GÉRARDIN Auguste 1828-1911

Charles Auguste GÉRARDIN naît le 19 août 1828 à Paris. Décédé le 20 juillet 1911 à Paris. Fils de Vincent Auguste Nicolas GÉRARDIN et de Marie Charlotte JADELOT, son épouse. Le père est né en février 1790 à Nancy. Docteur en médecine (1814). Médecin à la Maternité pendant 24 ans. Travaux sur les maladies infectieuses ; il étudie la fièvre jaune à la Nouvelle-Orléans, le choléra en Russie, Pologne et Autriche. Académie de Stanislas : associé-correspondant national (1816). Académie (royale, puis impériale) de médecine : adjoint résident de la section de médecine (1824) ; membre de la section d’hygiène (1835) ; secrétaire annuel de 1840 à 1842. Décédé le 17 avril 1868 à Maidières (Meurthe-et-Moselle). Chevalier de la légion d’honneur (1834). Voir Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1867, Nancy, 1868, p.VIII-IX. L’académie de médecine le fait naître le 3 février, l’académie de Stanislas le 14, le dossier légion d’honneur le 25. L’acte de décès ne précise pas. La mère est née en 1804. Décédée le 3 novembre 1843 à Paris.

Un frère (au moins). Alfred Marie Joseph, né le 4 décembre 1825 à Paris. Épouse Marie Victoire (Mougin le 10 novembre 1857 ; née le 8 septembre 1833 à Portieux, elle est fille d’un fabricant de verre. Deux enfants. Répétiteur au collège Saint-Louis (1845). Professeur suppléant à Henri IV (1846). Professeur d’histoire à Douai (1847) et quelques mois plus tard à Reims. Chargé de cours d’anglais à Louis-le-Grand (1855) et Versailles (1857). Agrégé d’histoire en 1860 (1er sur 6). Professeur d’histoire au lycée Saint-Louis (1860). Il enseigne en même temps au collège Chaptal et à l’Association pour l’enseignement des jeunes filles. Délégué dans les fonctions d’IG de l’enseignement primaire (1876). IG de l’enseignement primaire (janvier 1877). Membre du jury de l’agrégation d’histoire. Retraite le 31 octobre 1881. Décédé le 11 novembre 1881 à Paris (6e). Chevalier de la légion d’honneur (1867). André Marie Sigisbert, né le 4 septembre 1858 à Pont-à-Mousson. Spé à Saint-Louis (classe de Piéron). X 1878 (6e, reçu 8e à l’ENS), Ponts. Ingénieur PC. Directeur des chemins de fer de l’Est (1913). Décédé le 17 janvier 1942 à Gagny. Légion d’honneur (chevalier 1887, officier 1907, commandeur 1918).

Mariage avec Marie Joséphine LEBLOND le 8 février 1853 à Paris. L’épouse est née le 20 mars 1831 à Fontaine Lagavanne (Oise). Fille de Lucien Zozime LEBLOND et de Louise Éléonore CRIGNON. Décédée le 25 juin 1914 à Paris. Le père est né le 15 fructidor de l’an 9 (2 septembre 1801) à Roy Boissy (Oise). Ouvrier mécanicien en 1828 et 1831, ferrailleur en 1842. Serait décédé le 24 février 1842 à Roy Boissy. La mère est née (Marie Éléonore ; Marie devient ensuite Louise) le 6 thermidor de l’an 13 (25 juillet 1805) à Fontaine Lagavanne. Blanchisseuse en 1828 et 1831. Décédée le 1er février 1883 à Fontaine Lagavanne. Ils se sont mariés le 28 octobre 1828 à Fontaine Lagavanne.

Enfants. Dans ses notices, il en déclare 4 en 1858, 5 en 1859 et 1862, 7 en 1863 (erreur de déclaration ?), 4 en 1864, 5 en 1870, 1874 et 1877, 4 en 1878 et 1881, 3 en 1889. Quatre sont identifiés. Léon Charles, né le 22 février 1853 à Paris. Épouse Émeline Louise Le Prette le 11 août 1876 à Paris (6e). Trois enfants. Bac sciences (1871). Cinq examens de pharmacie. Internat des hôpitaux (4 ans). Enseignement libre à partir de 1875.Jusqu’en 1879, il enseigne aux institutions de Reusse (5 ans) et Keller (6 ans), à l’école Monge (2 ans), aux écoles professionnelles (4 ans), à l’association philotechnique (4 ans). Supplée son père à l’école Colbert, sans nomination, en oct-nov 79. Nommé suppléant en histoire naturelle à l’école Turgot en octobre 80, stagiaire en janvier 81, professeur titulaire à partir du 01-01-1882 (arrêté du 20 février). Nouvelle nomination comme délégué aux mêmes fonctions (7 heures de cours) le 24-10-91. Il y enseigne jusqu’en 1896. Bien noté par la direction et l’inspection. Auteur de plusieurs ouvrages (16 entrées au catalogue de la BNF, de 1881 à 1907) : zoologie, et aussi botanique. En particulier L’homme, éléments de physiologie, d’hygiène, de préhistoire et d’ethnographie, 1890, où il est indiqué qu’il est professeur à l’école municipale Turgot, à l’école Monge et à l’école Monceau. Officier de l’Instruction publique (1886). Dossier de carrière F/17/22882/A aux Archives nationales. Selon l’acte de mariage, l’épouse est née le 3 février 1858 au Havre. Sa mère est décédée, son père n’est pas mentionné, elle habite Le Havre chez son tuteur, désigné le 15 juillet précédent par le conseil de famille et non nommé sur l’acte. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 avril 2016

Marie Caroline Léonie Tatiana, née le 27 mai 1854 à Paris. Épouse Raymond Clermont Victor Larsonneur le 27 octobre 1881 à Paris (6e). Décédée le 19 octobre 1893 à Paris (17e). L’époux est né le 28 juillet 1847 à Roncey (Manche). Professeur (classes de septième ou sixième), à l’école Monge de 1881 (peut-être avant) à 1894 ; l’école Monge devient lycée Carnot par décret du 28-12-1894 ; il y enseigne pendant un ou deux ans, avant d’être nommé au collège communal de Meaux où il est encore en 1908. Décédé le 31 octobre 1916 à Meaux Veuf, il se remarie avec Anna Louise Delphine Alphonsine Plane le 8 nov. 1894 à Paris (17e). Leur fille Andrée Marie Geneviève, née le 5 juillet 1884 à Paris, épouse Marie Gabriel Bera, 18861914, le 18 août 1910 à Paris. Elle meurt le 17 novembre 1977 à Flers (Orne). Narcisse Auguste, né le 29 février 1856 à Paris. Publie en 1877 un Manuel de gymnastique hygiénique et médicale sous le nom de N-A Le Blond. Docteur en médecine (Recherches sur la cavité prépéritronéale de Retzius et sur son inflammation, 1880). Chef de clinique au Val-de-Grâce en 1881. Meurt du choléra dans la nuit du 8 au 9 septembre 1886 au Tonkin ; il est alors médecin aide-major de 1ère classe (Le Monde illustré, 14-08-1886 ; Le Radical, 29-09-1885 ; Le Figaro, 27-09-1885). Lucien René Anatole, né le 2 avril 1863 à Paris (6e) Bachelier ès lettres (1848) et ès sciences (1853). Ne semble pas avoir été candidat à l’ENS. Licencié ès sciences physiques en 1854.

Docteur ès sciences physiques le 28 juillet 1865 à Paris. Première thèse : Recherche sur la solubilité des sels dans les mélanges d’alcool et d’eau. Deuxième thèse : Propositions de chimie données par la faculté. Jury : P. Desains (président), Jamin, H. Sainte-Claire Deville.

Agrégé des lycées pour l’enseignement secondaire spécial en 1866 (1er sur 6). Sur la liste des admis, il est désigné comme « professeur libre à Paris ». Il écrit dans un « résumé des services » avoir été « reçu le premier au concours d’agrégation », en omettant qu’il s’agit de l’enseignement spécial (dossier légion d’honneur).

Carrière. Enseigne d’abord les sciences physiques dans des institutions libres à Paris, y compris, sans être agréé, à Stanislas (à partir de 1854).

Agréé comme chargé de la classe de math spé au collège Stanislas.

20-10-1857

3 élèves. Il enseigne les maths et la physique. Lalanne (directeur de Stanislas), juillet 1857 : « C’est un professeur qui a beaucoup étudié, et qui a longtemps suivi les meilleurs maîtres. Il enseigne avec clarté et précision ce qu’il a appris, donnant peu du sien. Cette année, il enseignait les mathématiques spéciales pour la première fois. Il y a procédé avec prudence, se bornant à faire comprendre et savoir de bons auteurs. Aussi n’a-t-il pas fait prestige, et il n’a gagné la confiance de ses élèves, que pour les sciences physiques, dont il est aussi chargé, et qu’il professe depuis plusieurs années dans de grandes institutions de Paris. »

Enseigne les sciences physiques au collège Stanislas

de 1858-59 à 1863-64.

Directeur, 1863 : « Très préoccupé d’embarras et de malheurs domestiques. Prépare peu les classes, ne corrige presque aucun devoir. » De 1864 à 1868, il enseigne dans des institutions libres.

Professeur de mécanique du cours de 4e année au collège Chaptal.

03-03-1868

Jusqu’en 1880, 0181 ou 1882.

Professeur à l’école municipale supérieure de jeunes filles.

01-04-1868

Prof. d’arithmétique appliquée et de tenue de livres à partir du 01-05-1868 Chargé provisoirement des sciences physiques et naturelles (10-11-1868). Prof. de sciences appliquées pour le cours supérieur à partir du (28-08-1871). Prof. de physique et de chimie à l’école normale primaire d’institutrices de la Seine. (23-08-1873). Cette EN succède à l’école municipale de jeunes filles. Directrice, 1874 : « Monsieur Gérardin est un professeur très distingué, mais il s’astreint difficile- ment à un programme. Nous lui avons demandé de préparer le cadre de ses leçons, sans pouvoir l’obtenir. Il fait son cours en artiste, se laissant entraîner par certains points, négligeant ainsi des parties essentielles qu’il ne trouve plus le temps de traiter. » Directrice, 1878 : « La compétence et le savoir de M. Gérardin sont incontestables, mais il a plutôt les qualités du conférencier que celles du professeur. » Elle critique, au fil des années, le manque d’applications pratiques, le peu d’interrogations, le goût de la théorie (il enseigne trop l’électricité au détriment de l’optique et de l’acoustique et pas du tout la minéralogie). « Monsieur Gérardin parle beaucoup plus qu’il ne fait parler les élèves, c’est un tort toujours surtout dans une école normale. » Par ailleurs trop souvent appeler à des missions étrangères à son enseignement, sans être suppléé (pour conserver son traitement). La nouvelle directrice, nommée en 1881 ou 1882, sera très élogieuse. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 avril 2016

Congé en 1880-81 (arrêté du 12-11-1880)

En outre : (nominations à Colbert et Turgot signées, comme pour l’école de JF, par le préfet de police).

Professeur stagiaire de mécanique à l’école municipale Colbert.

14-11-1870

Professeur stagiaire de mécanique (16-10-1871). Cours de 3e année.

Enseignant à l’école municipale Turgot.

04-11-1871

Chargé de suppléer à dater du 25-10 le prof de mécanique et physique (2e et 3e années) en congé pendant 10 mois. Professeur stagiaire (même cours) du 01-02 au 30-09-1872 (03-03-1872). Professeur de mécanique et de physique (2e et 3e années) à dater du 01-11-1872 (23-11). Dans les derniers mois de 69-70, il supplée Isambert, lui-même suppléant dans les classes autres que math spé de Fernet et Lissajous, professeurs de physique à Saint-Louis à Saint-Louis, lesquels continuent d’enseigner en spéciales.

« Admis sur sa demande à faire valoir ses droits à une pension de retraite pour cause d’infirmités » à dater du 1er avril 1891 (arrêté du 24 mars 1891). Un arrêté précédent (9 mars) indiquait : « pour ancienneté d’âge et de services ». Il doit cesser aussitôt ses cours à Colbert, où il perçoit la moitié de son traitement jusqu’au 30 septembre ; il semble y rester en fait jusqu’à cette date. Il conserve sa situation à Turgot jusqu’au 30 septembre. Ancienneté : 23 ans et 5 mois. Ses années à Stanislas ne sont pas validées pour la retraite (pas de retenues). Revenu moyen des 6 dernières années : 6500 (EN 1600, Turgot 3500, Colbert 1400). Le calcul exact donne 6450. Pension de 3020.

Associé correspondant national de l’Académie de Stanislas (Nancy). Élu le 15 février 1867. Il l’est jusqu’en 1880.

Associé correspondant de l’académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont. Admis en 1875 ou 1876.

Inspecteur des établissements dangereux, insalubles ou incommodes de l’arrondissement de Saint-Denis. De 1870 à 1897.

Publications. La thèse, Gauthier-Villars, 1865, 38 p. Rapport sur l’altération, la corruption et l’assainissement des rivières, Imprimerie nationale, 1874, 64 p. Chimie des écoles normales primaires. Première année, 1882. Deuxième année, 1884. Troisième année, 1885. Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences. 17 notes : 1 en 1860, 1 en 1862, 2 en 1865, 1 en 1866, 1 en 1869, 2 en 1872, 1 en 1873, 1 en 1874, 2 en 1875, 1 en 1876, 1 en 1879, 1 en 1892, 1 en 1896, en 1902. Les premières portant sur des questions de chimie (dissolvants, piles, etc). De 1869 à 1879, sur l’assainissement de l’eau. Les deux dernières, sur l’assainissement de l’air. « Une somme de 1500 francs […] pour les travaux auxquels il s’est livré principalement pour désinfecter les petits cours d’eau de l’arrondissement de Saint-Denis ». CR, t.79, 1874-2 (28 déc.), p.1688-1691. Prix Monthyon 1895 pour son mémoire Sur les précipitations moléculaires et leurs applications à l’assainissement des industries insalubres, t.121, 1895-2 (23 déc.), p.1054-1056. 

Sources Dossiers F/17/20827, F/17/22282/A et AJ/16/1600 aux Archives nationales. Dossier Légion d’honneur (chevalier 1875) aux Archives nationales. Au titre du ministère de l’Agriculture et du Commerce.

Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 avril 2016