GIROD Joseph 1859-1919

Joseph Marie GIROD naît le 21 août 1859 à Saint-Denis (auj. Saint-Denis-les-Bourg, Ain). Il meurt le 21 janvier 1919 à Paris (4e). Obsèques le 25 janvier.

Fils de Denis Joseph GIROD et de Marie Clotilde Benoîte COLLET, son épouse. Le père est né le 7 février 1832 à Foissiat (Ain), où son père est cultivateur. Instituteur communal à Saint-Denis en 1859 comme en 1864. Il enseigne à Saint-Martin-le-Châtel (Ain) en 1879-80. Retraité, il s’installe à Bourg en 1884. Décédé le 19 février 1905 à Bourg (auj. Bourg-en-Bresse). La mère est née le 25 février 1833 à Bourg, où son père est tailleur. Institutrice adjointe à Saint-Denis en 1859, pas en 1864. © Bibl. Lettres et Sc. humaines ENS Décédée le 16 décembre 1902 à Bourg. Ils se sont mariés le 12 octobre 1853 à Bourg.

Une soeur. Marie Philomène Florentine, née le 22 mai 1864 à Saint-Denis. Décédée en 1883 ou 1884 (« la perte récente de ma sœur », lettre du 17-10-1884), ni à Saint-Denis ni à Saint-Martin ni à Bourg.

Mariage avec Marie Louise Augustine VILLEFRANCHE le 25 septembre 1886 à Bourg. L’épouse est née le 27 janvier 1865 à Paris (15e). Elle meurt le 22 février 1951 à Lyon (3e). Fille de Jacques Melchior VILLEFRANCHE et d’Émilie BOSSEL. Le père est né le 17 décembre 1829 à Couzon (auj. Couzon-au-Mont-d’Or), près de Lyon. Directeur de télégraphe, puis directeur-propriétaire du Journal de l’Ain. Décédé le 11 avril 1904 à Bourg-en-B. Mère née le 6 juin 1837 à Hambourg. Décédée le 22 mars 1923 à Bourg-en-Bresse. Ils se sont mariés le 14 septembre 1858 à Lyon. L’époux est alors employé des lignes télégraphiques à Lyon et l’épouse, sans profession et orpheline, demeure à Bukarest (Valachie). Marie est la 5e de leurs 14 enfants ; 8 atteignent l’âge adulte, les autres meurent avant d’avoir 2 ans. Un des témoins au mariage est le sculpteur Émilien Cabuchet, 1819-1902, « ami des époux ».

Une fille. Anne Marie Émilie. Née le 26 juillet 1887 à Grenoble. La déclaration de naissance est faite par le père, le grand-père maternel (imprimeur) et Albert Lefrançois, professeur au lycée de Grenoble. Épouse Maurice Percot le 22 octobre 1912 à Paris (4e). Six enfants. Décédée le 25 septembre 1972 à SaintGenis-Laval (Rhône). Antoine Edmond Maurice Percot naît le 21 juin 1882 à Paris (6e). Fils d’Eugène Claude Percot, 31 ans, drapier, et de Marie Geneviève Françoise Marguerite Mouly, 22 ans, son épouse. Ingénieur chimiste, industriel en vernis à Lyon. Décédé le 5 septembre 1961 à Saint-Étienne. Chevalier de la légion d’honneur (ministère de la Guerre, 1930). Croix de guerre.

Élève de son père, qu’il aide à 12 ans, comme « adjoint bénévole » (Vessiot). Études aux petits séminaires de Meximieux (à 14 ans ?) puis de Belley (préparation aux bacs). Bachelier ès lettres en juillet 1878 et ès sciences en juillet 1879.

Répétiteur au lycée de Chambéry en 1879-80. Chargé des fonctions d’aspirant-répétiteur depuis la rentrée scolaire, reconnu apte le 20 novembre après examen, il est nommé le 12 janvier 1880. L’académie de Chambéry est la seule où il n’existe pas de classe de spéciales. Girod suit les cours de Lefrançois (ENS 1875), nommé chargé de cours de maths (il sera reçu à l’agrégation en 1888) à la rentrée 1879 à Chambéry, où il enseigne en math élém et en rhétorique. Lefrançois l’incite à se présenter à l’ENS. IA, mai 1880 : « J’ai dû lui rappeler plus d’une fois qu’il devait faire de son temps deux parts, une pour les élèves, l’autre pour son travail personnel. » ENS 1880 : 14e admissible, 31e classé. Le dernier des 20 entrants est le 28e.

Élève de spéciales au lycée Saint-Louis en 1880-81. Classe de Lucas (ENS 1861). Suite à son admissibilité de 1880, il obtient une bourse d’études. Il obtient accessits : le 4e d’excellence, le 4e de géométrie analytique et algèbre, le 2e de physique, le 2e de chimie, le 3e de littérature française.

Admis à l’ENS en 1881 (3e admissible sur 59, 5e au concours, 2e entrant sur 20). Agrégé de mathématiques en 1884 (6e sur 12, 4e admissible sur 20). Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 juin 2016

Carrière. Répétiteur au lycée de Chambéry en 1879-80. Élève à l’ENS. Professeur de math élém au lycée de Bourg.

08-08-1881 09-09-1884

Nommé le 13-10 au lycée de Douai, il obtient le 20 son maintien à Bourg.

Professeur de math élém au lycée de Grenoble.

25-09-1885

Chargé en 88-89 et 89-90 d’une conférence de math élém à la faculté des sciences de Grenoble. Nommé le 31-08-1888 au lycée de Lyon, il obtient son maintien à Grenoble quand il apprend qu’il y enseignera en mathématiques préparatoires (prépa aux math élém) tandis que Vessiot, débutant mais 1er à l’agrég, aura les math élém. Le 29-09, il est maintenu à Grenoble. À Grenoble, il retrouve Lefrançois, suppléant puis chargé de cours (mathématiques préparatoires) de 1883 à 1888, professeur de 1888 (en math élém à partir de 1890) à sa retraite en 1919.

Professeur de math élém au lycée de Lyon.

26-09-1889

Il enseigne dans la 2e division de math élém, préparant au bac ès sciences, et en rhétorique.

Professeur de math (École centrale) au lycée de Lyon.

29-11-1892 (classe créée)

Professeur de math (Institut agro.) au lycée de Versailles.

31-10-1897 (classe créée)

Dès la 1e année, il demande l’assimilation des profs de prépa Centrale aux profs de spéciales. Classe d’une vingtaine d’élèves chaque année.

10 puis 13 élèves. En même temps répétiteur de mathématiques et de dessin à l’école militaire de l’artillerie et du dessin à Versailles, par décision du 13 décembre 1898 (ministère le Guerres). Il exerce ces fonctions jusqu’en avril 1904.

Professeur de math (École centrale) au lycée Charlemagne.

29-07-1899 (succède à Griess)

Griess (ENS 1880) meurt en mai 1899. Èdouard Le Roy (ENS 1892) assure l’intérim. Sa classe est en même temps, les premières années, une math élém supérieures. Depuis 1882, les palmarès du lycée Charlemagne nomment cette classe : « Mathématiques spéciales. 2e division (puis : division B), préparatoire à l’École centrale ». Une vingtaine d’élèves (entre 12 et 27 jusqu’en 1914), dont souvent près de la moitié sont admis à Centrale, sauf en 1904 (1 admis). Tombée à 5 puis 7 élèves au début de la guerre, la classe remonte à 27 en 1917-18. Renversé par une automobile en mai 1908 alors qu’il circule à bicyclette, et gravement blessé. Il se remet rapidement. Proviseur : « sans avoir peut-être toute la valeur qu’il s’attribue, il a cependant de l’autorité sur les élèves » (1918).

Congé jusqu’au 31-12-1918 le 21-11, prolongé du 1er janvier au 21 février le 30-12. L’urémie se déclare le 7 octobre. Certificat médical du 14 novembre : « état cardio-rénal avec crises dyspnéiques à paroxysmes nocturnes, nécessitant des soins assidus et un repos complet jusqu’à fin décembre 1918. » Le même médecin, pour les mêmes raisons, estime le 20 décembre que le congé doit être prolongé jusqu’à fin février 1919. Il l’est, du 1er janvier au 21 février 1919.

Décédé le 21 janvier 1919, « après une longue et cruelle agonie » (Vessiot). Adhérent à l’APMESP dès sa création, en 1910. Manuels scolaires. E. Combette et J. Girod, Leçons de mécanique, conformes aux programmes du 31 mai 1902, pour les classes de première C et D et de mathématiques A et B, Alcan, 1904, 321 p. Précis de géométrie descriptive et de géométrie cotée, Alcan, 1908, 2 vol. Précis de géométrie plane, conforme aux programmes du 27 juillet 1905, pour les classes de seconde C et D et de mathématiques A et B, Alcan, 1905, 252 p. Précis de géométrie de l’espace, conforme aux programmes du 27 juillet 1905, pour les classes de première C et D et de mathématiques A et B, Alcan. Précis de géométrie. Compléments : les trois coniques, conforme aux programmes du 27 juillet 1905, pour les classes de mathématiques A et B et la préparation aux écoles du gouvernement, Alcan. L’ensemble des 3 derniers titres est regroupé en un volumes de 720 pages. Recension par Charles Bioche dans l’Enseignement mathématique, 15 mars 1907.

Girod, Précis de trigonométrie, conforme aux programmes du 31 mai 1902, pour les classes de seconde C et D, de première C et D et de mathématiques A et B, Alcan, 1905, 210 p. Recension de la 2e édition, 1908, dans l’Enseignement scientifique, mars 1903, p.159-160.

Ch. Colin et Joseph Girod, Cours de géométrie, conforme aux programmes officiels du 26 juillet 1909, à l'usage des écoles primaires supérieures, des cours complémentaires, des candidats aux brevets, aux écoles normales et aux écoles nationales d'arts et métiers, 1910, 1e année, 180 p. et 2e année, 240 p. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 juin 2016

Articles de revues. Journal de mathématiques élémentaires. (Vuibert) « Exposé d’une méthode de discussion des problèmes du second degré », 17-7, 01-01-1893, p.4951 et 17-8, 15-01-1893, p. 57-60. « Note sur la théorie des quantités imaginaires », 18-14, 15-04-1894, p. 105-106. « Sur le lieu des points dont le rapport des distances à deux points fixes est constant », 20-4, 15-1195, p.25. « Sur la résolution algébrique des triangles », 22-13, 01-04-1898, p.97-102. Voir aussi 22-14, p.113. Variations d’une fonction, 23-7, 01-01-1899, p.29-32 et 23-8, 15-01-1899, p.57-59. « Sur la démonstration du théorème de Céva », 23-16, 15-05-1899, p.191. « Sur l’application d’un théorème classique relatif aux questions de maximum », 24-4, 15-11-1899, p.25-27 et 24-5, 01-12-1899, p.33-35.

Revue de l’enseignement des sciences. « Problèmes de mécanique pour les classe de Math Spé et de Centrale », avril 1907, p.137-138.

Revue de mathématiques spéciales. « Sur la solution de l’équation du troisième degré par des formules trigonométriques », t.3, janvier 1896, p.300-302. « Sur un problème de géométrie analytique », t.4, septembre 1896, p.489-491. « Sur le cercle coupant trois droites sous un angle donné », t.4, juin 1897, p.201-202. « Détermination du centre de courbure. […] », t.9, juillet 1908, p.537. Des énoncés d’exercices dans les tomes6 et 8 (1900-1902 et 1904-1905).

Nécrologie normalienne de Jules Gaches (ENS 1877), 1916. Vessiot : « Gaches, […], qui fut aussi, toute sa vie, l’intime et fidèle ami de Girod. » Gaches, 1857-1915, est à deux reprises le collègue de Girod : il enseigne les mathématiques spéciales à Grenoble de 1883 à 1892 et à Lyon de 1892 à 1897.

Sources Dossier Joseph Marie Girod, F/17/25795 aux Archives nationales. Et aussi F/17/22887. Nécrologie normalienne par Ernest Vessiot (ENS 1884), 1920. Ernest Vessiot, futur directeur de l’ENS, est alors maître de conférences à la faculté des sciences de Paris.

Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 juin 2016