Le conseil provincial du PDG au Moyen-Ogooué débouche sur un pugilat

ECHOS DU NORD

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“Change. Believe” Barack Obama

Tri-hebdomadaire Gabonais d’informations — 11e année

N°491 du Mercredi 15 Novembre 2017 - Prix : 600 F.CFA

Réforme des retraites

Ministère de la Justice

Le pouvoir opte pour le sadisme

Des nominations illégales Lire en page 2

Lire en page 7

Parti démocratique gabonais à Makokou

Maltraitance

La galère des retraités à Postebank Lire en P2

Politique

Le PDG est indécrottable

De l’électricité en perspective ce 18 novembre

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LETTRE A ALI BONGO ET SES ACOLYTES

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Élection sénatoriale partielle à Oyem

L'opposition conserve son siège

Lire en P6 Relance économique

L’aveu d’incompétence de Régis Immongault Tatangani Lire en P7

Macron : le jeune présidentmonarque, l’Afrique et le fardeau de l’homme blanc

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Le récent message du secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG), Eric Dodo Bounguendza, à la section ogivine n’est pas un fait anodin. Il a même valeur d’avertissement. « Je viens vers vous rappeler, avec assurance et certitude, que le mode de choix des MBP, des MCN et des MCC de notre Parti est l’élection et rien que l’élection» et qu’« aucun autre procédé n’a été retenu par le Distingué Camarade Président ». Un message, devine-t-on, qui cible certaines personnes, en l’occurrence le tandem Issoze Ngondet-Billie By Nze. En réaction certainement à la campagne de dénigrement sur les médias publics contre le secrétaire général de l’ex-parti des masses. Aussi précise-t-il l’élection rien que l’élection « malgré les trafics d'influence et des reportages tv de manipulation de la Base par des responsables politiques réfractaires à l'élection, toutes les provinces procéderont, sans détours, aux élections…» On ne peut pas être plus clair à l’endroit de ceux qui l’ont accusé de jalousie à cause de la montée en puissance de l’Ogooué-Ivindo auprès de BOA.

Mesdames et Messieurs, Vous voilà embourbés dans l’imposture et la forfaiture depuis l’élection présidentielle du 27 août 2016.La démonstration est faite que vous ne pourrez pas gouverner tranquillement le Gabon sans la légitimité du peuple gabonais qui vous a vomis. Vous êtes réduits à attendre inexorablement la chute de votre régime, comme cela s’est passé dans certains pays. « Si on rase ton camarade, mouille-toi la tête et attends », me conseillait mon grand-père. Certains d’entre vous, manifestement aveuglés par les friandises du pouvoir, nourrissent l’espoir d’une longévité après le coup d’Etat militaro-électoral qui a coûté la vie à plusieurs centaines de patriotes. Détrompez-vous ! Le peuple gabonais ne se résignera pas à votre dictature. Vous vous trompez de génération. Les Gabonais d’aujourd’hui sont mus par une nouvelle conscience citoyenne. Vous auriez dû donc adapter vos modes d’intervention au nouveau contexte. Mon aïeul me faisait remarquer que « c’est par les chats d’aujourd’hui qu’on doit faire poursuivre les souris d’aujourd’hui». Vous ne méritez pas du tout l’indulgence du peuple gabonais. Vous continuez à vous vautrer dans l’arrogance, le mépris et le manque d’empathie. Vous êtes dans l'opulence, alors que vos compatriotes croupissent dans la misère et le sous-développement. Pis, vous passez votre temps à les opprimer, alors qu’ils ne demandent que le minimum vital et le respect de leurs droits inaliénables. Vous passez pour les fiers défenseurs de la démocratie, alors que vous avez eu recours à une armée corrompue pour vous maintenir au pouvoir. Où que vous soyez, vous serez toujours identifiés comme tels. « Celui qui se cache ne cache pas son mauvais renom », me prévenait mon papy. Mesdames et Messieurs, votre règne est un véritable gâchis. Lamentable est votre incapacité au changement et indigne le spectacle de l’étalage de vos richesses. C’est la parfaite illustration de votre absence de considération pour un pays que vous avez allégrement sinistré et pour un peuple que vous avez considérablement détroussé par votre cleptomanie chronique. Pourtant, le Gabon mérite une attention toute particulière de votre part parce qu’il vous a tout donné. « Qui mange l’œuf ne doit pas insulter la poule », me conseillait mon pépé, grand fermier de son époque.

Suite en page 2

ACTUALITÉS

LETTRE A ALI BONGO ET SES ACOLYTES Suite de la page 1

Mesdames et Messieurs les fossoyeurs de la République, votre singulière conception des valeurs de la République explique pour une large part votre incapacité à bien diriger le pays et à proposer une réelle perspective de sortie de crise, au profit de l'intérêt général. C'est bien là une preuve supplémentaire du peu de cas que vous faites des véritables préoccupations d'une large partie de notre peuple, notamment la fraction la plus démunie et la plus désemparée. C’est une grave erreur politique que vous payerez tôt ou tard. Mon grand-père me prévenait que « la mouche qui se moque de l’araignée finit par être prise dans sa toile». Mesdames et Messieurs, la démocratie ne se préserve pas à coups de faux-semblants et de faux-fuyants. Le sort funeste réservé à d’autres usurpateurs sur le continent devrait vous inciter à une salutaire sortie de crise par votre renoncement à l’imposture. Aujourd’hui, il vous incombe de prendre la mesure de l’impérieuse nécessité de respecter, au pied de la lettre, le choix fait dans les urnes par le peuple gabonais lors de la dernière élection présidentielle. Tout entêtement de votre part serait un mépris des sacrifices que les Gabonais ont consentis pour demeurer à l’avant-garde du combat pour la satisfaction de leurs aspirations légitimes. Ce serait une attitude suicidaire. «Le feu qui veut la mort de l’eau ne vivra pas longtemps », m’expliquait mon papé. Dans un souci de préservation de sa souveraineté, le peuple gabonais récuse d'avance toute modification constitutionnelle dont le but serait de passer de la République à la monarchie et perpétuer le pouvoir d’un homme dont la fortune s’est constituée des rapines de l’oligarchie. Il ne saurait y avoir de prime à la forfaiture sous couvert de la paix sociale. Il ne saurait y avoir une indulgence dans votre nouveau complot contre le peuple gabonais. De la même manière qu'il ne saurait y avoir d'absolution du coup d’Etat militaro-électoral sanglant qui vous a permis de conserver le pouvoir après votre débâcle à l’élection présidentielle. Mon papy disait : « Si tu ne veux pas que la panthère entre dans ton village, ne prends pas l’antilope qu’elle a tuée. » Mesdames et Messieurs, le peuple gabonais refuse toute imposture, quel que soit le soutien dont elle bénéficie tant des protagonistes sur le terrain que des officines occidentales. La tolérance des Gabonais ne doit pas vous dispenser de faire preuve de maturité politique en songeant à dégager, dans les meilleurs délais, ne serait-ce que pour les générations futures. Puisque vous n’avez pas remporté l’élection présidentielle, qu’il vous plaise de renoncer à l’imposture dont vous vous drapez. Cédez le pouvoir au président démocratiquement élu, Jean Ping. Ne prenez pas le calme du peuple pour une résignation à votre imposture. « Le taureau qui va cogner très fort commence par reculer », aimait à dire mon aïeul. Kake Nenda

Mercredi 15 Novembre 2017

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Ministère de la Justice

Des nominations illégales Par KN

L

e gouvernement des putschistes vient de faire, une nouvelle fois, la preuve de son amateurisme, de son incompétence et de sa méconnaissance des textes régissant les institutions de la République. Lors de son Conseil des ministres du 22 octobre dernier, les secrétaires généraux adjoints, Michel Edou Mve (SGA 2) et Mouloungui Raphaël Ignamy (SGA1), ont été nommés au mépris de la loi au sein du ministère de la Justice. Tout comme Pascal Nzemba, confirmé dans ses fonctions de secrétaire général. La procédure n’a pas respecté les textes de loi qui régissent le statut des magistrats et le Conseil supérieur de la magistrature. L’article 3 du statut des magistrats issu de la loi n°12/94 du 16 septembre 1994 dispose que « la justice est une autorité indépendante du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif». Conformément au statut particulier des magistrats, les secrétaires généraux du ministère de la Justice ne peuvent être désignés par un autre pouvoir. Le seul organe habilité à le faire n’est autre que le Conseil supérieur de la magistrature. L’article 9 de la loi organique n°8/94 du 17 septembre 1994 portant modification de la loi 2/93 stipule que «pour chaque nomination, affectation ou promotion de magistrat, le ministre chargé de la justice soumet au Conseil supérieur de la magistrature, qui statue, les propositions des chefs des cours et de l’administration centrale du ministère de la

Le ministre de la Justice, Francis Nkéa

justice». Toute nomination faite en dehors du cadre juridique qui est le Conseil supérieur de la magistrature est frappé de nullité. D’ailleurs, le deuxième alinéa de la même loi dispose que «les propositions de nomination, affectation, mutation ou proposition des chefs de cours judiciaires, administratives et des comptes, ainsi que celles de l’inspecteur général des services judiciaires et du secrétaire général de la chancellerie du ministère de la justice, sont soumises au Conseil supérieur de la magistrature par le ministre chargé de la justice, conformément aux listes d’aptitudes établies à cet effet». Incompétence et amateurisme Au demeurant, cette nouvelle violation de la loi amène des questionnements sur la capacité du ministre de la Justice, Francis Nkéa, et du secrétaire général du gouvernement, Ali Akbar Onanga, à s’assurer que les nominations qu’ils soumettent à l’approbation du Conseil des ministres sont bel et bien conformes. Les deux hommes font montre d’une inculture juridique

qui remet en cause leurs compétences, alors qu’ils se targuent urbi et orbi d’être des praticiens du droit. L’un est avocat et titulaire d’un doctorat en droit, l’autre est docteur en droit et enseignant-chercheur à l’Université Omar Bongo. Preuve que l’incompétence et l’amateurisme gangrènent tout l’appareil administratif au Gabon. Les dossiers soumis au Conseil des ministres sont préparés avec légèreté. C’est ainsi que même des personnes déjà décédées se trouvent promues à des postes de responsabilité. En septembre dernier, Tiphaine Armelle Lyamangoye, une magistrate décédée en 2015, a été nommée conseiller à la Cour d’appel judiciaire de Mouila. Une promotion qui a surpris plus d’une personne dans le corps judiciaire gabonais. Au-delà de son caractère insolite, cette nomination post mortem a posé le problème du sérieux de la préparation du Conseil supérieur de la magistrature. Nombre de magistrats ont conclu que l’inspection judiciaire ne fait pas convenablement son travail. Fors les cas de

népotisme qui sont légion dans l’administration gabonaise, le principe voudrait que les promus dans le monde de la justice le soient sur la base du travail abattu tout au long de l’année antérieure ou finissante. A quel moment la défunte Tiphaine Armelle Lyamangoye est-elle encore venue rendre la justice aux vivants et bénéficier d’une note ayant motivé sa nomination en tant que conseiller de 1er grade à la Cour d’appel judiciaire du chef-lieu de la Ngounié ? Les décideurs se seraient juste contentés de faire le toilettage d’une vieille liste de magistrats et de retenir ce nom à consonance altogovéenne. Dans certains salons feutrés de Libreville, il se susurre que le lobby qui nomme les magistrats est composé essentiellement des ressortissants du Haut-Ogooué. Ce qui pourrait expliquer cette grosse bourde. Voulant tenter de la réparer, le ministre de la Justice a commis une autre bévue. Il a remplacé la défunte par un autre magistrat en dehors d’un Conseil de la magistrature, comme l’exigent les textes en vigueur.

Maltraitance

La galère des retraités à Postebank Par Nedjma leMonde

E

n début de mois, les retraités domiciliés à Postebank doivent se rendre en banque pour percevoir leur pension. Seulement, pour obtenir le fruit du dur labeur de toute une vie, c’est à une attente insupportable assortie de tracasseries que ces personnes du troisième âge font face malheureusement. Le spectacle est devenu habituel pour les familiers du centre ville. A tel point qu’il ne suscite aucun étonnement. Mais la scène est révoltante parce qu’elle traduit un manque d’égard pour nos vieux et vieilles. Les retraités de l’Etat observent une queue allant parfois au-delà des limites de

l’agence centrale de Postebank, pour se faire payer. Le 2 novembre dernier, jour de paie des pensions, ils ont de nouveau été soumis à ce mauvais traitement. Déjà souffrant pour la plupart,

sous un soleil ardent, les retraités étaient forcés de se tenir debout toute la journée, faute de places assises dans l’espace réservé à l’accueil. « A cause du nombre limité de places dans l’enceinte de Postebank, nous

sommes obligés d’être debout. Donc à mesure que les gens arrivent la queue s’allonge et arrive à la route. Puisqu’il n’y a pas de dispositions prises pour mieux nous accueillir », a déploré un retraité. Certains

n’ont rien mangé de la journée, mais ils ont encore la force de tenir dans cette file de « vieux fragiles» qui semble ne pas avancer. Véritable parcours du combattant pour ces retraités ! Maman Jeanne-Marie, la soixantaine révolue, ne cache pas sa déception : «Nous avons déjà un certain âge. Nous sommes parents, grands-parents voire arrière-grandsparents, nous avons servi ce pays autant que nous avons pu. Et voir ce pays nous traiter avec autant de négligence, c’est une honte pour le Gabon. » Mais la galère ne se limite pas à l’extérieur de l’édifice. « Lorsque nous arrivons finalement dans l’enceinte du bâtiment, on se dirige à l’accueil pour demander la position.

Ensuite quand vous allez au guichet pour être payé, on vous demande de repartir chez le gestionnaire où vous faites une queue supplémentaire. Là-bas, il vous demande certaines pièces en vous posant toujours les mêmes questions. C’est après cet exercice fastidieux que vous repartez au guichet pour être payé.» Pour la sexagénaire, le traitement qui leur était réservé à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) avant le transfert à Postebank était bien meilleur. «A la CNSS, on avait des places assisses, on pouvait se rafraîchir, on pouvait se rendre dans les toilettes sans penser perdre notre place. Là-bas, on nous prenait même la tension et autres paramètres », a-t-elle regretté.

poLITIqUe

Mercredi 15 Novembre 2017

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Parti démocratique gabonais à Makokou

De l’électricité en perspective ce 18 novembre Par Ramses Frank

L

e récent message du secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG), Eric Dodo Bounguendza, à la section ogivine n’est pas un fait anodin. Il a même valeur d’avertissement. « Je viens vers vous rappeler, avec assurance et certitude, que le mode de choix des MBP, des MCN et des MCC de notre Parti est l’élection et rien que l’élection» et qu’« aucun autre procédé n’a été retenu par le Distingué Camarade Président ». Un message, devine-t-on, qui cible certaines personnes, en l’occurrence le tandem Issoze Ngondet-Billie By Nze. En réaction certainement à la campagne de dénigrement sur les médias publics contre le secrétaire général de l’ex-parti des masses. Aussi précise-t-il l’élection rien que l’élection « malgré les trafics d'influence et des reportages tv de manipulation de la Base par des responsables politiques réfractaires à l'élection, toutes les provinces procéderont, sans détours, aux élections…» On ne peut pas être plus clair à l’endroit de ceux qui l’ont accusé de jalousie à cause de la montée en puissance de l’OgoouéIvindo auprès de BOA. Fiasco est le terme approprié pour dire ce qui s’est passé dans l’Ogooué-Ivindo récemment, lors du conseil provincial. Le prochain rendez-vous pourrait se transformer en foire d’empoigne. La grande partie de la base ayant décidé de renouveler ses représentants au bureau

politique. Dans cette optique, Mékambo a décidé de positionner Prisca Nlend Koho et la commune, dans son ensemble, pousse Bernie Bie Emane. C’est pour atténuer ce radicalisme que le Premier ministre, dont la popularité n’est pas prouvée, cette crise faisant foi, tente de pousser vers le consensus. Une proposition, faut-il le dire, qui ne reflète pas la note d’orientation. Et que Dodo Bounguendza a balayé d’un revers de la

Maxime Ngozo Issondou

main. Déjà, des manœuvres se multiplient. Des militants PDG ont réagi à la demande que leur faisait la secrétaire communale Christine Nguembo née Edayong. A savoir la fourniture des listes des membres détenteurs d’un récépissé. Ce qui a suscité de la méfiance de leur part, connaissant la proximité de cette native d’Allarmitang avec le membre du bureau politique sortant Billie By Nze. Aux dires de certains militants, à la réunion qu’elle a tenue le 2 novembre dernier à son domicile d’Allarmitang, cette dernière n’a pas caché son choix clair pour le sortant qui sera opposé le 18 novembre à Bie Emane, le sénateur de la commune. D’aucuns ont vu, au-delà du soutien, une campagne active d’intimidation tendant à donner des injonctions sur le seul vote en faveur de Billie By Nze. Une situation qui n’a pas laissé indifférentsces militants. Il se pourrait aussi que cette demande de listesne soit là que pour préparer les listes électorales pour le vote de samedi prochain, afin de le sécuriser. Il reste que celle dont on attendait

une neutralité totale a une position tranchée contre un candidat au profit d’un autre. Le doute est donc permis. Par ailleurs, il semblerait aussi que lesdits récépissés seraient récupérés contre des espèces sonnantes et trébuchantes pour le vote du 18. Ces opérations se passeraient à Allarmitang. D’aucuns, dans les rangs du PDG, pensent que cette situation devrait interpeller la hiérarchie du parti qui organise les votes. Un militant qui s’est confié a du reste suggéré que le sommet du partiexige la présence physique de chaque membre en éliminant le vote par procuration. Seule manière d’établir l’équité. Gageons qu’il sera entendu. Dans ce mic mac, on ose croire que la communale Nguembo, ex-maire adjoint du 2e arrondissement, cuvée 96, ne sera pas citée dans cette affaire qui sent le roussi. Car elle se brûlerait les doigts. Des militants estiment que la suspension de Faustin Mbonda, ancien secrétaire provincial, devrait la dissuader de s’adonner à quelques manœuvres tendant à biaiser les votes samedi prochain. Quand bien

même il se susurrerait qu’elle pourrait suivre ce Faustin Mbonda. Son soutien de ministre étant en perte de vitesse, à quelle branche compte-telle s’agripper ? Dodo Bounguendza a été clair dans son dernier message : « La base doit s'exprimer et désormais choisir qui elle veut voir coordonner et animer les actions du PDG dans leurs circonscriptions politiques. »IssozeNgondet et Billie By Nze, déterminés à imposer leur loi, pourraient mettre le feu aux poudres, alors que rien ne milite en leur faveur. Toutefois, rien n’indique que Billie By Nze, malgré les manigances d’achat de conscience à son profit, franchira difficilement le cap. La popularité de Bie Emane est sans appel. Dans ce cas de figure, il sera le premier membre du Mogabo (Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba),et certainement aussi le seul, à être recalé. Le sort de Billie By Nze sera scellé samedi. L’ancien porteparole de BOA, un vieux du Mogabo, du reste remplacé récemment par Ike Ngouoni Aila Oyouomi, un jeune, n’est pas au bout de ses

peines. Pas certain que la candidature qu’il lorgne pour les élections législatives lui échoie. Là aussi, si des primaires ont lieu, il subira la même contestation qu’auparavant. En attendant son soutien actuel, Issoze Ngondet, ne semble pas se préoccuper fondamentalement de son destin. Aux dernières nouvelles, ce dernier est préoccupé par ses ambitions voraces dont celle du contrôle politique intégral de la province. Comme son poulain Billie By Nze, il fait également face à une fronde dans sa communauté kota. Peiné par la suspension de son grand frère Faustin Mbonda, son homme de terrain, Issoze Ngondet se retrouve quasiment nu. Quand, dans le même temps, il doit affronter, côté Mekambo, une petite dame, Nlend Koho, dont la force de frappe et la maîtrise de son terrain natal ont été démontrées la semaine dernière. Mais plutôt que de résoudre ces problèmes de taille, le cuspodien Issoze Ngondet est en train d’en rajouter. Des indiscrétions ont laissé fuiter qu’il pousse actuellement ses pions pour les échéances à venir. Ainsi pour les prochaines législatives, il soutiendrait Mamadou Oumar contre Barnabé Ndaki, un cacique du PDG. A Mekambo, outre le duel Nlend Koho contre Essoukou, où la première a visiblement la main, un autre duel serait en perspective entre Gérard Meguile, un homme de l’écurie Issoze Ngondet, et Maxime Ngozo Issondou. A Ntang-Louli, c’est son homme à tout faire Faustin Mbonda qui y était à la manœuvre. Seulement, avec l’aura actuelle de Bie Emane tout cela tomberait en désuétude. Mais il y a le sempiternel clivage Fang-Kota au sein de la commune et partant au sein de la province. Le Premier ministre cuspodien, incapable d’apporter la sérénité entre les deux communautés, ne fait même pas l’effort de présenter un semblant de neutralité. Tout cela, samedi et audelà, prépare des chocs et des déchirures certainement irréparables au demeurant.

SoCIeTe

Mercredi 15 Novembre 2017

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Parti démocratique gabonais

Le conseil provincial du Moyen-Ogooué débouche sur un pugilat Par Gil Lawson

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rganisé samedi et dimanche à Lambaréné, le conseil provincial du Parti démocratique gabonais (PDG) n’a pas pu trancher entre Joël Ogouma, le directeur de cabinet adjoint de BOA, et Richard Auguste Onouviet (RAO), le président de l’Assemblée nationale (PAN). L’affaire s’est même réglée au coup de fusil, car la sécurité rapprochée du PAN a dû tirer des coups de feu en l’air, selon nos sources, pour évacuer son patron du théâtre des opérations d’élection des cadres locaux du parti. La crise est née de la mauvaise organisation de cette élection, à l’instar de ce qui s’est passé dans toutes les provinces où le PDG s’est risqué à cet exercice. Le vote n’était pas préparé, car la liste électorale n’était pas connue et figée avant la date du scrutin, comme on aurait pu s’y attendre. La liste électorale avait un caractère

fluctuant. Ce qui permettait de se faire enrôler même si l’on n’avait pas de rapport avec le PDG. Selon nos sources, le directeur de cabinet adjoint de BOA, sans doute par naïveté ou par manque d’expérience politique, a concentré sa campagne politique sur les militants du PDG connus à Lambaréné. Il s’est d’ailleurs fait désirer en n’annonçant pas clairement ses intentions. Préférant laisser ses nombreux thuriféraires

dans la ville le soin d’évoquer cette possibilité. Ces derniers ont effectivement acquis l’assurance que les militants sur le terrain étaient de leur côté. Surtout qu’un pan très important de la communauté fang de Lambaréné, membre du PDG, avait promis de le soutenir. Mais c’était sans compter avec le baobab politique qui se tenait en face de l’ancien directeur général des Impôts. RAO a alors mis en branle toute sa

connaissance de la machine PDG en matière de fraude électorale. Surtout que les notes d’orientation du secrétaire général par intérim, Eric Dodo Boungendza, n’avaient pas pu encadrer de manière sérieuse cette élection. Pas de définition exacte du fichier électoral, au point que n’importe qui pouvait tout à fait y figurer comme électeur. Pas de définition non plus des modalités du contentieux électoral. Fort de cela, le PAN a entrepris

L’impossible redynamisation du PDG sous Ali Bongo Au-delà du cliché de parti national, le doute est aujourd’hui permis sur la capacité de mobilisation du PDG. Le choix des candidats aux différentes élections, les cooptations et les pistons constituent indubitablement le poison qui ronge cette formation politique. Après cinquante ans de règne, il y a des risques d’autoflagellation.Le parti a besoin d’une profonde et systématique mue. Par SNN

L

e PDG, au pouvoir,est le plus vieux parti du Gabon. C’est certain ! Le parti le plus national, probablement. Le plus grand parti ? Oui, mais sa capacité de mobilisation, à l’heure actuelle,est sujette à caution. Sa voix devient de plus en plus fluette. Le parti a amorcé sa descente aux enfers au lendemain de la mort d’Omar Bongo, en 2009. Il a été lifté par son nouveau dirigeant, Ali Bongo. De nouvelles têtes l’ont pris d’assaut. Toutes les personnes détentrices des anciennes cartes, signées par le défunt, se sont vu signifier l’obligation de s’encarter de nouveau. Certains sont allés à tire-d’aile, l’amertume à la bouche. D’autres, qui ne s’estimaient pas récompensés au prorata des efforts fournis et de la fidélité dont ils ont fait montre, ont pris le large. Ali Bongo était soutenu, mais le PDG souffrait des caprices de ses militants qui ne supportaient pas le système des clans et ses toiles d’araignée inextricables. Les signaux envoyés de toutes parts n’ont pas permis au « prince héritier » de comprendre beaucoup de choses. Il a amené ses méthodes à lui, humiliant parfois les piliers inconditionnels du parti. Une

erreur qu’il a payée cash à l’élection présidentielle du 27 août 2016. Battu aux urnes par l’opposant Jean Ping, il a perpétré un coup d’Etat militaro-électoral pour se maintenir au pouvoir. Après avoir tiré les enseignements de cette débâcle, les profito-situationnistes du Mogabo (Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba) qui gravitent autour de lui, tels des piranhas, ont profité de sa naïveté pour lui faire une suggestion suicidaire. Ils lui ont proposé de modifier la Constitution pour réaliser les ambitions monarchiques qui sommeillent en lui depuis son jeune âge, afin de leur permettre aussi de conserver ad vitam aeternam leur bifteck. Mesures de sauvetage Le projet a été ficelé lors du simulacre de dialogue

organisé au stade d’Angondjé après la forfaiture. Mais il est combattu par l’opposition et la société civile, déjà outrées par l’arrogance et l’étalage des richesses des membres du clan mafieux au pouvoir. Même dans les cercles de celui-ci, le projet ne fait pas l’unanimité. D’aucuns le boudent mezza voce, mais n’osent pas élever la voix pour éviter de subir les foudres du tyran, du reste allergique aux critiques. Ces dernières années, les gens n’adhèrent pas au PDG par conviction. Mais très souvent dans l’espoir de bénéficier d’un ascenseur social ou d’un parachutage. Ceux qui cotisent sont, dans la plupart des cas, les membres du gouvernement, les sommités du parti, les directeurs généraux des entreprises publiques et parapubliques, mais rarement les

militants de base. La facilité est passée par là. La boutique du parti ne passe plus, les gadgets se donnent, ils ne s’achètent pas. La force même du militantisme s’estompe. Le fait est que de nombreuses personnes veulent entendre autre chose. La refondation d’il y a quelques années aurait dû peut-être penser à un changement de dénomination et de gouvernance du pays. Trop d’occasions ratées. Aujourd’hui, il est trop tard. Le PDG n’a plus pignon sur rue et ne mobilise plus comme jadis. Le parti fait du gringue. Plus précisément en envoyant chercher les militants par des bus de transport et l’assurance de quelques per diem. Si l’égalité des chances pour tous pose problème au Gabon, c’est en partie à cause du poison des cooptations. Les analystes politiques s’accordent à dire que le PDG, sous Ali Bongo,ne pourra plus redevenir cette force politique qui draine les foules par simple enthousiasme et par militantisme. Contrairement à ce que d’aucuns voudraient lui faire croire, quant au succès du prochain congrès, rien n’est encore acquis. Le Mogabo sera la vigie de ce baroud d’honneur Le despote a attendu trop longtemps afin de prendre les mesures de sauvetage qui s’imposaient.

de faire venir à Lambaréné par bus des « bœufs votants » depuis Libreville, Ndjolé et les cantons. Il était d’autant plus prédisposé à le faire qu’il avait l’assurance que son alliance avec la ministre Madeleine Berre lui permettait d’avoir un contrôle absolu sur les trois fédéraux du 1er arrondissement, la secrétaire communale, le secrétaire national du PDG pour la province du Moyen-Ogooué et le secrétaire provincial du PDG. Surtout que certains responsables du PDG officient déjà dans le cabinet du ministre en qualité de chargé de mission. Cette posture a permis au camp de RAO d’enrôler comme militants du PDG des membres de l’opposition reconnus comme tel à Lambaréné. C’est ainsi que des militants reconnus comme fer de lance de l’opposition dans le chef-lieu du Moyen-Ogooué se sont retrouvés dans la salle d’élection des membres du bureau politique (MBP). Des électeurs reconnus comme membres du parti d’Alexandre Barro Chambrier, le Rassemblement Héritage et Modernité. Même des partisans du groupe Jean Ping. Les soutiens de Joël Ogouma, au vu de cette composition très hétéroclite

du corps électoral, ont compris très vite qu’aller à l’élection dans de telles conditions signifiait une défaite assurée pour leur champion. Surtout que de leur côté, le secrétaire national du PDG pour le MoyenOgooué, acquis à la cause de RAO, n’a pas délivré les documents qu’il fallait pour prendre part au vote aux personnes identifiées comme des soutiens du directeur de cabinet adjoint de BOA. Les proches d’Ogouma ont alors entrepris d’entraver le processus électoral qui véritablement était biaisé. Le vote a été renvoyé pour l’élection du MBP au titre de la commune de Lambaréné au 18 novembre, selon nos sources. Mais sans un accord préalable des deux camps sur le fichier électoral, il faut craindre que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Avec le risque, cette fois-ci, d’avoir des conséquences plus dramatiques. Aucun des camps n’étant disposé à accepter une défaite sur la base d’un processus biaisé. BOA, qui a pris l’habitude de regarder de haut le délitement de son parti, doit descendre dans l’arène pour éviter que cette catastrophe annoncée ne se transforme en réalité. Affaire à suivre.

Victoire des caciques et magouilles dans l’Estuaire

D

e Nzomoe à Libreville, en passant par Kango, les vieux briscards et leurs poulains ont donné une leçon de réalisme politique aux prétentieux membres du Mogabo. Paul Biyoghe Mba, le président d’honneur de ce courant du PDG, qui n’est pas novice en politique, a pu sauver sa tête et celle de deux ou trois de ses lieutenants. Le cas de la cacique Patience Dabany mérite un regard particulier. Donnée pour morte par un groupe de militants du 3e arrondissement de Libreville où elle a, pour ainsi dire, acquis un titre foncier, la mère du distingué camarade, Ali Bongo, a réussi à se débarrasser des potentiels adversaires avant même l’élection. Candidate unique, c’est donc sans surprise qu’elle a gardé son mandat de membre du bureau politique. Les jeunes surtout, qui s’attendaient à ce que le parti colle à son concept de régénération, ne décolèrent pas. En l’absence de mécanisme de contentieux électoral, ils promettent de se faire entendre aux prochaines élections. A cause de sa présence envahissante dans la vie politique, Patience Dabany avait déjà perdu les locales en décembre 2013.

poLITIqUe

Mercredi 15 Novembre 2017

A propos des partisans du « réalisme et du pragmatisme »

L’eDIToRIAL d’OYEASSEKO

Le PDG est indécrottable

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tephen Jean Landry a dit la semaine dernière (EDN 489) que le PDG est indémocratisable. A cause de son histoire. Il commençait par relever le socle sur lequel ce parti naquit sur les bords de la Bouenguidi le 12 mars 1968, sur les cendres du multipartisme. Par la suite, Albert Bernard Bongo en fera un parti-Etat. Et, tenez-vous bien jeunes générations, cela était inscrit dans la Constitution. En somme, le PDG était une institution de la République. Alors fut considéré comme crime contre la sûreté de l’Etat toute tentative de créer un parti politique. C’est ce qui conduira les Pierre Louis Agondjo Okawe, Jean-Pierre Nzoghe Nguema, Jules Mbah Bekale, Barthélemy Moubamba Nziengui et d’autres à la prison à perpétuité dans les années 70 et 80. C’est la raison de l’exil de Pierre Mamboundou au Sénégal en 1989. Les uns et les autres n’avaient jamais fomenté de coup d’Etat à proprement dit, mais avaient juste bravé le parti-Etat et estimé qu’une communauté d’hommes sans débat contradictoire se privait de l’élément vital à son développement. Par nature, le PDG est aux antipodes de sa devise : DialogueTolérance-Paix. Le dialogue était en fait celui d’Omar Bongo(OB) avec qui il voulait dialoguer, selon les normes qu’il fixait. La tolérance était fonction là aussi de son jugement a priori ou a fortiori. Quant à la paix, elle signifiait l’absence de contestation. En somme la paix sur fond de musèlement. Omar Bongo convainquait à grand renfort de propagande que le pays était un havre de paix et de stabilité. Tant qu’il n’y avait pas de voix qui s’élevaient pour dénoncer la gabegie, la concussion, les détournements de fonds à grande échelle. Tant que les pauvres et la grande masse de la faible population gabonaise, restaient silencieusement dans le confort de la pauvreté, il y avait la paix. Et tant qu’OB et sa poignée de privilégiés se gavaient et s’enrichissaient sans avoir de comptes à rendre, dans ce village appelé Gabon, il y avait la paix. Quid de la presse libre ? L’on vous balançait au visage « L’Union ». Et la pluralité au sein de « L’Union » signifiait la liberté de ton du billet Makaya que « le Maréchalat du roi dieu » animait de sa tour de verre et de marbre lovée au bord de mer. Quid des syndicats ? Le même « Maréchalat du roi dieu » vous brandissait les comités d’entreprise qui faisaient ensuite corps au sein de la Cosyga (Confédération syndicale gabonaise), le syndicat-Etat comme le parti-Etat. Ainsi allait le Gabon. Le séisme de 1990 a-t-il changé le PDG ? Oui ! Il devint orphelin du monopartisme. Mais 90 a-t-il réellement ouvert le pays ? Oui, enfin, un peu ! On a eu la conférence nationale, qui ne fut pas souveraine. Quid des résolutions ? Le « Maréchalat du roi dieu » s’assit dessus en déclarant fièrement que c’était « des recommandations et non pas des injonctions ». Donc, il donnera ce qui lui semblera utile à cette populace avide de liberté. Quoi par exemple ? Eh bien, le multipartisme. Tout le monde pouvait créer un parti politique. C’était libre. Mba Abessole, président du Morena Bûcheron, puis du RNB, et enfin du RPG dont il vient de se retirer, en aura une caricature : « des partis gazelles », dira-t-il. Et des animateurs de ces partis, « des danseurs de samba ». Voilà l’accessoire pour le « Maréchalat » OB. Il en tirait les ficelles et bloquait les avancées du processus de démocratisation à sa guise, en se servant de ce foisonnement de partis…gazelles.Excellent marionnettiste qu’il était. Tant qu’il conservait l’essentiel. L’essentiel ? Oui, la bourse de la République, les armes de la République et la justice de la République. Hier, tout cela était aux mains d’un même homme. Avec comme poste de contrôle, le PDG, dont les hommes au service du « Maréchalat » n’avaient qu’une fonction : veiller à ce que le pouvoir n’échappe pas aux Bongo-Ondimba. Par tous les moyens. Le PDG sera alors synonyme de tricherie électorale. Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ? Rien ! Le rejeton d’OB perpétue la tradition. La machine a des hommes qui veillent au grain, conforté par la bourse de l’Etat, les armes et l’appareil judiciaire de l’Etat. Avec aujourd’hui un point d’honneur, le rejeton veut tout ramener comme au bon vieux temps du parti-Etat, reprenant le credo consacré : un seul homme, une seule voix, dans une seule nation : Bongo Ondimba Ali. Appelons-le tout court : UBU-BOA 1er. Voilà où l’on en est. La nature du PDG est indécrottable.

ECHOS DU NORD

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Par Stephen Jean Landry

L

’hebdomadaire des « opposants comme il faut », « Nku’u Le messager », s’est appesanti sur un sujet dont les conclusions pourraient prétendre – objectif de l’auteur de l’article de la page 8 de la dernière parution de notre confrère ? – à se présenter comme une orientation générale du mouvement patriotique gabonais. Son titre principal : « Insurrection ou lutte démocratique ». Résumons sa thèse principale : « En 1990, une grande brèche a été ouverte. Depuis lors, chaque évènement politique qui survient dans le pays crée d’autres fissures pour que s’ouvre enfin le boulevard de l’alternance par les urnes. Ce qui veut dire que le régime politique gabonais pourrait un jour être battu par le vote libre des citoyens. » Comment ? En menant « des batailles démocratiques qui doivent transformer les forces de l’inertie et du statu quo de tous bords en faiblesses désemparées. Il faut par des pressions populaires et pacifiques, parvenir à des réformes successives de la constitution et des institutions, celles à même de consolider le processus démocratique en cours dans le pays ». En 1990, effectivement, les Gabonais ont cru qu’il suffisait d’en parler pour en finir avec l’absolutisme bongoïste. Que les avancées démocratiques pouvaient être le fruit d’interminables discussions conviviales avec l’EtatBongo. Douces fariboles qui n’ont jamais entamé le moins du monde l’édifice bongoïste. Bien au contraire, tout fut fait pour éviter à Omar Bongo un funeste dessein qui eut condamné aussi sa famille. Et, nous le réécrivons une énième fois, c’est alors que, comme un seul homme, le système Bongo s’est organisé pour que : •Les actes de la conférence nationale et les accords de Paris ne soient pas appliqués ; •La Constitution ne limite plus la durée du mandat présidentiel de telle manière que seule la mort mette fin aux fonctions du chef de l’Etat dit républicain ; •Seul le fils, exploitant les mécanismes de contrôle civil, militaire et judiciaire mis en place, remplace héréditairement papa Bongo pour protéger l’immense butin amassé par les Bongo sur le dos des Gabonais et s’assure que papa Bongo ne soit jugé, lui, sa famille et son clan, même à titre posthume, par un quelconque successeur non maitrisé ; •Le fils, nouveau gardien du Temple, « entretienne la flamme », pendant 50 ans s’il le faut, et garantisse la pérennité de la dynastie en léguant à son tour le pouvoir à son fils. Qu’est-ce qui fait croire à notre confrère que le système Bongo, dirigé par BOA, serait plus enclin que lorsqu’il l’était par OB à se démocratiser ? Car c’est bien là ce que nous propose Nku’u : une sorte d’auto-démocratisation du système Bongo. Est-ce possible ? La répression sanglante du 31 août 2016 serait-elle une preuve de cette volonté ? Les prisonniers politiques ? Les disparus ? Faut-il croire que la récente loi sur les réunions et les manifestations publiques est une

Directeur de la Publication par Intérim Raissa Oyeasseko Tel: 01.74.25.26 Directeur de la rédaction délégué MIHINDOU BISSIELOU Rédacteur en Chef éditorial Jean Michel Sylvain: Mail, ansy1114@ gmail.com

Grand Reporter Prince Villa Coordinateur Pierre Durand Analystes: Ramses Frank / SYA/Arthur Page / Zang Memine Journalistes : Fam Kesley / Henri Gauthier / Sophie Beuve Mery / Ledivin /Stephen Jean Landry / Kake Nenda

preuve du pouvoir-Bongo de sa volonté de voir le pays se démocratiser ? Ou peut-être encore ce projet monarchique de révision de la constitution ? Ce sont là des questions simples, presque désuètes, pour lesquelles les Gabonais, encore sous le choc d’août 2016, n’ont pas attendu Nku’u pour y répondre par la négative. Et lorsque notre confrère écrit qu’« Il faut par des pressions populaires et pacifiques, parvenir à des réformes successives de la constitution et des institutions, celles à même de consolider le processus démocratique en cours dans le pays », nous tenons tout de même à lui rappeler que ce sont ses propres amis politiques, en l’occurrence Thierry d’Argendieu Kombila, qui ont utilisé les ondes télévisées contrôlées par le PDG pour justement demander au pouvoir de BOA de tout faire pour empêcher la tenue à Ntchoréré d’une manifestation « populaire et pacifique » de Jean PING visant justement à faire pression sur la dictature du système Bongo. La Constitution gabonaise prend appui sur La Déclaration des Droits de 1'Homme et du Citoyen du 26 août 1789. Et, pour nous Gabonais, après 30 ans de répressions sanglantes des luttes multiformes, populaires et pacifiques du peuple gabonais dirigées contre l’Etat-Bongo, l’article 2 de cette déclaration ne nous autorise-t-il pas à « résister à l’oppression » plutôt qu’à collaborer avec ? Rajoutez-y 20 ans et voilà 50 ans de bongoïsme. « Le but de toute Association politique, énonce cet article 2, est la conservation des Droits naturels et imprescriptibles de 1'Homme. Ces Droits sont la Liberté, la Propriété, la Sûreté, et la RESISTANCE A 1'OPPRESSION. » Nku’u et ses amis ont un argument qu’ils considèrent comme massue. Celui du rapport de forces dont la prise en compte relèverait, pour eux, d’un « réalisme et d’un pragmatisme » qui ne peut que conduire à s’astreindre à une « démocratisation lente et progressive », et, dans l’esprit de l’auteur de cet article de Nku’u, à ne pas remettre en cause la détention du pouvoir par une même famille depuis un demi-siècle. La Révolution française date de 1789. Le droit des votes des françaises du 21 avril 1944. 155 ans après. Entre-temps, combien de Républiques la France a-t-elle connues au cours de cette période ? Quatre. Les cadences ne sont pas nécessairement, ou, en fait, jamais les mêmes entre la démocratisation « lente et progressive » d’une société et la dévolution des pouvoirs. Si une « démocratisation lente et progressive » peut se comprendre, mais est-ce de cela qu’il est question ici au Gabon ? Au Gabon, il s’agit effectivement de dévolution des pouvoirs. Après 50 ans, faut-il continuer avec la même famille ? Doit-on s’organiser pour les faire partir de ce pouvoir ou pas ?Là est la question. La seule et la vraie. Ou bien ? Contribution spéciale : Pierre Durand / PLO / Gill Lawson Impression : MULTIPRESS Distribution : SOGAPRESS Tirage : 10.000 ex. D.L.B.N N°2359/11/2016

poLITIqUe

Mercredi 15 Novembre 2017

Élection sénatoriale partielle à Oyem

L'opposition conserve son siège Par Prince Villa

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l’issue de l'élection sénatoriale partielle, samedi dernier, dans le 1er siège de la commune d'Oyem, le candidat Lambert Nkoghe Edzang, issu de la liste de l'indépendant Vincent Essone Mengue, a pris le dessus sur celui du Parti démocratique gabonais (PDG), JeanMartin Ebane Ebane, par 11 voix contre 9, soit 55 % des suffrages exprimés. L'opposition a ainsi conservé son siège au Sénat, laissé vacant après le décès, en février 2017, de Haman Mamadou. Pourtant, tout n'a pas été facile. Les onze conseillers de l'opposition ont reçu des consignes de vote très fermes de la part de leur tête de liste, Vincent Essone Mengue, édile d'Oyem. Il ne fallait pas succomber à la tentation de certains membres du PDG. « Nos conseillers ont montré qu'ils sont des gens sérieux. Sérieux parce que ce n’est pas leurs voix qu'ils portent. C'est la voix que le peuple gabonais nous a donnée. Le peuple a voté l'opposition pour gérer la mairie d'Oyem. Cette victoire n'est donc que la confirmation de la volonté populaire », a déclaré le maire du chef-lieu de la province du WoleuNtem. Non sans ajouter qu’« il faut qu'on comprenne dans ce pays que le peuple est souverain. Cette élection s'est déroulée dans un contexte pourri, au cours duquel l’on a fait des pressions terribles pour acheter nos conseillers. L'argent qu'on a proposé à nos conseillers ne peut-il pas arranger les routes, les hôpitaux et les écoles dignes de ce nom? »,

s'est déchaîné Vincent Essone Mengue. Le PDG a donc usé de ses vieilles habitudes pour tenter de corrompre les électeurs de l'opposition. Certaines indiscrétions font état d'une enveloppe de 5 millions de francs CFA, qui aurait été proposée à un conseiller municipal par un membre du PDG en séjour prolongé à Oyem. Convaincu que les dés étaient jetés, les responsables du parti au pouvoir ont approché certains conseillers de l'opposition depuis la veille du scrutin, pour leur proposer des espèces sonnantes et trébuchantes si seulement l'un d'entre eux parvenait à voter contre son propre camp. Dans ce cas, les deux candidats devaient être à égalité parfaite avec dix voix chacun. Au final, c'est le candidat le plus âgé, donc celui du PDG, qui devait l'emporter, comme le prévoit la loi. Une manœuvre qui a été très vite déjouée par Vincent Essone Mengue, en mettant tout le monde devant ses responsabilités. Les grands

électeurs de l'opposition ont donc pu résister à la pression d'en face jusqu'à samedi, pendant les opérations de vote. « Le PDG ne comptait que sur la corruption de mes électeurs. Parce que j'ai deux conseillers de plus que le PDG. Des calculs qui n'honorent pas la démocratie dans notre pays », a déclaré l'heureux élu, Lambert Nkoghe Edzang. Un échec cuisant de plus, de trop pour le PDG dans le Woleu-Ntem. Sa secrétaire provinciale, Clémence Mezui, qui a été aperçue à maintes reprises à l'école Saint-Éloi, lieu du vote, doit s'en mordre les doigts. Selon certains de ses « camarades », la conseillère de Bongo Ondimba (BOA) comptait énormément sur cette élection pour montrer à son « distingué camarade » que la revitalisation et la régénération du PDG tant vantées au cours du dernier conseil provincial du Woleu-Ntem sont effectives à Oyem. C'est donc une défaite qui va très vite faire redescendre sur terre tout le directoire et

les militants de l'ex-parti unique, qui avaient eu tort de crier victoire trop tôt. Les grands électeurs de l'opposition ont confirmé à travers cette déculottée que le système Bongo-PDG est en perte de vitesse dans l'arène politique du Woleu-Ntem. « Le septentrion reste et demeure le bastion du changement et de l'alternance au Gabon », a indiqué un conseiller municipal. Pour rendre officiels les résultats du scrutin, le gouverneur, Gustave Meviane m'Obiang, s'est désisté au dernier moment. Il a alors dépêché le secrétaire général de province, François Biyogho Engouang, qui, très gêné, n'est pas allé au bout de son texte pour déclarer le candidat de l'opposition vainqueur, en attendant la confirmation par la Cour constitutionnelle. « Élections sénatoriales partielles 2017. Procès-verbal de centralisation des résultats. Nombre de centres de vote : 1. Nombre de bureaux de vote : 1. Nombre d'urnes : 1. Nombre d'électeurs inscrits : 20. Nombre de votants constatés par les émargements : 20. Nombre d'enveloppes trouvées dans l'urne : 20. Nombre de bulletins blancs ou nul : 0. Suffrages exprimés : 20. Ont obtenu : Ebane Ebane Jean Martin (PDG) : 9 voix, soit 45%. Nkoghe Edzang Lambert (indépendant) : 11 voix, soit 55%. Je vous remercie », a déclaré péniblement le secrétaire général de province du Woleu-Ntem. Appelé à de nouvelles charges, le deuxième maireadjoint en charge de l'état civil à l'Hôtel de ville d'Oyem entend rendre son tablier dans les tout prochains jours pour s’installer définitivement au palais du Sénat à Libreville.

Un conseiller de l'opposition saisit le tribunal pour harcèlement et menaces de mort Par PV

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près l'élection sénatoriale partielle remportée par l'opposition à Oyem, un conseiller du 1er arrondissement, membre de l’opposition, a décidé de porter plainte contre X pour harcèlement et menaces, auprès du tribunal de première instance du chef-lieu du WoleuNtem. Dans une requête adressée lundi au procureur de la République, dont une copie est parvenue à notre rédaction, Mamadou Sadissou Hamawa estime avoir été approché à la veille du scrutin par le camp en face, le PDG, pour voter contre son candidat, Lambert Nkoghe Edzang, le vainqueur de la sénatoriale partielle. « Le vendredi 10 novembre vers 10h30, mademoiselle Adiza Amadou, communément appelée Missou, est venue me trouver à la maison. Elle m'a dit que le préfet

voulait me voir. Nous sommes sortis. Au niveau de la mosquée, nous avons trouvé une Rav 4 bleue garée. On nous a demandé de montrer. L'homme au volant s’est présenté comme le sous-préfet de Bolossoville. Il nous a conduit à son domicile, derrière la station-service Petro Gabon. » Une fois sur place, Mamadou Sadissou Hamawa va subir une énorme pression de la part de ses hôtes, qui vont jusqu'à lui demander d'aller annuler sa procuration auprès de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap). L'objectif visé par le sous-préfet et ses proches était de faire se désister un électeur dans le camp de l'opposition pour avoir une égalité parfaite au niveau des votants, soit 10 voix pour chaque camp. Dans cette perspective, le porte-flambeau du PDG, plus âgé, aurait été plébiscité

grâce à son âge, comme le prévoit la loi électorale. Malheureusement, le représentant de l'opposition est resté insensible à toutes les tentatives d'arrangement. Puisque « arrivés à domicile, ils essaient de me convaincre d'aller annuler la procuration. Je leur ai répondu que je dois impérativement récupérer ma marchandise au Cameroun. Après, ils ont fait appel au préfet du Woleu, Barnabe Bangalivoua, qui est venu nous retrouver quelques instants après.» Un renfort qui n'a rien apporté. Les émissaires de Bongo-PDG ont décidé de passer à la vitesse supérieure en sortant l'artillerie lourde. « Comme ils voyaient que je leur donnais la même réponse, ils ont fait appel à Clémence Mezui Mboulou, qui est venue. Elle a sorti un million de son sac, en me promettant de compléter avec cinq cent mille francs après les résultats. J'ai remis cet argent séance tenante à

mademoiselle Adiza Amadou, qui est venue me chercher à la maison, devant eux tous. » Croyant que l'affaire était bouclée, les tricheurs ont conduit leur interlocuteur au siège de la Cenap pour retirer sa procuration. « Le souspréfet de Bolossoville nous a conduits jusqu'à l'entrée de la Cenap communale. J'ai fait appel au représentant de la majorité à la Cenap communale, Obiang Mbega Zachee. Je lui ai dit que j'allais d'abord à la prière de vendredi. J'ai voyagé après la prière », peut-on lire dans la plainte. Depuis ce refus catégorique de liquider son camp politique, la vie du conseiller municipal et de ses proches, notamment sa vielle maman, son épouse et de enfants, est sérieusement menacée. D'où la décision de l'intéressé, avec l'accord du bureau du conseil municipal d'Oyem, de saisir la juridiction compétente.

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Au vitriol Gabonais, indignezvous ! Par NNS

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oi mon père, toi ma mère du Haut-Ogooué, et du Gabon tout entier « c’est comment ? » Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Toi tu souffres, toi tu dors dans un tout complet sous les moustiques, toi tu as du mal à assurer la rentrée scolaire de tes enfants, toi tu as du mal à avoir de quoi manger, toi tu n’as pas de travail décent. Toi mon frère, toi ma sœur, toi tu galères, toi tu as eu du mal à aller à l’école, on a dû déranger je ne sais combien de personnes pour t’avoir l’uniforme et tout le trousseau scolaire, les frais de scolarité de tes grands frères et partant les tiens sont augmentés, ton année n’est pas garantie, la misère et le TSA (travail sexuellement accessible) t’attendent, ton avenir est hypothéqué. Mais c’est toi, toi, toi et toi-là qui allez, sous le soleil ardent accueillir un directeur de cabinet de la présidence façon-façon et crier que c’est l’enfant du pays. Laissant vos activités, études, et bricoles, pour aller vous égosiller, débouler pour une personne qui ne vous donne rien mais qui, au contraire, appauvrit votre pays. Bon qui vous mange ? Que se passe-t-il dans vos têtes ? Accrombessi qui jetait les poudres envoûtantes n’est plus actif, son père est mort. Ditesmoi donc, qui joue avec vos esprits ? Le Gabon est dans une situation grave, vos frères, pas le nouveau caucasien-là, vos frères les vrais ont été tués, vous n’avez pas crié qu’on a tué les enfants du pays. Et vous, opprimés, piétinés, au lieu de vous battre pour améliorer vos conditions de vie, c’est encore vous qui adulez vos bourreaux ! Pour combien ? 2000 ou 5000 FCFA ? Que se passe-t-il ?Ne savez-vous pas que vos comportements peuvent être sources de découragement pour ces vaillants qui se battent quotidiennement pour vous ? Ekié, mon Dieu, au secours ho ! Gabonais, Gabonaises mes chères Cons patriotes, oups compatriotes! Quand allez-vous comprendre qu’il est plus que jamais temps d’arrêter les courbettes et comportements d’esclaves qui se plaisent dans leur condition d’esclaves ? Quand allez-vous comprendre que personne ne fera le Gabon à notre place, comme le disait Gregory Ngwa Minsta ? Personne, encore moins Ali Bongo et les chiens, oups les siens ! Vos enfants sont gazés dans les universités et bus les conduisant à l'école, vous ne réagissez pas. Votre Constitution est entrain d'être modifiée pour qu'à jamais s'instaurent la tyrannie et le diktat, vous ne réagissez pas. Ces modifications constitutionnelles qui ont pourtant soulevé des peuples entiers à l'exemple des frères du Burkina et qui ont fait tomber des dictatures chez les autres, ici ne réveillent pas grand monde. Que faut-il vous faire en plus comme mal pour que vous ouvriez les yeux ? Thomas Sankara disait que « l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère… » Alors, engongol, pardon, kôkôlô, arrêtez ! S’il est difficile de vous lever, pouvez-vous au moins rester chez vous ? Faites-le pour vous-mêmes, pardon ! Et puis, non, indignezvous, voyons ! Comme disait Stéphane Hessel, Indignez-vous ! Vous avez votre part de responsabilité dans cette lutte pour la libération de notre pays. Vos comportements impactent l’implication d’autres forces à notre lutte. S’il vous plaît, souvenez-vous, dans chaque pas vers votre destinée, dans chacune des actions que vous posez, que : « Chaque miette de vie doit servir à conquérir la dignité », dit Fatou Diome dans le « Ventre de l'atlantique ». De toute façon, que vous le vouliez ou pas, vous allez être délivrés, voilà ! Pffff et puis encore !

eCoNoMIe

Mercredi 15 Novembre 2017

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Réforme des retraites

L’option du sadisme Par Arthur Page

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aul Biyoghe Mba, le membre de la junte militaro-fasciste faisant office de ministre des Affaires sociales, a cru devoir se féliciter de la réforme des retraites annoncée en fin de semaine dernière à l’issue d’une réunion tripartite gouvernement, secteur public et secteur privé tenue à la Chambre de commerce de Libreville. Malheureusement pour les futurs retraités du Gabon, la réforme n’en est pas une. Le pouvoir ayant tout simplement fait le calcul de ne point payer de retraite au moment venu, faute de retraités. En décidant d’allonger l’âge de départ à la retraite à 63 ans dans le secteur public et privé, le pouvoir aligne curieusement

celui-ci à l’espérance de vie au Gabon, qui est de 64 ans. Cela veut tout simplement dire qu’une partie très importante des retraités ne pourront pas jouir de ce droit, car ils seraient morts ou ils mourraient quelques mois avant que leurs dossiers respectifs n’arrivent au stade de règlement. C’est du sadisme pur et simple pour régler une question qui a d’autres origines. La question du déficit des caisses de retraites ou du niveau très faible des pensions est lié au système de retraite par répartition choisi par le Gabon. Dans ce système également en vigueur en France, les actifs payent pour les retraités. Pour arriver à l’équilibre de ce système, le nombre d’actifs doit être supérieur à celui des inactifs. En France, on estime qu’il faut trois ou quatre actifs pour

un inactif pour garantir la pérennité du système en assurant un niveau de revenus convenable aux retraités. Or, dans les pays européens en général, la pyramide des âges se retrouve inversée. C’est-à-dire sous le coup du vieillissement de la population, la population jeune dans laquelle se recrute les actifs est plus faible par rapport à la population plus âgée où se retrouvent les retraités. Pour tenter de maintenir le système, ces pays choisissent de maintenir un peu plus longtemps en activité les personnes pouvant faire valoir leurs droits à la retraite. Tout en sachant, dans le même temps, que l’espérance de vie est proche de 90 ans dans ces Etats. Prendre la retraite à 63 ans, comme cela est le cas actuellement en France, ou 67 ans,

comme en Allemagne fédérale, laisse au retraité de nombreuses années encore pour pouvoir jouir de ce droit, au regard de l’espérance de vie. Le Gabon a une situation totalement inverse. La majorité de la population est jeune voire très jeune. Le déséquilibre des caisses de retraite n’est donc nullement lié au manque d’actifs, mais plutôt au chômage de masse qui frappe les jeunes. Les estimations récentes situent à 30% le taux de chômage des jeunes au Gabon. Ce qui veut dire que ceux-ci, faute d’emplois, ne participent pas au financement des régimes de retraites. Décider d’allonger le temps d’activité des actifs dans ces conditions va freiner de plus en plus l’accès au marché du travail de ces nombreux jeunes. Sans oublier que l’alchimie

qui a été imaginée en termes de cotisation pour financer ce régime va plomber un peu plus la compétitivité des entreprises gabonaises. La junte militaro-fasciste doit revoir sa copie pour traiter convenablement la question des retraites. Cela passe par une véritable relance de l’activité écono-

mique, seule capable de procurer des emplois à de nombreux jeunes. C’est la meilleure garantie de rendre viable le système de retraite au Gabon. Tout autre artifice confirme malheureusement que la junte opte de plus en plus pour des solutions simplistes en guise de solutions aux besoins des Gabonais.

Relance économique

L’aveu d’incompétence de Régis Immongault Tatangani Par Jean Michel Sylvain

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inistre de l’Economie de la junte militaro-fasciste, Régis Immongault Tatangani « ne sait pas » pourquoi l’agence de notation Fitch ratings a dégradé la note souveraine du Gabon le 13 octobre 2017. C’est la réponse du putschiste à une question d’un journaliste de « Jeune Afrique » le 13 novembre courant. Naturellement, notre confrère n’a pas saisi cette occasion pour s’étonner de ce que celui qui est censé conduire la relance de l’économie au quotidien étale au grand jour une telle ignorance. Tout journaliste soucieux de ne pas faire dans la complaisance aurait compris dès cet instant que la junte ne sait pas où elle va et consacrer un maximum de questions à ce sujet. Pas « Jeune Afrique », payé à coût de milliards de FCFA par la junte pour tenter de la présenter sous un jour favorable. Pour le peuple gabonais et les partenaires financiers internationaux, l’aveu du putschiste traduit la désinvolture voire l’insouciance de la junte pour prendre à bras-le-corps la réalité économique actuelle du Gabon afin d’en changer la trajectoire. Ne pas savoir que l’agence Fitch ratings a dégradé la note du Gabon en octobre parce qu’elle ne croit pas que le Gabon pourra satisfaire à toutes les exigences du Fonds monétaire international (FMI) consignées dans le fameux plan de relance économique (PRE) adopté en septembre est une preuve soit de mauvaise foi, soit de cynisme de la part de cet homme. Cela voudrait dire qu’il n’intègre nullement dans son action quotidienne, comme il devrait le faire, les consé-

quences catastrophiques que ne vont pas manquer d’anticiper les acteurs du marché face à cet avertissement de Fitch ratings, qui se traduiront par une fuite massive des investisseurs. Car la note de Fitch ratings signifie tout simplement qu’à terme, le FMI sera contraint de constater l’échec du plan d’ajustement structurel signé avec le Gabon, entraînant ainsi l’arrêt de son financement au profit de ce pays. Dans la foulée, tous les autres bailleurs de fonds multilatéraux qui ont besoin de cette caution du FMI pour agir eux aussi en faveur du Gabon s’abstiendront. Le Gabon, qui peine à financer la contrepartie de sa balance de paiement, faute de réserves de change suffisantes, ne pourra plus importer les biens et les services nécessaires à son développement et au bienêtre de sa population. Le risque de faire défaut, c’està-dire ne pas pouvoir payer les échéances de sa dette extérieure deviendra très élevé. Un ministre de l’Economie sérieux n’aurait pas donné une réponse aussi laconique (« je ne sais pas ») à une question qui visait à démon-

trer le sérieux et la viabilité d’un PRE sur lequel ce pays fonde tous les espoirs pour sortir du marasme. Il se serait plutôt employé à montrer en quoi les fondamentaux de ce PRE sont solides et parfaitement réalistes pour rassurer les investisseurs sans lesquels aucune relance n’est possible. L’Etat ne disposant plus des capitaux requis pour enclencher un tel processus, au regard de la gestion hasardeuse de l’économie mise en œuvre depuis 2009 et qui est sanctionnée actuellement par un endettement de 64% du PIB (produit intérieur brut), très loin du taux plancher fixé par le Gabon lui-même à 35% dans sa loi. Régis Immongault Tatangani, au contraire, tente tout simplement de mettre les partenaires du Gabon devant le fait accompli. En espérant qu’au moment où le Gabon fera défaut, il pourra s’abriter derrière « je ne savais pas » pour tenter d’attendrir les partenaires et créanciers du pays. Au lieu de prendre cet avertissement comme stimulus pour mettre en œuvre les mesures qu’il faut. « Les réformes ont été lancées, concernant la viabilité

des finances publiques et la réduction de la dette, l’attractivité du pays et la diversification de son économie autour des secteurs de croissance identifiés... », s’est justifié le putschiste par la suite. Malheureusement, Fitch ratings considère qu’il n’y a aucune avancée sérieuse sur tous ces points. La dépense publique est toujours aussi élevée notamment avec une masse salariale qui absorbe près 70% des recettes fiscales. Quasiment le double du taux autorisé par les critères de convergence de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) à tous ses Etats membres, à savoir 35%. Le plus grave est que cette augmentation de la masse salariale de près de 50%, passant de 350 milliards de FCFA en 2009 à 720 milliards de FCFA aujourd’hui, est liée à l’action du gang du parrain Maixent Accrombessi, qui détourne au service de la

Solde une partie de la solde des agents de l’Etat à son profit. Malgré les nombreuses dénonciations, la junte peine toujours à mettre un terme à cette activité mafieuse. La réduction de la dette demeure un autre rêve. Le Gabon, au lieu de réduire sa dette, accumule plutôt des arriérés de paiement intérieurs et extérieurs de manière exponentielle. Au point que le Club de Paris vient de sommer la junte d’y mettre un terme très rapidement. Cette situation n’étonne guère. La junte a réussi l’exploit de faire passer la dette de 25% du PIB en 2009 à 64% aujourd’hui. Une dernière évaluation la fixe au chiffre astronomique de 4100 milliards de FCFA. Enfin, l’attractivité de l’économie reste une chimère. Outre de nombreux conflits d’intérêts (Delta Synergie, la pieuvre de BOA qui capte les pots de vin à son profit, étant la forme la plus aboutie), la corruption, l’impartialité de la justice, l’instru-

mentalisation des services fiscaux sont autant de facteurs qui réduisent l’attractivité du marché gabonais. Au point que le Gabon a reculé de trois places dans le dernier classement du « Doing Business » de la Banque mondiale. Régis Immongault Tatangani semble être le seul à ne pas voir cette réalité sombre qui plombe à jamais l’économie gabonaise. Pourtant, au point d’observation où il est, ce sont des agrégats qui apparaissent à chaque instant sur son tableau de bord. Ne pas le voir et agir signifie qu’il n’a pas les moyens politiques et intellectuels de le faire. En bon profito-situationniste qui a su passer du gang de Pascaline Mferri Bongo Ondimba à celui d’Acrombessi-BOA, au lieu de tirer les conséquences de cette situation et partir, il a plutôt fait le choix de prendre sa part du gâteau et de laisser couler l’ensemble de l’économie.

poLITIqUe

Mercredi 15 Novembre 2017

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Macron : le jeune président-monarque, l’Afrique et le fardeau de l’homme blanc Fantasme du sauvage africain. Créature an-historique figée au stade pré-logique. « Le fardeau de l’homme blanc » revient alors à le faire entrer dans l’histoire en commençant par réprimer ses bas instincts qui le poussent à produire des enfants comme des rats et menacent la civilisation européenne. Par Marc Mve Bekale

«L

e fardeau de l’homme blanc» est un poème classique de la littérature impérialiste dans lequel l’écrivain britannique Rudyard Kipling exalte l’expansion de la civilisation européenne de par le monde : « Homme blanc, reprends ton lourd fardeau/Envoie au loin le meilleur de ta race/Jette tes fils dans l’exil/Pour servir les besoins de tes captifs/Pour, lourdement équipé, veiller/Sur les peuples sauvages et agités/Peuples récemment conquis/Mi-diables, mi-enfants. » Le poème de Kipling, dont le sens se révèle de lui-même, renvoie à un complexe psychologique qui pose de manière intrinsèque la supériorité universelle de l’homme blanc sur toute autre « race humaine ». De fait, son discours (bon ou vilain) envers le continent africain semble toujours prononcé de surplomb. Loin de dire alors la réalité, il est souvent pris dans le vertige dû à cette position surplombante. Il en fut ainsi de la seigneurie au Moyen-Âge, de la bourgeoisie face aux serfs et aux paysans. De même que le financier de Wall Street ne comprend rien à la condition ouvrière, peu d’Européens ne peuvent parler de l’Afrique sans que leurs mots soient entachés de généralisations simplificatrices, de préjugés sociaux et ethno-raciaux. A l’occasion d’une conférence de presse, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, organisée en marge du sommet du G20 à Hambourg le 8 juillet dernier, Emmanuel Macron, à l’instar du philosophe allemand Hegel pontifiant sur l’a-historicité de l’Afrique, nous a livré, en une formule lapidaire, la source du sous-développement du continent noir : « Quand des pays ont encore aujourd’hui sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. » Achille Mbembé a perçu dans ce langage l’articulation du « nanoracisme », une théorie culturelle qu’il développe dans un de ses ouvrages. Quant à moi, j’y vois la cognitivisation d’une pathologie qui affecte de plus en plus l’intelligentsia française. En 2005, Hélène Carrère d’Encosse, membre de l’Académie française, avait tenu en Russie, suite aux émeutes des banlieues, des propos sur les familles africaines que le Front national de JeanMarie Lepen aurait applaudis à pleines mains : « Ces gens, ils viennent directement de leurs villages africains. Or la ville de Paris et les autres villes d'Europe, ce ne sont pas des villages africains. Par exemple, tout le monde s'étonne : pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l'école ? Pourquoi leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ? C'est clair, pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants. Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements, mais Dieu sait quoi ! On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues. » Fantasme du sauvage africain. Créature an-historique figée au stade pré-logique. Le fardeau de l’homme blanc revient alors à le faire entrer dans l’histoire en commençant par lui apprendre à réprimer sa sexualité débridée qui produit des

enfants comme des rats, transforme les habitations en porcheries, et menace Paris, le cœur même de la civilisation européenne. Surgit dans cette stigmatisation de « l’homme africain », le fantasme raciste ayant conduit, au siècle dernier, à la mise en place d’une politique eugéniste au sujet de laquelle le professeur américain Harry Laughlin (fait docteur honoris causa à Heidelberg, dans l’Allemagne nazie) déclarait que les ÉtatsUnis et le Troisième Reich partageaient une « compréhension commune de […] l'application pratique » de principes eugéniques à la « santé raciale». Racistes américains et allemands faisaient ainsi alliance dans l’entreprise de stérilisation forcée des « races inférieures » afin de préserver la pureté et la supériorité blanches. Au regard de l’horreur que lui inspirent la surpopulation des familles africaines et de l’arrivée des hordes de migrants par vagues effrayantes et successives aux portes de l’Europe, la secrétaire perpétuelle de l’Académie française aurait-elle pu s’opposer au projet raciste américano-allemand ? Lequel correspond d’ailleurs, d’un point de vue moral, à la thérapie de choc appliquée aux économies africaines, qui a davantage détruit les vies africaines et profité aux institutions financières internationales. Le Danemark, petit pays de 5 millions d’âmes dépressives en rien concerné par la surpopulation africaine, a décidé de participer à l’effort de « stérilisation symbolique » des femmes africaines en affectant 15 millions d’euros à la planification familiale. Si ce plan, annoncé à Londres par la ministre danoise de la Coopération au développement, Ulla Tørnæs, échoue, il ne restera plus que la politique de contrôle des mœurs africaines, dont la première disposition devrait interdire la polygamie. Sinon revenir au projet clandestin américano-allemand pour préserver l’Europe de l’assaut des hordes de pauvres. Jeune. Dynamique. Maîtrise en apparence des dossiers économiques. Emmanuel Macron nous est apparu à rebours d’une France repue d’ellemême, fatiguée, embourbée dans le passé. Quelle surprise avec le retour surprenant de Macron aux symboles archaïques, à la « grande vieillerie », selon le mot d’Edwy Plenel, marquée par la scénarisation millimétrée de la monarchie républicaine. De fait, Jean-Luc Mélenchon, avec sa chemise au col ouvert, prenant la parole à l’assemblée pour prononcer un discours ancré dans le réel du citoyen, devient l’incarnation de la modernité politique que l’on avait cru voir en Macron. Entre les pyramides du Louvre érigées par François Mitterrand, le dernier véritable présidentmonarque français, et le Congrès de Versailles auquel étaient conviés les représentants du tiersétat, s’affirme une approche ringarde de l’exercice du pouvoir qui nous fait avancer à reculons. L’esprit gaullo-bonapartiste ne disparaîtra guère de la France tant que perdurera un exécutif bicé-

phale faisant cohabiter un président-monarque, enfermé à l’Elysée dans ses privilèges exorbitants et un premier ministre s’usant à la tâche. En votant Macron, nous rêvions d’une France en marche vers le futur. Nous pensions sortir de cette vieille culture politique que Nicolas Sarkozy a tenté de bousculer en son temps oubliant l’attitude ambiguë du peuple français envers ses rois. Aujourd’hui l’échafaud a disparu. L’ancien lieu des régicides a été rebaptisé Place de la Concorde. Les monarques républicains y sont désormais exécutés pacifiquement au bout d’un mandat de 5 ans sans qu’on touche cependant aux institutions qui les fabriquent. Nous rêvions donc d’une « démonarchisation » de la république. D’une approche simple, pragmatique de l’exercice du pouvoir, dépouillé des apparats royalistes à l’instar de la fonction de premier ministre en Grande-Bretagne ou de chancelier en Allemagne. Dans ces pays, le suffrage universel est indissociable de la notion de responsabilité, « accountability », tandis qu’en France le président, fort de ses pouvoirs excessifs, n’a quasiment aucun compte à rendre. Il peut jouer aux fléchettes avec ses ministres, changer de premier ministre à l’envi, dissoudre l’assemblée du peuple, et ne peut s’auto-dissoudre que par sa seule volonté. La « démonarchisation » de la France confine à un travail de titan. Norbert Röttgen, député CDU allemand, l’a plus ou moins compris lorsque le 15 mai dernier dans le magazine The Economist, il exprimait son scepticisme quant aux propositions de Macron sur les réformes institutionnelles. A sa place, disait-il, « Je me concentrerais sur des étapes pratiques qui donnent des résultats ». Oui, M. Röttgen, c’est pareil pragmatisme qu’on attendait de Macron plutôt qu’une mise en scène ridicule des symboles monarchiques ou des discours insensés sur la surpopulation des familles africaines. Marc Mvé Bekale Maître de conférences (Université de Reims) Dernier ouvrage paru : Méditations senghoriennes : vers une ontologie des régimes esthétiques afro-diasporiques (2015).

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