Un militant du PDG se lâche dans « Echos du Nord »

ECHOS DU NORD

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“Change. Believe” Barack Obama

Tri-hebdomadaire Gabonais d’informations — 11e année

N°433 du Mercredi 19 Avril 2017 - Prix : 600 F.CFA

Economie

La junte veut faire de l’agriculture le second « pétrole » sans y mettre les moyens

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Détention arbitraire de l’aide de camp de Jean Ping

Alain Djally mis en examen pour « détention illégale » de son ancienne carte de militaire

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Politique

Clémence Mezui Mboulou : trajectoire d’une opportuniste transfuge de l’opposition

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Le coup ultime du Mogabo

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LETTRE AUX TORTIONNAIRES DE LA REPUBLIQUE

Denise Mekamne et Ali Akbar Onanga Y’Obegue …

Au-delà du message de Jean Ping Lire en P6

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Jean-Pierre Rougou a servi la même rengaine…

Révolution de palais

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Pendant que Ping tenait le meeting au Gabon, la diaspora s’est également mobilisée pour un même message

Défection

… Yves Fernand Manfoumbi et Alain Claude Billie By Nze…

…Pacôme Moubelet Boubeya et Alex Bernard Bongo Ondimba

Frédéric Bongo, Hervé Patrick Opiangah, Martin Boguikouma, Hubert Nganga, EtienneMassardKabinda, Guy-RossatangaRignault, Arsène Envahou et SipamioIbaba Messieurs, J’aurais aimé ne pas avoir à penser à vous parce que chaque pensée pour vous est une pensée de trop. Mais la situation dans laquelle se trouve notre pays ne me laisse pas d’autre choix. L’idée de vous écrirem’est venue du fait que vous traquez désormais les opposantsjusque dans leurs derniers retranchements. Je ne peux pas rester indifférent aux malheurs de mes semblables. « Quand on parle de ce qui est oblique, la machette se présente en premier », m’apprenait mon grand-père. Depuis que vous avez été catapultés à vos fonctions respectives, vous faites de la persécution du peuple votre agenda existentiel. Personnellement, je ne dors plus du sommeil du juste. Carvotre méchanceté gratuite me hante tout le temps. Ces derniers jours, l’idée de vous me suit comme mon ombre, s’infiltrant partout, me glaçant le sang et me serrant le cœur. Je vois cette peur que vous tentez de répandre dans tout le pays pour essayer de dompter un peuple déchaîné. Sachez quela brutalité est le réflexe d’une dictature chancelante. Mon aïeul m’enseignait que « celui qui se noie s’accroche à tout ; même à un serpent ». Suite en page 2

ACTUALITÉS

ECHOS DU NORD N°433 du Mercredi 19 Avril 2017

LETTRE AUX TORTIONNAIRESDE LA REPUBLIQUE Suite de la page 1 Votre méchanceté ne date pas d’aujourd’hui. Vous avez toujours malmené vos compatriotes, comme pour vous venger du déficit d’amour dont vous avez été victimes dans votre dure enfance. Aujourd’hui, plus que par le passé, vous traquez tous ceux qui militent en faveur de l’alternance dans notre pays. Certains compatriotes sont désormais obligés de mettre une grande capuche pour passer incognito dans certains quartiersde Libreville. D’autres sontmême contraints de changer de démarche, terrifiés à l’idée que vos chiens de chasse que vous avez lâchés dans la ville les reconnaissent. « Une souris, même ivre, reconnaît les endroits où passent les chats », observait mon papy. Je devine aisémentl’angoisse detous les combattants de la liberté à chaque fois qu’une silhouette similaire à celle de vos chevaliers de la mort apparaît au détour d’une rue pendant quelques fractions de seconde bien trop longues. Ils s’imaginentqu’à chaque voiture qui ralentit, qu’une vitre se baisse, le bruit d’une balle, la fin de leur vie. Dans leurs peurs, les Gabonaisse voient mourir. Vos mots relayés par vos sbires tournent dans la tête des opprimés ayant déjà séjourné dans vos geôles. Nombreux sont sortis traumatisés, à cause de nombreux sévices corporels. Quelques-uns racontent parfois leurs tribulations. Mon grand-père disait :« Celui qui a échappé à la foudre en parle volontiers. » Messieurs, vous êtes des monstres à visage à peine humain. Vous avez l’art de torturer et d’humilier vos semblables pour les amener à renoncer à la lutte pour la libération de notre pays. Vous ne mégotez pas sur les moyens pour atteindre vos objectifs aux desseins inavoués.Votre méchanceté gratuite rampe sur les Gabonais comme une grande main visqueuse voulant les empêcher de se débarrasser des chaînes qui les lient. Vous ne savez faire que du mal. Ce qui n’est pas surprenant. Mon pépé me faisait remarquer que « le chien sait aboyer, mais ne sait pas rire ». Aujourd’hui,les Gabonais connaissent la haine viscérale. Celle-ci se déverse sur leurs vies comme un puits d’obscurité, qui assombrit tout et rend obscur même ce qu’ils prenaient pour des points de lumière. C’est à cause de votre méchancetéque d’aucuns ont définitivement fermé la porte sur le passé. Ils sont nombreux à rester figés par la peur dans leur maison lorsqu’ils entendant quelqu’un cogner devant leur porte parce qu’ils imaginentla présence de vos sicaires qui appliquent bêtementvos consignes malveillantes. Vos victimes vous demanderont des comptes après la chute de votre régime. « C’est lorsque la poule est attachée que le cafard lui demande des explications », disait mon aïeul. A cause de votre machiavélisme, beaucoup deGabonais ont changé de domicile. Leur vie a basculé.Ils n’arrivent pas à se retourner pour regarder derrière eux sans souffrir. Plusieurs pans deleurs vies se sont détruits dans leur fuite de vous et de ce que vous leur avez fait. Ces gens que vous avez abîmés s’attellent à construire le plus beau des royaumes par-dessus vos ruines. Grâce à vos persécutions, ils sont devenus plus forts que vous ne le serez jamais. Demain, quand ils auront fini de se reconstruire, vous n’aurez pas le courage de les regarder en face. Mon papy disait : « Quand la plaie est guérie, les mouches meurent de honte. » Messieurs les tortionnaires de la République, vous aurez beau tenter d’enfermer les Gabonais dans une cage, vous n’y parviendrez pas.Bientôtviendrale jour où ils se lèveront comme un seul homme pour sonner le glas durégime que vous servez. Ni brutalité, ni sévices, ni torture ne les dissuaderont. Ils sont nés pour pour vivre libres et non dans la servitude. C’est pourquoi ils ont fait leur choix de la révolution. Ne prenez pas le silence des victimes de votre barbarie comme une forme de résignation. « C’est la cendre que tu crois avoir éteinte qui brûle la maison », aimait à dire mon aïeul. KakeNenda

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Détention arbitraire de l’aide de camp de Jean Ping

Alain Djally mis en examen pour « détention illégale » de son ancienne carte de militaire Par Aurore Ranelagh

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l aura donc fallu quelques jours aux membres de la junte pour militaro-fasciste concocter une énième mascarade judiciaire. En effet, ce mardi 18 avril 2017, Alain Djally, l’aide de camp de Jean Ping, a été présenté devant le juge d'instruction puis déféré à la prison centrale de Libreville. Charge retenue contre lui : détention illégale de son ancienne carte de militaire. Ce que la justice aux ordres du pouvoir en place ignorait, c'est qu'en tant qu'ancien militaire - il a démissionné de l'armée en 2016 - en charge d'une importante personnalité (Jean Ping, président élu

démocratiquement le 27 août 2016 par le peuple gabonais), Alain Djally possède une autorisation de port d'armeen bonne et

due forme. Il assure de la protection de Jean Ping depuis le temps où celuici était ministre des Affaires étrangères.

C’est alors qu'ils faisaient des courses qu’Alain Djallyet sa femme ont été appréhendés par des éléments de la DGR (Direction générales des recherches) jeudi dernier. La femme relâchée, leur domicile a été perquisitionné en dehors de toute procédure légale. Une arme et quelques munitions en blanc auraient été trouvées lors de la fouille illégale.C’est cette découverte qui a donné lieu à l’accusation de détention illégale d'arme et de munition de guerre. Alain Djally rejoint donc la liste des prisonniers politiques du régime totalitaire d'Ali Bongo, comme Landry Amiang Washington et Bertrand Zibi, détenus depuis juillet et août 2016.

Libreville de nouveau victime d’inondations

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Révolution de palais

Le coup ultime du Mogabo Briser le ou l’un des derniers obstacles sur son chemin : Marie-Madeleine Mborantsuo. Une manipulation à grande échelle est orchestrée. Par Ramses Frank

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our donner une idée de ce qu’ils étaient, et Héritage Modernité (H&M) avait parlé « d’habiles phalanges profito-situationnistes, aux chaussures enfoncées dans la boue des chemins tortueux de l’enrichissement astronomique sans cause… ». Mais il ne s’agissait pas simplement que de jeunes hyènes aux dents acérées dont les gueules dégoulinaient de bave devant leur proie. Ces derniers ont ourdi un véritable plan machiavélique pour arriver à leurs fins. Aussi, tout ce qui se dresse sur leur chemin est à écarter coûte que coûte. Le Mogabo(Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba) croyait avoir fait le tour du propriétaire et bien vissé son affaire après le départ des membres de H&M du PDG. Mais ses animateurs se sont aperçus qu’il restait sur leur chemin un écueil et pas des moindres : Marie-Madeleine Mborantsuo. Avisés de ce que le plan de la désigner nommément comme un des handicaps du processus démocratique par les associations de la société civile, composées à la hâte lors du monologue de Bongo Ondimba Ali (BOA), ne passera paset que les artifices tissés autour de la réforme de la Cour constitutionnelle n’auraient aucune visibilité, ils utiliseront le moyen le plus expéditif : démolir cet obstacle avec fracas. L’affaire Tracfin n’aura donc pas été une affaire anodine. Elle est bien partie du Gabon. Cette agence qui dit avoir ouvert une enquête en 2014 a eu besoin de quelques informations dans le cadre de ladite enquête. Pour ce faire, il leur fallait la collaboration de leur collègue local, en l’occurrence l’Agence nationale d’investigations financières (Anif) dirigée par Jean François Tardin, un homme clé de BOA, ménagé par le Mogabo. L’info parviendra au « godfather » BOA. Ce dernier donnera son blancseing, sans savoir qu’il venait d’offrir aux limiers du Mogabo du pain bénit pour évacuer l’obstacle Mborantsuo. C’est ainsi qu’une lettre qui aurait gagné à avoir tous les atours diplomatiques pos-

sibles, car il s’agit de la gardienne de la Constitution et la diplomatie, est alors d’usage dans ces conditions quand bien même le Gabon serait sous un régime éclopé. C’est ainsi que la lettre qui devait se conformer aux usagesva, sous la rédaction de Tardin, devenir une bombe explosive destinée à pulvériser Marie-Madeleine Mborantsuo. C’est donc cette lettre de Tardin qui mettra le feu aux poudres en donnant les (bonnes) informations que Tracfin n’avait pas et qui lui permettront de se redéployer. Mborantsuo a été vendue moins cher par le Mogabo. Le groupe n’entendait pas s’arrêter là. Un corbeau

qui croassait près de BOA est ensuite commis pour passer le message au « Canard enchaîné », sachant bien qu’une fois l’hebdomadaire françaisaurait ventilé l’affaire, c’est toute la presse qui devait s’en saisir par la suite. Un aussi gros scandale de la part de celle que les Gabonais pointent du doigt comme la source de leurs maux, et qui est censée veiller sur la « mère des lois », la Constitution de la République gabonaise, est inadmissible. L’affaire ne pouvait avoir que l’effet d’une bombe. Les limiers du Mogabo l’avaient planifié. Tout s’est alors enchaîné. La presse française, dont la très étatique RFI (Radio

France Internationale) et les réseaux sociaux, sans parler de la presse gabonaise, vont s’enflammer. Et ici on ne véhicule que le délit, sans se soucier des détails. Mais le Mogabo a obtenu ce qu’il voulait. A savoir l’humiliation et le bon argument pour promouvoir l’éviction de Mborantsuo de son piédestal. En effet, comment un pays « sérieux » peut-il avoir à la tête de l’institution judiciaire la plus haute de la République une personne accusée de blanchiment d’argent ? Le coup a été très bien pensé. Doit-on s’arrêter là ? Pourquoi les limiers du Mogabo cherchent-ils à évacuer Mborantsuo manu militari

? Il est vrai que l’opposition gabonaise qui pense, à raison, qu’elle est le frein à l’alternance démocratique verrait une excellente aubaine dans l’éviction de cette dame que l’on a affublée de tous les pseudonymes et sobriquets possibles, de 3M à « Appelezmoi dieu ». C’est dans le contexte.Qu’elle tombe sous les pics du Mogabo ou d’une quelconque autre main, l’on n’en aura cure. Mais s’est-on seulement demandé quelles fins vise le Mogabo et pourquoi il cherche à faire tomber Mborantsuo ? Simplement parce que dans la stratégie de prise de pouvoir de ces phalanges, qui ont tissé leur toile autour de BOA,

Mborantsuo est un obstacle qui ne permettrait pas l’accomplissement de leurs desseins : parce qu’ils estiment qu’elle ne jouera pas le jeu. Aussi, faut-il l’expulser pour la remplacer par un des potentiels alliés, parmi lesquels Gilbert Ngoulakia, ou par un des leurs qui semble avoir le profil, à savoir Denise Mekamne. Et c’est qui au cœur de cette stratégie ? Le confrère « La Griffe » en a révélé les ténors dans son édition du 24 février : Yves Fernand Manfoumbi, Alain Claude Billie By Nze, Alex Bernard Bongo Ondimba, Pacôme Moubelet Boubeya, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, qui ne cache plus son empressement. La dernière illustration en a été faite le wek-end écoulé. Leurs ramifications vont des hauts cadres de la République aux chefs des institutions, jusque dans les corps de sécurité confondus. Ce ne sont plus simplement de petites portions du gâteau qui intéressent les limiers du Mogabo. Il leur faut tout le gâteau. Après avoir réduit le PDG à sa plus simple expression, en en faisant une coquille vide, ces loups aux dents très longues se sont employés à démontrer à BOA qu’ils sont pour lui les meilleurs défenseurs de sa cause ; prêts à prendre tous les coups pour lui. BOA le leur rendra d’ailleurs dans la crise contre H&M, en lançant vertement à H&M : « Ce sont eux qui me défendent.» Sans trop savoir qu’il confirmait le succès de leur entreprise. H&M avait vu juste : « les phalanges profito-situationnistes » ont érigé « des murailles pour isoler le Président, le dévitaliser et ainsi, le leurrer à volonté ». Convaincus qu’ils étaient devenus incontournables, le reste, à savoir casser tous les obstacles, n’était plus qu’un simple jeu d’enfants. Les limiers du Mogabo disent la fin de BOA très proche. Il faut aller vite, peut-être même très vite. Et l’un des obstacles ultimes dans leur avancée est Marie-Madeleine Mborantsuo. Et le plat leur a été servi par Jean François Tardin, patron de l’Anif. Tracfin et la presse n’ayant été que des détonateurs. La voltige. Une manipulation à très grande échelle.

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Défection

Jean-Pierre Rougou a servi la même rengaine… Les autres que les cadres de l’Union nationale rejoignent, ne les appellent plus vendus, mais « moutons » à prix variable. Par SBM

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ujourd’hui, JeanPierre Rougou, un des vice-présidents de l’Union nationale (UN), a décidé d’emboîter le pas à Mike Jocktane et à Patrick EyogoEdzang pour participer au dialogue, en réalité monologue, de Bongo Ondimba Ali dit BOA. Il lie les raisons de sa décision à l’absence de proposition du camp qu’il sert depuis 2009, aux « positions tranchées » qui n’aboutiront, dans son jargon, qu’à l’enlisement du pays. Par ailleurs, il aligne des raisons purement existentialistes, comme son incapacité à envoyer neveux et nièces étudier à l’étranger ou à les soigner comme d’autres. Renvo idonc à ces autres que, de façon subliminale, on comprend qui ils sont. Cette sortie, comme celles d’autres personnes, ne peut ne pas susciter une ou des questions essentielles. Où est le problème de fond qui peut amener une personne à un revirement tel qu’on l’observe en ce moment ? Les comportements ou les attitudes reprochés à d’autres doivent-elles amener à perdre à la fois raison et conviction ? Ces questions se posent parce que depuis 2009, pour ne reprendre que ce point dans le temps, l’Etat a été géré par une personne : Bongo Ondimba Ali dit BOA. Et si l’on remonte plus loin, il succédait en 2009 à son « père », Omar Bongo Ondimba dit OBO, qui, lui, avait tenu les rênes du pouvoir sur qua-

tre décennies plus deux années. Rappelons l’histoire. En 1990, les vents de contestation pour un besoin réel de liberté soufflent à travers le monde. Ils partent de l’Europe de l’Est à la place Tienanmen, à Pékin en Chine, jusqu’aux confins du continent africain. Le Gabon ne sera pas en reste. Le besoin de liberté est réel. Il se manifestera par les vagues de l’Education nationale, avec Samuel Ngoua Ngou déjà en 1992 pour un mieux-être éducatif. La conférence nationale qui s’en suivra sera un tremplin pour OBO afin de reprendre les choses en main par la suite. Au cours de cette rencontre, il n’a été question que d’une chose fondamentale : l’établissement du diagnostic de l’Etat. Autour de quoi cela tournait-il ? Essentiellement, les questions que Jean-Pierre Rougou a soulevées. A savoir, la défaillance de notre système sanitaire et du système éducatif qui fait que ses « neveux et nièces », comme de nombreux neveux et nièces de Jean Ping, Zacharie Myboto, Jacques Adiahénot, Jean François Ntoutoume Emane, Vincent Essone Mengue, Casimir Oye Mba, Jean Eyeghe Ndong et d’autres, ne peuvent ni bien étudier, ni bien se faire soigner. Et de 2009 à 2016, cette tendance s’est aggravée. Car l’on dirait encore que Samuel Ngoua Ngou et Christiane Bitougat avaient au moins été entendus par OBO et sa classe politique où l’on

retrouvait Ping, Eyeghe Myboto, Ndong, Ntoutoume Emane, Adiahénot et d’autres qui, par la suite, ont construit ces écoles dans tout le Gabon qu’on a appelées les écoles Oulabou. Premier ministre, Oye Mba a entamé une quantité de réformes qui ont porté leurs fruits pour améliorer le quotidien des Gabonais. Cela s’est poursuivi, certes pas à la hauteur des attentes des citoyens, mais il y a eu de leur part une volonté d’écoute. Il faut le leur reconnaître en toute objectivité. Tout comme, en toute objectivité, OBO a dressé un bilan de son action quarante ans durant à la tête du Gabon. Bilan où il a reconnu avoir lamentablement échoué. Car au constat, le Gaon, en dépit de ses richesses abondantes, n’a pas été capable d’offrir à sa petite population un habitat décent, des écoles, des centres de soins performants, un tissu écono-

mique viable, des infrastructures routières et portuaires adaptées aux besoins de son développement. On le reconnaît tous : c’est une honte. Alors, tous ceux qui ont quitté le camp de l’opposition à cette période post-monopartisme ont-ils apporté un mieux-être aux Gabonais ? La question est là. Pour dire que la somme de défections où l’on quittait le camp du peu ou point de gain pour celui de l’ouverture et des perspectives prometteuses n’a guère apporté un mieux-être aux nombreux « neveux et nièces ». Invitons-nous, ainsi que Jean-Pierre Rougou et d’autres qui portent des griefs à leurs compagnons d’hier à regarder l’Etat du pays depuis 2009, en se posant des questions simples : où en est l’école au Gabon ? Le système sanitaire ? L’emploi ? Les infrastructures ? L’habitat? Les nombreux « neveux et nièces », Rougou en a fait

le diagnostic, ne sont guère dans de meilleures conditions d’existence. Mieux, lorsque ces nombreux «neveux et nièces» osent descendre dans la rue pour dire qu’ils ne méritent pas cet état des choses, le pouvoir qui a convaincu Rougou d’aller, une énième fois, se gargariser le gosier à coups de doses de whisky, après avoir glosé sur le Gabon, ce pouvoir-là, lance des obus sur eux. Les embastille (Bertrand Zibi, Alain Djally, Landry Amianget d’autres anonymes qui croupissent à GrosBouquet), les étouffe sous des gaz lacrymogènes et largue des bombes assourdissantes. Voilà l’état du Gabon. Et ce Gabon est dirigé depuis 2009, au forceps, par un échoué appelé Bongo Ondimba Ali. Pour la petite histoire, tous ses «neveux et nièces» se pavanent allègrement aux quatre coins de la planète et se soignent dans les

hôpitaux les plus raffinés. Qu’est-ce qui a changé ? Et que peut-il changer, même après un dialoguemonologue ? Tout ceci révèle que ceux qui ont décidé de quitter la barque n’ont pas pour argumaents ceux qu’ils présentent au public. Nul ne peut altérer les convictions qu’il a pour les luttes qu’il mène pour plus de justice sociale dans un pays à cause des regards d’autrui. Or, l’on observe systématiquement que chacune des défections a pour cause les humeurs prétendument affichées par les amis du camp qu’on a servi. C’est croire que ces camps, comme l’UN pour Jean-Pierre Rougou et d’autres, n’ont été que des tremplins pour mieux se valoriser ailleurs, le moment venu. Dans ce cas de figure, l’UN aura servi de tremplin à de nombreux illustres inconnus. Zacharie Myboto devrait être décoré pour services rendus.

Crise postélectorale

Le Rassemblement Héritage et Modernité invite les Gabonais à plus de résistance Par Sophie Beuve Mery

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n causerie explicative à Libreville et ses environs, le Rassemblement Héritage et Modernité (RH&M) s’est rendu la semaine dernière dans le 4e arrondissement de la capitale pour délivrer le message de la persévérance et de la résistance. Alexandre Barro Chambrier (ABC), Michel Menga et tout le directoire de cette formation politique de l’opposition ont expliqué à la population venue nombreuse les écouter le bien-fondé de rester ferme face à l’imposture qui s’est incrustée au pouvoir. A la suite de ses aînés, Melvin Gondjout a fait entendre la voix de la jeunesse : « Arrêter de dire on va encore faire comment. Prenons conscience que

sans nous, rien ne se fera. Ce ne sont ni nos pères, ni nos mères qui font faire plomber le système, c’est nous et il est temps qu’on se lève. Il est vrai que nous allons subir, nous allons pleurer nos frères morts, nous allons vivre les intimidations, les arrestations. Malgré ça, je demande à la jeunesse du 4e arrondissement de se lever. Nous demandons à tous les Gabonais épris de paix et de justice de venir se joindre à nous afin que la lutte continue. C’est ensemble que nous allons réussir. Sans vous, nous ne sommes rien, avec vous, nous sommes forts. » Les femmes ne se sont pas fait prier. Viviane Moutsinga, leur porte-voix, est revenue sur la nécessité pour la femme de rester engagée et dynamique. Si

par le passé la femme n’était destinée qu’à s’occuper du ménage, pour elle, il est plus qu’impérieux qu’elle s’implique pleinement. « La femme ne doit plus rester en marge de l'affaire politique, elle doit par contre en rester au centre. Comme une mère

allaitante, elle doit guider dans l'action politique du pays, éclairer les esprits et ramener les brebis égarées. C’est pour cela que j'exhorte les femmes à réfléchir. Nous devons être prêtes à affronter tout ce qui va se passer. » Resistance, encore et encore.

C’est le sens de cette causerie à l’endroit de cette population qui ne cesse de s’interroger sur la situation calamiteuse que connaît le pays depuis le hold-up électoral. Aussi, ABC et son équipe se disent prêts à aller par monts et par vallées pour expliquer

aux populations que l’heure n’est pas au découragement, mais plutôt à la persévérance. En guise de conclusion, ABC a adressé ce message à la population : « Avec vous, nous sommes plus forts. Nous ne faisons pas la politique pour avoir des postes. Ce qui nous intéresse, c’est de sortir le pays du chaos dans lequel il est plongé. Réveillez-vous, chers Gabonais. Car lorsqu’on aime sa nation, on ne peut pas laisser que cette situation perdure. La lutte que nous faisons est pour tous les Gabonais qui, le 27 août, ont décidé de porter Jean Ping à la tête de la nation. Notre problème actuel est de tout faire pour conduire le président élu au bord de mer. C’est pour cette raison que nous devons tous rester fermes, résister encore et encore. »

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ECHOS DU NORD N°433 du Mercredi 19 Avril 2017

Un militant du PDG se lâche dans « Echos du Nord »

L’eDIToRIAL d’OYEASSEKO

Il est encore temps de partir

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Stephen Jean Landry

orsqu’on explore les racines de la grave crise actuelle que connaît le Gabon, on se rend compte que l’univers gabonais est plus que plongé dans un abîme sans fin. Ainsi, entre matérialisme, perte d’identité et crise de foi, le Gabonais végète entre l’opposition et la majorité. Assimilable à un sujet errant, toujours en quête perpétuelle d’existence. Le saut « quantitatif » que vient de faire Jean-Pierre Rougou, un haut cadre de l’Union nationale (UN), en est le parfait exemple. Il s’est dit que l’UN le traduira probablement en conseil de discipline. J’implore l’UN de ne pas le faire. Mais de le laisser tirer les conséquences de son acte. Comme à d’autres qui lui emboîteront le pas. Aussi, pendant que beaucoup de personnes se plaignent de le voir prendre la décision, à quelques jours de la fin du monologue de BOA,de se rendre au bal du manger et du boire, moi je m'en réjouis. Franchement, pourquoi se plaindre de quelqu'un qui a fini par révéler son identité profonde ? En quoi doit-il être condamné s’il a fini par faire tomber un masque qui était devenu trop lourd à porter ? Pour une si petite raison : « Ils sont venus me voir et je ne pouvais pas refuser », aurait-il répondu à quelqu’un qui a bien voulu connaître les raisons de ce revirement à 166 degrés. Diantre ! On perd son sens de responsabilité pour une si petite visite ? Si toutes les personnes auxquelles ces putschistes rendent visite acceptaient d’aller à la sauce, il n’y aurait plus personne pour continuer à soutenir l’espérance de tout un peuple. Raison tout simplement fallacieuse pour quelqu’un qui manquait d’arguments. Que ceux qui se sentent offusqués se réjouissent, car ce qui est à plaindre, c’est plutôt le nombre d'années que Jean-Pierre Rougou a passées à faire semblant. Ce qui est regrettable, c’est de constater qu’il n’a pas cru en lui-même. Il a milité dans un parti sans en avoir la conviction. Il n’a pas fait confiance à son Engagement et à sa Responsabilité. Avait-il un tant soit peu le sens de ces mots porteurs de liberté ? J’ai rencontré cet homme à plusieurs reprises. Et j’ose croire qu’il comprendra mes doutes. Finalement, je donne raison à tous ceux qui disent qu’ils sont nombreux dans l’opposition, au Gabon, qui ne sont que des boudeurs et des crève-la-faim. Aussi, je sais que, comme Jean-Pierre Rougou, il y a encore des esprits qui veulent aller au monologue de BOA, mais, par manque de cran, ils hésitent. A ceux-là, je dirai tout simplement qu’il est encore temps pour vous d’y aller. Il y a à boire et à manger pour vous aussi. Comme le dit La Bible dans Mathieu 6-24 : « Nul ne peut servir deux maîtres ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. » Osez ! Osez ! La population ne vous lapidera point. Elle est trop mûre en ce moment pour comprendre que la seule politique qui vaille pour certains est celle du ventre, préférant le bout de pain à la boulangerie. Lorsqu’on entre en politique par « accident », il est clair qu’on n’a pas d’idéologie à défendre. On n’a point le sens de l’Engagement et de la Responsabilité comme chez Jean-Paul Sartre. Pourquoi avoir passé autant de temps à décrier aux yeux de tous ce qu’on adule en privé ? Nul ne peut échapper au jugement de sa conscience. Aussi, Estelle Ondo, Mike Jocktane, Patrick Eyogo Edzang, Jean-Pierre Rougou… ont fini par répondre à cet appel qui était plus fort qu’eux. Ce n’est point de la trahison. Ils disent avoir fait le choix utile. Surtout ne pas leur dire qu’ils sont tout simplement esclaves de l’argent facile, de la concupiscence, ou encore de la dépendance compulsive aux objets technologiques et aux sensations qui y sont associés. Aussi, pour eux et pour ceux qui hésitent, sachez que : ce temps et l’espace d’une expérience, loin d’être pour vous un saut « qualitatif », un instant de « détachement » comme le qualifie le philosophe et théologien Maitre Eckhart au sujet de la conversion de « Paul sur le chemin de Damas », ne seront qu’un saut, non pas vers l’inconnu, mais vers votre propre chute, comme ce fut le cas pour Icare.

ECHOS DU NORD

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omme de véritables seigneurs de la guerre, les cadres du Parti démocratique gabonais (PDG) font régner dans leurs rangs une série de conflits entre les différentes factions, ou cliques, qui y séjournent encore, mais sans pour autant se disputer le pouvoir central. Ce dernier n’étant, selon eux, congénitalement réservé qu’aux Bongo. Alors, pourquoi se battent-ils ? Certainement en vue de cette nouvelle redistribution des cartes au plan politico-administratif, comme l’analysent d’aucuns qui ont perdu leurs positions dans l’Etat-Bongo et sa périphérie. D’autres, pour que cette redistribution ne s’opère pas à leur détriment. D’autant qu’en apparence internes, ces luttes participent d’un mouvement d’ensemble plus vaste où sont engagés non seulement la question d’un pouvoir central et fédérant – Omar Bongo en son temps – dont sont désormais dépourvus et le PDG et l’Etat, mais également une

demande politique contestataire amplifiée depuis 2009 avec laquelle le très isolé Ali Bongo doit faire semblant de conjuguer. Mieux, il doit accepter de faire des concessions. Aussi accessoires puissent-elles être, il faut qu’elles lui permettent de cheviller les « opposants » qui l’ont rejoint à son dialogue, en termes de postes au prochain gouvernement élargi, de privilèges et d’autres avantages. On comprend aisément que, même sans apporter le moindre vrai changement de fond, ces énièmes réaménagements du système Bongo ne peuvent qu’inquiéter celles et ceux qui, véritables cerbères, sont restés à garder le temple et ont l’œil mauvais sur ces enfants prodigues de retour au bercail. Le texte que nous vous proposons de découvrir traduit ces inquiétudes qui traversent les rangs du PDG. Le rédacteur, pédégiste pur et dur, a souhaité conserver l’anonymat.

Clémence Mezui Mboulou : trajectoire d’une opportuniste transfuge de l’opposition SJL

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Les Gabonais se souviendront longtemps de cette activiste de l’opposition qui brocardait le pouvoir PDG-Bongo (sic) lorsqu’elle figurait parmi les proches compagnons de Zachary Myboto à l’UGDD. Comme c’est souvent le cas dans l’engagement des diplômés gabonais, Clémence Mezui Mboulou rejoignit la caste des privilégiés. Cette trahison, avant celle de son ami de Démocratie Nouvelle, se manifesta publiquement par un militantisme tapageur lors de l’élection présidentielle de 2009 où elle faisait désormais office de porte-parole d’ABO, avec pour mission « Tout Sauf Amo ». La chaîne de télévision TV+ répliquera à cette transfuge de l’opposition en faisant passer en boucle les propos injurieux que la même opportuniste adressait à Omar Bongo lors de l’élection présidentielle de 2005. Comme cela se révèle avec les nouveaux convertis, Clémence Mezui Mboulou présente toujours ce comportement agité pour prouver à ses nouveaux maîtres qu’elle en fait toujours plus que ceux qu’elle a trouvés au PDG. Elle finira par toucher le salaire de la trahison par des nominations successives à la présidence et au secrétariat exécutif du PDG. Rien de nouveau sous l’équateur. La native d’Oyem a suivi la trajectoire habituelle des renégats et autres opposants alimentaires qui, pour participer au festin, ne s’embarrassent pas de principe moraux et de scrupules. Depuis 2016, son appétit est devenu insatiable, malgré sa double rémunération à la Présidence et au PDG avec l’argent public, elle a décidé de s’attaquer au Dialogueur du gouvernement : F. Nkea. Le numéro 1 du gouvernement d’ABO pour le Woleu-Ntem et la Secrétaire Nationale PDG pour la province septentrionale se rendent coup pour coup. Quand la hiérarque du PDG va à Bitam, en appui à Flavienne Nfoumou Ondo, menaçant au passage les pédégistes locaux qui ne veulent pas faire allégeance à Démocratie Nouvelle, elle présente F. Nkea comme titulaire d’un portefeuille

Directeur de la Publication par Intérim Raissa Oyeasseko Tel: 05.02.50.73 Tel: 05.54.40.46 Directeur de la rédaction délégué MIHINDOU BISSIELOU Rédacteur en Chef éditorial Jean Michel Sylvain: Mail, ansy1114@ gmail.com

ministériel de pacotille alors que la native de Mengang [entendez F. Nfoumou Ondo !ndlr] détiendrait un vrai ministère. L’avocat d’ABO en a pris pour son grade pour avoir rappelé régulièrement que F. Nfoumou Ondo représente l’opposition alimentaire et opportuniste au gouvernement comme à Oyem, Estelle Ondo. Le front Clémence Mezui Mboulou et Démocratie Nouvelle a pour objectif clair le départ de Nkea et son remplacement par René Ndemezo’Obiang. La guerre de positions que CMM et DN livrent prépare le prochain retour dans le régime,à un poste élevé, de RNO qui, aux dires de certains de ses partisans, considérerait que le Minvoulois ne mérite pas une position aussi élevée dans le cœur d’ABO. CMM, chargée de missions de l’opposition alimentaire, croitdur comme fer que son entrée au gouvernement dépendra plus du chef de DN que de Faustin Boukoubi. Son passage à Gabon Télévision, le 10 avril au soir, nous a tous choqués. La Secrétaire nationale du PDG, délirante, menace les pédégistes de Bitam qui refusent d’aller faire allégeance à l’émissaire de DN au gouvernement. « Le parti ne peut pas permettre que le désordre s’installe à Bitam », dixit CMM après sa rencontre avec les hiérarques locaux. En 2017, la représentation provinciale au gouvernement de l’après-dialogue fait déjà saliver celles et ceux pour qui la politique se résume à un partage de postes, d’avantages financiers et de privilèges pour une minorité au détriment de la population. La participation au pillage des finances publiques demeure le programme de toutes celles et de tous ceux qui ont trahi le peuple et leur conscience. Un anonyme du PDG» Commentaire C’est à se demander ce que cet anonyme fait encore au PDG.

Grand Reporter Prince Villa Coordinateur Pierre Durand Analystes: Ramses Frank / SYA/Arthur Page / Zang Memine Journalistes : Fam Kesley / Henri Gauthier / Sophie Beuve Mery / Ledivin /Stephen Jean Landry / Kake Nenda

Contribution spéciale : Pierre Durand / PLO / Gill Lawson Impression : MULTIPRESS Distribution : SOGAPRESS Tirage : 20.000 ex. D.L.B.N N°2359/11/2016

SoCIeTe

ECHOS DU NORD N°433 du Mercredi 19 Avril 2017

6

Meeting de la Coalition pour la nouvelle République

Au-delà du message de Jean Ping Les Gabonais restent mobilisés et toujours au cœur de leur revendication. Le message passe. Voilà ce que BOA et ses limiers n’ont pas voulu que le monde voie en se servant de l’opposition à leur solde. Par AP

L

e meeting de Jean Ping a eu lieu le 15 avril, comme promis. L’on ne reviendra pas sur le discours, mais sur la mobilisation. Les personnes acquises au pouvoir de la junte militaro-fasciste de Bongo Ondimba Ali(BOA) ont parié qu’il n’en serait rien. Qu’après les défections de René Ndemezo’o Obiang et de certaines personnes autour de sa campagne électorale, que désormais Jean Ping est largué et qu’il n’a plus la capacité à appeler les Gabonais au rassemblement. C’est tout le contraire qui s’est produit au collègeNtchorere samedi dernier. C’est le signe que les Gabonais avaient réellement décidé de tourner la page de sept ans d’une histoire sombre avec BOA. Leur mobilisation de samedi était pour le redire et le confirmer. La

junte a parlé de quelques milliers de personnes dans un espace qui accueille des dizaines de milliers, qui s’est retrouvé rempli et qui a bien vu la présence non pas de ces quelques milliers de pourfendeurs, mais bien de dizaines de milliers. Le pouvoir a craint ce rassemblement et a cherché des subterfuges pour l’empêcher. Il commettra alors son opposition à la tâche. Devenus le bras armé d’une junte militaro-fasciste, Maganga Moussavou, Ndemezo’o Obiang et d’autres opposants alimentaires pondront un communiqué des plus rétrogrades, en demandant aux autorités illégitimes de ne point admettre qu’une autre réunion, en dehors de leur monologue, se tienne. Quel bel exemple de démocrates et de constructeurs d’une nation libre ! Comment s’étonner que le monologue de BOA ne puisse pas prospérer en ce qu’il ne tolère aucun débat

contradictoire ? Mais, mal leur en a pris. Et le pouvoir des putschistes qui excelle dans l’art de savoir remettre ses plantons à leurs places n’a pas lésiné sur la décision. Il fera, par la plume du chargé de l’Intérieur dans

le gouvernement de la junte, Lambert Noël Matha, tout le contraire de ce que les nouveaux convertis souhaitaient. Il a donné l’autorisation. Le ridicule ne tue pas et cette classe d’opposants n’est pas à son premier camouflet.

La mobilisation de samedi a achevé de convaincre sur la conviction des Gabonais à défendre leurs droits. Mais davantage. Leur détermination à rétablir ce droit est sans faille. Cela, rien ne l’arrêtera. Cette mobilisation est également un message adressé à Jean Ping. Pour lui dire que la cause du peuple étant celle qu’il sert, ce peuple sera toujours là lorsqu’il l’appellera. Le peuple n’a jamais failli depuis 1990. Mais ce sont souvent les leaders ou ceux qui ont souvent prétendu l’être qui l’ont toujours abandonné. Mais le peuple réel, qui a vu ses enfants tomber, incarcérés, battus comme des bêtes, continue et continuera de croire et de poser les actes qu’il faut pour que cette nouvelle espérance, pour laquelle nombre de ces hommes disparaissent depuis 2009 et avant, voie le jour. Ce message, les Gabonais, où qu’ils soient dans le monde, ont tenu à le transmettre à

Jean Ping. C’est ainsi que de simultanément, Johannesburg en Afrique du Sud à Bonn en Allemagne, en passant par Paris, jusqu’aux Etats-Unis, les Gabonais ont tenu des rassemblements, dans un élan de communion avec les combattants de leur pays. Ils n’avaient pas parfois besoin d’être des masses, mais ils ont tenu à donner un symbole fort sur leur présence dans cette lutte. Audelà du symbole, ceci montre à suffisance que partout dans le monde où résident des Gabonais, un message sur la réalité de l’élection au Gabon est d’actualité. Les agences de communication payées à coups de milliards de FCFA, d’euros et de dollars ne vaincront jamais cette réalité. L’on a compris pourquoi la junte militaro-fasciste a voulu se servir de son opposition pour créer une cacophonie et se dédouaner par la suite. Seulement, la manœuvre n’a pas pris.

Exclue de l’Union nationale

Estelle Ondo croit pouvoir se racheter aux législatives Par Jean-Pierre Poisson

L

a chargée de l’Economie forestière dans le gouvernement de la junte militarofasciste, Estelle Ondo, fraîchement exclue de l’Union nationale (UN), a lancé le 15 avril à Oyemle « Concours ville propre », pour « améliorer les conditions de vie des populations » du chef-lieu de la province du Woleu-Ntem. Des chefs de quartiers ont réceptionné la trentaine de brouettes et de pelles pour l’opération de salubrité publique dans leur environnement immédiat. Toutefois, nombre d’entre eux sont restés sur leur faim quant au véritable but visé par cette femme. D’aucuns ont vu en ce projet des visées électoralistes. L’ancienne vice-présidente de l’UN serait tentée de briguer l’un des deux sièges d’Oyem aux élections législatives, prévues théoriquement en juillet. D’où les opérations de charme dans lesquelles elle se lance dans la ville. Depuis son entrée

au gouvernement de la junte, Estelle Ondo fait des pieds et des mains pour s’assurer une place dans l’échiquier politique du Woleu-Ntem. Elle cherche désespéramment à se tailler un fief politique pour préparer sa sortie éventuelle du gouvernement. Depuis la finale de la Coupe d’Afrique des nations, la ministre de la junte tente d’obtenir l’adhésion des jeunes et des personnes âgées à la politique de son chef, Bongo Ondimba Ali (BOA), à travers l’organisation de concerts. Le dernier en date est celui de samedi dernier à la tribune officielle d’Oyem. A sa charge, de nombreux musiciens ont fait le déplacement pour un spectacle en soutien au « dialogue politique » de BOA. Malheureusement, la pluie s’est invitée à la fête toute la soirée. Le spectacle s’est déroulé devant une tribune quasi vide, au grand dam du membre du gouvernement des putschistes, qui pensait réunir de milliers Oyemois,après le flop du « rassemblement » organisé par les responsables provin-

ciaux du Parti démocratique gabonais (PDG), samedi 8 avril, à lamême place des fêtes. Après cet échec, Estelle Ondo est revenue à la charge pour quémander l’adhésion des populations au dialogue des vampires dont la phase dite politique débute. Pour rendre agréable ce séjour dans le septentrion, elle aurait perçu près de 50 millions de F CFA de la part du chef de la junte, BOA. De l’argent qu’il fallait distribuer, pour acheter la conscience des populations. Sur place, l’émissaire de BOA, en dépit de l’achat

du matériel pour le lancement du « Concours ville propre » et du concert, a également offert de la tôle et du matériel à une école primaire dont la toiture a été détruite par un violent orage il y a peu. Un geste de solidarité qui n’est pas fortuit en cette période pascale. « Nous savons qu’Estelle Ondo a l’intention d’être candidate aux élections législatives à venir. C’est pourquoi elle tente de multiplier les gestes de solidarité vis-àvis des populations de la commune », a indiqué un chef de quartier. Non sans

ajouter que « si c’est vraiment le but visé par ces gestes à notre égard, c’est qu’elle a vraiment du pain sur la planche. Car nous ne voyons pas aujourd’hui quel homme politique de la commune, et pourquoi pas du département, peut venir ravir la place à notre maire, Vincent EssoneMengue, dont l’action à l’Hôtel de ville est très appréciée par la population ». Pour déboulonner l’édile d’Oyem, la ministre de la junte aurait plusieurs options sur la table. D’abord, elle songerait à diviser l’électorat de l’UN en officialisant l’aile qu’elle prétend incarner et défendre. L’ex vice-présidente du parti du président Zacharie Myboto envisagerait de formaliser son aile de l’UN si jamais elle est maintenue au gouvernement qui sera formé après le fameux « dialogue politique ». Pour y parvenir, elle compte sur BOA pour peser de tout son poids devant la justice et le ministère de l’Intérieur, pour obtenir gain de cause avant le début de la campagne des législatives. Il n’est pas exclu que le

directoire de ce parti soit en majorité composé des membres déchus de l’UN, à l’instar de Mike Jocktane et l’ex-coordinateur national des jeunes, Ghislain Ledoux Mbovoué Edou. Le nouveau parti viendrait alors s’aligner dans la majorité dite républicaine et sociale pour l’émergence. Au cas où la bataille devant les tribunaux se solderait par un échec, Estelle Ondo, selon certaines sources, entend emmener son monde dans un parti allié de la junte. Il se susurre que des tractations allant dans ce sens seraient en bonne voie avec le président de Démocratie nouvelle (DN), René Ndemezo’o Obiang. Au cas où les négociations n’aboutiraient pas avec l’« écureuil » de Bifolossi, Estelle Ondo n’exclut pas de se positionner en « indépendante » proche du pouvoir. Quelle que soit l’étiquette, l’importance pour elle est de remporter l’un des sièges d’Oyem, pour rendre moins douloureuse sa sortie programmée du gouvernement de la junte militaro-fasciste.

TRIBUNe

ECHOS DU NORD N°433 du Mercredi 19 Avril 2017

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Pendant que Ping tenait le meeting au Gabon, la diaspora s’est également mobilisée pour un même message

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Par Aurore Ranelagh. LETTRE AUX TOR- TIONNAIRESDE LA. REPUBLIQUE. Votre méchanceté ne date pas d'aujourd'hui. Vous avez. toujours malmené vos ...

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