, à côté de la cuisine, tenant un aviron en main, non pour aider les bergers, mais pour les empêcher de grimper sur le navire et échapper au naufrage, les exhortait avec éloquence, comme s’il 199

était un petit frère d’Olivier Maillard ou un second frère Jean Bourgeois, leur démontrant par lieux de rhétorique les misères de ce monde, le bien et le bonheur de l'autre vie, affirmant que les trépassés sont plus heureux que les vivants dans cette vallée de misère, et promettant à chacun d'eux d’ériger un beau cénotaphe et sépulcre en leur honneur au plus haut du Mont-Cenis, à son retour du Lanternois. Il leur souhaitait néanmoins, au cas où vivre encore parmi les humains ne leur déplût pas et où il ne leur vînt pas à l’idée de se noyer, bonne aventure et rencontre de quelque baleine, laquelle au troisième jour les rendrait sains et saufs en quelque doux pays, à l'exemple de Jonas. 
 Le Quart livre, Chapitre VIII Comment Panurge fit noyer en mer le marchand et les moutons

QUESTIONS MOUTONS PAR-DESSUS BORD 1. Quel terme, dans cette phrase, montre que le mouton appartient à Panurge ? Donnez sa classe grammaticale.

Tous les autres moutons, criant et bêlant avec la même intonation, commencèrent à se jeter et sauter en mer à sa suite, à la file. 200

2. Relevez, toujours dans la même phrase, deux participes présents. Sont-ils employés comme verbes ou comme adjectifs ? Justifiez votre réponse.

10. À quel personnage de la mythologie grecque (cité dans le texte) Panurge fait-il penser ?

3. Que fait Panurge de son mouton ? Que font alors les autres moutons ?

LA LITTÉRATURE PASSÉE DANS LE LANGAGE COURANT

4. Quels mots et quelles expressions employés par Rabelais montrent et prouvent que le mouton est un animal vraiment stupide ?

Les moutons de Panurge sont passés dans le langage courant et désignent une ou plusieurs personnes suivant les autres, les imitant sans se poser aucune question.

VENGEANCE... 5. Pourquoi Panurge a-t-il jeté à l’eau le mouton qu’il a acheté ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte. 6. Comment réagissent les marchands ? Que leur arrive-t-il ? 7. Panurge les aide-t-il ? Que fait-il ?

ET SARCASMES 8. Relevez, dans le dernier paragraphe, les termes qui montrent que Panurge parle aux bergers. 9. À quoi voit-on, toujours dans le même paragraphe, qu’il se moque d’eux ?

Voici d’autres allusions à la littérature. Lesquelles connaissez-vous ? Cherchez celles que vous ne connaissez pas, puis rédigez une phrase employant ces expressions. • • • •

Un cheval de Troie Le talon d’Achille Un sésame Un pour tous, tous pour un

RÉÉCRITURE Remplacez « Le marchand » par « Les marchands ». Le marchand, tout effrayé de ce que devant ses yeux il voyait périr et noyer ses moutons, s'efforçait de les en empêcher et de les retenir autant qu’il le pouvait.

201

5

RIRE AVEC MOLIÈRE

203

LES THÉÂTRES DE PARIS

Pendant très longtemps, il n’y eut à Paris qu’un seul théâtre et qu’une seule troupe : par décision du roi Charles VI, seuls les Confrères de la Passion avaient le droit de se produire dans la capitale. Cependant, les troupes venant de l’extérieur pouvaient obtenir des Confrères une autorisation, à condition de payer une redevance. Un seul théâtre permettait ainsi le contrôle des spectacles qui étaient, depuis le XVe siècle, religieux : c’est l’Écriture sainte qui y était représentée. Mais, au XVIIe siècle, Richelieu et Louis XIV vont permettre l’ouverture de nouveaux théâtres. Puis ces théâtres fusionneront, et ce sera la naissance de la Comédie-Française.

204

Les théâtres de Paris (tapotez les noms ci-dessous)

205

INTERACTIF 5.1 Intérieur de la salle de la Comédie-Française (projet non réalisé)

Salle à l’italienne

L’éclairage Les loges La scène

L’orchestre Le parterre

1

2

3

4

5

6

Le spectacle, quand il n’est pas religieux, est dans la rue, à l’occasion d’une foire par exemple. De simples planches sur des tréteaux suffisent à construire une scène.

LE MALADE IMAGINAIRE Argan, qui est malade, essaie de faire venir sa servante. Il appelle, il crie, mais rien n’y fait. Celle-ci arrive au bout d’un long moment.

TOINETTE, ARGAN.

TOINETTE, en entrant dans la chambre : On y va. ARGAN : Ah ! chienne ! ah ! carogne ! TOINETTE, faisant semblant de s'être cogné la tête : Diantre soit fait de votre impatience ! Vous pressez si fort les personnes, que je me suis donné un grand coup de la tête contre la carne d'un volet. ARGAN, en colère : Ah ! traîtresse !… TOINETTE, pour l'interrompre et l'empêcher de crier, se plaint toujours, en disant : Ah !

208

ARGAN : Il y a…

ARGAN : Quoi ! coquine…

TOINETTE : Ah !

TOINETTE : Si vous querellez, je pleurerai.

ARGAN : Il y a une heure…

ARGAN : Me laisser, traîtresse…

TOINETTE :  Ah !

TOINETTE, toujours pour interrompre : Ah !

ARGAN : Tu m'as laissé…

ARGAN : Chienne ! tu veux…

TOINETTE : Ah !

TOINETTE : Ah !

ARGAN : Tais-toi donc, coquine, que je te querelle !

ARGAN : Quoi ! il faudra encore que je n'aie pas le plaisir de quereller !

TOINETTE : Çamon, ma foi, j'en suis d'avis, après ce que je me suis fait !

TOINETTE : Querellez tout votre soûl : je le veux bien.

ARGAN : Tu m'as fait égosiller, carogne !

ARGAN : Tu m'en empêches, chienne, en m'interrompant à tous coups !

TOINETTE : Et vous m'avez fait, vous, casser la tête : l'un vaut bien l'autre. Quitte à quitte, si vous voulez.

TOINETTE : Si vous avez le plaisir de quereller, il faut bien que, de mon côté, j'aie le plaisir de pleurer : chacun le sien, ce n'est pas trop. Ah ! 209

ARGAN : Allons, il faut en passer par là. Ôte-moi ceci, coquine, ôte-moi ceci. Argan se lève de sa chaise. Mon lavement d'aujourd'hui a-t-il bien opéré ?

ARGAN : Taisez-vous, ignorante ! ce n'est pas à vous à contrôler les ordonnances de la médecine. Qu'on me fasse venir ma fille Angélique : j'ai à lui dire quelque chose.

TOINETTE : Votre lavement ?

TOINETTE : La voici qui vient d'elle-même : elle a deviné votre pensée.

ARGAN : Oui. Ai-je bien fait de la bile ? Le Malade imaginaire, acte I, scène 2 TOINETTE : Ma foi ! je ne me mêle point de ces affaires-là ; c'est à monsieur Fleurant à y mettre le nez, puisqu'il en a le profit. ARGAN : Qu'on ait soin de me tenir un bouillon prêt, pour l'autre que je dois tantôt prendre. TOINETTE : Ce monsieur Fleurant-là et ce monsieur Purgon s'égayent sur votre corps ; ils ont en vous une bonne vache à lait, et je voudrais bien leur demander quel mal vous avez, pour faire tant de remèdes.

Jouée pour la première fois le 10 février 1673 au PalaisRoyal, cette pièce est une comédie-ballet « mêlée de musique et de danses ». La pièce tourne essentiellement autour d'Argan, qui est le « malade imaginaire ». Ce veuf s'est remarié avec Béline

210

QUESTIONS

ARGAN & TOINETTE

UNE PIÈCE DE THÉÂTRE

4. Quels sont les premiers mots prononcés par Argan ?

1. Comment sont écrits les noms des personnages ?

5. Pourquoi est-il en colère ? Que reproche-t-il à sa servante ?

2. À quoi servent les passages écrits en italique ?

6. Que répond Toinette ? A-t-elle vraiment mal ? Pourquoi répètet-elle toujours la même chose ?

3. À quoi reconnaît-on que ce texte est une pièce de théâtre ?

Le malade imaginaire (Henri Daumier)

211

7. Toinette fait-elle ce qu’on attend d’elle ? Que ne veut-elle pas faire ? Pourquoi ? 8. Qui de Toinette ou d’Argan paraît dominer l’autre ? Était-ce ce à quoi l’on s’attendait ?

RÉDIGEZ a - Remplacez les points de suspension par des didascalies indiquant ce que fait Argan ainsi que la manière dont il parle. ...

UNE COMÉDIE SATIRIQUE 9. Cet extrait est-il destiné à faire rire ou à émouvoir ? Justifiez votre réponse. 10. Qu’est-ce qu’une « vache à lait » ? Quels reproches Toinette fait-elle aux médecins ?

Il n'y a personne. J'ai beau dire : on me laisse toujours seul : il n'y a pas moyen de les arrêter ici. ... Ils n'entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit. Drelin, drelin, drelin. Point d'affaire. Drelin, drelin, drelin. Ils sont sourds… Toinette ! Drelin, drelin, drelin. Tout comme si je ne sonnais point. Chienne, coquine ! Drelin, drelin, drelin. J'enrage ! ...

Le Malade imaginaire est la trentième et dernière pièce jouée par Molière, qui interprétait Argan. Lors de la quatrième représentation, Molière a tenu à jouer la pièce, malgré son épuisement. À la fin du dernier acte, Molière crache du sang. La pièce est terminée. Les comédiens ferment les rideaux et Molière s'évanouit...

Drelin, drelin, drelin. Carogne, à tous les diables ! Est-il possible qu'on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ? Drelin drelin, drelin. Voilà qui est pitoyable ! Drelin, drelin, drelin. Ah ! mon Dieu ! Ils me laisseront ici mourir. Drelin, drelin, drelin. ...

b - Vous avez oublié vos clefs et vous sonnez donc à votre porte pour que l’on vous ouvre. Malheureusement, personne ne vient. Comme Argan, vous vous fâchez en entendant une voix qui, comme Toinette, tarde à venir. Imaginez le dialogue.

212

Le malade imaginaire représenté dans le Jardin de Versailles

213

L’AVARICE

HARPAGON, LA FLÈCHE.

LA FLÈCHE : Qu’est-ce que je vous ai fait ?

HARPAGON : Hors d’ici tout à l’heure, et qu’on ne réplique pas. Allons, que l’on détale de chez moi, maître juré filou ; vrai gibier de potence.

HARPAGON : Tu m’as fait, que je veux que tu sortes.

LA FLÈCHE à part : Je n’ai jamais rien vu de si méchant que ce maudit vieillard ; et je pense, sauf correction, qu’il a le diable au corps. HARPAGON : Tu murmures entre tes dents. LA FLÈCHE : Pourquoi me chassez-vous ? HARPAGON : C’est bien à toi, pendard, à me demander des raisons : sors vite, que je ne t’assomme.

LA FLÈCHE : Mon maître, votre fils, m’a donné ordre de l’attendre. HARPAGON : Va-t’en l’attendre dans la rue, et ne sois point dans ma maison planté tout droit comme un piquet, à observer ce qui se passe, et faire ton Ce que dit le poète Charprofit de tout. Je ne veux point avoir les Robinet de L’Avare : sans cesse devant moi un espion de « J'avertis que le sieur Molière
 mes affaires, un traître, dont les yeux [...]
 maudits assiègent toutes mes acDonne à présent sur son théâtre,
 Où son génie est idolâtre,
 tions, dévorent ce que je possède, Un Avare qui divertit,
 et furettent de tous côtés pour voir Non pas certes pour un petit,
 Mais au-delà ce qu'on peut dire ;
 s’il n’y a rien à voler. 214

LA FLÈCHE : Comment diantre voulez-vous qu’on fasse pour vous voler ? Êtesvous un homme volable, quand vous renfermez toutes choses, et faites sentinelle jour et nuit ? HARPAGON : Je veux renfermer ce que bon me semble, et faire sentinelle comme il me plaît. Ne voilà pas de mes mouchards, qui prennent garde à ce qu’on fait ? (À part) Je tremble qu’il n’ait soupçonné quelque

L'Avare (mise en scène de Roger Planchon) est une comédie en prose qui a été représentée pour la première fois au théâtre du Palais-Royal le 9 septembre 1668. Molière y joue Harpagon, un vieillard riche et avare qui souhaite se remarier.

215

chose de mon argent. (Haut) Ne serais-tu point homme à aller faire courir le bruit que j’ai chez moi de l’argent caché ? LA FLÈCHE : Vous avez de l’argent caché ? HARPAGON : Non, coquin, je ne dis pas cela. (À part) J’enrage. (Haut) Je demande si malicieusement tu n’irais point faire courir le bruit que j’en ai.

LA FLÈCHE : Hé ! que nous importe que vous en ayez, ou que vous n’en ayez pas, si c’est pour nous la même chose ? HARPAGON : Tu fais le raisonneur ; je te baillerai de ce raisonnement-ci par les oreilles. (Il lève la main pour lui donner un soufflet) Sors d’ici encore une fois.

HARPAGON : Oui. LA FLÈCHE : Les voilà. HARPAGON, désignant les chausses : N’as-tu rien mis ici dedans ?

LA FLÈCHE : Hé bien ! je sors.

LA FLÈCHE : Voyez vous-même.

HARPAGON : Attends. Ne m’emportes-tu rien ?

HARPAGON, Il tâte le bas de ses chausses : Ces grands hauts-de-chausses sont propres à devenir les receleurs des choses qu’on dérobe ; et je voudrais qu’on en eût fait pendre quelqu’un.

LA FLÈCHE : Que vous emporterais-je ? HARPAGON : Viens çà, que je voie. Montre-moi tes mains.

LA FLÈCHE, à part : Ah ! qu’un homme comme cela, mériterait bien ce qu’il craint ! et que j’aurais de joie à le voler !

LA FLÈCHE : Les voilà.

HARPAGON : Euh ?

HARPAGON : Les autres.

LA FLÈCHE : Quoi ?

LA FLÈCHE : Les autres ?

HARPAGON : Qu’est-ce que tu parles de voler ?

216

LA FLÈCHE : Je dis que vous fouilliez bien partout, pour voir si je vous ai volé. HARPAGON : C’est ce que je veux faire. Il fouille dans les poches de la Flèche. LA FLÈCHE, à part : La peste soit de l’avarice, et des avaricieux.

QUESTIONS DEUX CARACTÈRES 1. Dans sa première réplique, quel mode emploie Harpagon pour donner ses ordres ? Qu’est-ce qui, dans le vocabulaire qu’il emploie, montre qu’il est le maître ? 2. À votre avis, qui est La Flèche ? Que vous inspire son nom ? 3. Celui-ci répond-il tout de suite ? Quels mots montrent qu’il se parle d’abord à lui même ?

L’Avare, Acte I, scène 3 4. Quels sentiments lui inspirent les propos de son maître ? Justifiez votre réponse. INTERACTIF 5.2 L'Avare acte I scène 3

LA PEUR DU VOL 5. Qu’est-ce qu’un avare ? Trouvez deux mots de la même famille dans cette scène. 6. Qu’appelle-t-on, aujourd’hui, un harpagon ? 7. Quand La Flèche se décide à obéir à Harpagon, que fait celuici ? Avec Michel Serrault et Nicolas Vaude

8. Pourquoi Harpagon fouille-t-il La Flèche ? Où Harpagon le fouillet-il ?

217

9. Au début de l’extrait, qui pose les questions ? Ensuite, qui les pose ? Comment sont les répliques à ce moment ? Quel est l’effet produit ?

MAÎTRE ET VALET 10. Qui du maître ou du valet vous semble le plus malin ? Pour quelles raisons ? 11. Quelle phrase semble annoncer la suite de la pièce ?

GRAMMAIRE « Ah ! qu’un homme comme cela, mériterait bien ce qu’il craint ! et que j’aurais de joie à le voler ! » À quel temps sont les verbes en gras ? Conjuguez-les à toutes les personnes. Qu’expriment ces verbes : • une action qui ne se réalisera jamais ? • une action qui se réalisera dans l’avenir ? • une action qui se réalisera peut-être ?

12. En somme, qui vous paraît diriger le jeu ? Le maître ou le valet ? INTERACTIF 5.3 Conjuguez

RÉÉCRITURE Réécrivez cette phrase en conjuguant les verbes à l’impératif de la deuxième personne du pluriel.

218

LE SUBJONCTIF

CONJUGAISON

LE SUBJONCTIF

« Comment diantre voulez-vous qu’on fasse pour vous voler ? »

1. L’UNIVERS DES POSSIBLES

a - Relevez le verbe.

Le subjonctif présent s’emploie pour dire une action que l’on veut réaliser dans un futur proche.

b - Quel est l’infinitif de ce verbe ?


 Exemple : Il faut que je fasse mes devoirs.

c - À quel temps et à quel mode est-il ?

RÉVISION 5.1 Choisissez la bonne conjugaison

Il ne faut cependant pas confondre le présent du subjonctif (ci-dessus) avec le futur simple de l’indicatif dans Demain, je ferai mes devoirs. 
 En effet, le futur simple sert ici à exprimer une certitude (Je suis sûr et certain de faire mes devoirs demain), alors que, dans mon premier exemple (Il faut que je fasse mes devoirs), le verbe au subjonctif n’exprime pas une certitude, au contraire : Je dois faire mes devoirs. Je les ferai ou ... peut-être pas !

Question 1 sur 5

A. Il faut que je fasse mes devoirs B. Il faut que je fais mes devoirs


 Ainsi le subjonctif permet de dire ce qui arrivera... ou n’arrivera pas. 219

C’est ce qu’on appelle l’éventualité. On parle également du potentiel (ce qui peut arriver ou ne pas arriver) ou du virtuel (c’est le contraire de la réalité). On est alors dans l’univers des possibles.

Ainsi le subjonctif sert à exprimer l’éventualité, le possible, le souhait ou encore l’ordre.

L’ÉVENTUALITÉ

2. ATTACHÉ À LA PRINCIPALE



Voyons un autre exemple : Qu’il pleuve ou qu’il neige, j’irai au collège demain. Dans cet exemple, on imagine le temps qu’il fera ou qu’il ne fera pas le lendemain mais qui ne m’empêchera pas de me rendre à mon travail. Qu’il pleuve ou qu’il neige traduit une éventualité ; il ne pleuvra ou ne neigera peut-être pas. Il n’y a aucune certitude.

Le plus souvent, le subjonctif s’emploie après que (mais attention ! pas toujours...) C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on le conjugue précédé du mot que : Que j’aille
 Que tu ailles
 Qu’il aille
 etc.

Le subjonctif permet d’exprimer aussi le souhait ou encore l’ordre. Dans tous les cas, on est dans le virtuel, dans l’univers des possibles : les choses souhaitées ou ordonnées arriveront ou n’arriveront pas.

Cela parce que le subjonctif s’emploie, en général, dans une proposition subordonnée conplétive : Je souhaite qu’il vienne (La proposition est ici soulignée). 


LE SOUHAIT

On peut dire que que le mot que annonce très souvent le subjonctif. (Il permet même de distinguer l’indicatif du subjonctif quand le verbe est identique au présent des deux modes : Je redoute qu’elle chante / Hélas, elle chante !)



Dans cet exemple, le subjonctif exprime une souhait : J’aimerais qu’il réussisse son contrôle. 


L’ORDRE 


Ici, le subjonctif exprime un ordre, comme à l’impératif : Qu’il sorte !

On peut aussi le trouver dans d’autres types de propositions subordonnées : relatives (On cherche un livre qui lui plaise) ou, plus rarement, indépendantes (Qu’il entre !). Subjonctif signifie « attaché sous » en d’autres termes « subordonné ». Littéralement, le subjonctif est subordonné à une phrase princi220

pale. Pour cette raison, on le trouve le plus souvent dans une proposition subordonnée conjonctive, relative voire indépendante.

3. CONJUGAISON LES AUXILIAIRES

être

avoir

que je sois

que j’aie

que tu sois

que tu aies

qu’il soit

qu’il ait

que nous soyons

que nous ayons

que vous soyez

que vous ayez

qu’ils soient

qu’ils aient

LE PREMIER GROUPE

jouer

crier

que je joue

que je crie

que tu joues

que tu cries

qu’il joue

qu’il crie

que nous jouions

que nous criions

que vous jouiez

que vous criiez

qu’ils jouent

qu’ils crient

LE DEUXIÈME GROUPE

finir

grandir

que je finisse

que je grandisse

que tu finisses

que tu grandisses

qu’il finisse

qu’il grandisse

que nous finissions

que nous grandissions

que vous finissiez

que vous grandissiez

qu’ils finissent

qu’ils grandissent

221

LE TROISIÈME GROUPE

EXERCICES

faire

pouvoir

que je fasse

que je puisse

que tu fasses

que tu puisses

qu’il fasse

qu’il puisse

que nous fassions

que nous puissions

que vous fassiez

que vous puissiez

qu’ils fassent

qu’ils puissent

INTERACTIF 5.4 Indicatif ou subjonctif ?

INTERACTIF 5.5 Le subjonctif présent

Dites si les verbes sont conjugués au subjonctif ou à l’indicatif

Conjuguez les verbes au subjonctif présent

INDICATIF OU SUBJONCTIF ? Dans chacune de ces phrases, le même verbe apparaît deux fois. Une fois au présent de l'indicatif et une fois au présent du subjonctif. Tâchez de trouver la bonne orthographe !

AUDIO 5.1 Écrivez les phrases dictées

222

QUE DIABLE ALLAIT-IL FAIRE DANS CETTE GALÈRE ? Pour jouer un mauvais tour à Géronte dont il cherche à se venger, Scapin prétend que son fils Léandre a été capturé par des Turcs qui lui demandent une rançon en échange de sa libération. Si Géronte veut revoir son fils, il doit donner cinq cents écus aux ravisseurs.

GÉRONTE, SCAPIN.

SCAPIN, même jeu : En vain je cours de tous côtés pour le pouvoir trouver.

SCAPIN, feignant de ne pas voir Géronte : Ô Ciel ! Ô disgrâce imprévue ! Ô misérable père ! Pauvre Géronte, que feras-tu ?

GÉRONTE : Me voici.

GÉRONTE, à part : Que dit-il là de moi, avec ce visage affligé ?

SCAPIN, même jeu : Il faut qu'il soit caché en quelque endroit qu'on ne puisse point deviner.

SCAPIN, même jeu : N'y a-t-il personne qui puisse me dire où est le seigneur Géronte ?

GÉRONTE, arrêtant Scapin : Holà ! es-tu aveugle, que tu ne me vois pas ?

GÉRONTE : Qu'y a-t-il, Scapin ?

SCAPIN : Ah! Monsieur, il n'y a pas moyen de vous rencontrer.

SCAPIN, courant sur le théâtre, sans vouloir entendre ni voir

GÉRONTE : Il y a une heure que je suis devant toi. Qu'est-ce que c'est donc qu'il y a ?

GÉRONTE : Où pourrai-je le rencontrer, pour lui dire cette infortune ?

SCAPIN : Monsieur.

GÉRONTE, courant après Scapin : Qu'est-ce que c'est donc ?

GÉRONTE : Quoi ?

223

SCAPIN : Monsieur, votre fils. GÉRONTE : Hé bien! mon fils. SCAPIN : Est tombé dans une disgrâce la plus étrange du monde. GÉRONTE : Et quelle ? SCAPIN : Je l'ai trouvé tantôt tout triste, de je ne sais quoi que vous lui avez dit, où vous m'avez mêlé assez mal à propos ; et, cherchant

Géronte et Scapin

224

à divertir cette tristesse, nous nous sommes allés promener sur le port. Là, entre autres plusieurs choses, nous avons arrêté nos yeux sur une galère turque assez bien équipée. Un jeune Turc de bonne mine nous a invités d'y entrer, et nous a présenté la main. Nous y avons passé ; il nous a fait mille civilités, nous a donné la collation, où nous avons mangé des fruits les plus excellents qui se puissent voir, et bu du vin que nous avons trouvé le meilleur du monde. GÉRONTE : Qu'y a-t-il de si affligeant en tout cela ?

SCAPIN : Attendez, Monsieur, nous y voici. Pendant que nous mangions, il a fait mettre la galère en mer, et, se voyant éloigné du port, il m'a fait mettre dans un esquif, et m'envoie vous dire que si vous ne lui envoyez par moi tout à l'heure cinq cents écus, il va vous emmener votre fils en Alger. GÉRONTE : Comment, diantre ! cinq cents écus ? SCAPIN : Oui, Monsieur ; et de plus, il ne m'a donné pour cela que deux heures. GÉRONTE : Ah le pendard de Turc, m'assassiner de la façon ! SCAPIN : C'est à vous, Monsieur, d'aviser promptement aux moyens de sauver des fers un fils que vous aimez avec tant de tendresse.

GÉRONTE : Il faut, Scapin, il faut que tu fasses ici l'action d'un serviteur fidèle. SCAPIN : Quoi, Monsieur ? GÉRONTE : Que tu ailles dire à ce Turc qu'il me renvoie mon fils, et que tu te mettes à sa place jusqu'à ce que j'aie amassé la somme qu'il demande. SCAPIN : Eh ! Monsieur, songez-vous à ce que vous dites ? et vous figurez-vous que ce Turc ait si peu de sens, que d'aller recevoir un misérable comme moi à la place de votre fils ? GÉRONTE : Que diable allait-il faire dans cette galère ?

GÉRONTE : Que diable allait-il faire dans cette galère ?

SCAPIN : Il ne devinait pas ce malheur. Songez, Monsieur, qu'il ne m'a donné que deux heures.

SCAPIN : Il ne songeait pas à ce qui est arrivé.

GÉRONTE : Tu dis qu'il demande...

GÉRONTE : Va-t'en, Scapin, va-t'en vite dire à ce Turc que je vais envoyer la justice après lui.

SCAPIN : Cinq cents écus. GÉRONTE : Cinq cents écus ! N'a-t-il point de conscience ?

SCAPIN : La justice en pleine mer ! Vous moquez-vous des gens ? GÉRONTE : Que diable allait-il faire dans cette galère ? SCAPIN : Une méchante destinée conduit quelquefois les personnes.

Les moqueries à l’égard des Turcs s’expliquent par le mauvais effet qu’avait produit l’ambassadeur turc à la cour du roi.

SCAPIN : Vraiment oui, de la conscience à un Turc. GÉRONTE : Sait-il bien ce que c'est que cinq cents écus ? SCAPIN : Oui, Monsieur, il sait que c'est mille cinq cents livres.

225

GÉRONTE : Croit-il, le traître, que mille cinq cents livres se trouvent dans le pas d'un cheval ?

SCAPIN, en lui rendant la clef : Eh ! Monsieur, rêvez-vous ? Je n'aurais pas cent francs de tout ce que vous dites ; et de plus, vous savez le peu de temps qu'on m'a donné.

SCAPIN : Ce sont des gens qui n'entendent point de raison. GÉRONTE : Mais que diable allait-il faire à cette galère ? SCAPIN : Il est vrai. Mais quoi ? on ne prévoyait pas les choses. De grâce, Monsieur, dépêchez. GÉRONTE : Tiens, voilà la clef de mon armoire. SCAPIN : Bon. GÉRONTE : Tu l'ouvriras.

GÉRONTE : Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? SCAPIN : Oh ! que de paroles perdues ! Laissez là cette galère, et songez que le temps presse, et que vous courez risque de perdre votre fils. Hélas ! mon pauvre maître, peut-être que je ne te verrai de ma vie, et qu'à l'heure que je parle, on t'emmène esclave en Alger. Mais le Ciel me sera témoin que j'ai fait pour toi tout ce que j'ai pu ; et que si tu manques à être racheté, il n'en faut accuser que le peu d'amitié d'un père. GÉRONTE : Attends, Scapin, je m'en vais quérir cette somme.

SCAPIN : Fort bien. GÉRONTE : Tu trouveras une grosse clef du côté gauche, qui est celle de mon grenier. SCAPIN : Oui. GÉRONTE : Tu iras prendre toutes les hardes qui sont dans cette grande manne, et tu les vendras aux fripiers, pour aller racheter mon fils.

SCAPIN : Dépêchez donc vite, Monsieur, je tremble que l'heure ne sonne. GÉRONTE : N'est-ce pas quatre cents écus que tu dis ? SCAPIN : Non : cinq cents écus. GÉRONTE : Cinq cents écus ?

226

SCAPIN : Oui.

SCAPIN : Oui.

GÉRONTE : Que diable allait-il faire à cette galère ?

GÉRONTE, même jeu : Un homme sans foi, un voleur.

SCAPIN : Vous avez raison, mais hâtez-vous.

SCAPIN : Laissez-moi faire.

GÉRONTE : N'y avait-il point d'autre promenade ? SCAPIN : Cela est vrai. Mais faites promptement. GÉRONTE : Ah ! maudite galère ! SCAPIN, à part : Cette galère lui tient au cœur. GÉRONTE : Tiens, Scapin, je ne me souvenais pas que je viens justement de recevoir cette somme en or, et je ne croyais pas qu'elle dût m'être si tôt ravie. (Il lui présente sa bourse, qu'il ne laisse pourtant pas aller ; et, dans ses transports, il fait aller son bras de côté et d'autre, et Scapin le sien pour avoir la bourse) Tiens. Va-t'en racheter mon fils. SCAPIN, tendant la main : Oui, Monsieur. GÉRONTE, retenant la bourse qu’il fait semblant de vouloir donner à Scapin : Mais dis à ce Turc que c'est un scélérat. SCAPIN, tendant toujours la main : Oui. GÉRONTE, même jeu : Un infâme. 227

GÉRONTE, même jeu : Qu'il me tire cinq cents écus contre toute sorte de droit.

GÉRONTE, même jeu : Que je ne les lui donne ni à la mort, ni à la vie.

SCAPIN : Oui.

SCAPIN : Fort bien. GÉRONTE : Et que si jamais je l'attrape, je saurai me venger de lui. SCAPIN : Oui. GÉRONTE, remet la bourse dans sa poche, et s'en va : Va, va vite requérir mon fils. SCAPIN, allant après lui : Holà ! Monsieur. GÉRONTE : Quoi ? SCAPIN : Où est donc cet argent ? GÉRONTE : Ne te l'ai-je pas donné ? SCAPIN : Non vraiment, vous l'avez remis dans votre poche. GÉRONTE : Ah ! c'est la douleur qui me trouble l'esprit.

La peine des galères était une condamnation pénale surtout pratiquée en France sous l'Ancien Régime et qui consistait à envoyer les forçats comme rameurs sur les galères. (source)

SCAPIN : Je le vois bien. GÉRONTE : Que diable allait-il faire dans cette galère ? Ah ! maudite galère ! traître de Turc à tous les diables ! 228

SCAPIN : Il ne peut digérer les cinq cents écus que je lui arrache ; mais il n'est pas quitte envers moi, et je veux qu'il me paye en une autre monnaie l'imposture qu'il m'a faite auprès de son fils.

COMIQUE MULTIPLE

Les Fourberies de Scapin, Acte II, scène 7

5. Une fois que Géronte et Scapin ont commencé à se parler, ce dernier lui dit-il tout de suite la raison pour laquelle il le cherchait ? Pourquoi ?

Les Fourberies de Scapin est une comédie en trois actes créée au Théâtre du Palais-Royal le 24 mai 1671. Molière y joue le rôle de Scapin, personnage qui lui ressemble étonnamment : acteur, metteur en scène, farceur, ancien prisonnier...

4. Au début de la scène, de quelle manière Scapin attire-t-il l’attention de son maître ?

6. Comment Géronte réagit-il lorsqu’il apprend que son fils a été enlevé ? 7. Quelles sont les solutions trouvées par Géronte ? Sont-elles réalisables ? 8. Quelle phrase Géronte répète-t-il ? Quel sentiment cette phrase révèle-t-elle ? Quel effet produit cette phrase ?

QUESTIONS LES FOURBERIES DE SCAPIN 1. Qu’est-ce qu’une « fourberie » ? Comment appelle-t-on celui qui en commet ?

9. À quel moment le rythme s’accélère-t-il ? Comment sont alors les répliques ? 10. De quel défaut Géronte est-il le parfait exemple ? Trouvez trois exemples de ce défaut qui provoque le rire.

2. En plus de vouloir extorquer de l’argent à son maître, quelle phrase annonce une autre fourberie ? 3. Que nous apprend cette phrase au sujet du caractère de Scapin ? Justifiez votre réponse. 229

RÉÉCRITURE

GALERIE 5.1 Les Fourberies de Scapin (édition de 1671)

Réécrivez cette phrase à la forme affirmative : « N'y a-t-il personne qui puisse me dire où est le seigneur Géronte ? »

RÉDIGEZ Un ami vous demande de lui prêter un peu d’argent. Comme vous n’avez pas envie de le faire, mais que vous ne voulez pas non plus avoir l’air de refuser, inventez (comme Géronte) toutes sortes d’excuses. Rédigez donc un dialogue en respectant les règles de construction du dialogue théâtral (nom des personnages, didascalies, etc.).

LE VOCABULAIRE DU THÉÂTRE Complétez avec les mots suivants : « répliques », «didascalies», « scènes », « pièce », « aparté », « actes ». Une ... de théâtre est divisée en ... , qui sont eux-mêmes divisés en ... . Les ... sont dites par les personnages. Des phrases indiquent comment ils parlent ou ce qu’ils font : ce sont des ... . Parfois, un personnage se parle à lui-même : c’est un ... .

230

GRAMMAIRE

POUR RÉVISER LA PHRASE INTERROGATIVE Formez un groupe de quatre élèves, et lisez l’extrait ci-contre. Ensuite, deux élèves posent des questions sur l’extrait, deux autres y répondent.

L’exercice permet : • de vérifier que l’extrait a été correctement lu et compris. • que le groupe qui pose les questions sait construire des phrases interrogatives. • que le groupe qui répond aux questions sait rédiger et répondre avec pertinence.

Afin que tout le monde travaille en même temps et pour permettre aux élèves de s’entraider, utilisez Framapad, un éditeur de texte collaboratif en ligne.

 ACTE I, SCÈNE PREMIÈRE SGANARELLE, AMINTE, LUCRÈCE, M. GUILLAUME, M. JOSSE. SGANARELLE. - Ah, l’étrange chose que la vie ! et que je puis bien dire avec ce grand philosophe de l’antiquité, que qui terre a, guerre a (1), et qu’un malheur ne vient jamais sans l’autre. Je n’avais qu’une seule femme qui est morte. M. GUILLAUME. - Et combien donc en voulez-vous avoir ? SGANARELLE. - Elle est morte, Monsieur mon ami, cette perte m’est très sensible (2), et je ne puis m’en ressouvenir sans pleurer. Je n’étais pas fort satisfait de sa conduite (3), et nous avions le plus souvent dispute ensemble ; mais enfin, la mort rajuste (4) toutes choses. Elle est morte : je la pleure. Si elle était en vie, nous nous querellerions (5). De tous les enfants que le Ciel m’avait donnés, il ne m’a laissé qu’une

231

LEÇON

Une phrase interrogative est composée d’une proposition principale (« Je me demande ») et d’une proposition subordonnée (« qui tu as appelé »). VIDÉO 5.1 Interrogation directe et indirecte Cette proposition subordonnée pose une question, une demande d’information qui dépend toujours d’un verbe à sens interrogatif : se demander, savoir, ignorer, chercher… Pour cette raison, elle est appelée proposition subordonnée interrogative indirecte, puisqu’elle dépend d’un verbe dont elle est complément. Il n’y a pas l’inversion du sujet ni le point d’interrogation que l’on trouve dans l’interrogation directe : « Qui as-tu appelé ? »

Une proposition subordonnée peut être introduite par : • une conjonction de subordination (« Il se demande si Marc viendra. »), • un adverbe interrogatif (« Il a demandé quand tu es passé », « On se demande comment il est entré. », « J’ai oublié pourquoi il est venu. », « Je ne sais combien tu en veux. »…), • un déterminant interrogatif (« Dis-moi quelle couleur tu préfères. »), • un pronom interrogatif (« Je me demande qui est venu. », « Je ne sais où aller. », « J’ignore lequel choisir », « Il cherche ce que tu veux. » …).

232

EXERCICES RÉÉCRIVEZ CES PHRASES INTERROGATIVES EN COMMENÇANT PAR « JE ME DEMANDE... ».

RÉVISION 5.2 Choisissez les phrase interrogatives correctement formulées.

Question 1 sur 5

a - Que feras-tu ? b - N'y a-t-il personne qui puisse me dire où est le seigneur Géronte ? c - Où pourrai-je le rencontrer, pour lui dire cette infortune ? d - Qu'est-ce que c'est ?

A. Je me demande se qu’il veut.

e - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

B. Je me demande ce qu’il veut.

f - Sait-il bien ce que c'est que cinq cents écus ?

C. Je me demande qu’est-ce qu’il veut.

g - Vous moquez-vous des gens ?

Répondre

233

DICTÉES DICTÉE 1 Les mots suivants vous sont donnés : • ladre AUDIO 5.2 Écoutez le texte

AUDIO 5.4 Écrivez le texte

DICTÉE 2 Les mots suivants vous sont donnés : • entrailles • l’impertinence AUDIO 5.3 Écoutez le texte

234

AUDIO 5.5 Écrivez le texte

APPRENEZ-MOI L’ORTHOGRAPHE

Maître de philosophie, Monsieur Jourdain [...] MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Que voulez-vous donc que je vous apprenne ? MONSIEUR JOURDAIN : Apprenez-moi l’orthographe. MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Très volontiers. MONSIEUR JOURDAIN : Après vous m’apprendrez l’almanach, pour savoir quand il y a de la lune et quand il n’y en a point. MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Soit. Pour

bien suivre votre pensée et traiter cette matière en philosophe, il faut commencer selon l’ordre des choses, par une exacte connaissance de la nature des lettres, et de la différente manière de les prononcer toutes. Et là-dessus j’ai à vous dire que les lettres sont divisées en voyelles, ainsi dites voyelles parce qu’elles expriment les voix ; et en consonnes, ainsi appelées consonnes parce qu’elles sonnent avec les voyelles, et ne font que marquer les diverses articulations des voix. Il y a cinq voyelles ou voix : A, E, I, O, U. MONSIEUR JOURDAIN : J’entends tout cela.

UNE ŒUVRE VERBALE ET MUSICALE Le Bourgeois gentilhomme est une comédie-ballet, c’est-à-dire une pièce de théâtre mêlant musique et danse.

AUDIO 5.6 L’ouverture de la comédieballet

L’expression « comédie-ballet » a été inventée par Molière et Jean-Baptiste Lully (qui a composé la musique du Bourgeois gentilhomme) en 1661.

235

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : La voix A se forme en ouvrant fort la bouche : A. MONSIEUR JOURDAIN : A, A. Oui. MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : La voix E se forme en rapprochant la mâchoire d’en bas de celle d’en haut : A, E. MONSIEUR JOURDAIN : A, E, A, E. Ma foi ! oui. Ah ! que cela est beau ! MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Et la voix I en rapprochant encore davantage les mâchoires l’une de l’autre, et écartant les deux coins de la bouche vers les oreilles : A, E, I. MONSIEUR JOURDAIN : A, E, I, I, I, I. Cela est vrai. Vive la science ! MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : La voix O se forme en rouvrant les mâchoires, et rapprochant les lèvres par les deux coins, le haut et le bas : O.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : La voix U se forme en rapprochant les dents sans les joindre entièrement, et allongeant les deux lèvres en dehors, les approchant aussi l’une de l’autre sans les rejoindre tout à fait : U. MONSIEUR JOURDAIN : U, U. Il n’y a rien de plus véritable : U. MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Vos deux lèvres s’allongent comme si vous faisiez la moue : d’où vient que si vous la voulez faire à quelqu’un, et vous moquer de lui, vous ne sauriez lui dire que : U. MONSIEUR JOURDAIN : U, U. Cela est vrai. Ah ! que n’ai-je étudié plus tôt, pour savoir tout cela ? MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Demain, nous verrons les autres lettres, qui sont les consonnes. MONSIEUR JOURDAIN : Est-ce qu’il y a des choses aussi curieuses qu’à celles-ci ?

MONSIEUR JOURDAIN : O, O. Il n’y a rien de plus juste. A, E, I, O, I, O. Cela est admirable ! I, O, I, O.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Sans doute. La consonne D, par exemple, se prononce en donnant du bout de la langue au-dessus des dents d’en haut ! Da.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : L’ouverture de la bouche fait justement comme un petit rond qui représente un O.

MONSIEUR JOURDAIN : Da, da. Oui. Ah ! les belles choses ! les belles choses !

MONSIEUR JOURDAIN : O, O, O. Vous avez raison, O. Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose !

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : L’F en appuyant les dents d’en haut sur la lèvre de dessous : Fa.

236

MONSIEUR JOURDAIN : Fa, fa. C’est la vérité. Ah ! mon père et ma mère, que je vous veux de mal ! MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Et l’R, en portant le bout de la langue jusqu’au haut du palais, de sorte qu’étant frôlée par l’air qui sort avec force, elle lui cède, et revient toujours au même endroit, faisant une manière de tremblement : Rra.

MONSIEUR JOURDAIN : R, r, ra,  R, r, r, r, r, ra. Cela est vrai. Ah ! l’habile homme que vous êtes ! et que j’ai perdu de temps ! R, r, r, ra. MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Je vous expliquerai à fond toutes ces curiosités. MONSIEUR JOURDAIN : Je vous en prie. Au reste, il faut que je vous fasse une confidence. Je suis amoureux d’une personne de grande qualité, et je souhaiterais que vous m’aidassiez à lui écrire

Le bourgeois gentilhomme (mise en scène de Jean-Louis Martin-Barbaz, 1981)

237

quelque chose dans un petit billet que je veux laisser tomber à ses pieds. MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Fort bien.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : De la prose. MONSIEUR JOURDAIN : Quoi ? quand je dis : « Nicole, apportezmoi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit », c’est de la prose ?

MONSIEUR JOURDAIN : Cela sera galant, oui ? MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Oui, Monsieur. MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Sans doute. Sont-ce des vers que vous lui voulez écrire ? MONSIEUR JOURDAIN : Non, non, point de vers. MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Vous ne voulez que de la prose ?

MONSIEUR JOURDAIN : Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j’en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m’avoir appris cela. Je voudrais donc lui mettre dans un billet : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour  ; mais je voudrais que cela fût mis d’une manière galante, que cela fût tourné gentiment.

MONSIEUR JOURDAIN : Non, je ne veux ni prose ni vers. MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Il faut bien que ce soit l’un ou l’autre.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Mettre que les feux de ses yeux réduisent votre cœur en cendres ; que vous souffrez nuit et jour pour elle les violences d’un…

MONSIEUR JOURDAIN : Pourquoi ? MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Par la raison, Monsieur, qu’il n’y a pour s’exprimer que la prose ou les vers.

MONSIEUR JOURDAIN : Non, non, non, je ne veux point tout cela ; je ne veux que ce que je vous ai dit : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour.

MONSIEUR JOURDAIN : Il n’y a que la prose ou les vers ?

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Il faut bien étendre un peu la chose.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Non, Monsieur : tout ce qui n’est point prose est vers ; et tout ce qui n’est point vers est prose.

MONSIEUR JOURDAIN : Non, vous dis-je, je ne veux que ces seules paroles-là dans le billet ; mais tournées à la mode ; bien arrangées comme il faut. Je vous prie de me dire un peu, pour voir, les diverses manières dont on les peut mettre.

MONSIEUR JOURDAIN : Et comme l’on parle, qu’est-ce que c’est donc que cela ?

238

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : On les peut mettre premièrement comme vous avez dit. Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour. Ou bien : D’amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux. Ou bien : Vos yeux beaux d’amour me font, belle Marquise, mourir. Ou bien : Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d’amour me font. Ou bien : Me font vos yeux beaux mourir, belle Marquise, d’amour. MONSIEUR JOURDAIN : Mais de toutes ces façons-là, laquelle est la meilleure ? MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Celle que vous avez dite : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour. MONSIEUR JOURDAIN : Cependant je n’ai point étudié, et j’ai fait cela tout du premier coup. Je vous remercie de tout mon cœur, et vous prie de venir demain de Le mot « bourgeois » désigne tout d’abord bonne heure. l’habitant d’un bourg (un gros village où se tiennent les marchés) et plus généralement MAÎTRE DE PHI- d’une ville. LOSOPHIE : Je L’habitant de villes commerçantes devient vite n’y manquerai synonyme d’aisance et de possession de pas. droits et de biens immobiliers. Plus tard, le bourgeois se définit par son appartenance à un groupe social aisé, la bourgeoisie. Le Bourgeois Déjà, à l’époque de Molière, le bourgeois a gentilhomme, des rêves de noblesse. Acte II, scène 4

QUESTIONS LE TEXTE MIS EN SCÈNE 1. Lisez tout d’abord le texte, puis regardez la vidéo. Lequel préférez-vous ? Expliquez votre préférence. 2. L’extrait que vous avez regardé met en scène le texte de Molière selon les règles du grand siècle. Pouvez-vous en énumérer quelques-unes (sur la mise en scène, l’éclairage, le jeu des acteurs, la INTERACTIF 5.6 Le Bourgeois gentilhomme, Acte II scène 4 prononciation…) ? 3. À quoi tient le comique de cette scène ? Donnez des exemples.

Mise en scène de Benjamin Lazar

239

LES BELLES CHOSES !

RÉDIGEZ

4. Quelles sont les deux choses que monsieur Jourdain apprend avec le maître de philosophie ?

1. Suivez les conseils du maître de philosophie et développez un peu cette déclaration d’amour : « Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour. »

5. Depuis combien de temps savez-vous de telles choses ? 6. Quelle est la réaction de monsieur Jourdain lorsqu’il apprend à prononcer les voyelles ? Citez au moins deux exemples. 7. Quels mots, quels signes de ponctuation sont utilisés quand monsieur Jourdain exprime sa joie ? 8. Monsieur Jourdain vous semble-t-il être un personnage intelligent ? Justifiez votre réponse. 9. Pour quelle raison souhaite-t-il apprendre ? Trouvez des indices dans le texte.

2. Imaginez un petit dialogue dans lequel, comme maître de philosophie, vous expliquez comment prononcer certaines consonnes. Ne manquez pas de faire s’exclamer de joie la personne à laquelle vous expliquez ces merveilles.

10. Monsieur Jourdain veut apprendre l’alphabet ; il veut aussi apprendre à manier les armes, à danser ; il veut changer de vêtements. Quel personnage de La Fontaine souhaite, comme lui, changer totalement ? Pourquoi ?

Louis XIV à la mandoline 240

LE COMIQUE INTERACTIF 5.7 Les procédés comiques chez Molière

Le comique de mots, de geste, de situation et de caractère 241

À QUEL TYPE DE COMIQUE AVEZ-VOUS AFFAIRE ? JUSTIFIEZ VOTRE RÉPONSE POUR CHAQUE EXTRAIT.

EXTRAIT 1

MAÎTRE JACQUES : Eh ! oui, elle est petite, si on le veut prendre par là, mais je l’appelle grande pour ce qu’elle contient. LE COMMISSAIRE : Et de quelle couleur est-elle ? MAÎTRE JACQUES : De quelle couleur ?

MAÎTRE JACQUES : [...] Et dans quoi est-ce que cet argent était ? LE COMMISSAIRE : Oui. HARPAGON : Dans une cassette. MAÎTRE JACQUES : Voilà l’affaire. Je lui ai vu une cassette. HARPAGON : Et cette cassette comment est-elle faite ? Je verrai bien si c’est la mienne.

MAÎTRE JACQUES : Elle est de couleur... Là, d’une certaine couleur... Ne sauriez-vous m’aider à dire ? HARPAGON : Euh ? MAÎTRE JACQUES : N’est-elle pas rouge ?

MAÎTRE JACQUES : Comment elle est faite ? HARPAGON : Non, grise. HARPAGON : Oui. MAÎTRE JACQUES : Elle est faite... Elle est faite comme une cassette. LE COMMISSAIRE : Cela s’entend. Mais dépeignez-la un peu pour voir.

MAÎTRE JACQUES : Eh, oui, gris-rouge ; c’est ce que je voulais dire.

L’Avare, acte V, scène 2

MAÎTRE JACQUES : C’est une grande cassette. HARPAGON : Celle qu’on m’a volée est petite. 242

EXTRAIT 2 Arnolphe rentre chez lui, et frappe à la porte afin que l’un de ses domestiques (Alain ou Georgette) lui ouvre.

ARNOLPHE : Belle cérémonie, Pour me laisser dehors. Holà ho ! je vous prie. GEORGETTE : Qui frappe ? ARNOLPHE : Votre maître.

ALAIN : Qui heurte ? GEORGETTE : Alain ? ARNOLPHE : Ouvrez. On aura, que je pense, Grande joie à me voir, après dix jours d’absence. ALAIN : Qui va là ?

ALAIN : Quoi ? GEORGETTE : C’est Monsieur, Ouvre vite.

ARNOLPHE : Moi. ALAIN : Ouvre, toi. ALAIN : Georgette ? GEORGETTE : Je souffle notre feu. GEORGETTE : Hé bien ? ALAIN : Ouvre là-bas. GEORGETTE : Vas-y, toi. ALAIN : Vas-y, toi. GEORGETTE : Ma foi, je n’irai pas. ALAIN : Je n’irai pas aussi.

ALAIN : J’empêche, peur du chat, que mon moineau ne sorte. ARNOLPHE : Quiconque de vous deux n’ouvrira pas la porte, N’aura point à manger de plus de quatre jours. Ha ! GEORGETTE : Par quelle raison y venir quand j’y cours.

243

ALAIN : Pourquoi plutôt que moi ? Le plaisant strodagème  !

EXTRAIT 3

GEORGETTE : Ôte-toi donc de là.

MARTINE : Et que veux-tu pendant ce temps, que je fasse avec ma famille ?

ALAIN : Non, ôte-toi, toi-même. SGANARELLE : Tout ce qu’il te plaira. GEORGETTE : Je veux ouvrir la porte. MARTINE : J’ai quatre pauvres petits enfants sur les bras. ALAIN : Et je veux l’ouvrir, moi. SGANARELLE : Mets-les à terre. L’École des femmes, acte I, scène 2

MARTINE : Qui me demandent à toute heure, du pain. SGANARELLE : Donne-leur le fouet. Quand j’ai bien bu, et bien mangé, je veux que tout le monde soit saoul dans ma maison. MARTINE : Et tu prétends ivrogne, que les choses aillent toujours de même ? SGANARELLE : Ma femme, allons tout doucement, s’il vous plaît. MARTINE : Que j’endure éternellement, tes insolences, et tes débauches ? SGANARELLE : Ne nous emportons point ma femme. MARTINE : Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à ton devoir ? SGANARELLE : Ma femme, vous savez que je n’ai pas l’âme endurante, et que j’ai le bras assez bon. 244

MARTINE : Je me moque de tes menaces.

MARTINE : Crois-tu que je m’épouvante de tes paroles ?

SGANARELLE : Ma petite femme, ma mie, votre peau vous démange, à votre ordinaire.

SGANARELLE : Doux objet de mes vœux, je vous frotterai les oreilles.

MARTINE : Je te montrerai bien que je ne te crains nullement.

MARTINE : Ivrogne que tu es.

SGANARELLE : Ma chère moitié, vous avez envie de me dérober quelque chose.

SGANARELLE : Je vous battrai. MARTINE : Sac à vin.

Sganarelle dans Le Médecin malgré lui (mise en scène de Dario Fo)

245

SGANARELLE : Je vous rosserai.

EXTRAIT 4

MARTINE : Infâme.

Valère parle d’Élise, tandis que Harpagon pense qu’il lui parle de sa cassette contenant tout son argent et qui lui a été volé.

SGANARELLE : Je vous étrillerai. MARTINE : Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard, gueux, bélître, fripon, maraud, voleur... ! SGANARELLE : Il prend un bâton, et lui en donne. - Ah ! vous en voulez, donc.

VALÈRE : De grâce, ne vous mettez point en colère. Quand vous m’aurez ouï, vous verrez que le mal n’est pas si grand que vous le faites. HARPAGON : Le mal n’est pas si grand que je le fais ! Quoi mon sang, mes entrailles, pendard ?

MARTINE : Ah, ah, ah, ah. SGANARELLE : Voilà le vrai moyen de vous apaiser.

Le Médecin malgré lui, acte I, scène 1

VALÈRE : Votre sang, Monsieur, n’est pas tombé dans de mauvaises mains. Je suis d’une condition à ne lui point faire de tort, et il n’y a rien en tout ceci que je ne puisse bien réparer. HARPAGON : C’est bien mon intention ; et que tu me restitues ce que tu m’as ravi. VALÈRE : Votre honneur, Monsieur, sera pleinement satisfait. HARPAGON : Il n’est pas question d’honneur là-dedans. Mais, dismoi, qui t’a porté à cette action ? VALÈRE : Hélas ! me le demandez-vous ? HARPAGON : Oui, vraiment, je te le demande. VALÈRE : Un dieu qui porte les excuses de tout ce qu’il fait faire : l’Amour. 246

HARPAGON : L’amour ? VALÈRE : Oui. HARPAGON : Bel amour, bel amour, ma foi ! L’amour de mes louis d’or. VALÈRE : Non, Monsieur, ce ne sont point vos richesses qui m’ont tenté, ce n’est pas cela qui m’a ébloui, et je proteste de ne prétendre rien à tous vos biens, pourvu que vous me laissiez celui que j’ai. HARPAGON : Non ferai, de par tous les diables, je ne te le laisserai pas. Mais voyez quelle insolence, de vouloir retenir le vol qu’il m’a fait ! VALÈRE : Appelez-vous cela un vol ? HARPAGON : Si je l’appelle un vol ? Un trésor comme celui-là ! VALÈRE : C’est un trésor, il est vrai, et le plus précieux que vous ayez sans doute  ; mais ce ne sera pas le perdre, que de me le laisser. Je vous le demande à genoux, ce trésor plein de charmes ; et pour bien faire, il faut que vous me l’accordiez.

L'Avare (mis en scène de Pierre Franck)

247

HARPAGON : Je n’en ferai rien. Qu’est-ce à dire cela ?

EXTRAIT 5

VALÈRE : Nous nous sommes promis une foi mutuelle, et avons fait serment de ne nous point abandonner.

DOM JUAN, apercevant Charlotte : Ah, ah ! d’où sort cette autre paysanne, Sganarelle ? As-tu rien vu de plus joli ? Et ne trouves-tu pas, dis-moi, que celle-ci vaut bien l’autre ?

HARPAGON : Le serment est admirable, et la promesse plaisante !

SGANARELLE : Assurément. Autre pièce nouvelle.

VALÈRE : Oui, nous nous sommes engagés d’être l’un à l’autre à jamais.

DOM JUAN : D’où me vient, la belle, une rencontre si agréable ? Quoi, dans ces lieux champêtres, parmi ces arbres et ces rochers, on trouve des personnes faites comme vous êtes ?

HARPAGON : Je vous en empêcherai bien, je vous assure. CHARLOTTE : Vous voyez, Monsieur. VALÈRE : Rien que la mort ne nous peut séparer. DOM JUAN : Êtes-vous de ce village ? HARPAGON : C’est être bien endiablé après mon argent. CHARLOTTE : Oui, Monsieur. L’Avare, acte V, scène 3

DOM JUAN : Et vous y demeurez ? CHARLOTTE : Oui, Monsieur. DOM JUAN : Vous vous appelez ? CHARLOTTE : Charlotte, pour vous servir. DOM JUAN : Ah ! la belle personne, et que ses yeux sont pénétrants ? CHARLOTTE : Monsieur, vous me rendez toute honteuse. 248

DOM JUAN : Ah, n’ayez point de honte d’entendre dire vos vérités. Sganarelle, qu’en dis-tu ? Peut-on rien voir de plus agréable ? Tournez-vous un peu, s’il vous plaît, ah que cette taille est jolie ! Haussez un peu la tête, de grâce, ah que ce visage est mignon ! Ouvrez vos yeux entièrement, ah qu’ils sont beaux ! Que je voie un peu vos dents, je vous prie, ah qu’elles sont amoureuses ! et ces lèvres appétissantes. Pour moi, je suis ravi, et je n’ai jamais vu une si charmante personne. CHARLOTTE : Monsieur, cela vous plaît à dire, et je ne sais pas si c’est pour vous railler de moi. DOM JUAN : Moi, me railler de vous ? Dieu m’en garde, je vous aime trop pour cela, et c’est du fond du cœur que je vous parle. CHARLOTTE : Je vous suis bien obligée, si ça est. DOM JUAN : Point du tout, vous ne m’êtes point obligée de tout ce que je dis, et ce n’est qu’à votre beauté que vous en êtes redevable. CHARLOTTE : Monsieur, tout ça est trop bien dit pour moi, et je n’ai pas d’esprit pour vous répondre.

Dom Juan

249

DOM JUAN : Sganarelle, regarde un peu ses mains. CHARLOTTE : Fi, Monsieur, elles sont noires comme je ne sais quoi.

vies du monde de vous croire, mais on m’a toujou dit, qu’il ne faut jamais croire les Monsieux, et que vous autres courtisans êtes des enjoleus, qui ne songez qu’à abuser les filles.

DOM JUAN : Ha que dites-vous là, elles sont les plus belles du monde, souffrez que je les baise, je vous prie.

Dom Juan, acte II, scène 2

CHARLOTTE : Monsieur, c’est trop d’honneur que vous me faites, et si j’avais su ça tantôt, je n’aurais pas manqué de les laver avec du son. DOM JUAN : Et dites-moi un peu, belle Charlotte, vous n’êtes pas mariée sans doute ?

VIDÉO 5.2 L’anecdote

CHARLOTTE : Non, Monsieur, mais je dois bientôt l’être avec Piarrot, le fils de la voisine Simonette. DOM JUAN : Quoi ? une personne comme vous serait la femme d’un simple paysan ? Non, non, c’est profaner tant de beautés, et vous n’êtes pas née pour demeurer dans un village, vous méritez sans doute une meilleure fortune, et le Ciel qui le connaît bien, m’a conduit ici tout exprès pour empêcher ce mariage, et rendre justice à vos charmes : car enfin, belle Charlotte, je vous aime de tout mon cœur, et il ne tiendra qu’à vous que je vous arrache de ce misérable lieu, et ne vous mette dans l’état où vous méritez d’être, cet amour est bien prompt sans doute ; mais quoi, c’est un effet, Charlotte, de votre grande beauté, et l’on vous aime autant en un quart d’heure, qu’on ferait une autre en six mois.

Molière vous parle

CHARLOTTE : Aussi vrai, Monsieur, je ne sais comment faire quand vous parlez, ce que vous dites me fait aise, et j’aurais toutes les en250

EXTRAIT 6

SCAPIN : Monsieur, que vous ai-je fait ?

Léandre est furieux : il croit que Scapin, son valet, a révélé son secret à son père.

LÉANDRE, voulant le frapper : Ce que tu m’as fait, traître ? OCTAVE, le retenant : Eh doucement.

LÉANDRE : Ah, ah, vous voilà. Je suis ravi de vous trouver, Monsieur le coquin. SCAPIN : Monsieur, votre serviteur. C’est trop d’honneur que vous me faites.

LÉANDRE : Non, Octave, je veux qu’il me confesse lui-même tout à l’heure la perfidie qu’il m’a faite. Oui, coquin, je sais le trait que tu m’as joué, on vient de me l’apprendre ; et tu ne croyais pas peutêtre que l’on me dût révéler ce secret : mais je veux en avoir la confession de ta propre bouche, ou je vais te passer cette épée au travers du corps.

LÉANDRE, en mettant l’épée à la main : Vous faites le méchant plaisant. Ah ! je vous apprendrai...

SCAPIN : Ah ! Monsieur, auriez-vous bien ce cœur-là ?

SCAPIN, se mettant à genoux : Monsieur.

LÉANDRE : Parle donc.

OCTAVE, se mettant entre-deux, pour empêcher Léandre de le frapper : Ah, Léandre.

SCAPIN : Je vous ai fait quelque chose, Monsieur ?

LÉANDRE : Non, Octave, ne me retenez point, je vous prie.

LÉANDRE : Oui, coquin ; et ta conscience ne te dit que trop ce que c’est.

SCAPIN : Eh, Monsieur.

SCAPIN : Je vous assure que je l’ignore.

OCTAVE, le retenant : De grâce.

LÉANDRE, s’avançant pour le frapper : Tu l’ignores !

LÉANDRE, voulant frapper Scapin : Laissez-moi contenter mon ressentiment.

OCTAVE, le retenant : Léandre.

OCTAVE : Au nom de l’amitié, Léandre, ne le maltraitez point. 251

Léandre voulant frapper Scapin

252

SCAPIN : Hé bien Monsieur, puisque vous le voulez, je vous confesse que j’ai bu avec mes amis ce petit quartaut de vin d’Espagne dont on vous fit présent il y a quelques jours ; et que c’est moi qui fis une fente au tonneau, et répandis de l’eau autour, pour faire croire que le vin s’était échappé.

boue, et le visage plein de sang, et vous dis que j’avais trouvé des voleurs qui m’avaient bien battu, et m’avaient dérobé la montre. C’était moi, Monsieur, qui l’avais retenue.

LÉANDRE : C’est toi, pendard, qui m’as bu mon vin d’Espagne, et qui as été cause que j’ai tant querellé la servante, croyant que c’était elle qui m’avait fait le tour ?

SCAPIN : Oui, Monsieur, afin de voir quelle heure il est.

SCAPIN : Oui, Monsieur, je vous en demande pardon. LÉANDRE : Je suis bien aise d’apprendre cela ; mais ce n’est pas l’affaire dont il est question maintenant. SCAPIN : Ce n’est pas cela, Monsieur ? LÉANDRE : Non, c’est une autre affaire qui me touche bien plus, et je veux que tu me la dises.

LÉANDRE : C’est toi qui as retenu ma montre ?

LÉANDRE : Ah, ah, j’apprends ici de jolies choses, et j’ai un serviteur fort fidèle vraiment. Mais ce n’est pas encore cela que je demande. SCAPIN : Ce n’est pas cela ? LÉANDRE : Non, infâme, c’est autre chose encore que je veux que tu me confesses. SCAPIN : Peste ! LÉANDRE : Parle vite, j’ai hâte.

SCAPIN : Monsieur, je ne me souviens pas d’avoir fait autre chose. SCAPIN : Monsieur, voilà tout ce que j’ai fait. LÉANDRE, le voulant frapper : Tu ne veux pas parler ? LÉANDRE, voulant frapper Scapin : Voilà tout ? SCAPIN : Eh. OCTAVE, se mettant au-devant : Eh. OCTAVE, le retenant : Tout doux. SCAPIN : Oui, Monsieur, il est vrai qu’il y a trois semaines que vous m’envoyâtes porter le soir, une petite montre à la jeune Égyptienne que vous aimez. Je revins au logis mes habits tout couverts de

SCAPIN : Hé bien oui, Monsieur, vous vous souvenez de ce loup-garou il y a six mois qui vous donna tant de coups de bâton la nuit, et vous pensa faire rompre le cou dans une cave où vous tombâtes en fuyant. 253

LÉANDRE : Hé bien ?

POUR ALLER PLUS LOIN

SCAPIN : C’était moi, Monsieur, qui faisais le loup-garou.

• • • • • • •

LÉANDRE : C’était toi, traître, qui faisais le loup-garou ? SCAPIN : Oui, Monsieur, seulement pour vous faire peur, et vous ôter l’envie de nous faire courir toutes les nuits comme vous aviez de coutume.

Rire (une activité condamnée) Dictionnaire du théâtre L’envers du théâtre La comédie Différence entre la comédie et la tragédie (et le drame) Les règles du théâtre classique Histoire de la Comédie-française

LÉANDRE : Je saurai me souvenir en temps et lieu de tout ce que je viens d’apprendre. Mais je veux venir au fait, et que tu me confesses ce que tu as dit à mon père. SCAPIN : À votre père ? LÉANDRE : Oui, fripon, à mon père. SCAPIN : Je ne l’ai pas seulement vu depuis son retour. LÉANDRE : Tu ne l’as pas vu ? SCAPIN : Non, Monsieur.

Les Fourberies de Scapin, acte II, scène 3 Castigat ridendo mores

254

À VOUS DE JOUER Choisissez l’un de ces six extraits, et mettez-le en scène. Avant de distribuer les rôles, dites comment vous allez jouer la scène : • Précisez de quels costumes, accessoires ou éléments de décor vous allez avoir besoin.

Le metteur en scène Dario Fo

255

• Précisez où doivent se trouver les personnages, sur quel ton ils doivent s’exprimer, à quel rythme, en faisant quels gestes, etc. • Justifiez vos choix (pourquoi c’est mieux de faire de telle ou telle manière). • Si vous avez un téléphone ou une tablette, filmez-vous pour vous entraîner avant de présenter votre travail à la classe.

DIRE LE TEXTE Faire du théâtre, c’est bien évidemment apprendre son rôle et mémoriser son texte, mais il est aussi très important de bien faire entendre sa voix et donc de bien prononcer les mots.

AUDIO 5.10 Petit pot

AUDIO 5.11 Garde-chasse

Les exercices ci-dessous vont vous permettre d’apprendre à articuler. Par exemple, vous pouvez vous entraîner à prononcer ce texte : « Bonjour, madame Sans-Souci, combien sont ces six cent six saucissons-ci ? Ces six cent six saucissons-ci sont six sous. AUDIO 5.9 - Six sous, ces six cent six saucissons-ci ! Si 606 saucissons ces six cent six saucissons-ci sont six sous, ces six cent six saucissons-ci sont trop chers. »

a - Devinez ce qui est dit, écrivez les phrases dictées puis lisez-les à voix haute. AUDIO 5.7 Ton thé

b - Entraînez-vous à prononcer ces phrases de plus en plus vite, sans erreur et en articulant du mieux que vous pouvez. • Dinon dîna, dit-on, du dos d'un dodu dindon. Didon dîna, dit-on, de dix dos dodus de dix dodus dindons. • C'est l'histoire de l'évadé du Nevada qui s'évada dans la vallée, dans la vallée du Nevada qu'il dévala pour s'évader sur un vilain vélo volé qu'il a volé dans la villa. Et l'évadé du Névada fut délavé dans la vallée par toute l'eau qui tombait là, et l'on vit l'évadé vanné s'avouer que la vie d'évadé ne valait pas la vie d'avant, car en vélo quand il y a du vent on est vidé. C'est évident !

AUDIO 5.12 Dinon

AUDIO 5.13 L’évadé

AUDIO 5.8 Mon tonton

256

PARLEZ-MOI, JE VOUS PRIE, AVEC SINCÉRITÉ Dans la scène 1, Alceste prétend qu’il faut être franc et dire ce que l’on pense ; Philinte affirme qu’il est parfois préférable de cacher ce que l’on a dans le cœur. La scène suivante débute avec la venue d’Oronte qui veut se nouer d’amitié avec Alceste.

ORONTE : [...] Je viens, pour commencer entre nous ce beau nœud,
 Vous montrer un sonnet que j’ai fait depuis peu,
 Et savoir s’il est bon qu’au public je l’expose.

Si, m’exposant à vous pour me parler sans feinte,
 Vous alliez me trahir et me déguiser rien.

ALCESTE : Monsieur, je suis mal propre à décider la chose. Veuillez m’en dispenser.

ORONTE : Sonnet. C’est un sonnet… L’Espoir… C’est une dame Qui de quelque espérance avait flatté ma flamme.
 L’Espoir… Ce ne sont point de ces grands vers pompeux,
 Mais de petits vers doux, tendres, et langoureux.
 (À toutes ces interruptions il regarde Alceste.)

ORONTE : Pourquoi ? ALCESTE : J’ai le défaut D’être un peu plus sincère en cela qu’il ne faut.

ALCESTE : Puisqu’il vous plaît ainsi, monsieur, je le veux bien.

ALCESTE : Nous verrons bien. ORONTE :

ORONTE : C’est ce que je demande ; et j’aurais lieu de plainte,

L’Espoir… Je ne sais si le style Pourra vous en paraître assez net et facile,
 Et si du choix des mots vous vous contenterez. 257

ALCESTE : Nous allons voir, monsieur.

PHILINTE : Ah ! qu’en termes galants ces choses-là sont mises !

ORONTE :

ALCESTE, bas, à Philinte : Hé quoi ! vil complaisant, vous louez des sottises ?

Au reste, vous saurez Que je n’ai demeuré qu’un quart d’heure à le faire.


ORONTE : S’il faut qu’une attente éternelle
 Pousse à bout l’ardeur de mon zèle,
 Le trépas sera mon recours.

ALCESTE : Voyons, monsieur ; le temps ne fait rien à l’affaire. ORONTE : L’espoir, il est vrai, nous soulage,
 Et nous berce un temps, notre ennui ;
 Mais, Philis, le triste avantage,
 Lorsque rien ne marche après lui ! PHILINTE : Je suis déjà charmé de ce petit morceau. ALCESTE, bas, à Philinte : Quoi ! vous avez le front de trouver cela beau ?

Vos soins ne m’en peuvent distraire :
 Belle Philis, on désespère,
 Alors qu’on espère toujours. PHILINTE : La chute en est jolie, amoureuse, admirable. ALCESTE, bas, à part : La peste de ta chute, empoisonneur, au diable, En eusses-tu fait une à te casser le nez ! PHILINTE : Je n’ai jamais ouï de vers si bien tournés.

ORONTE : Vous eûtes de la complaisance ;
 Mais vous en deviez moins avoir,
 Et ne vous pas mettre en dépense
 Pour ne me donner que l’espoir.


ALCESTE, bas, à part : Morbleu ! ORONTE : Vous me flattez, et vous croyez peut-être… 258

Jacques Weber joue le misanthrope (1990)

PHILINTE : Non, je ne flatte point. ALCESTE, bas, à part : Et que fais-tu donc, traître ? ORONTE : Mais pour vous, vous savez quel est notre traité. Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité.

ALCESTE : Monsieur, cette matière est toujours délicate, Et sur le bel esprit nous aimons qu’on nous flatte.
 Mais un jour, à quelqu’un dont je tairai le nom,
 Je disais, en voyant des vers de sa façon, Qu’il faut qu’un galant homme ait toujours grand empire
 Sur les démangeaisons qui nous prennent d’écrire ;

259

Qu’il doit tenir la bride aux grands empressements
 Qu’on a de faire éclat de tels amusements ;
 Et que, par la chaleur de montrer ses ouvrages, On s’expose à jouer de mauvais personnages.

QUESTIONS UNE COMÉDIE POÉTIQUE 1. Est-ce une comédie en prose ? À quoi le voyez-vous ?

ORONTE : Est-ce que vous voulez me déclarer par là Que j’ai tort de vouloir…

2. Combien les vers ont-ils de syllabes ? 3. Mais pourquoi certaines répliques ne comptent-elles qu’un seul mot ?

Le Misanthrope, Acte I, scène 2

UN MÉCHANT POÈME Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux est une comédie en cinq actes et en vers (1808 alexandrins). Elle est jouée pour la première fois le 4 juin 1666 au Théâtre du Palais-Royal.

4. Que veut Oronte lorsqu’il arrive ? Comment appelle-t-on le type de poème qu’il a écrit ? 5. Qu’en pense Alceste ? Relevez quelques répliques qui montrent qu’il le trouve affreux. 6. Et qu’en pense Philinte ? Relevez également quelques répliques qui montrent ce qu’il pense. 7. À quel moment Alceste parle-t-il le plus ? Pourquoi ? En deux mots, qu’est-il en train de dire à Oronte ? 8. Auparavant, qui d’Alceste ou d’Oronte parlait le plus ? 9. Sur quel ton, à votre avis, Alceste s’adresse à Oronte ? Ose-t-il vraiment lui dire que son poème est mauvais ? 260

RÉDIGEZ • À votre avis, quelle va être la réaction d’Oronte ? Va-t-il se réjouir qu’on ait eu l’honnêteté de dire la vérité sur son poème ? Va-t-il, au contraire, être déçu et fâché qu’on ne lui fasse pas des compliments ? Justifiez votre réponse. • Qu’en pensez-vous : faut-il cacher la vérité pour ne pas vexer une personne ou faut-il la lui dire ? Justifiez votre réponse.

M’accable derechef la haine du cagot,
 Plus méchant mille fois que n’est un vieux magot,
 Plutôt qu’un bout-rimé me fasse entrer en danse. Je vous le chante clair, comme un chardonneret ;
 Au bout de l’univers je fuis dans une manse.
 Adieu, grand Prince, adieu ; tenez-vous guilleret

À VOTRE TOUR Écrivez vos bouts-rimés.

LES BOUTS-RIMÉS Le bout-rimé est un poème composé à partir de rimes choisies à l'avance. Ainsi, pour le poème ci-dessous écrit par Molière, les rimes « grenouille », « hypocras », « fatras », « quenouille », etc. ont été imposées. Il reste ensuite à écrire le poème :

Que vous m’embrassez avec votre grenouille
 Qui traîne à ses talons le doux mot d’Hypocras !
 Je hais des bouts-rimés le puéril fatras,
 Et tiens qu’il vaudrait mieux filer une quenouille. La gloire du bel air n’a rien qui me chatouille ;
 Vous m’assommez l’esprit avec un gros plâtras ;
 Et je tiens heureux ceux qui sont morts à Coutras,
 Voyant tout le papier qu’en sonnets on barbouille.

Pour cela, demandez à quelqu’un de vous donner des rimes (des mots que la personne choisira), et composez votre poème en utilisant ces rimes.

ÉVALUATION DES BOUTS-RIMÉS Les rimes choisies à l'avance ont été utilisées = 2 points Les rimes sont correctes = 2 points La disposition des rimes est correcte (abba, abba, etc.) = 2 points Le poème est un sonnet = 2 points Les vers sont des alexandrins = 2 INTERACTIF 5.8 Rédigez et points envoyez votre travail Le texte est correctement ponctué • = 2 points • Il n'y a pas de fautes d'orthographe = 4 points • L'histoire est aussi cohérente que le permettent les rimes = 4 points • • • • •

261

LA LANGUE DU XVIIE SIÈCLE

VOCABULAIRE

QUELQUES VERBES

Vous avez découvert, dans ce chapitre, de nombreux mots. Retrouvez leur signification en associant les mots avec leur définition.

a - Le verbe « entendre » possède deux significations. Lesquelles ? Rédigez deux phrases contenant ces deux sens. b - « souffrir » possède également une double signification. Donnez ses différents sens, et rédigez deux phrases.

presser quereller égosiller s’égayer tout à l’heure bailler

chercher cacher malchance faire des compliments politesse disputer

infortune

forcer à aller vite

civilité quérir déguiser louer

se faire mal à la gorge immédiatement donner s’amuser

c - Les verbes « ouïr », « quereller » et « railler » sont devenus plutôt rares. En revanche, on emploie certains mots de la même famille (ce sont souvent des noms). Trouvez-les !

RÉÉCRIVEZ CES PHRASES DANS UN FRANÇAIS PLUS MODERNE. Exemple : Crois-tu que je m’épouvante de tes paroles ? → Crois-tu que tu me fais peur ? a - En vain je cours de tous côtés pour le pouvoir trouver. (223) 262

b - Nous nous sommes allés promener sur le port. (224) c - Dépêchez donc vite, Monsieur, je tremble que l'heure ne sonne. (226) d - Ah ! que n’ai-je étudié plus tôt, pour savoir tout cela ? (236) e - « Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit ». (238) f - On aura grande joie à me voir, après dix jours d’absence. (243) g - De grâce, ne vous mettez point en colère. (246) h - Qui t’a porté à cette action ? (246)

LES INSULTES On trouve de nombreuses insultes chez Molière. Ce sont d’ailleurs les premiers mots que nous avons lus. Retrouvez au moins cinq exemples de ces insultes, et utilisez-les dans un petit dialogue.

263

264

6

LE DÉPART

266

LE VOYAGE

À Maxime Du Camp I Pour l'enfant, amoureux de cartes et d’estampes, L'univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit ! Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le cœur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers : Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d'une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums. Pour n'être pas changés en bêtes, ils s’enivrent D'espace et de lumière et de cieux embrasés ; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s'écartent, Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! […] Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

QUESTIONS L’ENFANT ET LE VOYAGE 1. Dans la première strophe, qu’est-ce qui donne envie à l’enfant de voyager ? 2. Toujours dans la première strophe, quel adjectif qualifie « appétit » ? Et quel mot rime avec « appétit » ? Que signifie cette opposition ? 3. Quel sont les sentiments du poète au sujet de l’enfance ? Quels mots ou signe de ponctuation le prouvent ? 267

PARTIR

10. Où s’achève la proposition subordonnée relative « qui partent » ? Quels mots sont ainsi mis en valeur ?

4. Dans la seconde strophe, relever un complément circonstanciel annonçant le départ. Combien ce complément a-t-il de syllabes ? Relevez les trois autres parties du vers. Combien y en a-t-il en tout ? 5. Quel terme, toujours dans la seconde strophe, désigne les voyageurs ? Qu’est-ce qui les pousse à partir ? 6. Comment voyagent-ils ? Relevez les mots qui le montrent. 7. Dans la strophe suivante, en combien de catégories le poète classet-il ces voyageurs ? Relevez les mots qui le montrent. Quelles raisons les poussent à voyager ?

LES VRAIS VOYAGEURS 8. Par quel mot commence la dernière strophe ? Donnez sa nature. À quoi sert ce mot ? 9. Qui sont « les vrais voyageurs » ? Quelle est la raison de leur départ ?

11. Quelle voyelle est très souvent répétée ?

RÉDIGEZ Et selon vous, quelles sont les raisons pour lesquelles on a envie de partir ? Pour voyager ? Pour échapper à quelque chose ? Répondez à cette question en essayant d’apporter plusieurs réponses, puis racontez l’un de vos voyages. Quel souvenir en gardez-vous à présent ?

LE VOYAGE Le mot « voyage » vient du latin « viaticum » (= ce qui sert à faire la route), qui a donné, en français, « viatique ». « viaticum » vient luimême de « via » (= la voie, le chemin). Le voyage, dans son sens actuel, désigne le déplacement d’une personne qui se rend dans un lieu plus ou moins éloigné. Le XIXe siècle (qui invente le mot « tourisme ») voit les moyens de transport se développer fortement (par bateau puis par train notamment). Les grands écrivains aiment raconter leurs voyages : le Voyage en Orient de Lamartine en 1835, celui de Nerval en 1851, mais aussi de Gustave Flaubert accompagné de Maxime du Camp (le dédicataire du poème) qui se réalise entre 1849 et 1852.

268

« Les âges de la vie » (1834) par Caspar David Friedrich

269

HEUREUX QUI COMME ULYSSE

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme celui-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge ! Quand reverrai-je, hélas ! de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m'est une province, et beaucoup davantage ? Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux, Que des palais romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine, Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin, Plus mon petit Liré, que le mont Palatin, Et plus que l'air marin la douceur angevine.

Joachim Du Bellay, Les Regrets

QUESTIONS LA FORME DU POÈME 1. Comment bien ce poème compte-t-il de strophes ? 2. Combien y a-t-il de vers dans chaque strophe ? 3. Combien y a-t-il de syllabes dans chaque vers ? 4. Pour chaque rime, mettez une lettre. Exemple : • voyage A • toison B • raison B •… 270

5. Quelles rimes se terminent par « e » ?

8. Par quels mots est désigné Jason ? Comment appelle-t-on cette figure de style ?

LE VOYAGE INACCOMPLI

9. Dans les deux premiers vers, à quels temps sont les verbes ?

6. Dans la première strophe, où se termine la première phrase ? Justifiez votre réponse. [Parler d’enjambements]

10. Qu’apportent les voyages selon le poète ? Est-ce le voyage qui est le plus important ? Appuyez-vous sur la première strophe pour répondre.

7. Pourquoi Ulysse ou Jason sont-ils heureux ?

« Paysage avec les ruines du mont Palatin à Rome » de Pierre Paul Rubens

271

11. Quel type de phrase trouve-t-on essentiellement dans les deux premières strophes ? Quel sentiment du poète cela exprime-t-il ?

RÉDIGEZ

12. Cherchez dans un dictionnaire la nature du mot « hélas ». Qu’exprime ce mot ? Où est-il placé dans le vers ? Pourquoi à votre avis ?

Comme Joachim Du Bellay, comparez deux lieux, l’un que vous préférez à l’autre. Utilisez la formule « Plus me plaît ... que ... » au moins quatre fois.

LE REGRET

LE SONNET

13. Dans les deux dernières strophes, relevez les déterminants possessifs. À quel lieu marquent-ils l’attachement ?

Le sonnet est une forme poétique qui nous vient très probablement d’Italie (par le poète Pétrarque), et a été popularisé au XVIe siècle.

14. Inversement, relevez les articles définis. À quels lieux sont-ils associés ?

Il est composé de quatorze vers répartis en quatre strophes : deux quatrains (ce sont des strophes de quatre vers) et deux tercets (ce sont des strophes de trois vers).

15. Toujours dans les deux dernières strophes, quels mots sont répétés ? 16. Où ces mots sont-ils placés ? Qu’est-ce que ces mots opposent ? 17. Comment expliquez-vous la préférence du poète ? 18. Comment appelle-t-on ce sentiment de de tristesse, de regret d’une chose qui appartient désormais au passé ?

UN POÈTE HUMANISTE Joachim du Bellay a reçu une éducation humaniste au collège de Coqueret où il a été l’élève du poète Dorat en même temps que son ami Ronsard. Grâce à Dorat, les jeunes poètes du collège Coqueret découvrent la poésie antique.

Les deux quatrains ont des rimes qui suivent la combinaison abba, abba. Les deux tercets ont la combinaison ccd, eed, mais il existe en réalité une grande variété de possibilités. L’alexandrin est généralement utilisé, mais certains sont écrits en décasyllabes.

272

LE DEGRÉ DE L’ADJECTIF

Prenons l'énoncé Ce garçon est sympathique.

Ce sont les degrés d'intensité et de comparaison :

On y affirme que le garçon a une qualité, la sympathie. Ce garçon, comme le montrent les exemples ci-dessous, peut être sympathique à des degrés divers :

• L’adjectif qualificatif exprime une qualité à des degrés d’intensité plus ou moins forts. Ainsi, un individu peut être peu, assez, très ou trop sympathique. • Le degré de la qualité peut être comparé avec d'autres éléments : Notre individu est plus, moins ou aussi sympathique que son frère.

• • • • •

Ce garçon est peu sympathique. Ce garçon est assez sympathique. Ce garçon est extrêmement sympathique. Ce garçon est plus sympathique que son frère. Ce garçon est le plus sympathique.

VIDÉO 6.1 Le degré de l’adjectif

Ainsi, quand on qualifie quelqu'un ou quelque chose, on peut exprimer certaines nuances variables en degrés.

273

I – LES DEGRÉS D'INTENSITÉ

3. L'INTENSITÉ ÉLEVÉE

L'expression de l'intensité varie selon une échelle qui va du plus faible au plus fort. Ce sont généralement les adverbes qui servent à exprimer cette intensité, mais on peut utiliser également des préfixes ou des suffixes.

Les adverbes « très », « tout », « fort », « bien », « tout à fait » et les adverbes en « -ment » « entièrement », « absolument », etc. expriment le plus haut degré d'intensité : Il est fort petit.

1. L'INTENSITÉ FAIBLE

Les adverbes suivants expriment une intensité dépassant la norme : « trop », « excessivement », « si », etc. :

L'adverbe « peu » et les adverbes en « -ment » comme « faiblement », « légèrement », etc. permettent d'exprimer une qualité d'intensité faible :

Ce plat est trop chaud.

Il est peu courageux.

Enfin, on pourra utiliser les préfixes « extra- », « super- », « hyper- », « ultra- »... pour marquer une forte intensité :

Les préfixes « sous- » , « hypo » peuvent également être utilisés :

C'est archifaux ! ; C'est hyper-intéressant !

Il est sous-alimenté ; Il est hypotendu.

Plus rare, on utilisera le suffixe « -issime »  : Cet acteur est richissime.

2. L'INTENSITÉ MOYENNE Les adverbes « assez », « moyennement », « quasi » (ou « quasiment »), « presque », « plutôt » expriment une qualité d'intensité moyenne : Elle est plutôt jolie ; Sa rédaction était presque réussie.

274

II – LES DEGRÉS DE COMPARAISON On distingue deux types de degré de comparaison : le comparatif et le superlatif.

L'adjectif est alors précédé de « le plus » (superlatif de supériorité) ou de « le moins » (superlatif d’infériorité). • la supériorité : Ce tableau est le plus beau de tous. • l’infériorité : Il est le moins gentil de tous.

1. LE COMPARATIF Suivant l’adverbe qu’on met devant l’adjectif, on donne une intensité • de supériorité : plus + adj : Il est plus grand que toi. • d’égalité : aussi + adj : Il est aussi grand que toi. • d’infériorité : moins + adj : Il est moins grand que toi.

On le voit l’adjectif est généralement suivi, dans ce cas, d’un complément, généralement un groupe nominal introduit par une préposition : Alexandre est le plus grand des conquérants ; Il était le meilleur d'entre nous.

L’adjectif est généralement suivi d’un complément de comparaison introduit par « que » et qui peut être : • un groupe nominal : Il est plus petit que sa femme. • un adjectif qualificatif : Il est aussi obstiné que rusé. • un adverbe : Ce vin est moins bon qu’autrefois. • une proposition subordonnée : Ce professeur est plus aimé qu’on ne le croit.

EXERCICES

Attention ! Certains comparatifs issus du latin ont été conservés. Ainsi, on ne dit pas « plus bon », mais « meilleur » ; « plus mauvais », mais « pire ».

Exemple : réussi → ce film est peu réussi. / ce film est assez réussi. / ce film est très réussi.

1. LE DEGRÉ D’INTENSITÉ Pour chaque adjectif, écrivez une phrase dans laquelle vous utiliserez trois degrés d’intensité (faible, moyenne et élevée) à l’aide d’un adverbe.

Pensez à varier les adverbes !

2. LE SUPERLATIF

intéressant - ennuyeux - joli - rare - vite - habile.

Le superlatif exprime le plus haut ou le plus bas degré d’une qualité par rapport à un ensemble.

275

2. SUFFIXE OU PRÉFIXE D’INTENSITÉ

4. ADJECTIF ET COMPARATIF

Rédigez une phrase à partir de ces adjectifs en leur ajoutant un suffixe ou un préfixe d’intensité.

Employez les adjectifs avec un comparatif dans une phrase commençant par « elle ».

Exemple : génial → Ce cours est génialissime !

Exemple : Elle est grande. → Elle est plus grande que toi.

Pensez à varier les suffixes et les préfixes !

Pensez à accorder les adjectifs !

rare - simple - nul - violent - courageux - important.

rapide - bon - vieux - attentif - mauvais - léger - naïf.

3. COMPARATIF OU SUPERLATIF Relevez tous les adjectifs qualificatifs. Sont-ils au comparatif ou au superlatif ? Justifiez votre réponse. Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu’à aujourd’hui, la plus brillante, la plus digne d’envie […].

RÉVISION 6.1 Quel est le degré de comparaison utilisé ? Comparatif ou superlatif ?

Question 1 sur 7 Gargantua est le plus grand de tous.

A. Comparatif B. Superlatif

Répondre

276

QUAND JE ME METTRAI À VOLER

Quand je me mettrai à voler, Et sur elles me sentirai, En si grande aise je serai, Que j’ai peur de m’essorer. Beau crier aura le lévrier, Chemin de plaisant vent prendrai, Quand je me mettrai à voler, Et sur elles me sentirai. La cage il m'a fallu garder Longtemps. Plus ne le ferai, Puisque doux temps et clair verrai. On me le devra pardonner, Quand je me mettrai à voler.

Charles d’Orléans, Poésies

277

QUESTIONS UNE FORME POÉTIQUE DU MOYEN ÂGE 1. Combien ce poème compte-t-il de strophes ? Et combien ces strophes ont-elles de vers ? 2. Combien y a-t-il de syllabes par vers ? 3. Comment sont disposées les rimes ? 4. Quel vers est répété ? Comment appelle-t-on, un peu comme dans une chanson, une telle répétition ? 5. À quels emplacements ce vers est-il répété ? Que remarquezvous concernant la construction du poème ?

10. Pourquoi le poète veut-il partir ? Appuyez votre réponse en citant les vers qui le montrent. Par quel moyen la durée de son emUN PRISONNIER prisonnement est-elle mise en valeur ? En 1415, à la bataille d’Azincourt (lors de la guerre de Cent Ans), Charles d’Orléans est fait prisonnier.

LE RONDEAU

Le rondeau est un court poème du Moyen Âge qui doit son nom à la ronde (que l’on dansait et chantait à l’origine). Il est apparu au XIIIe siècle, et est généralement composé de trois strophes en octosyllabes (ou en décasyllabes) sur deux rimes seulement.

L’ENVOL 6. À votre avis, qui dit « je » ?

Le rondeau est rythmé par un refrain. La figure du rond est donnée par la forme, puisque le poème s’achève sur les vers qui l’ont commencé.

7. Que désire-t-il ? Relever le champ lexical de l’envol. 8. À quel temps les verbes sont-ils principalement conjugués ? Qu’est-ce que cela indique ? 9. Quels seront les sentiments du poète quand il prendra son envol ? Justifiez votre réponse en citant le texte.

RÉDIGEZ À votre tour, rédigez un rondeau. Choisissez pour cela un thème très simple : votre amour, le temps qu’il fait...

278

DICTÉES

Un môle permet l'accostage et la protection contre les vagues.

DICTÉE 1 LE PORT Les mots suivants vous sont donnés : • belvédère • môle AUDIO 6.1 Écoutez le texte

AUDIO 6.2 Écrivez le texte

279

DICTÉE 2 CETTE VIE Les mots suivants vous sont donnés : • Lisbonne AUDIO 6.3 Écoutez le texte

AUDIO 6.4 Écrivez le texte

280

Le mot « comète » vient du grec « komêtês » signifiant « chevelu ». La comète, avec sa traînée lumineuse apparaît, en effet, comme un astre chevelu.

BEL ASTRE VOYAGEUR Bel astre voyageur, hôte qui nous arrives Des profondeurs du ciel et qu’on n’attendait pas, Où vas-tu ? Quel dessein pousse vers nous tes pas ? Toi qui vogues au large en cette mer sans rives, Sur ta route, aussi loin que ton regard atteint, N’as-tu vu comme ici que douleurs et misères ? Dans ces mondes épars, dis ! avons-nous des frères ? T’ont-ils chargé pour nous de leur salut lointain ?

Ah ! quand tu reviendras, peut-être de la terre L’homme aura disparu. Du fond de ce séjour Si son œil ne doit pas contempler ton retour, Si ce globe épuisé s’est éteint solitaire, Dans l’espace infini poursuivant ton chemin, Du moins jette au passage, astre errant et rapide, Un regard de pitié sur le théâtre vide De tant de maux soufferts et du labeur humain. Louise Ackermann, Poésies Philosophiques 281

Sans plus apporter de précisions, Louise Ackermann (1813-1890) dédie son poème « À la comète de 1861 ». Les comètes avaient déjà inspiré les poètes comme Victor Hugo. Depuis Halley, on savait que celles-ci faisaient plusieurs passages : « En 1705, Edmond Halley publia un livre avançant que les comètes qui étaient apparues dans le ciel en 1531, 1607 et 1682 étaient en fait une seule et même comète. Expliquant que la comète voyage sur une orbite elliptique, elle prend 76 ans pour faire une révolution complète autour du Soleil. Halley prédit qu'elle reviendrait en 1758. » (source)

282

QUESTIONS S’ADRESSER AUX ASTRES 1. À qui s’adresse la poétesse ? Relevez, dans la première strophe, tous les mots qui le désignent, et donnez leur nature. 2. Comment appelle-t-on la figure de style qui consiste à donner vie à un objet ? Relevez un ou deux exemples de l’emploi de cette figure. 3. Quelle voyelle est répété dans ce vers ? Quel sentiment la répétition de ce son semble-t-elle traduire ? 4. Qu’est-ce que la « mer sans rives » ? Comment appelle-t-on cette figure de style ? 5. Dans la première strophe, quel type de phrase domine ? Que veut savoir la poétesse ?

UN POÈME PHILOSOPHIQUE 6. « L’homme aura disparu » Est-ce sûr ? Est-ce possible ? Justifiez votre réponse. 7. Relevez, dans l’ensemble du poème, le champ lexical de la tristesse.

8. Qu’est-ce qui rend l’homme si malheureux ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte et votre propre expérience. 9. Selon la poétesse, qu’est-ce que le « théâtre » ? Pourquoi l’appelle-t-elle ainsi ?

VIDÉO 6.2 La comète de Halley

La comète voyage sur une orbite elliptique.

RÉDIGEZ En cinq ou six lignes (en prose, si vous le préférez), adressez-vous à un astre (le soleil, la lune, une étoile...) et interrogez-le sur le sens de la vie, la joie ou la souffrance que vous éprouvez en ce monde.

VOCABULAIRE Un dessein est un projet, une intention, un but que l’on s’est fixé. Avec quel mot ne faut-il pas le confondre ? Comment appelle-t-on des mots qui ont la même prononciation, mais pas la même orthographe ?

LES MÉTÉORES En grec, « meteôros » signifie « ce qui est élevé dans les airs ». Le mot désigne donc tout phénomène se produisant dans l’atmosphère : le vent, la pluie, l’arc-en-ciel, la foudre, etc. sont des météores.

283

LES HOMOPHONES

2. ÇA ET ÇÀ

1. OU ET OÙ

• ça est un pronom démonstratif (ceci, cela, ce, celui-ci, celui-là…). Pour le reconnaître facilement, remplacez-le par cela : Il ne manquait plus que ça (cela), Ça (cela) serait bien.

• ou est une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car) permettant de lier deux mots, deux groupes de mots voire deux phrases (Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée). Elle exprime le plus souvent un choix, une alternative (une chose ou bien une autre). On peut donc, en ce cas, dire ou bien (Il préfère le chocolat ou la fraise ?). • où est un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, etc.). Il est placé en tête d’une proposition relative. Il exprime le lieu (C’est la ville où je suis né) ou le temps (L’hiver où il a fait si froid). Où est adverbe dans une phrase interrogative (Où est ton frère ?).

• çà est un adverbe de lieu signifiant ici, cet endroit. On ne le trouve plus guère que dans l’expression çà et là. On l’emploie parfois comme une interjection (comme oh ! hélas ! hein !, etc.), mais c’est très rare (Çà, allez-vous vous taire !). On retiendra donc que ça s’écrit généralement sans accent.

INTERACTIF 6.2 Les homophones

INTERACTIF 6.1 Les homophones

Complétez par « ça » ou « çà »

Complétez par « ou » ou « où »

284

3. SANS, S’EN OU SENT

4. DANS ET D’EN

• sans est une préposition (à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans…). Cette préposition est le contraire de avec. Elle exprime le manque, l’absence. Une préposition s’emploie le plus souvent devant un nom (C’est sans espoir) ou un groupe nominal (Il est venu sans ses affaires) ou un verbe à l’infinitif (Il s’est levé sans savoir qu’il n’y avait pas cours).

• dans est une simple préposition qui possède cependant de nombreuses significations : le lieu (Il est dans sa chambre), le temps (Le train arrive dans cinq minutes) ou la manière (Une maison construite dans le style baroque).

• s’en est constitué de deux pronoms (se et en). On retrouve cette forme dans quelques constructions verbales (s’en aller, s’en prendre à quelqu’un, s’en mordre les doigts, ne pas s’en faire… ) à la troisième personne du singulier : il s’en va, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même... Pour cette raison, on trouve s’en entre le sujet (il) et le verbe (va, prendre). • Il ne faut pas confondre ces deux formes avec le verbe sentir conjugué au présent de l’indicatif (je sens, tu sens, il sent).

• d’en est composé de la préposition de et du pronom en. Ainsi quand on écrit Ce labyrinthe est immense, il est difficile d’en sortir, on veut dire qu’il est difficile de sortir du labyrinthe (le pronom en reprend ce labyrinthe, ce qui évite une répétition).
 La préposition en se trouve parfois devant un nom (en haut, en bas, en face…).

INTERACTIF 6.4 Les homophones

INTERACTIF 6.3 Les homophones

Complétez par « dans » ou « d’en »

Complétez par « sans », « sent » ou « s’en » 285

5. PEU ET PEUT

6. NI ET N’Y

• peu est un adverbe. C’est le contraire de beaucoup : Cela a peu d’importance.

• ni est une conjonction de coordination. Parfois utilisée seule (Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage), on la trouve aussi avec une autre négation (Il ne sait pas parler ni raconter ce qu’il vient de voir).

• peut est le verbe pouvoir à la troisième personne du singulier du présent de l’indicatif (Il peut arriver à tout instant).

INTERACTIF 6.5 Les homophones

• n’y est composé d’une négation (ne élidé c’est-à-dire sans le e, mais avec une apostrophe) et du pronom personnel y : Je cherche cette clé, mais elle n’y est pas (y désigne le lieu où l’on cherche la clé).

INTERACTIF 6.6 Les homophones

Complétez par « peu » ou « peut »

Complétez par « ni » ou « n’y »

286

7. SI, S’Y ET CI • si a de très nombreux emplois. Il peut exprimer la condition (Vas-y, si tu en as envie). Il peut marquer l’intensité (Ce gâteau est si bon). Dans ce dernier cas, il peut être remplacé par aussi, tellement. • Il ne doit pas être confondu avec s’y. Il s’agit de deux pronoms (se et y). On trouvera donc s’y dans les verbes pronominaux (se rendre par exemple) employé avec le pronom y désignant dans notre exemple un lieu : Il aime Paris, il s’y rend dès que possible. • ci est un adverbe. C’est l’abréviation d’ici (ci-joint, Les témoins ciprésents, ci-gît…).
 Parfois précédé d’un trait d’union, ci s’ajoute à un pronom (celuici, celle-ci) ou à un nom (cette personne-ci).

RÉVISION 6.2 Les homophones

Question 1 sur 5 « où » est...

A. Une conjonction de coordination B. Un pronom relatif C. Un adverbe D. Une préposition

INTERACTIF 6.7 Les homophones

Répondre

Complétez par « si », « s’y » ou « ci » 287

MA BOHÈME

Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
 Mon paletot aussi devenait idéal ;
 J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
 Oh ! Là ! Là ! que d'amours splendides j'ai rêvées ! Mon unique culotte avait un large trou.
 - Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
 Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
 - Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.

QUESTIONS S’EN ALLER 1. Relevez, dans le premier vers, les pronoms personnels désignant le poète. 2. Dans le premier vers toujours, dites dans quel état d’esprit semble se trouver le poète. À quel mot le voyez-vous ?

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
 Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
 De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

3. Comment sont ses vêtements ? Relevez deux exemples.

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
 Comme des lyres, je tirais les élastiques
 De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !

5. Quels sont les sentiments du poète une fois qu’il est parti ? Justifiez votre réponse en relevant, dans l’ensemble du poème, les mots qui le montrent, mais aussi en examinant la ponctuation.

4. Relevez le champ lexical de l’errance.

6. Le poète a-t-il une destination ? Justifiez votre réponse. Arthur Rimbaud, Poésies 288

7. Que signifie la phrase « Mon auberge était à la Grande-Ourse » ? Quelle figure de style a-t-on ? Pourquoi employer ici cette figure ? 8. Qu’est-ce que la bohème ? Cherchez dans le dictionnaire un mot de la même famille.

UN VOYAGE POÉTIQUE 9. Qu’est-ce que le poète Petit-Poucet sème ? 10. Comment appelle-t-on, dans la deuxième strophe, des mots appartenant à la phrase précédente, mais rejetés dans le vers suivant ?

RÉDIGEZ À la façon d’Arthur Rimbaud, exprimez votre joie en utilisant cette tournure : « Oh ! Là ! Là ! que d'amours splendides j'ai rêvées ! » Exemple : J’ai reçu de splendides cadeaux. → Oh ! Là ! Là ! que de splendides cadeaux j’ai reçus ! a - J’ai visité de nombreux pays. b - Nous avons dégusté des plats délicieux. c - Nous avons rencontré des gens fantastiques.

11. Relevez, dans l’ensemble du texte, le champ lexical de la poésie.

d - Il a lu des livres passionnants.


12. Combien y a-t-il de phrases dans les deux tercets ?

RÉÉCRITURE

13. Qu’est-ce qu’une lyre ? Comment le poète la fabrique-t-il ?

Réécrivez ces vers en remplaçant « je » par « nous ».

289

BALLADE DES ENFANTS SANS SOUCI

Ils vont pieds nus le plus souvent. L’hiver Met à leurs doigts des mitaines d’onglée. Le soir, hélas ! ils soupent du grand air, Et sur leur front la bise échevelée Gronde, pareille au bruit d’une mêlée. À peine un peu leur sort est adouci Quand avril fait la terre consolée. Ayez pitié des Enfants sans souci.

Les cœurs pour eux se cuirassent de fer. Le trépas vient. Ils vont sans mausolée Pourrir au coin d’un champ ou d’une allée, Et les corbeaux mangent leur corps transi Que lavera la froide giboulée. Ayez pitié des Enfants sans souci.

ENVOI Ils n’ont sur eux que le manteau du ver, Quand les frissons de la voûte étoilée Font tressaillir et briller leur œil clair. Par la montagne abrupte et la vallée, Ils vont, ils vont ! À leur troupe affolée Chacun répond : « Vous n’êtes pas d’ici, Prenez ailleurs, oiseaux, votre volée. » Ayez pitié des Enfants sans souci.

Pour cette vie effroyable, filée De mal, de peine, ils te disent : Merci ! Muse, comme eux, avec eux exilée, Ayez pitié des Enfants sans souci !

Albert Glatigny, Le Parnasse contemporain

Un froid de mort fait dans leur pauvre chair Glacer le sang, et leur veine est gelée. 290

QUESTIONS LA FORME DU POÈME 1. Combien y a-t-il de strophes dans ce poème ? 2. Qu’est-ce qui distingue la dernière strophe des autres ? 3. Qu’ont pourtant en commun chaque strophe ? 4. Combien les vers comptent-ils de syllabes ? Comment les appelle-t-on ? 5. Examinez la première strophe, combien y a-t-il de rimes ? Comment sont-elles disposées ?

L’ERRANCE MISÉREUSE 6. Relevez les différentes utilisations du verbe « aller » dans l’ensemble du poème. 7. Comment sont accueillis les enfants sans souci ? Trouvez quelques exemples. 8. Relevez tous les mots et expressions qui montrent la grande pauvreté des enfants sans souci.

291

9. Relevez le champ lexical de l’hiver.

LA BALLADE

10. Avec quel mot rime « filée » ? Combien de sons ces deux mots ont-ils en commun ?

La ballade désigne un poème du Moyen Âge dans lequel le poète évoque - le plus souvent - ses sentiments amoureux.

11. Qu’est-ce qu’un « exil » ? Trouvez, dans le poème, un mot de la même famille. Quel autre personnage connaît également l’exil ?

Comme le rondeau, la ballade est une forme poétique associée à la danse. Ballade vient du verbe baller qui voulait dire « danser » (il a la même origine que notre mot « bal »).

RÉÉCRITURE

Une ballade est composée de trois strophes (des huitains) de huit (des octosyllabes) ou dix syllabes (des décasyllabes). Chaque strophe s’achève sur un refrain. Ces strophes comportent trois rimes (a, b, c).

Réécrivez ces vers en conjuguant les verbes à l’imparfait. 


VOCABULAIRE a - Qu’est-ce qu’un « souci » ? b - Donner un verbe de la même famille que « souci ». c - À quelle classe grammaticale appartiennent les mots « insouciance », « soucieusement » et « soucieux » ? d - Que signifie l’expression « C’est le moindre de mes soucis » ? 

Le poème se termine par une strophe de quatre ou cinq vers que l’on appelle l’envoi (possédant deux rimes), qui nomme le destinataire du poème (souvent, au Moyen Âge, un prince ou une princesse).

LES ENFANTS SANS-SOUCI Les Enfants sans-souci (également appelés les Sots) étaient une confrérie joyeuse de Paris. Ces « anciens célébrants de la Fête des Fous » étaient habillés, comme les fous de cour, de jaune et de vert, portant un chapeau garni de grelots et surmonté d'oreilles d’âne. À la main, une marotte. 292

L'HIRONDELLE ET LES PETITS OISEAUX

Une Hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prévoyait jusqu'aux moindres orages, Et devant qu’ils fussent éclos, Les annonçait aux Matelots. Il arriva qu'au temps que la chanvre se sème, Elle vit un Manant en couvrir maints sillons. « Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux Oisillons. Je vous plains : car pour moi, dans ce péril extrême, Je saurai m'éloigner, ou vivre en quelque coin. Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ? Un jour viendra, qui n'est pas loin, Que ce qu'elle répand sera votre ruine. De là naîtront engins à vous envelopper, Et lacets pour vous attraper ; Enfin mainte et mainte machine Qui causera dans la saison Votre mort ou votre prison ;

Gare la cage ou le chaudron. C'est pourquoi, leur dit l'Hirondelle, Mangez ce grain et croyez-moi. » Les Oiseaux se moquèrent d'elle, Ils trouvaient aux champs trop de quoi. Quand la chènevière fut verte, L'Hirondelle leur dit : « Arrachez brin à brin Ce qu'a produit ce mauvais grain, Ou soyez sûrs de votre perte. - Prophète de malheur, babillarde, dit-on, Le bel emploi que tu nous donnes ! Il nous faudrait mille personnes Pour éplucher tout ce canton. » La chanvre étant tout à fait crue, L'Hirondelle ajouta : « Ceci ne va pas bien ; Mauvaise graine est tôt venue ; Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien, Dès que vous verrez que la terre Sera couverte, et qu'à leurs blés Les gens n'étant plus occupés 293

Une Hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu.

294

Feront aux Oisillons la guerre ; Quand reginglettes et réseaux Attraperont petits Oiseaux, Ne volez plus de place en place ; Demeurez au logis, ou changez de climat : Imitez le Canard, la Grue et la Bécasse. Mais vous n'êtes pas en état De passer comme nous les déserts et les ondes, Ni d'aller chercher d'autres mondes. C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sûr : C'est de vous enfermer aux trous de quelque mur. » Les Oisillons, las de l'entendre, Se mirent à jaser aussi confusément Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre Ouvrait la bouche seulement. Il en prit aux uns comme aux autres : Maint Oisillon se vit esclave retenu. Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les nôtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu.

Jean de La Fontaine, Fables (livre premier, fable 8)

QUESTIONS UNE FABLE 1. Quels sont les personnages de ce poème ? Quelle figure de style consiste à faire parler des animaux ? 2. Comptez le nombre de syllabes utilisées dans ces vers. Quel est le mètre utilisé ? A-t-on l’impression de lire un poème ? Justifiez votre réponse. 3. Trouvez, dans le poème, un mot qui soit synonyme de « petit oiseau ». 4. Pourquoi l’hirondelle est-elle plus sage que les autres oiseaux ? Quel personnage de la mythologie a, comme elle, acquis une telle sagesse ? 5. De quel « péril extrême » parle l’hirondelle ?

L’IMPOSSIBLE DIALOGUE 6. À quel personnage de la mythologie est-elle comparée ? Pour quelle raison ? 7. Quel signe de ponctuation est utilisé lorsque l’hirondelle parle ? 8. Quels mots indiquent qu’elle parle ?

295

9. Quels sont les trois conseils que l’hirondelle donne aux oiseaux ?

LA FABLE

10. Quel temps et quel mode sont alors employés ?

Le mot « fable » vient du latin « fabula » et signifie « propos, récit imaginaire ».

11. Quelles sont les réactions successives des oiseaux ? Citez le texte. 12. Que conclut le poète Jean de La Fontaine ? Comment appellet-on ce passage ? À quel genre poétique appartient ce texte ?

RÉÉCRITURE Réécrivez ces vers en remplaçant « je » par « nous ».

RÉDIGEZ

La fable est un genre essentiellement narratif. On y raconte toutes sortes d’histoires dont les personnages sont très souvent des animaux ou des insectes, parfois des végétaux ou des objets, et quelque fois des hommes. On peut diviser la fable en deux parties : l’histoire et la moralité. L’une ne va pas sans l’autre : l’histoire permet de comprendre la moralité, et la moralité éclaire la fable. Une fable est écrite en vers mêlés, c’est-à-dire qu’elle mélange des vers de différentes mesures (3, 6, 7, 8, 10, 12). Il en va de même des rimes puisqu’elles mêlent des rimes croisées, embrassées ou suivies.

Vous aussi, jouez les prophètes de malheur et annoncez un triste avenir à ceux qui ne suivraient pas vos conseils. Formulez tout d’abord votre prévision au futur de l’indicatif en commençant par « Voyez-vous ce ou cette... » puis utilisez le présent de l’indicatif afin d’indiquer ce qui doit être fait.

296

DEMAIN, DÈS L'AUBE

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne
 Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
 J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
 Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

QUESTIONS JE PARTIRAI 1. Relevez, dans le premier vers, les compléments circonstanciels.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
 Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
 Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
 Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
 Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
 Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
 Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

2. Où se termine la phrase commencée dans le premier vers ? Comment appelle-t-on ce procédé ? À quoi sert-il ? 3. À quel temps les verbes sont-ils essentiellement conjugués ? Pourquoi selon vous ? 4. Où le poète veut-il aller ? À quel moment le comprenez-vous ? 5. Au vers 9, avec quel autre mot rime le mot « tombe » ? Est-ce le même mot ? Expliquez.

Victor Hugo, 3 septembre 1847

297

LE DEUIL 6. Relevez, dans la première strophe, les pronoms personnels. 7. Dans les strophes suivantes, quels pronoms personnels trouve-t-on ? Relevez quelques exemples. 8. Hormis l’emploi du mot « triste », à quoi voit-on la douleur du poète ? 9. Pourquoi le poète choisit-il de déposer du houx et de la bruyère ?

Houx vert ? Ouvert ?

298

RÉÉCRITURE Réécrivez ces vers en remplaçant « je » par « il ».

RÉDIGEZ Comme Victor Hugo, utilisez la négation « ni » : « Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, / Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur ». Exemple : Je ne prendrai pas le train, et je ne prendrai pas la voiture. → Je ne prendrai ni le train, ni la voiture. a - Je ne veux pas aller dans cette maison, et je ne veux pas aller dans cette masure. b - Je ne regarderai pas le match, et je ne regarderai pas le film. c - Je n’aime pas les légumes, et je n’aime pas les fruits. d - Je ne choisirai pas celui-ci, je ne choisirai pas celui-là.

299

LA VEILLÉE DU NÈGRE

Le soleil de la nuit éclaire la montagne ; Sur le sable désert faut-il encore rester ? Doucement dans mes bras laisse-moi t’emporter ; Bon maître, éveille-toi ! marchons vers la campagne. Tes yeux sont clos depuis trois jours : Maître ! dormiras-tu toujours ? L’orage dans son vol a brisé les platanes ; Le navire sans voile a disparu dans l’eau : De ton front tout sanglant, j’ai lavé le bandeau ; Marchons, les pauvres noirs t’ouvriront leurs cabanes. Tes yeux sont clos depuis trois jours : Maître ! dormiras-tu toujours ? Je voudrais deviner ton rêve que j’ignore. Oh ! que ce rêve est long ! finira-t-il demain ? Demain, en t’éveillant, presseras-tu ma main ? Oui, je t’appellerai quand j’aurai vu l’aurore. Tes yeux sont clos depuis trois jours : Maître ! dormiras-tu toujours ?

300

Mais la lueur du jour s’étend sur le rivage, Le flot porte sans bruit la barque du pêcheur ; Viens ! … que ton front est froid ! quelle triste blancheur ! Oh ! maître ! que ta voix me rendrait de courage ! Tes yeux sont clos depuis trois jours : Maître ! dormiras-tu toujours ?

QUESTIONS UN POÈME EXOTIQUE 1. Combien ce poème compte-t-il de strophes ? 2. Comment sont composées ces strophes (donnez le mètre et la disposition des rimes) ?

Marceline Desbordes-Valmore, Romances

En France, il a fallu attendre le décret de 1848 pour que soit aboli l’esclavage.

301

3. Relevez les indices vous permettant de deviner où se déroule l’action. 4. Qu’est-ce que le « soleil de la nuit » ? Est-ce une simple périphrase ?

10. Selon vous, était-ce vraiment un « bon maître » ? Quels indices vous ont permis de répondre ?

RÉDIGEZ

5. Trouvez, dans le poème, une autre périphrase ou une autre expression du même genre.

Comme le personnage de ce poème, inventez des périphrases pour nommer des objets dont vous ignorez le nom.

6. Qui emploie ces termes ? Justifiez votre réponse.

Exemple : le téléphone → la boîte qui porte la voix.

7. À qui parle-t-il ? Relevez les termes qui le désignent.

a - L’avion. b - Le train. c - Le soleil. d - L’ordinateur. e - Le nuage.

Le mot « nègre » a été emprunté à l’espagnol « negro » (= de race noire), qui provient du latin « niger » (= noir). Au XVIIe siècle, le mot « nègre » a pris le sens d’ « esclave noir ». Aujourd’hui, ce mot est évité à cause de sa valeur péjorative et raciste.

UNE COMPLAINTE 8. Quels types de phrase sont employés par ce personnage ? Quels sont ses sentiments ? Citez le texte pour répondre. 9. Qu’est-il arrivé à son maître ? Appuyez-vous sur le texte pour répondre. À quel moment le comprend-on ? 302

LA PETITE AUTO

Le 31 du mois d’Août 1914 Je partis de Deauville un peu avant minuit Dans la petite auto de Rouveyre Avec son chauffeur nous étions trois Nous dîmes adieu à toute une époque Des géants furieux se dressaient sur l’Europe Les aigles quittaient leur aire attendant le soleil Les poissons voraces montaient des abîmes Les peuples accouraient pour se connaître à fond Les morts tremblaient de peur dans leurs sombres demeures Les chiens aboyaient vers là-bas où étaient les frontières Je m’en allais portant en moi toutes ces armées qui se battaient Je les sentais monter en moi et s’étaler les contrées où elles serpentaient Avec les forêts les villages heureux de la Belgique Francorchamps avec l’Eau Rouge et les pouhons Région par où se font toujours les invasions

Artères ferroviaires où ceux qui s’en allaient mourir Saluaient encore une fois la vie colorée Océans profonds où remuaient les monstres Dans les vieilles carcasses naufragées Hauteurs inimaginables où l’homme combat Plus haut que l’aigle ne plane L’homme y combat contre l’homme Et descend tout à coup comme une étoile filante Je sentais en moi des êtres neufs pleins de dextérité Bâtir et aussi agencer un univers nouveau Un marchand d’une opulence inouïe et d’une taille prodigieuse Disposait un étalage extraordinaire Et des bergers gigantesques menaient De grands troupeaux muets qui broutaient les paroles Et contre lesquels aboyaient tous les chiens sur la route

303

QUESTIONS CE VOYAGE NOCTURNE 1. À quel temps ce poème est-il essentiellement rédigé ? Pourquoi ? 2. « Je n’oublierai jamais ce voyage nocturne » À quelle personne le récit est-il mené ? Que veut faire le poète ? BESOIN D’AIDE POUR LA QUESTION 5 ?

3. Où ce vers est-il placé ?

Et quand après avoir passé l’après-midi Par Fontainebleau Nous arrivâmes à Paris Au moment où l’on affichait la mobilisation Nous comprîmes mon camarade et moi Que la petite auto nous avait conduits dans une époque Nouvelle Et bien qu’étant déjà tous deux des hommes mûrs Nous venions cependant de naître

Guillaume Apollinaire, Calligrammes

4. Comment est réalisé ce dessin qui se trouve à la fin du poème ? 5. Par rapport à tous les autres poèmes que vous avez lus, que remarquez-vous ? Ce poème ressemblet-il aux autre poèmes ? Pourquoi ?

• Y a-t-il des vers ? Sont-ils réguliers ? • Relevez, dans cette strophe, la place des principaux personnages. Que remarquez-vous ? • Relevez cependant des exemples d’alexandrins. • Y a-t-il des rimes ? Quels

LA GUERRE le mot « nouvel• Pourquoi 6. Relevez les verbes de mouvement. Qu’est-ce qu’ils indiquent au sujet de cette époque ? • Observez la ponctua7. Quel événement historique a eu lieu en 1914 ? 8. Relevez le champ lexical de la guerre.

304

9. Guillaume Apollinaire nomme-t-il les belligérants ? Par quels termes les désigne-t-il ? Pourquoi ce choix ? 10. Quel animal désigne le peuple ? De quels personnages est-il victime ? 11. Quel sentiment éprouve-t-on à la lecture de ce poème ? Justifiez votre réponse en citant le texte.

RÉDIGEZ « Je n’oublierai jamais ce voyage nocturne où nul de nous ne dit un mot » Comme Guillaume Apollinaire, évoquez des souvenirs importants en rédigeant des phrase commençant par « Je n’oublierai jamais ce... » (au moins trois).

UNE ÉPOQUE NOUVELLE 12. Quels lieux sont traversés par la petite auto ? 13. Où les mène la petite auto ? Est-ce un simple trajet en voiture ? Justifiez votre réponse en citant le texte. 14. À quelle heure les voyageurs étaient-ils partis ? Pourquoi ce moment précis selon vous ? 15. « Nous venions cependant de naître » Que signifie cette phrase ?

305

LES CALLIGRAMMES

UN MOT DE POÈTE

QU’EST-CE QU’UN CALLIGRAMME ?

Le mot « calligramme » a été inventé par le poète Guillaume Apollinaire au début du XXe siècle. Il a été forgé à l’aide des mots idéogramme et calligraphie.

Un calligramme est un poème dont les vers sont disposés de façon à former un dessin.

L’idéogramme est un symbole graphique (un dessin en somme) représentant un mot ou une idée (c’est le sens de idéo- tandis que -gramme signifie « écriture, lettre »), tel qu’on en trouve aujourd’hui au Japon ou, auparavant, dans l’Égypte antique.

Naturellement, le texte et le dessin traitent tous deux du même sujet. Un texte en forme de cœur parle de cœur, un texte en forme de pluie parle de la pluie, etc.

306

La calligraphie est l’art de bien former les caractères d’écriture. Le mot est composé de calli- qui veut dire « beauté » (comme dans callipyge) et du suffixe -graphie signifiant « écrire ». La calligraphie est donc la belle écriture. Le mot « calligramme » évoque ainsi la beauté de l’écriture à la fois écriture poétique et dessin. D’autres écrivains, comme François Rabelais, avaient déjà imaginé remplir un dessin par un poème, mais le poème ne dessine pas l’objet. Au début, Guillaume Apollinaire avait d’abord appelé le calligramme « idéogramme lyrique ».

UN POÈME LYRIQUE Avec ses calligrammes, Guillaume Apollinaire crée un « lyrisme visuel ». Sa poésie mêle la musique, la peinture et la littérature. Elle est le fruit d’une époque très riche qui invente de nouvelles formes d’art (le futurisme, le cubisme… ). Elle se fait aussi l’écho des découvertes scientifiques. Le poète s’étonne : « Quoi ! on a radiographié ma tête. J’ai vu, moi vivant, mon crâne, et cela ne serait en rien de la nouveauté ? » Cette période, qui est aussi celle de la guerre, met fin à une époque et en annonce une autre. C’est, entre autres, l’époque des surréalistes qui découvrent une autre réalité :

307

« Quand l’homme a voulu imiter la marche, il a créé la roue qui ne lui ressemble pas à une jambe. Il a fait ainsi du surréalisme sans le savoir. »

RÉDIGEZ Comme le poète Guillaume Apollinaire, faites un calligramme. Vous devez donc écrire un poème qui dessine un objet ou une personne.

BARÈME • La copie est propre et soignée (pas de traits au crayon, de blanc, de ratures… ) : 2 points • L’objet dessiné est aisément reconnaissable : 2 points • Il y a un rapport entre le texte et le dessin (ils ont le même sujet) : 2 points • Le texte est lisible (les lettres sont bien formées, bien disposées et écrites au stylo) : 2 points • On trouve facilement le début du texte dans le dessin : 2 points • L’orthographe grammaticale et lexicale est correcte : 4 points • L’écriture est poétique (présence de comparaisons, de métaphores, de répétitions, d’allitérations ou d’assonances, de rimes…) : 4 points • Le texte est bien écrit (vocabulaire recherché), intéressant ou original : 2 points

308

7

LES AVENTURES DE JULES VERNE

310

JULES VERNE EN SON TEMPS

NAISSANCE D’UN ÉCRIVAIN Jules Verne est né à Nantes le 8 février 1828 dans un quartier appelé l’île Feydeau. Un tel lieu, par son activité portuaire, a pu avoir une grande influence sur le futur auteur des Voyages extraordinaires. En effet, la mer et les navires, l’appel du large sont des thèmes qui seront largement développés dans son œuvre.

La lecture a dû également jouer un rôle déterminant. Grand lecteur, Jules Verne n’aurait pas mangé pendant trois jours pour pouvoir s’acheter les œuvres de William Shakespeare… En 1848, Jules Verne quitte Nantes pour Paris (qui sent encore la poudre), et commence sa carrière littéraire. En 1862, son premier roman Cinq semaines en ballon remporte un grand succès.

VIDÉO 7.1 L’anecdote

Il s’installe à Amiens en 1872 et s’achète un hôtel et son propre yacht de 28 mètres. Il y meurt le 24 mars 1905. Jules Verne vous parle

311

VOYAGE, GÉOGRAPHIE ET SCIENCE VOYAGE Les héros de Jules Verne voyagent. Ils se rendent au pôle Nord (Un Hivernage dans les glaces), sous terre (Voyage au centre de la terre), sous la mer (Vingt mille lieues sous les mers), sur la lune (De la terre à la lune) et font le tour du monde (dans Le Tour du monde en quatre-vingts jours, par exemple).

GÉOGRAPHIE Ces romans sont, pour les lecteurs, l’occasion de découvrir des terres inconnues et d’accroître leurs connaissances en géographie. Ils sont aussi l’occasion de découvrir des thèmes auxquels la science seule ne serait pas parvenue à les intéresser.

SCIENCE L’œuvre de Jules Verne s’inscrit dans un siècle où les techniques connaissent un développement extraordinaire : le XIXe est le siècle de la science. La physique, la chimie font de grands progrès. De nouvelles sciences apparaissent : la médecine scientifique, la biologie, la géologie, la préhistoire, l’ethnologie…

dustrielle. Née en Grande-Bretagne au siècle précédent, elle gagne le continent européen et les États-Unis, et se manifeste par une activité économique intense, des bouleversements sociaux, techniques, scientifiques, industriels intenses. C’est aussi à cette époque que les puissances ayant exploré la planète se la partagent en territoire. Jules Verne met en scène dans ses romans ces bouleversements. Il se documente pour les écrire, lit les magazines, se rend à la bibliothèque de la Société industrielle d’Amiens, fréquente de nombreux scientifiques.

ÉDITER Un grand nombre d’œuvres de Jules Verne sont tout d’abord publiées en feuilleton dans la revue le Magasin d’Éducation et de récréation (de l’éditeur Hetzel). Cette revue est destinée aux enfants. Elles font ensuite l’objet d’une publication en livre, notamment un très beau et grand format cartonné rouge (in-8). Regroupés sous le titre des Voyages extraordinaires, ce sont 62 romans et 18 nouvelles soit 22 000 pages !

C’est, en outre, le triomphe de la révolution in312

L’ÎLE MYSTÉRIEUSE

« Remontons-nous ?
 - Non ! Au contraire ! Nous descendons !
 - Pis que cela, monsieur Cyrus ! Nous tombons !
 - Pour Dieu ! Jetez du lest !
 - Voilà le dernier sac vidé !
 - Le ballon se relève-t-il ?
 - Non !
 - J’entends comme un clapotement de vagues !
 - La mer est sous la nacelle !
 - Elle ne doit pas être à cinq cents pieds de nous ! » Alors une voix puissante déchira l’air, et ces mots retentirent :
 « Dehors tout ce qui pèse !… tout ! et à la grâce de Dieu ! » 
 Telles sont les paroles qui éclataient en l’air, au-dessus de ce vaste désert d’eau du Pacifique, vers quatre heures du soir, dans la journée du 23 mars 1865. 
 Personne n’a sans doute oublié le terrible coup de vent de nordest qui se déchaîna au milieu de l’équinoxe de cette année, et 313

pendant lequel le baromètre tomba à sept cent dix millimètres. Ce fut un ouragan, sans intermittence, qui dura du 18 au 26 mars. Les ravages qu’il produisit furent immenses en Amérique, en Europe, en Asie, sur une zone large de dix-huit cents milles, qui se dessinait obliquement à l’équateur, depuis le trente-cinquième parallèle nord jusqu’au quarantième parallèle sud ! Villes renversées, forêts déracinées, rivages dévastés par des montagnes d’eau qui se précipitaient comme des mascarets, navires jetés à la côte, que les relevés du Bureau-Veritas chiffrèrent par centaines, territoires entiers nivelés par des trombes qui broyaient tout sur leur passage, plusieurs milliers de personnes écrasées sur terre ou englouties en mer : tels furent les témoignages de sa fureur, qui furent laissés après lui par ce formidable ouragan. Il dépassait en désastres ceux qui ravagèrent si épouvantablement la Havane et la Guadeloupe, l’un le 25 octobre 1810, l’autre le 26 juillet 1825. 
 Or, au moment même où tant de catastrophes s’accomplissaient sur terre et sur mer, un drame, non moins saisissant, se jouait dans les airs bouleversés. 
 En effet, un ballon, porté comme une boule au sommet d’une trombe, et pris dans le mouvement giratoire de la colonne d’air, parcourait l’espace avec une vitesse de quatre-vingt-dix milles à l’heure, en tournant sur lui-même, comme s’il eût été saisi par quelque maelström aérien.

D’où venait cet aérostat, véritable jouet de l’effroyable tempête ? De quel point du monde s’était-il élancé ? Il n’avait évidemment pas pu partir pendant l’ouragan. Or, l’ouragan durait depuis cinq jours déjà, et ses premiers symptômes s’étaient manifestés le 18. On eût donc été fondé à croire que ce ballon venait de très loin, car il n’avait pas dû franchir moins de deux mille milles par vingt-quatre heures ?

L’Île mystérieuse, Première partie, chapitre I

La première page d'un roman est appelée un incipit. C'est le début du livre. En principe, un incipit apporte les informations nécessaires pour comprendre l'histoire. Il répond aux questions Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Quoi ? Afin de créer le suspense, on peut ne pas commencer l’histoire par le commencement, mais par le milieu. C’est ce qu’on appelle un début in medias res (au milieu des choses).


 Au-dessous de l’appendice inférieur de ce ballon oscillait une nacelle, qui contenait cinq passagers, à peine visibles au milieu de ces épaisses vapeurs, mêlées d’eau pulvérisée, qui traînaient jusqu’à la surface de l’Océan. 314

QUESTIONS

ce ?

NOUS TOMBONS

7. Observez la ponctuation dans le dernier paragraphe. Quel rôle jouent ces phrases concernant la suite du texte ?

1. Examinez la ponctuation du début. Par quoi commence ce texte ? Sait-on qui parle ? 2. Quel type de phrase est utilisé par ces personnages ? Que peut-on penser des sentiments qu’ils éprouvent ? 3. Que leur arrive-t-il précisément ? Sait-on pourquoi ils se trouvent dans cette situation ?

L’INCIPIT MYSTÉRIEUX 4. La suite du texte nous donne-t-elle la réponse ? Pourquoi ? De quoi parle le narrateur ? 5. Relevez une énumération indiquant la violence de la tempête.

8. Faites des hypothèses : que va-t-il arriver aux personnages ? Justifiez vos réponses.

RÉDIGEZ Comme Jules Verne, rédigez un court dialogue relatant un incident (en avion, en voiture, en bateau, etc.) afin de plonger immédiatement le lecteur dans l’accident.

Un ballon est un aérostat non motorisé qui s’élève dans l’air en raison de sa légèreté.

6. Quels autres termes permettent de souligner cette violen315

Les débuts de l’aérostation

316

ENRICHIR LA NARRATION

On ne raconte pas nécessairement une histoire en suivant l’ordre chronologique des événements (le début, le milieu, la fin). Ainsi, par exemple, L’Île mystérieuse ne commence pas par le

EXTRAIT 2

début, mais par le milieu. Quand on raconte une histoire, on peut revenir en arrière ou au contraire raconter à l’avance un événement (c’est ce qu’on appelle l’anticipation) et même ne rien en dire (c’est ce qu’on appelle l’ellipse).

Cent fois, leur ballon déchiré aurait dû les précipiter dans l’abîme ! Mais le ciel les réservait à une étrange destinée, et le 24 mars, après avoir fui Richmond, assiégée par les troupes du général Ulysse Grant, ils se trouvaient à sept mille milles de cette capitale de la Virginie, la principale place forte des séparatistes, pendant la terrible guerre de Sécession. Leur navigation aérienne avait duré cinq jours.
 Voici, d’ailleurs, dans quelles circonstances curieuses s’était produite l’évasion des prisonniers, — évasion qui devait aboutir à la catastrophe que l’on connaît. Cette année même, au mois de février 1865, dans un de ces coups de main que tenta, mais inutilement, le général Grant pour s’emparer de Richmond, plusieurs de ses officiers tombèrent au pouvoir de l’ennemi et furent internés dans la ville. L’un des plus distingués de ceux qui furent pris appartenait à l’état-major fédéral, et se nommait Cyrus Smith.

Retrouvez, dans les extraits ci-dessous, les anticipations, les retours en arrière et les ellipses

EXTRAIT 1 Souvent aussi il s’arrêtait, ramassait quelques débris de rocs, les disposait d’une façon reconnaissable et formait des amers destinés à indiquer la route du retour. Précaution bonne en soi, mais que les événements futurs rendirent inutile. 



 L’Île mystérieuse

Voyage au centre de la terre 317

EXTRAIT 3 Bientôt la vitesse de ma descente s’accrut dans une effrayante proportion, et menaçait de ressembler à une chute. Je n’avais plus la force de m’arrêter. Tout à coup le terrain manqua sous mes pieds. Je me sentis rouler en rebondissant sur les aspérités d’une galerie verticale, un véritable puits. Ma tête porta sur un roc aigu, et je perdis connaissance. Lorsque je revins à moi, j’étais dans une demi-obscurité, étendu sur d’épaisses couvertures. Mon oncle veillait, épiant sur mon visage un

À votre avis, pour quelle raison un écrivain peut-il choisir de ne pas raconter un épisode ?

318

reste d’existence. À mon premier soupir il me prit la main ; à mon premier regard il poussa un cri de joie.
 « Il vit ! il vit ! s’écria-t-il. 
 Voyage au centre de la terre

EXTRAIT 4



foncé jusqu’aux oreilles, M. Cascabel ne s’inquiétait guère de la température, et marchait d’un pas joyeux. Un coffre-fort, être possesseur d’un coffre-fort, avait été le rêve de toute sa vie : ce rêve allait se réaliser enfin !
 On était au début de l’année 1867.
 Dix-neuf ans avant cette époque, le territoire actuellement occupé par la ville de Sacramento n’était qu’une vaste et déserte plaine. Au centre s’élevait un fortin, une sorte de blockhaus, bâti par les settlers, les premiers trafiquants, dans le but de protéger leurs campements contre les attaques des Indiens de l’Ouest-Amérique. Mais depuis cette époque, après que les Américains eurent enlevé la Californie aux Mexicains, qui furent incapables de la défendre, l’aspect du pays s’était singulièrement modifié. Le fortin avait fait place à une ville — maintenant l’une des plus importantes des États-Unis, bien que l’incendie et les inondations eussent, à plusieurs reprises, détruit la cité naissante.
 Donc, en cette année 1867, M. Cascabel n’avait plus à redouter les incursions des tribus indiennes, ni même les agressions de ce ramassis de bandits cosmopolites, qui envahirent la province en 1849, quand furent découvertes les mines d’or, situées un peu plus au nord-est sur le plateau de Grass-Valley, et le célèbre gisement de Allison-Ranch, dont le quartz produisait par kilogramme un franc du précieux métal.

Vingt mille lieues sous les mers



J’oubliais qui j’étais, où j’étais, pour vivre de la vie des elfes ou des sylphes, imaginaires habitants de la mythologie scandinave. Je m’enivrais de la volupté des hauteurs, sans songer aux abîmes dans lesquels ma destinée allait me plonger avant peu. Mais je fus ramené au sentiment de la réalité par l’arrivée du professeur et de Hans, qui me rejoignirent au sommet du pic. 
 Voyage au centre de la terre

EXTRAIT 5 Je voulus résister au sommeil. Ce fut impossible. Ma respiration s’affaiblit. Je sentis un froid mortel glacer mes membres alourdis et comme paralysés. Mes paupières, véritables calottes de plomb, tombèrent sur mes yeux. Je ne pus les soulever. Un sommeil morbide, plein d’hallucinations, s’empara de tout mon être. Puis, les visions disparurent, et me laissèrent dans un complet anéantissement. Le lendemain, je me réveillai la tête singulièrement dégagée. A ma grande surprise, j’étais dans ma chambre.

César Cascabel

EXTRAIT 6 Au mois de février, il fait froid en Californie, quoique cet État soit situé à la même latitude que l’Espagne. Mais, serré dans sa bonne houppelande doublée de fausse martre, son bonnet de fourrure en319

RÉDACTION

GALERIE 7.1 Les voyages extraordinaires

SUJET Choisissez une illustration dans les œuvres de Jules Verne, et imaginez le début de l’histoire d’après cette illustration en procurant les informations nécessaires à sa compréhension (Qui ? Quoi ? Pourquoi ? Où ? Quand ? Comment ?). Votre texte devra piquer la curiosité du lecteur en créant le suspense et le mystère.

BARÈME : Le texte • • • • • •

La copie est propre et bien présentée : 1 point L'écriture est lisible, appliquée : 1 point La ponctuation est respectée : 1 point Le texte est composé de paragraphes : 2 points Le texte est correctement orthographié : 4 points Les temps sont cohérents (emploi du passé ou du présent) : 2 points

Le sujet • Une histoire est imaginée d'après l'illustration : 2 points • L'image est bien exploitée, les détails réutilisés dans le texte : 2 points • L'histoire apporte les informations nécessaires à sa compréhension (Qui ? Pourquoi ? Quand ? Où ?...) : 2 points • La rédaction fait au moins trente lignes : 2 points 320

VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS

Depuis quelque temps, plusieurs navires sont détruits par ce que l’on pense être une baleine énorme d’une puissance et d’une vitesse surprenantes. Ne pouvant croire en l’existence d’un sous-marin (encore très rare pour l’époque), le professeur d’histoire naturelle Pierre Aronnax formule l’hypothèse d’un narval géant. 
 Une grande chasse est alors organisée. À bord de l’Abraham Lincoln, se trouvent le narrateur de l’histoire (Pierre Aronnax), son domestique Conseil et un harponneur canadien Ned Land. 
 Tous seront faits prisonniers par le capitaine Nemo à bord du Nautilus. Ils deviennent les hôtes captifs de ce mystérieux personnage. Durant leur périple, ils découvrent une dizaine de poulpes de dimensions colossales. L’un d’eux empêche la progression du Nautilus. Nemo décide d’exterminer ces animaux.

ussitôt un de ces longs bras se glissa comme un serpent par l’ouverture, et vingt autres s’agitèrent au-dessus. D’un coup de hache, le capitaine Nemo coupa ce formidable tentacule, qui glissa sur les échelons en se tordant. Au moment où nous nous pressions les uns sur les autres pour atteindre la plate-forme, deux autres bras, cinglant l’air, s’abatti-

A 321

rent sur le marin placé devant le capitaine Nemo et l’enlevèrent avec une violence irrésistible. 


Quelle rage nous poussa alors contre ces monstres ! On ne se possédait plus. Dix ou douze poulpes avaient envahi la plate-forme et les flancs du Nautilus. Nous roulions pêle-mêle au milieu de ces tronçons de serpents qui tressautaient sur la plate-forme dans des flots de sang et d’encre noire. Il semblait que ces visqueux tentacules renaissaient comme les têtes de l’hydre. Le harpon de Ned Land, à chaque coup, se plongeait dans les yeux glauques des calmars et les crevait. Mais mon audacieux compagnon fut soudain renversé par les tentacules d’un monstre qu’il n’avait pu éviter.

Le capitaine Nemo poussa un cri et s’élança au-dehors. Nous nous étions précipités à sa suite. 
 Quelle scène ! Le malheureux, saisi par le tentacule et collé à ses ventouses, était balancé dans l’air au caprice de cette énorme trompe. Il râlait, il étouffait, il criait : « À moi ! à moi ! » Ces mots, prononcés en français, me causèrent une profonde stupeur ! J’avais donc un compatriote à bord, plusieurs, peut-être ! Cet appel déchirant, je l’entendrai toute ma vie ! 




Ah ! comment mon cœur ne s’est-il pas brisé d’émotion et d’horreur ! Le formidable bec du calmar s’était ouvert sur Ned Land. Ce malheureux allait être coupé en deux. Je me précipitai à son secours. Mais le capitaine Nemo m’avait devancé. Sa hache disparut entre les deux énormes mandibules, et miraculeusement sauvé, le Canadien, se relevant, plongea son harpon tout entier jusqu’au triple cœur du poulpe.

L’infortuné était perdu. Qui pouvait l’arracher à cette puissante étreinte ? Cependant le capitaine Nemo s’était précipité sur le poulpe, et, d’un coup de hache, il lui avait encore abattu un bras. Son second luttait avec rage contre d’autres monstres qui rampaient sur les flancs du Nautilus. L’équipage se battait à coups de hache. Le Canadien, Conseil et moi, nous enfoncions nos armes dans ces masses charnues. Une violente odeur de musc pénétrait l’atmosphère. C’était horrible.

« Je me devais cette revanche ! » dit le capitaine Nemo au Canadien. 




Ned s’inclina sans lui répondre. Un instant, je crus que le malheureux, enlacé par le poulpe, serait arraché à sa puissante succion. Sept bras sur huit avaient été coupés. Un seul, brandissant la victime comme une plume, se tordait dans l’air. Mais au moment où le capitaine Nemo et son second se précipitaient sur lui, l’animal lança une colonne d’un liquide noirâtre, sécrété par une bourse située dans son abdomen. Nous en fûmes aveuglés. Quand ce nuage se fut dissipé, le calmar avait disparu, et avec lui mon infortuné compatriote !


 Ce combat avait duré un quart d’heure. Les monstres vaincus, mutilés, frappés à mort, nous laissèrent enfin la place et disparurent sous les flots. Le capitaine Nemo, rouge de sang, immobile près du fanal, regardait la mer qui avait englouti l’un de ses compagnons, et de grosses larmes coulaient de ses yeux.

Vingt milles lieues sous les mers, Deuxième partie, chapitre XVIII 322

QUESTIONS LE COMBAT 1. Combien de fois est répété le mot « monstre » ? 2. Quels sont ces monstres ? 3. Trouvez une comparaison qui fait le rapprochement avec les monstres de la mythologie. 4. Relevez les termes qui montrent la puissance de ces monstres. 5. Quels sont les sentiments du narrateur face à ces monstres ? Citez le texte. 6. Combien de temps dure le combat ? 7. À quel temps sont conjugués les verbes ? Justifiez leur emploi.

UN ROMAN QUI INSTRUIT 8. Quelles sont les informations apportées par le roman sur ces animaux ? Donnez au moins trois exemples.

323

APPRENDRE EN LISANT JULES VERNE En lisant L’Île mystérieuse, le lecteur apprend comment les rescapés, avec l’aide du génial ingénieur Cyrus Smith, réalisent toutes sortes de choses : des briques, du verre et même un ascenseur...

DES BRIQUES Les colons étaient arrivés sur le terrain reconnu la veille. Il se composait de cette argile figuline qui sert à confectionner les briques et les tuiles, argile, par conséquent, très convenable pour l’opération qu’il s’agissait de mener à bien. La main-d’œuvre ne présentait aucune difficulté. Il suffisait de dégraisser cette figuline avec du sable, de mouler les briques et de les cuire à la chaleur d’un feu de bois. Ordinairement, les briques sont tassées dans des moules, mais l’ingénieur se contenta de les fabriquer à la main. Toute la journée et la suivante furent employées à ce travail. L’argile, imbibée d’eau, corroyée ensuite avec les pieds et les poignets des manipulateurs, fut

divisée en prismes d’égale grandeur. Un ouvrier exercé peut confectionner, sans machine, jusqu’à dix mille briques par douze heures ; mais dans leurs deux journées de travail, les cinq briquetiers de l’île Lincoln n’en fabriquèrent pas plus de trois mille, qui furent rangées les unes près des autres, jusqu’au moment où leur complète dessication permettrait d’en opérer la cuisson, c’est-à-dire dans trois ou quatre jours. Première partie, chapitre 13

LE VERRE Vers cette époque aussi, Cyrus Smith essaya de fabriquer du verre, et il dut d’abord approprier l’ancien four à poteries à cette nouvelle destination. Cela présentait d’assez grandes difficultés ; mais après plusieurs essais infructueux, il finit par réussir à monter un atelier de verrerie, que Gédéon Spilett et Harbert, les aides naturels de l’ingénieur, ne quittèrent pas pendant quelques jours. Quant aux substances qui entrent dans la composition du verre, ce sont uniquement du sable, de la craie et de la soude (carbonate ou sulfate). Or, le rivage fournissait le sable, la chaux fournissait la craie, les plantes marines fournissaient la soude, les pyrites fournissaient l’acide sulfurique, et le sol fournissait la houille pour chauffer le four à la température voulue. Cyrus Smith se trouvait donc dans les conditions nécessaires pour opérer. L’outil dont la fabrication offrit le plus de difficulté fut la « canne » du verrier, tube de fer, long de cinq à six pieds, qui sert à recueillir par un de ses bouts la matière que l’on maintient à l’état de fusion. Mais 324

au moyen d’une bande de fer, longue et mince, qui fut roulée comme un canon de fusil, Pencroff réussit à fabriquer cette canne, et elle fut bientôt en état de fonctionner.

L’opération du soufflage avait donc donné un cylindre de verre terminé par deux calottes hémisphériques, qui furent facilement détachées au moyen d’un fer tranchant mouillé d’eau froide ; puis, par le même procédé, ce cylindre fut fendu dans sa longueur, et, après Le 28 mars, le four fut chauffé vivement. Cent parties de sable, avoir été rendu malléable par une seconde chauffe, il fut étendu sur trente-cinq de craie, quarante de sulfate de soude, mêlées à deux une plaque et plané au moyen d’un rouleau de bois. ou trois parties de charbon en poudre, composèrent la substance, La première vitre était donc fabriquée, et il suffisait de recommencer qui fut déposée dans les creusets en terre réfractaire. Lorsque la cinquante fois l’opération pour avoir cinquante vitres. Aussi les fenêtempérature élevée du four l’eut réduite à l’état liquide ou plutôt à tres de Granite-house furent-elles bientôt garnies de plaques diaphal’état pâteux, Cyrus Smith « cueillit » nes, pas très-blanches peut-être, mais avec la canne une certaine quantité suffisamment transparentes. Ce qu’on promet si souvent, ce qu’on donne si rarede cette pâte ; il la tourna et la retourment, l’instruction qui amuse, l’amusement qui instruit, na sur une plaque de métal préalableDeuxième partie, chapitre 9 M. Verne le prodigue sans compter dans chacune des ment disposée, de manière à lui donpages de ses émouvants récits. ner la forme convenable pour le soufflage ; puis il passa la canne à Harbert [...] en lui disant de souffler par l’autre exL’ASCENSEUR Le mérite de M. Jules Verne, c’est d’avoir le premier, et trémité. en maître, mis le pied sur cette terre nouvelle, c’est Un jour de ce mois de mars, Pencroff, d’avoir mérité qu’un illustre savant, parlant des livres causant avec l’ingénieur, rappela à Cy« Comme pour faire des bulles de saque nous publions, en ait pu dire sans flatterie : « Ces rus Smith une promesse que celui-ci von ? demanda le jeune garçon. romans, qui vous amuseront comme les meilleurs n’avait pas encore eu le temps de rem- Exactement, » répondit l’ingénieur. d’Alexandre Dumas, vous instruiront comme les livres plir. de François Arago. » Et Harbert, gonflant ses joues, souffla Petits et grands, riches et pauvres, savants et ignorants, « Vous aviez parlé d’un appareil qui tant et si bien dans la canne, en ayant supprimerait les longues échelles de Granite-house, monsieur Cysoin de la tourner sans cesse, que son souffle dilata la masse virus, lui dit-il. Est-ce que vous ne l’établirez pas quelque jour ? treuse. D’autres quantités de substance en fusion furent ajoutées à - Vous voulez parler d’une sorte d’ascenseur ! répondit Cyrus Smith. la première, et il en résulta bientôt une bulle qui mesurait un pied de - Appelons cela un ascenseur, si vous voulez, répondit le marin. Le diamètre. Alors Cyrus Smith reprit la canne des mains d’Harbert, et, nom n’y fait rien, pourvu que cela nous monte sans fatigue jusqu’à lui imprimant un mouvement de pendule, il finit par allonger la bulle notre demeure. malléable, de manière à lui donner une forme cylindro-conique. 325

- Rien ne sera plus facile, Pencroff, mais est-ce bien utile ? - Certes, monsieur Cyrus. Après nous être donné le nécessaire, pensons un peu au confortable. Pour les personnes, ce sera du luxe, si vous voulez ; mais pour les choses, c’est indispensable ! Ce n’est pas déjà si commode de grimper à une longue échelle, quand on est lourdement chargé ! - Eh bien, Pencroff, nous allons essayer de vous contenter, répondit Cyrus Smith. - Mais vous n’avez pas de machine à votre disposition. - Nous en ferons. - Une machine à vapeur ? - Non, une machine à eau. »

versoir, fut donc accru, ce qui produisit au fond du couloir une forte chute, dont le trop-plein se déversa par le puits intérieur. Au-dessous de cette chute, l’ingénieur installa un cylindre à palettes qui se raccordait à l’extérieur avec une roue enroulée d’un fort câble supportant une banne. De cette façon, au moyen d’une longue corde qui tombait jusqu’au sol et qui permettait d’embrayer ou de désembrayer le moteur hydraulique, on pouvait s’élever dans la banne jusqu’à la porte de Granite-house. Ce fut le 17 mars que l’ascenseur fonctionna pour la première fois [...]. Deuxième partie, chapitre 9

Et, en effet, pour manœuvrer son appareil, une force naturelle était là à la disposition de l’ingénieur, et que celui-ci pouvait utiliser sans grande difficulté. Pour cela, il suffisait d’augmenter le débit de la petite dérivation faite au lac qui fournissait l’eau à l’intérieur de Granite-house. L’orifice ménagé entre les pierres et les herbes, à l’extrémité supérieure du dé326

RÉDIGEZ Lisez cet extrait de Vingt mille lieues sous les mers : En deux minutes, nous étions sur la grève. Charger le canot des provisions et des armes, le pousser à la mer, armer les deux avirons, ce fut l’affaire d’un instant. Nous n’avions pas gagné deux encablures, que cent sauvages, hurlant et gesticulant, entrèrent dans l’eau jusqu’à la ceinture.

CONSIGNES Réécrivez un paragraphe du même type exprimant l'urgence de la fuite : • en commençant par un complément circonstanciel (En deux minutes) suivi d’une proposition contenant un verbe à l’imparfait (étions) ; • en rédigeant ensuite trois propositions débutant par un infinitif (charger, pousser, armer) s’achevant par une phrase contenant un verbe au passé simple (fut) ; • en terminant enfin par une phrase de conclusion construit sur le modèle Nous n’avions pas… que…. Le dernier verbe sera conjugué au passé simple (entrèrent) et précédé de deux participes présents (hurlant et gesticulant).

327

LA VOIX PASSIVE

OBSERVER

VOIX ACTIVE ET VOIX PASSIVE

« Mais mon audacieux compagnon fut soudain renversé par les tentacules d’un monstre. »

La voix passive s’oppose à la voix active. • Exemple de phrase à la voix active :

• • • •

Quel est le sujet de la phrase ? Relevez le verbe. Qui effectue l’action ? Réécrivez cette phrase en commençant par « Les tentacules d’un monstre... ».

La pieuvre attrape le marin.
 Sujet

Verbe

COD

• Exemple de phrase à la voix passive : Le marin est attrapé par la pieuvre.
 Sujet

Verbe

Complément d’agent

328

LA VOIX ACTIVE COMPARÉE À LA VOIX PASSIVE

Le sujet « La pieuvre » est devenu le complément d’agent (« par la pieuvre »).

• Dans la phrase active, le sujet (« La pieuvre ») accomplit l’action (« attrape ») tandis que le COD (« le marin ») la subit.



• Dans la phrase passive, le sujet (« Le marin ») subit l’action et le complément d’agent (« par la pieuvre ») accomplit l’action (« est attrapé »).

Le verbe (« attrape ») est mis à la forme passive (« est attrapé »), mais il reste conjugué au même temps et au même mode.

PASSER DE LA FORME ACTIVE À LA FORME PASSIVE La phrase active, en devenant passive, subit quelques transformations : ce qui est au début est mis à la fin, et ce qui est à la fin est mis au début :

La pieuvre

attrape

le marin.

sujet

verbe (actif)

COD

sujet

Le marin

verbe (passif)

est attrapé

complément d’agent

Le COD « le marin » est devenu le sujet de la forme passive.


Le complément d’agent indique qui fait l’action exprimée par le verbe conjugué à la forme passive. Il est placé après le verbe. Il est introduit par la préposition « par » ou « de ».

VIDÉO 7.2 Voix active et voix passive

Explications en vidéo

par la pieuvre.

329

CONJUGAISON DE LA FORME PASSIVE Seuls les verbes transitifs (c’est-à-dire ceux qui acceptent un COD) peuvent se conjuguer à la voix passive. C’est bien le cas du verbe « manger » qui est transitif puisqu’on dit « manger quelque chose » (on peut poser la question « manger quoi ? »).

Le présent à la voix passive est donc composé de l’auxiliaire « être » au présent et du participe passé « mangé » : « il est mangé ». Ainsi, pour obtenir le futur, il suffit de conjuguer l’auxiliaire au futur : « il sera mangé ». Pour obtenir le passé simple, on conjugue l'auxiliaire au passé simple : « il fut mangé ». Pour obtenir l’imparfait, l'auxiliaire est à l'imparfait : « il était mangé », etc.

Le verbe « manger » à la voix passive Manger à la forme active

Manger à la forme passive

je mange

je suis mangé

tu manges

tu es mangé

il mange

il est mangé

nous mangeons

nous sommes mangés

vous mangez

vous êtes mangés

ils mangent

ils sont mangés

Formes simples

Formes composées

Présent : je suis mangé / nous

Passé composé : j'ai été mangé /

sommes mangés

nous avons été mangés

Imparfait : j'étais mangé / nous

Plus-que-parfait : j'avais été

étions mangés

mangé / nous avions été mangés

Passé simple : je fus mangé /

Passé antérieur : j'eus été

nous fûmes mangés

mangés / nous eûmes été mangés

« Je mange » et « je suis mangé » sont tous les deux conjugués au présent de l’indicatif.

Futur simple : je serai mangé /

Futur antérieur : j'aurai été

nous serons mangés

mangé / nous aurons été mangés

À la voix passive, c’est le verbe « être » qui porte les marques de mode et de temps.

Conditionnel présent : je serais

Conditionnel passé : j'aurai été

mangé / nous serions mangés

mangé / nous aurions été mangés

La voix passive d’un verbe est composée de l’auxiliaire « être » suivi du participe passé du verbe que l’on veut conjuguer (« manger », par exemple). 330

EXERCICES TRANSFORMEZ CES PHRASES À LA VOIX PASSIVE

RECOPIEZ LES VERBES ET DITES S'ILS SONT À LA VOIX PASSIVE OU À LA VOIX ACTIVE 1 - Sylvain a retrouvé mon classeur.


1 - Le professeur lit la copie de l'élève.
 2 - Ce château n'a pas été entretenu durant des années.
 2 - Les policiers ont retrouvé des indices qui permettront de faire avancer l'enquête.


3 - Si le film avait été diffusé plus tôt, il aurait été regardé par des millions de téléspectateurs.

3 - Demain, le maire inaugurera un nouveau centre culturel.

CONJUGUEZ LES VERBES À LA VOIX PASSIVE TRANSFORMEZ CES PHRASES À LA VOIX ACTIVE

1 - « voir » à la troisième personne du pluriel du plus-que-parfait.


1 - Ces disques ont été achetés par des millions de fans.
 2 - « inviter » à la deuxième personne du pluriel du futur antérieur.
 2 - Les lieux avaient été minutieusement explorés par les enquêteurs.
 3 - L'enfant avait été envoyé par le professeur qui commençait à être inquiet.


3 - « écrire » à la troisième personne du singulier du passé composé.
 4 - « comprendre » à la deuxième personne du singulier du présent.

4 - Sa fuite était encore ignorée de tous.

331

DITES SI LE COMPLÉMENT SOULIGNÉ EST UN COMPLÉMENT D'AGENT OU UN COMPLÉMENT CIRCONSTANCIEL 1 - Le valeureux soldat a été récompensé par les autorités.
 2 - Ils sont venus par politesse.


RÉVISION 7.1 Ces phrases sont-elles à la voix active ou à la voix passive ?

Question 1 sur 5 Il est descendu dans son jardin.

3 - Les plats sont très appréciés des invités.
 4 - Nous ne parviendrons jamais à notre but par cette route.

A. Voix active B. Voix passive

Répondre

332

ROMAN & ENCYCLOPÉDIE

LISEZ ET COMPAREZ CES DEUX EXTRAITS • Quels points communs et quelles différences remarquez-vous entre ces deux textes ? • Parlent-ils de la même chose ? Comment en parlent-ils ? Par exemple, observez les temps : que remarquez-vous ? Observez également la ponctuation, etc.

quante ventouses disposées sur la face interne des tentacules sous forme de capsules semi-sphériques. Parfois ces ventouses s’appliquaient sur la vitre du salon en y faisant le vide. La bouche de ce monstre - un bec de corne fait comme le bec d’un perroquet - s’ouvrait et se refermait verticalement. Sa langue, substance cornée, armée elle-même de plusieurs rangées de dents aiguës, sortait en frémissant de cette véritable cisaille. Quelle fantaisie de la nature ! Un bec d’oiseau à un mollusque ! Son corps, fusiforme et renflé dans sa partie moyenne, formait une masse charnue qui devait peser vingt à vingt-cinq mille kilogrammes. Sa couleur inconstante, changeant avec une extrême rapidité suivant l’irritation de l’animal, passait successivement du gris livide au brun rougeâtre.

EXTRAIT 1 Je regardai à mon tour, et je ne pus réprimer un mouvement de répulsion. Devant mes yeux s’agitait un monstre horrible, digne de figurer dans les légendes tératologiques. 
 C’était un calmar de dimensions colossales, ayant huit mètres de longueur. Il marchait à reculons avec une extrême vélocité dans la direction du Nautilus. Il regardait de ses énormes yeux fixes à teintes glauques. Ses huit bras, ou plutôt ses huit pieds, implantés sur sa tête, qui ont valu à ces animaux le nom de céphalopodes, avaient un développement double de son corps et se tordaient comme la chevelure des Furies. On voyait distinctement les deux cent-cin-


 De quoi s’irritait ce mollusque ? Sans doute de la présence de ce Nautilus, plus formidable que lui, et sur lequel ses bras suceurs ou ses mandibules n’avaient aucune prise. Et cependant, quels monstres que ces poulpes, quelle vitalité le Créateur leur a départie, quelle vigueur dans leurs mouvements, puisqu’ils possèdent trois cœurs ! Vingt milles lieues sous les mers, Deuxième partie, chapitre XVIII 333

EXTRAIT 2

RÉDACTION

Pieuvre et poulpe sont des noms vernaculaires ambigus désignant en français certains céphalopodes benthiques du super-ordre Incirrina. Ces animaux se caractérisent par leurs huit bras — pouvant comporter chacun jusqu'à plus de 200 ventouses — et leur relative intelligence. Le corps est entièrement mou hormis un bec comparable à celui des perroquets.

Comme dans Vingt mille lieues sous les mers, décrivez un monstre. Votre description, introduite par un court passage narratif, doit à la fois divertir (comme dans un roman d'aventures) et instruire (des recherches dans une encyclopédie doivent donc être faites). 
 Contrairement à une encyclopédie, donnez vos impressions face au monstre (vos sentiments), faites des comparaisons, évoquez la mythologie, utilisez des phrases exclamatives.

Étymologies et appellations Le mot « poulpe » vient du grec polypous, qui signifie « plusieurs pieds ».
 Le mot pieuvre est d'origine plus récente et est introduit en 1865 dans la langue française par Victor Hugo dans son roman Les Travailleurs de la mer. Le mot est emprunté du vocabulaire guernesiais de pêcheurs entendu lors de son séjour sur l'île anglo-normande. Il supplante rapidement le mot poulpe dans l'usage courant. Son succès est tel, qu'il est repris en italien avec le mot piovra.

BARÈME • Une phrase ou deux de narration introduisent la description : 2 points • L'essentiel du texte est descriptif : 2 points • Des recherches ont été faites, la description permet d'apprendre des choses sur l'animal : 2 points • Le personnage principal donne ses impres-



Ces deux appellations ne concernent pas tous les octopodes. En effet, il s'agit d'abord d'une appellation commerciale et gastronomique, représentée notamment par le poulpe commun qui abonde sur les côtes atlantiques et méditerranéennes. Ainsi, on désigne par ce terme les espèces de la famille des octopodidés, soit la plus grande famille d'octopodes, rassemblant plus de 200 espèces. Wikipédia

• • • • • •

sions : 2 points Des phrases exclamatives suggèrent l'étonnement : 2 points On trouve des comparaisons : 2 points Des monstres mythologiques sont évoqués : 2 points Le texte est correctement ponctué : 2 points L'imparfait et le passé simple sont correctement utilisés : 2 points L'orthographe est respectée : 2 points 334

POUR PRÉPARER LA RÉDACTION EXTRAIT 1 a - Relevez les verbes dans le premier paragraphe. À quel temps sont-ils ? Conjuguez-les au temps où ils sont. b - À quel temps sont les verbes quand la pieuvre est décrite ? Donnez quatre exemples.

Manuscrit de Vingt mille lieues sous les mers

335

c - Trouvez un exemple d’emploi du présent de l’indicatif. Pour quelle raison emploie-t-on, ici, ce temps ? d - « Quelle fantaisie de la nature ! Un bec d’oiseau à un mollusque ! » Comment appelle-t-on de telles phrases ? Quel sentiment est exprimé ? e - Cherchez des monstres de la mythologie. Notez pour chacun d’eux une phrase de description.

DICTÉES DICTÉE 1 LE CERF-VOLANT

AUDIO 7.1 Écoutez le texte

Mots qui vous sont donnés : • Baxter • Family-lake • Briant

DICTÉE 2 LES HIRONDELLES

AUDIO 7.2 Écrivez le texte

AUDIO 7.3 Écoutez le texte

Mots qui vous sont donnés : • Briant • Store-room • Chairman

336

AUDIO 7.4 Écrivez le texte

DICTÉE 3 LE TRAIN

AUDIO 7.5 Écoutez le texte

Mots qui vous sont donnés : • • • •

Un mille hennissement convoi Medicine-Bow

AUDIO 7.6 Écrivez le texte

DICTÉE 4 LA DESCENTE

AUDIO 7.7 Écoutez le texte

Mots qui vous sont donnés : • Ruhmkorff

AUDIO 7.8 Écrivez le texte

337

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE

Un parchemin glissé dans un ancien manuscrit révèle au professeur Lidenbrock comment accéder au centre de la terre. Aussitôt, il entreprend un voyage en Islande afin de s’y rendre, accompagné de son neveu Axel (le narrateur de cette histoire) et du guide Hans. Parvenus au centre de la Terre en y entrant par un volcan éteint, ils découvrent un univers étrange peuplé de créatures non moins étranges.

main ne les a vus vivants. Ils apparurent sur la terre mille siècles avant l’homme, mais leurs ossements fossiles, retrouvés dans ce calcaire argileux que les Anglais nomment le lias, ont permis de les reconstruire anatomiquement et de connaître leur colossale conformation. 


Lundi 17 août. - Je cherche à me rappeler les instincts particuliers à ces animaux antédiluviens de l’époque secondaire, qui, succédant aux mollusques, aux crustacés et aux poissons, précédèrent l’apparition des mammifères sur le globe. Le monde appartenait alors aux reptiles. Ces monstres régnaient en maîtres dans les mers jurassiques. La nature leur avait accordé la plus complète organisation. Quelle gigantesque structure ! quelle force prodigieuse ! Les sauriens actuels, alligators ou crocodiles, les plus gros et les plus redoutables, ne sont que des réductions affaiblies de leurs pères des premiers âges !

J’ai vu au Muséum de Hambourg le squelette de l’un de ces sauriens qui mesurait trente pieds de longueur. Suis-je donc destiné, moi, habitant de la terre, à me trouver face à face avec ces représentants d’une famille antédiluvienne ? Non ! c’est impossible. Cependant la marque des AUDIO 7.9 dents puissantes est gravée sur la barre de Écoutez le prefer, et à leur empreinte, je reconnais qu’elles mier chapitre sont coniques comme celles du crocodile. 
 Mes yeux se fixent avec effroi sur la mer. Je crains de voir s’élancer l’un de ces habitants des cavernes sous-marines.

Source




 Je frissonne à l’évocation que je fais de ces monstres. Nul œil hu-

Je suppose que le professeur Lidenbrock partage mes idées, sinon 338

mes craintes, car, après avoir examiné le pic, il parcourt l’Océan du regard.

radeau a été soulevé hors des flots avec une indescriptible puissance et rejeté à vingt toises de là.

« Au diable, dis-je en moi-même, cette idée qu’il a eue de sonder ! Il a troublé quelque animal marin dans sa retraite, et si nous ne sommes pas attaqués en route !… »

« Qu’y a-t-il ? s’écria mon oncle. Avons-nous touché ? » Hans montre du doigt, à une distance de deux cents toises, une masse noirâtre qui s’élève et s’abaisse tour à tour. Je regarde et je m’écrie :


 Je jette un coup d’œil sur les armes, et je m’assure qu’elles sont en bon état. Mon oncle me voit faire et m’approuve du geste.
 Déjà de larges agitations produites à la surface des flots indiquent le trouble des couches reculées. Le danger est proche. Il faut veiller. Mardi 18 août. - Le soir arrive, ou plutôt le moment où le sommeil alourdit nos paupières, car la nuit manque à cet océan, et l’implacable lumière fatigue obstinément nos yeux, comme si nous naviguions sous le soleil des mers arctiques. Hans est à la barre. Pendant son quart je m’endors. 
 Deux heures après, une secousse épouvantable me réveille. Le


 « C’est un marsouin colossal !
 - Oui, réplique mon oncle, et voilà maintenant un lézard de mer d’une grosseur peu commune.
 - Et plus loin un crocodile monstrueux ! Voyez sa large mâchoire et les rangées de dents dont elle est armée. Ah ! il disparaît !
 - Une baleine ! une baleine ! s’écrie alors le professeur. J’aperçois ses nageoires énormes ! Vois l’air et l’eau qu’elle chasse par ses évents ! » 
 En effet, deux colonnes liquides s’élèvent à une hauteur considérable au-dessus de la mer. Nous restons surpris, stupéfaits, épouvantés, en présence de ce troupeau de monstres marins. Ils ont des di-

Le Sneffels est l’un des volcans islandais les plus connus puisque c’est là que Jules Verne situe l’entrée du centre de la terre. 339

mensions surnaturelles, et le moindre d’entre eux briserait le radeau d’un coup de dent. Hans veut mettre la barre au vent, afin de fuir ce voisinage dangereux ; mais il aperçoit sur l’autre bord d’autres ennemis non moins redoutables : une tortue large de quarante pieds, et un serpent long de trente, qui darde sa tête énorme au-dessus des flots. 


pas quitté les yeux.
 - Par exemple !
 - Oui ! le premier de ces monstres a le museau d’un marsouin, la tête d’un lézard, les dents d’un crocodile, et voilà ce qui nous a trompés. C’est le plus redoutable des reptiles antédiluviens, l’ichthyosaurus !
 - Et l’autre ?
 - L’autre, c’est un serpent caché dans la carapace d’une tortue, le terrible ennemi du premier, le plesiosaurus ! »

Impossible de fuir. Ces reptiles s’approchent ; ils tournent autour du radeau avec une rapidité que des convois lancés à grande vitesse ne sauraient égaler ; ils tracent autour de lui des cercles concentriques. J’ai pris ma carabine. Mais quel effet peut produire une balle sur les écailles dont le corps de ces animaux est recouvert ? Nous sommes muets d’effroi. Les voici qui s’approchent ! D’un côté le crocodile, de l’autre le serpent. Le reste du troupeau marin a disparu. Je vais faire feu. Hans m’arrête d’un signe. Les deux monstres passent à cinquante toises du radeau, se précipitent l’un sur l’autre, et leur fureur les empêche de nous apercevoir. 
 Le combat s’engage à cent toises du radeau. Nous voyons distinctement les deux monstres aux prises. 
 Mais il me semble que maintenant les autres animaux viennent prendre part à la lutte, le marsouin, la baleine, le lézard, la tortue. À chaque instant je les entrevois. Je les montre à l’Islandais. Celui-ci remue la tête négativement. « Tva », fait-il.
 - Quoi ! deux ! il prétend Ironie de Jules Verne : alors que les que deux animaux seulepersonnages descendent sous terre, ment…
 ils remontent le temps. - Il a raison, s’écrie mon oncle, dont la lunette n’a


 Hans a dit vrai. Deux monstres seulement troublent ainsi la surface de la mer, et j’ai devant les yeux deux reptiles des océans primitifs.

Voyage au centre de la terre (chapitre XXXIII)

QUESTIONS UN VOYAGE EXTRAORDINAIRE 1. Quel terme désigne le narrateur ? 2. À quels termes voit-on que ce texte prend la forme d’un journal intime ? 3. Pour quelles raisons tient-on, en général, un journal ? Est-ce bien le cas du narrateur du Voyage au centre de la terre ? Justifiez votre réponse.

340

4. Décrivez le lieu où se trouvent les personnages en prélevant des indices dans le texte. 5. À quel moment a lieu le combat ? Que se passe-t-il auparavant ? 6. Quels sont les sentiments qui précèdent l’instant du combat ? Relevez le champ lexical de ces sentiments. Il est évidemment tout à fait impossi7. Qu’est-ce qui a provoqué ce sentiment ?

ble de pénétrer au centre de la terre. Pourtant ce voyage imaginaire s’appuie sur des théories aujourd’hui considérées comme fausses.

LE COMBAT 8. Combien croit-on qu’il y a de monstres, au début ? Quelle expression est utilisée pour indiquer qu’il y en a une grande quantité ? 9. Dans cette phrase, quels termes montrent pourtant que ce n’est pas sûr ? 10. Sur quel sentiment s’achève cet extrait ? Justifiez votre réponse.

341

LE MONDE PERDU Les héros de Jules Verne ne sont pas les seuls à explorer des terres inconnues. Conan Doyle, l’auteur qui a inventé le célèbre détective Sherlock Holmes, raconte comment le professeur Challenger organise une expédition au cœur de l’Amazonie. Accompagné du journaliste Edward Malone, du professeur Summerlee et de Lord John Roxton, chasseur réputé, Challenger les emmène sur une terre perdue qui abrite des monstres préhistoriques.

Lord John Roxton ayant tué un de ces petits animaux qu’on appelle ajoutis, et qui ressemblent assez à des cochons domestiques, en avait fait deux parts, dont il avait donné l’une à nos Indiens, et nous avions mis l’autre sur le feu. La température fraîchissant avec le soir, nous nous serrions autour de la flamme. Il faisait une nuit sans lune, mais quelques étoiles brillaient au ciel, et nous pouvions voir à une petite distance devant nous dans la plaine. Du plus obscur des ténèbres fondit brusquement sur nous quelque chose qui agitait une queue comme un aéroplane : un instant, deux ailes de cuir se tendirent comme un dais par-dessus notre groupe ; nous discernâmes un long cou de serpent, des yeux féroces, rouges, avides, un grand bec cassé, net, et garni, à ma profonde stupeur, de petites dents luisantes ; la minute d’après, la vision avait fui avec notre dîner. Une ombre énorme, large de vingt pieds, flotta dans le ciel ; les ailes monstrueuses nous voilèrent une seconde les étoiles ; puis elles s’évanouirent par-dessus le plateau. Nous demeurions cois de surprise autour de notre feu, tels ces héros de Virgile recevant la visite des Harpies, quand Summerlee rompit le silence :

- Professeur Challenger, fit-il, d’une voix grave et qui tremblait d’émotion, je vous dois des excuses. J’ai eu bien des torts envers vous : je vous demande d’oublier le passé. Il dit cela le plus galamment du monde, et pour la première fois les deux hommes se serrèrent les mains : ce fut au moins ce que nous gagnâmes, contre le prix d’un dîner, à l’apparition de notre premier ptérodactyle ! Si la vie préhistorique existait sur le plateau, elle n’y devait pas être surabondante ; car trois jours se passèrent ensuite sans que nous en eussions le plus faible aperçu. Nous traversâmes, durant ces trois jours, dans la direction du nord, puis de l’est, une contrée stérile et rebutante, où alternaient le désert pierreux et le marais hanté par les oiseaux sauvages. Du côté de l’est, la région est véritablement inaccessible, et, sans une sorte de piste relativement praticable à la base même de la falaise, nous n’aurions eu qu’à revenir sur nos pas : il nous arriva plus d’une fois d’enfoncer jusqu’à la ceinture dans le limon gras d’un ancien marais à demi tropical. Joignez que le pays est infesté de serpents Jararacas, les plus veni342

meux et les plus agresVIDÉO 7.3 Le Monde perdu sifs de tout le SudAmérique. À chaque instant, nous voyions de ces horribles bêtes se tordre ou se dresser sur la vase putride, et nous ne nous en préservions qu’en Film américain de 1925 d’après le roman de tenant nos Conan Doyle et réalisé par Harry Hoyt fusils toujours prêts. Je me rappellerai, ma vie entière, comme un cauchemar, la place où ils semblaient spécialement avoir fait leur nid : c’était une dépression en forme d’entonnoir, et le lichen en décomposition donnait au marais une couleur livide. Ils y grouillaient, ils s’en élançaient dans toutes les directions, car les Jararacas offrent cette particularité qu’à première vue ils attaquent l’homme ; et comme ils étaient plus que nous n’en pouvions tuer, nous prîmes nos jambes à notre cou et ne nous arrêtâmes qu’à bout de forces. Quand nous nous retournions, et c’est encore un souvenir qui ne me quittera jamais, nous pouvions voir se lever et s’abaisser entre les roseaux leurs infâmes têtes. Sur la carte que nous préparons, nous avons nommé ce lieu : « Le marais des Jararacas ».

Le Monde perdu de

Conan Doyle

EXERCICES DE RÉÉCRITURE EXERCICE 1 Réécrivez cet extrait en conjuguant les verbes au présent de l’indicatif. Le soir, vers huit heures, il donna le signal d’arrêt. Hans aussitôt s’assit. Les lampes furent accrochées à une saillie de lave. Nous étions dans une sorte de caverne où l’air ne manquait pas. Au contraire. Certains souffles arrivaient jusqu’à nous. Quelle cause les produisait ? À quelle agitation atmosphérique attribuer leur origine ? C’est une question que je ne cherchai pas à résoudre en ce moment. La faim et la fatigue me rendaient incapable de raisonner. Une descente de sept heures consécutives ne se fait pas sans une grande dépense de forces. J’étais épuisé. Le mot « halte » me fit donc plaisir à entendre. Hans étala quelques provisions sur un bloc de lave, et chacun mangea avec appétit. Cependant une chose m’inquiétait ; notre réserve d’eau était à demi consommée.

EXERCICE 2 Réécrivez cet extrait en conjuguant les verbes au passé simple de l’indicatif. Mon oncle sonde à plusieurs reprises ; il attache un des plus lourds pics à l’extrémité d’une corde qu’il laisse filer de deux cents brasses. Pas de fond. Nous avons beaucoup de peine à ramener notre sonde.
 Quand le pic est remonté à bord, Hans me fait remarquer à sa surface des empreintes fortement accusées. On dirait que ce morceau de fer a été vigoureusement serré entre deux corps durs.
 Je regarde le chasseur.
 « Tänder ! » fait-il.
 Je ne comprends pas.

343

CHIFFRER UN TEXTE

Enfin, il aurait disposé ces mots sur une ligne horizontale :

EXERCICE 1

JmneGe ee, trn t'bmia ! aiatü iepeb Faites la même chose avec une phrase de votre invention, puis soumettez-la à votre voisin.

EXERCICE 2 Comme dans le parchemin de Saknussemm, écrivez des phrases à l’envers.

Pour trouver le chemin menant au centre de la terre, le professeur Lidenbrock a dû traduire puis déchiffrer le message de Saknussem qui aurait écrit cette phrase :

Exemple : ovarb ! suov zeva érffihcéd el edoc ! → Bravo ! Vous avez déchiffré le code !

EXERCICE 3 Je t'aime bien, ma petite Graüben ! Mais au lieu de disposer les lettres à la suite les unes des autres, il les aurait mises successivement par colonnes verticales, de manière à les grouper en nombre de cinq ou six : J e t’ a i

m e b i e

n , m a p

e t i t e

G r a ü b

Imaginez d’autres codes possibles comme, par exemple, changer chaque lettre par la suivante : Aqzun ! Untr zudy dmbnqd cdbgheeqd kf bncd ! → Bravo ! Vous avez encore déchiffré le code !

e n !

344

LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS

Phileas Fogg a fait le pari qu’il réussirait le tour du monde en 80 jours. 


apparut une statue hideuse, traînée par deux couples de zébus richement caparaçonnés. Cette statue avait quatre bras, le corps colorié d’un rouge sombre, les yeux hagards, les cheveux emmêlés, la langue pendante, les lèvres teintes de henné et de bétel. À son cou s’enroulait un collier de têtes de mort, à ses flancs une ceinture de mains coupées. Elle se tenait debout sur un géant terrassé auquel le chef manquait.

Avec son domestique Passepartout et le brigadier Sir Francis Cromarty, il a déjà atteint l’Inde et, après avoir quitté Bombay, se dirige vers Calcutta quand soudain le train s’arrête. Il n’y a plus de chemin de fer. Les voyageurs poursuivent à dos d’éléphant, guidés par un jeune Parsi. Ils surprennent alors une procession de brahmanes. 


L

e bruit discordant des voix et des instruments se rapprochait. Des chants monotones se mêlaient au son des tambours et des cymbales. Bientôt la tête de la procession apparut sous les arbres, à une cinquantaine de pas du poste occupé par Mr. Fogg et ses compagnons. Ils distinguaient aisément à travers les branches le curieux personnel de cette cérémonie religieuse.

Sir Francis Cromarty reconnut cette statue.



Le Parsi lui fit signe de se taire. En première ligne s’avançaient des prêtres, coiffés de mitres et vêtus de longues robes chamarrées. Ils étaient entourés d’hommes, de femmes, d’enfants, qui faisaient entendre une sorte de psalmodie funèbre, interrompue à intervalles égaux par des coups de tamtams et de cymbales. Derrière eux, sur un char aux larges roues dont les rayons et la jante figuraient un entrelacement de serpents,




 « La déesse Kâli, murmura-t-il, la déesse de l’amour et de la mort.
 - De la mort, j’y consens, mais de l’amour, jamais ! dit Passepartout. La vilaine bonne femme ! » 


Autour de la statue s’agitait, se démenait, se convulsionnait un groupe de vieux fakirs, zébrés de bandes d’ocre, couverts d’incisions cruciales qui laissaient échapper leur

AUDIO 7.10 Écoutez le premier chapitre

Source 345

sang goutte à goutte, énergumènes stupides qui, dans les grandes cérémonies indoues, se précipitent encore sous les roues du char de Jaggernaut.

Une tunique lamée d’or, recouverte d’une mousseline légère, dessinait les contours de sa taille.



Derrière cette jeune femme, - contraste violent pour les yeux - , des gardes, armés de sabres nus passés à leur ceinture et de longs pistolets damasquinés, portaient un cadavre sur un palanquin.
 C’était le corps d’un vieillard, revêtu de ses opulents habits de rajah, ayant, comme en sa vie, le turban brodé de perles, la robe tissue de soie et d’or, la ceinture de cachemire diamanté, et ses magnifiques armes de prince indien.

Derrière eux, quelques brahmanes, dans toute la somptuosité de leur costume oriental, traînaient une femme qui se soutenait à peine.
 Cette femme était jeune, blanche comme une Européenne. Sa tête, son cou, ses épaules, ses oreilles, ses bras, ses mains, ses orteils étaient surchargés de bijoux, colliers, bracelets, boucles et bagues.

Au XIXe siècle, l’Inde faisait partie de l’empire colonial britannique.

346

Puis des musiciens et une arrière-garde de fanatiques, dont les cris couvraient parfois l’assourdissant fracas des instruments, fermaient le cortège. 
 Sir Francis Cromarty regardait toute cette pompe d’un air singulièrement attristé, et se tournant vers le guide : 
 « Un sutty ! » dit-il. 
 Le Parsi fit un signe affirmatif et mit un doigt sur ses lèvres. La longue procession se déroula lentement sous les arbres, et bientôt ses derniers rangs disparurent dans la profondeur de la forêt. 
 Peu à peu, les chants s’éteignirent. Il y eut encore quelques éclats de cris lointains, et enfin à tout ce tumulte succéda un profond silence. 
 Phileas Fogg avait entendu ce mot, prononcé par sir Francis Cromarty, et aussitôt que la procession eut disparu : 
 « Qu’est-ce qu’un sutty ? demanda-t-il.
 - Un sutty, monsieur Fogg, répondit le brigadier général, c’est un sacrifice humain, mais un sacrifice volontaire. Cette femme que vous venez de voir sera brûlée demain aux premières heures du jour.
 - Ah ! les gueux ! s’écria Passepartout, qui ne put retenir ce cri d’indignation.
 - Et ce cadavre ? demanda Mr. Fogg.
 - C’est celui du prince, son mari, répondit le guide, un rajah indépendant du Bundelkund.
 - Comment, reprit Phileas Fogg, sans que sa voix trahît la moindre

émotion, ces barbares coutumes subsistent encore dans l’Inde, et les Anglais n’ont pu les détruire ?
 - Dans la plus grande partie de l’Inde, répondit sir Francis Cromarty, ces sacrifices ne s’accomplissent plus, mais nous n’avons aucune influence sur ces contrées sauvages, et principalement sur ce territoire du Bundelkund. Tout le revers septentrional des Vindhias est le théâtre de meurtres et de pillages incessants.
 - La malheureuse ! murmurait Passepartout, brûlée vive !
 - Oui, reprit le brigadier général, brûlée, et si elle ne l’était pas, vous ne sauriez croire à quelle misérable condition elle se verrait réduite par ses proches. On lui raserait les cheveux, on la nourrirait à peine de quelques poignées de riz, on la repousserait, elle serait considérée comme une créature immonde et mourrait dans quelque coin comme un chien galeux. Aussi la perspective de cette affreuse existence pousse-t-elle souvent ces malheureuses au supplice, bien plus que l’amour ou le fanatisme religieux. Quelquefois, cependant, le sacrifice est réellement volontaire, et il faut l’intervention énergique du gouvernement pour l’empêcher. Ainsi, il y a quelques années, je résidais à Bombay, quand une jeune Dans un roman d’aventures, une veuve vint demander au grande place est accordée à l’action : gouverneur l’autorisales personnages vont de danger en dantion de se brûler avec le ger. C’est ce qu’on appelle des péripécorps de son mari. ties : un accident (le ballon tombe dans Comme vous le pensez la mer, des pieuvres attaquent), un incibien, le gouverneur refudent (le train tombe en panne) interromsa. Alors la veuve quitta pent momentanément l’aventure... jusla ville, se réfugia chez qu’à ce qu’une autre aventure surun rajah indépendant, vienne. et là elle consomma 347

son sacrifice. » 
 Pendant le récit du brigadier général, le guide secouait la tête, et, quand le récit fut achevé :

ty.
 - Quelquefois, répondit simplement Phileas Fogg. Quand j’ai le temps. »


 « Le sacrifice qui aura lieu demain au lever du jour n’est pas volontaire, dit-il.
 - Comment le savez-vous ?
 - C’est une histoire que tout le monde connaît dans le Bundelkund, répondit le guide.
 - Cependant cette infortunée ne paraissait faire aucune résistance, fit observer sir Francis Cromarty.
 - Cela tient à ce qu’on l’a enivrée de la fumée du chanvre et de l’opium.
 - Mais où la conduit-on ?
 - À la pagode de Pillaji, à deux milles d’ici. Là, elle passera la nuit en attendant l’heure du sacrifice.
 - Et ce sacrifice aura lieu ?…
 - Demain, dès la première apparition du jour. »

Le Tour du monde en 80 jours (chapitre XII)

LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE Le voyage de Phileas Fogg est rendu possible grâce à l'apparition de nouveaux modes de transport (le chemin de fer, la machine à vapeur) et l'ouverture du canal de Suez en 1869 qui raccourcissent les distances, ou du moins le temps nécessaire pour les parcourir. Ainsi Passepartout peut dire : « nous allons si vite qu’il me semble que je voyage en rêve. »


 Après cette réponse, le guide fit sortir l’éléphant de l’épais fourré et se hissa sur le cou de l’animal. Mais au moment où il allait l’exciter par un sifflement particulier, Mr. Fogg l’arrêta, et, s’adressant à sir Francis Cromarty : 
 « Si nous sauvions cette femme ? dit-il.
 - Sauver cette femme, monsieur Fogg !… s’écria le brigadier général.
 - J’ai encore douze heures d’avance. Je puis les consacrer à cela.
 - Tiens ! Mais vous êtes un homme de cœur ! dit sir Francis Cromar348

Le Tour du monde en 80 jours (Le trajet commence à Londres : touchez les noms pour en savoir plus)

349

QUESTIONS

AVENTURES ET GÉOGRAPHIE

EXOTISME LITTÉRAIRE

9. Pourquoi peut-on dire que cet extrait appartient au genre du roman d’aventures ? Répondez en citant le texte.

1. Qu’est-ce qu’un « bruit discordant » ? Quelle est la nature du mot « discordant » ? Le mot est-il ici employé dans un sens plutôt positif ou négatif ? Justifiez votre réponse.

10. D’après votre lecture de cet extrait, quel autre objectif vise un tel roman d’aventures ? Justifiez votre réponse.

2. Qui fait un tel bruit ? Citez, dans le premier paragraphe, un terme le désignant.

GRAMMAIRE

5. Relevez, dans l’ensemble du texte, les termes qui montrent l’étonnement et l’admiration qu’ils éprouvent. Relevez, ensuite, les mots qui révèlent l’horreur de ce qu’ils voient.

En première ligne s’avançaient des prêtres, coiffés de mitres et vêtus de longues robes chamarrées. Ils étaient entourés d’hommes, de femmes, d’enfants, qui faisaient entendre une sorte de psalmodie funèbre, interrompue à intervalles égaux par des coups de tamtams et de cymbales. Derrière eux, sur un char aux larges roues dont les rayons et la jante figuraient un entrelacement de serpents, apparut une statue hideuse, traînée par deux couples de zébus richement caparaçonnés.

INDIGNATION EUROPÉENNE

a - Relevez les compléments circonstanciels.

6. Qu’est-ce qui suscite précisément leur indignation ? Comment appelle-t-on, dans le texte, une telle cérémonie ?

b - Relevez les verbes et donnez leur sujet.

3. Qui sont les principaux personnages de ce texte ? 4. Toujours dans le premier paragraphe, quel verbe annonce ce que voient les héros du texte ?

7. Comment est présentée la victime ? Citez le texte pour répondre.

c - À la façon de Jules Verne, décrivez un groupe d’individus que vous surprenez.

8. Inversement, comment sont décrits ses bourreaux ?

350

EXPOSÉ SUJET

L'AUDITOIRE

Réalisez un exposé sur Jules Verne.

SUPPORT Faites votre exposé sur papier ou utilisez un logiciel de présentation sur l'ordinateur ou la tablette.

CONSEILS • Faites de nombreuses recherches (ne vous contentez pas de visiter un seul site). • Ne faites pas de copier coller. Dites les choses avec vos propres mots. • Recherchez des illustrations de bonne qualité, et citez les sites où vous les avez trouvées.

MÉTHODE • Faites une rapide biographie de Jules Verne (dates de vie et de mort, événements marquants dans sa vie, etc.). • Dites pourquoi il est célèbre, ce qu'il a écrit, etc. • Racontez deux ou trois histoires dont il est l'inventeur. • Précisez pour quelles raisons il est célèbre (à son époque, mais encore aujourd'hui).

• Ne lisez pas votre exposé. Regardez ceux à qui vous vous adressez. • Posez-leur des questions, faites-les participer. • Demandez-leur, à la fin, s'ils ont des questions. Soyez capable de leur répondre. • Donnez-leur un petit questionnaire afin de vérifier ce qu'ils ont retenu.

BARÈME • Les parties demandées ont été faites : 4 points • Exposé riche en informations : 3 points • Les informations sont exprimées clairement en un style personnel : 3 points • L'exposé n'est pas simplement QUELQUES SITES À NE lu. Les élèves s'adressent aux PAS MANQUER autres : 3 points • Des illustrations bien choisies • Wikipédia agrémentent l'exposé : 3 points • Centre International Jules Les élèves savent répondre aux • Verne questions : 2 points • Le musée Jules Verne de • Un petit questionnaire a été distriNantes bué : 2 points • Le voyage dans l'univers 351

DE LA TERRE À LA LUNE

Le Gun-club est une association de fabricants d’armes concevant les canons les plus puissants qui soient. La guerre ayant pris fin, ces « Anges Exterminateurs » regrettent leur inactivité quand leur président, Impey Barbicane, leur annonce qu’il a une communication de la plus haute importance à leur faire.

«P

ermettez-moi, reprit-il, de vous rappeler en quelques mots comment certains esprits ardents, embarqués pour des voyages imaginaires, prétendirent avoir pénétré les secrets de notre satellite. Au dix-septième siècle, un certain David Fabricius se vanta d’avoir vu de ses yeux des habitants de la Lune. En 1649, un Français, Jean Baudoin, publia le Voyage fait au monde de la Lune par Dominique Gonzalès, aventurier espagnol. À la même époque, Cyrano de Bergerac fit paraître cette expédition célèbre qui eut tant de succès en France. Plus tard, un autre Français, - ces gens-là s’occupent beaucoup de la Lune, - le nommé Fontenelle, écrivit la Pluralité des Mondes, un chef-d’œuvre en son temps ; mais la science, en marchant, écrase même les chefs-d’œuvre ! Vers 1835, un opuscule traduit du New York American raconta que Sir John Herschell, envoyé au cap de Bonne-Espérance pour y faire des études astronomiques, avait, au moyen d’un télescope perfectionné par un éclairage intérieur, ramené la Lune à une distance de quatrevingts yards. Alors il aurait aperçu distinctement des cavernes dans lesquelles vivaient des hippopotames, de vertes montagnes frangées de dentelles d’or, des moutons aux cornes 352

d’ivoire, des chevreuils blancs, des habitants avec des ailes membraneuses comme celles de la chauve-souris. Cette brochure, œuvre d’un Américain nommé Locke, eut un très-grand succès. Mais bientôt on reconnut que c’était une mystification scientifique, et les Français furent les premiers à en rire. - Rire d’un Américain ! s’écria J.-T. Maston, mais voilà un casus belli !… - Rassurez-vous, mon digne ami. Les Français, avant d’en rire, avaient été parfaitement dupes de notre compatriote. Pour terminer ce rapide historique, j’ajouterai qu’un certain Hans Pfaal de Rotterdam, s’élançant dans un ballon rempli d’un gaz tiré de l’azote, et trente-sept fois plus léger que l’hydrogène, atteignit la Lune après dix-neuf jours de traversée. Ce voyage, comme les tentatives précédentes, était simplement imaginaire, mais ce fut l’œuvre d’un écrivain populaire en Amérique, d’un génie étrange et contemplatif. J’ai nommé Poe ! - Hurrah pour Edgar Poe ! s’écria l’assemblée, électrisée par les paroles de son président. - J’en ai fini, reprit Barbicane, avec ces tentatives que j’appellerai purement littéraires, et parfaitement insuffisantes pour établir des relations sérieuses avec l’astre des nuits. [...] Mais il est réservé au génie pratique des Américains de se mettre en rapport avec le monde sidéral. Le moyen d’y parvenir est simple, facile, certain, immanquable, et il va faire l’objet de ma proposition. »

Lorsque l’agitation fut calmée, Barbicane reprit d’une voix plus grave son discours interrompu : « Vous savez, dit-il, quels progrès la balistique a faits depuis quelques années et à quel degré de perfection les armes à feu seraient parvenues, si la guerre eût continué. Vous n’ignorez pas non plus que, d’une façon générale, la force de résistance des canons et la puissance expansive de la poudre sont illimitées. Eh bien ! partant de ce principe, je me suis demandé si, au moyen d’un appareil suffisant, établi dans des conditions de résistance déterminées, il ne serait pas possible d’envoyer un boulet dans la Lune ! »

De la terre à la lune, trajet direct en 97 heures 20 minutes, chapitre II

Un brouhaha, une tempête d’exclamations accueillit ces paroles. Il n’était pas un seul des assistants qui ne fût dominé, entraîné, enlevé par les paroles de l’orateur. « Écoutez ! écoutez ! Silence donc ! » s’écria-t-on de toutes parts. 353

QUESTIONS

RÉDIGEZ

OBJECTIF LUNE

Vous aussi, proposez un voyage d’un type nouveau et extraordinaire. Vous devez convaincre votre auditoire en construisant votre texte comme Impey Barbicane et en complétant les points de suspension :

1. En vous aidant éventuellement d’un dictionnaire, cherchez quel mot évoque le nom de Barbicane. 2. Relevez toutes les expressions désignant la lune. 3. Quel moyen Impey Barbicane envisage-t-il d’utiliser pour atteindre la lune ? 4. Comment est accueillie sa proposition ? Appuyez-vous sur le texte pour répondre.

« Vous savez, dit-il, quels progrès... Vous n’ignorez pas non plus que... Eh bien ! partant de ce principe, je me suis demandé si... »

VIDÉO 7.4 Le voyage dans la lune de Georges Méliès

5. Et à vous, cela vous semble-t-il possible ? Justifiez votre réponse.

HÉRITAGE LITTÉRAIRE 6. Citez les voyages imaginaires évoqués par Barbicane. 7. Pour quelle raison Barbicane évoque-t-il toutes ces histoires purement littéraires ? 8. En vous aidant du glossaire, dites qui sont ces esprits ardents évoqués par Barbicane. 9. Selon vous, que signifie la phrase « la science, en marchant, écrase même les chefs-d’œuvre » ?

Version colorisée à la main (1902)

CONJUGAISON Pour quelle raison le verbe « rappeler » prend-il un seul « l » alors qu’il en prend deux dans « j’appellerai » ? 354

CONJUGAISON

Des verbes du premier groupe présentent des particularités orthographiques. Par exemple, certains prennent un accent supplémentaire, quelques-uns prennent une cédille, d’autres redoublent leur consonne, etc. C’est le cas des verbes en « -cer », « -ger », « -eler », « -eter » et « -yer » comme « lancer », « manger », « geler », « acheter » ou « essayer ».

LES VERBES EN « -CER » Des verbes comme « lancer », « balancer », « remplacer », etc. prennent une cédille devant les voyelles « o » ou « a ».

Présent

Imparfait

Passé simple

nous balançons

je balançais

vous balançâtes

355

LES VERBES EN « -GER »

Attention ! Le verbe « geler » ne redouble pas la consonne « l », mais prend un accent.

Les verbes « manger », « bouger », « ranger », etc. prennent un « e » toujours devant les voyelles « o » ou « a ».

Présent

Imparfait

Passé simple

nous mangeons

je mangeais

je mangeai

Présent

Imparfait

futur simple

je gèle

je gelais

je gèlerai

nous gelons

nous gelions

tu gèleras

LES VERBES EN « - ELER »

LES VERBES EN « - ETER »

Les verbes « appeler », « épeler », etc. ont un seul « l » quand on entend le son « eu » et deux « l » quand on entend le son « è ».

Comme « geler », le verbe « acheter » prend un accent à certaines personnes.

Présent

Futur simple

Passé simple

Imparfait

j’appelle

j’appellerai

tu appelas

il appelait

nous appelons

nous appellerons

ils appelèrent

nous appelions

Présent

Futur simple

Imparfait

j’achète

j’achèterai

j’achetais

nous achetons

nous achèterons

nous achetions

356

Cependant, le verbe « jeter » redouble le « t », un peu comme les verbes « appeler » ou « épeler »

Présent

Imparfait

futur simple

je jette

je jetais

je jetterai

nous jetons

nous jetions

tu jetteras

LES VERBES EN « - YER » Les verbes « essayer », « balayer », « essuyer », etc. voient parfois leur « y » se transformer en « i » sauf à la première et deuxième personne du pluriel. Au futur, il est possible d’employer l’un ou l’autre : « je balaierai » ou « je balayerai ».

Présent

Imparfait

Futur simple

je balaie

je balayais

je balaierai

nous balayons

nous balayions

nous balaierons

357

EXERCICES INTERACTIF 7.1 Les verbes en « -cer »

INTERACTIF 7.3 Les verbes en « -cer »

INTERACTIF 7.2 Les verbes en « - eler »

INTERACTIF 7.4 Les verbes en « - eter »

INTERACTIF 7.5 Les verbes en « - yer »

358

8

L’ÎLE AU TRÉSOR

360

À L’ACHETEUR HÉSITANT

Si des marins Les contes et refrains, Tempêtes, aventures, Par chaleurs ou par froidures, Goélettes, îles, et marins abandonnés, Corsaires et trésors cachés ; Si tout ancien roman, redit Dans le style d’autrefois, Peut plaire encore Aux jeunes gens instruits de nos jours, Comme il me plaisait jadis, Eh bien, soit ! Écoutez. Sinon, Si la jeunesse studieuse Oublie ses goûts d’autrefois : Kingston, Ballantyne le brave, Cooper des flots et des bois, Ainsi soit-il ! Et s’il le faut Mes pirates et moi bientôt Nous partagerons leur tombeau.

R. L. Stevenson 361

QUESTIONS

VOCABULAIRE

1. Relevez le champ lexical de la piraterie.

Il existe de nombreux mots désignant les pirates. Cependant, tous ne sont pas synonymes.

2. Les histoires de pirates sont-elles, à l’époque de Robert Louis Stevenson, à la mode ? Appuyez-vous sur le texte pour répondre. 3. Par quel mot commencent les deux premières strophes ? Que signifie ce mot ?

À l’aide d’un dictionnaire et d’une encyclopédie, cherchez le sens et l’origine des mots « pirate », « corsaire », « boucanier », « flibustier », « forban » et « gentilhomme de fortune ».

4. Où commence et où se termine la première phrase ? 5. Quelle est la conclusion de cette longue première phrase ? Que demande l’auteur à ses lecteurs ?

QUELQUES DATES Touchez les cercles ci-dessous pour obtenir des informations sur les romans et films ayant traité du thème de la piraterie.)

6. Que se passera-t-il sinon ?

VIDÉO 8.1 L’anecdote 1830 1879 1883 1898 1935 1941 1943 1950 1986 2003 2005 2006 2007

Robert Louis Stevenson vous parle 362

Le bateau utilisé pour le film Pirates de Roman Polanski (à Gènes, Italie)

363

L’INCIPIT

C

’est sur les instances de M. Trelawney, du docteur Livesey et de tous ces messieurs en général, que je me suis décidé à mettre par écrit tout ce que je sais concernant l’île au trésor, depuis A jusqu’à Z, sans rien omettre sauf la position de l’île, et cela uniquement parce qu’il s’y trouve toujours une partie du trésor. Je prends donc la plume en cet an de grâce 17…, et commence mon récit à l’époque où mon père tenait l’auberge de l’Amiral Benbow, en ce jour où le vieux marin, au visage basané et balafré d’un coup de sabre, vint prendre gîte sous notre toit. Je me le rappelle, comme si c’était d’hier. Il arriva d’un pas lourd à la porte de l’auberge, suivi de son coffre porté sur une brouette. C’était un grand gaillard solide, aux cheveux très bruns tordus en une queue poisseuse qui retombait sur le collet d’un habit bleu malpropre ; il avait les mains couturées de cicatrices, les ongles noirs et déchiquetés, et la balafre du coup de sabre, d’un blanc sale et livide, s’étalait en travers de sa joue. Tout en sifflotant, il parcourut la crique du regard, puis de sa vieille voix stridente et chevrotante qu’avaient rythmée et cassée les manœuvres du cabestan, il enton-

na cette vieille chanson de matelot qu’il devait nous chanter si souvent par la suite : Nous étions quinze sur le coffre du mort… Yo-ho-ho ! et une bouteille de rhum ! Après quoi, de son bâton, une sorte d’anspect, il heurta contre la porte et, à mon père qui s’empressait, commanda brutalement un verre de rhum. Aussitôt servi, il le but lentement et le dégusta en connaisseur, sans cesser d’examiner tour à tour les falaises et notre enseigne. – Voilà une crique commode, dit-il à la fin, et un cabaret agréablement situé. Beaucoup de clientèle, camarade ? Mon père lui répondit négativement : très peu de clientèle ; si peu que c’en était désolant. – Eh bien ! alors, reprit-il, je n’ai plus qu’à jeter l’ancre… Hé ! l’ami, cria-t-il à l’homme qui poussait la brouette, accostez ici et aidez à 364

Le vieux loup de mer de l’Amiral Benbow

365

monter mon coffre… Je resterai ici quelque temps, continua-t-il. Je ne suis pas difficile : du rhum et des œufs au lard, il ne m’en faut pas plus, et cette pointe là-haut pour regarder passer les bateaux. Comment vous pourriez m’appeler ? Vous pourriez m’appeler capitaine… Ah ! je vois ce qui vous inquiète… Tenez ! (Et il jeta sur le comptoir trois ou quatre pièces d’or.) Vous me direz quand j’aurai tout dépensé, fit-il, l’air hautain comme un capitaine de vaisseau. Et à la vérité, en dépit de ses piètres vêtements et de son rude langage, il n’avait pas du tout l’air d’un homme qui a navigué à l’avant : on l’eût pris plutôt pour un second ou pour un capitaine habitué à être obéi. L’homme à la brouette nous raconta que la malleposte l’avait déposé la veille au Royal George, et qu’il s’était informé des auberges qu’on trouvait le long de la côte. On lui avait dit du bien de la nôtre, je suppose, et pour son isolement il l’avait choisie comme gîte. Et ce fut là tout ce que nous apprîmes de notre hôte. Il était ordinairement très taciturne. Tout le jour, il rôdait alentour de la baie, ou sur les falaises, muni d’une longue-vue en cuivre ; toute la soirée il restait dans un coin de la salle, auprès du feu, à boire des grogs au rhum très forts. La plupart du temps, il ne répondait pas quand on s’adressait à lui, mais vous regardait brusquement d’un air féroce, en soufflant par le nez telle une corne de brume ; ainsi, tout comme ceux qui fréquentaient notre maison, nous apprîmes vite à le laisser tranquille. Chaque jour, quand il rentrait de sa promenade, il s’informait s’il était passé des gens de mer quelconques sur la route. Au début, nous crûmes qu’il nous posait cette question parce que la compagnie de ses pareils lui manquait ; mais à la longue, nous nous aperçûmes qu’il préférait les éviter. Quand un marin s’arrêtait à l’Amiral Benbow – comme faisaient parfois ceux qui gagnaient Bristol par la route de la côte – il l’examinait à travers le ri-

deau de la porte avant de pénétrer dans la salle et, tant que le marin était là, il ne manquait jamais de rester muet comme une carpe. Mais pour moi il n’y avait pas de mystère dans cette conduite, car je participais en quelque sorte à ses craintes. Un jour, me prenant à part, il m’avait promis une pièce de dix sous à chaque premier de mois, si je voulais « veiller au grain » et le prévenir dès l’instant où paraîtrait « un homme de mer à une jambe ». Le plus souvent, lorsque venait le premier du mois et que je réclamais mon salaire au capitaine, il se contentait de souffler par le nez et de me foudroyer du regard ; mais la semaine n’était pas écoulée qu’il se ravisait et me remettait mes dix sous, en me réitérant l’ordre de veiller à « l’homme de mer à une jambe ». Si ce personnage hantait mes songes, il est inutile de le dire. Par les nuits de tempête où le vent secouait la maison par les quatre coins tandis que le ressac mugissait dans la crique et contre les falaises, il m’apparaissait sous mille formes diverses et avec mille physionomies diaboliques. Tantôt la jambe lui manquait depuis le genou, tantôt dès la hanche ; d’autres fois c’était un monstre qui n’avait jamais possédé qu’une seule jambe, située au milieu de son corps. Le pire de mes cauchemars était de le voir s’élancer par bonds et me poursuivre à travers champs. Et, somme toute, ces abominables imaginations me faisaient payer bien cher mes dix sous mensuels.

Chapitre 1, Le vieux loup de mer de l’Amiral Benbow (d’après la traduction de Théo Varlet)

366

QUESTIONS

LE PIRATE

JIM HAWKINS

8. Quels éléments nous invitent à deviner que le nouveau venu est un pirate ? Relevez-les tous.

1. Quel mot désigne le personnage qui raconte cette histoire ? Pourquoi est-ce mieux ainsi plutôt qu’à la 3e personne ? 2. Quel âge semble-t-il avoir (à peu près)  ? Justifiez votre réponse en puisant au moins deux exemples dans le texte. 3. Pour quelle raison raconte-t-il cette histoire ? Pourquoi mentionner dès le paragraphe cette raison ? 4. Pourquoi ne donne-t-il pas la position de l’île ? Pourquoi ne donne-t-il pas la date complète non plus ?

AUBERGE, LIEU LITTÉRAIRE

9. Que savons-nous du passé de ce personnage ? Quel est l’effet produit ? 10. Que signifie l’expression « veiller au grain » ? Qu’attend le pirate de la part du narrateur ? 11. Dans le dernier paragraphe, quel sentiment éprouve le narrateur ? 12. Dans ce même paragraphe, relevez le champ lexical du cauchemar. 13. Faites des hypothèses : que va-t-il se passer ensuite ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur l’extrait que vous avez lu.

5. D’après votre lecture de cet extrait, dites ce que vous savez de l’auberge. 6. Pourquoi ce « grand gaillard » a-t-il précisément choisi cette auberge ? 7. À votre avis, pourquoi une auberge est-elle le lieu idéal pour commencer une histoire ?

367

VOCABULAIRE

LIRE

1. Cherchez la définition du mot « commode ».

Vous pouvez lire L’Île au trésor soit dans la traduction d’André Laurie, soit dans la traduction de Théo Valet.

2. Combien de définitions avez-vous trouvées ? 3. Ces mots ont-ils la même nature ? Donnez-la. 4. Donnez, à l’aide d’un dictionnaire, des mots de la même famille que « commode ».

RÉVISION 8.1 Lisez le chapitre 2 et répondez aux questions

Question 1 sur 9

RÉDIGEZ

L’histoire se passe en hiver.

1. Racontez un souvenir en commençant par « Je me le rappelle, comme si c’était d’hier ». Décrivez la personne dont vous évoquez le souvenir en utilisant l’imparfait. 2. Décrivez un personnage inquiétant en insistant sur les détails (ses yeux, sa peau, ses ongles...).

A. Vrai B. Faux

Vous pouvez utiliser le vocabulaire appris durant cette séance.

Répondre

368

LA CARTE

Après que des pirates sont venus attaquer l’auberge, après que Billy Bones est mort d’une crise cardiaque, Jim Hawkins trouve dans le coffre du vieux loup de mer une lettre qu’il apporte à Trelawney, le châtelain du village, chez lequel se trouve le docteur Livesey.

e papier avait été scellé en divers endroits avec un dé à coudre en guise de cachet ; peut-être le même dé que j’avais trouvé dans la poche du capitaine. Le docteur brisa avec précaution le sceau de l’enveloppe, et il s’en échappa la carte d’une île, où figuraient latitude et longitude, profondeurs, noms des collines, baies et passes, bref, tous les détails nécessaires à un navigateur pour trouver sur ses côtes un mouillage sûr. D’environ neuf milles de long sur cinq de large, et ressemblant à peu près à un gros dragon debout, elle offrait deux havres bien abrités, et, vers son centre, une colline dénommée « La Longue-Vue ». Il y avait quelques annotations d’une date postérieure, en particulier trois croix à l’encre rouge, dont deux sur la partie nord de l’île, et une au sudouest, plus, à côté de cette dernière, de la même encre rouge et d’une petite écriture soignée, très différente des lettres tremblantes du capitaine, ces mots : « Le gros du trésor ici. »

L

Au verso, la même main avait tracé ces instructions supplémentaires :

« Grand arbre, contrefort de la Longue-Vue ; point de direction N.-N.-E. quart N. Île du Squelette, E.-S.-E. quart E. Dix pieds. Les lingots d’argent sont dans la cache nord. Elle se trouve dans la direction de la butte est, à dix brasses au sud du rocher noir qui lui fait face. On trouvera sans peine les armes, dans la dune de sable, à l’extrémité N. du cap de la baie nord, direction E. quart N. J. F. »

C’était tout ; mais tout laconique qu’il était, et pour moi incompréhensible, ce document remplit de joie M. Trelawney et le docteur Livesey.

369

- Livesey, dit le châtelain, vous allez nous lâcher tout de suite votre fichue clientèle. Demain, je pars pour Bristol. En trois semaines… que dis-je, trois semaines ! quinze jours, huit jours… nous aurons, monsieur, le meilleur bateau d’Angleterre et la fine fleur des équipages. Hawkins nous accompagnera comme garçon de cabine. Vous ferez un excellent garçon de cabine, Hawkins. Vous, Livesey, vous êtes le médecin du bord. Moi, je suis l’amiral. Nous emmènerons Redruth, Joyce et Hunter. Nous aurons de bons vents, une traversée rapide, pas la moindre difficulté à trouver l’endroit, et ensuite de l’argent à gogo… à remuer à la pelle… à faire des ricochets avec, pour le restant de nos jours. - Trelawney, répliqua le docteur, j’irai avec vous, et je vous garantis que Jim en fera autant et ne rechignera pas à la besogne. Il n’y a qu’un seul homme qui m’inspire des craintes. - Qui donc, monsieur ? Nommez-moi ce coquin. - C’est vous, riposta le docteur, car vous ne savez pas vous taire. Nous ne sommes pas les seuls à connaître l’existence de ce document. Ces individus qui ont attaqué l’auberge cette nuit, des gredins audacieux et sans scrupules, et leurs compagnons restés à bord du chasse-marée, et d’autres encore, je suppose, pas bien loin d’ici, du premier au dernier sont décidés à tout pour obtenir cet argent. Aucun de nous ne doit demeurer seul jusqu’au moment de l’appareillage. En attendant, Jim et moi nous restons ensemble, et vous emmenez Joyce et Hunter pour aller à Bristol. Mais avant et par-dessus tout, pas un mot ne doit transpirer de notre découverte.

370

- Livesey, vous êtes la raison même. Je serai muet comme la tombe.

Chapitre 6, Les papiers du capitaine (d’après la traduction de Théo Varlet)

QUESTIONS

6. Selon le châtelain comment les choses vont-elles se dérouler ? Comment appelle-t-on quelqu’un qui pense que tout est bien ? Quelqu’un, au contraire, qui pense que tout va mal ? 7. Quel homme inspire cependant des craintes au docteur Livesey ? De qui s’agit-il ? Pourquoi ? 8. Pourquoi une carte est-elle un élément essentiel du roman d’aventures ?

LA CARTE 1. Que sont des latitudes et des longitudes ? Aidez-vous d’un dictionnaire pour répondre.

VOCABULAIRE 1. Cherchez dans le dictionnaire ce qu’est un « sceau ».

2. Que signifie les initiales N.-N.-E. quart N. ? 3. Quel sentiment vous inspire cette carte ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte.

2. Quel point commun y a-t-il entre « saut », « seau » et « sot » ? Comment appelle-t-on cela ? 3. Complétez les phrases ci-dessous avec l’un de ces mots : « saut », « seau », « sot » et « sceau ».

JOIE ET INQUIÉTUDE 4. Quel sentiment le châtelain et le docteur éprouvent-ils à la découverte de cette île ?

• • • •

Mais qu’il est ... ! L’animal s’est élancé d’un grand ... . La petite fille a du mal à porter ce lourd ... . C’était une lettre frappée du ... royal.

5. Quel temps le châtelain emploie-t-il essentiellement ? Relevez plusieurs exemples.

371

RÉDIGEZ LE PROJET Comme le châtelain, exprimez votre joie à l’idée de réaliser un projet (de départ, de construction, de rencontre, etc.). • Utilisez le futur simple pour évoquer les événements à venir. • Faites des phrases courtes pour commencer. • Puis faites des phrases plus longues en utilisant des points de suspension et modifiez ce que vous venez de dire. • Utilisez des phrases exclamatives. • Faites des énumérations.

RÉVISION 8.2 Lisez les chapitres 7 à 10 et répondez par Vrai ou Faux

Question 1 sur 12 Le port où embarquent Jim et les autres se trouve à Bristol.

A. Vrai B. Faux

LA CARTE Dessinez votre propre carte au trésor (vous pouvez vous inspirer de ce site). Répondre

Les personnages expliquent, à l’aide de la carte, comment trouver le trésor. Aidez-vous du vocabulaire appris dans la séance (longitude, lattitude, etc.)

372

LE TONNEAU DE POMMES

Trelawney a engagé un marin unijambiste nommé John Silver qui recrute ses propres hommes. John Silver est le cuisinier et sympathise avec le jeune Jim. La traversée à bord de l’Hispaniola se passe plutôt bien, mais un soir...

X Le voyage [...] Le soleil venait de se coucher. J’avais terminé ma besogne, et je regagnais mon hamac, lorsque je m’avisai de manger une pomme. Je courus sur le pont. Les gens de quart étaient tous à l’avant, à guetter l’apparition de l’île. L’homme de barre surveillait le lof de la voilure et sifflait tranquillement un air. À part ce son, on n’entendait que le bruissement des flots contre l’étrave et les flancs du navire. J’entrai tout entier dans le tonneau de pommes, qui était presque vide, et m’y accroupis dans le noir. Le bruit des vagues et le ber373

cement du navire étaient sur le point de m’assoupir, lorsqu’un homme s’assit bruyamment tout contre. Le tonneau oscilla sous le choc de son dos, et je m’apprêtais à sauter dehors, quand l’homme se mit à parler. Je reconnus la voix de Silver, et il n’avait pas prononcé dix mots, que je ne me serais plus montré pour tout au monde. Je restai là, tremblant et aux écoutes, dévoré de peur et de curiosité : par ces dix mots je devenais désormais responsable de l’existence de tous les honnêtes gens du bord.

XI Ce que j’entendis dans le tonneau de pommes - Non, pas moi, dit Silver. Flint était cap’taine ; moi, quartier-maître, à cause de ma jambe de bois. J’ai perdu ma jambe dans la même bordée qu’a coûté ses hublots à ce vieux Pew. C’était un maître chirurgien, çui qui m’a amputé… sorti du collège et tout… du latin plein le seau et je ne sais pu quoi encore ; mais n’empêche qu’il a été pendu comme un chien et qu’il a séché au soleil avec les autres, à Corso Castle. C’étaient les hommes à Roberts, ceux-là, et tout leur malheur est venu parce ce qu’ils avaient changé les noms de leurs bateaux… le Royal Fortune, etc. Quand un navire est baptisé d’une façon, je dis qu’il doit rester pareil. C’est comme ça qu’on a fait avec le Cassandra, qui nous a tous ramenés sains et saufs de Malabar, après qu’England a pris le Vice-roi des Indes ; de même pour le vieux Walrus, le vieux navire de Flint, que j’ai vu ruisselant de sang et chargé d’or à couler.

- Ah ! s’écria une autre voix (celle du plus jeune marin du bord, évidemment plein d’admiration), c’était la fine fleur du troupeau, que Flint ! - Davis aussi était un gaillard, sous tous rapports, reprit Silver. Mais j’ai jamais navigué avec lui : d’abord avec England, puis avec Flint, voilà mon histoire ; et maintenant ici pour mon propre compte, en quelque sorte. Du temps d’England, j’ai mis neuf cents livres de côté, et deux mille après Flint. C’est pas mal pour un homme de l’avant. Le tout bien à l’abri en banque. Gagner, c’est rien ; c’est conserver qu’importe, vous pouvez me croire. Que sont devenus tous les hommes d’England, à présent ? Je sais pas. Et ceux de Flint ? Hé ! hé ! la plupart ici à bord, et contents d’avoir de la tarte… ils mendiaient avant ça, certains. Le vieux Pew, après avoir perdu la vue, n’a pas eu honte de dépenser douze cents livres en un an, comme un grand seigneur. Où est-il maintenant ? Eh bien, il est L’Île au trésor a d’abord pamort maintenant, et à fond de caru dans le magazine Young le ; mais les deux années précéFolks du 1er octobre 1881 dentes, mille sabords ! il crevait au 28 janvier 1882 sous forla faim. Il mendiait, et il volait, et il mes d’épisodes, puis en roégorgeait, et avec ça il crevait la man en 1883. faim, par tous les diables !

Chapitres 10 et 11 (d’après la traduction de Théo Varlet)

374

QUESTIONS

9. De quoi parle-t-il ?

CHAPITRE 10

10. Qu’est-ce que Jim comprend en l’entendant parler ?

1. Au moment où Jim rentre dans le tonneau, que se passe-t-il sur le bateau ? Relevez les termes qui montrent que c’est le calme plat. 2. Pour quelle raison entre-t-il dans le tonneau ? Pour quelle raison y reste-t-il ? 3. Relevez, dans ces lignes, les mots en rapport avec l’ouïe et la parole. 4. Citez la dernière phrase du chapitre. Pourquoi le chapitre s’arrêtet-il à ce moment précis ?

CHAPITRE 11

7. Quel sentiment Jim éprouve-til ? Pourquoi ? 8. Le personnage qui parle utiliset-il un langage soutenu ou familier ? Justifiez votre réponse.

Faites parler un pirate. Comme Long John Silver, utilisez un langage argotique emprunté au vocabulaire de la marine, transformez certains mots, enlevez d’autres mots (comme les négations), faites des fautes dans la construction de vos phrases, etc.

VOCABULAIRE

5. Quel est le titre du chapitre ? 6. Qui parle ? Comment Jim le reconnaît-il ?

RÉDIGEZ

Il n’y a pas que dans la comédie que le motif du personnage caché est fréquent. Dans le roman d’aventures, un personnage dissimulé (et qui ne voit donc pas) découvre (et craint d’être découvert) un danger. Cela crée le suspense.

a - Quelle est la nature du mot « île » ? b - Qu’est-ce qu’un « îlot » ? une « presqu’île » ? c - Comment appelle-t-on l’habitant d’une île ? d - Citez au moins deux livres et deux films dont l’histoire se déroule sur une île.

375

Jim Hawkins a révélé ce qu’il a entendu alors qu’il était dans le tonneau de pomme. Nos héros s’apprêtent à affronter la mutinerie qui s’annonce.

376

LECTURE

CHAPITRE 19

Lisez les chapitres 16 à 19 puis répondez aux questions.

9. Que garde le docteur dans sa tabatière ?

CHAPITRE 16

10. Que vient faire Long John Silver ?

1. À votre avis, pourquoi le docteur devient-il le narrateur de l'histoire ? 2. Qu'est-ce qu'un fortin ? À qui et à quoi sert-il ? 3. Qui est Abraham Gray ?

CHAPITRE 17 4. Quels dangers menacent le châtelain, le docteur et les autres ? Donnez au moins deux exemples. 5. Qu'arrive-t-il au canot utilisé par le châtelain, le docteur et les autres ?

CHAPITRE 18 6. Quel personnage meurt ? 7. Quels dégâts font les boulets tirés sur le fortin ? 8. Qui arrive au fortin à la fin du chapitre ? 377

L’Hispaniola arrive enfin sur l'île. Au chapitre 6 de la première partie, les personnages exprimaient leur joie à l'idée d'atteindre cette île...

L’ÎLE

Q

uand je montai sur le pont, le lendemain matin, l’île se présentait sous un aspect tout nouveau. La brise était complètement tombée, mais nous avions fait beaucoup de chemin durant la nuit, et à cette heure le calme plat nous retenait à un demimille environ dans le sud-est de la basse côte orientale. Sur presque toute sa superficie s’étendaient des bois aux tons grisâtres. Cette teinte uniforme était interrompue par des bandes de sable jaune garnissant les creux du terrain, et par quantité d’arbres élevés, de la famille des pins, qui dominaient les autres, soit isolément soit par bouquets ; mais le coloris général était terne et mélancolique. Les colli-

nes dressaient par-dessus cette végétation leurs flèches de roc dénudé. Toutes étaient de forme bizarre, et la Longue-Vue, de trois ou quatre cents pieds la plus haute de l’île, offrait également l’aspect le plus bizarre, s’élançant à pic de tous côtés, et coupée net au sommet comme un piédestal qui attend sa statue. L’Hispaniola roulait bord sur bord dans la houle de l’océan. Les poulies grinçaient, le gouvernail battait, et le navire entier craquait, grondait et frémissait comme une manufacture. Je devais me tenir ferme au galhauban, et tout tournait vertigineusement sous mes 378

yeux, car, si j’étais assez bon marin lorsqu’on faisait route, rester ainsi à danser sur place comme une bouteille vide, est une chose que je n’ai jamais pu supporter sans quelque nausée, en particulier le matin, et à jeun.

Durant tout le trajet, Long John se tint près de la barre et pilota le navire. Il connaissait la passe comme sa poche, et bien que le timonier, en sondant, trouvât partout plus d’eau que n’en indiquait la carte, John n’hésita pas une seule fois.

Cela en fut-il cause, ou bien l’aspect mélancolique de l’île, avec ses bois grisâtres, ses farouches arêtes de pierre, et le ressac qui devant nous rejaillissait avec un bruit de tonnerre contre le rivage abrupt ? En tout cas, malgré le soleil éclatant et chaud, malgré les cris des oiseaux de mer qui pêchaient alentour de nous, et bien qu’on dût être fort aise d’aller à terre après une aussi longue navigation, j’avais, comme on dit, le cœur retourné, et dès ce premier coup d’œil je détestai à tout jamais l’idée même de l’Île au Trésor.

- Le reflux a tout nettoyé, dit-il, et c’est comme si cette passe avait été creusée à la bêche.

Nous avions en perspective une matinée de travail ardu, car il n’y avait pas trace de vent, il fallait mettre à la mer les canots et remorquer le navire l’espace de trois ou quatre milles, pour doubler la pointe de l’île et l’amener par un étroit chenal au mouillage situé derrière l’îlot du Squelette. Je montai dans l’une des embarcations, où je n’avais d’ailleurs rien à faire. La chaleur était étouffante et les hommes pestaient furieusement contre leur besogne. Anderson commandait mon canot, et au lieu de rappeler à l’ordre son équipage, il protestait plus fort que les autres.

Nous mouillâmes juste à l’endroit indiqué sur la carte, à environ un tiers de mille de chaque rive, la terre d’un côté et l’îlot du Squelette de l’autre. Le fond était de sable fin. Le plongeon de notre ancre fit s’élever du bois une nuée tourbillonnante d’oiseaux criards ; mais en moins d’une minute ils se posèrent de nouveau et tout redevint silencieux.

Chapitre 13, Où commence mon aventure à terre (d’après la traduction de Théo Varlet)

- Bah ! lança-t-il avec un juron, ce n’est pas pour toujours. Je vis là un très mauvais signe ; jusqu’à ce jour, les hommes avaient accompli leur travail avec entrain et bonne humeur, mais il avait suffi de la vue de l’île pour relâcher les liens de la discipline.

379

QUESTIONS

VOCABULAIRE

LA DESCRIPTION DE L’ÎLE

LES COULEURS

1. Quel adjectif qualificatif synonyme de tristesse est utilisé deux fois dans le texte pour qualifier l’île ?

1. Donnez le radical de « grisâtre ». Comment appelle-t-on cette partie que l’on ajoute à la fin du mot ?

2. Citez les adjectifs de couleur qualifiant l’île.

2. Ajoutez « -âtre » aux adjectifs « jaune » et « blanc ».

3. Quel adjectif qualifie la forme de l’île ?

3. Quel nuance de sens apporte cet ajout ?

ÎLE DE MAUVAIS AUGURE

LE VOCABULAIRE DE LA MARINE

4. Quels sont les bruits évoqués dans cette description ? Quelle impression se dégage ?

Celui qui tient le gouvernail gouverne le bateau.

5. Quel sentiment Jim éprouve-t-il à la vue de l’île ? 6. Cette île annonce-t-elle, comme chez Jules Verne, de belles aventures ? Justifiez votre réponse. 7. Qu’est-ce qui provoque le changement de comportement des marins ? 8. Qu’est-ce que cette phrase laisse deviner de la suite de l’histoire ?

a - Cherchez ce que signifie le mot « gouverner » et donnez plusieurs mots de la même famille. Employez-les ensuite dans une phrase. b - De nombreux mots appartenant au vocabulaire de la marine sont utilisés couramment. Cherchez la signification de ces mots ou expressions : « saborder », « avoir le vent en poupe », « figure de proue », « affaler », « branle-bas de combat », « ancrer ».

380

RÉDACTION Imaginez la chanson dont ces paroles seront le refrain : Nous étions quinze sur le coffre du mort… Yo-ho-ho ! et une bouteille de rhum ! Rédigez au moins dix strophes de deux lignes chacune. Chaque strophe sera suivie du refrain. Pour cela, inspirez-vous de votre lecture de L'Île au trésor (des aventures des pirates, de leur violence, de leurs règles...). Citez les différents personnages (Flint, Silver, Billy Bones, Israel Hands...). Utilisez le vocabulaire de la marine appris au cours des séances.

BARÈME • • • • • •

• • • •

Le texte est lisible, sans ratures : 2 points Le texte est correctement ponctué : 2 points L'orthographe lexicale est correcte : 2 points L'orthographe grammaticale est correcte : 2 points Le texte est composé de 10 strophes entrecoupées du refrain : 2 points Le texte est cohérent avec le refrain (temps des verbes, emploi du pronom INTERACTIF 8.1 Rédigez personnel « nous »...) : 2 points et envoyez votre travail Le texte s'appuie sur la vie des pirates dans L'Île au trésor : 2 points On retrouve de nombreux personnages de L'Île au trésor : 2 points Le vocabulaire de la marine est exploité : 2 points La copie fait preuve d'originalité, d'un effort de recherche... : 2 points

381

L’ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ

« La brise était complètement tombée, mais nous avions fait beaucoup de chemin durant la nuit »

1. LE PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ AVEC « ÊTRE »

a - Relevez les verbes.

Lorsqu’il est employé avec l’auxiliaire « être », le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le sujet :

b - Pourquoi y a-t-il un « e » à « tombée »?

Ils sont parvenus en territoire ennemi.

c - Pourquoi n’y a-t-il pas de « s » à « fait » ? Le participe passé employé sans l’auxiliaire « être » suit les règles d’accord du participe passé employé avec « être ». Dévoués, les soldats se sont battus jusqu’à la fin.

À la forme passive, le participe passé s’accorde également avec le sujet : Une grande victoire a été emportée par la cavalerie.

382

2. LE PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ AVEC « AVOIR »

3. CAS PARTICULIERS

A - AVEC LE SUJET

A - LES PARTICIPES PASSÉS INVARIABLES

Lorsqu’il est employé avec l’auxiliaire « avoir », le participe passé ne s’accorde pas avec le sujet :

Le participe passé ne s’accorde pas avec le pronom personnel « en » même si celui-ci est COD :

Ils ont combattu dans de terribles conditions.

Il en a remporté, des victoires !

B - AVEC LE COD

Le participe passé des verbes « laisser » et « faire » suivi d’un infinitif ne s’accorde jamais :

Lorsqu’il est employé avec l’auxiliaire « avoir », le participe passé s’accorde avec le COD si celui-ci est placé avant le verbe :

Les prisonniers que le geôlier a fait évader ont été rattrapés. Tous ces prisonniers, il les a laissé filer !

Ils l’ont méritée, cette victoire. Dans l’exemple ci-dessus, le participe passé « méritée » s’accorde avec le pronom personnel « l’ » (mis pour la). Ce pronom est placé avant le verbe, sa fonction est COD (Ils ont mérité la victoire), le participe passé s’accorde donc avec le pronom.

B - LES PARTICIPES PASSÉS SUIVIS D’UN INFINITIF AUTRE QUE « LAISSER » ET « FAIRE » Ils s’accordent avec le sujet de l’infinitif si ce sujet est placé avant le verbe :

Le COD placé avant le verbe peut être : Le geôlier a libéré les prisonniers. Il les a regardés s’enfuir. • Un pronom personnel (voir l’exemple ci-dessus) • Un pronom relatif : L’évasion qu’ils ont tentée ne pouvait réussir. (Demandez-vous : « Ils ont tenté quoi ? ». Il s’agit de l’évasion repris par le pronom relatif « que » dont la fonction est COD) • Un nom précédé d’un déterminant interrogatif : Quelles armes avez-vous prises ? Combien de balles ont-ils tirées ?

Ils ne s’accordent pas dans tous les autres cas : Si le sujet du verbe à l’infinitif n’est pas exprimé, le participe passé « vu » ne s’accorde pas : Les prisonniers qu’il a vu capturer étaient jeunes. 383

En effet, l’infinitif « capturer » n’a pas de sujet. De plus, « les prisonniers » est COD de « capturer » et non de « vu ».

INTERACTIF 8.6 Trouvez le participe passé correctement accordé

EXERCICES INTERACTIF 8.2 Trouvez le participe passé des verbes

INTERACTIF 8.4 Trouvez le participe passé des verbes

(Révision)

(Révision)

INTERACTIF 8.3 Trouvez et accordez le participe passé

INTERACTIF 8.5 Trouvez le participe passé correctement accordé

384

INTERACTIF 8.7 Réviser l’accord du participe passé

Choisissez la règle que vous voulez réviser. 385

EXPOSÉ

SUJET Réalisez un exposé sur les pirates.

SUPPORT Utilisez un logiciel de présentation (Open Office Impress, PowerPoint, Keynote...).

CONSEILS • Faites de nombreuses recherches (ne vous contentez pas de visiter un seul site). • Ne faites pas de copier coller. Di-

tes les choses avec vos propres mots. • Recherchez des illustrations de bonne qualité, et citez les sites où vous les avez trouvées.

MÉTHODE Répondez à ces questions : • Qu'est-ce qu'un pirate ? Quelles différences y a-t-il entre un boucanier ou un corsaire ? • Y a-t-il encore des pirates aujourd'hui ? Expliquez. • Comparez les portraits de Billy Bones, Chien Noir, l'aveugle Pew et Long John Silver. Quels sont leurs points communs ? Quelles sont leurs différences ? • À quoi ressemble un 386

pirate ? • Pourquoi sont-ils effrayants ? • Relevez dans L'Île au trésor des éléments sur la vie des pirates, et racontez leur quotidien. • Existe-t-il des règles dans le monde de la piraterie ? Lesquelles ?

L'AUDITOIRE • Ne lisez pas votre exposé. Regardez ceux à qui vous vous adressez. • Présentez-leur des images illustrant votre propos. • Posez-leur des questions, faites-les participer. • Demandez-leur, à la fin, s'ils ont des questions. Soyez capable de leur répondre. • Donnez-leur un petit questionnaire afin de vérifier ce qu'ils ont retenu.

QUELQUES SITES À VISITER • • • • • • •

Wikipédia Pirates & corsaires Pirates Les pirates Dodo pirate Flibuste Les corsaires

VIDÉO 8.2 Les pirates de L’Île au trésor

BARÈME • Les parties demandées ont été faites : 5 points • Exposé riche en informations : 3 points • Les informations sont exprimées clairement en un style personnel : 2 points • L'exposé n'est pas simplement lu. Les élèves s'adressent aux autres : 2 points • Des illustrations bien choisies agrémentent l'exposé : 2 points • Un logiciel de présentation est utilisé : 2 points • Les élèves savent répondre aux questions : 2 points • Un petit questionnaire a été distribué : 2 points 387

QUESTIONNAIRE DE LECTURE

Lisez les chapitres 20 à 34, et répondez aux questions suivantes.

7. Pourquoi Jim ne se rend-il pas compte que les pirates sont désormais installés dans le fortin ? 8. Qui le protège contre les pirates qui veulent le tuer ?

CHAPITRES 20 À 29 1. Lors de l'attaque du fortin par les pirates, qu'arrive-t-il au capitaine ?

CHAPITRES 29 À 34

2. Après l'attaque, que fait Jim Hawkins ?

1. Quel livre les pirates ont-ils utilisé pour faire la tache noire ?

3. Qui est tué par Jim ?

2. Quel personnage vient rendre visite aux pirates dans le fortin ? Pourquoi ?

4. De quelle façon ? 5. Où Jim est-il blessé ? 6. Que devient L'Hispaniola ?

3. Pourquoi Jim ne s’enfuit-il pas en sautant par-dessus la palissade du fortin ? 4. Que craignent les pirates lorsqu’ils entendent chanter « Quinze hommes sur le coffre de l’Homme mort… » ?

388

5. Qui chante en réalité ? 6. Qu’est-ce que les pirates s’apprêtent à faire lorsqu’ils constatent que le trésor n’est plus là ? 7. Où se trouve le trésor ? 8. À la fin, combien reste-t-il de pirates ? 9. Qu’advient-il d’eux ? Pourquoi ?

L’attaque du fortin

389

10. Que devient Long John Silver ?

Vous vous perdez dans cette histoire ? Jetez un œil sur cette carte mentale.

DICTÉES DICTÉE 1 UNE MAUVAISE PASSE Mots qui vous sont donnés : • Goélette • Potence AUDIO 8.1 Écoutez le texte

AUDIO 8.3 Écrivez le texte

DICTÉE 2 LE CORACLE AUDIO 8.2 Écoutez le texte

390

AUDIO 8.4 Écrivez le texte

ISRAËL HANDS

Jim a pris le canot de Ben Gunn. Après bien des difficultés, il parvient à embarquer sur l’Hispaniola. À son bord, le cadavre de l’un des pirates et Isarël Hands, blessé. Malgré tout ce qui les oppose, Jim et Israël s’entendent pour tenter de ramener la goélette laissée à l’abandon à l’abri dans la baie du Nord.

J

e mis la barre au vent toute, et l’Hispaniola vira rapidement et courut l’étrave haute vers le rivage bas et boisé.

L’excitation de ces dernières manœuvres avait un peu relâché la vigilance que j’exerçais jusque-là, avec assez d’attention, sur le quartier-maître. Tout absorbé dans l’attente que le navire touchât, j’en avais complètement oublié le péril suspendu sur ma tête, et demeurais penché sur le bastingage de tribord, regardant les ondulations qui s’élargissaient devant le taille-mer. Je serais tombé sans lutter pour défendre ma vie, n’eût été la soudaine inquiétude qui s’empara de moi et me fit tourner la tête. Peut-être avais-je entendu un craquement ou aperçu du coin de l’œil son ombre se mouvoir ; peut-être 391

fut-ce un instinct semblable à celui des chats ; en tout cas, lorsque je me retournai, je vis Hands, le poignard à la main, déjà presque sur moi.

traient fin à mes aventures de ce côté-ci de l’éternité. J’appliquai mes paumes contre le grand mât, qui était de bonne grosseur, et attendis, tous les nerfs en suspens.

Quand nos yeux se rencontrèrent, nous poussâmes tous deux un grand cri ; mais tandis que le mien était le cri aigu de la terreur, le sien fut le beuglement de furie d’un taureau qui charge. À la même seconde il s’élança, et je fis un bond de côté vers l’avant. Dans ce geste, je lâchai la barre, qui se rabattit violemment sur bâbord ; et ce fut sans doute ce qui me sauva la vie, car elle frappa Hands en pleine poitrine et l’arrêta, pour un moment, tout étourdi.

Voyant que je m’apprêtais à me dérober, il s’arrêta lui aussi, et une minute ou deux se passèrent en feintes de sa part, et en mouvements correspondants de la mienne. C’était là un jeu de cache-cache auquel je m’étais maintes fois amusé durant mon enfance, parmi les rochers de la crique du Mont-Noir ; mais je n’y avais encore jamais joué, on peut le croire, d’une façon aussi âprement palpitante que cette fois-ci. Pourtant, je le répète, c’était un jeu d’enfant, et je me croyais capable de surpasser en agilité un marin d’un certain âge, et blessé à la cuisse. En somme, mon courage s’accrut tellement que je me permis quelques rapides réflexions sur l’issue de l’affaire. Mais tout en constatant que je pouvais la retarder longtemps, je ne voyais nul espoir de salut définitif.

Il ne s’était pas remis du choc que je me trouvais en sûreté, hors du coin où il m’avait acculé, avec tout le pont devant moi. Juste au pied du grand mât, je m’arrêtai, tirai un pistolet de ma poche, et visai avec sang-froid, bien que l’ennemi eût déjà fait volte-face et revînt encore une fois sur moi. Je pressai la détente. Le chien s’abattit, mais il n’y eut ni éclair ni détonation. L’eau de mer avait gâté la poudre. Je maudis ma négligence. Pourquoi n’avoir pas depuis longtemps renouvelé l’amorce et rechargé mes seules armes ? Je n’aurais pas été comme à présent un mouton en fuite devant le boucher. Malgré sa blessure, c’était merveille comme il allait vite, avec ses cheveux grisonnants lui voltigeant sur la figure, et son visage luimême aussi rouge de précipitation, et de furie, que le rouge d’un pavillon. Je n’avais pas le temps d’essayer mon autre pistolet, et guère l’envie non plus, car j’étais sûr que ce serait en vain. Je voyais clairement une chose : il ne me fallait pas simplement reculer devant mon adversaire, car il m’aurait bientôt acculé contre l’avant, comme il venait, un instant plus tôt, de m’acculer presque à la poupe. Une fois pris ainsi, neuf ou dix pouces du poignard teinté de sang met-

Les choses en étaient là, quand soudain l’Hispaniola toucha, hésita, racla un instant le sable de sa quille, puis, prompte comme un coup de poing, chavira sur bâbord, de telle sorte que le pont resta incliné sous un angle de quarante-cinq degrés, et que la valeur d’une demi-tonne d’eau jaillit par les ouvertures des dalots et s’étala en une flaque entre le pont et le bastingage. Nous fûmes tous deux renversés en même temps, et roulâmes presque ensemble dans les dalots, où le cadavre raide de BonnetRouge, les bras toujours en croix, vint s’affaler après nous. Nous étions si proches, en vérité, que ma tête donna contre le pied du quartier-maître, avec un heurt qui fit s’entrechoquer mes dents. En dépit du coup, je fus le premier relevé, car Hands s’était empêtré dans le cadavre. La soudaine inclinaison du navire avait rendu le 392

pont impropre à la course : il me fallait trouver un nouveau moyen d’échapper à mon ennemi, et cela sur-le-champ, car il allait m’atteindre. Prompt comme la pensée, je bondis dans les haubans d’artimon, escaladai les enfléchures l’une après l’autre, et ne repris haleine qu’une fois établi sur les barres de perroquet. Ma promptitude m’avait sauvé : le poignard frappa moins d’un demi-pied au-dessous de moi, tandis que je poursuivais ma fuite vers les hauteurs. Israël Hands resta là, la bouche ouverte et le visage renversé vers moi : on eût dit en vérité la statue de la surprise et de la déception. Profitant de ce répit, je rechargeai sans plus attendre l’amorce de mon pistolet qui avait raté, et lorsque celui-ci fut en état, pour plus de sécurité je me mis à vider l’autre et à le recharger entièrement. En présence de ma nouvelle occupation, Hands demeura tout étonné : il commençait à s’apercevoir que la chance tournait contre lui ; et après une hésitation visible, lui aussi se hissa pesamment dans les haubans et, le poignard entre les dents, se mit à monter avec lenteur et maladresse. Cela lui coûta un temps infini et maints grognements de tirer après lui sa jambe blessée ; et j’avais achevé en paix mes préparatifs, qu’il n’avait pas encore

Un pas de plus, maître Hands, et je vous fais sauter la cervelle !

393

dépassé le tiers du trajet. À ce moment, un pistolet dans chaque main, je l’interpellai : - Un pas de plus, maître Hands, et je vous fais sauter la cervelle !… Les morts ne mordent pas, vous savez bien, ajoutai-je avec un ricanement.

fut de mon plein gré, et je suis en tout cas certain que je ne visai pas - mes pistolets partirent tous les deux à la fois, et tous les deux m’échappèrent des mains. Ils ne tombèrent pas seuls : avec un cri étouffé, le quartier-maître lâcha les haubans et plongea dans l’eau la tête la première.

Il s’arrêta aussitôt. Je vis au jeu de sa physionomie qu’il essayait de réfléchir, mais l’opération était si lente et laborieuse que, dans ma sécurité retrouvée, je poussai un éclat de rire. Enfin, et non sans ravaler préalablement sa salive, il parla, le visage encore empreint d’une extrême perplexité. Il dut, pour parler, ôter le poignard de sa bouche, mais il ne fit pas d’autre mouvement.

Chapitre 26, Israël Hands (d’après la traduction de Théo Varlet)

- Jim, dit-il, je vois que nous sommes mal partis, toi et moi, et que nous devons conclure la paix. Je t’aurais eu, sans ce coup de roulis ; mais moi je n’ai pas de chance, et je vois qu’il me faut mettre les pouces, ce qui est dur, vois-tu, pour un maître marinier, à l’égard d’un blanc-bec comme toi, Jim.

1. Quel sentiment éprouve Jim avant qu’Israël Hands ne tente de le tuer ? Qu’est-ce qui lui procure ce sentiment ? Lisez la page 391 pour répondre.

Je buvais ses paroles en souriant, aussi fier qu’un coq sur un mur, quand, tout d’une haleine, il ramena sa main droite parLe héros du roman d’aventudessus son épaule. Quelque res est un jeune enfant que ses chose siffla en l’air comme aventures mettent à l’épreuve une flèche ; je sentis un choc du monde des adultes. suivi d’une douleur aiguë, et Ses aventures sont un véritable me trouvai cloué au mât par apprentissage de la vie. On l’épaule. Dans l’excès de ma parle alors de récit initiatique. douleur et dans la surprise du moment - je ne puis dire si ce

QUESTIONS QUAND NOS YEUX SE RENCONTRÈRENT

2. Qu’est-ce qui montre, dans cette phrase, que le combat qui s’annonce est fortement inégal ? Pour quelles raisons ce combat est-il inégal ? 3. « Je serais tombé sans lutter pour défendre ma vie » Que signifie le verbe « tomber » ? 4. Qu’est-ce qui a empêché Jim de « tomber » ? 5. Quel geste sauve ensuite Jim ? Finalement, à quoi doit-il sa survie ?

394

LE COMBAT

c - Que signifie pourtant le mot « gâter » dans la phrase « Cet enfant a été gâté pour Noël » ?

6. Quelles sont les différentes étapes du combat ? 7. Par rapport à Hands, quels qualités et avantages possède Jim ?

LES VERBES DE MOUVEMENT

8. À quel moment le combat ressemble-t-il à un jeu ? Répondez en citant le texte.

On trouve de nombreux verbes de mouvement lors de ce combat (« se mouvoir », «se retourner», « s’élancer »...).

9. Jim se comporte-t-il comme un enfant ? Pourquoi ? Quel rôle cet épisode joue-t-il dans l’évolution de Jim ?

Trouvez tous les autres.

10. À quel moment le combat devient-il drôle ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte.

RÉDIGEZ Racontez un combat se situant sur le mât.

11. Relevez les nombreux détails qui montrent pourtant que la situation n’a vraiment rien de drôle. 12. De quelle façon le combat se termine-t-il ?

Pour cela, utilisez le vocabulaire que vous avez découvert (poulie, hauban, perroquet, etc.). Utilisez également des verbes de mouvement que vous avez relevés dans l’exercice précédent.

VOCABULAIRE GÂTER a - Cherchez dans un dictionnaire l’origine du mot « gâter ». Rappelez sa définition. b - Quel est le sens du verbe pronominal « se gâter » ?

395

« PIÈCES DE HUIT ! »

Débarrassé de Hands, la goélette en sécurité, Jim parvient à gagner la terre ferme. Il est impatient de rejoindre le fortin et ses compagnons afin de leur conter ses incroyables aventures.

Je fis le tour par l’extrémité est de la palissade, en me tenant tout contre, dans l’ombre, et, à un endroit propice, où les ténèbres étaient plus épaisses, je franchis la clôture.

C’est la nuit.

J

’arrivai enfin aux limites de la clairière. Son extrémité ouest était déjà baignée de clair de lune ; le reste, et le fortin même, reposait encore dans une ombre noire que rayaient de longues rainures de lumière argentée. De l’autre côté du fortin, un énorme feu s’était réduit en braises vives dont l’immobile et rouge réverbération formait un vigoureux contraste avec la blanche clarté de la lune. Pas un bruit humain, nul autre son que les frémissements de la brise. Je m’arrêtai avec beaucoup d’étonnement, et peut-être aussi un peu d’effroi. Ce n’était pas notre habitude de faire de grands feux : nous étions, en effet, par ordre du capitaine, assez regardants sur le bois à brûler, et je commençais à craindre que les choses n’eussent mal tourné en mon absence.

Pour plus de sûreté, je me tins à quatre pattes et rampai sans bruit vers l’angle de la maison. En approchant j’éprouvai un soudain et grand soulagement. Le bruit n’a rien d’agréable en soi, et je m’en suis souvent plaint, à d’autres moments ; mais en cette minute-là ce me fut une musique céleste que d’entendre mes amis ronfler ensemble, d’un sommeil si profond et paisible. Le cri maritime de la vigie, ce beau : « Tout va bien ! » ne parut jamais plus rassurant à mes oreilles. Néanmoins, une chose n’était pas douteuse : ils se gardaient de façon exécrable. Que Silver et ses amis fussent survenus maintenant au lieu de moi, pas une âme n’aurait vu lever le jour. « Voilà ce que c’est, pensai-je, d’avoir un capitaine blessé. » Et, une fois de plus, je me reprochai vivement de les avoir abandonnés dans ce danger avec si peu d’hommes pour monter la garde.

396

Cependant j’étais arrivé à la porte. Je m’arrêtai. Il faisait tout noir à l’intérieur, et mes yeux n’y pouvaient rien distinguer. Par l’ouïe, je percevais le tranquille bourdon des ronfleurs, et par intervalles un petit bruit, un trémoussement et un becquètement dont je ne pouvais déterminer l’origine. Les bras tendus devant moi, je pénétrai sans bruit. J’irais me coucher à ma place (pensais-je avec un petit rire muet) et m’amuserais à voir leurs têtes quand ils me découvriraient au matin. Mon pied heurta quelque chose de mou : c’était la jambe d’un dormeur, qui se retourna en grognant, mais sans se réveiller. Et alors, tout d’un coup, une voix stridente éclata dans les ténèbres : « Pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit ! » et ainsi de suite, sans arrêt ni changement, comme un cliquet de moulin. Le perroquet vert de Silver, Capitaine Flint ! C’était lui que j’avais entendu becqueter un morceau d’écorce ; c’était lui, qui, faisant meilleure veille que nul être humain, annonçait ainsi mon arrivée par sa fastidieuse rengaine ! Je n’eus pas le temps de me ressaisir. Aux cris aigus et assourdissants du perroquet, les dormeurs s’éveillèrent et bondirent. Avec un énorme juron, la voix de Silver cria : - Qui vive ?

Je tentai de fuir, me jetai violemment contre quelqu’un, reculai, et courus droit entre les bras d’un second individu, qui les referma et me retint solidement. - Apporte une torche, Dick, ordonna Silver, lorsque ma capture fut ainsi assurée. Et l’un des hommes sortit de la maison, pour rentrer presque aussitôt porteur d’un brandon enflammé.

Chapitre 27, « Pièces de huit ! » (d’après la traduction de Théo Varlet)

QUESTIONS À L’APPROCHE DU FORTIN 1. Quelle est l’atmosphère de ce début de texte ? 2. Par quels sentiments passe alors le narrateur en approchant du fortin ? Répondez en vous appuyant sur le texte.

DANS LE FORTIN 3. Une fois arrivé à la porte du fortin, que voit-il ? 4. Quels sens lui permettent de se repérer à l’intérieur du fortin ? 397

Jim est désormais « prisonnier » des pirates.

398

5. Jim se doute-t-il de quelque chose ? Quels indices auraient cependant dû l’alerter ? 6. À quel moment comprend-on que Jim s’est jeté dans la gueule du loup ? Quels mots l’annoncent ? 7. Une voix stridente éclata dans les ténèbres : « Pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit ! » • À quel temps est le verbe ? • Relevez le complément circonstanciel. • Comment sont rapportées les paroles ? Qui parle ? Quel rôle joue celui qui parle ? 8. À quel moment la lumière apparaît-elle ? Pourquoi est-ce à ce moment précis ?

Afin de préserver le suspense, le narrateur choisit de raconter l’histoire selon le point de vue du personnage : il ne raconte que ce voit et pense le personnage. S’il ne voit rien, le lecteur non plus. C’est le point de vue interne.

RÉDIGEZ Vous êtes dans le noir. Racontez votre arrivée dans une pièce où vous attend un personnage que vous n’attendez pas. Utilisez de nombreux verbes de mouvement. Par l’ouïe, l’odorat ou le toucher, dites ce que vous percevez. Ne révélez la présence d’un auINTERACTIF 8.8 Rédigez tre personnage qu’au dernier moet envoyez votre travail ment de votre texte.

399

RÉDACTION

SUJET Après avoir trouvé le trésor, tous sont repartis, sauf trois des pirates. Racontez la première journée de ces trois pirates abandonnés sur l'île. Imaginez comment se passe la journée de ces pirates. Ils viennent de se réveiller, ils ont probablement bu beaucoup de rhum, etc. Que pensent-ils ? Que font-ils ? Utilisez l'imparfait, le plus-que-parfait, le passé simple pour raconter votre histoire.

BARÈME Le texte est lisible, sans ratures : 2 points Le texte est composé de paragraphes : 2 points Le texte est correctement ponctué : 2 points L'orthographe lexicale est correcte : 2 points L'orthographe grammaticale est correcte : 2 points L'imparfait, le plus-que-parfait et le passé simple sont utilisés et correctement conjugués : 2 points • La rédaction fait le récit de cette première journée : 3 points • L'élève utilise ses connaissances du roman pour enrichir son histoire : 3 points • Le vocabulaire est varié, riche ; le style, agréable à lire : 2 points • • • • • •

400

REMERCIEMENTS

Je voudrais chaleureusement remercier toutes les personnes sans lesquelles je n’aurais eu ni le courage, ni trouvé les moyens de faire ce manuel. Ce manuel - issu du crowdfunding - leur est dédié. Depuis que j’écris des manuels, je rencontre de ces individus qui œuvrent sans en tirer aucune reconnaissance, et qui ont parfois souhaité garder l’anonymat. Que tous soient chaleureusement remerciés.

Christophe Herlory, Anne Andrist, Claire Marotine, Lionel Maurel, Stéphane Pouyaud, Anne Pénicaud, Tony P., David Hébert, Pierrick André, Gabriel Scherer, Antoine Diamant-Berger, Patrick Berthault, Céline Fédou, Catherine Herlory, Jean-Marie Chassany, Josiane Bicrel, Estelle Mayet, Jean-Frédéric Bachy, Ticeman, Didier Villers, Jean-Marc Roosz, Solen Lahaye Sibiril, Jean-Philippe Douet, Nicolas Mey, Élodie A., Alan Crevon, Nathalie Becoulet, Marie Volta, Mikaël Guerriero, Bastien Schmitt, Romain Sertelon, Geoffrey Galinaud, Nolwenn Houry, Jacques Houry, Sophie de Abreu, Céline Rondreux, Jérôme Dumont, Laura Klein, Philippe Minzière, Geneviève Royer, François Lamoureux, Denise Pierrot, Enora Burlot, Thomas Fourmeux, Erwann Houry, Chourmette, Sarah Herlory, David Eble, Framasoft, Stéphanie de Vanssay, Christine Fiasson, Emmanuel Dewaele, Stéphanie Houry, Jérôme Choain, Cyrille Largillier, Christian Ducass, Jean-Max Reymond, Véronique Favre, Éric Vigo, Valérie Felder, Coralie Ulysse, Fred Sauzeau, Emmanuel Quatrefages, Matthieu Marc, Laurent Gruber, Maxime Folschette, Brice Rothschild, Gwenvred Latimier, Emmanuelle Helly, Gwenvred, Eric Parthuisot, Évelyne Viret, Lyclic, Virpeen, Julien Couland, Steven Leroux, Yves Clavier, Nicolas Koch, Christophe Le Guelvouit, Sylvie Barrat, Suzy Sergent-Fleury, Jean-Marc Poulard, Jacques-Olivier Martin, Anne Coupannec, Daniel Bourrion, Pierre-Yves Gosset, Jean-Francois Chaumont, Jean-Michel Crosnier, Xian Xanakis, Anne-Marie Patenotte, Cynthia Bertrand, Marie Joncquez, C. Brisset, Sylvie Barrat, Petit prof, Frédéric Abadie, Stéphanie Pleyer, Isabelle Bougault, Sandra Dupuis cdi

LIRE LE MANUEL

Tapotez sur certaines images pour afficher des informations supplémentaires.

Touchez les mots en gras pour faire apparaître le glossaire.

Tapotez sur un mot pour faire apparaître différentes possibilités.

Prenez des notes pour répondre directement dans le manuel. cdii

LICENCE

Ce manuel est sous licence CC BY-SA. Cela signifie que vous pouvez partager, reproduire et communiquer cette œuvre, pour toute utilisation, y compris commerciale. Selon les conditions suivantes : Attribution — Vous devez créditer l'Œuvre, intégrer un lien vers la licence et indiquer si des modifications ont été effectuées à l'Œuvre. Vous devez indiquer ces informations par tous les moyens possibles, mais vous ne pouvez pas suggérer que l'Offrant vous soutient ou soutient la façon dont vous avez utilisé son Œuvre. Partage dans les Mêmes Conditions — Dans le cas où vous transformez, ou créez à partir du matériel composant l'Œuvre originale, vous devez diffuser l'Œuvre modifiée dans les mêmes conditions, c'est-à-dire avec la même licence avec laquelle l'Œuvre originale a été diffusée.

Contact cdiii

DU MÊME AUTEUR

Téléchargez le manuel de sixième

Téléchargez le manuel de quatrième

404

LES ILLUSTRATIONS

VIDÉO DE PRÉSENTATION • Adoubement http://thenounproject.com/term/knight/18620/

• Ballon http://thenounproject.com/term/hot-air-balloon/776/ • Crâne http://thenounproject.com/term/skull-and-crossbones/12740/

• Renart http://thenounproject.com/term/fox/4144/ • Aveugles http://thenounproject.com/term/low-vision-access/717/

CHAPITRE I

• Homme http://thenounproject.com/term/man/2/

• L’accolade d’Edmund Blair Leighton http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Edmund_blair_leighton_acco lade.jpg

• Théâtre et masques http://thenounproject.com/term/theater/15210/

• L’empire romain (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:476eur.jpg

• Clochard http://thenounproject.com/term/hobo/20565/

• La chanson de Roland (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Merson_Gautier_Chanson_d e_Roland.jpg 405

• Yvain, le chevalier au lion (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Yvain-dragon.jpg • Guillaume IX d’Aquitaine (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:BnF_ms._12473_fol._128_-_ Guillaume_IX_d%27Aquitaine_(2).jpg • Tristan et Iseult (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leighton-Tristan_and_Isolde1902.jpg • Notre-Dame de Paris (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:HugoHunchbackNotreDame 02.jpg?uselang=fr • Première croisade (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Godfrey_of_Bouillon_and_lea ders_of_the_first_crusade.gif • La découverte de l’Amérique (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Columbus_Taking_Possessio n.jpg • La bataille de Roncevaux http://commons.wikimedia.org/wiki/File:BLW_Tapestry,_The_Battle_of _Roncevaux.jpg?uselang=fr • Chevaliers à l’épée http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8514426f/f10.item

• Bataille de Poitiers de Charles de Steuben http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Steuben_-_Bataille_de_Poitie rs.png • Olifant http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Horn_of_Saint_Blaise,_11001200_AD,_South_Italy_or_Sicily,_ivory_-_Cleveland_Museum_of_Art_ -_DSC08529.JPG • La mort de Roland http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mort_de_Roland.jpg • Charlemagne d’Albrecht Dürer http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Charlemagne-by-Durer.jpg • Roland sonnant le cor http://www.gutenberg.org/ebooks/11951 • Le Chevalier à la Croisée des Chemins http://commons.wikimedia.org/wiki/File:19-v_2h_Vasnetsov.jpg • Lancelot passant le pont de l’Épée http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lancelot_passant_le_pont_d e_l%27Épée.jpg • Perceval http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Boys_King_Arthur_-_N._C._ Wyeth_-_p214.jpg?uselang=fr • Détail du Portement de croix de Jérôme Bosch http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hieronymus_Bosch_056.jpg 406

• Chevalier http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b69345865.r=chevalier.langFR

• Mélusine http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Melusinediscovered.jpg

• Épée http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sword_parts_no_tags.svg

• La fontaine de Barenton http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mabinogion_-_Owain_or_Cyn on_shelter_from_a_hailstorm.jpg

• Ophélie de John Waterhouse http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ophelia_1910.jpg • Don Quichotte de Gustave Doré http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gustave_Doré_-_Miguel_de_ Cervantes_-_Don_Quixote_-_Part_1_-_Chapter_1_-_Plate_1_%22A_ world_of_disorderly_notions,_picked_out_of_his_books,_crowded_in to_his_imagination%22.jpg • Le Chevalier, la Mort et le Diable d’Albrecht Dürer http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Duerer_-_Ritter,_Tod_und_Te ufel_(Der_Reuther).jpg

• Le griffon http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b69515483 • Le phénix http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Phoenix-Fabelwesen.jpg?use lang=fr • La table ronde http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Holy-grail-round-table-bnf-m s_fr-116F-f610v-15th-detail.jpg

• Saint Georges terrassant le dragon de Paolo Uccello http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Paolo_Uccello_047b.jpg

• Calice http://commons.wikimedia.org/wiki/File:The_Antioch_Chalice,_first_h alf_of_6th_century,_Metropolitan_Museum_of_Art.jpg

• Tournoi de chevaliers http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Boys_King_Arthur_-_N._C._ Wyeth_-_p246.jpg?uselang=fr

• Aubépine http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Crataegus_monogyna_Sturm _08004.jpg?uselang=fr

• La Quête du Saint Graal http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84584343/f7.item

• Un chevalier et sa dame http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Meister_der_Manessischen_ Liederhandschrift_001.jpg

• La Légende de saint Julien l'Hospitalier http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6136494k/f4.image 407

• Chevalier blond (Codex Manesse) http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me diaviewer/File:Codex_Manesse-Minnesänger_1.jpg

• Dames http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/32/Codex_Manes se_204r_Von_Scharpfenberg.jpg

• Roi (Codex Manesse) http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me diaviewer/File:Codex_Manesse_Heinrich_VI._(HRR).jpg

• Château de Beynac http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Beynac-et-Cazenac_-_Châte au_de_Beynac_-_PA00082380_-_031.jpg

• Tonsure (Codex Manesse) http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me diaviewer/File:Codex_Manesse_285r_Rost_Kirchherr_zu_Sarnen.jpg

• Chevalier en 3D https://3dwarehouse.sketchup.com/model.html?id=a2c6a4721b387 10818ea8690b1cec9c1

• Dame (Codex Manesse) http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a8/Codex_Manes se_Gottfried_von_Neifen.jpg

• Château de Castelnaud http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Vue_d'ensemble_Château_d e_Castelnaud.jpg

• Échecs (Codex Manesse) http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me diaviewer/File:Meister_der_Manessischen_Liederhandschrift_004.jp g

• Le Moyen-âge et la Renaissance http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f610.image

• Banquet (Codex Manesse) http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me diaviewer/File:Codex_Manesse_308v_Steinmar.jpg • Combattants http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me diaviewer/File:Codex_Manesse_Albrecht_von_Haigerloch.jpg

• Le Moyen-âge et la Renaissance http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f614.image • Le Moyen-âge et la Renaissance http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f630.image • Le Moyen-âge et la Renaissance http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f634.image • Le Moyen-âge et la Renaissance http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f638.image 408

• Le Moyen-âge et la Renaissance http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f642.image • Le Moyen-âge et la Renaissance http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f646.image • Le Moyen-âge et la Renaissance http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f648 • Le Moyen-âge et la Renaissance http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f654.image

• Saladin (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Saladin_attacks_Jaffa_crusa des.jpg • Saint Louis (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rouget_-_Saint_Louis_média teur_entre_le_roi_d%27Angleterre_et_ses_barons_(23_janvier_1264) .jpg • Pierre de Saint-Cloud http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pierre_de_Saint-Cloud.jpg?u selang=fr

CHAPITRE II

• Un clerc http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f110.item

• Renard dans la neige de Gustave Courbet http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fox_In_The_Snow_-_Courbet _(1860).JPG

• Adam et Ève de Lucas Cranach l’ancien http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lucas_Cranach_d._Ä._-_Ada m_and_Eve_-_WGA05625.jpg

• Roman de Renart (vidéo) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f48.item

• Le Roman de Renart http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f48.planchecontact

• Roman de Renart (vidéo) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60009654/f14.item

• Animal lisant http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60009654/f47.item

• Philippe II (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Naissance_Philippe_II.jpg

• Manuscrit http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f50.item • Tiécelin volant un fromage http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f37.image 409

• Le renard et le corbeau http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5426266t/f7.image

• Le Renard et le Bouc http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54338578/f24.image

• Renart fait le mort http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f23.image

• Combat de Renart et d’Ysengrin http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Reineke_21A.jpg

• Renart et les pêcheurs http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f24.image

• Renart blesse Ysengrin http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60009654/f22.item

• Renart repart avec les anguilles http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f25.image

• Combat de Renart et d’Ysengrin http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65779189/f203.image

• Le renard et le paysan http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f310.item

• Pet (vidéo) http://thenounproject.com/term/farting-and-walking-away/30779/

• Un renard http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/df/Fox_study_6.jp g

• Chaise (vidéo) http://thenounproject.com/term/chair/23790/

• Ysengrin pris dans la glace http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Reineke_18A.jpg?uselang=fr • Renart dans le puits http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f89.image • Le puits http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f88.image • Renart et Ysengrin dans le puits http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f90.image

• Pied (vidéo) http://thenounproject.com/term/foot/67773/ • Meurtre (vidéo) http://thenounproject.com/term/chalk-outline/15236/ • Boire (vidéo) http://thenounproject.com/term/drink/21412/ • Balai (vidéo) http://thenounproject.com/term/broom/30688/

410

• Perplexe (vidéo) http://thenounproject.com/term/man/53704/

CHAPITRE III • L’escamoteur http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hieronymus_Bosch_051.jpg • Scène de foire (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Scène_de_foire_-_ca_1400__BNF_Fr12559_f167.jpg • Jongleurs (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Juglar.jpg • La peste noire (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Smallpox01.jpg • La bataille de Crécy (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Crécy_-_Grandes_Chronique s_de_France.jpg • La Farce de maître Pathelin (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:La_Farce_de_Maître_Pathelin .png • Vieille femme de Pieter Bruegel l'Ancien http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pieter_Bruegel_d._Ä._001.jp g?uselang=fr

• Vache noire et blanche de Carlo Dalgas http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Carlo_Dalgas_-_Black_and_ white_cow_standing._Study._-_Google_Art_Project.jpg • Enluminure représentant les trois ordres http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cleric-Knight-Workman.jpg • Illustratrion du codex Manesse http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Codex_Manesse_113v_Hess o_von_Reinach.jpg • La Parabole des aveugles de Pieter Brueghel l'Ancien http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pieter_Bruegel_the_Elder_-_ The_Parable_of_the_Blind_Leading_the_Blind_-_WGA3511.jpg • Foire de Champagne au XIIIe siècle http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Foire_de_Champagne_XIIIe.j pg • Belphégor http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Belphegor.jpg?uselang=fr • L’art de péter http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Art-de-peter.jpg • Le triomphe de la mort de Pieter Bruegel l'Ancien http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Thetriumphofdeath.jpg • Représentation d’un mystère http://fr.wikimini.org/wiki/Théâtre_au_Moyen_Âge 411

• Perdrix d’Archibald Thorburn http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Archibald_Thorburn_French_ partridge_and_chicks_1915.jpg?uselang=fr

• Étude de Léonard de Vinci sur le corps humain (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Da_Vinci_Vitruve_Luc_Viatour .jpg

• L’ascension du ciel de Jérôme Bosch http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hieronymus_Bosch_013.jpg? uselang=fr

• François 1er (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:François_Ier_Louvre.jpg

• Le reniement de saint Pierre de Caravage http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Caravaggio_denial.jpg • L’incrédulité de saint Thomas de Caravage http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Caravage_-_L%27incréd ulité_de_Saint_Thomas.jpg • La Conversion de saint Paul de Caravage http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Caravaggio_-_Conversione_ di_San_Paolo_(Odescalchi).jpg • Rossignol http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nachtigall1.jpg

• Gargantua (vidéo) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040342n.r=gargantua.langFR • Pantagruel http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65346187/f139.image • Les Grandes et inestimables Chroniques de l’énorme géant Gargantua http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gargantua.JPG • François Rabelais http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Francois_Rabelais_-_Portrait. jpg • Anathomia ossium corporis humani http://www2.biusante.parisdescartes.fr/img/?refphot=00541&mod=s

CHAPITRE IV • L’imprimerie (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Presse_xylographie.jpg

• L’enfance de Gargantua de Gustave Doré http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gustave_Doré-L%27Enfance _de_Gargantua.jpg?uselang=fr • Naissance de Gargantua http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f38.image 412

• Gargantua naît par l’oreille http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f39.image

• Son âme était dans la cuisine http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f75.image

• Naissance d’Adonis http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ngv,_maiolica_di_urbino,_pia tto_con_mirna_partorisce_adone,_1550.JPG

• Tubal Holoferne http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f63.image

• Léda et le cygne de Giovanni Francesco Melzi http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leda_Melzi_Uffizi.jpg • Extrait des Voyages de Gulliver http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gullivers_travels1939.ogg • Arrivée de Christophe Colomb http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Columbus_Taking_Possessio n.jpg • Château de Chambord http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Chambord_Castle_Northwest _facade.jpg • Le massacre de la Saint-Barthélemy http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Francois_Dubois_001.jpg • Gargantua de Gustave Doré http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gargantua02.jpg • Gargantua (édition de 1542) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040342n/f94.image.r=gargantu a

• L’appétit venait http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f89.image • Après souper http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f91.image • Gargantua assène de l’épée à deux mains http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f94.image • Gargantua monte à la corde http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f93.image • Gargantua observe la face du ciel http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f95.image • Nature morte avec une tarte à la dinde (de Pieter Claesz) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Still_Life_with_Turkey_Pie_16 27_Pieter_Claesz.jpg • L’enfance de Pantagruel http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Doré,_L%27enfance_de_Pan tagruel_(The_childhood_of_Pantagruel).jpg • Pantagruel, roi des Dipsodes http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10403469.r=pantagruel.langFR 413

• Pantagruel en armure http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272135s/f5.image

• Hernani à la Comédie-Française http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Victor_Hugo-Hernani(2).jpg

• Pantagruel frappant les géants de Gustave Doré http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86000454/f167.image • Le portefaix et le rôtisseur de Gustave Doré http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86000454/f221.image

• Carte de Paris http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Map_of_Paris_by_Claes_Jan sz._Visscher_-_Harold_B._Lee_Library.jpg

• Fou http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Heinrich_Vogtherr_d._J._Sch alksnarr.JPG • Panurge et le marchand http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86000454/f252.image • Les moutons de Panurge http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65057486/f12.image.r=gargantu a

CHAPITRE V • Scapin et Crispin http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Honoré_Daumier_003.jpg • Molière (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Molière_-_Nicolas_Mignard_( 1658).jpg

• Hôtel de Bourgogne http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hôtel_de_Bourgogne_-_interi or_1767_-_PA_Wille_the_younger_-_NGO3p862.jpg?uselang=fr • Le théâtre du Marais http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042830/f190.image • Le Cid http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8436987s • Décor du premier acte d’Andromède http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042830/f212.image • Théâtre du Palais-Royal http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Théâtre_du_Palais-Royal_Par is_1er_005.JPG • Le ballet comique de la reine http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042830/f204.image • L’hôtel Guénégaud http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jeu_de_Paume_de_la_Boute ille_-_location_on_the_1652_Gomboust_map_of_Paris.jpg 414

• La Comédie-Française http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Comédie_Française_colonne s.jpg • Intérieur de la Comédie-Française http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Comédie-Française_(Odéon) _long_section_in_perspective,_2d_design,_drawing_by_de_Wailly_1 776_-_Braham_1980_p100.jpg • La kermesse http://commons.wikimedia.org/wiki/File:David_Vinckboons_Die_Baue rnkirmes.jpg • Le malade imaginaire de Moreau le jeune http://commons.wikimedia.org/wiki/File:LeMaladeImaginaire.jpg • Le Malade imaginaire mis en scène par Pierre Boutron http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9002406s/f22.item • Le malade imaginaire d’Henri Daumier http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Malade_imaginaire.jpg • Le malade imaginaire représenté dans le Jardin de Versailles http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84052009.r=malade+imaginaire. langFR • L’Avare (photographie de Daniel Cande) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90025687/f47.item • L’avare de Marevéry http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53049746j.r=l%27avare.langFR

• La mort vient surprendre un avare occupé à compter son trésor http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84022397.r=l%27avare.langFR • Géronte et Scapin http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5456317h/f691.image • Scapin http://commons.wikimedia.org/wiki/File:SAND_Maurice_Masques_et _bouffons_08.jpg • Galère http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Venice_galley_rowing_alla_s ensile1.jpg • Les Fourberies de Scapin (1671) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8610792g/f1.image.r=scapin • L’Amour médecin http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6183678m/f27.image • L’Amour médecin http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6183678m/f18 • M. Jourdain http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le-bourgeois-gentilhomme.j pg • Homme de qualité http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8406601d.r=histoire+du+théâtre .langFR 415

• Que diable allait-il faire dans cette galère ? http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9006705n.r=+Fourberies+de+S capin.langFR • Le bourgeois gentilhomme http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9078497d/f45.item • Grenouille http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5426257v/f2.image • Louis XIV à la mandoline http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52502200s/f5.item • Bal masqué http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nicolas_Cochin_Masked_Bal l_1745.jpg • Argan http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9002406s/f7.item • Le paysan http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f38.item • Chrysalde et Arnolphe http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9068608t/f19.item • Géronte http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90623560/f10.item

• Le Médecin volant http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9064728p/f8.item • Sganarelle bâtonné http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f66.item • Sganarelle http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f58.item • Scapin http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90020584/f109.item • Agnès et Arnolphe http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9068608t/f56.item • Tartuffe et Elmire http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9077275t/f5.item • Arnolphe en colère http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9068608t/f35.item • L’avare et son cocher (ou supposé tel) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90025687/f68.item • L’avare http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9062350h/f76.item • Alain et Georgette (si c’est bien eux) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9060387x/f24.item

• Le notaire (ou supposé tel) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9068608t/f84.item 416

• Sganarelle http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f22.item • Harpagon et Valère (je crois que c’est lui) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9062350h/f9.item

CHAPITRE VI • Le poète voyageur de Gustave Moreau http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Poète_voyageur.jpg

• Dom Juan http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58447228/f24.image

• Charles d'Orléans (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Charles_Ier_d%27Orléans.jp g

• Scapin http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5840250m/f22.image

• Joachim Du Bellay (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Joachim_Du_Bellay.jpeg

• Le misanthrope (photographie de Daniel Cande) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9064679n/f70.item

• Jean de La Fontaine (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:LaFontaineMontserat.jpg

• Dario Fo http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f21.item

• Victor Hugo (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hugo_Deveria.jpg

• Masque d’esclave http://commons.wikimedia.org/wiki/File:NAMA_Masque_esclave.jpg

• Louisew Ackermann (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Louise-Victorine_Ackermann. jpg

• Les spectateurs sur le théâtre (page de gauche) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6447630n/f22 • Les spectateurs sur le théâtre (page de droite) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6447630n/f23.image

• Charles Baudelaire (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Étienne_Carjat,_Portrait_of_C harles_Baudelaire,_circa_1862.jpg • Albert Glatigny (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Albert_Glatigny.jpg • Arthur Rimbaud (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rimbaud.PNG 417

• Carte du monde http://commons.wikimedia.org/wiki/File:World_Map_1689.JPG

• Comète http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/68/Augsburger_W underzeichenbuch%2C_Folio_65.jpg?uselang=fr

• Les âges de la vie de Caspar David Friedrich http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Caspar_David_Friedrich_013 .jpg

• La comète de Halaey http://commons.wikimedia.org/wiki/File:AnimatedOrbitOf1PHalley.gif

• Statue de Joachim du Bellay http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ancenis_-_Statue_Joachim_ du_Bellay.jpg?uselang=fr

• Comète observée depuis les boulevards http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Watching_the_Comet,_on_th e_Boulevards,_1857.jpg

• Paysage avec les ruines du mont Palatin à Rome de Pierre Paul Rubens http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Peter_Paul_Rubens_-_Lands cape_with_the_Ruins_of_Mount_Palatine_in_Rome_-_WGA20394.jp g?uselang=fr

• Rimbaud (dessin de Verlaine) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rimbaud_par_Verlaine.jpeg? uselang=fr

• Claudio et Isabella http://commons.wikimedia.org/wiki/File:William_Holman_Hunt_-_Clau dio_and_Isabella_-_Google_Art_Project.jpg • Matin de la bataille d’Azincourt http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Morning_of_the_Battle_of_Ag incourt,_25th_October_1415.PNG?uselang=fr

• Portrait de Rimbaud http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rimbaud_Carjat.jpg • Les deux corbeaux http://commons.wikimedia.org/wiki/File:The-Twa-Corbies.jpg • L’hirondelle et les petits oiseaux http://commons.wikimedia.org/wiki/File:La_Fontaine004.JPG

• Môle http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Breakwater3_(PSF).jpg

• Cimetière sous la neige http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Caspar_David_Friedrich_052 .jpg?uselang=fr

• Déménagement d’un brick à Marseille http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Alphonse_Moutte_Décharge ment_d%27un_brick_à_Marseille.jpg

• Léopoldine Hugo http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Maison_de_Victor_Hugo_Leo poldine_Chatillon_27122012.jpg?uselang=fr 418

• Houx http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ilex_aquifolium.jpg

CHAPITRE VII

• Sengbe Pieh http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sengbe_Pieh.jpg

• Jules Verne par Félix Nadar http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Félix_Nadar_1820-1910_port raits_Jules_Verne.jpg

• Abolition de l’esclavage http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Biard_Abolition_de_l%27escl avage_1849.jpg

• Vingt mille lieues sous les mers (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Title_page_of_Vingt_mille_lie ues_sous_les_mers.jpg?uselang=fr

• Marceline Debordes-Valmore http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Marceline_Debordes-Valmor e_1.jpg

• Voyage au centre de la Terre (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Journey_to_the_Center_ of_the_Earth%27_by_Édouard_Riou_32.jpg?uselang=fr

• Guillaume Apollinaire http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1049438w/f20.image.highres

• Le Tour du monde en quatre-vingts jours (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Houghton_Typ_815.74.8682_ -_Le_tour_du_monde_en_quatre-vingts_jours.jpg

• Mon cœur (calligramme) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1049438w/f66.image.r=calligra mmes%20Apollinaire • Les images de hiéroglyphes (livre des morts, stèle de l'Ancien Empire au musée du Louvre) ont été généreusement offertes par Nicolas Koch • La dive bouteille http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b22000611.r=rabelais+cinquiesm e+livre.langFR • Calligramme http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Calligramme.jpg

• L’île Feydeau http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90019155/f2.item • Le Petit parisien (supplément littéraire) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9101495.image • L’Île mystérieuse http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65773209/f9.image.r=l%27île%2 0mystérieuse.langFR • Ballon Phoenix http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ballon_Phoenix.jpg 419

• Les débuts de l’aérostation http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Early_flight_02561u.jpg?usel ang=fr • L’Invasion de la mer http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566970p/f10.image.r=jules%20 verne • Un Capitaine de quinze ans http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65773684/f6.image • Deux ans de vacances http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6578062x/f8.image • Le Village aérien http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6578062x/f8.image • LÎle à hélice http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6133811r/f8.image

• Hector Servadac http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65775059/f6.image • Robur le conquérant http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6512278z/f10.image.r=jules%20 verne • Un hivernage dans les glaces http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6535803s/f7 • Vingt mille lieues sous les mers http://commons.wikimedia.org/wiki/File:20000_squid_Nautilus_door.j pg?uselang=fr • Vingt mille lieues sous les mers http://commons.wikimedia.org/wiki/File:20000_squid_holding_sailor.j pg • Construction des briques http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65773209/f121.image

• Le Château des Carpathes http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6578041r/f2.image.r=jules%20v erne

• L’ascenseur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65773209/f512.image

• Cinq semaines en ballon http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8600252z/f9.image

• Vingt mille lieues sous les mers (première de couverture) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6577310x/f1.image

• De la terre à la lune http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8600253c/f13.image

• Pieuvre http://commons.wikimedia.org/wiki/File:LA2-NSRW-3-0399.jpg

420

• Manuscrit de Vingt mille lieues sous les mers htp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530672973/f12.item

• Le tour du monde en 80 jours http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Around_the_World_in_Ei ghty_Days%27_by_Neuville_and_Benett_19.jpg?uselang=fr

• Le cerf-volant http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Two_Years%27_Vacation %27_by_Léon_Benett_69.jpg

• Locomotive http://commons.wikimedia.org/wiki/File:JNR-5540a.JPG?uselang=fr

• Le pont (in Le Tour du monde en quatre-vingts jours) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Around_the_World_in_Ei ghty_Days%27_by_Neuville_and_Benett_45.jpg

• Carte du monde http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Beers_Ulster_County_Atlas_ Page006-007.jpg

• Sneffels http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Arnarstapi_(1).jpg

• Phileas Fogg http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou rs/Chapitre_1

• Amazing stories http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Amazing_Stories_June_1926 .jpg?uselang=fr • Quetzalcoatlus http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Quetzalcoatlus.jpg?uselang= fr • Le Monde perdu https://archive.org/details/lost_world • Les runes http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Journey_to_the_Center_ of_the_Earth%27_by_Édouard_Riou_05a.png

• Le canal de Suez http://commons.wikimedia.org/wiki/File:SuezCanalKantara.jpg?usela ng=fr • Steamer http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou rs/Chapitre_9 • Passepartout sur l’éléphant http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou rs/Chapitre_14 • Passepartout aide http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou rs/Chapitre_18 421

• Ville indigène http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou rs/Chapitre_22

• Robert Louis Stevenson (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Robert_Louis_Stevenson_Kn ox_Series.jpg?uselang=fr

• Passepartout faillit passer à travers http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou rs/Chapitre_25

• L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde (vidéo) http://en.wikipedia.org/wiki/File:Jekyll-mansfield.jpg

• Troupeau de bisons http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou rs/Chapitre_26

• Voyage avec un âne dans les Cévennes (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Travels_with_a_Donkey_in_th e_Cévennes_-_frontispiece.jpg?uselang=fr

• De la terre à la lune http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8600253c/f131.image

• Stevenson et sa famille à Samoa (vidéo) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Stevenson_vailima.jpg?usela ng=fr

• Le voyage dans la lune https://archive.org/details/GeorgesMliis1902VoyageDansLaLuneHan dColored

• Boucaniers http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Blackbeard,_Buccaneer_-_C over_(level).jpg

• Voyage au centre de la terre http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Voyageaucentrede00vernuof t_raw_0119_1.png

• Robert Louis Stevenson http://en.wikipedia.org/wiki/File:Robert-louis-stevenson.jpg • Olivia de Havilland & Errol Flynn (Captain Blood) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Olivia_de_Havilland_and_Err ol_Flynn_in_Captain_Blood_trailer.JPG?uselang=fr

CHAPITRE VIII • Couverture de L’Île au trésor http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Treasure_Island-Scribner%27 s-1911.jpg

• Les Clients du Bon Chien jaune http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Frontispice1.jpg?uselang=fr

422

• Les Révoltés de la Bounty http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Poster_for_Mutiny_on_the_B ounty.jpg?uselang=fr • L’Île au trésor (1920) http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/77/Poster_-_Treas ure_Island_%281934%29_01_colour_edit.jpg • Le Neptune http://commons.wikimedia.org/wiki/ File:Hiszpański_galeon_z_filmu_Piraci.jpg • Le Black Pearl http://commons.wikimedia.org/wiki/File:BlackPearl.jpg?uselang=fr • Bateau utilisé pour le film Pirates de Roman Polanski http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pirates,_Roman_Polanski,_b oat_Genova_2.jpg?uselang=fr • Billy Bones http://en.wikisource.org/wiki/File:TI-billy.jpg • La carte http://fr.wikisource.org/wiki/LÎle_au_trésor_(trad._Varlet) • Le tonneau de pommes http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Treasure-island01.png • Talk like a pirate https://en.wikipedia.org/wiki/File:Talk_Like_a_Pirate_Day.png

• Portrait de pirates https://en.wikipedia.org/wiki/File:Pirateguys_portrait_2005HR.jpg • Préparation http://commons.wikimedia.org/wiki/File:TI-PreparingFormutiny.jpg • Treasure island http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Treasure_Island_title_1911.jp g • L’attaque du fortin http://commons.wikimedia.org/wiki/File:TI-stockade.jpg • L’arrivée sur l’île http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Treasure_Island_(1920)_-_1.j pg • La capture de Barbe-Noire http://commons.wikimedia.org/wiki/File:The_Capture_of_the_Pirate_ Blackbeard.jpg • Couverture (édition Hetzel) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566382t/f14.image • Jim tient la barre http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566382t/f235.image • Jim et Israël Hands http://en.wikisource.org/wiki/File:TI-Israel.jpg

423

• Jim prisonnier http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566382t/f279.image • John Silver https://archive.org/details/treasureisland00stev2

GLOSSAIRE • Arquebuse http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Harquebus_(PSF).png • Bêche http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bêche.jpg • Binette http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hoe_2.jpg • Bretèche http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Courçon1.1.JPG • Cabestan http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Capstan2_(PSF).jpg?uselang =fr • Canepetière http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tetrax_tetrax.jpg

• Cithare http://commons.wikimedia.org/wiki/File:2012-03-04-Trachselwald_(F oto_Dietrich_Michael_Weidmann)_003.JPG?uselang=fr • Dague http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Dagger.png • Dais http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Taddeo_Zuccari_003.jpg?us elang=fr http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Statue_saint_Austremoine.jp g?uselang=fr • Épinette http://commons.wikimedia.org/wiki/File:N77210_-_Spinett_-_Benjami n_Slade_-_foto_Olav_Nyhus.jpg • Gantelets http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gantelets.jpg • Goélette http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sailing_boat_-_Flickr_-_Joost _J._Bakker_IJmuiden.jpg?uselang=fr • Griffon http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Griffin_(PSF).png • Hallebardes http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lviv_-_Arsenal_-_26.jpg

424

• Harpies http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Harpy.jpg?uselang=fr • Haubert http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bayeux_haubert.JPG • Joute http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tournament_bavarian_engra ving.png?uselang=fr • Lavement (clystère) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Clystère_Museu_Nacional_d o_Azulejo.JPG • Lichen http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lichen_ag1.jpg?uselang=fr • L’ichthyosaurus http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ichthyosaurus_BW.jpg • L’hydre de Gustave Moreau http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hercules_and_the_Lernaean _Hydra,_1875-1876,_by_Gustave_Moreau_-_Art_Institute_of_Chicag o_-_DSC09590.JPG?uselang=fr

• Mobilisation http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9b/Ordre_de_Mob ilisation_générale_2_août_1914.jpg • Moyen Âge (Europe) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Europe_mediterranean_1190 .jpg • Pape Alexandre VI http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pope_Alexander_Vi.jpg • Piédestal http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Statue_Henri_IV_Pont_Neuf.j pg?uselang=fr • Plesiosaurus http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Plesiosaurus_3DB.jpg • Poulies http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Poulie_bateau.jpg?uselang=f r • Rapière (première moitié du XVIIe siècle) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rapiere-Morges-kitsch.jpg

• Luth (détail du tableau Les Ambassadeurs de Hans Holbein le Jeune) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hans_Holbein_d._J._030.jpg

• Sarcloir http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Weeder.jpg

• Malle-poste http://fr.wikipedia.org/wiki/Mail_coach#mediaviewer/File:Royalmailco ach.jpg

• Sarrasins http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Steuben_-_Bataille_de_Poitie rs.png 425

• Serfouette http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hoe2.jpg • Vergue (matelots sur les vergues d'un grand navire) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tarangini_3.JPG • Vielle http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hurdy-Gurdy.jpg • Viole (Madame Henriette, fille de Louis XV, jouant de la basse de viole, par Jean-Marc Nattier) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jean-Marc_Nattier_003.jpg • Vouivre (Liber Floridus) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Wyvern_Liber_Floridus.jpg?u selang=fr

ICÔNES • Texte http://thenounproject.com/term/edit/37133/ • Boîte http://thenounproject.com/term/box/3543/ • Main http://thenounproject.com/term/pointing/12250/

426

À FLEUR DE TERRE Sur le sol.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

À JOUER DE MAUVAIS PERSONNAGES À avoir le mauvais rôle, à faire mauvaise figure.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

À L'AIDE DE CETTE MACHINE Par ce moyen.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

ABRUPTE Escarpée, raide.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

ACCOUTUMÉ Habitué.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

ACCULÉ Se trouver dans un endroit sans issue.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

ÂCRE Qui est irrite ou brûle la gorge.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

AÉROPLANE Avion.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

AFFLIGÉ Triste, chagriné.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

AFFLIGEANT Attristant, douloureux.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

AFFÛTAIT LE CANON Disposait le canon afin de le tirer.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

AIE COMPASSION Aie pitié.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

AIRE Espace plat où nichent les oiseaux de proie comme l’aigle.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La petite auto

AISE Joie.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler

AMERS Qui est cause de chagrin, de rancune.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Le voyage

ANAGNOSTES Anagnostes signifie « lecteur » en grec.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

ANGEVINE La douceur d’Angers, chef-lieu du département de Maine-et-Loire dans la région Pays de la Loire. Ses habitants s'appellent les Angevins.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

APÔTRE Un des douze disciples choisis par le Christ.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

APPRÊTS Préparatifs.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

ARBALÈTES DE SIÈGE Ces arbalètes mesuraient près de 20 mètres. Elles étaient munies d’un treuil pour les tendre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

ARCHIDIACRE Supérieur du curé.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

ARDILLONS Longue tige d'osier servant justement « à embrocher les poissons ».


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - La pêche aux anguilles

ARÉOPAGITES Membres de l’aréopage, tribunal qui siégeait sur la colline à Athènes.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

ARGUMENT Idée utilisée pour défendre un point de vue, preuve donnée pour convaincre que ce que vous dites est juste, vrai.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

ARTÈRES FERROVIAIRES Chemins de fer.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La petite auto

ASTRE Corps céleste visible à l’œil nu (comète, étoile, planète, etc.).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Bel astre voyageur

ASTRINGENT Médicament qui resserre les parties relâchées.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

AU POT Du vin.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

AUDIGIER Allusion à Audigier, un poème relevant à la fois de la chanson de geste et du fabliau. Ce poème, à travers les aventures de Turgibus et de son fils Audigier, est partout prétexte à évoquer les excréments.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le pet du vilain

AUTOUR Rapace proche de l’épervier.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

AVANT-COUREURS DE VIN Des apéritifs.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

AVENANT Agréable, d’allure plaisante.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

AVIRON Rame.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates Chapitre 4 - Les moutons de panurge

BABILLARDE Bavarde.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

BÂBORD Côté gauche d’un bateau quand on regarde vers l’avant.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

BAILLERAI Donnerai.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - L’avarice

BALAFRÉ Qui a une balafre, c’est-à-dire une longue entaille faite par une arme tranchante comme une épée. Le mot s’applique le souvent au visage.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

BALISTIQUE Science du mouvement des projectiles et des engins soumis aux forces de la gravitation.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - De la terre à la lune

BALLADE Le mot « ballade » s’écrit avec deux « l » contrairement à « balade » (l’action de se balader, de se promener).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

BARONNAGE Le baronnage est l’ensemble des barons. Le baron est un grand seigneur du royaume.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La Chanson de Roland

BASANÉ À la peau brune (soit naturellement, soit à cause du soleil).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

BASSESSE Action méprisable, qui fait honte ; lâcheté.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - L’adoubement

BASTINGAGE Muraille en bois ou en fer autour du pont supérieur servant de défense contre le feu de l’ennemi.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands Chapitre 8 - Israël Hands

BASTINGAGES Sorte de barrière que l’on met pour empêcher quelqu’un de tomber.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

BEAU CRIER AURA LE LÉVRIER Le lévrier aura beau crier (aboyer).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler

BÊCHES Outil formé d’un fer aplati et tranchant monté sur un manche de bois et qui sert à couper, creuser et à remuer la terre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

BÉLÎTRE Homme qui ne vaut rien.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

BELLES-LETTRES La littérature, et le savoir en général.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

BIEN DES HISTOIRES Il y a là diverses références à la littérature médiévale : le dit, le lai, la fable et la chanson de geste. L’enlèvement d’Hélène par le prince Pâris fait référence à la guerre de Troie.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

BILE Liquide visqueux et amer sécrété par le foie. Ce liquide est déversé dans le duodénum (première partie de l’intestin grêle) au moment de la digestion.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

BILLET Courte lettre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe

BINETTES Instrument de jardinage servant à biner (aérer la terre et détruire les mauvaises herbes).

Binette à lame arrondie

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

BISE La bise est un vent sec et froid. On est échevelé quand on a les cheveux en désordre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

BORDÉE Ligne de canons rangés de chaque bord d’un navire.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Le tonneau de pommes

BOURRE Déchet du peignage de laine.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

BOUTARGUES Genre de caviar.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

BRAHMANES Sortes de prêtres appartenant à la première des quatre grandes castes de l’Inde.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

BRASSES Ancienne mesure de longueur équivalant à 1,60 m environ.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - La carte

BRENEUX Sali d’excréments.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

BRETAGNE Au Moyen-Âge, la Bretagne désigne la Grande-Bretagne (Angleterre et pays de Galles). La Bretagne française est alors appelée Petite-Bretagne.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

BRETÈCHE Ouvrage fortifié percé de meurtrières.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

BRÉVIAIRE Livre de prière.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

BRISE Vent peu violent.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’île

BROCARD Moquerie, raillerie.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - La pêche aux anguilles

BROCÉLIANDE Cette forêt correspond à l’actuelle forêt de Paimpont.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

BROUET Bouillon, potage.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

BRUYÈRE Arbrisseau à fleurs violettes ou roses poussant dans les landes.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Demain, dès l'aube

CABESTAN Système tournant dont l'axe vertical permet, en enroulant un câble de déployer une force très importante.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

CACHELET Cache-nez.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

CAGOT Faux dévot ou descendant d’un lépreux.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

ÇAMON Interjection signifiant « Mais oui, bien sûr ! ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

CANARRIENS Habitants de Canarre, pays fabuleux du Moyen Âge (Les îles Canaries en ont peut-être tiré leur nom).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

CANEPETIÈRE Petite outarde à collier blanc.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Les 300 géants

CANTIQUES Chants consacrés à la gloire de Dieu.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

CAQUETAGE Bavardage.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

CARNE Ici, le mot a le sens de « coin ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

CAROGNE Mégère, femme débauchée ou méchante femme.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

CASSANDRE Fille du roi de Troie (Priam) ayant reçu d’Apollon la faculté de prédire l’avenir, mais également à n’être jamais crue.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

CASSETTE Petit coffre servant à ranger de l’argent ou des bijoux.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

CASUS BELLI Déclaration de guerre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - De la terre à la lune

CEIGNIT Du verbe « ceindre » (qui a donné « ceinture ») : mettre autour du corps ou d’une partie du corps. Gornemant accroche l’épée autour de la taille de Perceval.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - L’adoubement

CÉLÉRITÉ Rapidité.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Les 300 géants

CELUI-LÀ QUI CONQUIT LA TOISON La mythologie raconte que Jason, accompagné des Argonautes, était parti chercher la toison d’or, la peau d’un bélier.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

CÉNOTAPHE Tombeau élevé à la mémoire d’un mort et qui ne contient pas son corps.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Les moutons de panurge

CENT TONNEAUX Le tonneau est l’unité de volume indiquant la capacité d’un navire.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

CES KYRIELLES Ces suites ininterrompues, interminables de prières.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

CETTE GRANDE MANNE Ce grand panier d’osier.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

CETTE INFORTUNE Ce malheur.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

CETTE REVANCHE Ned Land avait sauvé le capitaine Nemo alors que celui-ci était attaqué par un requin (voir le chapitre III de la deuxième partie).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Vingt mille lieues sous les mers

CHANVRE Le chanvre (mot masculin) est une plante utilisée pour faire des cordes, des vêtements, etc.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

CHAPRON Coiffure en velours pour les femmes nobles.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

CHARDONNERET Petit oiseau coloré se nourrissant de graines de chardon.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

CHARITABLES Qui agissent par charité, qui aiment son prochain.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le pet du vilain

CHAT DE MARS Chat né en mars qui passait, en Anjou, pour le meilleur (car né au printemps et donc vigoureux).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

CHAUSSES Élément du vêtement masculin qui habillent des hanches jusqu’aux pieds (sorte de bas).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - L’avarice

CHENAL Passage ouvert à la navigation entre des rochers ou des îles, etc.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’île

CHÈNEVIÈRE Champ de chanvre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

CHEVAL BARBE Très ancienne race de cheval originaire d’Afrique du Nord.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

CHEVAL LÉGER Cheval destiné à être monté.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

CHEVROTANTE Tremblante et cassée.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

CHIEN Pièce d’une arme à feu qui assure la percussion de l’amorce de la cartouche.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

CIRCÉ Déesse rencontrée par Ulysse sur l’île d’Aiaié. Elle exerce sa tyrannie (son pouvoir) sur les hommes qu’elle transforme en bête.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Le voyage

CITHARE Instrument de musique à cordes tendues sur une caisse de résonance sans manche

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le pet du vilain

CIVILITÉS Politesses.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

CLAQUEMENTS Claquements destinés au cheval pour le flatter.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

CLOS Fermés. Le mot désigne également un terrain clos (fermé, clôturé) de haies ou de murs. En ce cas, c’est un nom.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse Chapitre 6 - La Veillée du nègre

CLYSTÈRE Lavement de l’intestin avec une grosse seringue.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le pet du vilain

COIS Calmes et silencieux.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

COLLATION Repas léger.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

COMPLAISANCE Amitié, bienveillance. Disposition à plaire ou flatter. Le mot possède un sens négatif : attitude d’une personne qui se laisse faire, accepte pour ne pas déplaire à quelqu’un.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

CONDUITE Façon de se conduire, de se comporter.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

CONFESSÉ Dire ses fautes, ses péchés pour se faire pardonner.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

COOPER Par rapport aux auteurs cités plus haut, seul James Fenimore Cooper (1789-1851) est encore connu aujourd’hui. Cet américain est célèbre pour avoir écrit Le Dernier des Mohicans.

Lire aussi : • L’Écumeur de mer • Le Corsaire rouge

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - À l’acheteur hésitant

COTYLÉDONS Lobes charnus situés à la surface utérine du placenta.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

COULAIT Voir l’expression « couler l’épée à travers le corps ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

COUPEROSÉ Dont le visage est parsemé de taches rouges.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

COURTOIS Ce mot vient de « courtoisie », terme qui englobe un ensemble de qualités nécessaires à la cour du roi. Aujourd’hui, une personne courtoise est une personne polie.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

COUTRAS Lieu d’une victoire remportée par Henri de Navarre en 1587.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

COUVRIR Mettre la semence, les graines.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

CRIQUE Enfoncement d’un rivage où les bateaux peuvent se mettre à l’abris.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

CROCHETS Ses crochets servant à porter les fardeaux sur le dos.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

CROUPION Extrémité postérieure du corps de l'oiseau, composée des dernières vertèbres et portant les plumes de la queue.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

CRUCIALES En forme de croix.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

CRUE Participe passé du verbe « croître » (grandir, pousser).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

CUIRASSENT S’armer, se protéger d’une cuirasse. Au sens figuré, se protéger, s’endurcir.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

CYRANO DE BERGERAC Cet écrivain français (1619-1655) est considéré comme l’un des premiers auteurs de science-fiction. Son Histoire comique des États et Empires de la Lune et Histoire comique des États et Empires du Soleil font le récit de ses voyages sur la Lune et le Soleil. Le narrateur y fait des observations sur les sociétés indigènes qu’il y rencontre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - De la terre à la lune

D'AVENTURE Par hasard.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

D'EXPÉDIENT De solution.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

D'OISONS Petit de l’oie.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

D’ALMAIN Jacques Almain était un théologien du début du XVIe siècle. Il y a là un jeu de mot (se peigner à la main).


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

D’ANSPECT Grand levier en bois de chêne employé à la manœuvre des pièces d'artillerie ou les objets de grand poids. Il sert notamment à faire tourner le cabestan.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

D’ARTIMON Mât de l’arrière (le plus petit d’un grand bateau).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

D’ESTAMPES Image imprimée sur du papier à partir d’une planche de bois ou de cuivre gravée.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Le voyage

D’HEURES De prières.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

D’HYPOCRAS De vin sucré et aromatisé (cannelle, vanille et girofle).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

D’OLIVIER MAILLARD D’un prédicateur célèbre pour ses sermons sous Louis XI, Charles VIII et Louis XII.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Les moutons de panurge

D’ONGLÉE L’onglée est le premier degré de la gelure des mains.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

D’UN HOMME QUI A NAVIGUÉ À L’AVANT D’un simple matelot.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

D’USAGE D’expérience.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

DAGUE Épée courte.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

DAIS Ouvrage de bois, de tenture, etc., fait dans l’ancienne forme des ciels de lit et que l’on met en hauteur, au-dessus d’un maitre-autel, d’une chaire à prêcher, d’un trône, de la place où siègent, dans les occasions solennelles, certains personnages éminents, etc. (source)

Entrée de François 1er sous un dais

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

Statue recouverte d’un dais sculpté

DALOTS Trou pour faire écouler les eaux hors du navire.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands Chapitre 8 - Israël Hands

DAMP Maître.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart et Tiécelin Chapitre 2 - Le puits

DANS LE PAS D'UN CHEVAL Aisément, facilement.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

DARD Arme garnie d’une pointe de fer qu’on lançait à la main.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

DAVID FABRICIUS David Fabricius est un allemand (1564-1617) qui, par ses observations, a découvert la première étoile variable. Ses observations du soleil lui ont également permis, entre autres, de découvrir l’existence de taches solaires.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - De la terre à la lune

DE BON ALOI D’un bon alliage, de bonne qualité.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

DE HENNÉ ET DE BÉTEL Deux plantes fournissant une poudre colorante.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

DE PIED EN CAP Des pieds à la tête. Cela signifie donc « entièrement ». En latin, le mot « caput » désigne la tête.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

DEAUVILLE Commune française (du département du Calvados, en Basse-Normandie). Cette station balnéaire est très appréciée pour son casino, ses palaces, ses villas, ses champs de courses, ses ports de plaisance, etc.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La petite auto

DÉBAUCHES Mauvaise conduite de celui qui ne pense qu’à son plaisir.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

DÉCASYLLABES Vers de dix syllabes.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La chanson de geste

DÉCEVOIR Au sens étymologique de « tromper », « abuser ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

DÉCONCERTÉ Être embarrassé, gêné, troublé.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

DÉLIBÉRÉMENT Volontairement.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - L’adoubement

DÉMANGEAISONS Envies, désirs que l’on ne peur réfréner.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

DÉPEIGNEZ-LA Décrivez-la.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

DÉPIT Chagrin et colère dus à une déception.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

DÉPRESSION Abaissement, enfoncement.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

DÉRAISONNABLE Manquer de raison, ne pas être raisonnable.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain et l’oiseau

DERECHEF À nouveau.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

DES PLUS HAUT ENCORNÉS Ayant des cornes.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

DESSEIN Projet, intention.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Bel astre voyageur

DESTRIER Au Moyen Âge, cheval de bataille (opposé à palefroi) qui se tenait de la main droite (destre).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

DEVANT Avant.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

DEVISER Discuter.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

DEXTÉRITÉ Adresse de la main. Celui qui est adroit sait se servir de sa main droite (qu’on appelait la dextre). De celui qui est maladroit, on dit qu’il est gauche.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La petite auto

DIANTRE Juron synonyme de « diable » marquant, ici, l’étonnement.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire Chapitre 5 - L’avarice

DIAPHRAGME Muscle séparant le thorax de l’abdomen.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

DIDASCALIES Dans une pièce de théâtre, ce sont des phrases en italique indiquant la façon dont la pièce doit être jouée : quel geste fait le personnage, sur quel ton il parle, etc.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

DIÈTE Au sens premier du mot : « régime de vie, genre de vie »

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

DIEU QUI NE MENT Dieu qui ne ment pas.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

DÎNE Le dîner est le déjeuner de l’époque.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

DÎNER Notre actuel repas de midi.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

DISETTE Manque de nourriture.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - La pêche aux anguilles

DISGRÂCE Malheur.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

DISTILLÉ Coulant goutte à goutte.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

DIVERTIR Oublier, écarter.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

DONNER LE CHANGE Tromper, abuser la dame.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

DOUZE PAIRS Les douze meilleurs chevaliers français.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La Chanson de Roland

DRAME LITURGIQUE Aux XI et XIIe siècles, le drame liturgique met en scène les passages célèbres de la liturgie (les Rois Mages, la conversion de saint Paul, la résurrection de Lazare...). Les acteurs jouent dans le chœur ou le milieu de la nef. Ce sont des prêtres ou des clercs interprétant Jésus, Marie-Madeleine, Judas, etc.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le pet du vilain

ÉCHINE La colonne vertébrale, le dos.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

ÉCLOS Éclatés.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

ÉCRITURES Au pluriel et avec un « É » majuscule, ce mot désigne la Bible. On dit aussi « les Saintes Écritures ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le pet du vilain

EFFRONTÉ Qui n’a honte de rien.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

ÉGOSILLER Se faire mal à la gorge à force de crier.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

ELLE Elle désigne Gargamelle, l’épouse de Grandgousier et la mère de Gargantua

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

ELLES Sur des ailes.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler

EMBRASÉS Enflammés. Ne pas confondre « embrasser » et « embraser ». Le premier est de la même famille que « bras » (prendre dans ses bras). Le second est de la même famille que « braise » (en braise, en train de brûler).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

EMPANS Mesure de longueur équivalente à la distance entre le pouce et le petit doigt quand on écarte les doigts.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

EMPLÂTRE Aujourd'hui masculin, le mot emplâtre désigne une préparation appliquée sur la peau destinée à soigner.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

ÉMULATION Compétition, volonté d’égaler ou de surpasser quelqu’un.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

EN EURENT PRIS Eurent pris de l’eau.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

EN FRANÇAIS Nemo et ses hommes parlent d’habitude un langage incompréhensible pour tout autre qu’eux, d’où l’étonnement du narrateur.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Vingt mille lieues sous les mers

EN VAIN Inutilement.

Termes connexes du glossaire Vaine, Vainement

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

ENFLÉCHURES Échelons de cordage servant à monter d’un hauban à l’autre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

ENGINS « engins », « machines » (vers 17) sont les moyens pour attraper les oiseaux. Par exemple, les « lacets » sont des filets.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

ENNUI Souffrance, tristesse profonde.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

ENTENDAIT Comprenait.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier

ÉPARS Dispersés, éparpillés.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Bel astre voyageur

ÉPERONNAIENT Du verbe « éperonner ». Donner des coups d’éperon (à son cheval).


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

ERMITES Hommes vivant seuls dans la forêt.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

ESCARCELLE Grande bourse que l'on portait suspendue à la ceinture.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

ESMORCHE Amorce.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

ESQUIF Petit bateau, barque.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

ESSART Terre défrichée au milieu d’une forêt.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

ÉTRILLERAI Au sens figuré, c’est un synonyme de « rosser », « battre ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

EUDÉMON Avec Ponocrates, Eudémon est chargé de l’éducation de Gargantua.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

EXCRÉTER Éliminer les déchets de l’organisme.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

EXÉCRABLE Déplorable, regrettable.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - « Pièces de huit ! »

EXPÉDIENT Commode, pratique.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

FAIRE ÉCLAT Tirer de la gloire.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

FAKIRS Les fakirs sont des ascètes, des personnes s’imposant des privations, des souffrances au nom de la religion.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

FANFARES Faire marcher le cheval sur le rythme de la musique.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

FATRAS Ensemble de diverses choses sans valeur (bazar, fouillis).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

FAU Hêtre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

FAUX Fourbe, menteur.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

FÉAL Un ami dévoué et fidèle.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ma bohème

FÉLON Traître, déloyal.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier

FÉLONIE Trahison, acte déloyal.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

FÉLONS Un félon est un traître, une personne déloyale coupable de félonie. Le félon agit contre la foi due à son seigneur.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - L’ancien français

FERRARE Ville d’Italie pleine de cavaliers réputés.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

FIÈRE Le mot est employé dans son premier : farouche, sauvage, féroce.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

FLEURONS Le fleuron est un ornement en forme de fleur.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La Chanson de Roland

FONDEMENT Le rectum, l’anus, et plus couramment le derrière.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

FONTAINEBLEAU Commune située dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France, au sudest de Paris.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La petite auto

FONTENELLE Bernard Le Bouyer de Fontenelle est un écrivain et scientifique français né en 1657 et mort en 1757.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - De la terre à la lune

FOURBERIES Tromperies, ruses, traîtrises.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

FRANCORCHAMPS Village belge (appartenant à la commune de Stavelot) où Apollinaire séjourna à l’âge de 19 ans.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Francorchamps

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La petite auto

FRICTIONNAIT L’habitude des bains, fréquents au Moyen Âge, s’était perdue.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

FRIPIERS Personnes qui font commerce de vieux vêtements.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

FRIPON Voleur, personne malhonnête.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

FROU-FROU Bruit léger produit par le frôlement ou le froissement d’une étoffe soyeuse.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ma bohème

FURETTENT Du verbe « fureter » (chercher, fouiller, aller partout dans l’intention de découvrir quelque chose d’intéressant).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - L’avarice

GALANT Élégant, gracieux et distingué.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe

GALHAUBAN Long cordage qui sert à étayer sur le côté les mâts de hune et de perroquet, et qui descend de la tête de ces mâts jusqu’au bord du bâtiment, où il est fixé.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’île

GANTELET Gant de peau couvert de lames de fer ou d’acier, faisant partie de l’armure.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

GÂTÉ Abîmé.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

GELINE Poule.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits Chapitre 2 - Le puits

GEMMES Les gemmes sont des pierres précieuses.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La Chanson de Roland

GENET Petit cheval originaire d’Espagne.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

GENTIMENT Joliment, avec élégance, noblesse.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe

GIBIER DE POTENCE Personne qui mérite d’être pendue (menée à la potence).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - L’avarice

GIRATOIRE Qui fait tourner.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - L’Île mystérieuse

GLAPIR Pousser un cri bref et aigu.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

GOÉLETTES La goélette est un bateau léger à deux mats.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - À l’acheteur hésitant

GOUPIL C'est par ce nom que l'on désigne, au Moyen Âge, le renard.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

GOUPILLE Féminin de goupil.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

GRÂCES Prière que l’on fait après le repas.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

GRAISSE LA PATTE « si elle lui graisse la patte » est une expression signifiant, au sens figuré, qu’il lui faut payer pour obtenir quelque chose. Cette expression est synonyme de « soudoyer », « corrompre ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier

GRAND BRAQUE Salle de jeu de Paume (l’ancêtre du tennis) située à Paris.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

GRIFFON Créature possédant généralement le corps d'un aigle greffé sur l'arrière d'un lion, muni d'oreilles de cheval et une queue de serpent.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

GUET L'œil guettant le mauvais coup.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

GUEUX Mendiant, miséreux.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

GUISE Façon, manière.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

GUIVRE Animal fantastique ayant un corps de serpent, des ailes de chauve-souris ainsi que des pattes de porc.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

HALLEBARDE Arme à long manche à fer pointu d’un côté et tranchant de l’autre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

HAMPE Long manche de bois auquel est fixée une arme.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La Chanson de Roland

HARDES Vieux vêtements usagés.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

HARFLEUR Cette ville est située dans le département de la Seine-Maritime en région Haute-Normandie.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Demain, dès l'aube

HARPIES Divinités de la dévastation et de la vengeance divine.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

HAUBANS Gros cordage qui va du bord du navire à la tête des mâts, où il est fixé de façon à soutenir les mâts contre l’effort du roulis.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands Chapitre 8 - Israël Hands Chapitre 8 - Israël Hands

HAUBERT Le haubert est une cotte de maille portée au Moyen Âge par les hommes d’armes.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La Chanson de Roland Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

HAUTS-DE-CHAUSSES Habit masculin allant de la ceinture au genoux. Pour plus d’explications, voir ce site.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - L’avarice

HAVRES Petit port naturel bien abrité.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - La carte

HÉRAUT Officier chargé de transmettre un message, de proclamer une ordonnance, etc.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

HERBORISER Recueillir des herbes ou des plantes pour apprendre à les connaître ou pour en former des collections.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

HEUREUSE Renart a obtenu ce qu’il désirait.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

HEURTE Frappe à la porte.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

HONNIT Déteste.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

HORD Sale.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

HÔTE Personne qui reçoit l’hospitalité. Invité.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Bel astre voyageur

HOULE Mouvement qui agite l’eau à la surface de la mer.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’île

HOUX Arbuste ou petit arbre à feuillage persistant, cultivé pour son aspect ornemental, notamment dû à ses fruits rouge vif.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Demain, dès l'aube

HUPPE Le diseur d’heures est emmitouflé dans le capuchon de son manteau comme une huppe l’est dans ses plumes.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

IDÉAL Idéal signifie que le paletot est tellement usé qu’il est semblable à une idée.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ma bohème

IL AVAIT BIEN ÉTÉ MIS AUX LETTRES Il était instruit (il connaissait les auteurs). Au pluriel, les lettres (ou les belles-lettres) désignent la littérature.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

IMPOTENT Qui ne peut pas bouger ou difficilement.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

INCLINATIONS Tendances, envies, penchants.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

INEPTE Idiot.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Les moutons de panurge

INFÂME Détestable, méprisable.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Le voyage

INOUÏE Extraordinaire, sans pareil.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La petite auto

INSATIABLE Qui n'en a jamais assez, qui ne se satisfait jamais.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

J'ÉGRENAIS « Égrener » signifie « enlever les grains ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ma bohème

J'EN AI REÇU L'ABSOLUTION J’ai été pardonné pour mes péchés.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

J'EN SUIS HORS Je suis hors du puits.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

J’ENTENDS Je comprends.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe

JE M’ENRIME Jeu de mots sur rimer et s’enrhumer.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

JE SUIS FEU RENART Je suis mort (« feu » est ici un adjectif synonyme de « défunt », « mort »).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

JEAN BAUDOIN Jean Baudoin est lecteur de la reine Marguerite. En 1634, il devient l'un des premiers membres de Académie française.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - De la terre à la lune

JEAN BOURGEOIS Autre célèbre prédicateur.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Les moutons de panurge

JEU Au XIIIe siècle, le jeu est un drame liturgique long de près de 1000 vers qui insiste sur l’aspect spectaculaire du contenu religieux. Le plus connu est Le Jeu d’Adam qui met en scène l’histoire de la Chute et du péché originel (Adam et Eve).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le pet du vilain

JONAS Jonas, pris dans une tempête, passe trois jours dans le ventre d’une baleine (voir Le livre de Jonas dans L’Ancien Testament).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Les moutons de panurge

JONCHÈRE Lieu où poussent les joncs (plante à hautes tiges droites et flexibles, qui croît dans l'eau).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - La pêche aux anguilles

JOSEPH D’ARIMATHIE Ce chevalier réclama le corps de Jésus pour l’enterrer (Évangile de saint Matthieu). Lorsqu’il le détacha de la croix, la légende arthurienne raconte qu’il aurait recueilli le sang qui coulait des blessures de Jésus dans le vase qui aurait servi pour célébrer la Cène. Plus tard, Jésus aurait apparu à Joseph, lui demandant de construire une table identique à celle de la Cène (le dernier repas de Jésus avant la crucifixion).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La table ronde

JOUTÉ Lors d’un tournoi, les chevaliers joutent : ils s’élancent l’un sur l’autre afin de désarçonner l’adversaire avec sa lance.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux

KINGSTON, BALLANTYNE William Kingston (1814-1880) et Robert Ballantyne (1825-1894) étaient des auteurs célèbres de romans d’aventure pour enfants.

Lire : • Une Croisière autour du monde de William Kingston • Le Capitaine de l’écume de Robert Ballantyne

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - À l’acheteur hésitant

L'ACCOLADE Coup donné avec le plat de l’épée sur l’épaule. Le seigneur prend alors le nouveau chevalier dans ses bras.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - L’adoubement

L'ÉPERON Pièce de métal fixée derrière le talon pour piquer les flancs du cheval et le faire avancer plus vite.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - L’adoubement

L’AGRÉMENT Le charme, la grâce, l'attrait.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

L’AMORCE Matière explosive qui sert à provoquer l’explosion de la charge de poudre d’un canon, d’un fusil, etc.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

L’ARCHANGE Ange supérieur aux autres anges.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

L’ARQUEBUSE Arme à feu assez lourde.

Utilisation d'une arquebuse sur son fourquin

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

L’EAU BÉNITE L’eau bénite chasse les démons. L’évêque ne sait pas si ce prodige est l’œuvre de Dieu ou du diable.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux

L’EAU ROUGE Rivière belge. http://fr.wikipedia.org/wiki/Eau_Rouge

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La petite auto

L’ÉCOT La somme que l’on doit payer (en principe, pour un repas en commun). Cette somme doit, ici, être payée en deniers.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier

L’ÉCOUTE Cordage servant à orienter une voile.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

L’ELLÉBORE D’ANTICYRE Cette herbe passait pour un remède à la folie.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

L’ENGEANCE Groupe de personnes détestables.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux

L’ÉPÉE BÂTARDE Épée permettant de se battre avec la pointe et le tranchant (voir l’expression « frapper d’estoc et de taille »).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

L’ÉPINETTE Instrument à clavier.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

L’ÉTOUPE La partie la plus grossière de la filasse de chanvre ou de lin.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

L’ÉTRAVE Pièce centrale de bois ou de fer où viennent s’assembler les pièces qui forment la proue (l’avant) d’un navire.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Le tonneau de pommes Chapitre 8 - Israël Hands

L’HYDRE L’hydre de Lerne est un monstre de la mythologie. Ayant l’aspect d’un serpent, ses nombreuses têtes repoussent quand on les coupe.



Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Vingt mille lieues sous les mers

L’ICHTHYOSAURUS L'Ichthyosaurus est un genre appartenant aux Ichthyosaures ayant vécu au début du Jurassique. Les Ichtyosaures étaient des vertébrés marins, parfois de très grande taille, qui ressemblaient à des dauphins ou à des poissons. Ils ont vécu pendant une grande partie de l'ère Mésozoïque, et sont apparus il y a 250 millions d'années, légèrement avant les dinosaures (230 Ma) et ont disparu il y a 90 Ma, soit 25 Ma avant l'extinction massive de la majorité des dinosaures, peut-être à cause de la concurrence d'autres lignées prédatrices marines telles celles des Pliosaures et des Mosasaures. (Wikipédia)

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

L’INSOLENCE Le manque de respect, l’impolitesse.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

L’OCCIRE Le tuer.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

L’OFFICE L’ensemble des prières prononcées dans une église à différents moments de la journée.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Brunain et Blérain

L’ORATEUR Personne qui parle en s’adressant à un public.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - De la terre à la lune

L’OUTARDE Oiseau échassier dont la chair était appréciée.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

L’UNE EST CHATTE, L’AUTRE EST MITTE Jeu de mots (Une chattemite est une personne qui affecte des manières doucereuses et hypocrites pour mieux tromper).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

LÀ Les personnes d’importance n’allaient pas seuls dans ces « lieux secrets ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

LA BROGNE SAFRÉE Cotte de maille (d’un bleu vert).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La Chanson de Roland

LA CITÉ D'ALEP Allusion aux combats livrés en 1146 pendant les Croisades.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

LA FIN La finalité, ce qui va arriver.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

LABEUR Le labeur est un travail dur et pénible. Le labeur humain désigne la dure vie des hommes.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Bel astre voyageur

LACONIQUE Bref. Qui s’exprime en utilisant peu de mots.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - La carte

LANGOUREUX Affaibli par la maladie. Qu’une passion amoureuse a plongé dans une douce mélancolie.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

LAPIDER Lancer des pierres pour tuer.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

LARRON Voleur, brigand.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue Chapitre 2 - Le puits

LAS Fatigués, lassés.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

LAVEMENT Injection d’un liquide dans la gros intestin (par l’anus) au moyen d’un appareil.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

LE BEL ESPRIT La connaissance de la littérature (que l’on appelle aussi les belles-lettres).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

LE CHEF La tête.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

LE DÉFAUT DU GUICHET Pour pénétrer dans l’abbaye, Renart découvre que le guichet (une petite ouverture par laquelle on parle ou fait passer un objet) de la porte n’est pas fermé.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

LE FRONT L’audace.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

LE PEU D'AMITIÉ Le peu d’affection.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

LE POÈTE COMIQUE Térence.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

LE PREMIER DE SA LICENCE Le premier dans le diplôme obtenu à l’Université.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

LENTISQUE Pistachier.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

LES GENS BIEN SENSÉS Les gens qui ont du bon sens, qui raisonnent.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

LES GRENONS Les moustaches.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

LES INSTANCES La demande.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

LICHEN Végétal formé d’un champignon et d’une algue vivant ensemble, très résistant à la sécheresse, au chaud ou au froid.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

LICOU Pièce du harnais qu’on met autour du cou des bêtes de somme pour les attacher ou les mener.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

LIMON Terre entraînée par les eaux et déposées sur le lit et les rives de fleuves.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

LIRÉ Village d’Anjou dans lequel est né le poète.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

LIVIDE Pâle et terne.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

LOF Côté que le navire présente au vent.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Le tonneau de pommes

LOIR Fleuve français. Ici, au masculin et sans « e », c’est en fait la Loire.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

LOUE Admire, fais des louanges.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

LOUEZ Faites la louange, l’éloge, le compliment.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

LUTH Instrument à cordes pincées.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

M'ABSOUDRE Me donner l’absolution (me pardonner).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

M’ENHARDIS « S’enhardir » signifie « trouver du courage », devenir plus « hardi ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

M’ESSORER M’élancer dans l’air, m’envoler.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler

MA BESOGNE Mon travail.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Le tonneau de pommes

MADRÉ Rusé malgré une apparence de simplicité.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Brunain et Blérain

MAELSTRÖM Tourbillon.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - L’Île mystérieuse

MAGOT Homme très laid.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

MAINTINT Du verbe « maintenir » (au passé simple).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

MAÎTRE TUBAL Maître Tubal est le premier maître de Gargantua.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

MAL PROPRE À Peu qualifié pour.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

MALE Mauvaise.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

MALLE-POSTE Ancienne voiture de la poste.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

MANANT Paysan, homme grossier et mal élevé.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

MANSE Petit domaine féodal constituant une exploitation agricole.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

MANUFACTURE Fabrique, usine.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’île

MARAUD Vaurien, misérable.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

MAROTTE Sceptre surmonté d’une tête coiffée d’un capuchon bigarré et garni de grelots.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

MARRIE Affligée, fâchée.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier

MARTYRS Personne mourant pour une cause.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

MASCARETS Longue vague qui remonte le cours d’un fleuve à son embouchure.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - L’Île mystérieuse

MÂTIN Grand et gros chien de chasse.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

MAUGRÉER Grogner, râler.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

MAUPERTUIS C'est le nom du domaine de Renart, qui est baron.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - La pêche aux anguilles

MAURE Le Maure est un musulman d’Afrique du Nord. On l’appelle aussi Sarrasin. Au Moyen Âge, il désigne l’ennemi.

Termes connexes du glossaire Sarrasins

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

MAUSOLÉE Tombeau.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

MAUVAIS AUGURE Sinistre, qui n'annonce rien de bon.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

MAUX Pluriel de « mal ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Bel astre voyageur

ME CHERCHE NOISE Me cherche querelle, dispute.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

ME DÉGUISER RIEN Me cacher quelque chose.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

MÉCRÉANTS Mauvais croyant.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

MÉDICASTRES Mauvais médecin.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

MÊLÉE Bataille au corps à corps, lutte.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

MÉMORABLE Digne d’être gardé dans la mémoire des hommes.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

MÉPRISE Action de se méprendre. Erreur, malentendu.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le pet du vilain

METTRE EN DÉPENSE Chercher à, faire des efforts pour.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

MIE Amie.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

MILLES Unité de longueur (de valeur variable selon les époques et les régions) correspondant à mille pas.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - L’Île mystérieuse

MILON Milon de Crotone est un athlète de la Grèce antique devenu légendaire en raison de sa force. Selon la légende, Milon, parvenu à un âge avancé, traversait l'Italie et, ayant trouvé en chemin un vieux chêne abattu et entrouvert, il entreprit d'achever de le fendre avec ses mains ; mais sous l'effort qu'il fit, il resta finalement prisonnier de l'arbre, ses mains étant prises comme dans un étau : il ne put se dégager, et, incapable de se défendre, il fut dévoré par des animaux sauvages. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Milon_de_Crotone)

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

MIRACLE Fin XIVe siècle, le miracle raconte généralement la vie d’un saint qui, par son intervention, sauve les personnages. Dans Le miracle de Théophile, Rutebeuf met en scène un miracle de la Vierge qui arrache à Satan un prêtre qui lui avait vendu son âme.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le pet du vilain

MITAINES La mitaine est un gant qui laisse à nu les deux dernières phalanges des doigts.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

MOBILISATION Convocation de tous les hommes reconnus aptes à faire guerre, afin de constituer une armée.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La petite auto

MOÏSE Moïse est le guide qui conduisit le peuple hébreu hors d’Égypte, où ils vivaient dans la servitude, après que les dix plaies infligées à l'Égypte eurent permis la libération du peuple d'Israël. Ayant, pour abreuver le peuple hébreu, frappé de son bâton par deux fois le rocher de Meriba, il n’est pas autorisé à entrer en Terre promise.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La table ronde

MONT PALATIN L’une des sept collines de Rome.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

MONT-CENIS On déposait le corps des voyageurs morts de froid dans la chapelle du Mont-Cenis.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Les moutons de panurge

MOUCHARDS Espions.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - L’avarice

MOUILLAGE Emplacement pour mouiller un navire, c’est-à-dire un abri où jeter l’ancre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - La carte Chapitre 8 - L’île

MOYEN ÂGE Le terme Moyen Âge a été inventé au XVIe siècle, et montre assez le mépris d'une époque sans nom, un âge moyen, au milieu, pris entre l'Antiquité et la Renaissance.

L’Europe en 1190

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La chanson de geste

MUNIFICENCE Grande générosité.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

MUSC Substance brune très odorante sécrétée par les glandes abdominales de certains animaux.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Vingt mille lieues sous les mers

MUSE Déesse de la poésie.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ma bohème Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

MUSIQUE La musique fait alors partie des mathématiques.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

MYSTÈRE Aux XVe et XVIe siècles apparaît le mystère. Organisé par la cité, il se joue devant la ville entière, et offre à l’ensemble de la population un enseignement religieux sous forme de divertissement. Ce sont des pièces de 30 000 à 60 000 vers. Il faut pas moins de 6 à 25 jours de représentation ! 
 On appelle Mystère profane, une pièce mettant en scène un sujet autre que religieux (Mystère de la destruction de Troie, Mystère du siège d’Orléans).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le pet du vilain

MYSTIFICATION Farce, canular, tromperie.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - De la terre à la lune

NE ME TARABUSTEZ PLUS L’ESPRIT AVEC ÇA Ne me dérangez plus, ne m’ennuyez plus avec ça.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

NEF Bateau, navire.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

NIGROMANCIE Ancien nom de la nécromancie (évocation des morts pour savoir l’avenir).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

NOËL Noël fête « la naissance de Notre Seigneur » le 25 décembre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux

NŒUD Le nœud de l’amitié. Oronte pense qu’il est désormais ami avec Alceste.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

NON FERAI Je ne le ferai pas.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

NOS PREMIERS PARENTS Allusion au péché originel (lire la Genèse dans la Bible).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

OISON BRIDÉ Selon Furetière, « On appelle un oison bridé, celui à qui on a passé une plume à travers des ouvertures qui sont à la partie supérieure de son bec, pour les empêcher de passer des haies ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Les 300 géants

ONDES Les lieux inhabités (déserts) et les mers.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

OPÉRÉ Marché, fonctionné.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

OPUSCULE Petit livre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - De la terre à la lune

OSCILLA Se balança.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Le tonneau de pommes

ÔTE-TOI Retire-toi.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

OUÏ Entendu. Du verbe « ouïr ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

OUÏT Entendit.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

PAGODE Temple.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

PALANQUIN Sorte de chaise ou de lit porté par des hommes.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

PALETOT Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipisicing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua. Ut enim ad minim veniam, quis nostrud exercitation ullamco laboris nisi ut aliquip ex ea commodo consequat.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ma bohème

PAPE ALEXANDRE Alexandre VI, pape de 1492 à 1503. Il s’est rendu célèbre par la fameuse orgie du 31 octobre 1501 pendant laquelle ses convives ont été invités à faire preuve de la plus grande virilité auprès d’une cinquantaine de danseuses dévêtues. La compétition a été arbitrée par les propres enfants d’Alexandre VI, ce qui déclencha l'un des plus grands scandales de la chrétienté. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_VI)

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

PAR EXCELLENCE À un haut degré.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

PAROISSIENS Fidèle d’une paroisse. La paroisse est la circonscription (le canton, la région) ecclésiastique où exerce un pasteur ou un curé.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Brunain et Blérain

PARTHES L’empire Parthes était une importante puissance iranienne de la Perse antique.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

PASSES Passage étroit où un bateau peut passer.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - La carte

PATENÔTRE Une prière.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

PAVILLON Drapeau.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

PENDARD Coquin, fripon. Qui mérite d’être pendu.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ? Chapitre 5 - Le comique Chapitre 5 - Le comique

PÉNITENCE Châtiment, condamnation. Un des sept sacrements de l’Église.

Termes connexes du glossaire Sacrements

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le pet du vilain

PERINÉE Partie du corps qui s’étend de l’anus aux parties génitales.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

PERPLEXITÉ Inquiétude mêlée d’hésitation.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

PERROQUET Voile carrée qui se trouve sur le mât de perroquet.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

PERSÉCUTEUR Personne qui persécute, qui poursuit, attaque, torture d’autres personnes.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

PHYSIONOMIE Ensemble des traits du visages. Expression du visage.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

PIÉDESTAL Support qui forme le socle d’une statue ou d’une colonne.

Statue d’Henri IV sur son piédestal

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’île

PIEDS Unité de mesure équivalant à trente centimètres environ. Le paysan mesure donc à peu près cinq mètres.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

PIERRE La pierre du chaton, la partie de la bague où s’enchâsse une pierre précieuse.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux

PIÈTRES En mauvais état, miteux.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

PILE EN TRIANGLE Jeu de balle où les trois joueurs se plaçaient en triangle.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

PLAIDOIRIE Action de plaider (soutenir ou défendre quelque chose en justice).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

PLATANES Grands arbres pouvant atteindre de 25 à 55 m de haut, à écorce lisse se détachant par plaques.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La Veillée du nègre

PLÂTRAS Morceau de plâtre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

PLESIOSAURUS Le Plesiosaurus vivait au début du Jurassique et est connu pour les squelettes presque complets retrouvés dans le Lias d'Angleterre et d'Allemagne. Il se distingue par une petite tête, un cou long et mince, un corps ressemblant à celui des tortues, une queue courte et deux paires de grandes nageoires. (Wikipédia)

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

PLESSIS Dépendance d'une ferme.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

POE Edgar Allan Poe (1809-1849) est l’auteur des Histoires extraordinaires, recueil dans le quel on trouve la nouvelle « Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall» conçue comme un canular journalistique.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - De la terre à la lune

POINÇONS Instrument métallique pourvu d’une point servant à percer ou à graver.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

POMPE Cérémonie luxueuse et imposante.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

POMPEUX Aujourd’hui, le mot est synonyme de « prétentieux ». À l’époque de Molière, il signifie « somptueux », « majestueux », « imposant ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

PONOCRATES Ponocrates est le nouveau maître de Gargantua. En grec, son nom signifie « bourreau de travail ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

PORTEFAIX Porteur (supportant un faix, c’est-à-dire une charge quelle qu’elle soit).


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

POSTÉRIEUR Les chrétiens prient en regardant vers l’orient (à l’est) vers Jérusalem. Ysengrin se trompe en présentant son derrière à l’orient ! 

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

POUHONS Un pouhon est une source minérale ferrugineuse (contenant du fer). http://fr.wikipedia.org/wiki/Pouhon

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La petite auto

POULIES Petite roue supportant une corde et une courroie permettant de soulever des choses lourdes.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’île

POUR L'EXHORTER Pour l’inviter.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

PRÉCEPTES Conseil, enseignement.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain et l’oiseau

PRÉCEPTEURS Maîtres.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

PRÊCHÉ Annoncé la parole de Dieu, instruit par des discours religieux.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

PRENDRAI « Je prendrai ». Le pronom sujet « je » est également omis aux vers 8, 10 et 11.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler

PRENEZ L'AMENDE QUE JE VOUS OFFRE Acceptez la réparation que je vous offre en reconnaissance de ma faute.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

PRÉSÉANCE Droit de précéder, de passer avant dans un ordre hiérarchique.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La table ronde

PRESSEZ Obligez les gens à se presser, à aller vite.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

PREUX Courage, brave. « Preux » est de la même famille que « prouesse ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

PRÉVÔT Intendant administrant un domaine (il percevait les taxes, entretenait les bâtiments par exemple). Plus tard, il a un rôle de magistrat.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier

PRODIGIEUSE Extraordinaire, étonnant (comme un prodige).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La petite auto

PROMPTEMENT Rapidement.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

PROMPTITUDE Rapidité.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

PROPICE Favorable, qui convient bien.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - « Pièces de huit ! »

PUDICITÉ honnêteté, décence.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

PUÉRILES Frivoles, sans gravité, peu sérieux.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

PYTHAGORICIENS Personnes suivant l’enseignement de Pythagore.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

QU'IL S'EN SOIT AVISÉ Qu’il se soit avisé de pêcher, qu’il ait pensé à pêcher.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

QU'ON LUI IMPUTE À BASSESSE Quelque chose que l’on vous reproche, que l’on considère comme une bassesse.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - L’adoubement

QUARTIER-MAÎTRE Marin du premier grade au-dessus de matelot.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Le tonneau de pommes

QUATRE-VINGT-DIX MILLES À L’HEURE Soit 46 mètres par seconde ou 166 kilomètres à l’heure (près de quarante-deux lieues de 4 kilomètres).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - L’Île mystérieuse

QUE TU NE SOIS PLUS DU MONDE Que tu ne sois plus de ce monde, que tu sois mort.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

QUELQUE HISTOIRE PLAISANTE DES ANCIENNES PROUESSES Chansons de geste, romans de chevalerie.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

QUENOUILLE Tige de bois sur laquelle était enroulée la matière textile destinée à être filée.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

QUERELLE Dispute.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

QUÉRIR Chercher.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

QUI Celui qui.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

QUI A ÉCRIT QUOI La plupart des auteurs sont restés anonymes. Cependant quelques récits sont attribués à Pierre de Saint-Cloud, d’autres à Richard de Lison.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le roman de Renart

QUINTAUX Un quintal équivaut à 100 kilogrammes.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

QUITTE À QUITTE Nous sommes quittes, à égalité.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

RAILLAIT Se moquait.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

RAILLER Moquer.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

RAILLEZ Moquez.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

RAJAH Souverain d’une principauté en Inde.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

RANCUNE Sentiment de colère que l’on garde d’une offense et pouvant s’accompagner d’un désir de revanche.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Le voyage

RAPACITÉ Avidité à se jeter sur sa proie.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

RAPIÈRE Épée longue et effilée.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

RAPINE Vol, pillage.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

RAVIE Enlevée.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

RAVIT Le verbe « ravir » signifie « enlever ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

RECELEURS Personne faisant du recel (action de garder des choses volées par quelqu’un).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - L’avarice

RÉDUIS À QUIA Mettre quelqu’un dans l’impossibilité de répondre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Le torchecul

REFLUX Mouvement de la mer qui se retire lors de la marée descendante.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’île

RÉGENTS Maîtres.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

REGINGLETTES Piège pour attraper les oiseaux.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

REINE Il s’agit de la reine Guenièvre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

RELEVÉE DE COUCHES Dame Hersent se rétablit après l’accouchement.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

RENGAINE Mots répétés à tout propos.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - « Pièces de huit ! »

RENIÉ Rejeté, trahi.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

REQUÉRIR Réclamer.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

REQUIERT Cherche.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

RÉSIGNE « Se résigner » signifie « accepter les choses telles qu’elles sont », « faire contre mauvaise fortune bon cour ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Brunain et Blérain

RESSAC Retour violent des vagues sur elles-mêmes quand elles ont frappé la crique.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit Chapitre 8 - L’île

RÉSURRECTION Retour à la vie. Jésus est ressuscité d’entre les morts au troisième jour après sa mort sur la croix.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

RHÉTORIQUE La rhétorique est l’art de bien parler et de convaincre avec éloquence.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Les moutons de panurge

RHIZOTOME Rhizotome signifie, en grec, « coupe-racines ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

RITOURNELLE Courte phrase musicale que l’on répète avant chaque couplet d’une chanson.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

RONCIN Cheval de somme.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

RONDACHE Petit bouclier rond.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

RONDE Au Moyen Âge, les tables sont longues et ont des places plus ou moins importantes. La table ronde met tout le monde à égalité.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La table ronde

ROSSERAI Frapperai, battrai.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

ROTTA DE ROME Cour de justice composée de douze prélats.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

ROULIS Balancement d’un navire qui roule, penche alternativement de droite à gauche et de gauche à droite.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

ROUSSIN Cheval de valet ou de voyage.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

ROUVEYRE André Rouveyre était un ami de Guillaume Apollinaire. Il était écrivain, journaliste et dessinateur.

Voir http://www.deauville.fr/FR/et-vous/les-hommes-et-les-femmes/1109/guillaume-apollinaire/ et https://www.youtube.com/watch?v=OSoF75wjPUM

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La petite auto

S'ÉGAYENT S’amusent.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

S’ENIVRENT Se rendent ivre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Le voyage

S’ENTEND Se comprend. Le verbe « entendre » signifie « saisir par l’ouïe », mais aussi « saisir par l’intelligence » (autrement dit, « comprendre »).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

S’ESCRIMANT Faisant de grands efforts.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

SACREMENTS Rite institué par Jésus-Christ afin de produire ou d’augmenter la grâce dans les âmes. Les sept sacrements sont le baptême, la confirmation, l’eucharistie, l’extrême-onction, le mariage, l’ordre et la pénitence.

Termes connexes du glossaire Pénitence

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

SAINT GRAAL Coupe ou vase dans lequel aurait été recueilli le sang du Christ sur la croix.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La table ronde

SAINT-CLAUDE Saint-Claude est une ville du Jura célèbre pour ses objets en buis.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

SAINT-MARTIN La Saint-Martin est fêtée le 11 novembre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

SAINTES ÉCRITURES La Bible.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

SALAUD Au sens premier du terme (sale).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

SANS DÉPENS, ET POUR CAUSE Formule juridique marquant la conclusion d’une sentence.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

SANS INTERMITTENCE Sans interruption.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - L’Île mystérieuse

SARCLOIRS Instrument de jardinage servant à sarcler (couper les mauvaises herbes).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

SARRASINS Dans la Chanson de Roland, les musulmans sont appelés Sarrasins, païens ou encore Maures. À l’époque, l’Espagne est sous la domination des Arabes, qui étendent leurs conquêtes de la Chine à l’océan Atlantique. En France, en 732, ils sont arrêtés à Poitiers par Charles Martel, le grand-père de Charlemagne.

Termes connexes du glossaire Maure

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La Chanson de Roland

SATIRIQUE L'adjectif « satirique » vient du nom « satire » qui désigne un écrit qui s'attaque à quelque chose ou à quelqu'un en s'en moquant.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Les fabliaux, des « contes à rire en vers »

SAUVER DES FERS Sauver de l’esclavage.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

SCELLÉ Fermé.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - La carte

SE MOUVOIR Bouger.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

SE REMIT À LA VOIE Se remit en route, repartit.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

SE REPAÎTRE Se nourrir abondamment, engloutir.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

SENTENCES Maximes, proverbes contenant des règles de conduite ou de morale.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

SEPTENTRIONAL Du nord.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

SÉPULCRE Tombeau.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Les moutons de panurge

SERFOUETTES Outil de jardinage formé d'une petite pioche légère dont le fer est large et carré d'un côté et pointu de l'autre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

SERMON Discours prononcé durant la messe par un prêtre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Brunain et Blérain

SES ESPRITS ANIMAUX Selon la médecine de l’époque, liquide qui se propageait dans tout l’organisme pour y maintenir l’énergie vitale.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

SILLONS Longue tranchée faite dans la terre pour y semer quelque chose.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

SIROP DE VIGNE La périphrase désigne le vin.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

SOINS Inquiétude, souci.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

SON CHAPERON DE MARTRES DE SINGE Le chaperon est-il fait de fausse fourrure de martre ? Est-il fait de singe ?


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

SONDANT Sonder consiste, ici, à évaluer la profondeur de l’eau avec une sonde (un plomb suspendu à une corde divisée en brasses).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’île

SOPHISTES Dans l’antiquité, le sophiste est une sorte d’enseignant. Ici, le terme est péjoratif, et désigne un maître capable de soutenir tout et son contraire par des arguments subtils.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

SOUFFLET Gifle.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - L’avarice

SOUFFRIR Supporter.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

SOUPES DE PRIME Tranches de pain trempées dans un bouillon, qu’on mangeait au couvent à prime.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

SPHINCTERS Muscles de l’anus.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

STENTOR Dans la mythologie grecque, Stentor est le crieur de l'armée des Grecs lors de la guerre de Troie. Son nom est synonyme de voix puissante.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

STRIDENTE Aiguë et intense.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

STRODAGÈME Stratagème. Un stratagème est une ruse habile.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

STUDIEUSE Qui étudie, qui travaille.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - À l’acheteur hésitant

SUSSE Verbe « savoir » au subjonctif imparfait.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe

TABLEAU D’ARRIÈRE Partie plate de la poupe (l’arrière) d’un navire en bois.


Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

TACITURNE Qui parle peu.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’incipit

TAILLE-MER Il s’agit de l’étrave.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

TENIR LA BRIDE Réfréner, arrêter. Au sens propre, la bride est la pièce du harnais servant à diriger le cheval.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

TÉRATOLOGIQUES La tératologie est la science des monstres.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - Roman & Encyclopédie

TIBRE Fleuve d’Italie passant, notamment, à Rome.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

TIERCE OU NONE Au Moyen Âge, les cloches sonnent toutes les trois heures. La première heure du jour est prime (6 heures). C’est ensuite tierce (neuf heures), sexte ou midi (12 heures), none (15 heures), etc.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

TILLAC Pont supérieur d’un navire.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Les moutons de panurge

TIMONIER Marin qui tient la barre du gouvernail.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - L’île

TIMOTHÉE Thimothée faisait avaler de l’ellébore à ses disciples qui avaient appris la musique avec d’autres maîtres.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

TIRAIT À LA BUTTE Massif de terre où l’on place le but pour tirer et viser.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

TOUT À L'HEURE Tout de suite, immédiatement.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - L’avarice Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

TOUT VOTRE SOÛL Autant que vous voulez.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

TRAITÉ Accord.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

TRANSI Engourdi par le froid.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

TRÉPAS La mort.

Termes connexes du glossaire Trépassé

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

TRÉPASSÉ Mort.

Termes connexes du glossaire Trépas

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

TRÉPASSÉS Morts.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Les moutons de panurge

TRESSAILLIR Être agité sous l’effet d’une émotion. Sursauter, tressauter.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

TRIBORD Côté droit d’un bateau quand on regarde vers l’avant.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

TRINITÉ Dieu unique en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La table ronde

TUNSTAL L’ANGLAIS Auteur d’un livre sur l’arithmétique.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

TYRAN Personne qui utilise son pouvoir pour dominer les autres.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

UN BEAU SERMON Un beau discours (moralisant).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits

UN BOULET Comme cela est dit quelques pages plus loin, « Bien qu’il ne s’agît encore que d’envoyer un boulet à l’astre des nuits, tous voyaient là le point de départ d’une série d’expériences ; tous espéraient qu’un jour l’Amérique pénétrerait les derniers secrets de ce disque mystérieux, et quelques-uns même semblèrent craindre que sa conquête ne dérangeât sensiblement l’équilibre européen » (chapitre III). Plus loin, encore, le Français Michel Ardan, propose de fabriquer un projectile creux (au lieu du boulet plein prévu) dans lequel il pourrait prendre place afin d'aller sur la Lune.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - De la terre à la lune

UN TOURNOIS-DE-PHILIPPE Monnaie à l’effigie du roi Philippe V.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

UNE ATTAQUE DE GOUTTE Maladie caractérisée par des poussées inflammatoires autour des articulations.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

USURIER Personne qui prête (à usure : avec des intérêts).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

VAINE Inutile.

Termes connexes du glossaire En vain, Vanum est vobis ante lucem surgere

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le chevalier errant

VAINEMENT Inutilement.

Termes connexes du glossaire En vain

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

VAINES Inutiles, sans valeur, non sérieuse.

Termes connexes du glossaire Vanum est vobis ante lucem surgere

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

VAISSEAU Seau.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le puits Chapitre 2 - Le puits

VANUM EST VOBIS ANTE LUCEM SURGERE Citation d’un psaume de l’Ancien Testament : Il est vain de se lever avant la lumière.

Termes connexes du glossaire Vaine, Vaines

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

VÊPRÉE La tombée du jour, le soir.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux

VERGUES La vergue est une pièce perpendiculaire au mât servant à porter la voile qui y est fixée.

Matelots sur les vergues d'un grand navire

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

VERMEILLE D'un rouge vif.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le prologue

VIANDES Aliments en général (viande vient de « vivanda », ce qui sert à la vie).

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

VIELLE Instrument de musique dont les cordes sont frottées par une roue actionnée par une manivelle.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 1 - La chanson de geste

VIGIE Surveillance exercée par un matelot.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - « Pièces de huit ! »

VIGILANCE Surveillance, attention.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Israël Hands

VILAIN Au Moyen Âge, paysan libre.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

VIOLE Instrument à cordes frottées.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

VOILES Les voiles des bateaux.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Demain, dès l'aube

VOILURE Ensemble des voiles d’un bateau.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 8 - Le tonneau de pommes

VORACES Qui dévore, qui mange avec avidité.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - La petite auto

VOTRE SANG Votre fille.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Le comique

VOTRE VOLÉE Votre envol.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

VOUS AVEZ DONNÉ À FAUX Vous avez manqué votre coup.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

VOUS VOUS CONTENTEREZ Vous serez satisfait.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

YARDS Le yard vaut un moins que le mètre, soit 0,91 m.

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 7 - De la terre à la lune

ZÈLE Ici, le mot désigne, dans le langage galant, le sens d’« amour ». Habituellement, le zèle est un dévouement, une ardeur excessive à faire quelque chose. L’expression « faire du zèle » signifie « exagérer », « en faire trop ».

Termes connexes du glossaire Faire glisser ici les termes connexes

Index

Rechercher le terme

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

manuel-cinquieme.pdf

There was a problem previewing this document. Retrying... Download. Connect more apps... Try one of the apps below to open or edit this item.

55MB Sizes 11 Downloads 735 Views

Recommend Documents

No documents