JABLONSKI Édouard 1848-1923

Édouard Joseph Marie JABLONSKI naît le 20 mai 1848 à Toulouse (Haute-Garonne). Il meurt le 21 avril 1923 à Royan (Charente-Inférieure). Obsèques célébrées le 23 à Royan, où il est inhumé.

Fils de Adam Étienne JABLONSKI et de Jeanne Marie Louise Alexandrine Émilie MALUDE, son épouse. Le père est né le 24 décembre 1809 à Jeziorko (Palatinat). Ancien lieutenant de lanciers, exilé en France. Licencié en droit quand il se marie, avocat à la naissance de son fils. Décédé le 15 avril 1892 à Paris (5e). La mère est née le 29 août 1821à Toulouse ; fille d’un ingénieur géomètre. Elle survit à son époux. Ils se sont mariés le 25 novembre 1844 à Toulouse. Ils habitent rue Monge (5e) en 1873 et 42 bvd Saint-Germain en 1892.

Au moins un frère. Marie Édouard Ludovic, né le 13 janvier 1858 à Toulouse. Épouse Blanche Henriette Maret en janvier 1893. Chevalier de la légion d’honneur en juillet 1915 ; il est alors officier d’administration de territoriale dans le gouvernement militaire de Paris. Décédé le 27 janvier 1936 à Paris (7e).

Naturalisé Français. Il épouse Marthe Ester MARTIN le 16 octobre 1873 à Paris (5e). L’épouse est née le 7 octobre 1844 à Monestier-de-Clermont (Isère). Fille de Jean MARTIN et de Rose SURRE. Décédée le 23 septembre 1930 à Royan. Prénommée Ester sur son acte de naissance, et ensuite Esther. Le père est né le 5 mai 1809 à Sinard (Isère). Journalier en 1844, cultivateur en 1861. Il meurt le 13 janvier 1861 à Monestier. La mère est propriétaire à Monestier en 1873. Elle a 49 ans à la mort de son mari. Selon l’acte de mariage, Édouard J. et Ester M. habitent tous deux au 123 boulevard Saint-Michel.

Ils ne semblent pas avoir eu d’enfants. Élève du lycée Bonaparte (futur lycée Condorcet puis Fontanes puis à nouveau Condorcet), au moins de 1864 à 1866. La Revue de l’Instruction publique publie le 31 mai 1866 une composition française intitulée « Mort d’Alexandre à Babylone », dont l’auteur est Édouard Jablonski, classe des mathématiques préparatoires (précédant math élém) du lycée Bonaparte.

Élève de spéciales au lycée Bonaparte en 1866-67 et 1867-68. Classe de Ventéjol (ENS 1842) en maths et de Troost (ENS 1848) en physique et chimie. Peut-être aussi en 68-69. Baccalauréat ès sciences en 1867 à Paris. 1867 : 2e accessit de maths, 2e accessit de descriptive et 3e accessit de physique (classement des élèves de 1ère année). 1867 : 1er accessit de maths, 2e accessit de physique, 2e accessit de chimie et 3e accessit de descriptive (classement des élèves de 2e année). Aucune candidature à l’ENS.

Incorporé au 5e bataillon de la Garde nationale mobile du département de la Seine du 1er juillet à fin décembre 1870. Licences ès sciences mathématiques en juillet 1870 à Paris et ès sciences physiques en août 1872, à Paris. Agrégé de mathématiques en 1878 (3e sur 10, 2e admissible sur 21). Il est depuis au moins trois ans chef d’une institution libre d’enseignement secondaire au Havre. « Il cherche à céder le plus tôt possible l’institution qu’il dirige pour entrer dans l’université qui a tout intérêt à lui ouvrir ses rangs » (rapport de l’IG Vacquant, président du jury). C’est sa 3e candidature, après 1876 (non admissible) et 1877 (12e admissible sur 17 ; il y a 7 admis).

Carrière. Professeur de math élém au lycée de Caen. Professeur de math spé au lycée de Poitiers.

10-10-1878 24-10-1878 (succède à Gohierre de Longchamps)

3 élèves et 3 maîtres en 78-79, 3 ou 4 élèves en 79-80.

Professeur de math spé au lycée de Besançon.

28-09-1880 (succède à Crétin)

Effectif : 25 (4 X et le 1er prix au concours général des départements), 37, 36, 36. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 novembre 2016

Concours général des départements : Poivez 1er prix en 1881, 3e accessit en 1882 ; 1er, 6e et 7e accessits en 1883 (les 2 derniers entrent à l’X) ; 1er accessit en 1884.

Professeur divisionnaire de math élém (Saint-Cyr et Navale) au lycée Charlemagne. 04-09-1885 Professeur de maths (marine) au lycée Janson de Sailly. 22-08-1887 Professeur de math élém (Centrale) au lycée Charlemagne. 25-01-1888 Depuis 1881 et la distribution des prix de 1882, le lycée Charlemagne qualifie un peu abusivement cette classe de « division de mathématiques spéciales ». L’arrêté de nomination indique bien : « professeur de mathématiques élémentaires (École centrale). » 18 élèves en avril 1888, 15 en 93-94, 12 en 95-96. 9 admis à Centrale en 1895. Au moins jusqu’en 1894, il demande à enseigner en math spé.

Professeur de maths (Centrale) au lycée Saint-Louis.

05-08-1896

L’arrêté de nomination indique : « professeur de mathématiques (École centrale). » Les classes de préparation à Centrale ne sont plus des classes de mathématiques élémentaires. 16 admis en 1897 (33 présentés), 12 en 1898 (32), 19 en 1999 (33), 14 en 1900 (22), 14 en 1901 (27), 16 en 1902 (27). 91 élèves reçus à Centrale de 1897 à 1902, pour entre 33 et 43 élèves (environ 70% des élèves sont présentés au concours).

Congés d’inactivité successifs, sans interruption, du 01-06-1903 au 30-09-1905, pour exercer les fonctions d’examinateur à Saint-Cyr. Réintégré dans sa classe de Saint-Louis. 03-10-1905 39 élèves en 05-06

Professeur suppléant de math spé préparatoires au lycée Saint-Louis. 16-07-1906 Proesseurf de math spé préparatoires au même lycée. 02-04-1907 (il supplée puis succède à Rousset, retraité) 39 élèves en 06-07, 52 en 07-08. IG Vacquant, décembre 1907 : « La classe dont M.J. est chargé en ce moment est bien celle qui lui convient le mieux. » Nommé examinateur d’admission de géométrie analytique et de mécanique à Centrale à partir du 15 juin 1908, il est autorisé à s’absenter jusqu’aux vacances d’été et remplacé par Durand (prof de prépa Navale, 10 heures) et Spinnler (prof de prépa Centrale, 4 heures). Il interroge jusqu’en 1913. Les énoncés de ses exercices de 1908 à 1913 sont reproduits dans la RMS.

Retraite « sur sa demande et pour ancienneté d’âge et de services » le 1er janvier 1909, par arrêté du 7 janvier. Services : 30 ans 7 mois 4 jours. Il se retire à Royan.

Manuels. Compléments d’algèbre, à l’usage des candidats à l’École navale et à l’École forestière et des élèves du cours préparatoire à la classe de mathématiques spéciales, Paris, Delalain frères, 1887, 316 p. Cours d’arithmétique, à l’usage des candidats au baccalauréat et à toutes les écoles du gouvernement, Paris, Delalain frères, 1888, 384 p. Théorie des équations, suite aux Compléments d’algèbre, Paris, Delalain frères, 1891, 404 p. Cosmographie, à l’usage des candidats au baccalauréat, Paris, Société d’éditions scientifiques, 1896, 68 p.

Articles. Nouvelles Annales de mathématiques. « Note sur les limites et les nombres incommensurables », 1881, p.240-250. « Démonstration du théorème de d’Alembert », NAM, 1893, p.301-304. Brisse lui ayant fait remarquer que sa démonstration du Bulletin scientifique avait « été donnée jadis par Sturm et arrangée par Liouville », il en fournit « une autre que je crois préférable ».

« Sur la distribution des nombres premiers absolus », 1918, p.361-372.

Journal de mathématiques pures et appliquées (Journal de Liouville). « Recherches sur l’action de la matière pondérable sur l’éther », 1884, p.147-180 et 329-365. « Sur une loi de Fresnel », 1886, p.441-466. « Théorie des permutations et des arrangements circulaires complets », 1892, p.331-349. Bulletin scientifique pour l’enseignement secondaire spécial. « Définition des nombres fractionnaires décimaux non terminés », 1887-88, p.72-75. « Sur une propriété caractéristique des nombres premiers », 1887-88, p.104-105. « Résolution des inégalités à deux variables indépendantes », 1887-88, p.208-213 « Sur la recherche des antécédents d’une proposition », 1888-89, p.96-101. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 novembre 2016

« Sur le calcul approché des racines d’une équation algébrique », 1888-89, p.345-349. « Démonstration nouvelle du théorème de d’Alembert », 1892-93, p.274-277.

Revue de mathématiques spéciales. « Tangente à la ligne d’ombre propre d’un solide de révolution », t.1, p.376-378 (septembre 1891). Une question proposée en septembre 1891 (t.1, p.187), Un corrigé en février 1892 (t.1, p.262-264) Questions de géométrie analytique et de mécanique posées au concours de Centrale, t.10, 19081910, p.107 et 422 ; t.11, 1910-1912, p.125 et 357 ; t.12, 1912-1914, p.78, 108, 128, 389.

Revue de mathématiques supérieures (ne pas confondre avec le Journal…). Une courte note en 1892 et deux en 1895.

Comptes-rendus de l’Académie des sciences. « Sur l’analyse combinatoire circulaire », 1892, présentée par Jordan. « Sur une méthode nouvelle d’approximation », 1893, présentée par Jordan. « Contribution à l’étude générale du cas le plus général du choc dans un système de points matériels soumis à la loi de Newton », 1917, présentée par Appell. Par ailleurs, Chasles, Bertrand et Puiseux, chargés en 1881 de la lecture d’un mémoire intitulé « Généralissaion de la méthode d’intégration par parties », ne semblent pas avoir rendu de conclusions.

Bulletin de mathématiques spéciales. 1894-95. « Sur l’ordre d’un faisceau de lignes ». « Application du théorème de Rolle à l’équation du 5e degré ». « Note sur le calcul approché d’une racine par les parties proportionnelles ». « Déterminations graphiques des points fixes apparents des projections de l’intersection de 2 cylindres ».

Bulletin des sciences mathématiques (Bulletin de Darboux). « Note sur un point d’histoire des mathématiques » (égyptiennes), juillet 1915, p.166-168.

L’Enseignement mathématique. « Généralisation des coordonnées polaires. Applications », 1920-1921, p.170-175. « Application de l’intégration par parties au développement en série », 1923, p.90-95.

Sources. Dossiers Édouard Jablonski, F/17/21108/A et AJ/16/1149, aux Archives nationales. Dossier Légion d’honneur (chevalier 1900) aux Archives nationales.

Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 novembre 2016