FOURNIER, dit VANNSON, Pierre Gaspard 1797-1864
Pierre Gaspard FOURNIER naît le 12 frimaire an 6 (2 décembre 1797) à Paris. Acte de naissance consulté. On trouve aussi, sur certaines notices, les dates fausses des 3, 24 et 25 décembre 1798. Il naît rue Bailleul (actuel 1er arr.). Tous les actes d’état civil (les siens et ceux de ses enfants), sauf l’acte de décès, sont au nom de Fournier ; l’acte de décès donne Fournier, dit Vannson Au concours général de 1816, il est lauréat sous le nom de Fournier. Ses documents de carrière sont au nom de Fournier-dit Vannson, Fournier-Vannson ou Vannson. Les contributions aux NAM sont signées Vannson. Le départ du père fournit sans doute l’explication. Sa veuve signe E. Fournier-Vannson en février 1864.
Il meurt le 11 janvier 1864 à Versailles. À son domicile, avenue de Paris, à Versailles. Inhumé le 13 janvier.
Fils d’Antoine FOURNIER et Julie Barbe VAUNSON. L’acte de naissance donne : Vaunson. Les documents postérieurs donnent : Vannson. Le père est joaillier. Ils se sont mariés le 28 janvier 1791 à Paris. Acte manquant à l’état-civil (reconstitué) de Paris. Selon l’acte de mariage du fils, en 1825, le père est « absent sans nouvelles depuis plus de douze ans » et la mère est décédée.
Mariage avec Victorine Eugénie MILLET le 10 février 1825 à Versailles. L’épouse est née le 9 mai 1806 à Anvers. Fille de Marie Joseph Charles MILLET et de Marie SERRURIER, son épouse. Décédée le 25 juillet 1884 à Versailles (3 carrefour de Montreuil). Le père est né à Paris. En 1806, il a 40 ans et est commissaire de marine à Anvers. En 1825, il est ancien commissaire de marine et habite Versailles avec son épouse. La mère est née à Reims. En 1806, elle a 34 ans. Les témoins au mariage sont Charles Donat ( ?), baron d’Anthès ( ?), 41 ans, adjudant major des pages du Roi ; Jean Marie Marcelin Peyré, 30 ans, professeur (adjoint) de physique à l’école royale militaire de Saint-Cyr ; François Varinot, 50 ans, professeur (administration militaire et tactique) à la même école ; Charles Emmanuel Guay, 30 ans, professeur d’histoire à la même école.
Trois enfants. Marie Eugénie Théodora, née le 4 février 1828 à Versailles. Épouse Eugène Théophile Lemoigne le 15 novembre 1853 à Versailles. L’époux est né le 13 novembre 1829 à Valognes (Manche), où son père est commerçant. Il est régent de mathématiques supérieures au collège de Dunkerque en 1852-53. Maître surveillant à l’ENS de 1861 à 1863. Candidat à l’agrégation de maths en 1861, 1862, 1863 ; non admissible. Proviseur du lycée de Saint-Quentin à la mort de sa belle-mère (1884). Cécile Marie, née le 1er décembre 1836 à Versailles. Encore à sa charge en 1864. Gustave, né le 21 mai 1845 à Versailles. Décédé le 17 avril 1849 à Versailles.
Élève du lycée impérial / collège Louis-le-Grand de 1812 (peut-être avant) à 1817. Sous le nom de Vannson. Le lycée impérial est rebaptisé collège royal Louis-le-Grand en 1814 Concours général : 4e accessit de thème latin en 1813 (1e année de grammaire), premier prix de vers latins en 1816 (Lutte poétique entre Hésiode et Homère), 6e accessit de math élém en 1817. Dans sa classe (1ère année de maths, en fait math élém) : 1er prix d’algèbre en 1817 (le 2e prix va à Hippolyte Vernier). En 1816-17, à Louis-le-Grand, on distingue : maths 2e année (prof : Laran), maths 1e année (Guillard), math élém (Nicollet). La « vraie » math élém est la classe de Guillard. Eugène et Victor Hugo sont parmi ses condisciples.
Licencié ès sciences physiques et mathématiques. Reçu à l’agrégation dans l’ordre des sciences en 1838 (1er sur 7, 9e admissible sur 17). Sous le nom de Fournier-Vannson. Pas candidat entre 1833 et 1837.
Carrière. Répétiteur et maître d’études à l’École spéciale militaire.
10-10-1817
Jusqu’au 21 mai 1821. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 fevrier 2017
Répétiteur à l’École royale des Pages (Versailles).
13-10-1821
Du 1er novembre 1821 au 20 mars 1823.
Professeur de mathématiques à l’École royale des Pages.
21-03-1823
Du 21 mars 1823 au 31 décembre 1829. Son traitement, d’abord de 3000 francs, passe à 2000 francs le 1er janvier 1826, en raison d’une réduction de ses services. Puis il est répétiteur dans diverses institutions de Versailles.
Professeur suppléant de physique au collège royal de Versailles.
-10-1833
Une note du proviseur pour l’année 1834-35 le dit « agrégé de physique et chimie au collège royal de Versailles » et indique : « Professe bien. Se présentera au concours de l’agrégation l’année prochaine. Je désire que l’autorisation de faire le cours cette année encore lui soit accordée par l’Université. » Le titre d’agrégé ne signifie pas qu’il a réussi le concours de l’agrégation, mais qu’il peut être appelé à suppléer un professeur.
Professeur suppléant de math spé au collège royal de Versailles. 08-10-1835 (succède à Faurie) Faurie, nommé en spé à Versailles, est aussitôt chargé pour 2 ans (il en fera 3) de l’enseignement de la mécanique à la faculté des sciences de Lyon. ENS : Jannin 4e (4e entrant) en 1836, Loir (9e entrant) en 1837. Concours général 1837 : 3e accessit. F-V n’a pas de nomination à la rentrée d’octobre 1837.
Professeur suppléant de maths au collège Saint-Louis.
11-04-1838
Chargé provisoirement du cours de géométrie en troisième et d’arithmétique en quatrième. Examinateur à l’X, il abandonne sa classe. Le 21 juillet 1838, l’IG lui ordonne de reprendre ses cours.
Professeur de math spé au collège Stanislas.
08-10-1838
Concours général 1839 : 5e accessit. ENS : Guichemerre 18e (18e entrant) en 1840.
Professeur de math spé au collège royal de Versailles.
14-09-1840 (succède à Faurie)
L’alternance spé-élem n’est appliquée qu’en 47-48, à la demande d’Adolphe Arreiter (ENS 1835), prof de math élém à Versailles de 1844 à 1875. Effectif : 14 en 44-45, 14 en 45-46, 12 en 46-47, 22 en 47-48, 16 en 48-49, 10 en 50-51, 13 en 5152, 10 en 52-63, 12 en 53-54, 19 en 54-55, 15 en 57-58, 10 en 58-59, 12 en 61-62. (chiffres parfois douteux, en particulier parce que 1850-1851, per exemple, peut désigner 49-50 ou 50-51). 1849 : 7 X (12 candidats). 1860 : 1 X. Dans les 6 premiers à l’X : Viennot 6e en 1844, Couche 3e en 1849. Dans les 8 premiers à l’ENS : Combette 7e (7e entrant) en 1861. Concours général. 1841 : 4e acc. 1845 : 8e acc. 1849 : 3e et 4e acc. 1850 : Bertrand 2e prix, 2e acc. 1852 : 2e et 5e acc. 1854 : Amoretti 1er prix. 1855 : 4e acc. 1862 : 5e acc. En 46-47, il a pour élève Vito Mangiamele, calculateur prodiqe ; jeune pâtre italien de la région de Syracuse, il avait été présenté à l’Académie le 19 juin 1837, et interrogé par Arago et Coriolis ; « il calcule toujours avec la même facilité, comprend assez bien les théories, mais est très faible au tableau » (IG). Émile Michel Amoretti, né le 1er juin 1838. Premier accessit de maths accessoires au concours général de 1851. Premier prix en 1854, il est admis à l’ENS sans concourir, alors qu’une condition pour concourir est d’avoiir 17 ans au 1er janvier de l’année du concours. Il meurt le 8 novembre d’une fièvre typhoïde. Voir NAM, 1855, p.44-46. Maintenu dans ses fonctions le 17 septembre 1852, lors de la réorganisation des math spé. Chargé des cours préparatoires à la licence de maths pour les maîtres répétiteurs, à partir de 1859. IA Vieille (1860) : « M. Vannson est un professeur qui a […] de bons élèves pour l’X, mais dont l’enseignement vieillit et baisse sensiblement depuis quelques années. On lui reproche d’immobiliser son cours, de ne se plier à aucune innovation, et de se renfermer trop exclusivement dans ses méthodes favorites sans se préoccuper des examens. » Il lui reproche des dépassements de programme. Il a surtout des nouveaux : « Les élèves vétérans tendent en effet à déserter Versailles, pour chercher à Paris, soit à Saint Louis, soit à Louis-le-Grand, un enseignement plus jeune, plus en harmonie avec les exigences des examens. » F-V tient compte de ces conseils, et modifie son enseignement. Absent pour une grave affection (amaurose) de l’œil droit en juin et juillet 1863, sans congé officiel, ce qui lui permet de conserver son salaire. Des colleurs le remplacent au jour le jour. Il reprend ses cours en novembre 1863, mais l’affection s’étend à l’œil gauche et il est presque aveugle. Faisant encore cours le 29 décembre, il est atteint d’une pneumonie. Il demande alors à être mis à la retraite.
Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 fevrier 2017
Il meurt le 11 janvier 1864. Admis à la retraite le 4 janvier, « sur sa demande, pour cause d’infirmités ». Services : 41 ans, 9 mois et 13 jours (dont 11, 9 mois et 12 jours de services extra universitaires). Ses services donnent droit à une retraite de 7361 francs, ramenée au plafond légal de 5000 (plafond fixé par l’ordonnance du 19 avril 1820). Sa veuve touche le tiers réversible, soit 1666 francs. À la demande du proviseur, deux aides de 500 francs sont accordées à sa veuve en 19 janvier. Elle demande un bureau de tabac, et renouvelle cette demande en novembre 1865. On ignore la réponse.
Membre de la Société des sciences morales, des lettres et des arts de Seine-et-Oise. Admis en 1835, un an après la création de la Société.
Publications. Mémoires de la Société royale d’agriculture et des arts du département de Seine-et-Oise Vannson et Caron, « Rapport sur l’examen du cours de géométrie et de mécanique industrielle appliquées aux arts », 1835, p.69-72. F-V donne de nombreuses communications à la Société. Voir Mémoires…, 1853, p.XXI-XXI. Nouvelles Annales de mathématiques. « Détermination des asymptotes, dans les courbes algébriques d'un degré quelconque », 1843, p.398-405. « Réponse à la question 130 » (polygones réguliers plans et sphériques), 1847, p.91-98. « Réponse à la question 138 » (paraboles), 1847, p.122-123. « Note sur la surface du triangle sphérique et sur l'ellipse sphérique », 1848, p.14-21 et 51-58. « Note sur une limite des racines des équations du troisième et du quatrième degré », 1852, p.60-61. « Contact des cercles sur la sphère, par la géométrie », 1855, p.55-71. « Note sur une question […] » (une équation), 1858, p.108-113. « Surfaces du second degré, problèmes », 1858, p.334-341. « Formules fondamentales de l’analyse sphérique », 1858 et 1859 (111 pages en 8 articles – 7 en 1858, 1 en 1859). « Propriétés des coniques sphériques homofocales », 1860, p.197-206. « Équation et propriétés de la loxodromie », 1861, p .31-41 et 225-233. « Démonstration simple d'un théorème de Newton sur les coniques inscrites à un quadrilatère », 1861, p.118-120. Et des énoncés de questions. Recherchées à partir de 1851 : en 1858 (p.43-45, 139), 1859 (p.45), 1861 (p.139), 1862 (p.383), 1863 (p.523).
Sources Dossier Pierre Gaspard FOURNIER, dit VANNSON, F/17/20765, aux Archives nationales. Dossier Légion d’honneur (décembre 1850), non consultable aux Archives nationales. H. Duhaut, « Le lycée de Versailles », Revue de l’histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, 1907 à 1910. Sur F-V : 1909, p.312-314. Bersot, « M. Vannson », 1864. Reproduit dans Morale et politique, 1868, p.2-5.
Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 fevrier 2017