Lettre ouverte aux Altogovéens

ECHOS DU NORD

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“Change. Believe” Barack Obama

Hebdomadaire Gabonais d’informations paraissant le lundi 11e année N°420 du Vendredi 17 Mars 2017 - Prix : 600 F.CFA

49e anniversaire du Parti démocratique gabonais

Faustin Boukoubi prêche dans le désert

Climat des affaires

La junte braque les hommes d’affaires pour se financer Lire en page 7

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Bien mal acquis

La résidence Oyo bientôt transformée en école de musique Lire en P2

Gabegie

Comment Ali Bongo a ruiné le Gabon Lire en P3

Parti démocratique gabonais

Un indiscipliné appelé BOA

LETTRE A LA JEUNESSE GABONAISE

Confédération africaine de football

Issa Hayatou victime de la poisse de BOA Lire en P4

La Justice : une valeur inscrite dans la devise de la République gabonaise Lire en P6

Développement des PME

L’enjeu vu du mauvais côté

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Sogad vs Orabank

Une affaire de Bonnie and Clyde ? Comment, pour avoir refusé un crédit à la société Sogad, Orabank, après des tracasseries policières, a-t-elle pu écoper d’une amende de 7 milliards de FCFA ? Dans quel pays a-t-on observé pareille dérive judiciaire ? Les choses ne sont pas si simples qu’elles se présentent. Pour la petite histoire, Sogad est cette société qui a construit le flamboyant siège de la Cour constitutionnelle pour un montant de 50 milliards de FCFA. Mais évaluation réelle faite, il semblerait que ce fut très cher payé. Ce bâtiment, en réalité, n’en coûterait pas autant. Mais, dans la foulée, cet entrepreneur, qui a bénéficié d’exonérations exceptionnelles dans le temps, a amené des langues à se délier sur la nature de certaines opérations de cette boîte. C’est ainsi que de fil en aiguille l’on découvre une main pas du tout banale qui agirait et influencerait des magistrats. C’est ainsi que cette société a pu faire bloquer les opérations régulières d’une banque pendant une journée. Nous y reviendrons dans notre prochaine livraison.

Chers frères et sœurs, C’est à vous que j’ai choisi de m’adresser en cette période cruciale de l’histoire de notre pays. Mon choix n’est pas fortuit. L’avenir vous appartient. La révolution a toujours été entre les mains de la jeunesse. Partout dans le monde, les jeunes sont toujours acteurs du changement. Votre temps est aussi arrivé pour écrire notre histoire. Vous devez en profiter, le régime en place étant affaibli. « C’est lorsque l’épervier perd ses griffes que le pigeon passe devant lui », m’apprenait mon grandpère. Comme observateurs avertis de la vie politique gabonaise, vous connaissez parfaitement les principaux enjeux de notre pays. Depuis l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir, le Gabon connaît une vie politique profondément marquée par des violences inouïes. Beaucoup d’entre vous en ont en été victimes. Beaucoup de familles pleurent à jamais des êtres chers, souvent des jeunes, dont le seul tort a été de revendiquer la liberté et la dignité pour le peuple gabonais. Vous devez donc vous battre pour nous débarrasser de ce dictateur. Il ne partira pas de sa propre volonté. Mon aïeul m’enseignait que « le renard qui attend que la poule tombe de l’arbre dort affamé ». Sauvez notre pays qui s’enfonce chaque jour dans les abysses. Transformez la souffrance que nous impose le régime en place en force d’espérance. Suite en page 2

ACTUALITÉS

LETTRE A LA JEUNESSE GABONAISE Suite de la page 1 Faites corps pour entrer en résistance pour un Gabon libre. Par culture et par traditions ataviques que nul ne saurait contester, les Gabonais ont toujours œuvré en faveur de l’instauration d’un Etat fondé sur le principe civique, respectant l’homme et son milieu naturel. Mais le régime qui a mis le grappin sur notre pays a abusé de notre tolérance, prenant celle-ci pour une faiblesse. Pourtant, comme disait mon aïeul, « si le taureau a tendance à reculer, il ne faut pas croire qu’il est faible ». Vous devez à présent démontrer encore que les Gabonais sont dotés d’une conscience et que nous ne sommes pas des éternels béni-oui-oui. A chaque tournant de l’histoire de notre pays, la jeunesse a toujours joué un rôle déterminant, grâce à son énergie et son idéalisme. Ce furent des jeunes qui, désireux de façonner l’avenir du pays, avaient décidé de s’engager dans différentes formes de lutte qui ont permis au Gabon d’accéder à la démocratie. C’est donc à vous d’être en première ligne aujourd’hui pour défendre notre patrie en danger. Ne suivez pas nos congénères défaitistes. « A l’approche de la récolte, le paresseux fait semblant de tomber malade », m’expliquait mon pépé, grand paysan de son époque. Chers congénères, refusez de fermer les yeux devant une vérité douloureuse et d'écouter le chant des larmes des enfants affamés, des lycéens qui sont battus par la police politique du régime, et nos aînés privés de leur salaire parce qu’ils revendiquent l’amélioration de leurs conditions de travail. Soyez au sommet de la bataille pour le respect du droit humain et de ses convictions, pour le développement de la pensée tolérante, pour discipliner les désirs robustesses et lutter contre le despotisme. Nous ne pouvons pas nous accommoder des pratiques tyranniques d’Ali Bongo. D’ailleurs, mon grand-père m’expliquait que « le moustique n’aime pas l’homme qui bat les mains ». Vous avez le devoir de vous battre pour préparer un avenir radieux. Ali Bongo est à l’abri du besoin, sa progéniture aussi. Combien de ses enfants apprennent au Gabon ? Aucun ! Ils sont tous à l’étranger, dans de meilleures écoles, pendant que vous êtes sous la menace d’une année blanche. Ils se la coulent douce dans des villas huppées, pendant que vous dormez dans des taudis. Si vous ne vous réveillez pas aujourd’hui, ce sont eux qui viendront vous diriger demain pour perpétuer le système dynastique en place. Ils pourront vous ravir ce qui vous revient de droit. « Si tu vois un cabri te regarder droit dans les yeux, il finit par te voler ton igname braisée au feu », disait mon papé. Refusez alors le fatalisme et la résignation à une situation de fait non satisfaisante. C’est pour préserver l’ordre démocratique dans nos pays respectifs que nous luttons. Battez-vous pour une seule fin : éviter à nos populations la régression fatale en matière de démocratie, avec tout le lot de malheurs. Ne faites pas de votre génération une caste complice de toutes les velléités anti-démocratiques au profit des individus véreux. Après tant d’années d’exploitation, vous êtes suffisamment outillés pour faire tomber le régime dictatorial qui nous martyrise. Mon pépé disait : « Si le chien ne parvient pas à casser l’os, ce n’est pas par manque de dents. » Chers frères et sœurs, le régime en place vous a tant gavés de fausses images du bonheur, le bonheur par l’argent facile, le bonheur par la trahison de vos congénères, le bonheur par la drogue. Vous faites les frais d’une politique qui vous a souvent instrumentalisés dans des opérations stériles d’animation et de soutien de complaisance. Vous avez été trompés et soudoyés pour des miettes qu’on vous a jetées pour vous divertir, pour vous diviser et vous museler. Ne vous laissez plus avoir. Car vous êtes suffisamment matures. « Le chemin de vieux babouins ne passe pas près d’un arbre courbé », aimait à dire mon aïeul, grand poseur de pièges de son époque. Kake Nenda

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Bien mal acquis

La résidence Oyo bientôt transformée en école de musique Par Kake Nenda

L

e dictateur gabonais n’est pas prêt à mettre le holà à ses folies dispendieuses. Pendant que son homologue équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, construit deux grandes universités scientifiques dans son pays, Ali Bongo, lui, lance plutôt une école de musique qui s’appellera l’African Music Institute (AMI). Cet établissement aura pour siège la résidence privée du défunt Omar Bongo, sise aux Charbonnages, dans le 1er arrondissement de Libreville. Un protocole d’accord a été signé l’année dernière entre Ali Bongo et Roger H. l’américain Brown, président du Berklee College of Music. L’école mettra l'accent sur la musique populaire contemporaine, la musique traditionnelle africaine et la danse africaine, pour 300 étudiants, et permettra aux inscrits d'étudier ultérieurement au campus de Berklee, à Boston, aux Etats-Unis. Les plans de l'établissement comprennent un studio d'enregistrement à la pointe de la technologie pour des projets des étudiants et des collaborations avec des artistes

internationaux invités, des espaces d'étude et de répétition, un auditorium et une salle de concert, un musée documentant l'histoire de la musique ouest-africaine et un studio de danse. Des traducteurs seront disponibles pour toutes les classes. Les étudiants doivent être originaires d'une nation africaine, être âgés entre 18 et 30 ans et avoir joué ou chanté pendant au moins six mois pour participer au programme.

Au-delà du caractère inopportun de cette école, il se pose le problème du mépris d’Ali Bongo à l’égard des autres héritiers d’Omar Bongo. Comment quelqu’un qui n’est pas le seul propriétaire d’un bien immobilier peut-il s’arroger le droit d’en faire usage sans recevoir le blanc-seing de la fratrie ? Selon une source proche de sa famille, il n’a pas consulté les autres hoirs d’Omar Bongo. Lors de son allocution du 16

août 2015, Ali Bongo avait annoncé qu’il transformerait cette résidence en université, pour faire don à la jeunesse gabonaise de sa part d’héritage. L’ouverture d’une école de musique au Gabon, à l’instigation d’Ali Bongo et du pianiste Frédéric Gassita, suscite de vives critiques. D’aucuns ne comprennent pas le bien-fondé d’un tel établissement, alors que le pays n’a pas d’université pourvue de toutes les commodités nécessaires à la formation de l’élite. La faculté de médecine, par exemple, est minée par des carences de toute sorte, mais Ali Bongo n’en a cure. D’aucuns expliquent son curieux choix par son goût prononcé pour la musique et son passé de… piètre musicien. Manifestement, ce projet met en exergue le nombrilisme du tyran. Au lieu de privilégier l’intérêt général, déduisent certains Gabonais, il préfère mettre en avant ses fantasmes personnels. « Là où le bât blesse, c’est qu’il les réalise avec l’argent du contribuable », se désole un enseignant de l’Université Omar Bongo.

La Conasysed à l’heure des comptes Nedjma leMonde

L

a démarche de résistance face à la mesure du gouvernement de suspendre le solde de 807 enseignants et 19 autre en voie de radiation, oblige la convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) à tenir des rencontres régulières, au site d’awendjé pour le suivi de la mobilisation. Pour cette fois, c’est une assemblée générale dite de clarification sur les acquis perçus depuis le lancement de la chaine de solidarité aux enseignants pour faire taire toute suspicion. « Il était plus que nécessaire pour nous de faire un bilan à mi- parcours à la base parce que à la Conasysed, le pouvoir est a la base et donc nous avons fait cette clarification. Nous sommes la

seule structure syndicale au Gabon qui a reçue de l’aide de toute la communauté nationale et internationale. Et cela se poursuit. Mais il faut toujours faire le compte, que les donateurs sachent que l’aide est arrivée. Nous avons donc clarifié nos membres sur ce qui à lieu de faire et nous avons recueillis leurs propositions quant à la distribution » A expliqué Simon Ndong Edzo’o, délégué national de la Conasysed, à son auditoire dans son propos liminaire. En effet pour des besoins de transparence, Léa Ozoumé, en sa qualité de trésorière intérimaire, a été invitée à s’exprimer plus clairement sous-tendu d’un tableau chiffré. Se référant aux contributions des donateurs, elle a indiqué que sur la période du 24 mars au 03 mars 2017, la Conasysed a enregistré un total acquis perçu s’élevant

à cinq millions cinq cents cinq milles francs cfa provenant des compatriotes résidents sur l’ensemble du territoire gabonais et la diaspora de la France. Sans oublié les dons en nature. Selon la trésorière, un million huit cents quatre vingt six milles francs cfa aurait été dépensé pour une action judiciaire contre le gouvernement Gabonais. Réagissant sur la date butoir du 20 mars, qui arrive à pas de géant sans que le gouvernement ne soit inquiété, la Conasysed a dit etre ouverte à la négociation pour une sortie de crise. Même si pour eux cette année académique est déjà sacrifiée. « Si nous arrivons en fin mars sans négociation, l’école doit s’arrêter d’elle-même. Nous disons que l’année doit être blanche. Parce qu’une année scolaire c’est neuf mois et nous sommes au sixième

mois sans cours. Entre nous quel examen va-t-on organiser après mars alors qu’il n’y a pas eu cours depuis octobre. Chacun doit se poser la question, parent d’élèves, élèves et syndicalistes. Si nous arrivons en fin mars sans négociation, l’école doit s’arrêter d’ellemême. A notre niveau, les négociations compteront pour le compte de l’année prochaine l’école reprendra bien en 2018» a précisé Simon Ndong Edzo’o Par ailleurs, la centrale syndicale a commis quatre avocats, qui ont porté plainte au gouvernement gabonais. D’abord pour la cessation de trouble, une deuxième pour le retrait de l’attestation spéciale de présence au poste, la troisième plainte, pour demander le rétablissement des salaires et le rappel des sommes ponctionnées indument.

poLITIqUe

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49e anniversaire du Parti démocratique gabonais

Excellent prêche de Faustin Boukoubi dans le désert Par Florent Derede

E

n attendant le jour de la célébration de la fête du parti, le 12 mars dernier, pour signer sa fiche de réinscription, le distingué camarade a montré le mauvais exemple à tous les militants du Parti démocratique gabonais (PDG). La note d’orientation du secrétaire général, datée du 25 janvier 2017, prévoyait que la campagne de réinscription et d’adhésion commence le lendemain pour s’achever au plus tard le 15 février. Pendant un mois environ, Ali Bongo a royalement ignoré les directives de Faustin Boukoubi, alors que la formation politique tente une opération de « régénération et de revitalisation » destinée à recoller les morceaux après la cuisante défaite de son candidat, Ali Bongo, à la présidentielle du 27 août 2016 face à Jean Ping, le candidat unique de l’opposition. L’attitude du chef du PDG, toujours empreinte de condescendance à l’égard du secrétaire général, incline à affirmer que le message de Faustin Boukoubi lors du 49e anniversaire au Jardin botanique, à Libreville, est un excellent prêche dans le désert. Hormis en ce qui

concerne l’issue de la dernière présidentielle, quand il parle de la « victoire » du candidat du parti, le secrétaire général fait preuve d’un réalisme inhabituel dans les instances dirigeantes du PDG. Il a attiré l’attention des dirigeants de la formation politique sur l’impérieuse nécessité de rompre avec les comportements à

l’origine de « la situation dans laquelle se trouve le parti ». Pour ne pas gâcher la fête, Boukoubi, qui a aussi la réputation de ne pas être un homme à poigne, s’est gardé de citer l’arrogance, l’autisme, la gouvernance calamiteuse marquée par les détournements de fonds publics. Des maux que le courant

Héritage et Modernité, en son temps, avait eu le courage de dénoncer publiquement le 27 juin 2015 au cours d’une sortie mémorable à Libreville, non sans appeler les mêmes dirigeants du parti au un ressaisissement. La réponse d’Ali Bongo fut d’exclure les cadres qu’il considérait comme les meneurs, à savoir Alexandre Barro Chambrier, Michel Menga et Jonathan Ignoumba. Cette réaction aussi disproportionnée qu’inattendue donna lieu à une scission, les exclus et ceux qui avaient démissionné par solidarité ayant décidé de fonder un parti, le Rassemblement Héritage et Modernité (RH&M), qui décida de soutenir le candidat de l’opposition à la pré-

sidentielle. Dans quelle situation se trouve actuellement le PDG ? Exsangue ! Sinon son candidat n’aurait pas pris une veste à l’élection. Par pudeur, le secrétaire général préfère parler de « faiblesses organisationnelles » et de « comportements de certains », en lieu et place de la démobilisation. D’où, en toute logique, l’opération de recomptage des quelques militants qui restent et la campagne de prosélytisme. Le défi s’en trouve compliqué, avec la naissance des Démocrates, un parti dirigé par l’ancien hiérarque Guy Nzouba Ndama, qui va naturellement chasser sur les anciennes terres du PDG, en même temps que le RH&M. Faustin Boukoubi ne cache pas ses craintes après une « élection présidentielle aux lendemains tumultueux » et en attendant des législatives aux allures de coup de grâce. La plus grande angoisse du secrétaire général tient à la schizophrénie du distingué camarade, abonné au déni de réalité. Quand les Nzouba Chambrier et Ndama, Boukoubi attiraient son attention sur les dérives, Ali Bongo préférait accorder une oreille attentive aux charlatans du Mogabo (Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba) qui lui

promettaient la victoire à la présidentielle. Résultat, pour parler comme l’homme d’affaires anglo-soudanais Mo Ibrahim, la terre entière sait qu’Ali Bongo a été copieusement battu le 27 août 2016. N’ayant pas réussi à offrir le parti à ses amis émergents à l’issue du 10e congrès ordinaire tenu du 5 au 7 avril 2013, le distingué camarade a résolu de l’asphyxier, au profit d’une multitude d’associations créées opportunément, comme La Ngounié Renaissance et forte, Convergence. Groggy par la défaite à la présidentielle, Ali Bongo s’était engagé à tenir compte du message des Gabonais et à changer. Entre autres cas pratiques, l’arrogance et la brutalité avec laquelle il traite les enseignants depuis le déclenchement de la crise dans le monde de l’éduction ont achevé de convaincre qu’à beau chasser le naturel, il revient au galop. Le grand péché du distingué camarade du PDG est qu’en plus d’être un roi fainéant, il s’est entouré de gens incompétents et revanchards. Faustin Boukoubi a donc raison de craindre un nouvel échec aux législatives, « dont l’enjeu ne serait pas moins capital » que la présidentielle du 27 août 2016.

en aide à Haïti après un séisme. Tout comme au Japon, auquel il a fait un don du même montant en mars 2011 lors du séisme et du tsunami. Il a également fait don de 1 milliard F CFA à l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), à Paris. Sa bonté intéressée s’est étendue à l’Université de l’Oregon aux Etats-Unis, auquel il aurait offert 54 milliards FCFA. La star américaine R. Kelly a été payée à plus de 1 million de dollars (500 millions de FCFA) pour un seul chant solitaire en playback de son succès « I believe I can fly », devant Ali Bongo et ses invités pour l’inauguration de la fameuse zone économique spéciale de Nkok en septembre 2001. Ali Bongo, grand bluffeur de son époque, ne néglige pas le volet vestimentaire. En 2010, il a dépensé 88 000 euros en espèces pour l’achat de costumes chez Pape N’Diaye, couturier renommé, installé en France. La liste de ses folies onéreuses est loin d’être exhaustive. Les dépenses ainsi chiffrées ne sont que la face visible de l’iceberg. Au quotidien, le squatter du palais présidentiel gaspille des fonds publics pour des amusements. Dépense de prestige. Confondant les caisses de l’Etat avec ses poches, il n’hésite pas à distribuer l’argent du contribuable aux marabouts et à tous ceux qui se montrent prêts à jouer les griots serviles de son régime obsolète et corrompu. Comme il est intimement persuadé de sa supériorité sur le reste du peuple gabonais, le fait d’être critiqué pour mauvaise gestion ne l’a jamais

gêné. Quatre Gulfstream, un Airbus commandé, deux Boeing, cinq hélicoptères, deux porches Cayenne, 14 Rolls Royce et autres Bentley. Le dictateur gabonais vit comme le chef suprême d’une pétromonarchie. De quoi faire pâlir de jalousie les émirs du Qatar et du Koweït. Ali Bongo fait pire que le président tchadien, Idriss Déby, qui dispose de quatre avions, à savoir un Boeing Business Jet, un Gulfstream II, un Beechcraft 1900 et un Fokker. Comme si cela sa flotte personnelle ne suffisait pas, il a eu l’outrecuidance d’envoyer Maixent Accrombessi et Liban Soleman, l’année dernière, à Toulouse, en France, pour commander un Airbus A 319 VIP. Le prix de l’avion atteignait le pic de 40 milliards de FCFA. Il englobait la cabine, le fuselage aile moteur et la version VIP. En fait, le despote gabonais est fasciné par l’Airbus A 319 VIP. A l'entame de son mandat, en 2009, il affrétait l'appareil de la compagnie Comlux Aviation à 11 000 euros l'heure. Les factures étaient payées par l'État gabonais. Alors que le pays est en proie à des difficultés, Ali Bongo se permet d’investir des milliards dans des dépenses de prestige, notamment le renforcement de sa flotte. Dans le même temps, le Gabon ne dispose même plus d’une compagnie aérienne nationale. « Dans sa flotte, il y a des avions qui ne sont pas assurés. Il y a d’autres qui n’ont pas subi de contrôles techniques. Il y aussi d’autres qui sont abandonnés dans des parkings en Europe », se désole un pilote.

Gabegie

Comment Ali Bongo a ruiné le Gabon Au plus fort de la crise économique, le despote gabonais a lancé une opération mains propres, pour lutter contre les détournements des fonds publics. C’est ainsi qu’il a fait arrêter ses anciens collaborateurs Magloire Ngambia, Etienne-Dieudonné Ngoubou et Blaise Wada. Pourtant, luimême est le premier fossoyeur de la République, à cause de ses folies dispendieuses. Par Kake Nenda

L

e Gabon a un dirigeant atypique. Ali Bongo, cet homme au parcours sinueux, brille peu par son intelligence. Depuis son arrivée accidentelle à la tête du pays, en 2009, il se distingue par un comportement puéril et loufoque. Enivré par le pouvoir qu’il convoitait depuis son jeune âge, il pose des actes qui relèvent de la folie, dans tous les sens du terme. Depuis qu’il squatte le palais présidentiel, il abreuve les Gabonais de déclarations plus fracassantes les unes que les autres. Outre la mystification, l’illusionnisme et la tartuferie, Ali Bongo a une passion dévorante : dépenser les fonds publics pour des prunes. Il n’est guère un modèle d’orthodoxie financière. Pour preuve, le Gabon s’achemine aujourd’hui vers la banqueroute. Malgré la grave crise économique que connaît le pays, le despote continue ses folies dispendieuses. Comme si de rien n’était ! Il a organisé la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football et la course cycliste La Tropicale Amissa Bongo dans un contexte de graves difficultés de trésorerie. L’économie du pays est agonisante, mais il s’apprête à organiser le Championnat africain de

handball et la Coupe d’Afrique de football des moins de 17 ans. Ce qui compte pour lui, ce sont ses opérations de charme. Selon une source proche du Trésor public, Ali Bongo n’utiliserait pas moins de 500 milliards FCFA par an pour réaliser ses rêves d’enfant gâté. Après son accession par effraction au pouvoir, il a dépensé 20 milliards F CFA pour l’achat de la maison de Mayfair du magnat de l’immobilier irlandais Derek Quinlan. Il utilise donc des fonds publics pour s’offrir des gâteries immobilières afin de satisfaire en priorité ses propres besoins, pendant que le peuple nage dans le sousdéveloppement et la misère. Véhicules et gadgets. Il a acquis trois propriétés à l’étranger pour près de 100 milliards FCFA. L’autre grande acquisition est l’Hôtel de Maisons, également appelé Hôtel de Longueil, situé au 49/51 rue de l’Université à Paris. Il a été vendu le 21 avril 2010 à l’Etat gabonais pour environ 100 millions d’euros (un peu plus de 65 milliards de FCA) dans des circonstances hasardeuses. Ali Bongo serait le principal bénéficiaire de cette transaction. Le despote gabonais s’est offert la villa située dans le quartier huppé de La Sablière, à Libreville, jadis propriété de sa défunte sœur Albertine Amissa Bongo. Le coût de l’acquisition

était évalué à 5 milliards FCFA et la vendeuse n’était autre que sa « mère », Joséphine Kama. La villa est destinée à sa fille ainée, Malika Bongo. Les véhicules et les gadgets occupent une place de choix dans les dépenses d’Ali Bongo. Il a acquis une Bentley à plus de 200 000 euros, une Ferrari 456 GTA à 75 000 euros, une Mercedes S 600 limousine à 158 200 euros et une Porsche 911 Carrera à 81 116 euros. La course de F1 de bateaux au Gabon a coûté 19 milliards F CFA à l’Etat gabonais. Entre avril 2010 et avril 2011, Ali Bongo et son épouse ont dépensé dans des restaurants huppés français 926 000 euros, dont 144 000 euros chez Hermès et 132 000 euros chez Van Cleef. Près d’un million d’euros chez Hermès et Van Cleef réglés avec quatre cartes bancaires American Express Centurion. Disponible uniquement sur invitation, la carte Centurion est l’apanage des grosses fortunes de la planète. Le match de football qui avait opposé les équipes nationales du Brésil et du Gabon en 2013, à la demande d’Ali Bongo, aurait coûté 1 million de dollars payé par le contribuable. Son épouse a dépensé 656 millions de FCFA dans un magasin de luxe à Paris en un jour. Lors d’un séjour parisien, le couple a passé quatre nuits dans la suite royale d’un

luxueux hôtel, à raison de 5 575 635 FCFA la nuitée, soit 22 302 538 FCFA. A cela s’ajoutent une suite bureau à 34 000 euros (22 302 538 FCFA), une salle d’attente à 3 900 euros (2 558232 FCFA), un secrétariat à 3 900 euros (255 8232 FCFA), une chambre simple à 3 120 euros (2 46 570 FCFA), quatre chambres « suite royale » à 12 480 euros (8 018 343 FCFA et trois suites junior 19 680 euros pour les enfants (12 909 234F CFA). Bonté intéressée. Ce qui fait une facture de 111 380 euros (73 060 491 FCFA). L’autre partie de la délégation logée avant et pendant la visite à l’hôtel Prince de Galles a déboursé 78 480 euros. Ce qui correspond à deux dites « Champagne », huit chambres supérieures et 20 chambres simples. Enfin, un troisième groupe d’accompagnateurs avait été hébergé dans 24 chambres de luxe à l’hôtel Méridien Etoile. Il a quitté l’établissement en laissant un chèque de 53 760 euros (35 264 248 F CFA). Au total, le coût de l’hébergement de l’étape parisienne de la délégation gabonaise s’est élevé à 243 620 € (159 804 200 FCFA), selon nos informations. La cagnotte de la Can organisée par le Gabon se chiffrait à 400 milliards FCFA. La société GL Events a encaissé du Gabon 7 milliards FCFA pour avoir organisé la cérémonie de clôture de la 28e Can de football en 2012. Les folies financières d’Ali Bongo ne s’arrêtent pas là. Il fait un don de 2 500 000 dollars à la Somalie. Il a aussi été l’un des premiers chefs d’Etat à faire un don de 1 million de dollars, soit plus de 500 millions de FCFA pour venir

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ECHOS DU NORD N°420 du Vendredi 17 Mars 2017

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Confédération africaine de football

Issa Hayatou victime de la poisse de BOA Par RF

I

l se croyait inamovible et c’est certainement pourquoi il a brigué un huitième mandat. Puisqu’il ne voyait pas quel autre Africain pour porter le flambeau de la Confédération africaine de football (Caf). Un trait d’arrogance que l’on retrouve chez ces personnes puissantes qui pensent être l’alpha et l’oméga. Le très cher ami de Bongo Ondimba Ali (BOA), à qui il a offert deux éditions de la Coupe d’Afrique des nations (Can) en l’espace de cinq ans seulement, alors même que le dossier du Gabon laissait à désirer, a été éclaboussé dans une élection qui l’opposait au Malgache Ahmad Ahmad, qui a réuni 34 voix. Il a littéralement laminé l’invincible Issa Hayatou, qui n’a récolté que 20 voix. Lui qui était habitué aux

plébiscites au cours des sept derniers mandats à la tête de cette organisation. Il faut dire qu’il n’est pas bon de s’approcher de BOA sans y laisser des plumes. Indéboulonnable ? L’on rapporte que Hayatou avait littéralement

bétonné son poste par des astuces, afin d’écarter tout potentiel adversaire. A ce sujet, « Jeune Afrique » rapporte qu’en 2012, lorsque l’Ivoirien Jacques Anouma, « sérieux concurrent », lorgne la tête de la Caf, « il fait modifier les textes afin

d’empêcher sa candidature. Désormais, il faut être ou avoir été membre du comité exécutif de la Caf pour pouvoir se présenter». Sacré Hayatou ! Une autre fois, pour ne rien laisser à personne, il fait sauter le verrou de la limite d’âge qui le guet-

Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale

Le nouveau président de la Commission accusé de détournement de biens au Gabon Par Arthur Page

D

aniel Ona Ondo vient d’être rattrapé par une sombre affaire de détournement de véhicule au détriment du Parti démocratique gabonais (PDG). BOA, dans sa grande « gentillesse », avait décidé de doter chaque département du Gabon d’un pick-up toutterrain, pour permettre à tous ses coordonnateurs départementaux de campagne de pouvoir se mouvoir facilement durant la période électorale. Cinq véhicules sont ainsi arrivés à Oyem. Daniel Ona Ondo, qui assumait la fonction de directeur de campagne provincial, les a réceptionnés. Il en a gardé deux par devers lui et a envoyé les trois autres dans les départements du Woleu-Ntem, à l’exception du Haut-Komo (Medouneu). Après l’élection présidentielle, Daniel Ona Ondo a sommé, sur fond de harcèlement, tous les coordonnateurs départementaux de campagne ayant reçu le « don » de BOA de le lui restituer. Au motif que BOA exigeait qu’on lui retourne ses biens. Les autres ont dû s’y résoudre, avec peine. Sauf qu’au lieu que lesdits véhicules prennent la direction du garage de BOA, ils ont été parqués

dans les garages de Daniel Ona Ondo. L’un de ce véhicule a même été affecté à sa radio privée d’Oyem comme voiture de reportage. L’affaire pourrait prêter à rire, car le PDG vit luimême de détournements de fonds publics. Tout comme BOA. Mais elle prend une tout autre tournure quand on sait que BOA vient de propulser

Daniel Ona Ondo aux prestigieuses fonctions président de la Commission de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Une autorité économique sousrégionale chargée de rendre concrète l’intégration économique dans cet espace. A ce titre, la bonne moralité du postulant doit être un des facteurs de

qualification. En gardant par devers lui un bien destiné à une mission précise, Daniel Ona Ondo donne peutêtre là une petite idée de ce qui pourrait advenir des biens de la Cemac sous sa direction. Quant à BOA, c’est la deuxième fois qu’il fait le choix d’une personnalité controversée pour assumer de hautes fonctions dans une institution de la sous-région. Après avoir propulsé Désiré Guedon au poste de secrétaire général de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), un homme accusé par le procureur honoraire Hervé Patrick Opinangha d’avoir détourné des milliards de FCFA, il vient de nommer un autre homme que d’autres procureurs honoraires accusent d’avoir fait main basse sur les biens de la campagne. A croire que BOA n’a aucune considération pour l’espace sousrégional, au point de ne lui affecter que des bras cassés. Affaire à suivre.

tait, rapporte toujours notre confrère, qui lui avait consacré un portrait sur son parcours. Qui est Issa Hayatou ? Il est né à Garoua en 1946, d’une famille noble. Son père est lamido, un chef local au pouvoir immense. Hayatou est membre d’une fratrie de 27 filles et 20 garçons. Passionné de sport, il en fait une carrière. Et passera de professeur d’éducation physique à la tête de la Fédération camerounaise de football, puis au sommet de la Caf en 1988. Il a alors 41 ans. Hayatou est décrit comme un personnage intrépide, à la limite de l’intolérance. « Jeune Afrique » livre quelques anecdotes. « Selon un haut dirigeant du football mondial qui connaît bien le continent, « Hayatou se comporte en chef de village » à la tête de la Caf. Il distribuerait prébendes et avantages au gré des allégeances, écraserait les récalcitrants, les excommunierait parfois, puis leur pardonnerait. » Hayatou ne digère pas les affronts. Il les fait systématiquement payer. Ce caractère irascible, à la limite du dictateur, sera expérimenté par de nombreux pays africains à qui il fera voir des vertes et des pas mûres. Tout le monde se souvient de l’épisode marocain qui refusait d’accueillir sur son sol la Can à cause de la fièvre virale Ebola. Le royaume chérifien a été sanctionné. Il en sera de même du Togo, qui avait décidé de se retirer de la Can en Angola, en 2010. Ailleurs, il se montrera curieusement souple, comme au Gabon. Dans une certaine mesure, Hayatou, redevable à BOA, tiendra mordicus à l’organisation de la Can dans ce pays qui ne le méritait pas, au détriment

de l’Algérie dont le dossier était pourtant limpide. Mais cela obéissait à des considérations liées au pécune. Il y a quelques années, des langues qui ont un peu fourché ont laissé entendre au sujet d’une rencontre peu ordinaire en 2011 dans le village du « lamido de la Caf », pour obtenir le maintien du Gabon pour l’organisation de cette compétition en janvier 2012, alors qu’il n’était pas prêt et que les derniers rapports verbaux des inspecteurs de la Caf à Libreville en novembre 2011, soit deux mois avant le début de la compétition, parlaient de déception en matière d’infrastructures. Mais, contre toute attente, l’affaire sera dans le sac en faveur du Gabon. Que s’était-il passé ? Les émissaires, qui s’étaient rendus en jet privé jusqu’à Garoua, comprenaient, entre autres, le manitou de l’organisation de cet événement au Gabon : Christian Kerangall. Après cette escapade bien garnie de mallettes, le Gabon était simplement dans le jeu. Sacré Hayatou ! Le nouveau président de la Caf a décidé qu’au cours de son mandat, les finances de l’institution doivent avoir une traçabilité. Reprocherait-il à son prédécesseur des circuits financiers peu clairs ? Il est vrai qu’au bout de trente ans d’exercice, on finit par se rendre à l’évidence que le pouvoir lié à la fonction seul ne suffit pas. Et 272 000 dollars de gain annuel, sont une maigre compensation financière par rapport à l’envergure du poste. Il en faut un peu plus. Et ce plus, où l’obtient-on en règle générale ? Une question à laquelle seul Issa Hayatou a une ou des réponses.

poLITIqUe

ECHOS DU NORD N°420 du Vendredi 17 Mars 2017

« Le Messager » du dialogue

L’eDIToRIAL

Stephen Jean Landry

d’OYEASSEKO

Mamba, Issoze Ngondet et Billie By Nze

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es preuves étalées par Alfred Mabicka ont été accablantes. Billie By Nze, chargé du portefeuille de la Communication dans le gouvernement de la junte militaro-fasciste, est l’auteur d’une mise à sac de Postebank de l’ordre de 400 millions de FCFA. L’actuel Premier ministre du gouvernement de la junte militaro-fasciste, Issoze Ngondet, lui, a détourné plus de 2 milliards de FCFA en complicité avec l’entreprise Internet Gabon, avec laquelle il a passé une convention pendant qu’il était ministre du Budget. Non seulement il n’était pas en droit de le faire, mais en plus le matériel qui a fait l’objet de cette convention n’a pas été livré. Toutes ces révélations ont été faites par l’ancien P-DG (président-directeur général) de Postebank, Alfred Mabicka, dont la parole ne peut guère être mise en doute. Nous sommes là devant deux cas de détournement de deniers publics avérés. Alfred Mabicka en détient les preuves et il l’a démontré. L’on est étonné que plus d’un mois après ces révélations, « Mamba » ne se soit pas du tout intéressé à ces deux cas. Tirons un parallèle. Les révélations sur François Fillon, le candidat de la droite en France, ne concernent en rien des actes posés au cours des deux années écoulées. Il s’agit d’actes posés dans le cadre de ses activités au Parlement où il a utilisé de l’argent public pour en faire profiter à son épouse et à deux de ses enfants. C’est le cœur de ce scandale. Ces actes ont été posés il y a plusieurs années. C’est cela la source de ce qui est en train de pourrir la campagne de Fillon. Et il a été mis en examen. C’est dire la gravité des faits. Au Gabon, les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets. Notamment les questions judiciaires, surtout lorsqu’elles devraient s’intéresser à des personnes « bien en cour ». Comme semblent l’être Issoze Ngondet et Billie By Nze. Et pourtant, ce sont les mêmes qui n’ont pas cessé de claironner sur l’égalité de tous devant la loi. Si eux ne sont pas égaux à tous devant la loi, c’est qu’ils tiennent BOA là où on devine. Il y a quelques mois s’enclenchait cette opération dite « Mamba ». Les premières victimes en cascade furent Magloire Ngambia et Etienne Ngoubou. Puis Capito Onkero, Blaise Wada, etc. A cette période, Billie By Nze, lors de ses conférences de presse hebdomadaires, bouffi de suffisance, lançait à qui voulait l’entendre que cette opération n’épargnera personne et s’étendra aux anciens « apparatchiks » des gouvernements Omar Bongo Ondimba. Savaitil seulement ce qu’il présidait ? Il est certain qu’il pensait à tout sauf qu’il pouvait se retrouver avec des affaires. Et des affaires, il y en a. Tout dernièrement, « Echos du Nord » a révélé un scandale sur des fonds placés dans des banques offshore. Notamment aux Îles Vierges britanniques. Les sommes ne sont pas négligeables. Il s’agit de plus de 3 millions de dollars (plus de 1 milliard de FCFA). Ces fonds y ont été planqués par la plus proche collaboratrice de Billie By Nze, en l’occurrence Tapuertas Brinkfield, une Tahitienne. A ce jour, l’on a pas appris que cette affaire a suscité l’intérêt du procureur de la République et encore moins des limiers du B2 (contre-ingérence) ou de la DGR (Direction générale des recherches), qui ont récemment soumis notre confrère Orca Boudianza Mouele de l’hebdomadaire « L’Aube » à un interrogatoire durant quatre heures. Mais il a suffi un jour une banale rumeur de surfacturation sur la vente des fourgons blindés par la société ING Consulting, alors que cette boîte qui répondait à un appel d’offres avait fixé son prix, pour qu’un procureur de la République encagoule une escouade de la police judiciaire pour traquer un paisible citoyen gabonais, jusqu’à lui décerner un mandat d’arrêt international. Bien entendu, le dossier était vide. Tout dernièrement, et pour la première fois, on apprenait que le sieur Hervé Ndong, grand défenseur de BOA, faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour une affaire de basses mœurs. Le procureur de la République, Steeve Ndong Essame Ndong, lancera de même un mandat d’arrêt contre Alfred Mabicka, pour des présomptions de détournement de fonds. Où est sa capacité d’auto-saisine en ce qui concerne le Premier ministre et le ministre de la Communication ? Vu qu’en plus il est possible de tracer tout ce qu’Alfred Mabicka a révélé à leur sujet et que, par ailleurs, les mêmes preuves que détient Alfred Mabicka sont aux mains d’autres personnes nommément citées. Alors qu’attend-il ? Nous avons dit dans nombre de nos papiers que Mamba, d’une part, n’était qu’un machin de règlement de comptes à un petit groupe de personnes considérées très proches de l’ancien directeur de cabinet de BOA que l’on veut innocenter aujourd’hui, de peur qu’il ne devienne bavard. D’autre part, BOA s’en servait pour séduire le FMI Fonds monétaire international), en prétextant une opération mains propres. Nous avons tout juste, jusqu’à ce que Mamba lance son venin sur Issoze Ngondet et Billie By Nze.

ECHOS DU NORD

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Directeur de la Publication par Intérim Raissa Oyeasseko Tel: 05.02.50.73 Tel: 05.54.40.46 Directeur de la rédaction délégué MIHINDOU BISSIELOU Rédacteur en Chef éditorial Jean Michel Sylvain: Mail, ansy1114@ gmail.com

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rétendre qu’un dialogue sans Jean Ping bénéficierait de la moindre crédibilité revient à nier l’évidence. Un confrère que nous allons appeler « Le Messager » l’estime et l’écrit. Selon lui, cette « partie de l’opinion nationale » qui pense qu’un dialogue politique au Gabon n’a de sens que s’il concerne « les deux candidats ayant engrangé le plus grand nombre de suffrages » se mettrait le doigt dans l’œil et souffrirait « d’une vision on ne peut plus étriquée du débat national ». Pourtant, l’histoire retiendra que la situation politique devint ce qu’elle devint en 1993 parce qu’en face, il y avait Mba Abessole, en 1998, Mamboundou, en 2009, Mba Obame. Et on voudrait nous convaincre qu’en 2016, face du système Bongo, il n’y avait personne ! Le monde entier sait que c’est Jean Ping. Curieux de la part de promoteurs du dialogue BOA qui, il y a quelques mois, appuyaient encore « le Président élu ». Voulant savoir ce que notre confrère entend par « débat national », nous nous sommes aventuré dans son éditorial. Voici déjà ce qu’il dit de l’objectif fondamental du dialogue politique de BOA : « améliorer de manière durable, d’aucuns [on pense bien sur à l’éditorialiste lui-même] diraient définitive, le processus démocratique en cours au Gabon depuis 1990, en le débarrassant de scories facteurs de crises politiques postélectorales vécues dans le pays depuis 1993 ». Autrement dit, l’usine est utile, ce sont ses « scories », ses déchets, ses déperditions qu’il faut éliminer. La comparaison saisissante avec le système Bongo est ici raison. En effet, pour les « dialogueurs », l’EtatBongo serait finalement d’une utilité certaine, seules ses « scories » doivent être évacuées. Et, alors, c’est vrai que, vu sous cet angle, Jean Ping n’est pas concerné par ce type de débat. Depuis 2014, il prône plutôt la rupture avec 50 ans de dictature d’une seule et même famille et non le simple nettoyage des ordures du système pour que ce dernier présente bien… à l’international. Et pourtant, ceux qui l’ont quitté pour rejoindre BOA dans ce dialogue d’éboueurs de « scories » du système Bongo partageaient, au moins officiellement, cette posture politique anti-Bongo. Aujourd’hui, les choses sont manifestement revues à la baisse. On va se contenter de dépoter les cuves du système. Et dans un lyrisme politique qui lui est propre, notre éditorialiste nous invite à nous situer « au-delà des hommes et de leurs ambitions ». Entendez : au-delà de Ping et de son ambition d’être président de la République pour un seul mandat. Les « dialogueurs » lui proposent en fait d’éteindre ses ambitions et de se contenter d’un séjour « durable » et même « définitif » dans les dépotoirs de l’EtatBongo. Questions « scories », notre « Messager du dialogue », désormais adepte de la langue de BOA, considère comme tel les coups d’Etat électoraux successifs de 1993, 1998, 2005, 2009 et, bien évidemment, 2016. Cependant, pour les Gabonais, s’il est une évidence acquise tout au long de ces sombres années, c’est bien que c’est le système Bongo qui n’accepte pas l’alternance, encore moins le changement. Ils sont loin de penser que 22 ans de monolithisme et 25 ans de résistance des Bongo à la démocratie seraient l’œuvre de « scories ». Ils sont fermement convaincus, et il n’y a pas besoin pour cela d’un prétendu lavage de cerveau fait sur les Gabonais par cette « frange de l’opposition », que « le Messager du dialogue », dans son édito de la semaine

Grand Reporter Prince Villa Coordinateur Pierre Durand Analystes: Ramses Frank / SYA/Arthur Page / Zang Memine Journalistes : Fam Kesley / Henri Gauthier / Sophie Beuve Mery / Ledivin /Stephen Jean Landry / Kake Nenda

dernière, n’a pas ménagée. Pour les « dialogueurs », en effet, quelques « scories » se seraient nichées dans les institutions, dans les processus électoraux, dans la gouvernance, dans la préservation de la paix et de la cohésion nationale. Or, nous savons parfaitement que, d’eux-mêmes, les institutions gabonaises, le processus électoral, la gouvernance, la paix et l’unité nationale à la Bongo n’ont jamais, au grand jamais, empêché la majorité des Gabonais de l’emporter de 1993 à 2016. Pour assurer la durée et la stabilité du système, qui fait mine d’accepter quelques ajustements depuis la conférence nationale, Omar Bongo Ondimba a fixé sur un socle inamovible les fondements de son royaume: • Le contrôle des institutions. Qu’il vive dans la misère importe peu, le peuple gabonais est toujours représenté par un seul parti, qui contrôle toutes les Chambres du Parlement et la quasi-totalité des collectivités locales. La seule évolution depuis 1990 est qu’il n’était plus unique, mais dominant. • Le contrôle de l’argent. L’argent du Gabon appartient d’abord et avant tout aux Bongo. Il en use et abuse à volonté. • Le contrôle de la force. Les Bongo, tout le monde le sait, disposent de la puissance de feu, et au premier chef d’une milice surarmée, baptisée GR. Ce ne sont pas les institutions, ni l’argent, ni la force armée qui posent problème, mais le contrôle par les Bongo. Le contrôle par les Bongo, là est le problème. Depuis 1990, là est la problématique. Et, comme d’habitude, elle a été réglée, une fois de plus, par le président de la Cenap, le ministère de l’Intérieur, l’armée, et la Cour constitutionnelle après le 31 août 2016. Curieusement, c’est en termes à la limite de la reddition que « le Messager du dialogue » analyse la question du contrôle de tout par les Bongo. Extrait : « En allant à cette élection, les uns et les autres avaient accepté de se soumettre aux avis et décisions des institutions en charge de l’organisation des élections en République gabonaise, et que tant que ces institutions, dont la Cour constitutionnelle, sont toujours en place, qu’on les conteste ou pas leurs avis et décisions s’imposent à tous, sauf à emprunter d’autres voies pour les remettre en cause. » Edifiant de capitulation ! Au moins, il est clair pour nos « dialogueurs » qu’il ne sera nullement question, à leur dialogue, de disséquer le principal facteur des crises postélectorales : le contrôle semi-séculaire de l’Etat par les Bongo. On ne devisera que sur les « scories » pour qu’en tant qu’éboueurs du système Bongo, les « dialogueurs » fassent leur sale boulot pour rendre l’Etat-Bongo, comme disait Coluche, « plus blanc que blanc ». Et les services rendus ne sont pas gratos, cela va de soi. Cette pique à l’endroit de ceux qui contestent l’utilité de ce dialogue d’éboueurs ne pouvait manquer, surtout de la part du « Messager du dialogue ». Relisons : « Qu’on les conteste ou pas leurs avis et décisions s’imposent à tous, sauf à emprunter d’autres voies pour les remettre en cause. » Nous avons une réponse simple à cette sorte de défi lancé par celui qui s’est laissé enchaîner et a décidé de ne plus relever le moindre défi. Cette réponse est la suivante : si nous sommes convaincus que de l’essentiel, il n’en sera nullement fait état au cours de ce dialogue d’éboueurs du système Bongo, avant même d’envisager l’extrême, on peut tout simplement dire NON JE N’Y VAIS PAS, A CE DIALOGUE. C’est ce qu’a fait Jean Ping. Il n’en est pas mort.

Contribution spéciale : Pierre Durand / PLO / Gill Lawson Impression : MULTIPRESS Distribution : SOGAPRESS Tirage : 20.000 ex. D.L.B.N N°2359/11/2016

SoCIeTe

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La Justice : une valeur inscrite dans la devise de la République Gabonaise

Aristide De Souza Suite

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es Gabonaises et les Gabonais refusent dans leur écrasante majorité le coup d’Etat ; ils refusent encore plus d’accepter ses conséquences : en particulier les atrocités qui l’ont marqué et qui ne quittent plus notre pays depuis. Les Gabonaises et les Gabonais refusent ainsi que leur vote et la souveraineté du peuple Gabonais soient passés par pertes et profits et que par conséquent la victoire de monsieur Jean Ping soit niée et avec cette négation la possibilité pour lui de devenir Président de la République Gabonaise. Alors que monsieur Jean Ping a bien remporté le scrutin du 27 aout 2016 et que la Constitution de la République Gabonaise ne prévoit aucune procédure de substitution pour choisir le Président de la République et que dans tous les cas, la fraude, y compris la manipulation des chiffres sortis des urnes (que l’éternelle présidente de la Cour Constitutionnelle appelle pudiquement (sic ?) « les ajustements qu’elle a jugés nécessaires ») est déclarée illégale et punie par loi, quelque soit son auteur (donc, même si c’est la Cour Constitutionnelle). De fait, le peuple Gabonais est déclaré par la Constitution de la République Gabonaise seul souverain de la République Gabonaise : ce qui veut dire que personne, pas même madame l’éternelle Présidente de la Cour Constitutionnelle, ni l’Etat Gabonais n’est au dessus de la démocratie (c'est-à-dire souverain du souverain) et que le prétendu Dialogue ne peut pas se substituer au suffrage universel pour dire qui sera président de la République Gabonaise ni arrêter l’agenda du Gabon pour les sept (7) prochaines années. Qu’est donc alors le Dialogue de monsieur Ali Bongo Ondimba sinon une vaste fumisterie et une escroquerie de plus, comme son pouvoir et lui-même ont habitué les Gabonais et le monde depuis bientôt huit (8) ans. Ce Dialogue c’est la fuite en avant de trop, alors que le régime est à bout de souffle, que l’économie est exsangue, que le peuple ne croit plus en ses dirigeants et que les marchés ont depuis longtemps perdu confiance dans le pays. Le Parlement européen pour sa part a déclaré dans sa dernière résolution sur la Gabon que ce Dialogue est « illégitime et non pertinent » ; déclarant ainsi tout haut ce que les autres démocraties occidentales en particulier,

mais aussi les principales puissances mondiales – à quelques exceptions près - pensent. Et puis, que fera monsieur Ali Bongo Ondimba des résolutions qui sortiront de cette réunion (qui au demeurant ne comprend que les membres de la désormais « minorité présidentielle » puisque son champion n’a eu qu’un peu plus de 30% des suffrages exprimés à l’élection présidentielle du 27 aout 2016) ? il voudra certainement les faire valider par une Assemblée Nationale qui n’est pas issue du vote populaire, puisque hors-mandat et maintenue en fonction par un ukase, encore un, de la très perpétuelle Présidente de la Cour Constitutionnelle et belle-mère de monsieur Ali Bongo Ondimba. Pauvre Gabon ! Serait-on tenté de dire. Rappelons simplement que les racines de ce mal, qui se traduit par la déroute de notre pays sur tous les terrains, se trouvent dans la dictature qui caractérise ses institutions politiques (alors que le Président de République dispose de par la Constitution, comme Pétain, comme Hitler, comme Perón, comme Franco, comme Salazar, comme Napoléon, comme Mobutu et comme Bongo Omar des « pleins pouvoirs ») et sa société (alors que tous les partis politiques en activité sont bâtis sur le modèle du « parti de masses », organisation autoritaire par excellence ; alors dans presque toutes les organisations en place au Gabon, les chefs de ces organisations règnent sans partage et les différents « dialogues » ne sont que des lustrines pour l’essentiel). Les racine se trouvent également dans division ainsi que l’avidité de ses élites qui ont transformé l’engagement politique au Gabon en une course pour accéder aux privilèges et aux passe-droits et accaparer un maximum des ressources dont regorge notre à la fois « émirat pétrolier » et « scandale géologique ». Cette course sert de carburant à la dictature en place. Et du fait de cette course, la politique au Gabon va se caractériser par des intrigues, des luttes perpétuelles et incessantes entre partis rivaux ou fractions rivales, des alliances qui se font et se défont ; le tout ponctué de ruses, de violences, de corruption, de manipulations et de mensonges qui sont devenus de véritables leviers de la politique au Gabon. Avec le Dialogue de monsieur Ali Bongo Ondimba, nous sommes simplement dans un nouvel épisode de cette « politique personnelle » c'est-à-dire pour soi ; une politique où chaque acteur priorise son agenda personnel, et où les

acteurs ne sont jamais au service de l’intérêt général ; lequel sert néanmoins de prétexte à tous ces déploiements permettant chaque fois de justifier des sorties et des distributions d’argent et des affichages. Dans ce contexte, rien n’a plus d’importance ni de sens. La fin justifie les moyens ; et donc seul compte la quantité d’argent et de biens ainsi que, au final, la proximité avec le « Distingué Camarade » dont on pourra se prévaloir au sortir d’une telle activité et qui garantit qu’on pourra continuer à accumuler avantages et privilèges. Le 27 aout 2016, les électrices et les électeurs Gabonais ont choisi de confirmer leur volonté de tourner cette page de notre vie politique et de changer à la fois de dirigeants et de système politique. Mais comme on dit, « les mauvaises habitudes ont la vie dure ». Et comme il se trouve toujours des gens pour vouloir profiter des situations, même des plus abjectes, non seulement les mêmes ont choisi de faire durer leur sinistre et affreux manège, mais aujourd’hui, ils veulent rejouer un vaudeville usé et abusé. Il n’est donc pas étonnant que ces gens « restent seuls à croire leur propre mensonge » en continuant à vouloir abuser des Gabonaises et Gabonais à qui ils demandent en permanence de regarder le doigt, (d’aller au Dialogue) au lieu de regarder la lune (de bâtir la démocratie) ; alors tout le monde assimile désormais démocratie et haut niveau de vie. L’histoire nous apprend que toute réconciliation nationale est toujours précédée du rétablissement de la vérité, lequel rétablissement de la vérité peut ensuite être suivi du dialogue si la population concernée le juge approprié. Le Gabon n’inventera pas l’eau chaude cette fois-ci. A moins de nous resservir une mauvaise messe qu’on a appelé en son temps « la Conférence Nationale du Gabon ». Avec le résultat que l’on sait, à savoir que notre pays a rater son rendez-vous avec la démocratie. Il y a eu une élection. Un candidat l’a remporté aux urnes, pas au corrector de madame la perpétuelle présidente. Si nous sommes des démocrates comme on l’entend dire souvent, si nous sommes un pays souverain, alors respectons et l’institution élection et la souveraineté de notre peuple et donc le résultat réel de la dernière élection présidentielle ; au lieu de la démocratie corrigée de madame la perpétuelle présidente de la Cour Constitutionnelle. Après, il sera toujours temps de régler les autres problèmes ; et il y en a.

Et ça ne serait que justice, avant le Dialogue pour la réconciliation – si telle est la volonté de tous, c'est-àdire du peuple dans sont écrasante majorité. Car on ne peut pas faire le deuil de quelqu’un sans la volonté et la présence de la famille du disparu. En attendant monsieur Ali Bongo Ondimba et les siens doivent expliquer au partenaire du Gabon qu’est l’Union Européenne, et ce conformément aux Accords de Cotonou ratifiés par notre pays – dans le cadre d’une procédure dite de « dialogue intensifié » - comment les autorités gabonaises en place comptent respecter l’expression démocratique et notamment le vote des électrices et des électeurs gabonais du 27 aout 2016 de manière à ce que le processus entamé aille à son terme. Là encore, le « Dialogue National Inclusif » n’est pas et ne saurait être une procédure de substitution au « Dialogue Intensifié » avec l’Union Européenne. Car les Accords sont faits pour être appliqués (Pacta sunt servenda). En convoquant « son » Dialogue, monsieur Ali Bongo Ondimba essaie de gagner du temps et faire « oublier » son coup d’état. Mais le sang versé ne mérite-t-il pas réparation ? Encore une fois, la valeur ce n’est pas le Dialogue, mais la Démocratie, le respect de la dignité humaine, la justice, la liberté, la paix, etc… . Ce sont ces valeurs que le peuple Gabonais a choisis de poursuivre et sur la base desquelles il veut désormais que les autres peuples le jugent. Ils sollicitent par conséquent tous les démocrates et toutes les bonnes volontés pour qu’ils refusent cette Nième manipulation de la dictature en place au Gabon et pour qu’ils soutiennent les efforts des Gabonaises et des Gabonais pour recouvrer leur souveraineté confisquée par le pouvoir en place et leur dignité bafouée par ce même pouvoir. Car, dit-on, « le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions ». Et le Dialogue de monsieur Ali n’est qu’une prétendue « bonne intention » de plus qui doit reconduire les Gabonaises et les Gabonais à l’enfer de la dictature et de la crise généralisée qui caractérise désormais le Gabon. Le peuple Gabonais et le monde ne laisseront pas refaire cela, sauf à devenir les complices de cette dictature. Alors rétablissons la vérité sur l’élection présidentielle au Gabon le 27 aout 2016. Et installons Jean PING dans ses droits et le peuple Gabonais dans sa dignité et sa souveraineté ; enfin pensons les blessures et soignons les traumatismes consécutifs à la vague de terreur

qui a suivi l’annonce de la fausse victoire du président de la République sortant. Ce sont ces problèmes de façon ponctuelle et la dictature, d’une façon générale, qui caractérise notre pays ainsi que la crise générale que cette dictature a provoquée qui divisent les Gabonais. Ce n’est ni en niant ces causes importantes, ni en se donnant de fausses valeurs, ni encore en référant au caractère bantou d’un Gabon qui est désormais et résolument cosmopolite et tourné vers la modernité, alors que tous les enfants du Gabon aspirent à l’unité et à l’égalité, qu’on va résoudre le problème gabonais révélé par l’élection présidentielle du 27 aout 2016. Le gouvernement d’un pays ne peut pas se réduire au déni permanent et au révisionnisme systématique. Il arrive un moment où l’on doit faire face à la réalité et prendre ses responsabilités. Monsieur Ali Bongo Ondimba en particulier et l’ineffable madame la perpétuelle présidente de la Cour constitutionnelle devraient comprendre que ce moment est arrivé, dans leur intérêt personnel, dans l’intérêt du Gabon et dans celui de la sous-région et du monde d’une façon générale. Après une défaite aussi cinglante que celle qu’il a subie le 27 aout 2016, monsieur Ali Bongo Ondimba et son clan sont désormais contraints à des négociations sérieuses avec le vainqueur de cette élection et avec les Gabonaises et les Gabonais si le président sortant et son clan ne veulent pas tout perdre. Et ce n’est pas en tentant de retenir indéfiniment le pouvoir que cette négociation leur sera avantageuse. Au contraire. Leur présence prolongée au pouvoir ne fait que radicaliser les Gabonaises et les Gabonais et contribuer à couper toujours plus de la réalité les inconditionnels du camp de monsieur Ali Bongo Ondimba. Toutes choses qui ne feront que compliquer les négociations et rendre leur issu incertaine ; sans pour autant garantir que le pouvoir restera dans le camp de monsieur Ali Bongo Ondimba. Alors monsieur Ali Bongo Ondimba, rendez le pouvoir et négociez ensuite dans le cadre et le respect des lois républicaines et des principes prévues dans le cadre de la démocratie parlementaire libérale, mais aussi en acceptant de prendre et de reconnaitre vos responsabilités lorsque cela s’imposera et de la façon dont le peuple souverain l’aura décidé. C’est cela la justice qui est source de liberté, de paix et de stabilité, mais aussi de sécurité pour tous.

eCoNoMIe

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Climat des affaires

La junte braque les hommes d’affaires pour se financer Par Jean Michel Sylvain

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e groupe bancaire international Orabank, présent dans douze pays en Afrique vient de faire l’objet de deux saisies musclées dans une de ses agences de Libreville. Un escadron de policiers armés jusqu’aux dents, encagoulé a investi à deux reprises le 3 et le 14 mars les locaux d’une agence de cette banque, située à l’Immeuble les Frangipaniers sur le front de mer de Libreville. L’action est naturellement couverte du sceau de l’illégalité. Puisque le groupe bancaire affirme dans un communiqué parvenu à notre rédaction mercredi dernier contester « le mode opératoire de ces deux actions dans la mesure où l’affaire n’a pas encore été jugée définitivement par

les tribunaux gabonais ». A se demander comment la force publique et pourquoi a-t-elle pu être mobilisée pour opérer des saisies dans une affaire que la justice n’a pas encore épuisée? Surtout en usant d’autant de violence au point que la banque s’est trouvée obligée d’exprimer publiquement « sa profonde indignation face aux multiples violences exercées sur ses collaborateurs et aux désagréments infligés à ses clients ». La réponse à cette question est toute trouvée lorsqu’on s’intéresse à la qualité des actionnaires de l’entreprise Sogad BTP qui a esté son banquier en justice. Cette PME sans surface financière importante, serait celle qui a participé à la construction du palais qui abrite la cour constitutionnelle de Marie Madeleine Mborantsouo alias appelez moi dieu. On l’a également

trouvée à l’œuvre lors des travaux de construction du Lycée Berthe et Jean

d’Appelez-moi dieu. Tout comme elle a loué ses services pour construire le

Développement des PME

L’enjeu vu du mauvais côté Par JMS

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e développement des PME du Gabon revient à la mode au moins dans le discours de la junte et de ses soutiens. Le nouveau patron des patrons le très controversé Alain Bâ Oumar vient de s’embarquer sur ce terrain escarpé avec des arguments des plus simplistes. Pour ce soutien de putschistes militaro-fascistes au pouvoir au Gabon, « il est plus que temps que la CPG s’implique vigoureusement dans la problématique de la PME ». Notamment en attirant à elle « …. les meilleures PME du pays, les aider à se structurer et se certifier, les labelliser et les mettre en relation avec nos grandes entreprises ». L’homme a tenu cette déclaration infantilisante en marge de la réunion du haut conseil de l’investissement. Une déclaration qui illustre l’ignorance totale de chef d’entreprise qui a prospéré sur les passes droits et la corruption, sur les besoins réels d’une PME pour son développement. Ce n’est pas par leur féodalisant à la confédération patronale gabonaise, comme le suggère l’ami des putschistes que les PME trouveront la clé de leurs soucis. En réalité et tous les patrons des PME le diront. Ces petites structures qui constituent le véritable baromètre du développement économique d’un pays, ont d’abord besoin avant toute chose d’un marché. Ce sont les parts de marché auxquels peut prétendre une PME qui décideront des autres facteurs entrant dans

son développement. Notamment les financements. Dans le contexte gabonais, la commande publique représente entre 60 et 80% du marché global en biens et services. C’est donc dire que l’Etat tient à lui tout seul l’ensemble des leviers pour permettre aux PME de se développer. Or, le climat des affaires au Gabon ne permet pas à une PME de pouvoir prospérer. Puisque la seule compétence dans un domaine donné ne suffit pas. Il faut être coopté par un des multiples gangs qui siphonnent l’économie. Ce sont au sein de ces gangs que se donnent les marchés publics. Ces gangs possèdent leurs VRP qui frappent aux portes des chefs d’entreprises notamment à Libreville. Ils leurs proposent des marchés, comme d’autre VRP vendraient de la lessive ou de l’habillement. En échange pour le chef d’entreprise de verser immédiatement au

VRP, un montant représentant entre 15 et 20% de l’enveloppe global du marché. Ce qui veut dire que seuls les PME disposant d’une certaine aisance financière, peuvent accéder à la commande publique totalement verrouillée par les VRP des gangs. Ces VRP s’alimentent en amont de leurs « portefeuilles marchés » auprès des gestionnaires de crédits de l’administration publique. Ainsi la boucle est bouclée. La PME qui n’adhère pas à ce schéma est condamnée à végéter. Alain Bâ Oumar qui a bénéficié d’un tel processus pour développer IG Telecom sais parfaitement que tant ce système perdure, il y aura point d’espoir pour la PME gabonaise. C’est parce que ce jeune homme était proche de Pascaline Mferri Bongo Ondimba, la marraine du gang du même nom, qui a dû « convaincre » Blaise Lomembé, alors trésorier payeur général, de

faire appel à IG Telecom pour équiper les postes trésor en V-sat-, La procédure réglementaire d’appels d’offres ne devenant en réalité qu’une vaste comédie à destination des partenaires financiers du Gabon, pour montrer que ce pays adopte des méthodes de gestion modernes. C’est au nom de cette proximité que le Gabon a jugé utile de confier la gestion du nœud internet au Gabon, un patrimoine public au même Alain Bâ Oumar. Sa PME qui est devenue aujourd’hui une grande entreprise, au point de faire de son directeur le patron des patrons, a tiré bénéfice d’un model mafieux qui se perpétue toujours. Dans un tel contexte, il ne peut y avoir de développement de PME. La junte et ses soutiens qui perpétuent un modèle économique corrompu non propice au développement, doivent savoir qu’ils ne sont plus pris au sérieux dans leurs annonces. Ils doivent apporter à chaque instant les preuves de leurs affirmations. Dans ce dossier PME, pour montrer que le pouvoir a la volonté de les développer, il faut qu’il envoie « Mamba » mordre tous les VRP des gangs qui opèrent à visage découvert pour « placer » les marchés publics. C’est à cette condition que les appels d’offres redeviendraient sincères. Ainsi, les PME pourront avoir accès au marché public et partir de ce tremplin, pour aller à la conquête des marchés extérieurs. Seuls possibilités pour elles de se développer dans un marché gabonais qui reste malgré tout étroit.

Palm d’or situé en face de l’Université Omar Bongo. La société appartient à un sujet togolais nommé Kotor, patron de l’établissement de micro finance Finam. Dans son tour de table on y retrouve un certain Lin Mombo, directeur général de l’agence de régulation des télécommunications (Artel) et compagnon dans la vie de Marie Madeleine Mborantsouo. Cette entreprise fort de tous ces soutiens, considère qu’Orabank n’a pas le droit de lui refuser un crédit de plusieurs milliards de Fcfa. A cette allure-là, tous les patrons des banques du Gabon, au vue des très nombreuses décisions de refus de crédit qu’ils prennent, risquent de connaitre les mêmes désagréments. L’argument de la banque Orabank, qui consiste à opposer aux récriminations de l’entreprise Sogad, la règlementation prudentielle communautaire que doit respecter chaque banque de l’espace Cemac, ne pèse pas aux yeux d’une entreprise qui peut compter sur l’appui « d’appelezmoi dieu » pour parvenir à ces fins. Elle a alors entrepris de saisir la justice pour faire valoir un préjudice financier imaginaire subi face à ce refus et exige sa réparation immédiate. Sans attendre que l’affaire soit épuisée définitivement, Sogad a pu disposer de la force publique pour aller braquer cette banque à son profit. On demande bien quel est le juge qui peut signer la réquisition de la force publique dans une affaire qui n’est pas encore jugée ? Avis à tous les clients des banques du Gabon qui se voient refuser des concours financiers par leurs banquiers respectifs. La jurisprudence Sogad interprète un tel refus comme un délit. Celui-ci pourra être réparé sans même attendre une quelconque décision de justice. L’autre homme d’affaires

qui va sans doute regretter pour longtemps d’avoir connu BOA est l’italien Guindo Santullo. La junte après avoir escroqué ce chef d’entreprise en l’envoyant réaliser des projets routiers et immobiliers au Sud du Gabon, sur fonds propres sans jamais lui avancer un copeck en guise de payement desdits travaux, vient de lui adresser une convocation par la direction générale de la contre ingérence (B2). Le courrier date du 6 mars dernier, notre confrère « La Loupe » l’a publié intégralement. Le colonel Sipamio Berre, le directeur général du B2 qui en est le signataire, demande à l’homme d’affaires de lui fournir plusieurs éléments relatifs à l’exécution du marché de la réfection du Pont de Kango, dont le coût a avoisiné 5,5 milliards de Fcfa. Au motif que le parquet, suite aux nombreuses irrégularités constatées dans l’exécution de ce marché, a décidé d’ouvrir une enquête. L’objectif de cette démarche tardive de la justice, sur un dossier exécuté en urgence absolu et sur fonds propres de l’entreprise est clair. Il s’agit de tempérer les ardeurs de l’homme d’affaires italien qui réclame toujours à l’Etat de lui payer 350 milliards de Fcfa au titre des travaux exécutés au Gabon. La manœuvre grossière consisterait à faire un chantage à l’homme d’affaires italien au point de l’amener à abandonner ses créances sur le Gabon, contre un abandon des poursuites pour corruption par la junte. C’est un tournant inquiétant que prend la junte militaro-putschiste au pouvoir au Gabon depuis quelques jours. En décidant de s’en prendre ainsi aux hommes d’affaires, soit en organisant un braquage en règle au profit d’une entreprise dans laquelle Marie Madeleine Mborantsouo à travers son compagnon Lin Mombo a des intérêts financiers directs, soit en instrumentalisant la justice pour mieux spolier un autre, cela va considérablement assombrir le climat des affaires au Gabon. Aucun investisseurs sérieux désormais ne peut penser venir risquer ses capitaux dans un pays où les membres de la caste dirigeante, peut décider sans raison valable, et en instrumentalisant la justice, de faire main basse sur ces ressources. D’ailleurs au vu de cela, ceux qui sont encore au Gabon vont songer à en partir. Car après avoir fini de braquer Orabank et Guido Santullo, il va bien falloir aux membres de la junte, dont l’appétit financier est toujours insatiable d’autres proies.

poLITIqUe

ECHOS DU NORD N°420 du Vendredi 17 Mars 2017

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Lettre ouverte aux Altogovéens Mes chers frères et sœurs altogovéens, Il y a quelques jours, le journaliste Jonas Moulenda postait une vidéo dans laquelle il dénonçait la confiscation du pouvoir par une province, une ethnie, une famille, en citant des noms. Certains compatriotes ont crié à la stigmatisation du tribalisme et de la haine interethnique et anti-téké. D’autres, à contrario, l’ont compris arguant de ce que les propos sortis par Moulenda étaient conçus sur la base d’un constat, lequel d’ailleurs a fait qu’Ali Bongo perde les élections présidentielles de 2009 et 2016, et qu’il devienne le Président le plus honni, détesté et ridicule de la planète. La sagesse nous enseigne que, lorsqu’une personne a commis un acte répréhensible, quelle que soit sa gravité, il ne faut pas y voir que le coté qui fâche, il faut le pénétrer et vous en tirerez des leçons. Ceci dit, vous pouvez condamnez Jonas Moulenda à la guillotine, le problème du Gabon restera toujours entier : la confiscation du pouvoir, voilà un demi-siècle, par la famille BongoDabany et ses complices, sans la moindre lueur d’espoir d’une alternance. Je n’aurais de cesse de vous ouvrir les yeux, dans l’intérêt bien compris du Haut-Ogooué et de tous

ses fils, même si je constate que vous ne prêtez guère attention à mes conseils. En effet, combien de fois ne vous ai-je pas exhortés, en vain, à vous affranchir de l'hégémonie de la famille BongoDabany ! Une famille qui, depuis 1967, prend notre province en otage. Au cours d’une marche que les élèves de Franceville ont tenue la semaine écoulée, ils ont exhibé un tableau noir où il a été marqué, je cite : « le Haut-Ogooué n’est pas une nation dans une autre ». J’ose espérer que ceci soit un signe qui annonce que vous avez commencé à comprendre qu’en soutenant aveuglement la famille Bongo-Dabany et

ce, pendant un demi-siècle, vous avez mis en danger et en péril la vie de tous les altogovéens, où qu'ils se trouvent. Alors, ceux qui en veulent à Jonas Moulenda, pour avoir dit des choses que tout le monde connait déjà, cherchent à vous couvrir les yeux, pour vous empêcher de voir que, ce sont eux, à savoir: Patience Dabany, Jean Boniface Assélé, Marie M. Mborantsouo, Ali Bongo Ondimba, Jean P. Oyiba, Akbar Onanga Y’Obegue, etc., qui ont fait du HautOgooué « une nation dans une autre », et une province à part. « La politique, c’est du feu », disait Omar Bongo. Et il avait raison ! Car, la plu-

part des guerres civiles et autres conflits interethniques, inter-religieux et interraciaux que l’Afrique connait, sont nés de la confiscation du pouvoir par un individu ou une famille. Et, si jamais ce genre de conflit venait à éclater (personne ne le souhaite) contre l’ethnie visée par le journaliste dans sa vidéo, c’est la famille BongoDabany et ses complices qui en porteraient la responsabilité, parce que depuis 1967, elle a fait du Haut-Ogooué et des altogovéens ses boucliers : chaque fois que survient une grogne sociale ou politique opposant le peuple au pouvoir, la famille BongoDabany et ses complices courent se réfugier derrière le Haut-Ogooué et les altogovéens. À titre d’exemple: 1. 2015-2016, alors que le peuple réclamait la vérité sur la situation de son étatcivil, Ali Bongo et ses complices altogovéens, sont allés organiser dans le

à Haut-Ogooué Franceville, une marche pacifique au cours de laquelle, nous avons entendu l’un de ses collaborateurs clamer tout haut : « le Haut-Ogooué a un Chef, c’est Ali Bongo, celui qui touche à Ali Bongo verra les altogovéens sur son chemin » ; 2. Lors de la dernière élection présidentielle, alors que les résultats des 8 autres provinces étaient déjà parvenus à la CENAP, ceux du Haut-Ogooué ont attendu trois jours, pendant lesquels la famille BongoDabany et ses complices ont manipulé les résultats, avant de venir nous dire qu’Ali Bongo a gagné dans cette province avec un score de 99,93%. Et on n’a pas vu les altogovéens se lever comme un seul homme pour dénoncer cela et réclamer la vérité de leurs votes ; et 3. Lorsque Ali Bongo et ses complices viennent organiser des manifestations aux relents de triba-

lisme dans le HautOgooué, on ne voit pas les altogovéens, non plus, les boycotter Au contraire, ils se déplacent en masse pour venir les applaudir. Dès lors, comment ne voulez-vous pas qu'après tout cela, les autres compatriotes des autres provinces considèrent le HautOgooué comme une province à part, et les altogovéens comme « une nation dans une autre », et comme des soutiens inconditionnels d’un régime honni par les autres provinces ! Enfin, nos compatriotes des autres provinces savent très bien ce qui se passe dans le Haut-Ogooué. Mais ce qu’ils reprochent aux altogovéens c’est leur immobilisme qu'ils perçoivent comme un soutien au régime des Bongo. Il faut donc que nous comprenions que, c'est nous les altogovéens qui allons profiter le plus de l'alternance au pouvoir que les autres réclament. Norbert Epandja

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Il n'est guère un modèle. d'orthodoxie financière. Pour. preuve, le Gabon s'achemine. aujourd'hui vers la banqueroute. Malgré la grave crise écono- mique que ...

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