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Reflets

JUILLET/AOÛT 2012 // numéro 62

LE MAGAZINE DE LA VILLE DE MARTIGUES

Fête des CIS Les jeunes ont du ressort VILLE // page 22

Gaby Charroux, Député Maire Ovation à l’Hôtel de Ville ÉVÉNEMENT // page 6

ASVP Rassurer, écouter et dissuader REPORTAGE/VILLE // page 18

Patrimoine Un nouveau label pour Martigues DOSSIER // page 34

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SOMMAIRE REFLETS LE MAGAZINE DE LA VILLE DE MARTIGUES MENSUEL DIRECTEUR DE LA PUBLICATION GABY CHARROUX

SECRÉTARIAT DE RÉDACTION CATHY ANTON

MAQUETTE VIRGINIE PALAZY

GESTION ADMINISTRATIVE MICHÈLE SIMONETTI © SERVICE COMMUNICATION VILLE DE MARTIGUES B.P. 60 101 13 692 MARTIGUES CEDEX Tél : 0442443492 Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du directeur de la publication.

EVENE

QUARTIERS AU QUOTIDIEN

QUOT

24

CONCEPTION MARTIGUES COMMUNICATION SA LE BATEAU BLANC BT C – CH. DE PARADIS B.P. 10 158 – 13 694 MARTIGUES CEDEX Tél : 04 42 41 36 00 fax : 04 42 41 36 05 [email protected]

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION THIERRY DEBARD

RÉDACTEUR EN CHEF DIDIER GESUALDI

RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT MICHEL MAISONNEUVE

RÉDACTION SOAZIC ANDRÉ, CAROLINE LIPS, GWLADYS SAUCEROTTE,

ÉVÉNEMENT

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En couverture : © Frédéric Munos

VILLE VIVRE

ENSEMBLE ENSEM

8 DOSSIER DOSSIER

L’ÎLE Terre de festivités CANTO-PERDRIX Des véhicules qui dépassent les bornes // Un potager dans la fleur de l’âge JONQUIÈRES Une brocante qui plaît SAINTPIERRE/SAINT-JULIEN L’adieu au dernier pylône // À Saint-Julien, on jardine aussi INTER-QUARTIERS « Un trou mystérieux » CROIX-SAINTE « Le meilleur club de la région ! » // C’est parti pour l’aventure ! INTER-QUARTIERS Méchoui des vacances, au Coteau PORTFOLIO INTER-QUARTIERS Fêtes de quartier Le plaisir de faire ensemble

LABEL ART & HISTOIRE

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© F.M.

HISTOIRE Foires et marchés Les débuts du commerce GROS PLAN La Couronne vieille RENCONTRE Francis Descaves Le plongeur à l’esprit rock PASSION Sauver les barques La flottille de L’Île PORTFOLIO Fête de la musique Le plaisir à la clé

PRENONS PRENO LE TEMPS

© F.D.

AGEND AGENDA

PHOTOGRAPHES FRANÇOIS DÉLÉNA, FRÉDÉRIC MUNOS PUBLICITÉ MARTIGUES COMMUNICATION RÉGIE PUBLICITAIRE Tél : 04 42 41 36 00 MONTAGE PUBLICITÉS FRANÇOISE BOREL IMPRESSION IMPRIMERIE CCI 13342 MARSEILLE CX 15 – Tél : 0491031830 DÉPOT LÉGAL ISSN 0981-3195 Ce numéro a été tiré à 23 500 exemplaires

BAC Trois semaines de mobilisation VOUS Roger // Christine PETITE ENFANCE Nouvel établissement sur la ville DITES-NOUS Carole Teissedre VOUS Mathieu // Odile VIADUC DE MARTIGUES Gare aux radars! SAISON ESTIVALE Les risques de la plage THÉÂTRE DES SALINS Lever de rideau sur la programmation TRIBUNES CHANTIERS La ville entreprend des travaux dans ses écoles ASVP Rassurer, écouter et dissuader PATRIMOINE VÉGÉTAL Auprès de mon arbre MARTIGUES AU CŒUR DU SPORT Les CIS en folie

© F.D.

PERMANENCES // ÉTAT CIVIL

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Ce sont près de 2200 lycéens qui ont pris d’assaut La Halle pour le 20e Printemps des lycéens et des apprentis. L’occasion pour ces jeunes d’exprimer leurs talents autour de rencontres culturelles, sportives… et festives!

LA JEUNESSE EN FÊTE

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LA CHRONIQUE DE GABY CHARROUX

CHRONIQUE DES VALEURS QUI FONT L’HISTOIRE

«

Maire de Martigues, Conseiller général Président de la Communauté du Pays de Martigues

Dans les mêmes proportions qu’en 2007, à peu près 20 000 Martégaux, ce qui représente 60 % des inscrits, ont participé au scrutin législatif. À titre personnel, je ne peux que me réjouir des 8 000 électeurs de Martigues qui, dès le 1er tour, ont fait le choix de soutenir ma candidature et des 12 216 qui, au second tour, m’ont permis d’être élu Député de la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône. Mais au-delà de cette

satisfaction, de ce grand honneur, je ne peux que m’enorgueillir de ce choix majoritaire qui s’est porté sur les valeurs d’une république qui recèle en elle la solidarité, l’équité, le respect de l’autre. Un choix majoritaire qui conforte par là-même le Service Public comme le meilleur moyen de garantir ces valeurs. Enfin, ce choix met en exergue notre attachement constant à se servir de l’histoire, la grande, celle des uns et des autres, ici à Martigues, comme socle de notre projet de Ville. Cette même histoire, qui nous renvoie à ces valeurs de partage, de métissage, de mixité et de courage, justement nous avons voulu la faire connaître officiellement. C’est dans ce sens que, le 21 juin dernier, nous avons été reçus au Ministère de la Culture pour y présenter le dossier de candidature de Martigues au label « Ville d’Art et d’Histoire ». À ma grande satisfaction, le jury a donné un avis très favorable pour attribuer à Martigues cette labellisation qui devrait prendre effet prochainement, à parution d’un décret. Ce label national, est la reconnaissance des choix politiques de maîtrise des ressources foncières, d’aménagement urbain, de protection des espaces naturels remarquables et d’accompagnement du développement industriel faits depuis plus de cinquante ans. À nous de les faire vivre en les partageant avec la jeune génération pour permettre ce que nous appelons un développement harmonieux et durable rendu possible grâce à notre autono-

»

mie de décision et de gestion. Durant tout l’été, Martigues, station classée de tourisme, vivra au rythme de nombreuses manifestations festives,

culturelles et sportives. Habitants, vacanciers, vous qui passez l’été à Martigues, préparez vos bagages. Car c’est ici que le voyage commence ! Je vous souhaite un bel été et de bonnes vacances.

© Frédéric Munos

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Avec un pourcentage totalisant 60,29 % des voix pour le Front de gauche sur les six villes de la circonscription, Gaby Charroux obtient une confortable majorité pour ces législatives 2012

GABY CHARROUX, DÉPUTÉ MAIRE

© Frédéric Munos

Grand bain de foule à l’issue de la proclamation des résultats, Gaby Charroux vient d’être élu député de la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône.

MAIRIE DE MARTIGUES 04 42 44 33 33

BON À SAVOIR Lors d’un entretien sur la chaîne locale Maritima TV, le député-maire Gaby Charroux a tenu à rendre hommage à ses deux grand-pères tués lors des combats à Verdun, et à son père mort aux côtés des forces alliées durant la bataille de Monte Cassino en mai 1944. « Tous deux morts pour que vive la République » a-t-il dit.

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Ovation à l’Hôtel de Ville

U

ne foule en liesse a salué, au soir du dimanche 17 juin, l’élection de Gaby Charroux à la fonction de député. Sur la 13e circonscription, au nom du Front de gauche, il l’a emporté dans les six villes, totalisant 60,29 % des voix. Un score qui ne laisse aucune place à l’ambiguïté, et pour lequel les Martégaux ont largement pesé dans la balance, puisque 63,62 % des votants se sont exprimés en la faveur de celui qui est leur maire et, à présent, leur député. « Heureux, oui je le suis bien sûr, parce que ce résultat renforce les valeurs dont je suis porteur sur cette circonscription, parce que nous avons réalisé ce que nous avions projeté, à l’issue d’une campagne magnifique d’engagement. » Ainsi, Gaby Charroux succède dans la 13e à Michel Vaxès, qui a exercé cette même responsabilité durant trois mandats et qui lui a apporté tout son soutien. Victoire remarquable aussi car elle a sanctionné l’amalgame de l’UMP avec le FN, une alliance qui est le fait, selon certains journalistes nationaux, d’une « Droite décomplexée ». « L’UMP a franchi la ligne,

mais draguer les voix du FN ne lui a pas été profitable, puisqu’elle a réalisé ici son chiffre le plus bas. Notre circonscription n’a pas donné de chèque en blanc au FN » précise le nouveau député-maire.

Défendre de grands dossiers Partout la Gauche a progressé, dans les circonscriptions environnantes d’Arles avec Michel Vauzelle, de Salon avec Olivier Ferrand, de Châteauneuf-Côte Bleue avec Vincent Burroni, et sur le secteur Istres-Fos-Martigues c’est le Front de gauche qui sort renforcé de ce scrutin, et représente désormais notre circonscription à l’Assemblée Nationale. « Cela va nous permettre de défendre les grands dossiers qui nous tiennent à cœur. Celui de la santé, avec la remise en cause de la logique de rentabilité, et l’avenir des centres mutualistes. Celui de l’industrie : je défendrai le projet d’un Pôle public avec la participation de tous les partenaires, État, industriels, syndicats, élus, afin d’avoir une réelle incidence sur le maintien de l’emploi et le développement du potentiel existant ici. Celui de la

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ÉVÉNEMENT réforme territoriale et de la fiscalité locale : je proposerai la remise en place de la taxe professionnelle, mais sur deux niveaux, l’un national de façon à faire jouer la solidarité entre les territoires, l’autre local à l’élaboration duquel participeraient tous les partenaires. Enfin, un dossier que nous défendons ici avec une grande énergie depuis longtemps : les services publics. Qu’il s’agisse de l’eau, de la petite enfance, des transports publics, les habitants savent très bien de quoi je parle. » Le député-maire s’est aussi exprimé sur la question du cumul des mandats, et a annoncé d’ores et déjà qu’il abandonnait la présidence de la Communauté d’agglomération du Pays de Martigues, son premier adjoint Henri Cambessedès devrait lui succéder ; d’autre part, sa suppléante au niveau du Conseil général, Isabelle Ehlé, devrait à terme le remplacer. Le 19 juin Gaby Charroux s’est rendu au Palais Bourbon, à Paris, il a découvert le cadre de ses nouvelles fonctions afin d’être à pied d’œuvre dès la prochaine séance de l’Assemblée nationale. Avec les autres députés du Front de gauche, il cherchera à « peser dans les décisions de la Majorité, titiller, proposer, tenter de réduire le rôle

© Frédéric Munos

Le maire de Martigues, nouveau député, reçoit les félicitations de la population.

de la financiarisation pour que soit remis en première ligne l’intérêt de l’humain. » Saluant au passage Jean-Luc Mélenchon, Gaby Charroux rappelle que le Front de gauche a rassemblé

4 millions de voix, et qu’il entend bien jouer son rôle de représentant de la République. // MICHEL MAISONNEUVE

MAIS AUSSI

MAIS AUSSI

«

Les résultats

Lors du 2e tour des élections législatives, le 17 juin dernier, après désistement du candidat socialiste René Raimondi, Gaby Charroux, maire de Martigues, candidat du Front de gauche à la députation, a obtenu sur les six villes de la 13e circonscription :

© Ulrich Téchéné

Martigues 63,62 % (Front de gauche 12 216 voix sur 20 170, contre 6 985 voix pour le FN ; et 969 bulletins nuls ou blancs), (39,72 % d’abstentions). Gaby Charroux obtient la majorité sur 33 des 34 bureaux de vote martégaux, à l’exception du 14e bureau (à 3 voix près).



■ Port-de-Bouc 71,06 % (Front de gauche 4 314 voix sur 6 232, contre 1 757 FN ; 161 nuls ou blancs), (46,14 % d’abstentions). ■ Port-Saint-Louis 59,53 % (Front de gauche 2 198 voix sur 3 855, contre 1 494 FN ; 163 nuls ou blancs), (38,90 d’abstentions). ■ Fos-sur-Mer 54,34 % (Front de gauche 3 212 voix sur 6 279, contre 2 707 FN ; 360 nuls ou blancs), (47,86 % d’abstentions).

© Ulrich Téchéné

Les premiers pas de Gaby Charroux à l’Assemblée Nationale.

»

■ Istres 54,71 % (Front de gauche 6 582 voix sur 12 870, contre 5 569 FN ; 719 nuls ou blancs), (42,61 % d’abstentions).

■ Saint-Mitre les Remparts 53,69 % (Front de gauche 1 937 voix sur 2791, contre 1205 FN; 189 nuls ou blancs), (41,37 % d’abstentions).

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VILLE VIVRE ENSEMBLE

ENSEMBLE

Baccalauréat Trois semaines de mobilisation page 9 Portraits Roger et Christine page 10 Petite enfance Nouvel établissement sur la ville page 10 Dites-nous Carole Teissedre page 11 Portraits Mathieu et Odile page 12 Viaduc de Martigues Gare aux radars ! page 12 Saison estivale Les risques de la plage page 13 Théâtre des Salins Lever de rideau sur la programmation page 14 Tribunes page 15 Chantiers La ville entreprend des travaux dans ses écoles page 16 Reportages ASVP Rassurer, écouter et dissuader page 18 Patrimoine végétal Auprès de mon arbre page 20 Martigues au cœur du sport Les CIS en folie page 22

Plongée en Odyssée Un concert subaquatique s’est déroulé à la piscine dans le cadre de la manifestation culturelle. Zen…

© Frédéric Munos

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LA VILLE

Baccalauréat

TROIS SEMAINES DE MOBILISATION Logistique, surveillance, corrections, le baccalauréat nécessite une montée en charge dans les deux grands lycées d’enseignement général de Martigues Avec plus d’un millier de candidats au baccalauréat, et 600 élèves de Première se présentant aux épreuves anticipées du bac, juin sonnait le branle-bas de combat dans les lycées martégaux. « Cela représente trois semaines de mobilisation pour l’ensemble du personnel de l’établissement ; cent à cent vingt professeurs présents, qui souvent vont commencer à 7 h pour finir vers 20 h 30, et autant de présence d’agents et de personnels administratifs » précise Daniel Villars, proviseur du lycée Langevin. Marie-Claude Bonal, son homologue du lycée Lurçat confirme : « Nous avons à gérer l’accueil, l’installation logistique, la surveillance des salles d’examen, l’organisation du secrétariat du bac, etc. Les écrits, les oraux, les rattrapages, les baccalauréats général et professionnel, les BTS et CAP occupent tout notre temps quasiment jusqu’à la mi-juillet. » Le lycée d’enseignement général et professionnel Lurçat avait en charge les épreuves des filières L et ES en bac général (430 candidats), ainsi que les BTS en réseau informatique et constructions métalliques (40 étudiants), environ

© François Déléna

Les candidats sont concentrés au moment de la distribution des sujets de philo au lycée Paul Langevin.

45 élèves passant le bac professionnel et 15 les certificats d’aptitude professionnelle.

Des interventions très diverses Pour sa part, le lycée d’enseignement professionnel Brise-Lames, qui

© François Déléna

À la sortie de Jean Lurçat, on discute du déroulement des épreuves du bac.

accueille 280 élèves chaque année, présentait environ 75 candidats au bac professionnel dans les secteurs de la vente, du secrétariat et de la comptabilité. Une alternative se posera ensuite à eux : poursuivre en BTS ou chercher du travail. « Une fois leur bac en poche, la plupart d’entre eux s’orienteront directement vers le marché de l’emploi » fait remarquer la proviseur Nadine Brandazzi. Au lycée d’enseignement général Langevin, on a reçu 475 candidats pour les épreuves spécifiques aux disciplines scientifiques et techniques. Auxquels s’ajoutent 332 élèves de Première pour les examens anticipés. « Nous avons reçu aussi 15 candidats souffrant de handicaps, pour lesquels un tiers de temps supplémentaire est réservé, lors des épreuves », signale Daniel Villars.

Enfin, le lycée Lurçat était « centre collecteur et distributeur du bassin », c’est-à-dire que sur un territoire englobant plusieurs villes environnantes, les copies des candidats devaient être récupérées pour être amenées au lycée martégal, avant qu’elles ne soient redistribuées vers d’autres établissements. La raison de cette logistique lourde, mise en place par le Rectorat : aucun candidat présenté par tel lycée ne doit être corrigé dans son établissement d’origine. Il y a donc tout un jeu de croisement de copies qui réclame, on s’en doute, une organisation rigoureuse. Dispositif dans lequel Lurçat a servi de pivot. // MICHEL MAISONNEUVE

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VIVRE ENSEMBLE Roger Solari Son odyssée de l’espace Pendant sept ans, il a dirigé les opérations de lancement d’Arianespace en Guyane. Une période « fabuleuse », estime Roger Solari, Carrosséen de naissance. Soixantequinze tirs au total et à chaque fois, la même émotion : « On fabrique un vaisseau qui va décoller de la Terre, traverser l’atmosphère et aller dans l’espace. C’est un autre monde », lâche-t-il, se souvenant du rituel répété avant les lancements. « Quelques heures auparavant, avec mon état-major, on marchait dans le © Frédéric Munos noir jusqu’à la fusée et on mettait nos mains dessus pour lui porter chance ». Un attrait de l’espace et de son immensité qui ne l’a pas quitté depuis son enfance. Jeune, il lançait déjà de petites fusées dans les collines. Pourtant, c’est dans l’armée de l’air qu’il a commencé sa carrière, suivant les traces de son pilote de père. « J’avais imaginé être pêcheur, mais ma mère m’a poussé à faire des études. » Envie de changement, d’approcher les étoiles, il fait son entrée chez Arianespace en 1986: « Ça me faisait rêver ». Il passera ensuite par l’industrie aéronautique, et finira par prendre sa retraite à 63 ans. « Je tournais en rond », raconte-t-il. Mis sur orbite, il revient s’installer à Carro et s’y établit comme ingénieur conseil. « Je retrouve mes amis d’enfance, c’est une façon de rajeunir. » À 72 ans, sa vie est toujours dans l’espace. Une passion qu’il a fait partager à tous lors d’une soirée sur le thème de la conquête spatiale. Pour ceux qui l’auraient manqué, il interviendra lors de la Nuit des étoiles au phare de La Couronne le 10 août prochain, les yeux rivés vers Mars cette fois. // C.L.

Christine Montuori L’école à l’heure de l’Europe Après l’Estonie en 2008, c’est de Pologne que revient Christine Montuori, une enseignante pas comme les autres. Làbas, elle a représenté la France et le système éducatif français à l’occasion d’une visite d’étude. « J’enseigne sur Istres, mais je vis à Martigues, souligne-t-elle. J’ai donc parlé de ma ville et du festival, cela a intéressé © Frédéric Munos la représentante polonaise, il n’est pas impossible qu’un échange naisse. » De cette aventure, Christine rapporte un enrichissement pédagogique, mais aussi de bonnes idées. « L’année prochaine je vais devenir coordinatrice d’une classe ULIS, pour l’insertion des personnes en situation de handicap. C’était intéressant de voir comment les autres font. » De sa précédente expérience, Christine avait piqué l’idée de la tablette interactive. « Ces rencontres nous font évoluer et travailler autrement. » Déjà que ses cours n’avaient rien de classique, désormais, les élèves risquent bien d’aimer la comptabilité. « Ce n’est pas une matière facile. J’essaie de la rendre intéressante en les autonomisant. Actuellement je travaille sur l’insertion des outils technologiques. Ce sont des aides complémentaires, il faut s’en servir. » Des idées piquées chez nos voisins européens pour améliorer l’enseignement et ainsi redonner goût à l’école. // G.S.

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Petite enfance

NOUVEL ÉTABLISSEMENT SUR LA VILLE Le multi-accueil collectif de La Couronne a été inauguré au mois de mai. Il accueille 45 enfants du quartier

© Frédéric Munos

Le public est venu en nombre découvrir le nouveau bâtiment de La Couronne.

Avec dix-sept établissements toutes structures confondues sur son territoire, Martigues fait figure de bon élève pour l’accueil des enfants avant l’école. « Martigues ne cesse de s’agrandir, à rythme maîtrisé mais régulier, et nos quartiers extérieurs n’échappent pas à cette croissance de la commune, ce nouvel établissement était nécessaire, a déclaré le maire lors de l’inauguration. Dix-sept lieux, poursuit Gaby Charroux, c’est remarquable et rarissime pour une ville comme la nôtre, et cela correspond à notre volonté d’un service public de qualité, en travaillant au plus près des besoins de la population. » La crèche de La Couronne était attendue dans le quartier, les enfants étaient avant son existence accueillis à la maison de Carro. Le nouveau bâtiment a été édifié chemin du phare, sur les lieux d’un ancien blockhaus de la Seconde guerre mondiale qui a été rasé. La structure reçoit 45 enfants quotidiennement, ils sont répartis en trois sections : bébé, moyen et grand. Autant d’espaces distincts

composent l’univers de la structure avec des lieux communs pour les regroupements ou des activités combinées. Tout a été pensé selon les règles de l'art pour un tel bâtiment, « Le multi-accueil collectif de La Couronne a été conçu en collaboration avec les professionnels de la petite enfance, souligne Marguerite Gosset en charge du secteur Petite enfance pour la municipalité. Nous avons travaillé avec le personnel, la directrice et les services techniques. » Une équipe de quinze personnes travaille sur place. Les repas sont confectionnés par un cuisinier qui est assisté d’une diététicienne. Des aires de jeux séparées permettent aux grands et aux petits de jouer en plein air sans se gêner lors de leurs activités. Un jardin potager existe également pour une sensibilisation, dès le plus jeune âge, à la nature. Le bâtiment, d'un coût de 2 millions d’euros, a été financé en grande partie par la Ville de Martigues avec l’aide du Conseil Général et de la Caisse d'allocations familiales des Bouches-du-Rhône.

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LA VILLE

vite dit E

Dites-nous...

CAROLE TEISSEDRE

La crèche a été construite selon les normes THPE pour très haute performance énergétique.

Des parents sous le charme Dès l’inauguration du nouveau multi-accueil collectif, les parents venus visiter le site étaient déjà sous le charme. « C’est immense et très joli, se réjouissait une maman. Il y a plein de couleurs et de salles différentes, mon fils est très content, il est déjà en train de jouer partout. » « On ne pouvait pas rêver mieux, complétait une autre maman en pleine visite. On est en bord de mer, tout est sécurisé, neuf et moderne. C’est avec plaisir qu’on va pouvoir mettre notre fils dans cet établissement super bien pensé ! » La municipalité ne s’arrête pas là, très prochainement La Navale sera agrandie, pour accueillir les enfants de la crèche du 14 Juillet, devenue trop petite elle aussi et déplacée pour rendre possible l’extension du musée Ziem. La crèche du 14 Juillet était le plus ancien établissement sur la ville. La « future » Navale comprendra trente places pour les grands et sera reliée avec son extension par une passerelle où 24 bébés et 30 moyens seront reçus chaque jour. « Nous allons nous attacher à faire travailler les équipes en commun, affirme Bernadette Pérez, la responsable du service Petite enfance. Mais attention, il faut s’inscrire très rapidement pour avoir une place dans une structure, dès la connaissance de la grossesse pour les familles. » // DIDIER GESUALDI Pour tout renseignement, service Petite enfance 04 42 44 31 35 ou www.ville-martigues.fr

© F.M.

Un totem Mapuche Lors de L’odyssée de Martigues, un totem a été créé. La structure de bois a été inaugurée selon les rites de la civilisation mapuche. Pour l’occasion, des musiciens chiliens et péruviens étaient présents. Tout le monde pourra désormais apprécier, au parc de Figuerolles, le travail réalisé.

© F.M.

Un été zéro accident Lors de la fête du quartier NDM, l’association Vie libre a tenu un stand pour l’opération « Zéro accident ». Elle a invité les habitants à adopter la Sam attitude. « Celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas. » Une règle à respecter toute l’année !

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Jamais sans mon paddle! C’était une première pour la Carro day classic. Une manifestation, organisée par le Lou Martegue surf club qui mettait à l’honneur le paddle. Des initiations à ce sport de glisse et au surf ont été proposées tout au long de la journée. Une compétition a même été organisée.

Directrice de la communication de Réseau Ferré de France

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Propos recueillis par Didier Gesualdi

Vous lancez une campagne d'information à destination du grand public intitulée « Sortez des rails ! », quel est son objectif ? L’opération est menée en coopération avec les mairies et la région PACA. Cette campagne concerne la sécurité du public sur la ligne SNCF de la Côte Bleue qui relie Marseille à Miramas en passant notamment par Carry, Sausset-les-pins et Martigues. Il est coutumier pour certains riverains et touristes de traverser les voies ferrées et les tunnels en particulier le long des calanques. Ils cherchent à gagner du temps, alors qu’il y a des chemins balisés. On pense souvent qu’il n’y a pas de trains ou que l’on connaît leurs horaires et le risque, ce sont les accidents. Il y a eu 14 accidents entre 2001 et 2011, une jeune fille a notamment été happée par un train avec des écouteurs sur les oreilles. Dans un tunnel, il n’y a pas de zone d’évitement, on risque d’être aspiré à moins d’un mètre cinquante par l’effet de souffle, le vrai problème c’est que l’on n’entend pas les trains arriver. Le trafic des TER est très important sur cette ligne, il y en a une trentaine par jour, à cela s’ajoutent les trains de fret et de travaux qui peuvent arriver à tout moment.

Quelles mesures de sécurité ont été prises? Nous avons mis en place des grillages dans les endroits les plus sensibles aux abords

des gares et dans les secteurs que nous avons identifiés. Des rondes régulières sont aussi effectuées par des agents pour signaler au public qu’il est en danger sur les voies ferrées et les tunnels. Les conducteurs sont également très vigilants, ils adaptent leur vitesse en particulier le week-end. Au printemps, nous avons fait installer des grands panneaux d’information à l’entrée des calanques de la Côte Bleue. Des sanctions existent en cas de franchissement, les amendes peuvent se monter jusqu'à 3 750 euros et les contrevenants encourent six mois d’emprisonnement. Mais nous tentons avant tout de faire de la prévention.

La traversée des rails et des tunnels est-elle le seul problème ? Non, nous avons une autre problématique qui concerne la traversée des voies dans les petites gares de la Côte Bleue qui n’ont pas le niveau d’équipement des grandes. Nous multiplions par quatre à partir de cette année nos investissements pour les sécuriser. Nous tendons à mettre en place le plus possible des passerelles ou des souterrains. Les passages à niveau sont également problématiques, mais en analysant les causes des accidents, dans 98 % des cas, c’est un non-respect du code de la route qui est à l’origine de drames. Prévention, prise de conscience et discipline, voilà le résumé de notre nouvelle campagne de sécurité.

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VIVRE ENSEMBLE Mathieu Piscione

Viaduc de Martigues

Il a créé son fanzine

GARE AUX RADARS !

Créer un magazine n’est pas chose simple. C’est pourtant à cela que s’est attaqué Mathieu Piscione. Ce jeune Martégal a lancé, avec six chroniqueurs, le magazine Dish Towel, son « torchon de culture » comme il l’appelle : « C’est un mélange de ce que nous sommes. Nous aimons autant nous cultiver que faire des trucs de gamins. Ce qu’il y a dans ce magazine reflète vraiment notre personnalité. Il y en a pour tous les goûts : les fêtards, les sérieux… On cible surtout les étudiants. » Les débuts n’ont pas été faciles ! Trouver des journalistes bénévoles, © Frédéric Munos un correcteur, des partenariats avec des collectifs d’artistes… Le premier numéro est sorti en mars dernier . Musique, voyage, histoire, port folio, le magazine (gratuit) propose une multitude de sujets très variés abordés sur ton très décalé, pour preuve ce reportage sur l’utilisation du bidet à travers le monde. Le Dish towel de Mathieu et son équipe est actuellement distribué sur Aix-en-Provence à près de 4 000 exemplaires : « Il y a une bonne dynamique et une réelle motivation au sein de notre équipe. Nous aimerions que ce magazine soit plus régulier et pourquoi pas, qu’il soit distribué dans d’autres villes. On imagine aussi une télé Dish Towel avec des sujets vidéo. C’est une idée qui nous plait mais pour le moment on espère. » // S.A. www.dishtowelmag.fr – [email protected]

Odile Vautrin-Patras Transmettre l’espoir Rue de l’alouette, c’est le titre qu’Odile VautrinPatras a donné à son premier ouvrage. Elle vit à Saint-Jean côté colline dans un quartier qui ne porte que des noms d’oiseaux : « J’ai toujours beaucoup aimé lire, explique-t-elle. J’ai écrit, il y a quelque temps, un petit roman pour les enfants dans le style du Club des cinq, mais je l’ai gardé pour moi. Et puis, je me suis remise à écrire l’été dernier. Ça me démangeait. » Et cette fois, Odile a fait lire son manuscrit et encouragée par ses proches, elle s’est même © Frédéric Munos décidée à l’envoyer à des maisons d’édition. À son grand étonnement, elle a reçu plusieurs avis positifs et la nouvelle a été éditée en mars dernier (éditions Édilivre). Odile a une passion : ses filles Jade et Florie. C’est cet amour inconditionnel qu’elle a voulu raconter dans ce petit roman. Un amour mêlé d’interrogations sur le devenir de ses filles et parfois d’inquiétude. Une histoire s’est tissée autour de cela : « Il y a, certes, une grande part de réalité mais aussi beaucoup de fiction. J’ai voulu transmettre l’espoir. C’est un livre gai, pétillant et léger. » C’est aussi son amour pour la Provence qui transparaît dans ses mots : « Je suis une amoureuse de la Provence. C’est presque physique. Nous avons la campagne la plus parfumée du monde, c'est comme une drogue douce. » // S.A. Rue de l’alouette – Édition Édilivre – Disponible à L’Alinéa

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Deux engins ont été installés sur l'ouvrage début juin

© DR

Faire respecter absolument la vitesse de 50 km/h dans la traversée du pont autoroutier, voilà l’objectif des deux radars automatiques qui flashent désormais les contrevenants. Il s’agit de « radars de chantier », qui sont en expérimentation en France et sur le viaduc pour quelque temps. « Nous souhaitons voir la réaction des usagers et influer sur leur vitesse, déclare le Commandant Jean-Luc César, le patron de la CRS Nord. Les radars émettront des messages d’infraction. Ils sont mobiles et seront déplacés tout au long du chantier. La vitesse de 50 km/h est respectée par la grande majorité des automobilistes qui sait que c’est un lieu dangereux. » Les autres seront donc verbalisés, soyez avertis, les radars flashent en éloignement ou en approche, il y a en un dans chaque sens. Actuellement, plusieurs types d’accident sont rencontrés : le plus classique et le plus craint se déroule

sur le viaduc, souvent en raison d’une vitesse excessive, les voitures tapent les blocs de béton armé. La paralysie du trafic est immédiate et les risques importants pour les conducteurs et passagers. L’autre scénario d’incident se déroule aux entrées et sorties ainsi que sur les bretelles d’accès. Le viaduc est aujourd’hui un véritable goulot d’étranglement, certains automobilistes y arrivent beaucoup trop vite. La Dirmed, (Direction des routes), a récemment fait réaliser des travaux de sécurisation, avec un marquage au sol pour indiquer clairement les bretelles d’entrée et de sortie. En cas d’accident ou d’incident, les consignes demeurent les mêmes, rester sur l’autoroute et ne pas traverser le centre-ville de Martigues immédiatement engorgé. Reste un appel renouvelé à la prudence et au civisme, il en va de l’intérêt de tous. // DIDIER GESUALDI

Vite dit Les jeunes vont bosser cet été Plus de 300 jeunes ont été recrutés pour un emploi saisonnier au sein de la Ville ou de la Capm. Et cette année, le service des Ressources humaines avait reçu près de 500 C.V. De 15 jours à un mois, ces jeunes de 18 ans et plus vont remplacer dans les différents services les agents partis en vacances. L’occasion pour certains de mettre un premier pied dans le monde du travail et de gagner un peu d’argent avant la rentrée.

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LA VILLE Saison estivale

LES RISQUES DE LA PLAGE

Vite dit

Se protéger, s’hydrater...Quelques conseils à respecter pour que l’été reste ensoleillé Chaque été, le scénario est le même. Dès les premiers rayons de soleil, les plages martégales sont prises d’assaut. Si s’allonger sur le sable et se baigner ne semblent pas présenter de dangers particuliers, certaines règles doivent être respectées. « Il faut lire les consignes de sécurité qui sont affichées aux postes de secours, conseille le capitaine Sylvain Besson. Les principaux risques peuvent être les piqûres de méduses et l’hydrocution. Il est important de respecter les différentes zones. Celle dédiée à la baignade, le chenal pour les pédalos et les embarcations. » Sur Martigues, quatre plages sont surveillées par quinze sauveteurs, tous titulaires du brevet national de sécurité et sauvetage aquatique. « Il y a également un chef de secteur qui tourne et apporte du matériel lorsque c’est nécessaire. » Sur la plage du Verdon, un dispositif supplémentaire existe : le fanion Bigsy. Il s’agit d’un drapeau violet et rose sur lequel figure une tortue. Il sert de point de ralliement pour les

Plan canicule séniors Dans le cadre du plan canicule les personnes âgées, fragiles et isolées ont la possibilité de demander leur inscription sur un registre communal. Cela permet en cas de déclenchement du plan d’alerte et d’urgence consécutif à une situation de risques exceptionnels, climatiques ou autres d’apporter conseil et assistance. Comité Local d’information et de Coordination Gérontologique au 04 42 41 18 47.

© Frédéric Munos

Sur Martigues, quinze sauveteurs assurent la sécurité de quatre plages.

enfants perdus et parents cherchant leurs enfants. Outre les amateurs de plages, les plaisanciers, nombreux en cette saison, sont également soumis à certaines règles. « Là encore, il est primordial de se renseigner sur les conditions avant de sortir. Sur un bateau, mieux vaut avoir tout le matériel de sécurité. C’est-à-dire les gilets, les fusées de détresse et les papiers. » Les pompiers possèdent trois embarca-

RDV au Camping Paradis

tions qui servent à la surveillance des plans d’eau et aux secours et travaillent en collaboration avec les bénévoles de la Société nationale des sauveteurs en mer (SNSM). Enfin, la dernière mise en garde du capitaine Besson concerne les plongeons. « ll y a beaucoup de côte rocheuse ici. Il y a de réels risques lorsque l’on plonge sans connaître l’endroit. Il faut être vigilant. » // GWLADYS SAUCEROTTE

Cet été, des visites des décors de la série Camping Paradis sont organisées par l’Office de tourisme. Les prochaines dates sont les vendredis 27 juillet, 3 et 17 août à 11 h. L’entrée est libre. Réservation obligatoire et renseignements au 04 42 42 31 10.

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VIVRE ENSEMBLE Théâtre des Salins

LEVER DE RIDEAU SUR LA PROGRAMMATION La scène nationale a dévoilé sa nouvelle saison, davantage axée sur le théâtre

© François Déléna

Le théâtre des Salins est la plus grosse scène nationale de la région en terme de fréquentation, après Gap, Cavaillon et Le Merlan à Marseille. Annette Breuil, directrice du théâtre depuis 11 ans, dresse, avec fierté, le bilan de la saison écoulée : « Presque 40000 spectateurs dont 4 000 enfants des écoles primaires et maternelles de Martigues. C’est un chiffre de fréquentation excellent ». Ce bilan exemplaire s’explique par

la qualité de la programmation, par de nouvelles cartes d’adhésion qui ont séduit et fidélisé les spectateurs et par une volonté de travailler avec les jeunes publics. Pour sa nouvelle saison, Annette Breuil a choisi de mettre le théâtre davantage en lumière, avec la venue de grands metteurs en scène : « On a la chance d’avoir une scène exceptionnelle. Les propositions théâtrales que j’ai pu faire étaient peut-être un

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peu petites pour ce grand plateau. Ce qui va venir sur le plan théâtral va donc être adapté avec beaucoup d’ambition dans la mise en scène et beaucoup de monde sur le plateau ». Parmi ces invités prestigieux : John Malkovich dans une mise en scène des « Liaisons Dangereuses ». Le théâtre accueillera également la mise en scène étonnante de Catherine Hiegel, avec « Le Bourgeois gentilhomme » interprété par François Morel. Dans la catégorie des grands interprètes, Jean-Louis Trintignant sera de nouveau sur la scène des Salins avec des poèmes de Prévert, Vian et Desnos. Et puis, le théâtre recevra comme d’habitude de la danse, de l’opéra, des concerts et des spectacles pour enfants programmés, cette année, pendant les vacances de la Toussaint. // CÉCILE PIÉTRI

Réservations : 04 42 49 02 00 [email protected]

Vite dit © F.M.

« Ne jamais abandonner » Le Lou Martegue surf club a organisé à Carro la manifestation « Surf Dargent » en l’honneur d’Éric Dargent, surfeur professionnel qui a perdu sa jambes gauche suite à une morsure de requin. Initiations au kayak, balades en voilier, mais aussi des stands de rollers et de skate étaient au programme de l’évenement. Un groupe de reggae assurait le spectacle et l’animation. Une journée dédiée aux sports de glisse avec pour seul mot d’ordre. « Ne jamais abandonner quelle que soit notre différence. »

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Tribunes

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Les textes de cette page réservée aux différents groupes du Conseil municipal sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs.

LA VILLE

Groupe communiste et partenaires Avec l’arrivée d’un nouveau président et, nous avons toutes les raisons de le penser, l’arrivée d’une majorité de gauche à l’Assemblée, nous pouvons enfin espérer faire entendre nos attentes et nos exigences pour la France et pour notre territoire. Nous souhaitons l’abrogation de la réforme territoriale et la réinstauration d’un lien financier avec les entreprises. La suppression de la Taxe professionnelle a mis en balance l’autonomie financière de Martigues et du Pays de Martigues. Le nouveau gouvernement ne pourra pas, comme le précédent, faire la sourde oreille face aux choix sociaux et solidaires qui sont les nôtres ici depuis des décennies. Il devra nous permettre de pouvoir continuer à défendre et à développer des services publics de proximité et de qualité. Nous attendons aussi de lui qu’il assure l’avenir de notre tissu industriel et de nos salariés avec des mesures fortes contre les délocalisations et les pressions des actionnaires. Nous lui demandons de prendre position pour le maintien des centres de santé mutualistes, vous êtes 17000 à fréquenter celui de Martigues. Nous serons exigeants pour nos enfants dans les écoles, pour notre environnement, pour la démocratie locale et participative… Exigeants sur le « changement » promis dans l’intérêt de Martigues et de ses habitants. Groupe communiste et partenaires – http://martiguesdialogue.blogspirit.com

Groupe des élus socialistes Le changement c’est maintenant. Face à un Gouvernement affichant un programme de travail à la hauteur des attentes des Français, l'UMP ne trouve plus à offrir à notre pays que le spectacle désolant des divisions. Le gouvernement est au travail pour la France, l'UMP en bataille pour elle-même ! La droite se trouve en état d'implosion et sans leader naturel. Quelle cohésion peut-elle offrir demain aux Français ? Les éléments à disposition permettent même de dire que le président sortant aura laissé la France dans une situation déplorable. Même la Commission européenne a désavoué l’ensemble de la stratégie financière et fiscale et la gestion des deniers publics par Nicolas Sarkozy. Cette même commission prévoit une croissance de 1,3 % en 2013 loin des prévisions annoncées par le gouvernement de 1,7 %. Ces résultats sont la preuve formelle de l’inconséquence de l’ancienne majorité qui a préféré maquiller des chiffres dans le cadre de l’élection présidentielle plutôt que d’apporter des prévisions sincères. François Hollande a engagé une trajectoire crédible de redressement des déficits dans la justice. C'est le sens du projet de loi de finances rectificatives qu'il a présenté au Parlement, c’est l’application même de l’idée que nous nous faisons de la justice sociale. Un bon été à vous ! Sophie Degioanni, Présidente du groupe socialiste

Groupe Énergie nouvelle Depuis le début de notre mandat, en 2008, nous demandons sans cesse la mise ne place de moyens supplémentaires pour améliorer la sécurité et la tranquillité des martégaux, et notamment la mise en place d’un vaste réseau de vidéosurveillance. Après s’être moqué de nous, Monsieur CHARROUX avait fini par se rallier à notre proposition. Ainsi, le Conseil municipal avait voté une étude sur la mise en place de la vidéosurveillance à Martigues. Plus de deux ans après, malheureusement rien n’est encore prévu. La majorité communiste y serait opposée pour des raisons idéologiques… Pendant ce temps là, des voitures continuent d’être volées ou vandalisées sur les parkings publics, des groupes de jeunes se regroupent sur certaines places (comme par exemple la place Maritima à l’Ile) troublant la tranquillité du voisinage, les vols se multiplient dans les magasins… Nous renouvelons en conséquence notre demande d’investissements supplémentaires sur la sécurité, et la mise en place de nouveaux moyens. La tranquillité des martégaux doit être une priorité, et non pas un simple discours de façade sacrifié sur l’autel de l’idéologie communiste. Martigues a les moyens financiers, il ne manque que la volonté politique. Mathias Pétricoul

Groupe des indépendants et partenaires pour Martigues On nous parle de réformes, de rigueur, de modernité, d’efficacité et de rendre la parole au peuple. Mais encore aujourd’hui nous vivons un monde politico financier qui génère une tripotée de pratiques qui fleurent bon l’ancien régime. Comment voulez vous qu’un pays, une région, un département, une ville fonctionnent démocratiquement quand ces élites privilégient systématiquement leur intérêt partisan. Oui Martigues mérite encore plus de belles politiques pour défendre le pouvoir d’achat des citoyens et pour l’embellissement de la ville. C’est pour cela que nous demandons à monsieur le maire des moyens financiers pour exercer honorablement notre mandat (Il faut savoir qu’actuellement seuls des élus de la majorité bénéficient d’indemnités). Pour être une véritable et efficace force de proposition nous sommes en droit aussi de demander de siéger à la communauté d’agglomérations et de participer au conseil d’administration des SEM de la ville. Nous demandons simplement à Monsieur le Maire de respecter le programme du front de gauche dont il en est un des leader. Gaby Granier et Vincent Cheillan

Groupe Martigues en marche

Le Fort de Bouc Il y a une vingtaine d’années, le Maire précédent, voulant réagir devant l’absence de monuments historiques décide de valoriser le Fort de Bouc. Pour ce faire, il a d’abord fallu le récupérer auprès des militaires puis le sécuriser: coût 100000 euros. Ensuite seulement la restauration proprement dite a pu commencer, pour une valeur entre 4 et 5 millions d’euros. Pour enfin envisager les visites par le public, il a fallu s’adapter : rappelons que ce fort est situé au milieu des usines, ce qui a nécessité de déformer la zone Céveso et de construire un appontement pour en permettre l’accès par la mer, ce qui a augmenté la facture d’environ 800 000 euros Pendant quelques années, quelques touristes, trop peu nombreux, ont pu visiter ce fort (fort onéreux) Et puis, comme cela était prévisible, la réglementation en matière de sécurité nous a rattrapés, interdisant les visites de groupes. Que reste-t-il de tout çà ? Un gaspillage de moyens ! Qu’en pensent les Martégaux qui empruntent des routes sans trottoirs (de Croix Sainte au Moulin de France, de La Couronne aux Rouges ou du Val des Pins). On ne peut pas leur faire croire que c’est faute de moyens, peut-être plutôt une mauvaise utilisation des fonds publics. Pour une Municipalité championne de la bonne gestion cela fait un peu désordre ! www.martiguesenmarche.eu

Élu de Ensemble pour Martigues, citoyenne, écologique et solidaire

Après les élections – les enjeux démocratiques demeurent Pour réinventer ensemble notre démocratie et construire un futur désirable pour tous, les citoyens sont de plus en plus persuadés que le changement de la société ne peut naître que d’un nouvel élan venu de chacun d’entre nous. L’association ANTICOR (lutte contre la corruption et le cumul des mandats), Transparency International (lutte contre les paradis fiscaux et la dérégulation financière), le CCFD avec son Pacte pour une Terre Solidaire, le PACTE CIVIQUE et ses 32 engagements, la LDH et son Pacte Citoyen, toutes se font l’écho de cette demande citoyenne forte. La qualité de notre vie démocratique suppose de multiples modalités comme la mise en œuvre de nouvelles pratiques démocratiques, le renforcement de la transparence, l'éducation citoyenne, le contrôle de l’action des élus, la volonté de produire du sens. C'est pourquoi nous proposons la création d'un Observatoire de la Qualité Démocratique qui associerait des représentants des élus et de la société civile à des chercheurs et des citoyens. Martigues a mis en place des conseils de quartier bien avant d’autres villes. Il est temps d’élargir leurs compétences, de mettre en place des budgets participatifs et de permettre à chacun d’être un véritable acteur et partenaire de sa ville au quotidien. Georges Fournier – Pour prendre connaissance de la plateforme et des actions du collectif : http://www.associationscitoyennes.net/

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L’ACTU DES CHANTIERS Enseignement

LA VILLE ENTREPREND DES TRAVAUX DANS SES ÉCOLES

© François Déléna

Restaurants scolaires, écoles élémentaires, centres aérés… Chaque année la Ville profite des vacances d’été pour réaliser des travaux d’entretien dans ses établissements accueillants des enfants. Une enveloppe de 400 000 euros est consacrée à ces travaux. Les écoles élémentaires CantoPerdrix et Louise Michel vont bénéficier de rampes d’accès pour les personnes à mobilité réduite,

ainsi que de trois places de stationnement pour handicapés à Louise Michel. Les cours du groupe scolaire de Lavéra vont être refaites avec réfection des enrobés et plantations d’arbres. Cette réorganisation comporte aussi la création de jardins pédagogiques et d’aires de jeux. Après l’école primaire Daugey, c’est la maternelle qui va voir l’ensemble de son système électrique changer :

Patrimoine

LA CHAPELLE RETROUVE SON CLOCHER PERDU

© François Déléna

La chapelle a perdu son clocher en 1947.

Construite au XVIIe siècle, la chapelle Notre Dame de Miséricorde culmine à 170 mètres au-dessus du niveau de la mer. Placée sous la protection de la Bonne Mère, on lui vola sa cloche en 1900, et en 1944, pendant l’Occupation, elle fut pillée. C’est à cette période que son clocher s’écroula. Près de soixante-dix ans après, la chapelle retrouve son clocheton. Des travaux de rénovation ont été

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entrepris en mars dernier et quatre mois de chantier ont été nécessaires pour reconstituer cette partie de l’édifice. Un travail de maçonnerie et de replacement de pierres sur l’arche a été effectué. Une nouvelle cloche a été fondue et porte une inscription latine qui, traduite en français, dit ceci : « Salut reine de miséricorde prie Dieu pour les Martégaux ». À cela a été ajouté le nom du maire et celui du curé responsable de la paroisse, le père Delabre : « C’est une chapelle de pèlerinage, comme on en faisait beaucoup au XVIIe siècle en France et elles sont toujours dédiées à la Vierge Marie. La cloche annonce une messe, un mariage. C’est une invitation à partager un moment heureux ou triste. C’est aussi un son dans la ville, un son recueillant et très beau. » La cloche est actionnée par deux systèmes de tintement, automatique et manuel. Elle sonne les heures, l’angélus, la messe (à 19 heures, le dimanche en période d’été). Elle a été bénie le 24 juin dernier et elle porte le doux prénom de Césarie. // SOAZIC ANDRÉ

éclairage, réfection des plafonds avec isolation thermique et phonique. Le vieux préau de la maternelle Antoine Tourrel va être entièrement refait. Un moyen de faire de l’ombre dans la cour de l’école de Saint-Julien a été trouvé : un système de voiles tendues va être installé. A Carro, le nouveau bâtiment comprenant trois classes de maternelle et un restaurant scolaire vient d’être livré (l’ancienne cantine servira désormais de salle d’activités). Vont pouvoir commencer les travaux de destruction de l’ancienne maternelle, du préau et des logements de fonction. La deuxième partie du projet de rénovation de ce groupe scolaire comprend une extension de l’école primaire prévue pour 2014. On attaque la dernière phase de travaux de la cuisine centrale, qui sera prête à répondre à la nouvelle législation sur les gaz à effets de serre. Cette cuisine disposera de nouveaux congélateurs, ateliers réfrigérés, chambres froides… La tuyauterie, le système de compression à gaz et les évaporateurs vont être rénovés. La cuisine centrale, qui prépare 5 400 repas par jour, fêtera ses vingt d’existence en septembre prochain. // SOAZIC ANDRÉ

vite vu

© F.D.

Le vieux musée Situé dans la rue Colonel Denfert, l’ancien musée (que l’on nommait aussi l’hôtel Maurel) vient de subir des travaux de restructuration et de renforcement, dans l’objectif d’accueillir de nouveaux équipements publics. Six mois de travaux et plus de 230 000 euros ont été nécessaires pour remettre en état ce bâtiment qui, rappelons-le, date du XVIIe siècle.

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VIVRE ENSEMBLE / REPORTAGE

ASVP Rassurer, écouter et dissuader Ils sont six agents de surveillance de la voie publique (ASVP) à parcourir chaque jour les rues des trois quartiers du centre. Une police de proximité qui rassure les habitants comme les commerçants GWLADYS SAUCEROTTE // FRANÇOIS DÉLÉNA

«» SUR LE VIF

« On essaie de se mettre à la place des gens. Beaucoup déchargent leurs émotions sur nous. Il faut alors être un peu psychologue, essayer de discuter. Fabrice, ASVP.

L

eur uniforme est proche de celui des policiers municipaux. À la différence près qu’à leur ceinture, ni arme ni menotte ne sont accrochées. La force des ASVP est ailleurs. Dans la discussion avant tout, mais aussi dans un bon carnet de procès-verbaux que les agents dressent lorsqu’un véhicule est mal stationné ou vierge de tout ticket d’horodateur. « La verbalisation est un aspect important du travail des ASVP, confie Thierry Dahman, directeur de la sécurité publique. Mais ce n’est pas le seul. Leur rôle est surtout d’être présent, de patrouiller dans les centre-villes et d’assurer la sécurité à la sortie des écoles. » Sur le terrain, la mission des agents prend tout son sens. Du côté de Jonquières, par exemple, tous les commerçants les connaissent. Et leur présence est plutôt bien perçue. « Ils sont efficaces, constate Véronique Binet, de la boutique Regard de femmes. Le soir, lors de la fermeture des boutiques, c’est toujours un peu tendu. Leur présence est rassurante. » Dans la rue, habitants et touristes n’hésitent pas à les interpeller. « On fait un peu Office de tourisme aussi »,

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plaisante Fabien Artes, ASVP depuis deux ans. Avec son coéquipier, Mickaël Ponce, ils assurent la tournée de jour. Elle commence par une séance de « papillonnage » sur les pare-brise des véhicules stationnés dans L’Île. « Il faut informer les habitants qu’ils ne doivent plus se garer ici les dimanches et jeudis. » Une information qui ne doit pas être prise à la légère puisqu’elle sera suivie de sanction en cas de non-respect. « Ce n’est pas simple de verbaliser, confient les deux agents. On essaie d’être indulgent et souple, même s’il faut savoir rester ferme. Il y a beaucoup de personnes de mauvaise foi, parfois cela va jusqu’aux insultes. Cela demande alors une grande maîtrise de soi. On a une tenue, on ne peut pas se permettre certaines paroles. »

On connaît toutes les combines La drague, les larmes ou les petits messages sur le tableau de bord n’ont pas plus d’influence sur la décision de verbaliser. « Avant de dresser la contravention, on vérifie

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Dans la rue, les ASVP se font souvent arrêter par des habitants ou des touristes qui cherchent leur chemin.

que les horodateurs fonctionnent. On connaît toutes les combines. Lorsqu’on commence à remplir la fiche, on ne peut plus faire marche arrière.» Chacune de ces tournées est rythmée, quatre fois par jour, par l’entrée et la sortie des classes. Les ASVP se rendent alors sur l’avenue Marcel Cachin, près du groupe Aupècle, pour assurer la sécurité des piétons. « C’est un endroit dangereux car il y a un décalage entre les feux, affirme Fabrice, ASVP. Les voitures roulent très vite. Faire traverser crée des liens. On voit les enfants grandir,

il y a un petit échange avec les gens qui est très sympa.» Après l’école, pour l’équipe d’après-midi, c’est direction le quai Général Leclerc où des embouteillages se forment souvent aux heures de pointe. « Les ASVP viennent en soutien de la Police Municipale, mais ils ne la remplacent pas, précise Thierry Dahman. Un policier est armé et il a plus de pouvoir et de compétences. Il peut procéder à des contrôles d’alcoolémie et de vitesse par exemple. » Si la profession de policier semble être une suite logique à celle d’ASVP, un concours doit être passé. Sur les six agents martégaux, deux viennent de le réussir. D’autres préfèrent d’abord s’habituer à l’uniforme. « Ce n’est pas facile lorsqu’on le passe pour la première fois, se souvient Mickaël Ponce, ASVP. Il faut accepter le regard des autres. Accepter d’être jugé, et accepter ce que l’on représente. Le plus difficile c’est avec les jeunes. Puis on s’habitue, comme les gens s’habituent à nous. » À force de rondes, les ASVP connaissent les endroits sensibles et y apportent une vigilance particulière, même si leur unique solution en cas de problème est d’alerter la police. En effet, ces agents sont avant tout là pour faire acte de présence, aucune formation au combat, à la défense, ni aux gestes de premiers secours ne leur est dispensée. Peut-être un manque à combler.

LES APP Ils s’appellent désormais agents de prevention et de proximité, anciennement brigade parcs et jardins, ils effectuent des tournées à pied ou en vélo dans les rues des centre-villes. À la différence des ASVP, les APP ne verbalisent pas en cas de stationnement gênant.

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VIVRE ENSEMBLE / REPORTAGE

PATRIMOINE VÉGÉTAL Auprès de mon arbre Le mistral, la sécheresse… Notre Provence n’est pas ce que l’on peut appeler une terre à arbres. Et Martigues, ancien village de pêcheurs, a peu de vieux jardins ornés d’essences rares. Mais il existe une centaine d’arbres recensée aux quatre coins de la ville qui retiennent l’attention SOAZIC ANDRÉ // FRÉDÉRIC MUNOS

«

SUR LE VIF « Un arbre peut être remarquable, par son âge, sa rareté, son esthétique ou la forme qu’il a pris avec le temps grâce aux éléments naturels comme le vent ou autre. Cela peut être aussi son histoire, celle de son environnement, ou de son propriétaire. » Didier Vidal, responsable des espaces verts.

»

N

ous avons des pins, des platanes, des chênes, des oliviers, des palmiers… Certains ont poussé grâce à la main de l’homme, d’autres ont su faire leur place dans un environnement parfois difficile : « Ici, nous avons beaucoup de pins d’Alep, explique Didier Vidal, directeur des espaces verts. Ce sont des arbres colonisateurs, une espèce pionnière qui arrive à s’implanter sur des terres arides. L’intérêt, c’est que le pin casse le sol avec ses racines, il crée aussi de l’humus avec ses aiguilles, et surtout il fait de l’ombre, ce qui permet la pousse d’autres variétés comme le chêne. Notre arbre emblématique est d’ailleurs un chêne vert qui se trouve à Lavéra. » En voilà un qui a vu le paysage martégal se transformer au fil des siècles. Il serait unique en son genre, le plus vieux et le plus gros du département ! Ce chêne vert situé sur le site d’Inéos coule des jours paisibles depuis plus de 400 ans. Avec sa taille et son envergure impressionnantes, l’arbre a été primé dans les années vingt par une société forestière lors d’un concours « d’ancêtres ».

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« C’est un très bel arbre. Dans des actes notariés, nous avons vu qu’il faisait partie d’une oliveraie appartenant au propriétaire du château de Ponteau, détaille Bernard Dechanville, employé de la société. Il a vu la raffinerie se construire depuis les années trente. Ce qui est amusant, c’est que le plus beau chêne du département se trouve sur l’un des plus grands sites pétrochimiques d’Europe. C’est une réalité, les beaux arbres se trouvent maintenant dans des milieux habités. En milieu naturel, il y a des feux, des prédateurs… Ici, nous l’entretenons en espérant qu’il dure encore quelques années. »

Des arbres pour nos enfants On peut aussi citer les platanes, plantés en 1907, qui ornent le Cours du 4 Septembre, les deux immenses pins du monument aux morts qui ont plus de cent ans eux aussi, et puis à proximité, un spécimen de palmier très rare appelé Phœnix canariensis x reclinata, il y a aussi les pins parasol de l’avenue du Gour… Tous ces

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Ce chêne vert, situé sur le site pétrochimique de Lavéra, a atteint l’âge vénérable de 400 ans. Un fleuron du patrimoine martégal.

arbres ont été inventoriés comme n’importe quel élément architectural de notre patrimoine. Ils sont cent-dix a avoir été identifiés et localisés dans le PLU (le plan local d’urbanisme qui sert de base de travail à tout projet d’aménagement, qu’il soit public ou privé). Ces arbres remarquables représentent des éléments de paysage de grand intérêt pour l’espace public, certes,

mais aussi pour les habitants qui sont en contact direct avec eux. On appelle ça de l’urbanisme vert : « Grâce à cette identification, on émet des prescriptions qui permettront la préservation de ces arbres, explique Didier Pagès, directeur de l’urbanisme. Cela peut être une interdiction de construire pure et simple, des mesures compensatoires si l’on coupe un arbre avec obligation de replanter la même essence, une obligation d’intégrer un arbre dans un projet… L’idée est de protéger tout en permettant l’aménagement. » Le service des espaces verts, quant à lui, enrichit ce patrimoine naturel en plantant, chaque année, une centaine d’arbres (en 2001, 1 000 arbres ont été plantés) dans les parcs, les écoles et dans la ville. Il lui faut tenir compte du vent, de la sécheresse qui sévit fréquemment dans notre région, de la nature du sol qui peut être calcaire, humide, voire même salé et asphyxiante en centre-ville. Féviers, érables champêtres, micocouliers, mûriers platanes… sont autant d’arbres plantés pour les générations futures.

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VIVRE ENSEMBLE

MARTIGUES AU CŒUR DU SPORT LES CIS EN FOLIE Les Centres d’initiation sportive ont fêté dignement leur fin de saison. Plus de quatre mille personnes se sont jointes aux festivités Imaginez 1 800 gamins surexcités, dans un parc envahi d’animations, un verre de menthe à l’eau bien frais par-ici, un pain au chocolat par-là, des parents exténués… Ajoutez à cela une musique à tout berzingue, le tout sous un soleil de plomb et vous aurez un petit aperçu de ce qu’a été la fête des CIS (Centres d’initiation sportive) le 20 juin dernier. La journée avait commencé avec quelques averses et des grondements de tonnerre mais très vite, le soleil s’est affirmé et la chaleur a suivi le pas. Comme chaque année à la même époque, cette fête clôture la saison des Centres d’initiation sportive créés il y a maintenant quarante-neuf ans: « Cela a commencé avec des professeurs d’éducation physique qui ont pensé que c’était bien d’initier des enfants aux sports collectifs, raconte Éliane Isidore, adjointe aux sports. Puis, les activités se sont enrichies et diversifiées, et les sections boutchous, pitchouns, nistouns ont été créées. Aujourd’hui, c’est la fête du sport, des enfants, et des familles. C’est devenu un rendez-vous incontournable. » Vingt-cinq activités ont été mises en place : trampoline, mur d’escalade,

© Frédéric Munos

mini-quad, jeux d’adresse… Et le très prisé super-glisse, un énorme et long matelas arrosé sur lequel les enfants se jetaient avec délice ! Bref, un important dispositif humain et matériel, impliquant de nombreux services municipaux, a été déployé sous l’œil de Salim Boumezzou, responsable du service animation : « Nous essayons de présenter ce qu’il y

a dans le programme des CIS et de proposer des initiations aux enfants. Tout cela est complété par des activités plus ludiques et des démonstrations sportives : du foot free style, du VTT trial, de l’acrosport, du hip-hop… Toutes les animations sont encadrées par quatrevingts éducateurs sportifs. » À 16 h 30, heure du goûter, fin des activités ! Parents et organisateurs peuvent

souffler, et de l’avis de tous, ce fut une bonne journée : « C’était très bien organisé, estime Sandrine, une maman. Il a fait très chaud et il y avait peu d’ombre mais l’ambiance était sympa, à l’image des CIS. » L’année prochaine, les CIS fêteront leurs cinquante ans. Une question se pose : à un tel niveau de réussite, comment faire mieux? // SOAZIC ANDRÉ

PRATIQUE Les Centres d’initiation sportive accueillent les enfants dans les gymnases de la Ville, à partir de deux ans et demi et jusqu’à 15 ans. Près de quarante activités sportives sont proposées. La reprise de ces activités est prévue le mardi 25 septembre. Le service des sports propose une deuxième session d’inscription le 6 septembre à l’Hôtel de Ville. Une deuxième inscription est éventuellement possible, dans la limite des places disponibles, à partir du 17 octobre. Tél : 04 42 44 32 10 – www.ville-martigues.fr © Frédéric Munos

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SPORT ENTRE SPORT ET ART

EN BREF

Le CMD n’a pas attendu « Danse avec les stars » pour promouvoir la danse sportive Depuis 1984, le CMD, le Club martégal de danse, forme des couples à ce qui est devenu un sport de haut niveau : la danse sportive. Jean-Marc Cimmelli, chorégraphe, champion de France 1997 et juge international, a repris le club en 1995 : « C’est la France qui a développé ce sport, et pourtant il reste mal connu. Nous avons toujours eu un problème avec les médias qui estiment que c’est un sport réservé aux personnes âgées. Mais cette image ringarde a disparu et l’on se rend compte que c’est un sport à part entière. » Le CMD, sous l’égide du Ministère des sports et de la fédération de danse, propose différents niveaux, des juvéniles aux seniors, tous peuvent concourir aux championnats, qu’ils soient régionaux ou internationaux, dans différentes catégories : les danses dites latines (avec le jive, le paso doble, le chacha-cha, la rumba et la samba), les danses standard (valses anglaise et viennoise, tango, quickstep et le slow fox) et pour finir le combiné

© DR

L’étoile monte encore La tenniswoman martégale Margot Yérolymos fera sa rentrée prochaine à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP). Elle rejoint ainsi les meilleurs jeunes athlètes français. Avant, elle disputera fin août le championnat de France, à Rolland Garros.

© DR

Stéphanie Rey et Jean-Marc Tacchino dansent en couple depuis neuf ans.

qui reprend ces 10 danses. Vingtet unième au classement français, le couple Stéphanie Rey et JeanMarc Tacchino danse depuis neuf ans au sein du club : « La danse sportive demande beaucoup d’entraînement et de rigueur, explique la jeune femme. Elle demande aussi une technique très poussée. Ça n’a rien à voir avec la danse de loisir. C’est pour cela que cette année, nous allons nous

cantonner à la danse latine. » Le club vient de terminer sa saison, il reprendra son activité et les compétitions en septembre prochain. Les petits danseurs en herbe sont les bienvenus, pour la relève ! © F.M.

// SOAZIC ANDRÉ

Comme sur des roulettes

76 avenue du docteur Fleming Tél. : 04 42 42 16 38 www.topdanse.net

Le Roller Sports Martigues a organisé le championnat régional de patinage artistique. Au gymnase Chave, 40 participants ont tenté de décrocher le titre. Les trois Martégales en course se sont classées 5e, 6e et 7e au niveau départemental.

LES MINOTS HAND’FOLIE ENVAHISSENT TURCAN

© Frédéric Munos

Quelle ambiance au stade Francis Turcan! Le 13 juin dernier, les minots hand’folie ont investi le terrain pour disputer des rencontres amicales. Une journée qui a aussi permis à ces handballeurs en herbe de goûter

au jeu sur gazon « Sur la pelouse, c’est plus dur de dribbler » affirme Loïc. D’autres, comme Julien, n’ont pas tenu compte de cet inconvénient : « Je m’entraîne énormément et je veux remporter tous mes matchs »

s’exclame-t-il. Les valeurs éducatives n’ont quant à elles pas été en reste : « Le sport apprend à vivre ensemble et à notre époque, c’est une chose importante. » déclare André Amiel, ancien président de la Fédération française de handball. Dans la même optique, les minots ont pu s’essayer à l’arbitrage sous la surveillance des jeunes de l’UNSS. Chaque année, un thème culturel est mis à l’honneur, et pour 2012, quoi de plus normal que les J.O. de Londres. Les enfants ont même défilé par « délégations » comme des pros ! Qui sait, parmi ces jeunes se trouve peut-être l’un des futurs « Experts » du handball français. // ESTELLE BARLOT

© F.M.

Le natathlon des poussins La piscine municipale a accueilli la finale du petit natathlon. Une compétition qui réunissait les 30 meilleurs poussins. Ils devaient s’affronter sur six épreuves. Le jeune Martégal Ewan Frizzas a décroché une belle deuxième place. Le Martigues sport natation tient peut-être là son futur champion !

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QUARTIERS AU QUOTIDIEN

QUOTIDIEN L’Île Terre de festivités page 25 Canto-Perdrix Des véhicules qui dépassent les bornes // Un potager dans la fleur de l’âge page 26 Jonquières Une brocante qui plaît page 27 Saint-Pierre/Saint-Julien L’adieu au dernier pylône // À Saint-Julien, on jardine aussi page 28 Inter-quartiers « Un trou mystérieux » page 29 Croix-Sainte « Le meilleur club de la région ! » // C’est parti pour l’aventure ! page 30 Inter-quartiers Méchoui des vacances, au Coteau page 31 Portfolio inter-quartiers Fêtes de quartier Le plaisir de faire ensemble page 32

Vive les deux roues!

Ça ronronne, ça accélère et roule aussi un peu des mécaniques, mais le plaisir des yeux est aussi là pour le rassemblement de scooters des Tamaris

© François Déléna

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L’ÎLE

Maryse Virmes Présidente du Conseil de quartier de L’Île

TERRE DE FESTIVITÉS L’Île accueille, chaque été, le plus grand nombre de festivités du centre ville. Milonga, bal populaire, rassemblement de bateaux… Depuis le 16 juin, on peut entendre la voix suave de Carlos Gardel résonner dans le vieux quartier. La milonga a débuté sa quatrième édition et accueille tous les samedis soir (de 20 h à 1 h et ce, jusqu’au 1 er septembre) les danseurs de tango sur la place de la Libération : « C’est l’endroit parfait pour une milonga, avec ce cadre, et puis la piste de danse qui a été refaite et agrandie. On espère qu’il y aura moins de vent que l’année dernière. Mais qu’importe le temps, les gens viendront. Nous avons nos fidèles. » À noter que la milonga sera interrompue pendant le festival folklorique du 23 au 31 juillet, mais aussi pour le 14 juillet où sera proposé un bal populaire avec la formation musicale Yen family. Le 25 août, une soirée exceptionnelle sera organisée avec le très réputé orchestre de tango argentin : Loca Bohemia. Les 17, 18 et 19 août, l’association Les barques du Miroir organise son deuxième rassemblement de bateaux de tradition entre l’Hôtel de Ville et la pointe Sant Crist. Une multitude d’animations viendra enrichir ces trois jours : bagad breton, expositions, stands, démonstrations… Le tout animé par les Forbans sans quartier et les rameurs

© Frédéric Munos

La milonga, à Martigues, entame sa quatrième édition. Elle accueille le samedi soir les danseurs de tango, sur L’Île.

vénitiens. Les 8 et 9 septembre, Les flâneries font leur grand retour. Près 200 costumés vénitiens sillonneront le quartier et un grand spectacle sera présenté le samedi à partir de 21 h sur la place de la Libération. Pour ce qui est du quotidien, le marché a repris son emplacement initial sur le quai Aristide Briand. Une vingtaine de commerçants proposent alimentation et vêtements chaque jeudi et dimanche matin à

partir de 7 h. Bien sûr, le stationnement reste problématique dans ce quartier et les animations compliquent la situation. Rien que pour la période du festival, ce sont près de 100 000 personnes qui se rendent dans L’Île. Des vignettes automobiles ont été distribuées aux riverains. Apposées sur le parebrise, elles permettent d’accéder au quartier lorsque celui-ci est fermé à la circulation : « Il y a différentes

manières de s’y rendre, précise Maryse Virmes, la présidente du Conseil de quartier. Le mieux est de laisser son véhicule en dehors du quartier, venir à pied ou prendre la navette fluviale dont les horaires vont êtreélargis pour l’été. Il y a aussi les bus de la Vénitienne… Il faut penser que L’Île reste un lieu d’habitation où vivent des gens qui travaillent. » // SOAZIC ANDRÉ

ALLER SUR L’ÎLE IL EXISTE sur Martigues deux bus gratuits qui sillonnent les trois quartiers du centre ancien, dont le quartier de L’Île. La ligne 20 fonctionne de 8 h 29 à 18 h 47, tous les jours sauf le dimanche. Les informations concernant le réseau et les horaires sont disponibles sur le site de la CAPM : www.paysdemartigues.fr © Frédéric Munos

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Nathalie Lefebvre

CANTO-PERDRIX

Présidente du Conseil de quartier de Canto-Perdrix

DES VÉHICULES QUI DÉPASSENT LES BORNES Les parents d’élèves se mobilisent pour leurs enfants à la sortie de l’école

© Frédéric Munos

« Ras le bol des voitures qui passent devant l’école. Il faut agir pour que nos enfants puissent sortir en toute sécurité. » C’est le message qu’entend faire passer une centaine de parents d’élèves du groupe scolaire de CantoPerdrix, signataire d’une pétition lancée en conseil d’école par une poignée de mamans. L’objet de leur colère : les véhicules qui, au mépris des bornes de sécurité, se garent aux abords de l’établissement, sur les trottoirs et en dehors des places de stationnement, et qui circulent sur la voie d’accès réservée aux véhicules de secours et aux engins de service.

« Nous voulons protéger nos petits, explique Aurore, une des mamans à l’initiative de la pétition. Les voitures les frôlent, et un jour, il y en a un qui va se faire renverser. » Une situation qui ne date pas d’hier. Cette entrée du quartier, au niveau de la place centrale Robert Desnos, a d’abord été protégée par des barrières régulièrement vandalisées. Aujourd’hui, les bornes mécaniques qui les remplacent subissent le même sort, occasionnant parfois des accidents pour les voitures qui tentent de forcer le passage. Et malgré un arrêté municipal de circulation,

pris par la Ville en novembre dernier, certains habitants continuent d’emprunter cette voie interne du quartier pour s’approcher de leur immeuble, décharger leurs courses ou stationner. « Nous avons opté pour une solution temporaire, a précisé Nathalie Lefebvre, présidente du conseil de quartier lors d’une rencontre avec quelques parents d’élèves. Détacher des Agents de surveillance de la voie publique aux horaires de sortie des classes. » Cent trente-cinq euros d’amende… Dissuasif, mais visiblement pas suffisamment. « Des piquets vont être mis en place avant la rentrée prochaine pour éviter que les voitures ne se garent et pour sécuriser l’accès piétonnier à l’école », a ajouté l’élue. En parallèle, et comme en 2009, des actions de sensibilisation seront régulièrement menées avec les parents autour de l’établissement. « Nous réfléchissons aussi à l’idée d’un sas de sécurité protégé par des barrières », a ajouté Nathalie Lefebvre. Espérons qu’avant d’en arriver là, le civisme de chacun aura repris ses droits.

et aussi... On se fait une toile ? Ces grandes vacances seront résolument cinéphiles à Canto-Perdrix. Notez les dates des rendez-vous d’Un été au ciné : le samedi 7 juillet, sur la place Robert Desnos et dès la tombée de la nuit vers 21 h, c’est le film d’animation Rio qui sera projeté. Le 13 juillet, ça se passera au parc des sports Julien Olive, à proximité des terrains de football, avec Le discours d’un roi. Le 20 juillet, direction les Quatre Vents, sur le terrain de sport, pour Prince of Persia.

Soirées folkloriques Le festival de Martigues s’invite à Canto-Perdrix par deux fois. Le 27 juillet, à partir de 19 h, c’est la Galice qui mettra l’ambiance dans le quartier. Le 28 juillet, l’Escaillon accueillera les Philippines.

Les vacances de Pistoun La Maison de quartier fermera ses portes du 13 au 26 août cet été. Les inscriptions pour les activités reprendront à la rentrée, le 6 septembre exactement.

// CAROLINE LIPS

UN POTAGER DANS LA FLEUR DE L’ÂGE Planter des fleurs dont le parfum fait office d’insecticide, cueillir les haricots verts arrivés à maturité, bêcher, arroser, s’occuper du compost… Il y a toujours de quoi faire pour les 16 jardiniers du potager partagé. Après une campagne de semis débutée en avril, les bénévoles de la Maison Jeanne Pistoun ont eu la fierté de présenter le fruit de leur travail, lors d’une journée portes ouvertes organisée pendant la fête de quartier. Visite guidée, avec Jacques Martin (celui de Canto-Perdrix): « Là, ce sont les poivrons, là les oignons, là les melons

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et les pastèques. On y tient beaucoup car l’année dernière, ces fruits n’ont pas marché. Ils demandent beaucoup d’eau », précise-t-il avec expertise. Courgettes, aubergines, cornichons,tomates et même de la rhubarbe…, c’est un véritable primeur à ciel ouvert que chouchoutent les jardiniers. « La répartition des tâches est complexe », ajoute Jacques. « Chacun vient comme il peut », renchérit Yasmina. Avis aux amateurs, le potager pourrait avoir besoin de main d’œuvre, s’il venait à s’étendre d’ici l’année prochaine. // CAROLINE LIPS

© Frédéric Munos

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Françoise Pernin

JONQUIÈRES

Présidente du Conseil de quartier de Jonquières centre

UNE BROCANTE QUI PLAÎT Plusieurs milliers de personnes sont venus chiner entre les étals

© François Déléna

La brocante de Martigues est un événement que beaucoup attendent.

Chiner, fouiller, soulever, soupeser et marchander, tel est le petit jeu auquel se sont livrés les Martégaux et les touristes lors de la brocante annuelle. Sur le Cours du 4 septembre jusqu’à la place des Martyrs, ce sont 70 exposants qui ont proposé au public divers objets d’époque. Ainsi au fil des étals, on pouvait trouver des meubles d’époques, des broderies et

autres bonnets de nuit, mais aussi bibelots et bijoux en tout genre. « Ce ne sont que des exposants professionnels, précise Eric Bonillo, l’organisateur. J’y tiens particulièrement. Tout comme je tiens à ce que cette manifestation garde son côté événementiel. C’est ce qui attire du monde. » En effet, on se bousculait dans le rues de Jonquières ce jour-là. Difficile de se frayer un

passage jusqu’au marché du parking Général Leclerc, mais le jeu en vaut la chandelle. Le soleil est haut dans le ciel, les gens de bonne humeur et les premières cigales ont fait leur apparition. Même la crise n’aura pas raison de cette journée. « Il y a beaucoup de retombées pour les bars et restaurants à l’entour, poursuit l’organisateur. Globalement, les exposants sont contents des résultats même si les temps sont durs. Mais on ne se plaint pas. C’est une belle journée. » L’année prochaine, une quatorzième édition devrait avoir lieu au même endroit, sauf si les travaux du Cours ne sont pas terminés. « Dans ce cas, on ira sur le parking du stade Francis Turcan et celui de l’école de Ferrières. » Rendez-vous en 2013. // GWLADYS SAUCEROTTE

et aussi...

© F.M.

L’art du Haïku à l’école Les élèves de l’école Aupècle ont présenté à leur parents et leur famille des poèmes écrits par leurs soins sur le thème des saisons. De la prose rédigée selon la tradition japonaise des Haïku, c’est-à-dire des petits poèmes extrêmement courts, visant à dire l’évanescence des choses. Cette représentation est le résultat d’un travail mené par l’association l’Amphore. Chaque enfant a reçu ensuite un livret, dans lequel figure chaque œuvre. Un joli moment de poésie.

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Henri Cambessédès

SAINT-PIERRE/SAINT-JULIEN

Président du Conseil de quartier de Saint-Pierre

L’ADIEU AU DERNIER PYLÔNE RTE dépose la ligne 225000 volts, devenue obsolète et modernise son réseau

© DR

Le dernier pylône électrique de la plaine de Saint-Pierre vient d’être enlevé.

La manœuvre est impressionnante. Un géant métallique de 14 tonnes et 47 mètres vacille et s’écroule dans un bruit assourdissant. Il s’agit du dernier pylône électrique de la ligne 225 000 volts qui passe par la plaine de Saint-Pierre. À l’origine de cette dépose : le RTE (réseau des transports d’électricité) qui restructure son réseau. « Le projet est de créer une ligne entre Fos (Feuillane) et Aix-en-Provence (Realtor), explique

Didier Lainé, responsable du développement RTE Sud-Est. Nous construisons une ligne 400 000 volts qui permet d’évacuer l’électricité produite sur la zone de Fos et de la diriger vers le cœur de la région PACA. » Pour créer cette ligne très haute tension, RTE s’est servi du réseau existant. « Cette nouvelle ligne mesure 55 kilomètres, 52 existaient déjà. Il a fallu construire trois kilomètres de nouveau réseau. »

Que devient alors l’ancienne ligne ? RTE a décidé de déposer l’ensemble des pylônes existants. Au total, ce sont 43 mastodontes de métal qui ont été enlevés, rayés du paysage ou sont sur le point de l’être. « C’est une opération très intéressante d’un point de vue environnemental, souligne le responsable. Lorsqu’il est possible de le faire, on ne s’en prive surtout pas. Puisque ces pylônes sont devenus inutiles, il n’est pas nécessaire de les conserver. On rend le terrain à son état initial. D’autant que la plaine de Saint-Pierre est un endroit un peu particulier. C’est un espace agricole relativement rare. » Quant aux pylônes devenus obsolètes, leur destin est tout tracé. Ils finiront leur course chez un ferrailleur qui les découpera et les recyclera. Après 40 ans au service de l’électricité, une nouvelle vie les attend peut-être dans vos foyers ! Un sort similaire sera bientôt réservé aux pylônes de Lavéra.

et aussi...

© DR.

Changer de look Changer de style, apprendre à se coiffer et se maquiller, bref un vrai stage de relooking. Un rêve pour certains, que cinq adhérentes des Maisons de Saint-Pierre et Saint-Julien ont pu réaliser. Nathalie et Maria ont organisé, tout au long de la matinée, divers ateliers tournant autour du maquillage, en apprenant plus spécialement quelle teinte correspond à la pigmentation de la peau, de la coiffure et de la tenue vestimentaire. Chaleur et convivialité étaient, bien entendu, de la partie. Quant aux adhérentes, elles sont reparties en promettant de prendre désormais davantage soin d’elles.

// GWLADYS SAUCEROTTE

À SAINT-JULIEN, ON JARDINE AUSSI Le jardin potager, né l’année dernière, a bien grandi, et ça ne devrait pas s’arrêter là ! Il n’est pas si loin que ça le temps des premières plantations. C’était l’année dernière, à la même période. Un petit lopin de terre, généreusement mis à la disposition des habitants par José de Demandolx, où quelques tomates, carottes et pomme de terre avaient été plantées puis amoureusement arrosées. Cette année, le potager est toujours là et a même pris du galon. Oignons, salades, piments, melons, framboises et groseilles sont venus grossir les rangs. Et l’entrain des habitants pour leur jardin est sans faille. « Je viens presque tous les jours, annonce Jean-Paul, un habitant. Pourtant j’ai un jardin, mais là ce n’est

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pas pareil. On n’est pas seul. » Et surtout on y apprend des choses. C’est Loïc un jardinier professionnel qui prodigue les précieux conseils. Leïla, une autre habitante est, elle aussi, tombée amoureuse de ce potager. « J’arrive à me mettre pieds nus dans la terre. Je ne pensais pas pouvoir le faire. C’est un bonheur. Être ici, c’est un moment pour moi, pendant deux heures j’oublie tout. » « J’appelle ça du yoga potager », plaisante Anaïk, une jardinière. Parce qu’en effet, entre l’arrachage des mauvaises herbes, l’arrosage et le binage, cultiver ses fruits et légumes, c’est du sport. Avec en plus la perspective de régaler ses papilles.

© François Déléna

« Les courgettes sont délicieuses », affirme Jean-Paul. À raison de six kilos tous les deux jours, les douze

jardiniers seront servis. Le challenge de cette année : récolter 15 kg de courge. // GWLADYS SAUCEROTTE

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INTER-QUARTIERS « UN TROU MYSTÉRIEUX » À BARBOUSSADE Les élèves de CE1 de l’école Louise Michel ont réalisé un film d’animation

© Frédéric Munos

Les petits réalisateurs ont tout fait, de l’écriture du scénario jusqu’au montage.

Des élèves de CE1 se sont glissés durant quelques mois dans la peau de réalisateurs. Sous l’impulsion de leur institutrice, Vanessa Joly, les élèves ont créé, de A à Z, un film d’animation projeté au cinéma le Renoir, le 19 juin dernier. Écriture du scénario et du story board, réalisation des décors et montage vidéo, ils sont passés par

tous les champs de la construction d’une histoire. « L’intérêt de ce film c’est que cela a permis à certains de se révéler, constate l’institutrice. J’ai été très surprise par certains, plutôt timides en classe qui ont trouvé là un vrai moyen d’expression. C’est aussi très pédagogique. À travers ce projet, on travaille le français, les maths, l’informatique. Tous se sont vraiment

impliqués dans ce film et l’ont mené avec entrain et plaisir. Ils ont aussi fait preuve de beaucoup d’imagination. » Et l’histoire parle d’ellemême : un jeune garçon se réveille pour aller à l’école. En déjeunant, il s’endort sur sa tartine et se réveille au pays des tartines. « Ce n’était pas si facile que ça, constate Pauline et Alexandre, deux élèves. Il fallait déplacer les personnages vraiment très doucement pour la réalisation. Après chaque mouvement, on devait s’arrêter et prendre des photos. Finalement on est très content du résultat. » Des dessins de qualité, un scénario qui tient la route et un montage plein de finesse, autant dire que ce film d’animation intitulé « Un trou mystérieux » méritait sa place sur l’écran géant du cinéma Jean Renoir. // GWLADYS SAUCEROTTE

et aussi...

© F.D.

À Carro, l’été sera show Jeudi 9 juillet, dès 9 h, les aficionados de la pétanque sont attendus au boulodrome de La Couronne pour le concours de boules « la Marseillaise ». Du 20 au 24 juillet, place à la fête de Carro avec diverses manifestations. Vendredi 27 juillet, grande soirée sur le port. À 18 h 30 spectacle de danse puis concert du groupe K. Lamité et projection du film Les femmes du 6e étage. Enfin, le samedi 28 juillet, spectacle de danse sur la place du marché de La Couronne à 18 h 30. Le 11 août, ce sera la fameuse journée de la mer.

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Christian Agnel

CROIX-SAINTE

Président du Conseil de quartier de Croix-Sainte

« LE MEILLEUR CLUB DE LA RÉGION ! » Le 16 juin dernier, le Club athlétique de Croix-Sainte a fêté ses 65 ans d’existence

© Frédéric Munos

C’est sous les mûriers platanes du stade municipal que les familles se sont retrouvées.

Fier d’appartenir au C.A.C.S ? Assurément « oui » répondent les adhérents du club. Et c’est avec un grand plaisir que beaucoup d’entre eux ont accepté l’invitation du club et sont venus en famille fêter ses 65 ans. Grillades, barquettes de frites, pastèques, structures gonflables… Le tout sous un beau soleil de juin. Deux invités d’honneur ont marqué la journée par leur présence, Léon Barounian et Noël Bénito, les

« grands-pères du Muppet Show » comme les nomme affectueusement Malek Dekkiche, le vice-président : « Moi, explique Noël, j’ai commencé à jouer ici quand j’avais douze ans. J’ai même fait quelques matchs contre l’OM! Ce club, ça a toujours été une grande famille. Sa longévité, on la doit à l’amitié qui nous lie. C’est le meilleur club de la région. » Le C.A.C.S compte actuellement près de 205 adhérents de toutes catégories et propose une école de

foot aux poussins. C’est un club où la confiance règne, selon Nathalie Giraud, la maman du petit Sofiane. « Il y a une très bonne entente. Un lien social s’est tissé autour de ce club. Il y a des familles de différentes conditions, de différentes villes… Nous par exemple, nous venons de Port-de-Bouc. On a eu de bons échos de ce club, nous y avons donc inscrit notre fils et nous ne sommes pas déçus. » Après avoir été un champ dans les années cinquante, « avec des vaches » précise Noël, puis un terrain en stabilisé, le club devrait bénéficier prochainement d’un stade synthétique. Le C.A.C.S réside désormais dans les anciens locaux de la société Colas. « Notre objectif, commente le président Jean Vallar, est de faire monter notre équipe senior en promotion d’honneur B. Et puis continuer comme on le fait depuis toujours, travailler en famille. Fêter notre anniversaire, c’est surtout l’occasion de rassembler les gens, de passer un bon moment ensemble. Ça montre que notre club vit. »

et aussi... Un été festif Le 6 juillet, la Maison de quartier organise ses fameuses sardinades avec apéro et animation musicale. Suivra une soirée pizza le 13 juillet ainsi qu’une soirée grillades le 18 juillet, toujours en musique bien sûr ! Le samedi 28 juillet, les Maisons de quartier de Mas-de-Pouane et Croix-Sainte proposeront une soirée spéciale Festival du Folklore dédiée au Brésil. L’ inscription est nécessaire pour participer à ces animations : 04 42 42 00 26.

À la rentrée… La Maison Méli sera en « veille sociale » à partir du 5 août, fermée mais joignable par téléphone. Puis fermée totalement du 20 au 31 août. La réouverture aura lieu à la rentrée et la reprise des activités à partir de la fin septembre. Le mercredi 26 septembre sera une journée portes ouvertes pour tous.

// SOAZIC ANDRÉ

C’EST PARTI POUR L’AVENTURE ! Pendant un an, Carine Bastoni et Virginie Dardenne vont sillonner le monde à la rencontre des enfants La date du départ est fixée ! Ce sera le 3 septembre que Carine Bastoni, animatrice de la Maison de quartier, et son amie toulonnaise Virginie Dardenne s’envoleront pour le Népal. Elles entameront ce jour-là leur première étape d’un long tour du monde qui devrait durer un an. Le périple qu’elles ont choisi ? Cambodge Thaïlande, Vietnam, Laos, Malaisie, Indonésie, Australie, Chili, Pérou, Bolivie et pour finir, l’Argentine ! Ce n’est pas un tour du monde comme les autres qu’entreprennent les deux amies mais bel et bien, un voyage humanitaire. En préliminaire, elles ont créé une association afin de pouvoir concilier leur désir

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d’aventure et leur envie d’agir en faveur des enfants : « Nous voulons réaliser des actions en direction des enfants des pays que nous traverserons, explique Carine. Nous irons dans des orphelinats, des pensionnats où vivent de nombreux enfants abandonnés par leurs parents. Au Pérou, où nous allons rester près de trois mois, nous allons travailler avec une association locale : Les enfants des Andes. » Grâce à un accord avec les écoles primaires Robert Daugey et Henri Tranchier, les petits écoliers martégaux participeront, via Internet, à ce beau voyage. Des fiches explicatives sur les pays visités leurs seront envoyées régulièrement par les

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deux voyageuses. Le programe scolaire des enfants sentira bon les par-

fums d’encens… // SOAZIC ANDRÉ www.onlacherien.eu – [email protected]

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INTER-QUARTIERS MÉCHOUI DES VACANCES, AU COTEAU L’Amicale des locataires a lancé une initiative pour les vacances des jeunes

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Le Coteau et le Moulin, ce sont deux ensembles de bâtiments datant de 1974, construits dans l’aile nord-est de Paradis SaintRoch. La Logirem est le bailleur de ces 376 logements locatifs qui sont, comme le reste du quartier, agrémentés d’espaces verts et assez boisés. L’Amicale des locataires CNL, ici très active, compte 140 adhérents ; elle est à l’initiative de plusieurs manifestations et autres

actions destinées à améliorer la vie dans le quartier. C’est ainsi qu’il y a quelques mois, elle avait, en coopération avec l’Addap (éducateurs de rue) amené plusieurs jeunes à aider les personnes âgées à monter leurs courses, lors d’une panne d’ascenseur. C’est dans ce même esprit qu’elle a organisé, sous la houlette d’Ahmed Mézard, qui en est le président, un grand méchoui, le samedi 2 juin dernier.

« L’idée était de créer un moment convivial, un temps fort dans le quartier, tout en permettant aux jeunes de récolter assez d’argent pour s’offrir un séjour en camping cet été. Au début, ils ne devaient être que quinze à venir nous aider et faire le service, mais finalement ils étaient une vingtaine pour nous appuyer tout au long de cette journée. Ainsi, ils sont à la fois acteurs, responsabilisés et en profiteront durant leurs vacances. Et cela s’est très bien passé. Ce climat fait que nous ne subissons ici aucune incivilité, très peu de dégradations. Je crois qu’il ne faut jamais abandonner les pré-adolescents, qui manquent souvent de repères. Ils étaient présents ce jour-là. » Les jeunes ont récolté environ 500 euros, de quoi faire une balade au vert durant les chaleurs estivales. // MICHEL MAISONNEUVE

et aussi...

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Ensemble contre la mucoviscidose L’association Coolfriends organise une soirée caritative dont 80 % de la recette sera reversée à l’association contre la mucoviscidose Grégory Lemarchal. Parrainée par le chanteur Pierre Charbi, la soirée qui aura lieu à la salle du Grès sera ponctuée de concerts, spectacle de magie… Linas Vilas et Jean-Louis Gazagnaire chanteront le répertoire de l’artiste disparu. Réservation : 07 61 78 12 96.

Pour l’Amicale CNL du Coteau et du Moulin, contact Ahmed Mézard, tél : 06 28 42 47 03.

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QUARTIERS AU QUOTIDIEN

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PORTFOLIO

FÊTES DE QUARTIER LE PLAISIR DE FAIRE ENSEMBLE Les fêtes de quartier sont beaucoup plus qu’une animation. Ce sont des occasions privilégiées où les habitants partagent des moments de plaisir, se rencontrent, échangent. Cela est essentiel dans une société où l’individualisme gagne du terrain. Saluons le rôle des Maisons de quartier et des nombreux bénévoles qui accompagnent leur action MICHEL MAISONNEUVE // FRANÇOIS DÉLÉNA // FRÉDÉRIC MUNOS

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Patrimoine

Laissez-vous conter Martigues

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DOSSIER

LABEL ART & HISTOIRE

CAROLINE LIPS // GWLADYS SAUCEROTTE FRANÇOIS DÉLÉNA // FRÉDÉRIC MUNOS

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Après avoir été classée « station balnéaire et de tourisme », Martigues vient d’obtenir un avis très favorable de la commission d'attribution du label « Ville d’art et d’histoire». Avec Arles, elle sera la deuxième ville du département à posséder ce précieux titre. Sorte de reconnaissance de la politique engagée par la Ville pour préserver son patrimoine, mais qui l’oblige en retour à mettre en place certaines actions autour de la sensibilisation des habitants ou l’initiation du jeune public au patrimoine, à l’architecture et à l’urbanisme

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l aura fallu plusieurs années de travail méticuleux pour constituer le dossier défendu, il y a peu, devant la commission d’attribution du label « Ville d’art et d’histoire ». Un dossier lourd de conséquences qui fera incontestablement changer l’image de Martigues dans l’esprit des gens. Désormais elle rejoint la cour des grands et joue des coudes avec des villes comme Arles, Nîmes, Fréjus ou Grasse. Avec l’obtention de ce label, ce n’est pas seulement la politique de valorisation d’un patrimoine qui est récompensée, mais tout un savoir-faire. « Ce label est un projet pour lequel on construit ses chances, explique Claire Aussilloux, directrice du service culturel. On y est allé parce qu’on avait des atouts. Un fonds d’archives, le musée Ziem, les diverses restaurations, on a une richesse patrimoniale indéniable. Nous avons aussi une diversité de configurations géographiques. Notre argument était que Martigues est une ville laboratoire. » Entendons par-là comment la ville a réussi son changement de physionomie après la Seconde guerre mondiale, la place accordée aux projets urbains, la cohabitation entre industrie, nature, et préservation du cadre de vie. Autant

d’atouts qu’il aura été facile de répertorier, d’analyser et présenter. En revanche, la difficulté de la candidature résidait dans une autre question : qu’est-ce que ce label va apporter à Martigues ? « La richesse d’un questionnement, répond sans détours la responsable. Martigues est un cas d’école. L’exemple le plus marquant est le Fort de Bouc en zone Seveso. » « Notre vraie force c’est la diversité, un patrimoine du XXe siècle et industriel qui ont marqué la ville sans tuer l’ancestral port de pêcheurs », répond à son tour Sophie Bertran de Balanda, architecte.

Des conséquences pour tous Maintenant, il est indéniable que Martigues entre dans une autre dimension. L’obtention de ce label l’oblige d’ailleurs à prendre certaines mesures comme la création d’un Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP), constitué en grande partie par la Galerie d’histoire de Martigues et le recrutement d’un animateur du patrimoine, chargé de coordonner les différentes initiatives. Des actions spécifiques pour sensibiliser la population et le jeune public seront donc menées et de nouvelles animations devraient voir le jour. « On assistera sans doute à davantage de spectacles dans les lieux patrimoniaux, souligne Camille Bertrand-Hardy, du service culturel en charge du dossier. On aura aussi des visites scénarisées par exemple. Ce label est un outil qualitatif de développement économique et touristique. » En effet, nombreux tour-opérateurs se basent sur ce genre de titre pour proposer des circuits et des séjours. D’un point de vue financier, le ministère de la Culture et de la Communication apporte un soutien pendant les cinq premières années de la convention entre la Ville et l’État. « Martigues est dans une configuration similaire à des agglomérations comme Dunkerque ou SaintNazaire, constate l’architecte. Ce qu’il faut apprendre à faire sur le long terme, c’est réutiliser le patrimoine pour des fonctions nouvelles. Comme c’est le cas par exemple dans la Ruhr qui a su opérer avec brio sa reconversion industrielle. Je pense que la prochaine étape c’est le label Pays d’art et d’histoire. Dans lequel sera englobé Saint-Mitre avec ses remparts et le site de Saint-Blaise et Port-de-Bouc, la ville industrielle ». Pour l’heure, il est de mise de savourer ce nouveau titre, une fierté pour la Ville et les Martégaux, qui, grâce à leur soutien, ont aussi pesé dans la décision de l’attribution.

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LABEL ART & HISTOIRE

À noter // Festival Arelate Du 19 au 26 août, la ville d’Arles organise

L’ exemple arlésien Arles a été l’une des premières à obtenir le label Ville d’art et d’histoire. Qu’a changé cette distinction pour ses habitants et pour les touristes ?

la sixième édition de son festival axé sur la romanité. Une semaine de découverte pour tous les publics avec des animations et des reconstitutions au cœur du centre historique, dans les monuments et dans les rues. Combats de gladiateurs, défilé romain, spectacle historique à l’amphithéâtre, projections de films péplum au théâtre antique, taverne romaine et visites théâtralisées, sans compter lesconférences et les stages où l’on pourra se confectionner une tenue romaine. Infos au 04 90 18 41 20 www.festival-arelate.com

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sons la comparaison. Comme à Rome ou à Prague, on passe à Arles, en quelques foulées, de l’Antiquité au Moyen Âge, de la Renaissance au IIIe millénaire. Théâtre et amphithéâtre romains, cirque, thermes de Constantin, cloître Saint-Trophime et friche industrielle… La ville ne compte pas moins de 92 monuments classés ou inscrits. Pas étonnant qu’il soit impossible, quelle que soit la saison, de s’y balader sans croiser un touriste, appareil photo autour du cou et carte de la cité en main. Le centre ancien et les grands monuments romains et romans sont inscrits depuis 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco. Des « produits d’appel », avec l’omniprésence de Van Gogh et de ses œuvres, qui ont fait la réputation d’Arles auprès des touristes, avant même sa labellisation Ville d’art et d’histoire, en 1986. « Arles a été une ville pilote dans ce réseau », rappelle Cécile Gasc, animatrice de l’architecture et du patrimoine. L’une des premières en France, et la seule dans les Bouches-du-Rhône jusqu’à aujourd’hui, à s’engager dans cette démarche d’animation et de valorisation du patrimoine. Son retour d’expérience donne un aperçu de ce que pourrait apporter cette même distinction à Martigues. « Le label n’est pas une médaille, souligne Christian Mourisard, élu au patrimoine et président de l’Office de tourisme d’Arles. Il permet certes d’être reconnu sur un plan national, mais apporte surtout un gage de qualité. » Guides conférenciers agréés par le Ministère de la Culture

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À Arles, les grands monuments sont inscrits au patrimoine mondial de l’humanité.

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et de la Communication, signalétique en plusieurs langues dans les monuments, chantiers de restauration et d’aménagement des sites… Près de 40 millions d’euros ont été investis ces dix dernières années, financés à 95 % par l’État, le Département et la Région.

Un impact économique Avec un objectif prioritaire : « Que le plus grand nombre s’approprie le patrimoine arlésien, poursuit l’élu. On se doit de transmettre mieux que ce qu’on a reçu. C’est un service public que l’on rend aux générations passées, présentes et à venir ». Le label impose effectivement le développement d’actions en faveur de l’éducation des publics, au travers d’animations pour les scolaires, de visites guidées, d’ateliers. Cécile Gasc, aujourd’hui animatrice de l’architecture et du patrimoine d’Arles, les a suivis quand elle était enfant. « Mon envie d’en faire mon métier n’est pas venue par hasard, confie-t-elle. Cette fierté de vivre dans une ville différente des autres et ce caractère identitaire très fort se sentent. » Elle est l’illustration en personne de ce vers quoi tend le label : faire des jeunes habitants des citoyens qui connaissent, aiment et protègent leur patrimoine. « Il y a aussi un impact sur leur vie quotidienne et sur sa qualité, comme l’interdiction de la circulation des véhicules dans certains lieux du centre-ville », ajoute l’animatrice. Des mesures d’autant plus faciles à comprendre quand il s’agit de préserver des monuments antiques. À cela s’ajoute l’impact économique. Plus de 80 entreprises gravitent autour du patrimoine. « Quand on restaure un monument, c’est du travail pour les Arlésiens, du tailleur de pierre à l’infographiste, résume Christian Mourisard. Et jamais on ne délocalisera le théâtre antique. » Espérons que Martigues marchera dans les pas de sa voisine camarguaise…

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Entretien avec… Martine Pastor Consultante en patrimoine pour le Ministère de la culture Propos recueillis par Caroline Lips

Vous avez travaillé à la constitution du dossier argumentaire que Martigues a présenté devant le Ministère de la Culture pour obtenir le label. Comment avez-vous procédé ?

Comme il est de tradition à Martigues, je suis allée à la pêche. J’ai été beaucoup aidée par les acteurs de terrain, notamment par le service du patrimoine de la Ville. J’ai eu accès aux nombreuses études historiques, économiques, architecturales, culturelles… Il est rare de trouver autant de données et de dossiers thématiques dans une ville, et Martigues n’a rien à envier aux grandes métropoles. Je suis allée aussi à la rencontre des Martégaux : les professionnels de la culture, archéologues, conservateurs, architectes, archivistes, mais aussi les habitants. Nous avons demandé aux volontaires de nous faire part de leurs réflexions sur le patrimoine de Martigues. Qu’est-ce qui vous a marquée dans le patrimoine de Martigues ?

Il est impossible de résumer le patrimoine de Martigues en quelques mots, il est très divers : un site néolithique, un village gaulois, des archives qui remontent à 1226, du baroque provençal, le fort de Bouc, un musée labellisé Musée de France, les maisons de pêcheurs, l’architecture contemporaine exceptionnelle… et j’en oublie. Mais la première surprise, quand on arrive, est la présence de l’eau, et la qualité des paysages. L’étang de Berre est quand même la plus grande étendue d’eau salée d’Europe, la Côte Bleue est sans doute la plus préservée du littoral. On comprend que les peintres aient été fascinés par les bassins, les canaux de Martigues.

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Martine Pastor, au centre, vit en Normandie mais a travaillé sur la candidature martégale.

Et puis, le territoire passe d’une échelle à l’autre, du petit cabanon au site industriel, du viaduc autoroutier à la petite ruelle. Et ce choc des paysages et des échelles est très fort.

À noter // Table ronde Dans le cadre des

En quoi la candidature de Martigues était-elle audacieuse ?

Journées européennes

En plus de son patrimoine très varié, c’est une ville qui a toujours eu conscience de l’importance de l’architecture et qui a réfléchi sur la problématique de son extension, bien avant que ce ne soit une obligation légale. Elle a mis en place un service de l’urbanisme dès 1966, une initiative rarissime pour une commune de cette taille. Ce qui fait que son expérience en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire peut servir aux autres villes du réseau « art et d’histoire ». La politique culturelle de Martigues est exemplaire : gratuité dans les musées, à la médiathèque, événements de qualité tout au long de l’année. Je ne suis pas sûre que les Martégaux se rendent compte de la chance qu’ils ont.

Les quais et les canaux : image emblématique de la ville.

propose une table ronde autour du thème « Martigues, ville d’art et d’histoire » Mardi 18 septembre, salle des conférences de l’Hôtel de ville.

// Ouverture musée Ziem Le musée Ziem sera exceptionnellement ouvert jusqu’à 22 h le samedi 7 juillet.

Dans quelle mesure ce label peut-il être utile aux Martégaux ?

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du patrimoine, la Ville

// Devenir guide

Incontestablement, les habitants de Martigues aiment leur ville et en sont fiers. Mais ils doivent montrer aux touristes que son intérêt ne se limite pas au « Miroir aux oiseaux ». Elle voit grand et doit donner à voir en grand : ses paysages, ses panoramas, ses points d’eau, ses nouveaux quartiers… C’est une ville de ponts et de passerelles, qui réunit la terre et la mer, l’industrie et l’histoire, le ciel et les canaux. Le petit village d’irréductibles Gaulois redécouvert dans les années 1980, puis le port de pêche et la cité industrielle ont toujours su transformer en atouts les bouleversements dus à l’histoire. C’est peut-être grâce à la fameuse vido vidente, cet art de vivre typiquement martégal, qui est une leçon de vie pour tous.

conférencier Il sensibilise le public à l’histoire de la ville, aux évolutions du paysage et l’implique dans la découverte du patrimoine. Il doit être capable d’animer des visites ou des ateliers pour un public très varié.

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Sophie Bertran de Balanda, architecte de la Ville « Martigues est une ville qui sait entretenir et partager son patrimoine, et qui sait également le développer. C’est une vraie force pour l’obtention du label “Ville d’art et d’histoire”. Puis, il faut bien reconnaître que Martigues a quelque chose de magique. Pour s’en convaincre, il suffit passer sur le viaduc de Caronte. D’un côté, on a le Martigues du Miroir aux oiseaux avec ses canaux et ses bâtiments du XIXe. De l’autre, on a une ville et un port industriels. Martigues a réussi à assumer son développement urbain et industriel sans pour autant dénaturer son caractère de petit port de pêche. Il ne faut pas omettre non plus les autres atouts du territoire que sont la Côte Bleue, les collines et la plaine agricole. Le label “Ville d’art et d’histoire” peut nous aider à développer et améliorer notre connaissance de ce patrimoine. C’est un véritable outil de valorisation, qui vient renforcer le classement déjà obtenu de “Station balnéaire et de tourime”. Maintenant Martigues pouura bénéficier d’une reconnaissance nationale. Nous serons obligés d’inventer de nouveaux concepts pour sensibiliser le public. Disons qu’avec ce label, nous aurons les Journées du patrimoine toute l’année. » Les canaux, les ponts bleus, les clochers…

Les monuments protégés // Façades et toiture de la bastide du chemin de Paradis ; école maternelle de Ferrières ; Fort de Bouc ; gisement du Collet Redon. D’autres bâtiments figurent dans l’inventaire du patrimoine : les phares de La Couronne et du Fort de Bouc et la coopérative vinicole de Saint-Julien.

Maryse et Max Justin « Martigues est une ville qui a beaucoup changé au fil du temps. Ce qui est normal puisqu’elle est passée de 10000 à 50000 habitants. À l’époque, elle n’était pas aussi étendue. Ferrières s’arrêtait au niveau du boulevard du 14 Juillet et Jonquières au monument aux morts. Tous les quartiers ont changé. Le Martigues d’aujourd’hui est très bien. C’est vrai qu’au début, on se posait beaucoup de questions à propos de certaines constructions comme l’Hôtel de Ville, ou même la médiathèque. Puis finalement on s’habitue, ça s’intègre dans le paysage. Surtout, il faut se dire que la modernité a aussi des bons côtés. La preuve, certains bâtiments sont classés patrimoine du XXe siècle. On ne peut pas toujours construire sur les modèles anciens. Il faut savoir aller de l’avant. C’est très agréable de se promener sur L’Île. Des endroits comme la pointe Sant Crist ont toute leur place ici. De même que le projet du Cours. Ça va être magnifique. Et ce label est vraiment mérité. »

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René Cornet, historien amateur « Ce label est une reconnaissance, je pense que Martigues a tous les atouts nécessaires. Elle a un passé, un patrimoine riche dont on découvre tous les jours de nouveaux aspects. Que ce soient les monuments anciens comme les apports récents. Son atout c’est aussi sa population. Depuis 60 ans, il y a eu un formidable accroissement démographique à la faveur du développement industriel. C’est une ville active. Je pense que la diversité et le dynamisme de la population est une richesse. De nombreuses actions sont menées pour sensibiliser la population aux questions culturelles. Ils est temps que ce travail soit reconnu par l’obtention de ce label. À l’époque, les Marseillais disaient que Martigues était la capitale des “fadas”. Maintenant c’est révolu. Il faut donner de Martigues l’image de ville dynamique qu’elle mérite. »

Martigues possède de nombreux atouts patrimoniaux et les met en valeur.

Marie-Claire Sereni « Ce label est mérité parce que cela donne un cachet supplémentaire à la ville. Cela permet aussi de mettre en valeur tout ce qui a été fait. Je pense par exemple à la restauration de la chapelle de l’Annonciade, à l’extension du musée Ziem ou encore toutes les fouilles archéologiques. Ce qui se passe sur la ville est très intéressant. Il y a toujours de nouvelles choses à découvrir. Et surtout de nombreux petits détails. Par exemple sur l’une des façades de l’actuelle école de musique est écrit « asile ». Pour beaucoup il s’agit du lieu d’accueil pour personnes âgées or à l’époque l’asile c’était l’ancien nom de l’école maternelle. La seule autre ville du département à posséder ce label est Arles. Il faut se dire que notre patrimoine est différent. Nous n’avons pas les mêmes monuments mais beaucoup de choses à faire. Martigues a quantité d’atouts. Il suffit de s’en convaincre et de les mettre à l’honneur. »

Monuments « Patrimoine xxe siècle » // Certaines structures sont labellisées « Patrimoine du XX e siècle ». C’est le cas du quartier Paradis Saint-Roch et de son bâtiment test le « Moulin de France » dont l’originalité est d’être composé d’une tour de 12 étages, plus étroite à son sommet, reposant sur une large base en L. Le viaduc autoroutier de Caronte est également labelisé.

Les monuments classés Sur la ville, de nombreux monuments et objets sont protégés par un statut juridique, celui des Monuments historiques. Il existe deux niveaux de protection : le classement et la protection. Sur Martigues la chapelle de l’Annonciade et l’église de la Madeleine sont classées, de même que les rives de l’étang de Berre formées par le Canal Saint-Sébastien, le Miroir aux oiseaux et le quai Brescon. Sont également compris les façades, les murs et les toitures des immeubles. Le site archéologique de Saint-Pierre est actuellement en instance de classement.

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PRENONS LE TEMPS

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Histoire Foires et marchés Les débuts du commerce page 41 Gros plan La Couronne vieille page 42 Rencontre Francis Descaves Le plongeur à l’esprit rock page 44 Passion Sauver les barques La flottille de L’Île page 46 Portfolio Fête de la musique Le plaisir à la clé page 48 // Permanences État civil page 50

On s’en lèche les babines La balade était gourmande du côté de Ferrières. Entre les étals aux mets toujours plus appétissants, difficile de faire un choix. Et si on prenait un peu de tout ?

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HISTOIRE

FOIRES ET MARCHÉS LES DÉBUTS DU COMMERCE Sur la ville, les foires et les marchés attirent toujours beaucoup de monde. Une histoire d’amour avec les Martégaux qui remonte au XIVe siècle GWLADYS SAUCEROTTE // FRÉDÉRIC MUNOS // ARCHIVES

N

ous vous accordons par grâce spéciale et par la teneur des présentes la permission de faire un marché dans ce château (château de L’Île Saint-Geniès ndlr), toutes les semaines, chaque samedi. » Ce sont les termes que l’on retrouve dans un document rédigé par la Reine Jeanne en 1359 et qui met en place les premiers marchés. Il s’agit alors d’un privilège accordé aux habitants de L’Île Saint-Geniès. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que l’économie liée aux foires et marchés se développe. En effet, à cette époque, Martigues sort de son isolement grâce à l’amélioration des voies de communication. L’arrivée du train sera également un atout considérable. Commerçants et paysans peuvent alors se déplacer, selon leur gré, dans les marchés voisins. Et le public n’hésite plus à se rendre dans des villes, parfois lointaines, comme Aix-enProvence ou Marseille. Autour de l’étang de Berre, des foires apparaissent et permettent de nouvelles formes de réjouissances et de sociabilité. À la fin du XIXe siècle, Martigues met en place sa propre foire aux bestiaux et aux denrées, refusée jusque-là par les autorités préfectorales. Aujourd’hui, les marchés de Martigues ne sont pas si différents de ceux de l’époque, à ceci près que l’on ne trouve plus

seulement des produits issus de la fabrication locale. « Mes parents travaillaient déjà sur le marché, se souvient Henriette Bleuze, fromagère. C’était deux fois par semaine et il n’avait lieu que dans L’Île. Il est arrivé sur Jonquières en 1965. »

Marchés d’hier et d’aujourd’hui Deux marchés ne sont pas alors de trop pour les habitants qui attendent ce moment pour faire leurs courses. « Nous étions indispensables, confie Christian Bleuze, frère d’Henriette. Cela avait déjà lieu les jeudis et dimanches. À cette époque, il n’y avait pas de supermarché. » Mais ce qui caractérise surtout les marchés de ces années passées, c’est la formidable ambiance entre commerçants. « Il y avait une excellente solidarité entre nous tous. On faisait des barbecues ensemble. Nous étions tous les premiers clients de l’autre. » D’autant que les marchés de Martigues étaient les seuls du coin. « Il n’y en avait pas ailleurs, excepté sur Istres, confie Marie-France, de la ferme Carcaras. Venir sur Martigues, c’était venir à la grande ville. » Aujourd’hui, sur le marché de Jonquières comme celui de L’Île, seuls quelques marchands ont repris le métier de

leurs parents ou grand-parents. C’est le cas de la fratrie Bleuze, la ferme Carcaras ou encore la famille d’agriculteurs Zavattoni. « À l’époque l’étal ne désemplissait pas, se souvient Christian Bleuze. Je n’aurais jamais eu le temps de m’arrêter cinq minutes pour discuter. Maintenant c’est autre chose. On vient au marché surtout pour se promener. C’est un métier difficile. On se lève rarement après cinq heures du matin et l’on est tout le temps sur la route. Aujourd’hui j’avoue que je déconseillerais à quelqu’un de faire ce métier. » Sur L’Île, le marché aussi connaît quelques difficultés. Pour tenter de lui redonner ses lettres de noblesse, des projets verront bientôt le jour. « C’est le plus ancien, souligne Maryse Virmes, présidente du conseil de quartier de L’Île. Avant, il n’y avait que des producteurs locaux et il s’étendait sur la place de la Libération et les quais des Anglais et Marceau. Nous aimerions recréer cette ampleur, remettre des producteurs locaux et réutiliser le quai Marceau. » ■

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PRENONS LE TEMPS

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SUR LE VIF

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« Quand nous étions enfants, il y avait une source, un mince filet d’eau filtrant de la falaise. On allait y remplir des bouteilles pour l’heure de l’apéritif. Deux figuiers y avaient poussé. Aujourd’hui, elle a laissé place à un coin de verdure », J.B., « calanquier » de La Couronne Vieille

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GROS PLAN

LA COURONNE VIEILLE Carrière antique puis village de pêcheurs, la calanque de La Couronne Vieille est aujourd’hui un coin de paradis où riverains et plagistes cohabitent dans un cadre naturel unique CAROLINE LIPS // FRANÇOIS DÉLÉNA

Q

ue le vent d’Est s’y engouffre et fasse grimper les vagues jusqu’à la pointe de l’Arquet, ou que le soleil de juillet y scotche les estivants sur leur serviette, l’anse de La Couronne Vieille a quelque chose d’intemporel. « Elle a une âme, un vécu », résume J.B., l’un des chanceux propriétaires des 17 habitations qui composent ce mini village. Des anciens cabanons de pêcheurs aux murs de sable, transformés pour la plupart en petites villas. « Aujourd’hui, presque tous les habitants sont des retraités, souligne Pierrette, dont la terrasse offre une vue imprenable sur ce qu’elle appelle « la grande piscine ». Ils viennent passer le weekend ou les vacances. Seule une dizaine vit ici à l’année. » Elle y est presque née dans cette calanque, comme tous ses voisins d’ailleurs. « Mes parents venaient de Marseille toutes les semaines, ajoute J.B. Les enfants jouaient dans l’eau et aujourd’hui ce sont nos petits-enfants qui font de même. On a été élevé dans cette ambiance de « calanquier ». Cinq générations d’intimistes.» L’intimité se perd quelque peu avec l’arrivée des vacanciers. D’autant que ce coin de paradis devient de moins en moins confidentiel et les places se font rares le dimanche. Mais même parmi les plagistes, c’est un cercle privé qui s’est créé. « On voit toujours les mêmes visages, constate Sophie, une habituée. D’une année sur l’autre, les gamins grandissent. Il y a aussi des gens qui viennent de loin, préférant le calme de la calanque à la cohue des grandes plages. »

Gardien des côtes La cohabitation entre riverains et plagistes ne semble pas provoquer de remous. Certains habitants pensent même au confort de leurs hôtes. « Il faudrait installer des toilettes », propose Bernard, également secrétaire de la Société nautique de La Couronne Vieille. Il met quand même en garde les personnes qui s’installent sur l’aire de mise à l’eau des bateaux. « Avec le va-et-vient des engins, on redoute un accident », lâche-t-il. Ici, on prend soin les uns des autres. Jean en est le témoin. Ce Vitrollais y

vient tous les jours. Adopté par les résidents, il a même organisé une exposition de vieilles cartes postales de la calanque. « J’ai passé Noël et jour de l’an au pied du phare », confie-t-il montrant une image de l’édifice blanc et rouge qui informe les navires de l’entrée du golfe de Fos. « Il a été mis en service à 19 heures, le 11 décembre 1961 », précise-t-il fièrement. Haut de 35 mètres, il a remplacé un phare datant de 1867. « Aujourd’hui il n’y a plus de gardien, explique Christian Segatto, responsable d’exploitation des phares et balises à Marseille. Mais un agent vit sur place et assure la surveillance des lieux 24h/24. » À en croire les habitants, l’esprit de village a su traverser les années entre repas de voisins, concours de pêche ou de boules. Si les pointus ont disparu, laissant place à quelques zodiacs, et si la mer a reculé, découvrant une plage mi sable, mi galets, les empreintes de l’antique carrière exploitée entre le IIIe siècle avant Jésus Christ et la fin du XIXe perdurent dans la roche dont la couleur jaune tire sur le roux. « Les traces d’extraction s’étendent jusqu’au pied des maisons qui bordent le petit port, peut-on lire dans le mémoire de thèse de Cécilia Pédini : « Les carrières antiques médiévales et modernes de La Couronne ». On note six blocs abandonnés et même une encoche d’amarrage. » Des matériaux embarqués in situ qui ont servi à la construction des édifices de Massalia. Quand on vous dit que l’anse de La Couronne Vieille a une âme… ■

UNE ZONE MARINE PROTÉGÉE À l’embouchure de la calanque se trouve la réserve marine protégée du Cap Couronne : 210 ha où toute forme de pêche est interdite, en plus de l’ancrage des bateaux et de la plongée en bouteille. Les poissons peuvent s’y reproduire en toute tranquillité. Entre 1995 et 2007, leur nombre a été multiplié par 4, et leur taille par 2.

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FRANCIS DESCAVES LE PLONGEUR À L’ESPRIT ROCK Président du Club nautique et de l’école de plongée de Carro, Francis Descaves n’a pas la langue dans sa poche. Et ça tombe bien, ce retraité d’EDF a autant de casquettes que d’anecdotes à raconter. Plongeur bardé de brevets, sauveteur, tireur et rockeur, portrait d’un homme aux multiples vies CAROLINE LIPS // FRANÇOIS DÉLÉNA

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RENCONTRE

Francis Descaves est un collectionneur. Collectionneur de brevets de plongée, de guitares, d’armes et d’histoires à raconter…

R

enseigner ici un plaisancier à la recherche d’un anneau pour la nuit, dépanner un couple de campingcaristes désemparés face une barrière qui daigne se baisser par-là… Francis Descaves, trousseau de clés à la main, est un peu le passepartout du port de Carro. « Je suis un magicien », lance-t-il. À la force de sa bonne humeur et de son entrain, il fait disparaître les ennuis des uns et des autres, toujours prêt à donner un coup de main. C’est que son poste est stratégique. Entre cabanes de pêcheurs et capitainerie, la salle de cours de l’école de navigation ouvre une fenêtre sur la vie de la rade. Une structure qui regroupe le club nautique et l’école de plongée A.S. Pré. Naut., deux associations dont il occupe le poste de président. La salle est soigneusement décorée. Sur une petite étagère trônent une miniature du phare de La Couronne et une maquette d’avion militaire. Au mur, de vieilles photos du village, et dans un coin de la salle : une bouteille de plongée de La Calypso, léguée par le Commandant Cousteau à sa mort. « J’ai été secrétaire du comité régional de plongée, du comité départemental et de la commission technique, alors forcément, tu rencontres du monde », souligne-t-il. Une figure bien connue dans le milieu, qui a mené de front plusieurs vies à la fois. Instructeur national de plongée bardé de

brevets, sauveteur et président de la SNSM, amateur d’armes et membre actif du TOM ( Tir olympique de Martigues), maître-nageur et musicien… « Je ne suis jamais resté les deux pieds dans le même sabot », dit-il. L’héritage d’une enfance passée entre l’Yonne et Paris, deux ans chez son père, deux ans chez sa mère. « Mon père était calme, posé, prévoyant et mon beau-père plutôt entreprenant. Il tenait un hôtel restaurant qui faisait aussi office de café, taxi, ambulance et même croque-mort. Derrière le comptoir, on est vite éveillé ». Son CAP en poche, il tente et réussit le concours pour rentrer à EDF où il fera toute sa carrière.

Un homme, des vies D’abord, et pendant 7 ans, au sein de la centrale de Chalon-sur-Saône. Parmi les nombreux souvenirs reste celui de mai 68, un mois de grève qu’il évoque avec émotion : « Aujourd’hui les ouvriers de Fralib, on les laisse crever. À l’époque, il y avait une grande solidarité entre tous. Les agriculteurs du coin nous portaient des légumes, les habitants des vêtements. On était plus qu’une famille », résume Francis. Son engagement syndicaliste ne l’a pas quitté depuis. Retraité depuis l’âge de 53 ans, il continue de soutenir « les copains » d’EDF. Châlon, il en garde une trace indélébile :

un tatouage sur l’épaule du célèbre chat du groupe de rock Stray Cats qu’il découvre fièrement pour le montrer. C’est le moment où il écume les parquets de bals montés avec son groupe et sa guitare. En parallèle, il découvre la plongée à l’occasion de remplacements de maîtres-nageurs. Maillot blanc, écusson et sifflet autour du cou : « Le roi n’était pas mon cousin », plaisante-t-il, évoquant l’effet de l’uniforme sur les jeunes filles… En 1970, il est muté vers la nouvelle centrale d’EDF à Ponteau. « J’aime à dire que je suis né à Martigues le 1er septembre 1970. Tout ce qui s’est passé avant est flou. Ici, ça a été une autre vie », confie-t-il. Il fonde l’école de plongée de Carro dont le nombre d’adhérents grimpera jusqu’à 280 et fera passer le permis bateau à des milliers de personnes. Aujourd’hui encore, il forme les futurs moniteurs de plongée à Carro, Antibes et même dans les DOM-TOM. De quoi nourrir les anecdotes qu’il aime pardessus tout raconter. « La vie est drôle quand même, estime ce jeune homme de 67 ans. Il ne tient à rien qu’elle prenne un chemin ou un autre. » Le sien se termine souvent dans l’eau. Et s’il en connaît les moindre secrets, son plaisir est resté le même depuis son arrivée à Carro : « Me laisser lentement couler sur un rocher à Baoutailla, faire partie intégrante du décor et observer la nature avec une grosse loupe ». ■ REFLETS I JUILLET/AOÛT 2012

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SAUVER LES BARQUES LA FLOTTILLE DE L’ÎLE Les membres de l’association Les barques du Miroir s’improvisent charpentiers de marine pour redonner vie à de vieux bateaux de métier. Une vraie flottille de barques marseillaises s’est ainsi constituée. Emblème de notre patrimoine maritime provençal, elles s’offrent à nous au Miroir aux oiseaux SOAZIC ANDRÉ // FRANÇOIS DÉLÉNA

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PASSION

L’association Les barques du Miroir compte une vingtaine de membres très investis dans la rénovation de barques, qu’ils exposent dans le canal Saint-Sébastien.

L’

idée est partie d’un souvenir d’enfance, d’une image d’Épinal qu’Alain Maraninchi, maître de port, a gardée de ses moments passés en famille au Miroir aux oiseaux. Dans les années soixante, L’Île était encore un quartier de pêcheurs, où le canal Saint-Sébastien était occupé par de petites embarcations. Cette image se reconstitue peu à peu, grâce au travail entrepris par l’association qu’il a créée, il y a près deux ans, Les barques du Miroir : « Notre objectif est de rassembler des bateaux de métier dans le canal, explique t-il. Il y a ceux des particuliers adhérents à l’association et puis ceux que l’on récupère. Ce sont des bateaux abandonnés voués à la destruction, que nous rénovons. » Une vingtaine de barques marseillaises est actuellement exposée dont plusieurs d’entre elles sont classées BIP (bateaux d’intérêt patrimonial). Pour la petite histoire, la première barque a été construite par des charpentiers italiens, les Ruoppolo, à la fin du XIXe siècle. Elles sont depuis utilisées sur la côte méditerranéenne pour les métiers de la petite pêche, la pêche de soupe comme on dit, rascasse, sar, sarran, rouget… Quant au savoir-faire des membres de l’association, c’est d’un tout autre homme de métier, et pas des moindres, qu’ils le tirent : Giro Gatto, charpentier de père en fils depuis huit générations. Équipé de machines à bois ancestrales, scies à ruban et autres raboteuses,

Giro aide et conseille les apprentis charpentiers de l’association : « Je leur montre comment faire, mais ils ne comprennent rien ! plaisante le président d’honneur. C’est un métier. Rien n’est droit dans un bateau ! Mais je dois avouer que ça me fait plaisir de les voir se démener pour sauver ces barques. » Giro a raison, c’est un travail louable de sauvegarde car on ne construit plus d’embarcation de ce type. Leur nombre fond comme neige au soleil, à l’instar de la vocation de pêcheur.

Un projet de tartane C’est ainsi que les barques disparaissent peu à peu de nos ports. Coques éventrées, ponts défoncés, bois rongé par les vers de mer… Beaucoup arrivent à l’association en très mauvais état. Mais rien ne fait peur à ces restaurateurs du cœur, prêts à relever tous les défis, quitte à passer des journées entières, été comme hiver, sur le port à sec Maritima : « Ce sont des centaines d’heures de ponçage, explique Jean-Paul Vigliola, un adhérent. On décape et l’on voit l’état de la barque dans son ensemble. On cloue, on colmate avec de l’étoupe et puis on nourrit le bois… Six mois de travaux sont nécessaires. » Par contre, ici, on n’aime pas les cabines. Ces dernières, selon Jean-Paul, relèvent plus de

la niche à chien qu’autre chose, car à l’origine, la barque marseillaise n’en était point pourvue. Elles portent toutes le prénom d’un parent ou d’un enfant : Julie, Fanny… Car les pointus sont souvent des bateaux de famille : « Attention, rectifie le président. La barque marseillaise, on l’appelle aussi bette, mais pas pointu ! Quand on navigue vers Marseille, c’est une barque et puis quand on s’approche de Cassis, ça devient un pointu. C’est comme le loup et le bar, c’est une question de géographie ! » Un jour, Alain Maraninchi réalisera un autre rêve : construire, avec maître Giro une belle et longue tartane en bois. La dernière à coup sûr qui sera construite à Martigues. ■

Les Voiles du Miroir Les Voiles au Miroir organisée par l’association aura lieu les 17, 18 et 19 août, entre la pointe Sant Crist et l’Hôtel de Ville où des bateaux de tradition seront rassemblés, le tout accompagné de nombreuses animations en rapport avec la mer. [email protected] lesbarquesdumiroir.com Tél : 06 01 20 74 44

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PRENONS LE TEMPS

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PORTFOLIO

FÊTE DE LA MUSIQUE LE PLAISIR À LA CLÉ Des scènes ouvertes pour tous les goûts, un terrain d’expression pour les jeunes musiciens, des animations dans toute la ville, et surtout, le plaisir partagé de la fête. C’est cela qu’apporte cette manifestation créée par le ministère de la culture en 1982. Aujourd’hui, la Fête de la musique est un rendez-vous incontournable et attendu, qui symbolise avec force l’arrivée de l’été MICHEL MAISONNEUVE // FRÉDÉRIC MUNOS

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PERMANENCES ÉLUS MUNICIPAUX

CONSEIL MUNICIPAL

Les permanences des Élus municipaux et des Présidents de Conseil de quartier reprendront au mois de septembre.

Séance publique le vendredi 21 septembre à 17 h 45 en mairie

ÉTAT CIVIL MAI 2012

© DR

BONJOUR LES BÉBÉS Lucenzo DA COSTA SOARES PACHECO Gabriel HAGRON Kélya AFFICHARD Julia BONO Baptiste TARISIEN Alessio BETZA Yacine MENASRIA Tony CIRE Inaya WILMORT Raymond AUVAA Ange CARBONARO Shana LAMORE Marion CHAUSSARD Charlie MUMBER Axel CAMMARATA Sacha MARTINEZ Djulian GONZALEZ Lylou EBERT Benjamin BESSON BALIQUE Yvanna DUBOIS Mathis AUFAURE Shana JOUMON Ylan GHENASSIA Éléna FORNER

Reflets s’associe à la joie des heureux parents.

ILS S’AIMENT Muriel MOYANO et Serge LANDRAS Céline ASPAR et Jean NIETO Vanessa MANCA et Loïc PULIGA Éricka BLANCO et Bruno CHOTEAU Caroline HUMAY et Fabien MATTIO

Louisa BENYAHIA et Jean NICOLAÏ Amalia ALVAREZ RODRIGUEZ et Jean LUSSIGNOLI Sarra CHERGUI et Ahmed ZOUGGAR Sarah BENKHERFALLAH et Mourad MAMMERI Stéphanie TOMASINI et Sébastien HERRERIA Sarah SANTIAGO et Joaquim FERNANDEZ Sadiya GUESMIA et Mustapha ZERBOUH Monique MEKERKE et Éric SIMOES

Reflets adresse toutes ses félicitations aux nouveaux mariés.

ILS NOUS ONT QUITTÉS René DEL GHINGARO Luis LAGOZ Antonia GUERRA née LARROSA Jean MUSCAT Renée MASSON née PIGNATEL Philippe BRUN Jean-Louis FLANDIN Nicole DEVAUX née KOSIN Raymond PAOLI Philippe FRISCIA Patrick VONNER Joseph INGHILLERI Yamina ZENBOUT Michèle DEMÉO Alain CHATAIN Arlette VERCELLI

Reflets présente ses sincères condoléances aux familles.

© Frédéric Munos

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ERRATUM L’équipe du magazine présente ses excuses pour l’erreur parue dans les avis de décès du Reflets du mois de juin: pour Jean-Paul PÉRINAGÉ, il s’agissait en fait de Jean-Paul PÉRIN.

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PUB Trois de couve Ergas Der de couve Carro immobilier

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Page 1 of 50. LE MAGAZINE DE LA VILLE DE MARTIGUES JUILLET/AOÛT 2012 // numéro 62. Gaby Charroux,. Député Maire. Ovation à l'Hôtel de Ville. ÉVÉNEMENT // page 6. ASVP. Rassurer, écouter. et dissuader. REPORTAGE/VILLE // page 18. Patrimoine. Un nouveau label. pour Martigues. DOSSIER // page 34.

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