RÉGION

19 FORUM EUROPÉEN DE BIOÉTHIQUE

Salles pleines, rires et neurones

Q DIMANCHE2FÉVRIER2014

LOISIRS Résultats 2013 du PMU

Les parieurs rattrapés par la crise La conjoncture économique a manifestement incité les parieurs alsaciens à faire preuve de mesure. L’an dernier, le chiffre d’affaires du PMU a baissé de 4,4 % dans la région. L’agence de Strasbourg se classe néanmoins en quatrième position nationale en terme de résultats.

La quatrième édition du Forum de bioéthique a accueilli 20 000 personnes. Ici au musée Tomi Ungerer. PHOTO DNA – JEANCHRISTOPHE DORN

Une bonne cinquantaine de personnes se sont retrouvées le nez sur la grille, dans le froid, à 9 h du matin hier devant le musée Tomi Ungerer. Là où on ne peut pas pousser les murs, on tire sur la jauge : 110 heureux, au lieu des 80 prévus, ont finalement pu suivre, bien au chaud les uns contre les autres, cette conférence du Forum européen de bioéthique. Le sujet n’était pourtant pas de nature à s’extirper du lit en chantant à l’aube d’un samedi : « Art et dépression ». Cinq heures plus tard, le non moins riant intitulé d’une discussion autour des expériences de mort imminente faisait plier l’Aubette sous le poids la foule. Elle y entendit parler, avec d’infinies sobriété et délicatesse, de comas, de décorporations, de conscience intuitive et d’une lumière céleste synonyme d’amour infini. Elle en ressortit, une heure plus tard, en doutant que la conscience puisse être comme on le pense logée dans le cerveau, et pour mieux se ruer dans les librairies voisines, dévalisées fissa des ouvrages du conférencier Jean-Jacques Charbonier, prescripteur de vie autant que spécialiste de la mort.

Elle en ressortit… ou y resta, puisqu’on s’étala encore jusque sur les moquettes pour suivre l’heure accordée au célèbre pédopsychiatre Marcel Rufo. Et même cohue encore pour la conférence de clôture sur « Le cerveau a-t-il un sexe ? » – sujet d’actualité s’il en est – et ses digressions, savourées ou contestées par l’audience, sur le syndrome prémenstruel, les hermaphrodites et… les chevaux de l’Ancien Testament.

« Esprit critique et humanité » « Formidable ! », se réjouissait hier Nadia Aubin, cofondatrice, avec Israël Nisand, du Forum de bioéthique dont cette quatrième édition a accueilli 20 000 personnes pendant que d’autres milliers écoutaient les retransmissions sur le net. « Le prêt à penser est tellement confortable, mais la réalité est toujours dans la nuance. Ce qui nous importe ici, c’est l’esprit critique et l’humanité », résumait Nadia Aubin. Qu’il s’agisse des contenus très accessibles ou des contenants trop petits, le terme « grand public », cette semaine, a trouvé tout son sens. ANNE-CAMILLE BECKELYNCK

SAINT-LOUIS Journée mondiale des zones humides

Créer une filière économique pour restaurer la biodiversité

CONTRAIREMENT à une idée re-

çue, les gens ne se réfugient pas dans le jeu en période difficile. C’est en tout cas ce que montre le bilan 2013 du PMU. Pour la première fois depuis près de quinze ans, l’opérateur de courses hippiques a vu son chiffre d’affaires reculer l’an dernier. Il a baissé de 0,9 % à 10,4 milliards d’euros. « En période de crise économique, les parieurs arbitrent sur leurs jeux. Le ticket moyen est passé de 11 à 10 euros », a expliqué hier Christian Nuris, directeur de la région Nord-Est du PMU, au cours d’une conférence de presse. Résultat, les enjeux des paris hippiques -qui ont représenté 9,6 milliards d’euros-ont baissé de 1,8 %. S’ils ont clairement marqué le pas en France (-5,2 %), ils ont en revanche très fortement progressé à l’international (+93,6%) où le PMU continue à se développer.

Produit brut des jeux en légère hausse Ce recul a été partiellement compensé par la forte croissance des paris sportifs (199 millions d’euros, +22,4 %) et du poker en ligne (570 millions d’euros, +10 %). Deux activités qui, a précisé M. Nuris, ont pour « objectif de conquérir une clientèle nouvelle pour la faire venir vers les paris hippiques

L’hippodrome de Hoerdt accueillera cette année 19 réunions. PHOTO – ARCHIVES DNA

qui restent le cœur de métier du PMU ». Si le volume d’activité de l’opérateur a baissé en 2013, le produit brut des jeux a en revanche progressé de +0,6 %. Bonne nouvelle car « c’est notre véritable chiffre d’affaires », a précisé M. Nuris. C’est en effet ce qui reste une fois que le PMU a reversé 75 % des enjeux aux parieurs sous forme de gains, ce qui permet d’assurer le fonctionnement de l’entreprise et le financement des sociétés de courses – « à l’origine de plus de 70 000 emplois directs ». Les parieurs de l’Est du pays ont eux aussi contribué au recul du chiffre d’affaires. L’agence de Strasbourg (qui couvre l’Alsace, le Doubs, la Haute-Saône et le Territoire de Belfort) a ainsi enregistré, tous circuits confondus, une décroissance des enjeux de 4,3 % (pour un total de 325,8 millions d’euros). Elle « se place » néanmoins « quatrième au niveau national en

termes de résultats », indique son directeur Daniel Butscha. L’essentiel de ce chiffre d’affaires est dû aux turfistes alsaciens qui ont misé à eux seuls 247,5 millions d’euros (dont 76 % leur ont été reversés sous forme de gains), soit 4,4 % de moins qu’en 2012. « Les raisons » de ce recul « sont les mêmes qu’au niveau national, a estimé M. Butscha. « Nous savons qu’1 % de chômage en plus se traduit par 2 à 3 points de pertes pour le PMU ». Or en Alsace « nous réalisons le gros de notre chiffre d’affaires dans les agglomérations de Strasbourg et de Mulhouse où le chômage dépasse les 10, voire les 11 % ».

12 nouveaux points de vente en Alsace Ces résultats, évidemment un peu décevants, « nous incitent à réagir » et à accélérer dans la mise en œuvre du plan stratégique défini par l’opérateur pour

Les partenaires français et allemands, Région Alsace, Dreal, Bade-Wurtemberg et Alsace Nature, impliqués dans la zone transfrontalière Ramsar « Rhin Supérieur-Oberrhein », se sont retrouvés hier à Saint-Louis. Cette année, la journée mondiale des zones humides s’est rapproché, en particulier, du domaine agricole. Dans ce cadre, Eric Brunissen, chargé de mission à la Ligue pour la protection des oiseaux a orienté le débat vers la possibilité de créer une filière économique. « La biodiversité ne se porte pas bien en Alsace, il faut maintenant limiter les dégâts dans un contexte vérifiant un blocage entre enjeux économiques et écologiques », a déclaré l’intervenant. Différentes options ont été évoquées en matière de production de biomasse. Elles concernent  

notamment les roselières sèches, bordures de chemins, routes et autres espaces qui une fois récoltés pourraient permettre de transformer la biomasse sèche en briquette ou granulés. De même, des matériaux d’isolation peuvent être développés à partir de roseaux. Pour autant, de telles options ne devraient pas aboutir à des excès de « marchandisation de l’ensemble des espaces naturels ». Reste à convaincre les représentants du monde agricole et à déterminer quelles surfaces seraient dédiées à la production d’énergie. À Saint-Louis, Eric Brunissen a lancé un appel aux différents acteurs, élus, ingénieurs, agriculteurs, entrepreneurs, soucieux de créer un réseau afin de restaurer les zones agricoles et reconquérir les zones humides. GHISLAINE MOUGEL

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PRIX VERSION FÉMINA

Valérie Marschall contre le mutisme sélectif des enfants L’association « Ouvrir la voix » propose une méthode pour aider les enfants atteints de mutisme sélectif à sortir du silence. Elle obtient le 3e prix du concours national Les femmes -Version femina.

Eric Brunissen, chargé de mission de la Ligue pour la protection des oiseaux. PHOTO DNA – GHISLAINE MOUGEL

améliorer ses performances, a souligné M. Nuris. Le PMU continue ainsi d’investir dans son réseau de distribution où il réalise aujourd’hui 90 % de son chiffre d’affaires. En 2013, s’est félicité M. Butscha, « l’Alsace s’est étoffée de 12 points de vente ». Elle en compte désormais 340, pour l’essentiel des cafés, des marchands de journaux et des débitants de tabac, mais aussi, depuis peu, des stations services, une cordonnerie à Saint-Louis et bientôt une boulangerie à Horbourg-Wihr. Après tout, note le dirigeant « nos produits permettent aux exploitants de faire du chiffre d’affaires ». Parallèlement, l’opérateur s’emploie à équiper ses distributeurs de nouveaux outils (écrans d’informations hippiques en temps réel, tablettes tactiles, carte de fidélité), de nouveaux services (bons à parier, quinté + toute la journée) pour leur permettre « de conquérir des néophytes » et « de rajeunir la clientèle ». C’est dans ce même objectif que le PMU a déployé des applications pour permettre aux amateurs de courses de chevaux de jouer sur internet ou depuis leur smartphone. Cette année, les parieurs alsaciens auront plusieurs occasions de tester ces outils. L’hippodrome de Hoerdt accueillera en effet 19 réunions, dont deux de Reims, délocalisées pour cause de travaux, a annoncé son président Lucien Matzinger. Et notamment un quinté, le 27 mai prochain. L’hippodrome de Wissembourg lui, servira de cadre à quatre courses délocalisées de Châlons-en-Champagne, dont, le 15 juin, une étape du Galop tour international ODILE WEISS

« LE MUTISME sélectif peut

être détecté chez des enfants qui acquièrent les différents stades du langage, mais ne parlent pas », explique Valérie Marschall, qui est à l’origine, avec cinq familles en 2008, de l’association « Ouvrir la Voix ». Cette initiative vient d’être récompensée par le 3e prix du concours national Les femmes/Version femina. « L’anxiété est le déclencheur de ce trouble. L’enfant est emprisonné dans son comportement ; cela se traduit par une incapacité à sortir des mots, une raideur du corps et l’impossibilité de prendre des risques comme faire du vélo, soutenir le regard… Lors de la scolarisation de notre fils à l’école maternelle, les institutrices nous ont alertés sur son silence. Il ne jouait pas et ne participait aux activités. Mais à la maison, c’était un enfant

De gauche à droite Francis Hirn, directeur des DNA, Édouard Minc, directeur des publications Version femina, Jacques Romann, président du directoire de L’Alsace, et Valérie Marschall. PHOTO L’ALSACE – LE PAYS – DENIS SOLLIER normal ». Avec son mari Ron, Valérie Marschall a aidé son fils âgé aujourd’hui de 13 ans à sortir de sa prison. S oucieuse d’aider d’autres enfants, elle élabore à partir de son expérience un guide : « Programme d’introduction progressive de la parole en milieu scolaire ». Elle a également traduit des ouvrages pour une approche globale au niveau de l’en-

fant, de la famille et de l’enseignant. Des kits pratiques peuvent être commandés via le site et expédiés dans le monde entier, traduits en anglais, espagnol et allemand.

Redonner espoiraux parents, confiance aux enfants Sélectionnée pour la finale régionale du concours Version femina le 19 novembre 2013,

Valérie Marschall a été conviée le 11 décembre à Paris à la sélection nationale des 14 finalistes. On lui a attribué le 3e prix national. « L’essentiel est d’aider, dès la maternelle, les enfants qui souffrent de mutisme sélectif. Il faut redonner espoir aux parents, confiance aux enfants et soutenir les enseignants et thérapeutes. Ce prix de 5 000 € du Version femina et 1 000 € du journal L’Alsace va financer un programme ludique hollandais, avec une vidéo que nous traduisons en français. Ce film interactif raconte l’histoire d’un petit dragon vert. Sa mise en ligne sera payante, sécurisée dès mai 2015. » Le prix a été remis mercredi dernier à Mulhouse par Édouard Minc, directeur des publications Version femina, et Jacques Romann, président du directoire de L’Alsace, en présence de Francis Hirn, directeur général des DNA, et de Christian Battesti, rédacteur en chef de L’Alsace. SABINE HARTMANN

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Q (*) Groupe d’entraide et

d’information sur le mutisme sélectif Ouvrir la voix, Tel : 03 69 19 02 16, www.ouvrirlavoix.org

DNA-2fev-art-E_BRUNISSEN.pdf

Elle y entendit parler, avec d'infi- nies sobriété et délicatesse, de. comas, de décorporations, de. conscience intuitive et d'une. lumière céleste synonyme.

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