DAUTHEVILLE Samuel 1849-1940

Barthélémi François Samuel DAUTHEVILLE naît le 28 octobre 1849 à Nîmes (Gard). Il meurt le 3 février 1940 à Montpellier (Hérault). Inhumé au cimetière protestant de Montpellier.

Fils de Jean Henri DAUTHEVILLE, avocat à Nîmes et de Madeleine Amélie Jeanne Marie Marguerite BIANQUIS, son épouse. Le père est né le 3 janvier 1816 à Annonay (Ardèche). Nommé procureur impérial à Tournon en 1857 puis à Privas en 1864, conseiller à la Cour impériale (puis Cour d’appel) de Nîmes en 1867. En 1879 il est, et en fin de carrière président de chambre à ladite Cour. Décédé le 11 septembre 1896 à Montpellier. La mère est née le 28 avril 1819 à Nîmes. Elle meurt en 1889 à Nîmes. Ils se marient le 7 novembre 1844 à Nîmes.

Cinq autres enfants. Amélie Élisabeth Louise, née le 13 mai 1846 à Nîmes. Décédée en 1934. Louis Henri, né en 1847 à Nîmes. Ingénieur. Célibataire. Décédé le 2 juin 1881 à Ydes (Cantal). Il participe le 28 mai 1881 à l’enquête consécutive au coup de grisou à la mine de Champagnac (Cantal), qui avait causé la veille la mort d’un ouvrier, 50 ans. Le groupe est dirigé par l’ingénieur en chef Bonnefoy. Une nouvelle explosion cause la mort de Bonnefoy ainsi que de Jacques Laffont, 50 ans, maître mineur, et d’Antoine Juillard, 50 ans, ouvrier mineur (registres d’état-civil ; Julliard deviendra dans la presse Dumas, maître boiseur). Henri Dautheville, ingénieur directeur des travaux, et Gustave Schmidt, ingénieur belge venu pour surveiller l’installation des fours à coke, grièvement blessés, mourront le 2 et le 5 juin à Ydes, à 5 km de Champagnac. Bonnefoy, entré 10e à l’X en 1873, en était sorti premier en 1875, précédant Henri Poincaré. Jean Alfred, né le 22 décembre 1856 à Privas (Ardèche). Procureur de la République à Villefranche de Rouergue (1887), puis à Perpignan (1903) et Agen (1907). Avocat Général près la Cour d’appel d'Agen (1910). Président de Chambre à Toulouse. Marié, 6 enfants. Chevalier de la légion d’honneur (1918). Décédé en 1939. Adolphe Jules. Né le 7 avril 1858 à Tournon-sur-Rhône (Ardèche). Docteur en théologie : Essai sur la prière, d’après l’enseignement de Jésus, précédé d’une étude sur la prière juive à l’époque de Jésus (faculté protestant de Montauban, 1881). Pasteur. Marié, 7 enfants. Décédé le 7 décembre 1904 à Die (Drôme). Pierre, né le 27 septembre 1864 à Privas. X 1884, génie. Général de brigade (23 décembre 1918). Légion d’honneur (chevalier 1906, officier octobre 1916, commandeur 1923). Décédé le 23 août 1924 à Quimper.

Premier mariage le 21 août 1879 à Lunel (Hérault) avec Blanche Hélène Eugénie MÉDARD. L’épouse est née le 20 novembre 1855 à Lunel. Fille de Jules MÉDARD et de Clorinde Mathilde MÉDARD. Morte en couches le 18 mai 1884 à Montpellier. Le père est né le 30 janvier 1927 à Nîmes. Négociant à Lunel. Décédé le 22 mai 1897. La mère est née le 20 décembre 1836 à Lunel. Décédée en avril 1920. Ils ont 10 enfants, né entre 1855 et 1875. Ils se sont mariés le 20 mars 1855 à Lunel.

Quatre enfants de ce premier mariage. Jeanne, née 9 juillet 1880 à Lunel (Hérault). Décédée le 19 février 1881 à Montpellier. Henriette, née le 15 octobre 1881 à Lunel. Épouse en 1904 Léon Flaissier, 1875-1950, notaire à Nîmes. Quatre enfants. Décédée en 1946 ou 1947. Suzanne, née le 23 octobre 1882 à Montpellier. Épouse Charles Leenhardt le 8 octobre 1902 à Montpellier. Décédée le 11 février 1925 à Montpellier. Charles Leenhardt, né en 1877 à Montpellier. Fils de Roger Jean Pierre Leenhardt, 1845-1898, juge au tribunal de commerce de Montpellier, conseiller municipal de Montpellier. Agrégé de sciences physiques (1901, 1er), chargé de cours à la faculté des sciences de Montpellier. Décédé le 4 octobre 1923. 6 enfants. L’aîné est le cinéaste Roger Leenhardt, 1903-1985. Madeleine, née et morte en 1884. N’apparaît pas à l’état-civil. Morte à la naissance ?

Deuxième mariage le 9 juin 1887 à Montpellier avec Eugénie Suzanne LEENHARDT. L’épouse est née le 8 mars 1856 à Montpellier. Veuve de Léopold NÈGRE. Décédée en 1921.

Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 janvier 2017

Émile Auguste Eugène Léopold Nègre, né le 6 octobre 1852 à Montpellier. Pasteur protestant à Faugères (Hérault). Mariage le 29 août 1878 à Montpellier. Décédé le 15 mars 1879 à Faugères. Un fils, Charles Léopold Auguste Nègre, né le 15 juin 1879 à Montpellier. Docteur en médecine (1910) et docteur ès sciences (1918). Chef de service à l’institut Pasteur. Membre de l’Académie de médecine. Épouse Suzanne Charon le 12 octobre 1905 à Paris. Quatre enfants. Décédé le 29 juillet 1961 à Paris (15e). Légion d’honneur (chevalier 1923, officier 1939). Le père de l’épouse, André Charles Émile Leenhardt, 1820-1903, est président de la Chambre de commerce de Montpellier, président du tribunal de commerce, etc. ; il est chevalier de la légion d’honneur (1886). Sa mère est Louise Délie Catherine Juliette Bazille, 1821-1889. Ils se sont mariés le 30 mai 1844 à Montpellier.

Six enfants de ce deuxième mariage. Thérèse, née le 6 mars 1888 à Montpellier. Épouse Henri Jules Bex, 1880-1916, le 3 juin 1909 à Montpellier. Remariée, le 23 juillet 1923 à Montpellier, avec son cousin germain (fils d’Adolphe Jules) Marc Dautheville, 1887-1937, sous-lieutenant. Trois enfants du deuxième mariage. Décédée le 17 juin 1966 à Montpellier. Marcel, né le 23 avril 1889 à Montpellier. Brigadier au 58e d’artillerie. Marié avec Mathilde Serra (née en 1892) en 1912. Un fils. Décédé le 22 février 1960 à Pau. Amélie, née le 5 novembre 1890 à Montpellier. Épouse Henri Vallois le 5 août 1918 à Montpellier. Décédée le 7 mai 1974 à Paris (14e). Henri Marie Victor Vallois, 1889-1981, anthropologue et paléontologue, professeur à la faculté des sciences de Toulouse, futur directeur du Musée de l’Homme. Juliette, née le 5 novembre 1890 et décédée le 7, à Montpellier. Jacques, né le 28 décembre 1891 à Montpellier. Épouse Marie Drahonnet le 7 décembre 1966 à Garches (Seine-et-Oise). Décédé le 16 janvier 1967 à Garches. Germaine, née le 13 mai 1897 à Montpellier. Épouse Marius Élie Philippe Nègre le 1er février 1922 à Montpellier. Quatre enfants. Décédée le 7 janvier 1984 à Montpellier.

Études secondaires commencées au lycée de Tournon, puis au lycée de Saint-Étienne.

Au lycée de Tournon (1Ardèche) du 01-10-1858 au 31-03-1864, de la 8e à la 3e. À l’institution de Privas (établissement secondaire libre) de 1864 à 1866. Classes de 3e et de 2e. À Saint-Étienne de 1866 à 1868, classes de rhétorique et de philosophie. Bachelier ès sciences à Montpellier en 1868. Classe de math élém en 1868-69 ?

Élève de math spé au lycée de Nîmes en 1869-70 et une partie de 1870-71. Classe de Larocque (ENS 1858). Candidat à l’ENS. Non admissible.

Sergent major dans la garde mobile du Gard (armée du Nord) du 09-09-1870 au 07-04-1871. Le concours de l’ENS n’est pas organisé en 1871. Les admis de 1870 entrent en 1871.

Élève de math spé au lycée Saint-Louis en 1871-72. Classe de Vacquant (ENS 1849). Interne. 5e accessit de maths.

Admis à l’ENS en 1872 (53e des 59 admissibles, 36e admis, 13e entrant sur 13). 178 inscrits, 134 composent, 59 sont admissibles, 13 sont admis. La liste d’admission de 15 noms est complétée par deux listes supplémentaires de 11 et 16 noms. Les rangs des élèves entrant à l’ENS sont les 5-8-12-15-16-18-19-28-30-31-32-33-36. La liste des admissibles mais non admis de 1870 ne fournit qu’un 14e nom. La 15e place n’est pas attribuée.

Agrégé de mathématiques en 1876 (8e sur 9). Échec en 1875.

Docteur ès sciences mathématiques le 7 juillet 1885, à Paris : Étude sur les séries entières par rapport à plusieurs variables imaginaires indépendantes. Jury : Hermite (président), Darboux, Picard. Publiée chez Gauthier-Villars en 1885, avec une dédicace « À M. G. Darboux, membre de l’Institut. Hommage très respectueux. ».

Carrière. Élève à l’ENS. 29-10-1872 Chargé de cours de math élém au lycée de Montauban. 23-09-1875 Professeur de math élém au lycée de Grenoble. 19-09-1876 Professeur de math spé au lycée d’Angoulême. 17-10-1878 (succède à Legoux) 5 élèves, plus un maître-répétiteur.

Professeur de math spé au lycée de Nîmes.

06-09-1879 (succède à Amigues)

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Professeur de math spé au lycée de Montpellier.

11-10-1879 (succède à Garlin-Soulandre)

Effectif : 16, 19, 21, 10 en 82-83. 1880 : 3 admis à l’X 1 admis à l’ENS : Nougaret en 1880 (classé 24e, entré 17e). Concours général des départements : un élève obtient le 8e accessit en 1882.

Maître de conférences à la fac des sciences de Montpellier. Professeur adjoint à la même faculté. Professeur de mécanique rationnelle à la même faculté.

09-09-1884 17-07-1886 01-12-1890

Doyen de la même faculté 01-11-1904. Renouvelé pour 3 ans en 1907, 1910, 1913, 1919.

Retraite le 1er novembre 1921 (décret du 22 mars 1921). Total 49 ans et 2 jours. Membre de la SMF de 1885 à sa mort. Élu en 1890 membre de l’Académie des sciences et des lettres de Montpellier, où il succède à Édouard Combescure (1824-1889). Élu en 1893 membre de la Société languedocienne de géographie. Publications. Paul Appell et Samuel Dautheville, Précis de mécanique rationnelle, Gauthier-Villars, 1910. Rééd. 1918, 1924, 1928, 1938 et réimpressions jusqu’en 1952. Des solutions signalées mais non publiées dans les NAM en 1872. Annales de l’ENS Sa thèse, 1885, p.3-59. Publiée aussi chez Gauthier-Villars, 1885, 59 p. « Sur une transformation de mouvement », 1890, p.361-374. Bulletin de la SMF. « Sur l'hypercycle et la théorie des cycles polaires », 1886, p.45-67. « Sur les systèmes non holonomes », 1909, p.120-132. CR de l’Académie. « Sur une transformation de mouvement », 1890 (8 déc.), p.877-878. Note présentée par Darboux. Mémoires de la Section des sciences de l’Académie des sciences et lettres de Montpellier. « Démonstration d’un théorème de M. Picard, relatif à la décomposition en facteurs primaires des fonctions uniformes ayant une ligne de points singuliers essentiels », t.XI, 1894 (fasc.1, 1885-86), p.45-49. Bulletin de la société languedocienne de géographie. « La grotte du Jaur », 1893, p.176-185.Compte rendu d’une expédition. L’Enseignement mathématique. « Sur quelques sommations que l’on rencontre en mécanique », 1903, p.437-440. Nécrologies normaliennes de Victor Bronville (1914), Louis Daniel Adrien Brisset (en 1914), Paul Appell (1931). Victor Bronville, 1828-1913, ENS 1849, termine sa carrière comme proviseur du lycée de Montpellier, de 1881 à 1883. Daniel Brisset, 1838-1912, ENS 1857, enseigne comme Dautheville au lycée de Grenoble de 1876 à 1878 ; il succède à Dautheville dans la spéciales d’Angoulême en 1879. Le mathématicien Paul Appell, 1855-1930, entre à l’ENS en 1873, un an après Dautheville.

Sources. Dossier F/17/22562/A aux Archives nationales. Pas de nécrologie normalienne, mais un résumé de sa carrière établi par lui-même, 1940. Nécrologie, par le général Jules Pagezy (X 1852), Bulletin de l’Académie des sciences et des lettres de Montpellier, 1942, p. 226-231. Contient des erreurs. Dossier Légion d’honneur (chevalier 1919) aux Archives nationales. Arbre généalogique en ligne (planete-genealogie), précisé par consultation des registres d’état-civil. Je remercie M. Gaston Dautheville, né en 1924, petit-fils de Samuel, pour les informations et orientations qu’il m’a fournies.

Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 janvier 2017